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Leçon 152 : Déterminant. Exemples et applications.

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Academic year: 2022

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Leçon 152 : Déterminant. Exemples et applications.

1 L’application déterminant

On considèreEunK–espace vectoriel de dimension finie.

Définition 1. SoitkN. Unek–forme linéaire surEest une application f :EkKqui est linéaire en chacune de ses variables. On dit qu’elle est alternée sif(x1, . . . ,xn)=0 dès que deux vecteurs parmi lesxisont égaux.

Théorème 2. L’ensemble des n–formes linéaires alternées sur E est unK- espace vectoriel de dimension 1.

Définition 3. SoitB=(e1, . . . ,en) une base deE, on appelle déterminant dans la baseBl’unique formen–linéaire alternée valant 1 sur cette base.

De plus, six1, . . . ,xnEavecxi=P

jxi,jejalors : detB (x1, . . . ,xn)= X

σ∈Sn

ε(σ)x1,σ(1)· · ·xn,σ(n)

Proposition 4(changement de base). SiBetB0sont deux bases de E alors detB0(x1, . . . ,xn)=detB0(B)×detB(x1, . . . ,xn). En particulier,detB0(B)× detB(B0)=1.

Théorème 5. Soient x1, . . . ,xnE , alors les assertions suivantes sont équi- valentes :

1. La famille(x1, . . . ,xn)est liée.

2. Le déterminant de(x1, . . . ,xn)est nul dans toute base de E .

3. Il existe une base de E dans laquelle le déterminant de(x1, . . . ,xn)est nul.

Définition 6. Soitf un endomorphisme deE etB=(e1, . . . ,en) une base deE. Le scalaire detB¡

f(e1), . . . ,f(en

ne dépend pas de la base choisie, on l’appelle le déterminant def, noté detf.

Proposition 7.

1. det(idE)=1.

2. Si f et g sont deux endomorphismes de E , alorsdet(fg)=detf× detg .

3. Soit f un endomorphisme de E . Alors f ∈GL(E)ssidetf 6=0. Dans ce cas,det(f1)=(detf)−1.

Remarque 8. Autrement dit, det : GL(E) → K est un morphisme de groupes. Son noyau est appelé groupe spécial linéaire deE, noté SL(E).

Définition 9. SoitA∈Mn(K), on appelle déterminant deAle déterminant des colonnes deA(vues comme éléments deKn) dans la base canonique deKn.

detA= X

σ∈Sn

ε(σ)a1,σ(1)· · ·an,σ(n)

Proposition 10. Si A est la matrice d’un endomorphisme f dans une base de E , alorsdet(A)=det(f).

Corollaire 11. Une matrice A est inversible ssidetA6=0.

2 Calcul de déterminants

Proposition 12. Soit A∈Mn(K),dettA=detA.

Théorème 13(opérations élémentaires). Soit A∈Mn(K).

1. Soitσ∈Snet Aσla matrice obtenue à partir de A en permutant les colonnes de A selonσ. AlorsdetAσ=ε(σ) detA.

2. Si on ajoute à une colonne de A une combinaison linéaire des autres colonnes de A, le déterminant reste inchangé.

Remarque14. C’est aussi valable pour les lignes.

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Définition 15. SoitA=(ai,j)∈Mn(K). Notons Ai,j la matrice obtenue à partir deAen supprimant lai–ième ligne et laj–ième colonne. On appelle cofacteur associé au coefficientai,j le scalaire∆i,j =(−1)i+jdetAi,j. On appelle comatrice deA, notée Com(A), la matrice (i,j).

Proposition 16. Soit A∈Mn(K).

1.j ,detA=Pn

k=1ak,jk,j. 2.i ,detA=Pn

k=1ai,ki,k. Corollaire 17.

1. Si M est triangulaire, alorsdetM est le produit de ses éléments diago- naux.

2. Si M est donnée par blocs µA B

0 D

, alorsdetM=(detA)(detD).

Théorème 18. Soit A∈Mn(K), alors A×tCom(A)=det(A) In. Exemple 19(Vandermonde). Soienta1, . . . ,anKet soit :

V=

1 a1 · · · a1n−1 1 a2 · · · a2n−1

. ..

1 an · · · ann1

Alors le déterminant deV est appelé déterminant de Vandermonde et vaut Vand(a1, . . . ,an)=Q

i<j(ajai).

Exemple 20(déterminant circulant). Soienta1, . . . ,anC. On considère la matrice circulante :

C=

a1 a2 · · · an an a1 · · · an−1

. ..

a2 a3 · · · a1

SoitP(X)=a1+a2X+ · · · +anXn−1C[X]. Alors detC =Qn1

i=0P(ωj) où ω=e2iπn .

3 Utilisation en algèbre linéaire

Théorème 21(Cramer). On considère le système linéaire Ax=b. Alors ce système admet une unique solution pour tout b ssidetA6=0. De plus, en notant c1, . . . ,cnles colonnes de A, on a les formules de Cramer :

xi=det(c1, . . . ,ci1,b,ci+1, . . . ,cn) detA

Définition 22. Soit A∈Mn,p(K), on appelle mineur d’ordrer le détermi- nant d’une matrice extraite deAde tailler×r.

Théorème 23. Une matrice est de rang r ssi il existe un mineur d’ordre r non nul et si tous les mineurs d’ordre s>r sont nuls.

Définition 24. SoitA∈Mn(K). AlorsXInA∈Mn¡ K(X

, on appelle po- lynôme caractéristique deA, notéχA, le déterminant deXInA. AlorsχA

est bien un polynôme deK[X].

Proposition 25. Deux matrices semblables ont le même polynôme caracté- ristique. On définit alors le polynôme caractéristique d’un endomorphisme comme le polynôme caractéristique de sa matrice dans une base quel- conque.

Proposition 26. λest valeur propre de f ssiχf(λ)=0.

Application 27. Une matrice A de Mn(C) est nilpotente ssi ∀k > 1, Tr(Ak)=0.

Théorème 28. Un endomorphisme est trigonalisable surKssi son poly- nôme caractéristique est scindé surK.

2

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Application 29(Cayley–Hamilton). SoitA∈Mn(K), alorsχA(A)=0.

Théorème 30 (inégalité de Hadamard). Soit M ∈ Mn(C) et soient X1, . . . ,Xnses colonnes. Alors|detM|6kX1k · · · kXnkkXk =p

XX . De plus il y a égalité ssi les Xisont deux à deux orthogonaux.

Définition 31. Soit E un espace pré-hilbertien (pas nécessairement de dimension finie) et soientx1, . . . ,xnE. On appelle matrice de Gram de x1, . . . ,xnla matrice¡

xi|xj〉¢

i,j. On noteG(x1, . . . ,xn) le déterminant de cette matrice.

Proposition 32. La matrice de Gram de x1, . . . ,xnest hermitienne positive.

Elle est définie ssi les xisont libres.

Théorème 33. Soit V un s.e.v. de E de dimension finie n et soit(e1, . . . ,en) une base de V . Soit xE , alors d=dist(x,V)vérifie :

d2=G(e1, . . . ,en,x) G(e1, . . . ,en)

4 Régularité et conséquences

On supposeK=RouC.

Proposition 34. Soit A∈Mn(K). AlorsdetA est polynomiale en les coeffi- cients de A, donc l’application A7→detA est de classeC.

Application 35. GLn(K) est un ouvert dense deMn(K).

Application 36. GLn(C) est connexe (par arcs).

Proposition 37. Le déterminant est différentiable et sa différentielle est donnée pard(det)(M).H=Tr(tCom(M)H).

Théorème 38. SLn(R)est une hypersurface deMn(R). Son espace tangent enInest l’espace des matrices de trace nulle.

Proposition 39. Soit u∈L(Rn)et soit B∈B(Rn). Notonsλla mesure de Lebesgue surRn. Alorsλ¡

u(B)¢

= |detu|λ(B).

Théorème 40(changement de variables). SoitϕunC1–difféomorphisme d’un ouvert U deRnsur un ouvert V deRn. Alors f est intégrable sur V ssi (fϕ)|detJϕ|est intégrable sur U et dans ce cas :

Z

V f(y) dy= Z

U f¡ ϕ(x)¢

|detJϕ(x)|dx Application 41. une application en proba.

Développements

1. Inégalité de Hadamard et matrices de Gram.[30]

2. Différentielle du déterminant et sous-variété.[37]

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Références

— BECK, MALICKet PEYRÉ,Objectif agrégation.

— BIRANEet PAGÈS,Analyse – Théorie de l’intégration.

— GOURDON,Les maths en tête, algèbre.

— GRIFONE,Algèbre linéaire.

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Références

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