Hommage à la mémoire d'Ernest Chantre (1843-1924)

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Hommage à la mémoire d'Ernest Chantre (1843-1924)

PITTARD, Eugène

PITTARD, Eugène. Hommage à la mémoire d'Ernest Chantre (1843-1924). In: Association française pour l'avancement des sciences. Comptes-rendus de l'Association française pour l'avancement des sciences . Paris : Association française pour l'avancement des sciences, 1925. p. 1-3

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EuqËNE PITTARD

ANTI{IIOPOLOGIE

flommage à la ^mérnoire

d'Ernest CHANTRE'

(1843'19241

,Gompto nrndu au Condrès do Grcnoblol92S

de I'Assàiciation Française pour I'Aaancement des Scieicee

,€a€grùÈ

P.A.RIS

sncRÉuRrAT DE L'ASsoclÀTIoN

1Eôtel rtes Soci6t6s Savantes)

RUE

SERPENTE,

28

^{(Vln1 '}

ÀSSOCIÀTION X'RANÇ.À{SE POUB L'ÀVÀNCEMENT DES SCIÈNCAS

. ' I

^{lBappdrt présenté} au Congrôd;

ilo

Grenoblà

ir i

de

l'.Association Frangaisç poaT l'Auaicerrlent d,es , :': :,rill;i I 1. ,

,,Eugpne PITTARD

HOMMÀGI

': Â

LÀ' MEMOIIÙE D'IhNEST'CHANTBE

( I 843-Ie?4)

-.- ..

^:.,

Il

^{'inc 'pdritît ,} irripossiblé, au ilébul, cle. cclte session, ^' de ne ^{pas '} rap- peler

ici la

mé'moire d'Erriest Chantre. Ne

fut-il

pas,

en ef"t,

t'or, des membres les plus actifs de la section d'Anth'opologie

r

Et ne fut-

il

^pas l'aftisan principal de beaucoup de progrès scientinqueb accom-

plis par nos CollègueS, en fàisant, décerner'à I'AIas,

pour'la llu

^sec-

tion; le legs Girard

l.:. ; '

^:

hr.r"it

Chantre, docteur ès-sciences naturelles, attaché au _,MuséUm de Lyon dèà I'année 1871, sous-directeur de cet

Auffir**.,"t ;;

d??

e!

sor19;directeur honoraire clepuis

lgl2,

était né

à

Lyon en lg43.

Il l.lltit:

,de ^{bgnne heu1e,} orienté vers les scienoes naturcllcs gt,ses..pçe- mières recherches furent des études palethno.logiques dans fe nord ^du Dauphiné et les environs de Lygn et l'étude géologique des anoienq gla- ciors et dès terrains erratiques du Bassin du ilhône. C,est, en 1g66 que Chant.e

fit

paraître so,r primier

*e*oir"-

ll

l"i r"i"i

p"l

î.c-a.

^dno

trav,aux originaux, rapports, compte.s rendus, gtc..

En 1873,

il

publia avec Fafsap. deux voluinqp qui aussitôt,fi1ent au^

torité

: ,Monographi,e

et

géologie d,es ançierus glacieys et ^.d,es ,terrains erratiquès de la partie tnoyenne dw Bassin' d,u Rhône. puis vint une.sé-

rie

d'études paléontologiques sur les terrains de, la même région, une Monograithie d,es [Wa.$todontes d,w,Bcssin d,a Rhône. Après quoi, _4otre

_ _t..

''il'bri

' ^'

^I rrigiô. 'r,îiÂiù.'

..

'ie1;x'; o$JisàrnordÉs.'-arilul,oiit ^Eib'zt',

"'

collègue défunt revint aux études

qui

avaient enthousiasmé. sa ^jeu-

rresse, à'< la question des questions D, comme a

dit lluxley, aux

re- cherches relatives à I'homme préhistorique et aux études/d'Antlrropo- logie physique.

En ^18?,8, Çhafrtre'fonde la Soeiété diAnthrp,p,olqgisjde Lyon et

il

^ne

ccsse, duranl, toute sa vie,,d'être le directeur et

l'un

des,plus,aldenl,s collàtioijatéur's 'du 'B'rTllètih;i

la

pllbiicatiôn''èi ^iesiim'éè de 'céttô"Société

.

qui, aujourd'hui, ^a 'frrsionhé avec la Société Linnéenne.

A partir de 1879, Chantre, Qui a été l'élève de Eroca, commerrce la série de ses missions dans I'Asie occidentale et dans I'Afrique du ^Nord.

Quatle ^ans auparavant,

il

^avait mis au

jour

cet ouvrage, rnonumental :

L'Age du Bronze, et,- l'année guivante, en 1880,

il

fera paraître cet au- l,re ouvrage, qui garyde enôoîe aujourdrhui'[oul,e sa valeur

:

L'Agc du

îer.

Le premier résultat de ses longues recherches dans l'Asie occiden- tale est bientôt publié sous

lâ

foime de clnq vdlumes ayec ce

titre

^:

Rechercl"rcs anthropologiques

au

Ca,ucase, I{issions

de

1879

à

1881,

suivi, ^{en.1896,, paq} _.Ies Reclterchçs anthro.pologigueç;{.pn6tù'As.ie occi' dentnle,'Transiaacdsie, Asie ill.ineure

et

Syrie. ^Ces différents volumes sont des mines de docurnents dhns'les{uels on pouna puiser longtemps des.éléments morphologiques comparatifs. Après avoir parcouru, à plu- sieurs reprises, le Caucase et I'Asie occidentale, Chantre lourne ses re-

gurd, ners l'Afrique du Nord où tanl, de problèmes inl.éressanl,s sont'

encorg à ^résoudre. Des enquêtes quiil ,poursqivit,,gn Àfrique.au icour$

.,,dlune,dizaine ^dlannéeB sortire4t deux ,grands volumos ,': ^Recherches unthropolog.iques da.ns. L'Afriq.ue orientale,;,$gypl,e ,et ^Nubie,

;

)puis, i,en 1913, ^ep. qollaboration, avec Begholo4 ,

:

Re,che\c,hes nnthrap,olog,iques duns,.Ia.,yBer,bérie arientale, Tr,ipolitaiûe., tTunisie,,el ,Algé,riq.. _,,

,'

^ii,,

.

Ces titles sont ceux des principales ceuvres.:de,.longue..,|rafpine.,;rla

placc manque pour indiquer lous les autres (1).

Chantre tenta de faire diffuser.:partout

lei

résultats des recherches anthropologiques.

Il

fut chargé d'un enscignement au Muséurn de Lyon

"tJt'Bolrtià

un

cdilr's ii'Àïilhitlpologie et à'Eiiinotogia"âaàs'l'Université

'deôétteville. I I i

^'

-tr"Ï"i"i'+fii

""yo.ii,u "d'ahs _1ès diveises Sc;ciêtiis' d'Anthropcilôgie bu 'ilfArbhéôlog'ie

;'iôi

rhêiiie,'à l''Afals

;

^{ef 'bombien,} àernièi'eln'ent,;"à''Rho--

"u;itia, a'o;i'it fut'le

pr'Ééldërit il'honherrr.

' : ^r'i ': ^', ;

_"

'' It

'ét'ait 'rrh essldii'ùes ^'Congrès iritoinitiona"*'a;Àl'tlti.p'pliibgiê et d'Archéologie préhi$tbiiq,re.:

iti _frrt'le

secrétaire tonoràire''de ^'"é'. n"'r- tesiasgtSês 'ét _faisâit ;iiariie'",Ih''Consétl

'peritrdhent 'âir 'Congrès.

'

^'

Au cours de sa lori$ire"dàt'rière, ila _Franc'e et I'étrangerihonorèient -'tErhesl lCharik'e. rMenibre 'âe la "Cotrinllssion ^iles 'Mohuniqilts _mégali- 'thiqùes;''de'r.la Coihmidsion des lfohumèritl tiistoti['oo.s,

ii"frit,

,ri?in.

,.

' 0 ) ûf . Cl. B,orix, Éibliôttréna:ite'ile T,Ton, nnhiiiià.'nioc,trr,inàrrilot' oiâ

' , , 'iôtie gçpphiqug, _rregletté 1 sur : _côllègue.E; Çhadt16 ^, qul seia 'sirivie l,de 'la 'liite ^{' ôôniplète tdus , de}

ÀN'IHROPOT,OGIE

ies fois, délégué, par

le

Ministère de I'Instruction publique aux ^Con- grès iniernationaux, aux Expositions scientifiques, etc.

A

maintes ^re:

prises aussi,

il fut

char$é de missions scientiliques.

A

l'Etrarrg'er, Ernest Chantre

ful

rapporteur de

la

Commission- in- ternationale

pour Ie projet de

légendes des cartes préhistoriques;

membre de

lq

Commission internationale pour I'unification des me- sures anthropomé[riques, etc. On peut dire que presque toutes les $o- ciéiés d'Anthropologie du monde

entier se

l'étaient attaché ^comme membre, honoraire, ^associé

ou

correspondant.

Au cours de sa'longue carrière, la Flance et l'Etranger ^honorèrent

ce[

homme

dont

]e

travail

désintéressé

avait été l'action

^perma- ncntc

:

méclaille cle

l'Inslitut

de France, de diverses Académies, ^de Sociétés scientiliques

;

décorations diverses. de France, d'Italie, de ^Rus- sie, de Danemark. Dernièrement, Chantre avait été I'objet .de ^deux manifestations particulières de sympathie.

Il

avait été ^{nornmé corres-} pondant de I'Institut de France.

Et,

à I'occasion de son 80" anniver- saire, les .savants sriisses cles mêmes disciplines que

la

sienne lui avaient envoyé une adlesse'de félicitations dont

il fut

particulière- menl, touché.

Ernest Chantre s'intéressait aussi

aux

ceulres sociales. Président des Sociétés populaires de lecture de la ,commune, diEcully,

qu'il

habi- tait, président du ^{Sou des Ecoles,} vice-président ^de rla Caisse des Ecoles

du môme village,

il

a voulu ^qu'apr'ès

lui,

sa propriété devint

un

^sé-

jouf

pour les enfants matériellement les moins ^favorisés

;

^et

il fit

don tle sa forlune .aux llospices de Lyon.

Dans

le

sein même de

la

11" section, Chantre eut une très ^grande activité.

Il

en

{ut

Ie secrétaire, Ie président et le président d'honneur.

Il

a rendu à la section le plus grand service

qu'il

est possible de lui rendre en incitant

un

de ses amis

à

léguer sa fortune pour favoriser les recherches anl,hropologiques.

C'est ainsi que le legs Girarcl permet, chaque année,

à un

^certain

no,r"nkrre de nos collègues de poursuivre leurs études; d'entleprendre des fouilles

e[

d'augmenter ainsi

le patrimoine

scientilique de la France. Grâcc au lcgs Girard, I'influence bienfaisante dd Chantre con' tinuera indirectement à s'exercer

sur la

section d'Anl.hlopologie ^de I'Association ^française pour l'Àvancement des ^Sciences,

et

cette in- lluence dulera éternellement. Par ail[eurs déjà, n'est-el]e pas légitime I