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Reference
Compte-rendu sommaire des travaux de la Section d'anthropologie au Congrès de l'Association française pour l'avancement des
sciences, Lyon, 1906
PITTARD, Eugène
PITTARD, Eugène. Compte-rendu sommaire des travaux de la Section d'anthropologie au Congrès de l'Association française pour l'avancement des sciences, Lyon, 1906. Bulletin de la société d'anthropologie de Lyon , 1906, vol. 25, p. 109-123
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http://archive-ouverte.unige.ch/unige:110906
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SOCIÉTÉ D'ANTHBOPOLOGIE DE
LYON ' Séance du 3 Novembre 1906COMPTE RDNDU SOMMAIRE DES TNAVAUX
DE LA
SECTIOI\ D'AI\THROPOLOGIE
AII CONGRES
de I'Association l'rançaiso pour I'Avancement des Sciences
(IJYC)N
I.EOe)
PAR
Eugène PITTARD
tYON
A. REY & Ct", IMPRIMBURS-ÉOItnUnS . 4, nun caxrrl, {
.t 907
COSIP'I'E REN.DU
SOMMÀINEDE S
TRÀVÀUX de la S[C'll0N d'ÀNTHn0P0t0tlt
Au
Congrès de I'Association françaisepour I'Avancement des
Soiences(Lyon'l9OO)
Les ,séances de
la
s'ection d'anthropologie 'au Congrès de I'Association' français,e :pour l'avanccment des sciences ont éié très anirrr,é,os. La section le doit, sans aucun 'doute, à I'au- torité et aux préparatifs'minutieux de son président,M'
Er- nest Chantre.Un grand nombre de travaux ont été pré'sentés, et un peu dans tous les domaines de I'activité anlhropologique' Nous allons essayer d'en d,onner ùne, esquiss'e rapide, en les grou' pant d'.a.hord
par
ordre géologique'Indiquons èncôre, avant d"entrer en matière' que' 'dans sa p,r,emière séaÉce,
ia
'section d'anthropologi'e app'elaà
siéger' comme p,résidents d'honïreur,à
côié d'eM.
Chantre, prési- dent effeàtif, MM. Ç,esare Lombroso (Turin), Victor Jacques (Bruxelles), Eugène Pittard (Genève), 'et les secrétairos furent MM. Granet et Multer.Tertialre.
M. le D" Lucien Mayel (Lyon) a étudié de nouveau I'es aLLu- aions
ù
Hi1tTtari,ott grctcile cle La régi'on d"Aut'ôIlac et les gi'se'm'ents d,'éoli,thes du Cantal'.M' Mayet a ainsi r'emis en ques' tion les silex de Puy 'Courny, consid,érés par certains corun'e ayant été taillés intentionnellement. L'auteur de
la
commu-nication avait ,apporté une. très belle oollection 'cl'échantil]ons recueillis par lui.m'ême, en place, ce qui est le point capital'
M. Mayet est resté sur de grandes réserves'
Il
n'a rien voulu-,1 li
1
. , p_t
êIfirrnor. D'ailleurs, ses ,conclusions sont âssez importantes pour être repro,duites
i€i :
.I
1o Les.sables ,pontiensà
Hipparion $racile dela
région d'Aurillac par.aissent nettement d,aiéspar
leùrs dôbris fos- sil,es.Ils
renTerrnent€n
â,ss,ez grande-abondance d,e,s silex dont .un cort,oin nombre ont tous les caracl,ères des éolithes et sont présenlés .corr.tlrre tels par M. Hutot hri-même.. 2'
L'étud.edu
gis,ement ctepuy
do Boudieu montrc que les acti,ons naturelles très intenses, qui ont remué les sables et les silex en ce point, ont p,arfaitement, pu suffine à produire des éolithes, sansqu'il
,soit nécessaire defaire
intervenir I'industrie hum.aine.3o Les éolithes du Puy-Courny ont été routés par,les eaux, probablement sur une 'assez grando distance, et diffèrent,sen- siblement de ceux du Puy de Boudieu. Ils ont été vraisernbla- blernent produits par les mêmes actions naturelles.
40 Ow ne peut préciser ,celles ,des actions nat,urelles
-
agents artm,osph6riqu,es, variations d,e températur,e, eaux tor- rentielles, tassernents ,des couches géologiques
et
certaine- ment bien d'autr,es que nolr,s igrrorons.- qui
ont, joué unrôle prépondéran't, dans la producti,on,d,es éolit,hes du Cantal.
50 Sans préjuger cl,e I'origine .el, de la val.eur, .en t.ant que docu,m,ent,s humains, des éolithes belges, anglo,is, etc., que
M. Rutot
a
réuni,s et ,dontil a
sutircr un si
remarquableparti
pôur ses dém,ons,trations, on ne peut arguer de leur analogie ,&vcc ceux ,du Cantal pdur attribu,er ceux-cià
I'in- tcrvention de I'intelligence de I'homm,e.Jusqu'à plus ample informé, les éoliihes des alluvions rnio- cènes clôs ,environs,d'Au.rillac nc peuvent être invoqués comme Lrne p.r,euv,e décisive :de
I'existence de l,homme sur le sol de l'Europe occidentale. en pleine période tertiaire.
MM. Adrien de Mortillet et, Ernest Chantre ,ont été ùeau- coup plus affirm,atifs. T.ous deux ont ,rec,onnu, dans les silex pr.ésentés par M. Mayet, un travall humain.
On
voit
I'importànce d'un,e t,elle décorrvortcet
cl,e tellesafflrmations venant de maître,s
-3-
autorisés. L'hom,rrie tertiairo est .de n'oûveau mis en discussion.Il
faut citerici
ce qu'a dit M. Chantre :rr Tous ,ceux
qui
ont suivi l.es déb'a',ts auxquels te.célèbr'e gisement de Puy-C,ournya
donnélieu
d'epuisIa
découverte ûc Rurucs el, leur inl,crprél.ation par Gabriel de Mortillet, ortl,compris tout'e la, ,portée d,es ,récent,es ohserva,tions qtri
y
ont été faiies. Aussi, est-ce avecun vif plaisir
quej',ai
vuM,
May,eten
entrepréndre courageusemcntune
nouvelle étude ; on ne ,saurait trop, ,au surplus, le féliciter du résultat de s'es fouilles, qu.elles que soient les conclusions que chacun pou,rra en tirer. Pour rna part,, je 'dois avou'e,r que, s.ceptiquejusqu'ici su'r
la
taille intentionnelle des silex d'e Puy-Courny et de Puy de Bou,dieu, l,a bell.e s'é,rie qu'e ,nou,s rmontïe M. May,etm'a pleinem,ent conv-aincu, et plusi,eur,s 'de nos collègues ici présents reconnaîtront avec moi que, si tes pierres ne prrove- naierit pas d'un gisement, reconnù comm,e tortiaire, personnc ne les discuterait. On les rangerait parmi les ,éolithes ou I'es éha,trches r1e I'an-rnore rles t'emps quat,ernal.res, mais nn nè les
rejetterait
'pas comm,e,produits de l'industrie
primitive.J'ajoute qu€ ma surpr'ise a ét.é grande en 'entendant M. Mayet.
J'aurais cru que les résultats de ses propres fouill,es I'auraient convaincu comme ils .m'ont convaincu moi-mêmc.
rt Ses ob'servations sont nombreuses et précises, on ne p.eut donc pas ,en discut,er I'exactitude.
II
me permettra cependani delui
f,aire remafquer que, si I'on adm,ettait que les silex cn question ont subi des actions naturelles assez puissântes pour prod.uire les fr,agmentations que nous prenons pour des re- touches.intentionnelles, on pourrait s'e, demander comment les vestiges dela
faune, moins. résistants qu,e les silex qui ies accom,pagnent, n'ont pas été clétruits par cos mêrnes ac- tion's natu'rrelles. On pourrait se demander ,enfinsi
les.. allu- vions dela
région d'Aurilla'c, dont l'origine pontique ne fait aucun doute, puisqu,eleur
faune ,ena
été déte,rminée par d'éminents palé'ontologist,es,'n'ont pas subi de nouveaux re- maniements à l.afln
de l'époque tertiaire et si une pardie cte_lL.-
cctte faune
ne s'y
trouVerait.pasà l'état
erratique, tout comme cettaines .forn'res tertiaires se trouvent dans les allu- vions fluvio-glaciaires de Vill,efranche-sur-Saône, associées à rles silex taillés dans l,es types acheuléo-moustériens.rr l.e,s silex ûa.illés ,de Puy-Courny et de puy-Boucliou, qui ont troublé plus 'd'un savant depuis quelque vingt-cinr1 a.nS, ne
serai€nt donc plrrs, clans ce cas, de l'épo[u,e ter,tiairs, moie bien ùout .au plu,s du quaternaire inlérieu,r.
<r La question r,este ouverte, à mon'avis,.et c'est s,eul.ement
par une nouvelle étud.e stratigraphique de
la
région qu'elle peut 'e.t doit être étudiée. ))Cette présentation d,e sile,x par M. Mayet
a
été l,occa,sion,pour M. le professeur Jacques, de Bruxelles, de s'expliquer sur la question brrTlante des éo,lithes et s,ur les trouvailles de
,M. Rutot,.
Il
,a délendu les d,écouvert,es de ce derni,er savant etil
a. .donné aux duditeurs,qui
n'étaient pa,sau
courant commolui
dela
question, des renseignernents ùrès intéres- sants.Les éolithes ont èr:core eu I'honneur d'une communication écrite de MM. Capitan et ,Clergeau. Ces uu[e.urs ,ont trouvé dans I'Orléanais, non loin cle Varelues, tlarrs rrne vra,ie argil,e rouge à.silex, des blocs brisés portant des traces d'écras,ernent
ou de percussion
;
certains fragm,ents présentent même d,e véni'tables retouch€s. S'agit-il d'u,ne très primitive industrie,ou
d'actions, naturelles, compressions, brisur,es, etc,?
Lesauteurs se promettent de .reprendr,e la qr.r,estibn de plus près;
Quoter.naire anclen
Le niveau d'Aurillac et La grotte tlu Placu,d, (Charente) ont été I'ocoasiolr, pour M. A. de Mortiltet, d,e rapp,eler ,toute la
stratigraphie de oett,e célèbre grotte, fouilléc par M. A. clc Ma-
ret, et qui four.nit le meilleur ,exempie connu jusqu'à ce jour de sup,erposition des riivense.s in,dustrics polôolithiçres à par-
iir
du moustérien.-5;-
Sons une couche superflcielle,'t'oben lrcntsienne, A. dc I{arct a retrouvé sept niveaux paléolithiques très netie.ment séparés
par
des bancs stériles, composés de fragments de calcair,e tombés d,eIa
votrte. Quatre de c.es niveaux, en partant 'ctu Iraul,, trpp,ar',l,ierureu[à
l'époquctle la
Mutlele'ine, d'euxà, l'époquo
de
^Solr,/té, ct un, lo
rlorrnier, à, l'époq'rr'e drr Moustier.Les deux 'couches solutréennes ,sont particulièremeni inté- ressantes. L'inf érieure
a
donné des pointes .enpierre
enIorme d'e feuille do laurier, semblables à celles du gisement de Solutré, mais pas d'obj.ets en os. Dans
la
couche supé-rieure, on a rencontré de nombreuses pointes en pierr.e avec
cran, .associées à des objets en ivoir:e, os et corne de renne.
Ceite derniè,re industrie rappelle, dans son ensemble, celle d'Aurignac, d'e Gorge-d'Enfer 'et de Cro-Magnon, avec oêtte diffénence seule que la pointe en os à base fendu.e d,e ces gise-
ments est rempl.acée, au Placard,
par la
pointeà
cran ,en pierre.L'étude des
lort
beaùx instruments en pierrc, oset
ivoire de c,et étage, recu,eiliis ,au Placard, sembl,e bien indiquer que nous avonsIà
tout au moins quelque chose d'équivalent àI'industrie d'Aurignac et que, par sïite, le niveau aurignacien ost moins ancien que le suppose M. I'abbé Breuil.
M. Studer, professeur
à
I'Université d'e Berne-(Suis's'e), aattiré l'attention cle
la
sectionsur
les louilles r'écentes qvi ont été exécutées par le professeur B,aechler, conServateur du Musée ,d'histoire natur'ellede
Sai.nt-Gall,au
Wi'Lclkirch'Ii,d'ans le canton d'App,enzell.
Il
.s'agirait d'une station m'ousté- ri'enno située à une très grande altitude. L,a faune est, repré- sentéepar
Ulstrs spelæus,le lion
d,es ca.vernes, ,etc. Cette découverte est très importante pour un,e région comme la Suisse. Maisil
faut attendre ,des documents nouveaux avânt dcrien
décidcr.M. Félix Regnault, à Toulouse, a, envoyé un,e co,mmunica- tion intitulée : Em,Ttreintes de mai,ns h,untaines ilans la, grol,ta rle Gctt'gcr.. M. Cartailhac, de son côté,
a
âiscuté cette même-6-
qu'estion. I1 s'agit d'enipreint,e,s de mains rouges et noires contre les parois de
la
grotte pyrénéenne bien connue. La flgure d,ela
main n'est pas p,einte;
eltre ,se ,détache en clair sur trn lond de couleur. C'est le procédédit
rr au patron r.Les aufeurs estiment, que ces pcintures sont paléolithiques,
ôom,rn'e celles ,de Font-de-Gaume et d'aill.eurs. Plusieurs popu- la,tion,s conte,mporaines, notammeni les Ausirali,ens, marquent cle teilcs mains sur les rochers; ces images ont pour
bui
clecommémorer des conv,entions, des serm'ents échangés, etc.
M. I'abbé J.-,M. Béroud, à Mionnay (Ain)
a
étrtdié I'dge dela
terr as s e qttaternai,r:e
cte Y itt ef t' an che - sur =S aône. L'auteuf ,après avoir établi
la
présenc,e de glaciers locaux dans cett,e région, contrairement aux p,artisans du Beaujolais aIIu,ai,cLI,dit que, ;pour
lui, la
terrasse en qu,estion ne date,rait pas dela pha.se interglaciaire con,tempor.ain,e cle Ia premièrc période de r,ecul ,des glacier.s lors de leur pius haute extension,
ni,
àplus fo4te raison, d'e l'époque d,e leu,r retrait définitif, rnâis de
la
phase interglaciaire ayant immédiatemeni précédé cette plus gr6.1fls extension. Dès lo,rs, les hommes de Ch,e,lle,s ou d,eSaini-Acheul et ceux du Moustier, dont l,es instruments s.ont
contenus
en
ntêrrae temps. queia
fa,une quaterna.irre tla,n-qles sable,s et
les
graviers, se s,onL rrrontr'és, tl,ans celto val- lée,à
une ,date ,antérieur,eà
celle d,e ,liextension ultim,c des glaciers.MM. Capitan,et Peyrony ont fait des observations nouvelles
à" ta Micoque. On croyait aut.ref'ois à l'existence de deux ter- rasses, I'inférieure ayan,t xeçu les déliris jeiés de
la
,supé-rielrre.
Il
résulte des rechsrches récentes qulen réalitéil
s'agit do deux industries totalement différentes: en h.eut, du très fin acheuléen avancé (la laune est r,eprésenté,e exclusivem,ent parlc
cheval), en bas, d,e grossiers racloirs, gratioirs, perçoir,s, otc., et mêm,e de vrais éolithes (faune:
bæuf ,cheval, cerf).S'agit-il d'un facie,s ancien de l'acheuléen ou d'une inclustrie antérieune, chelléenne ou préche'lléenne ?
Comme autres communicati'ons,srrr le qrratern,aire ancien,
il
faut ciûer I'envoi de notes par M, Peyrony (les Eyzies),sur-7 -
utle
noulcl,lc stutiott uuti0 nu.cielt tted
Uorge d,'Dn[er, aur Dyzies, et une autre de M. Leroy (Rouen) sur 'd,es ossentents fossiles (notam,ment sulun
os rJe rhittocéros) proaenant d,,esall;uaio,ns qu aternai,t' e s cle S aint- G et' mai,n ( Eur e ).
A partlr du nôollthique.
M. Jean-Antoine Carra, à Vill'e-su,r-Jarnioux (Rhône), a par- couru la région du Bois-d'Oing,t et de Villefranche et
y
a. dé' couvert des s'iler cltelléens, m,ow"stér'i,ens, néolithi,ctrues.Il
.si-gnale I'ecisf ence d'un pol,issoir avec rainures, le seul du Beau- jolais,
M. Chantre fait ,des rése,rves au suj,et de I'origine, rsinon.de 1'authénticité de quelques-unes des pièc,es présentées, tant
paléolithiquesqu.enéolithiques.
Les Lctcustt'es ont é,ié ltobjet de plusieurs ^ co,m,munication,s :
M. Delort
a
apporté des docurri,ents rrouveaux slrt: I'es pa'Id- fi,ttes rles lacs du tru,ra (Iac tle Clr,alai'n et lac d'Antre), T1 a préseniéla
photographie d'une belle pi'rogue monorylle ltou' véo dans le' lac de. Chalain. Cette piroguea
9 m. 35 de lon' g:ueur sur 75 centimètres de la"rgeurM.
Louis Schaud'el (Chambéry)a
découvert une nouaelle station néolî,thique'ilans le tac d}Aiguebelette (Sattoi'e). L'as' pect grossier,primitif,
des obiets découvertset
dela
poterie(rare) sembl,erait indiquer
le
début du 'néolithique.M.
Henri 'Gr,osjean,à
Cla.irvaux (Jura), indiquela
trou- vaille sur le s.ol, 'aux Plaines,'de Vair,e, d'une poi'nte cLe flèclt'e en fer tle ta T ène 11.Une Tteti.te gt'otte sépulcrale ptrésumée de L'û'ge de bronze, à
tlVchail,tott (Isère)
a
été fou,illée ,par MM. Mùller .et Flu'sin(Gnenoble). ElIe
a
fournià
ce,s auteuns, des débris d'e sque-lettes hum,ains cn mauvais état, des f'ragments de pÔterie, une épingle de bronze, etc. Cet ensembl'e proviendrait de la pleine période du .bronze, dont les termes de cômparais'on manqu'ent dans la vallée de I'Isère.
MM,
le
D" Jullicn (Joyeuse)et H,
Mûller (Grenoble) ontégalement fouillé ttne Ttetite grotte-fotttai4e
-8-
ct ttn fond, de cq- baneà
Beaulieu.Des notes sont encore présentées
par M.
I.ouis Schaudelsur
les stations et sépultures iles époques hallstattienne et mat'ni,enne d,elu
Saaoi,è (Tarentaise ,ef Maurienne), notam- ment Saint-Jean-de-Belleville ; par M. Le D" Julliens\r la
cé- t'amique iles stat",ons cltt Viaat,ais (échantillons de poteries trouvées dans la grotte de,s Bouchets (Ardèche) ; types dive,rs comm€ taille, pâte, galbe;
aucune pièce faite. au tour);
par M. Paul Goby, eur les dolnzens cle <la
Graou >t et de < Lou Set're Dingui,Ile > à Saint-Cézaire (Alpes-Mariti.rnes) (descrip- tion et, historique des fouilles de ces dolmens de 1866 à 1g04 :pointes de flèches en silex, hache polie, penle,s ,de bronze, os- selnents, perles ,en Dentalium) ; par M. Raphaël Dubois, sur u,ne belle poi,nte
ile
lanceen
sileæ rubanné,, provenant deBollène-Ia-Croisière (Vauclirse) ; par M. H. Muller (Gr,enoble),
sv!
une nouaelle séTtulture de I'âge de fer. ilans I'lsère à Sai,nt'Môchel-les-Portesj
et sur une stcttion néolithique tle la Iaôterie Pellour,au
MonéIier'-ALlentontl (grattoirs, nucleus, tranchets, lames clas,siqu€s rares, éclats nombrerrx;
base clutoy,err appart,enant aux premicrs tcmps du néoiithique)
;
deM.
Savoyc (O,rdcnas), ,sur sc,s t'cthct'ches pr'élti,sdoriqucs cn Bcattjolais.M. l'abbé P,arat ,a étudié tes a,ggeres ile Montapot, Arcg-sur- Cure (Yonne). Les rnurets et les turnulus sonf ,très norrrbreux dans ,cette région, m,ais
il
e.st difflcile deleur
assigner une date. Peut-être sont-ils d,e ltépoque de la .Tèn'e ?M. Pagès-Allary, à Murat, a prés,enté plusieurs com,munica-
tions : 7o Ie tumulus Belleaue, entre Ségur et V-entour (Can-
tal);2o
Ie tumnlu,s ùe Monteil (Cantal),' 3o les outi.Is de fer d,'une case en pî,erre sèche ilans L'ébouli,s des rochers d,e La-aal;
4o une cachetle et f abri,qu.e de meu,les à mainà
Neus- s&?'guel,i50 présentation cl'tln aase gu,ulois peint.. Les enceintes préhi,storî,ques onl été I'objet de diverses com- munica,tion,q, nota,mment ct,e
M. Achille
Guebharclet
deM. Pau,l Goby. Le premier a parlé de L'tLnioersali.té de l'eris-
. -9-
tence tles cnceintes préhistoriqttes
ct sut'La
généraLitê deIeurs caractères. Les plu,s anciennes constructions paraissent remonter, sous les latitudes les plus diverses, à la mêm,e épo- que : celle de transition du néolithique à l'époque du br'onze.
Le second'do ces' deux auteurs
a
présenté des documents phbtographiques ayant rapport au'r enceéntesà
gtos blocs tlel'arronilisscntcnt
ilc
Grnssc (Âlpcs-Maritimos). On ,sait que la Société préhistorique de Francea
nommé une ComrÂission d'enquê'te, chargée de faire le relevé général de ces curieux monuments.M. Dramard a parlé d'es oesbiges d'une oi,lle gallo-romai,ne où rs,e trouv€nt en quantité des fragrnents cle poteries dites samiennes.
TJne contri,buti,on ù t'étuile iles mouli.ns ytri,mi,ti,f s (tlécouoerte il'une pierce ù, écraser
et
ile sct ntolette ctu cam,p Au noî*-Au' Rouret, Alpes-Mari,ti.mes) a ë:Lé présentée par M. P,aul Goby.Ces objets
ont
été recueillis en place, près d'un foyer, à1m,20
de profondeur, au milieu d'un ama.s de c'endres'et dc charbonsllors d'Drrropc.
Les recherches faites en dehors d'Europe ont été I'objet de
trois
communications.La
première de MM. Capitanet
P,Bondy, qui ont trouvé 'dans te Sucl tunisien plusi.eurs stcttions prétûstorique,s, avec obje,ts
en
g'énéral acheuléens, ,mousté- riens et m,agdaléni'ons, ,ainsi que d'es charnbrres s'épulcralesavec mobilier néolithique.
La
seconde communication est deM.
Dalloni:
nouaellesstations préhistorî,ques en Ot'anie (inslrurnents en silex ,et en
quartzites
:
racloirs, grattoirs, burins, etc.).Enfln, M. l,e profess'eur Lortet
a
expliqué à ses auditeurs la belle découverte qu'il ,a laile d'un ci,metqère des sin'ges sa- cr'és ilans les montagnes de Thèltes (EgUpte) (voir. le volumequ'il a
publié ,en collaboration avecM.
Gaillard).M. le professcur Lortet
a
p,réscnté aussi une série rlc ma-I a
I
l
I
I
I
I
l
.l
-.1i
'j .t
_10_
gniflqu€s silen taitlés pt'oaenant d,e Thèbes (Egyytte), parmi lesquels un beau rasoir, taillé à petits coups, de toute beauté.
Ces pièces, accompagnées de percuteurs, appartiennent, au Musée de Lyon. Elles ont été rapportées pa,r I'auteur de la communication, lors d'un séjour dans c,e pays.
M. Jacques pense que lds hachetrtes qui figurent dan,s cette
collection ,sont plutôt .de,s li,ssoirs.
En
ouïre, pour lui, . les percuteurs sont plutôt d,es molettcs ,oyo.nt scrvi à broye,r desgraines dans des meules do,rm,antes, Anthropologlo plryslquc.
L'anithropologie physique
a
été r.eprésentéepar
quelques tiavaux seule.mênt. M. le professeur Cesa"re Lombroso, prési- dent 'd'honneur,a entretenu s,es collègu,es, des caractères c,ri- rninel.s, relevés p'ar
lui
sùr lrrLe série ile crd,nes d,assassinsprovenant de
la
collection de M. Lacas.sagne.Il
indiqua ,ce qui, à is.on sens, peul êtr"e considéré com,rne les anomalies lesplus déte,rminantes.
Une discussion s'engagea,
à
laquelle prirentpart
surtoutMM.
Bordier, Laca,ssagne ,et Pittard. Ce .dernier expliquaqu,elques raisons de son scepticism,e à l'égard d,es caractère,s
dits criminels.
M. le
Dr Bouchereau étrrdie depurs longtemps te tyTte ite La poputation actuelle ctela
ré,gion lyonnaise.Il
s'agit là d'une recherche de longue haleine, sérieusement documentée, doni ùe Bulletin de Ia Société dlanthropol,ogie de Lyona
eula
primeu'r.l{.
Eugène Pittard (Genève) a com.rnuniqué l,es conclusions de deux travaux:
ln,fluence d,umilieu
géo,graphiquesur
la taille hunaiæe (études faites dansle
Valais, les hautes alti- tudpq, les terrains cristallins et le versant le moinrs favorisé unt ,les statures les plus élevées, et cela à'facteur eiirnique ésal).Et, avec M. Tchéraz, Ie d.ëuetoppentenl ùe La rnd.cttoire et (Ies d'ents en'[onctian cle lçt capa,cité uq,nisnns (arr frrr et ù, mçstrrc
que la ,capaciié croît, le volume
-tt-
de la màchoire et d.es dents diminue, I'es molair'es semblent gagner en largeur 'ce qu'el'Ies per,dent dans .le 'diamètr,e ,antéro-postérieu,r).
M. ùe D" Félix Regnautrt a relevé, dans une riche collection de terres cuites trouvées par M. Gaudin, de Smyrne, une série d'i.ndioiclus path,ologiques ; lèpre, torticolis, mal de Pott, pa- lalysie faciale, etc. ,Ces flgu4in'es seraient de,s, er ooto offcrts par chaque familte aux di'eux lares. Ell,es s'er:aient du ttu siè- cle avant J.-C
Enfln,
M.
J. D,eniker(
aris)a
présen,téla
carte clela
ré' parti,ti,on rle Ia tai.Lle en Eur'ope. Cet impor[ant travail, qtri a demandéà
son auteur un ,labeur ,acharné, auquel toute la section a rend.u hommage, a été, ,sur la proposi,tion de M. Col-lignon, I'objei d'un væu dont
il
sera ques,tion -plus loin.I)ivers.
Diver,ses questions de technologie ont été abordées.
MM. Capit,an ,et Passemard ont faii, de nouvelles rechetches' sur
la
ta,itle d,u siler (retouches par contre-coup, fabrication de flnes pointes, de flèches).M,
Picaud" (Gr'enoble)a
présenté d'inté,ressants spécimens d'objet,s ,employés enc,ore actuellement pour les besoins ru- raux, afin d',expliquer I'ori,gi,ne d,e la poulie,Peut-ê[re
faut-il
fair'e entne,r sous cette rubriquela
com-munication de
M.
Quillon (Lyon),la
science ilans I'at't ile aê' tir'.La linguistique ,au.ssi a eu 'sa part. M. I'abbé Martin, à Va- lence, a exposé quelques d.esidenata au.sujet des langues du Cenh'e de l'Alrique.
Il faut
encore ,citer pou,r mémoire-
car ces ,communica- tion,s n'ont pas été lues par I'eurs auteuts-
ouje
ne le.s aipas ,entendu'es'
-
les travaux suivants :M. C,outil (aux Andely,s) : Inoentaire des monlmlents méga- lithiques d.u d,épartement d.e la Manche,
*12-
.
Dnplot'ttl,ionet
t,csltnrt,rdiohtlu
ttntrulus cte Fontenall à Marmion.M. Ulysse Damas (à Bacoz)
:
Des clifférents aestd,ges qui ac- cotnpagtt ent les dolmens.M. Emile Rivière (Paris) : Mes fouilles ilans
la
Dorilogne d.cpuis ,1887.M. David M.artin (Gap)
:
Fouities ù'un tumu,l,rt,s à, kL Freis- sinouse (Hautes-A-lpes), 1100 mètres d'ali,itude.M. Ch. Cotte (P,er,tuis)
:
Procéd.és d,e fabricati.on ilela
cë-rami,que néolithi,que.
M.
le
comt'e de I'Estoile (Pamiers):
Souterrcr,in refuge il,u cltdteau de Montségur.M. Chauvet (Rutrec) : Sut' une serpette en m.étal (lai,ton sans tra.ce d'or).
Vrnrrx cxpr.imôs
Plusieurs væux ont été exprimés par
la
11" section.Sur Ia proposition de MM. A. de Moriiltret ,et R. Collignon, appuyée par l'.auteur dc ces lignes, l.a section d'anthropolo- , gie, en face du travail important présenté .Da.r M. J. D,eniker,
a émis le værr suiva,nt à l\rnanimité :
,, i'Association franç.ais,b pour I'avancement des sciences de-
vraii
publier e,n ,entier', comm,e elle I'afait
en 189? pour la carte ,d,e I'indi,c,e c,6phaliqu,c ,en Europc, ,du m:ômc o.utcur, lo carte de La rëpartition de l(i, tai,ll,e dans l,e même continent,Ia
prremière public,a:Lion (de 1897) ay,ant, fai,tlc
plus granil honrreurà
l'Association. rrEspérons que ce væu sera réâlisé. Tous lcs anthropologistes qui 'ont eu à sc servir de
la
p,re,mièrc parti,e dutravail
ile M. Deniker savent le bénéfloe qu'ils en ont tiré. Ce sont de ces d.ocuments qui, ,en eflct, font honneur à ceux qui les publient.Sur I'a propositio,n ,de M. Félix Rergn.ault, la. se'ction ,d'an-
thropologie
a
é,mis le væu de voir figu.rer à I'ordre du jour du prochain Congràs (Re.ims 1907) l,a 'qu,estion des c&mps r0.tranchés.
Une au[re discuSsion,
qu'il
cst hon de n€ pas passcr solrsrI
--t3':
É,ilence, a encore eu lieu sur une protestation de M. H, Mùl- ler (Grenoble).
On sait combien, clepuis qu,elques années,
hs
fabnques d.esi,Ler
faur
ontpris
d,e I'exte,nsion.Il
esL deve.nu.absolu.rnent nécessaire d',enrayerla
rapid.e diffusion dq ces objets, qui pé-- [ètr.ent non ,seulemÊnt cl.ans lcs collcctions particulières, rnais encore dans les musées.. On ne protestera jam,ais assez conf,re rLe telles tentatives.La protestation de M. .Mùller a été vivement appuyée.
On se r'end compbe, par ce rapide ,exp.osé, que I'a,ctivité de
la.seclion d'anthop,ologie
a
été très réelle. De très bons tra- vaux ônt, été présentés, et leur diversité mêm.e indique leur intérêt,. Plusieurs discus,sions i,mportantes ont ,eu lieu.MM. Lortet, directeur,
et
Chantre, sous-diTecteurdu
Mu- seum de Lyon, ont convi.é tres congressistes à visiter les belles collections qui rsont ,conflées à le,urs soins. Nos d,eux collègues se sont .misà la
disposition des me,mbr,es dela
110 eection ayec une obligeance, parfaite, ret, deux jours de suite, nous avons pu adm,irer les, richesses du Musée, surtout cell.es aur.rs.sées par les deux savants dont les norns viennent d'être ct'tés.
C'est ainsi euiê, rsous Ia conduite de M. Lortet et de N{. Gail- lar,d, sron collaborateur, rrorr* avons pu ,examiner les collec-
tions d'animaux momiflés
-
en particulier lessing:s
rl.écouverts
parM.
Lortet près, de Thèbes-
collections qui n'ont pas beaucoup de pareiltes,en Europe. C'est ainsi que M. (lhan.trs
nous a montré par le,menu tous les objeis les plùrs i11t-portants de
la
collection anthropologique et ethnoqlalrhique, dont beaucoup ont été rapportés par lui-rnême de ses nû!n- bneux voyages,' Il
ne faudrait pa.s oublier de signaler com{neun
des actes intéressants dela
session de Lyon, La oi.site auæ collections si, intpoûantes deM.
Lacassagne. Ce d,e,rnier s'est, mi,sà
la disposition des membres du. Congrès avec une bonnê grâce.j l
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parfaite, ne .ménageant ni
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son temps, ni ,sa peine, expliquant et cornmentant les docu,ments considérables qu'ila
a,massés,et dont un grand noinbre ont un réel intérêt anthropologique.
Le
prés,ident journali,er,M.
Pit,tard,a
vivement .rem.erciéM, Lacassagne au nom de tous ,ses collègu,es
Il
ne faut pas oublier non plus uno im:p.ortantc mo,ni,fcsfu,-tion d.e slJrrl,petlli,c sci,entifi,que
à
l'ailresse rje M. Ch,antre.La section d'anthropologie, dans un mouvement spontané, avait décidé de faire savoir à son président, M. Ernes't, Chan-
tre, un peu de I'estime que! chacun de ses membres possède
à
l'.endroit 'du ,savant lyonna.is.En un tour
d,e main, tant, I'accord était parfait, u,ne réunionfut
organiséeau
sortir d'une séance,Ce
fut un
déjeuner tout, simple,tout
intime.Et
ce fut charmant. Chacun put dire à I'amphytrion ,et à Mme Chantrc ce qu'il avâit à cæur d,e leur dire. M. Victor Jacquos, ,secré-taire
généralde la
S,ociété d'anthropologiede
Bruxelles, expxima, surtout au no,m des savants élrangers à Lyon, tout,el'admiration que I'on prof,esse, en deh,ors de la France, pour les travaux d'ErTr,esl C.harrtr,e.
M.
EugènePittard
(Genève)rappela
à
grandstraits la
grande quantité de docum,entsimportants <r que I'anthropologie physique,
doit à
Chantred'abor.d, ,et ens,uite à Mme Chantre, qui, seule, peu.t, attein-
dre
l,es femm'es musulmanes. L'anthropo,métrie des séries féminines de l'æuvre imposante ,d'Ernest rChantrea
été fa.itede
la
main de Mme Ch,a,ntre,l
M. Adrien dc Mortillet
dit
en substance:
rr Aucun savant n'9, renduà
I'anthr'opologi,eet à la
palethnologie de plus signalés services qu€ n,otre très sympal,hiqueet trop
mc- deste président. Laissantà
d'autres le soin de nous éblouir par de brillantes, mais souvent, fragiles théories,il
a fait une plus utile, une plus durable besogne. Sans prendre un instant de repos,il a
dépensé sa jeunesse, a,massé et r,éunien
dé rnagistrales publications une quantité innombraltlc dc tnaté-riaux qui
seront toujours précieuxà
consulter. Ses beauxt6_
.,et bons ouvrag€s sont
le
s'eulluxe qu'il
sesoit
jamaispermis. rr
M. Mùller (Grenoble), Mme Barthélemy (P,aris), M. Pagès-
Ailary
(Murat), d'autres encore,. que malh.eureusernent j'ou- blie, prennent la parole pour exp,rimer aux hôtes momentanés clolo
11" ecctionlcur
admiration pour leurs travaux.Si un homrnage public fut, jarnais ju.stiflé, ce fut bien celui-
là.
Tous les anthropologistes, à quelguo groupe qu'ils appar- tiênnent, savent les sacri(ces de tout instant, faits par Chantre àla
science.Il
était bon de sig,neler 'commeil
c,onvient cette ,rnanifes.tation.
LyoD. - lmprimerie A. REY, 4, rue centil. - {5019
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