Solution du dernier des deux problèmes proposés à la page 196 de ce volume
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 1 (1810-1811), p. 343-348
<http://www.numdam.org/item?id=AMPA_1810-1811__1__343_0>
© Annales de Mathématiques pures et appliquées, 1810-1811, tous droits réservés.
L’accès aux archives de la revue « Annales de Mathématiques pures et appliquées » implique l’accord avec les conditions générales d’utilisation (http://www.numdam.org/conditions). Toute utilisation commerciale ou impression systématique est constitutive d’une infraction pénale.
Toute copie ou impression de ce fichier doit contenir la présente mention de copyright.
Article numérisé dans le cadre du programme Numérisation de documents anciens mathématiques
http://www.numdam.org/
343
Solution du dernier des deux problèmes proposés à la
page I96 de
cevolume ; RÉSOLUES
Par
LESRÉDACTEURS
DESANNALES.
IL
y aplus
de dix ans que ce difficileproblème
s’estoffert ,
pour la pre- mièrefois,
aux rédacteurs de cereéueil ; mais,
bienqu’ils
l’aientattaque
un
grand
nombre defois ,
ils n’ont pu,pendant long-temps, parvenir
à lerésoudre ,
ni même à s’assurer s’il était résoluble par laligne
droite etle
cercle.
Aussi n’auraient-ils passongé
à leproposer
dansles Annales,
s’ils
n’y
avalent été invités par un deleurs abonnés.
Ils
avaient
lieu de penserque
legéomètre qui les
avait sollicité à appe- ler sur ceproblème l’attention
de leurslecteurs ,
sechargerait
lui-mêmede le
résoudre,
au casqu’il n’en
vînt aucune solution d’autrepart ;
maisayant long-temps
et vainementattendu,
ils ont cru devoirfaire
encore denouvelles tentatives ;
et,plus
heureux cette foisque
lesprécédentes ,
ils,sont parvenus, sinon à trouver une construction
du problème ,
du moinsà l’abaisser au
premier degré,
et à réduire sarésolution arithmétique
à uncalcul assez
simple.
Voici parquels moyens
ils sont parvenus à leur but.PROBLÈME. A un
triangle
donnéquelconque inscrire trois cercles
dé manière que chacun d’eux touche les
deux autres et deux côtés du
triangle ?
Solution. Soient
désignés
par p ,P p", ( fig. 7 )
les sommets dutriangle donné ; par c , c’ , c" ,
les côtésrespectivement opposés ;
paro ,
o’ , o" ,
les centresrespectifs
de-ceux des cercles cherchésqui
nedoivent pas toucher ces
côtés ;
parr r’ , r" ,
les rayonsrespectifs
de ces
cercles,
et soientadoptées
les abréviations suivantes344 QUESTIONS
alors R sera le rayon
du cercle inscrit ; d , d’ , dll,
seront les dis-tances
respectives
deson centre
auxpoints p p’ , p" , et 03C1 , 03C1’ , 03C1" ,
serontlés distances
respectives
des mêmespoints
auxpoints
de contact de cecercle avec les côtes du
triangle
ou , cequi
revient aumême,
lesrayons des cercles
qui, ayant
pour centres lespoints
ppl, p" ,
setoucheraient deux à deux. On déduira d’ailleurs facilement des
équa-
tions ci-dessus les relations suivantes-:
Cela
posé :
soient abaissées de o et 01 sur ctl lesperpendiculaires
om=r ,
o’m’=r’ ;
soitjoint oo’ ,
et , par o soit menée à c" une pa- rallèle se terminant en 1 àolml ,
letriangle olo’ , rectangle
enl,
donnemais on a
substituant donc ,
ilviendra
chassant
lesdénominateurs, transposant
et formant leséquations
analo-gues y il viendra
enfin
ce sont la les
équations
duproblème.
Si l’on pose
r’=rx’2, r"=rx"2 ,
ces trois
équations deviendront
r
la
dernière
donnesubstituant cette valeur dans les deux
premières,
etchassant
les dé-dominateurs ,
elles deviendrontil n’est donc
plus question
que de tirer de ces deuxéquations
les va-leurs
de x’ , x" ,
pour les substituer dans celle de r.Si on multip lie l’éq uation ( A’) p
ar c’03C103C1" s,
et l’éq uation (A") p ar c"03C103C1’ s;
en les
développant
toutes deux ;-mettant pour p03C1’03C1"
sayaleur
R’s etremarquant qu’on
aelles deviendront
et
pourront
alors être mises sous cette formeEn
combinant y
de toutes les manièrespossibles,
un facteur de la pre- mière avec un facteur de laseconde ,
on obtiendraquatre
solutionsdu
problème.
Onpeut
remarquer, ausurplus ,
que la différence entreles
premiers
et les seconds facteursporte uniquement
sur lessignes
de dl et d".
Si l’on demande que les cercles cherchés se touchent extérieurement
et soient tous trois intérieurs au
triangle donné ,
on pourra lever l’in-Tom. I.
47
346 QUESTIONS
certitude sur le choix des
facteurs,
par la considération d’un cas par- ticulier extrêmementsimple :
c’est celui où lesangles pl , plI
sont tousdeux
droits ;
on a alorsR=03C1’=03C1"=I 2c , d’=d"=2 3c3, 03C1=d=~
etx’=x" ;
enconséquence ,
les deuxéquations deviennent également
et comme , dans ce cas , on doit avoir évidemment
x’=I 2 2,
il enrésulte que ce sont alors les seconds facteurs
qu’il
fautprendre.
Rejetant
donc lespremiers facteurs ,
onaura ,
pour déterminerx’, x",
les deux
équations
-
lesquelles
donnentde
là,
en serappelant qu’on
aon conclura
substituant
enfin dans la valeur trouvéeprécédemment
pour r,il viendra
Les
rédacteurs
des Annales en étaient parvenus à cepoint,
et ilsne
pensaient
pas que cette dernière formule fûtsusceptible
de beau-coup de
réduction , lorsqu’ils
reçurent de M.BIDONE , professeur à
l’académie de
Turin,
la lettre suivante :Turin ,
le I2 mars I8II.Messieurs,
Par
la note que vous avezplacée
au bas de la table sommaire du n.° IX devotre précieux recueil ,
on voit que vous n’aviez reçu,jusqu’alors ,
aucune solution du dernier des deuxproblèmes proposés
. dans le n.° FI. Je
prends
laliberté, Messieurs,
de vous annoncerque ce
problème
a été résolu par M.MAIFATTI , géomètre
italientrès-distingué.
Sa solution estimprimée
dans la I.repartie du
tome Xdes Mémoires de la société italienne des
sciences, publié
en I803.Cependant ,
comme il est très-utile de rendrefamilières
de sem-blables
questions,
et de connaître lesprocédés
lesplus simples , parmi
ceux
qui
sont propres à lesrésoudre , je
mepermets
dejoindre
icila construction de M.
Malfatti , afin
que vouspuissiez
la compareravec celles
qui
vousparviendront.
Cegéomètre
l’a déduite deformules qui paraissent
assezsimples ,
euégard à
la nature duproblème.
Je les
supprime ici,
pour ne pasdépasser
les bornes d’unelettre.
Je saisis avec
empressement, Messieurs, l’occasion favorable que
m’offre
cettecirconstance,
pour vousrenouveler,
etc.Voici
àquoi
se réduit la construction deM. Malfatti :
Soit pplpll ( fig. 8 )
letriangle donné;
soit c le centre du cercleinscrit
et soient menées cp ,
cp’ , cp" ,
dont lapremière
coupe le cercle inscriten a ; et soient t,
t’ ,
lespoints
de contact de ce cercle avecp"p’ , p"p.
Cela
posé ,
soitprolongé pp’
indéfiniment au de-la depl;
soitportée
sur son
prolongement p"t
oup"t’
dep’
en b et pa de b end ;
depd
soient retranchéesde=cpll
etef=cp’ ;
soit élevée àpf,
par sonmilieu ,
uneperpendiculaire coupant
cp en o etpp’
en m ; alors o serale centre de celui des trois cercles cherchés
qui
doit être inscrit àl’angle
p, et om en sera le rayon. On déterminera ensuite les deux
autres
cercles par des constructions semblables.
L’extrême
simplicité
de cetteconstruction ,
contraste d’une manièrefrappante
avec lacomplication
duproblème,
et montre toute l’influence quepeut
exercer lechoix
des données. Elle donne pour le rayon rl’expression suivante :
348 QUESTIONS R E S O L U E S.
Cette
expression
est nécessairementéquivalente
à cellequi
a été don-née
plus haut ,
etcependant
il neparait
pas facile de ramener l’une à l’autre. La difficulté tient à ce que ,parmi
legrand
nombre des relationsqui
existent entre lesdonnées ,
onn’aperçoit
pas facilementquelles
sont cellesqui peuvent
le mieuxopérer
la transformation.Le
problème pourrait
être énoncé de cette manièregénérale :
Troisdroites
indéfinies
étant tracées sur un mêmeplan ,
décrire sur ceplan
troiscercles
de manière que chacun deux touche les deux autres et deux des droitesdonnées ;
considéré sous cepoint
de vue , ilpeut
admettrejusqu’à
32 solutions.Pour s’en
convaincre ,
onpeut
remarquer que ceproblème
n’estqu’un
renversement de celui-ci : Trois cercles se touchant deux à deuxsur
unplan ,
décrire sur ceplan
trois droites telles que chacune d’elles touche deux des cerclesdonnés;
et il n’est pas difficile de voir que lepremier problème
doit admettre autant de cas que celui-ci.Or , lorsque
trois cercles se touchent deux àdeux,
ou ils se touchenttous extérieurement
( fig. 9 ),
oubien,
deux d’entre eux se touchantextérieurement ,
le troisièmeles enveloppe
tous deux(fig. I0),
ouenfin
deux d’entre eux se touchant
extérieurement ,
le troisième touche l’und’eux extérieurement
et enveloppe l’autre ( Ëg. 11 ).
Nous neparlons
pas du cas où( fig. I2 )
le cercle moyen ,enveloppant
leplus petit, serait
lui-même
enveloppé
par leplus grande
attenduqu’alors
lestangentes
com-munes aux cercles
pris
deux àdeux,
se confondraient en une droiteunique.
Observons encore que, pour deux cercles
qui
setouchent extérieure-ment ( fig. 13 ),
il existe troistangentes
communes,tandisqu’iln’en
existequ’une seule ( fig. I4 ) lorsque
l’un des cercles est intérieur à l’autre.D’après
ces diversesobservations,
il est aisé de voir que, pour lafigure
9, il
peut
exister 27systèmes
distin cts de trois droites touchant les cer-cles deux à
deux; qu’il
en existe 3 pour lafigure
10 ; etqu’enfin
il enexiste 2 seulement pour la
figure II ;
cequi
fait entout 27+3+2 ou32,
comme nous l’avions annoncé.