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Ecole des hautes études en sciences de l'information et de la communication

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Academic year: 2021

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(1)

U N I V E R S I T E P A R I S S O R B O N N E E N A

Ecole des hautes études en sciences de l'information et de la communication

Ecole nationale d’administration

Master Professionnel 2

e

année

Option : C

OMMUNICATION DES

I

NSTITUTIONS

P

UBLIQUES

« La communication Internet de la Présidence de la République Française.

Le nouveau site de l’Elysée : évolution ou révolution »

Sous la direction de

Madame Françoise Boursin, Professeur des Universités au CELSA Paris-Sorbonne

et

Monsieur Jean-Emmanuel Paillon,

Secrétaire général, Service d'Information du Gouvernement

Nom et Prénom(s) : VIAL Alberto

Promotion : Jean-Jacques Rousseau (2010-2011) Option : Communication des Institutions Publiques Soutenu le :

Mention :

Note du mémoire :

(2)

2

Sommaire

Remerciements ... 5

Introduction ... 6

1. Présentation du sujet, sa définition et sa délimitation... 6

2. Intérêt du sujet (plan professionnel et personnel) ... 6

3. Problématique et hypothèses ... 8

4. Méthodologie ... 10

5. Plan ... 10

Première partie Description de l’environnement internet en France et du nouveau site de la Présidence ... 12

1. Introduction partielle ... 13

2. Internet, un espace de communication politique ... 13

3. Relation d’internet avec les autres médias... 15

4. L’émergence du web social ... 16

a) Forums ... 18

b) Blogs ... 18

c) Micro-blogs ... 23

d) Sites de réseaux sociaux ... 23

e) Sites de contenus photo et vidéo ... 25

f) Sites web des medias traditionnels ... 26

(3)

3

g) Sites d’information collaboratifs et « pure players ». ... 26

5. Adaptation du site de l’Elysée à la nouvelle réalité du web. ... 32

a) Graphique épurée. ... 33

b) Site d’informations. ... 33

c) Une vitrine technologique de la France : ... 34

Voxalead ... 34

Globe 3D ... 35

Nouvelle version de la visite virtuelle... 35

Visite 3D ... 36

Vidéos : un lecteur média spécifique pour l’Elysée ... 36

Applications mobiles ... 36

d) Un site ouvert, Les outils 2.0 : ... 37

e) Partie institutionnelle. ... 39

Collaboration avec partenaires publics ... 39

6. Conclusion partielle. ... 40

Deuxième Partie Analyse du nouveau site de l’Elysée : Comparaison avec le site précédent et avec le site de la Maison Blanche 1. Introduction partielle ... 43

2. Comparaison avec les précédents sites de l’Elysée. ... 43

3. Comparaison avec le site de la Maison Blanche ... 52

(4)

4

4. Disfonctionnements du site et améliorations possibles ... 62

5. Conclusion partielle. ... 67

Conclusion générale ... 69

Bibliographie ... 72

Ouvrages généraux ... 72

Ouvrages spéciaux et thèses ... 72

Articles de presse ... 73

Documents et rapports divers. ... 74

Sites internet ... 75

Annexes ... 77

Annexe 1 : Personnes rencontrées : ... 77

Annexe 2 : Revue de presse du lancement de la nouvelle version d’Elysee.fr ... 78

Annexe 3 : Article sur Nexint ... 81

Annexe 4 : Statistiques du compte Facebook de Nicolas Sarkozy, avril 2011. ... 85

Annexe 5 : Statistiques du compte Facebook de l’Elysée, avril 2011 ... 86

Résumé ... 87

Mots clés ... 88

(5)

5

Remerciements

Je remercie vivement Madame Françoise Boursin, Professeur des Universités au CELSA Paris-Sorbonne pour ses éclairages concernant les secrets de la communication politique et ses conseils bienveillants sur la méthodologie et la définition de la problématique de mon mémoire. Je remercie aussi Monsieur Jean-Emmanuel Paillon, Secrétaire général au Service d'Information du Gouvernement qui nous a initiés à la communication politique dès notre arrivée à Strasbourg, pour sa disponibilité et ses remarques très utiles.

Je voudrais remercier aussi les personnes qui ont accepté de me recevoir longuement pour que je puisse mener à bien ce travail. Je pense notamment à Nicolas Princen, conseiller numérique à l’Elysée, qui, en dépit d’un agenda très chargé, s’est montré toujours disponible pour répondre à mes questions, à Axel Calendre, chargé de mission à l’Elysée, et à Serge Albou Pdg de Nexint et développeur du site elysee.fr.

Je tiens aussi à remercier Clémence, mon épouse, pour

son indéfectible et fidèle soutien.

(6)

6

Introduction

1. Présentation du sujet, sa définition et sa délimitation

Dès son élection, Nicolas Sarkozy, en cohérence avec son programme politique « de rupture » a vu la nécessité que le changement de style soit visible aussi dans le domaine de sa communication internet. Il a donc demandé une refonte totale du site de la Présidence de la République (elysee.fr). Le nouveau site a vu le jour dès septembre 2007. Son concepteur était François de la Brosse, qui avait développé le site de campagne « sarkozy.fr ». Les deux sites se ressemblaient beaucoup. Ils avaient tous les deux la même architecture et utilisaient les mêmes outils (notamment une WebTV).

Deux ans après, il a été décidé de faire évoluer le site une nouvelle fois. La nouvelle version d’elysée.fr a été mise en ligne début 2010. Les changements apportés ont été de taille.

Ce mémoire sera l’occasion pour étudier en profondeur le nouveau site et, plus largement, les nouveaux enjeux de la communication institutionnelle de la Présidence de la République sur internet.

2. Intérêt du sujet (plan professionnel et personnel)

On a déjà beaucoup glosé sur la révolution (ou pas) que supposent les nouvelles technologies en politique. Il est communément admis qu’aujourd’hui un candidat « ne peut pas être élu s’il ne gagne pas la bataille de l’Internet »

1

. L’exemple le plus manifeste nous a été fourni par Barack Obama qui, selon les dires de beaucoup, « sans internet ne serait pas président »

2

.

Cette recherche comporte un élément original en ce sens qu’on s’intéressera à la communication politique « institutionnelle » plus qu’à la communication pré-électorale. En

1

Mantoux, Aymeric, « · La cyber leçon de Nicolas Sarkozy aux politiques américains », Stratégies, 29 novembre 2007.

2

Cf. Ariana Huffington, Blog Huffington Post.

(7)

7

effet, la communication politique par internet en dehors des échéances électorales a été peu étudiée jusqu’ici et il nous semble important de nous y intéresser.

Un deuxième élément original de ce mémoire, et qui apporte une réelle valeur ajoutée à la connaissance que l’on a sur le sujet, tient au fait que nous allons nous intéresser à la communication de la Présidence de la République Française. Dans un domaine où les Etats- Unis semblent avoir raflé toutes les mises, la plupart des études portent sur la communication du président Obama.

Or, quand on rédige un master au sein de deux établissements français particulièrement prestigieux, il n’est pas interdit de s’intéresser à la France. De plus, comme l’a rappelé Fréderic Pons récemment

3

, il devient urgent que les grandes écoles françaises apprennent aux futurs décideurs à se servir de l’outil numérique. Selon lui, les communications et les médias sont une arme et, pour bien l’utiliser sans se blesser il faut bien apprendre quelques règles de sécurité. Ces règles sont en partie universelles et en partie propres au contexte particulier de la France. Comme dit Fréderic Pons, à l’heure où l’on est en train de passer d’une « démocratie cathodique » à une « démocratie numérique », il faut que les décideurs connaissent en profondeur le fonctionnement interne des médias numériques pour « ne pas subir » la loi imposée par les médias.

Le nouveau site de l’Elysée nous a fourni le cadre idéal pour s’intéresser aux nouveaux outils de communication politique institutionnelle en France. Il s’agit d’un site moderne, apparemment révolutionnaire, et qui nous fournit de nombreuses pistes de réflexion.

D’un point de vue plus personnel, je me suis intéressé à ce sujet depuis longtemps, car, avant d’intégrer l’ENA, j’ai travaillé pendant un an à la Présidence de la République en tant que chargé de mission numérique. J’ai pu alors observer de près les différentes phases de conception et de construction du site qui fait aujourd’hui l’objet de ce mémoire.

3

Fréderic Pons, Colloque « Le temps de la décision », voir bibliographie.

(8)

8 3. Problématique et hypothèses

Il n’est plus temps de s’interroger sur la place de la communication internet lors d’une campagne présidentielle. D’une part, des travaux de qualité ont déjà été réalisés à ce propos

4

. D’autre part, la grande importance d’internet est aujourd’hui évidente, en même temps qu’il ne peut être le seul moyen de gagner une élection car « une victoire électorale ne saurait dépendre du seul emploi de tel ou tel instrument, ni même de telle ou telle stratégie de communication »

5

.

On considérera donc comme un acquis le fait qu’aujourd’hui on ne peut plus faire de la politique sans une réelle appropriation du nouveau média de masse qu’est Internet.

Le choix de ce sujet et sa délimitation nous a conduit à formuler une question qui guidera la problématique de ce travail : Le nouveau site elysee.fr, révolutionne t-il la communication institutionnelle sur internet de la Présidence de la République ?

Cette question principale se décline en diverses questions interdépendantes, constituant autant de voies de recherche indiquant nos objectifs à atteindre :

1-Les nouveautés apportées au site de l’Elysée constituent-elles une révolution par rapport aux sites anciens ou une simple évolution (« relooking » et « mise à jour 2.0 ») ?

2-Le nouveau site de l’Elysée est-il une pâle copie du site de la Maison Blanche (wh.gov) ou apporte t-il une vraie valeur ajoutée ?

3-Les innovations introduites au nouveau site constituent-elles un tournant dans la communication institutionnelle de l’Elysée, dont le site est désormais un site d’information à part entière ?

4

Cf. Oundi Ndozeng, Cyril, « De recours à Internet en communication politique : révolution d’envergure ou simple dynamisation du marketing politique ? », Mémoire de Master en Communication des Institutions Publiques, CELSA-ENA, 2009.

5

Lullin, Elisabeth, « Partis politiques et campagnes électorales à l’heure d’internet »,

Paradigmes et cætera, 2000. Voir aussi : Gaïdz, Minassian, « Internet modifie-t-il la

politique », Cours de sciences politiques, Université de la Vallée d’Aoste, 2006.

(9)

9

Ces interrogations seront prolongées par un ensemble d’autres questions reparties au long de ce travail : le contexte hostile au président sur l’environnement internet, est-il un simple reflet de l’opinion publique ou est-il accentué par les particularités d’internet ? Les nouveaux outils 2.0 apportent-ils une vraie valeur ajoutée à des sites institutionnels ? Comment le nouveau site s’est il adapté aux nouveaux usages d’internet ? Est-ce un bon choix de privilégier le contenu écrit plutôt que le contenu vidéo, le « temps long » plutôt que le « temps court » ? Peut-on parler encore de temps médiatique à l’heure d’internet ?

À ces trois questions nous donnerons des réponses provisoires. Celles-ci constitueront nos hypothèses de départ.

1-Le nouveau site de l’Elysée est de nature différente de ceux qui l’ont précédé. Si bien qu’il s’inscrit dans la continuité, que les innovations structurales apportées sont d’une telle ampleur que nous pouvons parler d’un site nouveau qui marque une vraie rupture avec ses prédécesseurs.

2-Le site elysée.fr semble s’inspirer de près du site de la Maison Blanche, car les codes graphiques et architecturaux des deux sites coïncident. Cependant, nous postulons que ces éléments (fond blanc, grands visuels qui défilent, etc.) ont été adoptés à cause de leur pertinence objective. Nous dirons donc que la ressemblance avec le site de la Maison Blanche était difficilement évitable, car les différents éléments repris par l’Elysée étaient objectivement appropriés. De plus, la ressemblance entre les deux sites se limite à la charte graphique.

3- Le site de l’Elysée marque un vrai tournant dans la communication de la

Présidence de la République : le site institutionnel classique s’est transformé en un

véritable site d’informations.

(10)

10 4. Méthodologie

Pour vérifier ces hypothèses nous avons procédé à une collecte de données déclinée en :

-observation du site et comparaison avec des sites similaires (ancien site de l’Élysée et Maison Blanche notamment) ;

-interviews des principaux acteurs concernés (journalistes, conseiller élyséen créateur du site, responsables su site, développeurs, techniciens, graphistes, internautes) ;

-étude d’ouvrages et des sites de référence ;

-révision de la revue de presse du lancement du nouveau site elysée.fr ; -étude comparative du site et de l’environnement internet.

Après cette collecte de données nous ferons une interprétation de toutes les informations obtenues afin de conclure à une confirmation des hypothèses, ou à une redéfinition de celles-ci.

Nous préconiserons, enfin, quelques évolutions qui pourraient être profitables pour le site de l’Elysée.

5. Plan

Les résultats obtenus et les réponses découvertes seront exposés au moyen du plan suivant :

1- Première Partie : Description de l’environnement internet en France et du nouveau site de la Présidence.

Nous commencerons par présenter le contexte dans lequel s’insère le site de l’Elysée

et comment le nouveau site de l’Elysée a essayé de s’adapter aux nouvelles formes de

communication sur internet. Pour cela nous ferons une description générale des sites internet

politiques en France, avec un focus sur la blogosphère et les sites « pure players ». Nous

(11)

11

ferons ensuite une description du nouveau site de la Présidence et une présentation de ses principales innovations. Comment est-il construit ? Quels sont les outils participatifs et les innovations technologiques qui y ont été introduits ?

2-Deuxième Partie : Analyse du nouveau site de l’Elysée. Comparaison avec le site précédent et le site de la Maison Blanche.

Dans cette partie, nous tenterons d’analyser et d’évaluer le nouveau site au moyen

d’une comparaison avec le précédent site de l’Elysée (le site « De la Brosse ») et avec le site

de la Maison Blanche, dont il semble être inspiré. Nous nous interrogerons sur la valeur

ajoutée du nouveau site de l’Elysée vis-à-vis de ces deux sites. Nous nous intéresserons

notamment à l’effort d’institutionnaliser le site et à sa dimension « site d’information ».

(12)

12

Première partie

Description de l’environnement internet en France

et du nouveau site de la Présidence

(13)

13 1. Introduction partielle

La communication politique sur internet, qu’elle soit électorale ou qu’elle soit institutionnelle, s’inscrit toujours dans un contexte particulier, politique, culturel, etc. La communication officielle de la Présidence de La République s’insère, elle aussi, dans un éco- système internet propre à la France. Dans cette partie nous essayerons de décrire ce contexte.

Pour cela nous ferons une description générale des sites internet politiques en France, avec un focus sur ce que l’on a appelé la blogosphère (parfois appelé « gaucho sphère » à cause du nombre important de « left blogs »). Nous décrirons enfin toutes les nouveautés qui ont été apportées au site de l’Elysée pour essayer de répondre à ce contexte particulier de « social web ».

2. Internet, un espace de communication politique

Comme il a été déjà dit, l’importance d’internet dans la communication politique n’est plus à prouver. C’est un fait qu’aujourd’hui on ne peut plus faire de la politique sans une réelle appropriation d’internet.

Les échéances électorales sont souvent un terrain privilégié pour le développement d’Internet. Les périodes les plus fortes de mobilisation politique, comme le sont les campagnes électorales ou référendaires, constituent des moments particulièrement propices à l’introduction d’innovations et à la densification des interactions. En effet, les candidats doivent rivaliser d’ingéniosité et d’efficacité pour gagner la bataille numérique. Et aujourd’hui, aucun candidat ne peut être élu « s’il ne gagne pas la bataille de l’Internet »6.

Le cas de Barak Obama lors des dernières élections présidentielles aux Etats Unis est paradigmatique. Il est reconnu par tous comme « le candidat d’internet »

7

au même titre que, presque cinquante ans auparavant, Kennedy avait été le « candidat de la télévision ». Il a fait

6

Mantoux, Aymeric, « La cyber leçon de Nicolas Sarkozy aux politiques américains », Stratégies, 29 novembre 2007.

7

Bien qu’Obama ne soit pas le premier à recevoir ce titre et, sans doute, pas le dernier. Dès 1996 François-Henri de Virieu écrivait de Bill Clinton qu'il était « le premier chef d'Etat à avoir été élu grâce à la puissance métaphorique d’Internet » (« Clinton et la politique », Le Monde, 8 novembre 1996.

(14)

14

preuve d’une habilité particulière dans le maniement de cet outil, exploitant des nouvelles potentialités et investissant des champs inexplorés. À tel point que l’on a pu dire que « sans internet Obama ne serait pas président »8.

Les équipes d’Obama ont su utiliser l’enthousiasme suscité par le candidat sur internet et le traduire en faits concrets. À partir de la popularité virtuelle d’Obama, les équipes ont obtenu une implication « réelle », c'est-à-dire sur le terrain, des militants. Au moyen d’une base de données gigantesque, qu’il ne serait pas permis de constituer en France, et grâce aux volontaires inscrits par centaines de milliers dans le réseau social mybarack.com, les équipes d’Obama ont pu organiser une battue très efficace du terrain électoral. Les militants ont eu un contact direct avec 68 millions d’américains, 50% d’électeurs et 99% d’électeurs cibles (identifiés comme hésitants dans les bases de données).

Conscient que, comme disait Thomas More, « l’argent est le nerf de la guerre », Obama a réussi aussi une extraordinaire levée de fonds populaires en grand partie grâce à son influence sur internet. L’utilisation de ces fonds, cependant, en dit long sur la place d’internet qui reste complémentaire à celle de la télévision : il a dépensé 16 millions de dollars pour sa stratégie internet (John McCain en a dépensé seulement 3,6 millions), contre 75 millions en publicités télévisées…

Si l’utilité d’internet en communication politique n’est plus à prouver en ce qui concerne la période électorale, elle n’est pas aussi évidente avec la communication politique

« institutionnelle », pendant le mandat. Si la première a déjà fait ses preuves, la seconde est encore en phase de construction et reste un terrain d’expérimentations constantes.

On l’a vu très récemment avec la mort d’Oussama Ben Laden : après une déclaration télévisée impeccable, la Maison Blanche a tâtonné pour définir sa stratégie de communication sur internet, hésitant parfois entre la transparence totale (publication de la « situation room » sur FlickR et de vidéos de Président Obama avec sa garde rapprochée le soir de l’événement) et la réserve ou opacité pour certains (non publication des photos du cadavre d’Oussama Ben Laden, déclarations contradictoires au compte-gouttes, etc.).

8

Cf. Ariana Huffington, blog Huffington Post.

(15)

15

3. Relation d’internet avec les autres médias.

Depuis leur origine, les medias jouent un rôle essentiel dans le fonctionnement des systèmes politiques démocratiques. Ils sont la première source d’information d’un grand nombre de citoyens et constituent un des principaux lieux de débat. Souvent ils déterminent les thèmes et l’agenda du débat politique.

La radio et après, la télévision ont permis aux responsables politiques de s’adresser personnellement et sans intermédiaire à la population de manière massive. Plus tard, c’est internet qui est devenu un des maillons essentiels, et complémentaire aux autres, des stratégies politiques contemporaines.

Né après la presse imprimée, la radio et la télévision, internet est encore débiteur de ces frères aînés et ne peut pas faire fi d’eux. Pour l’instant, l’influence d’internet n’a pas dépassé celle de la télévision et reste « un outil utile pour la communication politique mais pas déterminant dans ses bouleversements »

9

. Internet est un instrument incontournable du marketing politique, mais il ne peut pas se substituer aux médias traditionnels. Il doit sa pleine efficacité à un usage combiné et complémentaire avec les autres médias.

Cependant, internet ne dépend pas complètement des autres médias. Il a été souvent décrit comme un moyen de s’affranchir des médias traditionnels accusés de diffuser une vision partielle, voire partiale, de la réalité. Avec l’émergence d’internet, et notamment les outils 2.0 et les blogs, cette accusation n’est plus d’actualité. Désormais, les citoyens peuvent coproduire l’information, y compris l’information politique. Le danger de la censure, est confiné dans quelques pays lointains et a été remplacé par le danger de la surinformation.

Dans les médias traditionnels, l’espace réservé à la communication politique reste assez limité, sauf en période électorale. Surtout à la télévision et à la radio, les temps d’antenne à disposition des hommes politiques sont très brefs et encadrés. Les hommes politiques ne disposent que de très peu de temps pour faire passer leur message, qui doit être simplifié et synthétisé au maximum. De plus, la radio et la télévision, avant l’avènement d’internet, avaient des horaires auxquels l’audience devait s’adapter.

9

Gaïdz Minassian, « Internet modifie-t-il la politique », Cours de sciences politiques,

Université de la Vallée d’Aoste, 2006.

(16)

16

Ces éléments font que les médias traditionnels ne sont pas toujours des véhicules très efficaces des messages politiques. D’une part, ils sont des moyens de communication de masse unidirectionnels, sans « feedback » permettant d’améliorer la communication. D’autre part, peut-être à cause des horaires contraignants de la limitation du temps d’antenne disponible, les médias traditionnels ont un agenda médiatique à eux qu’il est difficile de modifier. Quand un homme politique veut faire passer un message il faut encore que les médias s’y intéressent et qu’ils ne changent pas les priorités du débat à son insu. Réussir à faire passer des messages à travers les médias traditionnels devient donc parfois très lent

10

.

Internet a changé la donne. Le stockage et la transmission des contenus y ont un coût très bas. Ceci rend possible la publication d’articles d’un nombre, d’une extension et d’une spécialisation beaucoup plus importante, ainsi qu’une durée de conservation potentiellement illimitée.

De plus, il n’y a plus d’horaires : les échanges se font de manière continue ; la production et la diffusion de contenus n’ont pas d’interruption.

Internet est ainsi en phase de devenir la nouvelle agora, où chacun peut exprimer ses opinions personnelles. Internet élargit et approfondit l’appropriation de l’espace public. Il suscite une participation grandissante du public à travers un accès plus facile à la prise de parole et aux problèmes publics. Internet semble ainsi favoriser une communication politique plus authentique et démocratique, permettant aux internautes d’être des citoyens éclairés.

4. L’émergence du web social

À ses débuts, internet était un espace de connaissances, un réseau de documents, une encyclopédie ouverte et mondiale. Avec la généralisation du haut débit, la diminution de la fracture numérique et l’apparition de nouvelles applications, les échanges, les interactions et les conversations ont été facilités. Le web est alors devenu social

11

10

On a souvent dit que le caractère « lent » des médias audiovisuels eut de lourdes conséquences pour à Edouard Balladur lorsqu’il tenta de moderniser son image de grand- bourgeois. Il n’eut pas le temps de rendre cette évolution crédible.

11

Cf. http://fr.linkfluence.net/insights-2-0/notre-approche/#web_social

(17)

17

Désormais, tous les internautes peuvent exprimer et communiquer librement, publiquement et facilement ses opinions. Les moyens pour le faire sont multiples : forums, blogs, production des vidéos, publication de commentaires, envoi de mails, diffusion du contenu à travers facebook, etc.

Cette transformation a été rendue possible surtout à partir de 2004, avec l’adoption généralisée des technologies du « web 2.0 »

qui

a facilité la tâche aux internautes pour qu’ils deviennent coproducteurs et diffuseurs actifs et collaboratifs des contenus sur internet.

La mobilité a accentué encore ce phénomène. La massification des ordinateurs portables et des réseaux sans fil, le développement des capacités des terminaux mobiles

« 3G » et des « smart phones » avec accès à Internet, l’apparition des iPad, sont autant de facteurs qui ont permis l’accroissement du nombre d’accès et des contributions à l’information.

Cette multiplication des relais de l’information a rendu possible, par exemple, un certain contrôle de l’agenda médiatique grâce aux « buzz ». Le terme « buzz » désigne ces moments courts où l’opinion concentre son attention sur un événement particulier. La facilité et la rapidité de transmission permise par le web 2.0 donnent à l’événement une exposition très large que seuls les médias traditionnels pouvaient auparavant provoquer, quand ils le veulent bien… Il s’agit d’une arme redoutable, mais qui doit être utilisée avec précaution et modération, car elle peut se retourner très vite contre l’intéressé.

Ce sont surtout les médias sociaux qui ont porté cette évolution d’internet. Ces espaces de publication très simples à utiliser ont permis à tout un chacun de créer sa propre tribune et de l’ouvrir aux contributions de ses lecteurs. « Le modèle traditionnel du média, modèle de diffusion descendante de masse (broadcast monologue) a été supplanté par le modèle décentralisé, horizontal dans lequel émetteur et récepteur se confondent (social media dialogue) »

12

.

Les médias sociaux sont aujourd’hui repartis en différents espaces : forums, blogs, micro-blogs (Twitter), réseaux sociaux (Facebook, Linkedin), sites de contenus photo (Flickr) et vidéo (Dailymotion, Youtube). Chacun de ces espaces à des particularités :

12

Maarek, Communication et marketing de l’homme politique, LexisNexis Litec, Paris, 2007,

p.273.

(18)

18

a) Forums

Antérieurs au web 2.0, ce sont des lieux d’expression et d’échange. Cependant, ils sont restés relativement confidentiels, car leur technique ne favorise pas une correcte indexation. La prise de parole y est peu exposée.

b) Blogs

Les Blogs (de « web log » en anglais) sont des sites web construits à la manière d’un journal de bord dans lequel l’auteur publie régulièrement des « billets » qui sont affichés l’un après l’autre en ordre chronologique inversé.

Ils existent depuis le début de la diffusion de masse d’Internet au milieu des années quatre-vingt-dix, mais ils se sont popularisés en France surtout à partir des années 2000, avec la création de Blogger en 1999 et surtout de Skyblog en 2002. Les blogs se caractérisent par une grande simplicité d’accès, ce qui permet de publier du texte, des images et des vidéos, sans disposer quasiment d’aucune connaissance technique.

A l’origine, les blogs étaient constitués de simples listes de liens annotés vers d’autres sites. Ils étaient, et ils le restent, des lieux idéaux pour regrouper les communautés affinitaires du web. Les blogrolls (liste de « blogs amis ») permettaient de saisir le voisinage d’un blogueur et ses centres d’intérêt.

Aujourd’hui, le concept « blog » est assez large pour autoriser plusieurs types d’utilisations. On peut utiliser un blog pour publier les œuvres d'un artiste, les activités d'une association, un journal intime, les chroniques d’un journaliste, des vidéos, un roman en construction, des anecdotes quotidiennes, etc. La liste est infinie et elle inclue, bien entendu, les idées politiques et les réflexions sur l’actualité. Les logiciels automatisés de publication permettent une grande liberté éditoriale (car généralement il n’y a pas de contrôleur à priori), ainsi qu’une grande capacité d'interaction avec le lectorat, grâce aux commentaires et aux emails.

Les blogs permettent de concilier la permanence dans le temps de l’archive et de

l’écrit avec la rapidité de réaction à une information donnée. Certains blogueurs veulent

mettre en avant leur indépendance envers les médias traditionnels et leur réactivité. La

(19)

19

critique des médias traditionnels, supposés « vendus au pouvoir en place », est un levier puissant pour augmenter l’intérêt populaire des blogs

13

.

Les blogs politiques en France

Les blogs politiques se sont rapidement développés en France, leur popularité rivalisant parfois avec les sites officiels des partis. Les hommes politiques et les partis politiques se sont aussi adonnés à l’exercice, avantageux à plusieurs égards : Sous leur forme traditionnelle, les discours étaient à sens unique : qu’ils soient prononcés à la radio ou à la télévision, publiés dans les journaux ou sur un site Internet classique, les réactions que ces discours suscitaient chez les militants restaient essentiellement du domaine privé. Les logiciels de blogs, par contre, autorisent la mise en place d’un espace de dialogue qui relie l’acteur politique à ses partisans d’une façon particulière. Ils autorisent aussi une partie de risque, car ils permettent aussi aux militants d’échanger publiquement entre eux et aux adversaires de manifester leur désaccord.

Dès le début, les blogs de gauche ont été plus nombreux et actifs que ceux de droite ou de centre. Ils ont constitué ce que l’on a appelé récemment la « gauchosphère » (par comparaison à la blogosphère, qui est l’ensemble des blogs). La vitalité des blogs de gauche (connus aussi comme « left blogs ») n’est pas une spécificité française. Cependant, dans d’autres pays comme l’Allemagne, le Royaume-Uni ou les États-Unis, elle est à peu près équivalente à celles des blogs de droite. En France il n’en était pas ainsi en 2007, il n’en est pas ainsi aujourd’hui.

13

Cf. Viviane Serfaty, « Les blogs et leurs usages politiques lors de la campagne présidentielle de 2004 aux États-Unis »,

http://www.cairn.info/resume.php?ID_ARTICLE=MOTS_080_0025

(20)

20

Dans l’image suivante on peu apprécier la cartographie du web politique en France en 2009 (Source : linkinfluence.net/blogopole/2009) :

Si l’on met en surbrillance les blogs de gauche, on peut constater leur nette majorité :

(21)

21

En effet, les blogs de gauche représentent 33,8% du total, avec 511 sites.

Si cette image et ces chiffres sont déjà éloquents, les sites potentiellement d’opposition sont encore plus nombreux.

Si on ajoute aux blogs de gauche ceux d’Ecologie politique (79 sites, 5,2% du total), ceux du Centre (145 sites, 9,6% du total), ainsi que ceux d’Actu-opinion (372 blogs, 24,6%

du total et parmi lesquels figurent les blogs faisant partie des « pure players » comme Rue 89) très majoritairement d’opposition on obtient une carte de la blogosphère très hostile au Président. Ensemble, les quatre groupes (Socialiste, Eco, Actu et Centre) potentiellement hostiles au Président représentent 1.107 blogs et 73,2% du total, comme le montre la cartographie suivante :

Ces chiffres, tout à fait éloquents, ne prennent pas en compte les 77 blogs très réactifs et très suivis d’extrême-droite (5,1% du total) qui sont eux-aussi assez hostiles au gouvernement.

Si l’on compare la tendance politique de la « blogosphère » française à celle des États-

Unis, du Royaume Uni ou de l’Allemagne, on voit que dans ces pays la situation est beaucoup

plus équilibrée entre tendances opposées.

(22)

22 Cartographie du web politique aux Etats-Unis :

Cartographie du web politique en en Allemagne

14

:

Cartographie du web politique Anglais

15

:

14

Source : http://www.wahlradar.de/map/

15

Source : http://fr.linkfluence.net/2010/04/22/westminster-watch/

(23)

23

c) Micro-blogs

Twitter a été inventé pour répondre en peu de mots (140 caractères) à la question

« que faites- vous ? ». Il a rapidement été détourné de cet usage pour répondre à la question

« que se passe t-il ? ».

Des millions de messages sont indexés en temps réel et font circuler des liens. Ceci nous permet de « prendre le pouls » de l’opinion publique en quelques minutes, de saisir le

« zeitgeist » (l’air du temps).

d) Sites de réseaux sociaux

Suite aux blogs, ce sont les réseaux sociaux qui ont porté la croissance du web social.

Facebook, le plus grand réseau social du monde. Toute personne possédant un compte peut créer son profil et y publier des informations, dont elle peut contrôler la visibilité par les autres personnes. C’est un instrument de communication interpersonnel dans lequel l’acte premier consiste à choisir ses amis et donc son audience. L’usage de ce réseau s’étend du simple partage d'informations d'ordre privé (photographies, liens, commentaires) à la constitution de pages et de groupes visant à faire connaitre des institutions, des entreprises ou des causes variées. À la différence du profil, l'intégralité des informations publiées sur les pages et les groupes peuvent être consultées par n'importe quel internaute.

Depuis juillet 2010, Facebook regroupe plus de 500 millions de membres actifs. Ils étaient 17,2 millions en France en avril 2010. En 2009, il est devenu le deuxième site le plus visité du monde, après Google.

Les réseaux sociaux des partis politiques

Les sites de droite n’ont pas su se fédérer autour d’un réseau solide et influent.

L’UMP a créé un réseau social pour essayer d’inverser la tendance hostile au gouvernement

des internautes. Cependant, après quelques mois d’existence et plus d’un million d’euros de

financement, « Créateurs de possibles » (surnommé « le facebook de l’UMP ») a dû fermer

(24)

24

ses portes fin 2010. Le nouveau Président de l’UMP aurait jugé le site comme « un échec retentissant ».

Le site proposait aux internautes de « créer des initiatives (projets nationaux et locaux, débats...) et mettre en place des actions concrètes ». Après un an de fonctionnement, il n'a connu que 16.000 inscrits (très peu actifs), pour un peu plus de 2.300 « initiatives » créées. C'est-à-dire que le site a eu un coût d’environ 62 euros par membre et de 430 euros par

« initiative » (qui étaient des sortes de groupes Facebook).

Parmi les initiatives, celle qui a réussi à récolter le plus de voix à été celle de

« responsabiliser les parents d'enfants qui ne sont pas assidus à l'école », avec 626 inscrits, devançant le « groupe de soutien à Nicolas Sarkozy » (488 membres), « l'installation automatique de panneaux solaires sur les nouveaux bâtiments publics » (287), ou le soutien à la « réforme des collectivités territoriales » (254). Aucun autre n'a atteint les 200 membres.

Une proposition comme « la révision de la loi Hadopi », qui aurait pu être populaire sur Internet, n'a réuni que 20 soutiens.

Inversement, le groupe « Soutenir le filtrage et la censure d'Internet comme le demande le Président », créé ironiquement en janvier 2010 après les voeux de Nicolas Sarkozy, a réuni 118 membres (voir capture d’écran).

La Carte de France présente sur le réseau social ne montrait aucun « évènement »

programmé, même dans la région parisienne. « Pour un site censé animer la vie locale et tisser

(25)

25

le réseau UMP dans les collectivités, et servir de tremplin pour la communication du parti présidentiel en vue des élections de 2012, le constat est rude »

16

.

Pourtant, en mars 2010, juste avant la mise en ligne de nouveau site Elysée.fr, l’UMP se félicitait : « Les Créateurs de Possibles ont su mobiliser en moins de 2 mois déjà plus de 9.000 inscrits ».

Le réseau social du Parti Socialiste (lacoopol.fr), quant à lui, semble un peu plus actif.

Plus discret, parce qu'il faut obligatoirement s'inscrire pour le consulter, il compte 2200 groupes environ, dont plusieurs dépassent le millier de membres, et des évènements locaux figurent sur la carte de France.

e) Sites de contenus photo et vidéo

Les sites d’hébergement de vidéos permettent aux utilisateurs d’envoyer, visualiser et partager des séquences vidéo. La plupart des vidéos peuvent être visualisées par tous les internautes, et les personnes inscrites peuvent envoyer des vidéos de façon illimitée. Les vidéos sont accessibles par catégorie et à l'aide de mots-clés peuvent être importées sur des blogs. Certaines vidéos autorisent aux internautes à publier des commentaires et noter les vidéos en ligne. Sur YouTube, propriété de Google depuis 2006, plus de trois ans de vidéo sont hébergés chaque jour et plus de deux milliards de vidéos sont vues quotidiennement.

Dailymotion est le « YouTube français ». Il s'agit du 32

éme

site le plus fréquenté au monde avec 93 millions de visiteurs uniques, dont 10,1 millions en France. En octobre 2009, le FSI (détenu à 49% par l’État) est rentré dans le capital de Dalymotion

17

.

FlickR, quant à lui, est un hébergeur qui contenait, fin 2009, plus de 4 milliards de photographies.

Les sites de partage de contenus vidéo et photo sont un lieu de partage et d’analyse privilégié.

16

http://www.numerama.com/magazine/17685-l-ump-ferme-son-reseau-social-a-plus-d-1- million-d-euros.html

17

Source : http://www.01net.com/editorial/507689/letat-entre-au-capital-de-dailymotion/

(26)

26

f) Sites web des medias traditionnels

Les sites web des grands titres et médias traditionnels ont une présence considérable sur internet et au cours des dernières années, ils ont eu des évolutions importantes, en s’inspirant des pratiques du « web 2.0 », s’ouvrant notamment aux commentaires des lecteurs.

Cependant ici on ne fera pas une analyse détaillée car une partie importante de leur contenu n’est pas spécifique à internet mais tirée du support d’origine (presse papier, radio, télévision). Il faut noter toutefois que, parmi les sites des quotidiens et des hebdomadaires

« papier », une partie importante se dit d’opposition. Les sites les plus influents, toutes tendances confondues, sont: lefigaro.fr, lemonde.fr, liberation.fr, nouvelobs.com, challenges.fr lesirrocks.com, marianne2.fr, lexpansion.com, lexpress.fr, le point.fr, ljdd,fr, humanite.fr et europe1.fr, entre autres.

g) Sites d’information collaboratifs et « pure players ».

Les sites d’information « pure players » occupent une place importante dans ce qu’on appelle la web social. Les sites pure players sont ceux qui mènent une activité uniquement sur internet (où du moins à l’origine, car il y a certains qui par la suite se sont diversifiés dans la presse papier). Plusieurs d’entre eux sont collaboratifs.

Les huit principaux pure players en France sont : Mediapart, Rue 89 (qui a lancé d’autres sites à partir de son modèle: Eco89, Rue69 et Marseille89), Lepost.fr (lancé par Lemonde.fr), e24, Slate.fr, Arrêt sur images (ASI) et Bakchich, récemment disparu.

Les pure players sont financés par des abonnements

(

Mediapart et ASI) ou par des

revenus publicitaires. En attendant d’être rentables grâce à la pub ou les abonnements, ils

disposent de fonds propres non négligeables. Par exemple, Slate.fr, dispose d’un capital de 3 à

3,5 millions d’euros sur plusieurs années, apporté par ses fondateurs. A cela s’ajoute un fond

d’investissement. La publicité et la vente de contenus à d’autres médias, notamment à

l’opérateur Orange, complètent les sources de revenus du site. Le capital de départ reste la

base de financement des pure players. Mediapart avait rassemblé presque 3 millions d’euros

pour son lancement, le 16 mars 2008, dont 1,325 million (environ 60%) provient des

fondateurs du site. Le reste vient des investisseurs et de la «Société des Amis de Mediapart».

(27)

27

Mis à part Agoravox et Bakchich, tous les autres pure players influents ont été crées après l’élection de Nicolas Sarkozy. Ce « hasard du calendrier » n’est pas anodin, car la quasi- totalité de ces sites se sont très vite positionnés comme des médias d’opposition, parfois sérieux, parfois satiriques et irrévérents.

Le premier de la série des pure players a été Agoravox, lancé par Carlos Revelli et Joël de Rosnay en mars 2005. Il est un des pionniers du journalisme citoyen. Il s’est inspiré au départ du site coréen OhmyNews. La maquette du site est très dense, voir confuse. « Agoravox ressemble à une grande fourmilière où l’information et les éditoriaux fusent de toutes parts »

18

. La ligne éditoriale est très politique et mélange faits d’actualité, opinions et débats, avec de nombreux commentaires. Les articles sont évalués par les lecteurs inscrits, ce qui permet aux autres lecteurs de repérer facilement les articles le plus intéressants (ou du moins les plus populaires).

Bakchich, qui a cessé de fonctionner début 2011, était un cas un peu à part dans ce panorama. Il était un site satirique à la façon d’un Canard Enchaîné version web. Fondé en mai 2006 par trois journalistes, Bakchich proposait un modèle économique mixte (une parie gratuite et une partie sur abonnement de 35€ par an). Les analystes disent que Bakchich, qui a

18

http://www.presse-citron.net/panorama-des-sites-dinfos-collaboratives

(28)

28

sorti quelques scoops, n’a pas su les faire réellement vivre, du moins pas assez pour obtenir une couverture médiatique suffisante et étalée dans le temps.

Rue 89, est un autre site pure player important. Fondé juste après les élections de 2007

par Pierre Haski et d’autres anciens journalistes de Libération, Rue89 se veut un site

d’information et de débat participatif dont la devise est « l’info à 3 voix » : celle des

journalistes, celle des experts et celles des internautes. Rue89 a rapidement occupé une place

importante dans le web grâce à quelques « scoops », mais aussi à une couverture médiatique

assez importante lors de son lancement. Aussi très politique, Rue89 propose une maquette

similaire à celle d’un blog, avec une colonne centrale qui déroule l’info. Les lecteurs n’ont pas

d’espace rédacteur, mais ils peuvent proposer un article, une photo ou une vidéo.

(29)

29

Le Post, lancé en septembre 2007, est un peu le laboratoire « nouveaux médias » du groupe Le Monde. Sa ligne éditoriale est constituée de sujets que ne renierait pas la presse people, et aussi de buzz ou d’articles plus fouillés. Le succès du Post en termes d’audience (7,5 millions de visiteurs uniques par mois), mais également en termes de réalisation, est incontestable. Sur Le Post, tout le monde peut ouvrir un compte et publier des articles. Les « meilleurs » scoops passent à la « Une » selon plusieurs critères. Selon Benoît Raphaël, le post est construit « comme une radio car la radio est sans doute le média qui se rapproche le plus de la dynamique de conversation du web2.0 et de la dimension « live » du Net. »

Fondé en octobre 2007, Mediapart est « un journal d’information numérique indépendant et participatif ». Les slogans de lancement ne cachaient pas leur ambition : « le projet MediaPart se veut l’invention d’une réponse en forme d’espoir ». Ou encore : « S’il est vrai que les journaux sont la voix d’une nation, nous étions décidés, à notre place et pour notre faible part, à élever ce pays en élevant son langage ».

Mediapart se veut indépendant et refuse toute forme de publicité. Son modèle économique, outre le capital initial, repose donc sur un accès payant (entre 5 et 15€ par mois).

C’était « un pari osé au royaume du tout gratuit », mais il a su s’imposer grâce à des « scoops

» retentissants, comme l’affaire Bettencourt où le tout récent affaire des quotas dans le football.

C’est justement à propos de l’affaire Bettencourt qu’Alain Joannes soutient que « par

sa manière de traiter l'affaire Bettencourt-Woerth-Sarkozy, le site d'information en ligne

Mediapart s'affirme comme une vraie marque media, se détachant des autres

pure players

-

(30)

30

Rue89, Backchich et Slate.fr - et contraignant au suivisme les organes de la presse conventionnels »

19

.

L'affaire Woerth-Bettencourt a eu pour effet de faire connaître au plus grand nombre le site d'information Mediapart. Le fait que ce soit un media du net et non un journal papier celui qui a sorti les premières révélations de l’affaire Bettencourt a été remarqué même par le New York Times

20

.

Selon Capucine Cousin, le travail de Mediapart apporte un coup de projecteur sur les autres sites d'information : « Par extension, au-delà du cas de Mediapart, cela a apporté un coup de projecteur médiatique sur les Bakchich, Arrêt sur images.net, Slate, et autres Rue89, créés par des journalistes expérimentés venus de la presse papier, qui y ont importé leurs méthodes de travail - et d'investigation - et nourri par le travail de jeunes journalistes, qui prennent donc le relais pour ce travail d'investigation à l'heure du Net. Les relais précédents de telles actus? C'étaient Le Canard Enchaîné, L'Express, ou Le Monde qui les révélaient »21.

19

Alain Joannes, Mediapart: « Affirmation d'une "marque media" sur le web »,

http://www.journalistiques.fr/post/2010/07/07/Mediapart%3A-affirmation-d-une-vraie- marque-media

20

Cf. www.nytimes.com/2010/07/09/business/global/09mediapart.html?_r=2, cité par http://crisedanslesmedias.hautetfort.com/archive/2010/07/16/mediapart-ou-le-retour-du- journalisme.html

21

Capucine Cousin, Miscellanees.net,

http://blog.miscellanees.net/post/2010/07/11/%22M%C3%A9diapart%22%3A-une-marque%2C-la-

cons%C3%A9cration-du-journalisme-d-investigation-num%C3%A9rique

(31)

31

Arrêt sur images (@SI) a été crée fin 2007 avec, pour vocation de « faire une réflexion critique sur les médias ». Le site propose une maquette aérée exempte de publicité car, à l’instar de son concurrent direct, Mediapart, il a fait le pari du financement par abonnement (entre 12 et 30 euros par an).

Lancé sans bruit en octobre 2008, e24 appartient au réseau 20minutes.fr. Il a une ligne éditoriale ciblée sur l’économie, tout comme son concurrent Eco89 (de Rue89), « parce que l’éco c’est aussi de la politique ».

Slate.fr, lancée début 2009, est l’un des derniers arrivants dans le monde des pure players. Il s’agit d’une version française adaptée du site américain Slate.com, un magazine en ligne fondé dès 1996 avec le soutien de Microsoft et racheté depuis par le Washington Post.

Selon Jean-Marie Colombani, l’un de ses fondateurs et ex patron du Monde, Slate.fr est “un site dédié à l’analyse de l’actualité, avec une forte plus-value éditoriale”. En réalité, une partie importante du contenu (50% environ) ce sont des articles traduits de sa maison-mère Slate.com. Les 50 % restants sont des chroniques peu « anti-conformistes », en comparaison à des articles de Rue89, Mediapart ou Bakchich.

Il y aurait beaucoup à dire sur ces nouveaux médias, qui continuent à se chercher et à s’inventer. Pour l’instant ils cherchent surtout comment se financer et devenir rentables.

D’ailleurs, les médias traditionnels critiquent les pure players en disant qu’ils sont seulement

à la recherche des « clics » pour se financer et en quête de reconnaissance en tant que médias

alternatifs.

(32)

32

Les « pure players » répondent à leur tour aux sites web des journaux papier en disant qu’ils ont fait le choix, plus ou moins consciemment, de se spécialiser « sur l'immédiateté et la réécriture de dépêches, gardant pour le « print » la noble matière journalistique ».

5. Adaptation du site de l’Elysée à la nouvelle réalité du web.

À l’été 2009 il a été décidé de faire évoluer le site conçu par François de la Brosse, qui était en ligne depuis septembre 2007. Cette fois-ci, c’est Nicolas Princen (ENS, HEC) qui a été chargé du projet. Après un peu plus de six mois de travail (ce qui est extraordinairement court pour un site de ces dimensions, mais très long au regard des délais habituels au sein de l’Elysée), la nouvelle mouture a vu le jour. Les changements apportés ont été de taille et seront ici examinés en détail.

Avant la disparition du site de François de la Brosse, un questionnaire de satisfaction avait été mis en ligne. Près de cinq mille internautes avaient répondu. La tendance qui s’était dégagée était la suivante : ils ont demandé que le nouveau site informe de manière exhaustive et transparente sur l’action du Président de la République et que le site représente la France sur Internet.

Le nouveau site a répondu pleinement à cette demande. Nicolas Princen a conçu un site ayant pour ambition de devenir un média de proximité et réactif afin de favoriser une

« désintermédiation » entre le Président et les citoyens.

Le lancement du site a du être repoussé plusieurs fois. Il devait sortir initialement le 15 février 2010, mais le contexte international ne l'a pas permis ; puis le 1er mars, mais il y a eu les intempéries dans l'ouest de la France. Ensuite, il a fallu attendre les élections régionales (pour ne pas se faire accuser d’interventionnisme). Finalement, le nouveau site à été mis en ligne le 29 mars 2010 à minuit.

L'Elysée a mis à contribution des partenaires publics et privés afin de faire du site à la

fois un « service public d'information » et « une vitrine du savoir-faire numérique de la

France ».

(33)

33

La mission d’elysee.fr a été définie comme « faire la pédagogie de l'action présidentielle », avec une couverture à la fois synthétique et exhaustive.

a) Graphique épurée.

Le graphisme du nouveau site est l'œuvre de l'agence de création « Soleil Noir », vainqueur d’un appel d'offres lancé par la Présidence à l'automne 2009. Soleil Noir a mobilisé son savoir faire artistique pour réaliser la charte graphique épurée du site, ainsi que son savoir faire technologique pour développer des applications innovantes.

L’architecture du site a été assurée par la société Nexint, déjà à l'origine de nombreux sites institutionnels (y compris celui de l’Elysée).

b) Site d’informations.

Nicolas Princen a voulu créer un site avec «plus de pédagogie, plus d'exhaustivité et plus de neutralité». «Les Français commencent à s'interroger sur le bilan. À nous de le rendre plus lisible», explique pour sa part Franck Louvrier, patron du service communication de l'Élysée

22

Pour réussir à faire un site plus neutre, il a été convenu de le rendre plus institutionnel.

Désormais, la figure de Nicolas Sarkozy serait un peu moins mise en avant : elle reste seulement sur les photos, mais elle a disparu des éléments fixes du site. Du point de vue

22

Charles Jaigu, L'Élysée veut faire rimer Internet avec reconquête, 29/03/2010 , lefigaro.fr.

(34)

34

graphique, le changement a été flagrant. Le bleu de l'ancienne version a été abandonné au profit d’un fond blanc, plus esthétique et aussi politiquement plus neutre.

Le site s'ouvre sur un large diaporama qui montre les derniers déplacements et actions présidentielles. Il est connu en interne comme « le rotateur ».

Si l’on clique sur un de ces éléments on découvre une des actions du Président.

Chaque action est présentée en trois colonnes symbolisant trois temps : « l’avant » (il y est exposé le status quaestionis : le contexte et les enjeux d’un déplacement), « le pendant » (avec le discours prononcé à cette occasion, en version vidéo et texte, les photos et un reportage court de 2 ou 3 minutes qui illustre les moments forts et l’ampleur de la visite) et « l’après » (les mesures annoncées et leurs conséquences y sont présentées).

Cette manière de présenter l’information privilégie l’écrit à la vidéo, le travail de fond à la simple diffusion des discours, le travail de sédimentation au temps court.

c) Une vitrine technologique de la France :

Les concepteurs du site ont tenu aussi à faire de cette nouvelle plateforme l'occasion de lancer des technologies innovantes issues du savoir-faire d'entreprises françaises dans le numérique.

Voxalead

Au cœur du nouveau site, on peut trouver une innovation technologique majeure : le tout premier moteur de recherche par reconnaissance vocale simultanée dans les vidéos (« speed to text »), qui permettra aux internautes de retracer toutes les prises de parole du Président Sarkozy.

Il s’agit de la technologie « Voxalead ». Elle permet aux internautes de rechercher -à partir d'un mot clé l'intégralité des vidéos dans lesquelles ce mot est prononcé, et de trouver au sein de chaque vidéo le moment précis où ce mot est prononcé.

La mise en place de cet outil innovant, une première mondiale sur Internet, est le fruit

d'un travail de recherche mené en commun par les sociétés françaises Exalead et Vecsys, deux

sociétés de chercheurs issues des laboratoires de la recherche publique.

(35)

35

Le travail mené en commun avec la Présidence et la société de développement Nexint a abouti à l'intégration de cette technologie. Cet outil soumet la parole du Président Sarkozy à un degré de transparence sans précédent, puisqu'il permettra aux internautes de retracer en un clic toutes ses déclarations contenant un mot déterminé, et ce depuis mai 2007.

Globe 3D

L’agence de création graphique Soleil noir a développé une application consistant en un globe 3D dynamique qui retrace tous les déplacements du Président à l'international.

Nouvelle version de la visite virtuelle

A l'occasion des Journées Européennes du Patrimoine de 2010, la Présidence de la République a mis en ligne une nouvelle version de la visite virtuelle du Palais. La visite permet à tous les internautes de découvrir les principales pièces du palais (Bureau du Président, salle des fêtes, parc et jardins etc.), à travers deux parcours.

Le premier parcours, appelé « A travers le Patrimoine », invite les internautes à découvrir l'Elysée à travers son architecture et ses objets. En même temps qu’une vidéo sur la pièce en question défile, l’internaute peut cliquer sur certains meubles et œuvres d'art qui sont marqués. Des fiches d'information élaborées avec les spécialistes du Mobilier National apparaissent alors.

Le second parcours, appelé « Au fil de l'histoire », propose aux internautes de revivre

les événements qui ont animé la vie de l'Elysée sous la Cinquième République. Les services

(36)

36

de l'Elysée ont travaillé avec les Archives Nationales et l'Institut National de l'Audiovisuel (INA) pour trouver des documents, photos et vidéos explicatives sur les événements et les hommes qui ont fait l'histoire du Palais.

Toutes les vidéos sont donc agrémentées de points d'intérêt cliquables qui permettent aux internautes d'accéder à des fiches d'information. En fin de visite, ils peuvent tester leurs connaissances à travers des quizz thématiques qui reprennent le contenu de la visite ou laisser un mot dans le « Livre d'or » de la visite virtuelle de l'Elysée.

Visite 3D

A la visite virtuelle ont été ajoutées des photos en trois dimensions des principales pièces du Palais (Salle des Fêtes, Salon Napoléon III, Salon Murat etc.). Ces photos sont consultables avec des lunettes adaptées.

Vidéos : un lecteur média spécifique pour l’Elysée

Nexint a développé un lecteur média spécifiquement pour l’Elysée. La technologie Flash d’Adobe (Flash Media Server) a été retenue pour les développements vidéo

23

. Pour exploiter la technologie d’Exalead/Voxalead, une plate-forme de streaming était nécessaire.

Le « player » de Nexint apporte quelques fonctions novatrices notamment la possibilité d’exporter une seule séquence extraite d’une vidéo pour la partager sur les réseaux sociaux, incrémenter le code sur un blog ou l’envoyer par mail. L’application permet donc de sélectionner un extrait de notre choix et de le partager par la suite.

Techniquement, Nexint a également gardé la main sur la nouvelle version de l’outil de gestion de contenus (CMS), outil propriétaire et non open source.

Applications mobiles

Le nouveau site de l’Elysée.fr dispose de versions mobiles. Les applications sont disponibles gratuitement sur les plateformes Appstore d'Apple et Androïd Market, pour les terminaux iPhone et iPad et pour les téléphones équipés du système Androïd. Ces applications donnent accès à l'essentiel des contenus textuels, photo et vidéo du site www.elysee.fr.

23

Voir annexes.

(37)

37

Grâce aux applications, les internautes peuvent consulter les contenus d'elysée.fr tels que discours, articles, dossiers, communiqués de presse, agenda du Président, ainsi que toutes les photos et vidéos (reportages, discours, conférences de presse) couvrant l’actualité du Président.

Tous ces éléments peuvent être partagés sur les réseaux sociaux Facebook et Twitter d’un seul clic, ainsi que par email et SMS. L'application contient également la carte géographique retraçant tous les déplacements du Président, ainsi qu'un espace personnel où chacun peut archiver ses contenus préférés.

d) Un site ouvert, Les outils 2.0 :

Les contenus (texte et vidéo) sont plus accessibles que dans le site ancien, et les internautes ont la possibilité de les partager facilement par mail ou sur les principaux réseaux sociaux Des comptes ont été crées au nom de l'Elysée sur Facebook (10.747 fans) et sur Twitter (25.852 abonnés).

A ces comptes, qui sont au nom de l’Elysée, s’ajoute un compte Facebook au nom de Nicolas Sarkozy qui existait depuis plusieurs années et qui est géré aujourd’hui par l’Elysée.

Le traitement des deux comptes Facebook est quelque peu différent. Le compte Elysée

est assez institutionnel et il publie très régulièrement des messages et renvoie généralement

vers les nouveaux contenus du site elysee.fr.

(38)

38

Le compte Facebook « Nicolas Sarkozy » est plus centré sur la personnalité du Président, il y parle à la première personne, et publie plus rarement. C’est justement la rareté de la parole présidentielle qui fait sa force : le compte est très populaire (il compte aujourd’hui avec 425.000 fans). Contrairement au site institutionnel de l'Elysée, cette page est ouverte aux commentaires des internautes, qui y sont extrêmement loquaces : Nicolas Sarkozy reçoit en moyenne le même nombre de commentaires par message publié, alors qu’Obama compte avec 20.177.000 fans, presque 50 fois plus.

Les photos des fonds présidentiels (plus quelques photos à destination « exclusive » des réseaux sociaux) sont également publiées sur un compte FlickR.

L’intégralité des vidéos du site elysee.fr est hébergée sur dalymotion.com. Au départ

le choix avait été de donner l’exclusivité à l’hébergeur français. Cependant, et en cohérence

avec l’ouverture qui a été faite envers les réseaux sociaux Facebook et Twitter qui sont

américains, il a été décidé récemment de créer aussi un compte YouTube.

(39)

39

e) Partie institutionnelle.

Après deux ans avec le site de François de la Brosse, il était urgent de restaurer la partie institutionnelle du site de la Présidence de la République.

D’une part, la mission du nouveau site est aussi de rendre compte du fonctionnement de l'Elysée, en décrivant notamment les services du palais, le travail du personnel mobilisé, ou encore en donnant des éclairages sur le budget de la présidence.

D’une autre part, elysee.fr a désormais une mission d'éducation civique. C’est la encyclopédique du site. Elle explique de façon neutre le fonctionnement des institutions françaises, notamment de l’exécutif (rôle du Président, gouvernement, conseil des ministres, etc.).

Enfin, le nouveau site retrace l'histoire de la cinquième République à travers ses Présidents et ses textes fondateurs, ainsi que l'histoire du Palais de l'Elysée. La nouvelle version est constamment enrichie avec des photos et des vidéos d'archives.

Collaboration avec partenaires publics

La création du nouveau site a été aussi l'occasion de mobiliser des administrations et établissements publics français sur des projets numériques innovants :

Un partenariat avec l'Institut National de l'Audiovisuel (INA) a permis d’identifier, numériser et mettre en ligne des contenus d’archives vidéo portant sur l'histoire de la cinquième République et de la présidence de la République. Des nouvelles vidéos sont ajoutées régulièrement sur le site.

La Présidence a également travaillé avec les Archives nationales pour lancer un grand projet de numérisation de photos et de documents historiques. Plus 20.000 albums photos des fonds présidentiels ont été consultés et près de 2000 photos et documents inédits ont été numérisés et publiés sur le site. Il s’agit du premier projet de numérisation des fonds photographiques de la Présidence de la République française. Des documents numérisés par la Bibliothèque Nationale de France ont également été mis en ligne.

La Présidence a travaillé aussi avec l'Institut Géographique National (IGN) pour

développer une carte de France interactive, qui retrace tous les déplacements du Président de

la République sur le territoire national depuis mai 2007.

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