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Ecole des hautes études en sciences de l'information et de la communication

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(1)

U N I V E R S I T E P A R I S S O R B O N N E E N A

Ecole des hautes études en sciences de l'information et de la communication

Ecole nationale d’administration

Master Professionnel 2

e

année

Option : C

OMMUNICATION DES

I

NSTITUTIONS

P

UBLIQUES

« De la méconnaissance du rôle du Conseil économique et social au Bénin : le résultat d’une faiblesse institutionnelle ou d’un déficit de communication ? »

Sous la direction de Madame Françoise Boursin,

Professeur des universités au CELSA Paris-Sorbonne et

Monsieur Jean-Emmanuel Paillon,

Délégué général à l’administration des ressources et des services à l’Institut national de recherche en informatique et en automatique (INRIA)

Nom et Prénoms : AKO Akovi Fifanyidê Martinien Amour-Marie Promotion : Jean de La FONTAINE

Option : Communication des Institutions Publiques Soutenu le : 19 mai 2014

Mention :

Note du mémoire :

(2)

2

« En matière d’Etat, il faut tirer profit de toutes choses, et ce qui peut être utile ne doit jamais être méprisé ».

Armand Jean DU PLESSIS, Cardinal de RICHELIEU,

in Testament politique.

(3)

3

REMERCIEMENTS

(4)

4

Ce mémoire a été réalisé grâce aux concours de personnes auxquelles il nous a paru ici, important d’adresser nos humbles et sincères remerciements :

 Madame Françoise BOURSIN, Professeur des universités au CELSA Paris- Sorbonne, pour son suivi et ses précieux conseils qui ont rendu aisée, la définition de notre méthodologie de recherche et de rédaction ;

 Monsieur Jean-Emmanuel PAILLON, Délégué général à l’administration des ressources et des services à l’Institut national de recherche en informatique et en automatique (INRIA), qui a bien voulu nous faire profiter de ses qualités professionnelles.

J’exprime également ma profonde gratitude à :

 Monsieur Eusèbe AGBANGLA, Secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine, de la Francophonie et des Béninois de l’Extérieur qui, pour les besoins de l’enquête, a accepté d’introduire notre émissaire auprès du Conseil économique et social, des services de l’administration publique ainsi que des acteurs économiques concernés ;

 Monsieur Nicolas ADAGBE, président du Conseil économique et social de la République du Bénin de même que l’ensemble de ses collaborateurs qui ont, sans réserve, consenti à participer à nos recherches ;

 Monsieur Johanès TOSSA qui, malgré ses occupations professionnelles, a bien voulu nous aider à mener nos enquêtes dans les villes de Cotonou et de Porto- Novo (Bénin).

À tous ceux et celles qui ont accepté d’apporter leur contribution à ce travail, je

voudrais aussi dire toute ma reconnaissance.

(5)

5

SOMMAIRE

(6)

6

INTRODUCTION GENERALE……… p.9

PREMIERE PARTIE : CADRE GENERAL DE LA COMMUNICATION PUBLIQUE ET SA SITUATION DANS LE CONTEXTE INSTITUTIONNEL

BENINOIS……….……… p.14 1.1. La communication publique……… p.14 1.1.1. Les approches théoriques de la communication publique………….. p.14 1.1.2. Les enjeux de la recherche……… p.18 1.2 . Présentation de la population de l’enquête et méthodologie

de collecte des informations………... p.27 1.2.1. Choix et présentation de la population de l’enquête :

échantillonnage par quotas et échantillonnage de convenance…… p.27 1.2.2. La collecte des informations………. p.31 DEUXIEME PARTIE : LE CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL : UNE

INSTITUTION CONSTITUTIONNELLE A LA FOIS MAL CONNUE ET DEPOURVUE DE POUVOIRS DE

DECISION……… p.39 2.1. Présentation des premiers résultats de l’enquête : le CES, une

institution difficile à évaluer sur ses activités et son utilité……… p.39 2.1.1. Restitution préliminaire des données quantitatives de la

recherche : les populations béninoises ne semblent pas

accorder beaucoup de crédit à l’institution……….. p.39 2.1.2. Le CES-Bénin : une institution aux missions et à l’utilité

remises en cause………. p.51 2.2. Positionnement effectif du CES dans le cadre institutionnel national au

regard de la Constitution du 11 décembre 1990 et dans la vie économique et sociale du Bénin……… p.54

2.2.1. Fondements et nature institutionnelle du CES………. p.54 2.2.2. Une institution sous-estimée à cause de son incapacité

à transformer ses recommandations en actes et fortement

concurrencée par des structures administratives……… p.58

(7)

7

TROISIEME PARTIE : FAIBLESSES DU DISPOSITIF DE COMMUNICATION

PUBLIQUE ET APPROCHES DE SOLUTIONS……… p.66 3.1. La communication du Conseil économique et social du Bénin :

analyses et limites des orientations ainsi que des moyens de mise en

œuvre de la stratégie……… p.66 3.1.1. Une évaluation sommaire en demi-teinte de la

communication du CES……….. p.66 3.1.2. Etat actuel des orientations et des moyens de mise en œuvre de

la communication publique au CES-Bénin……… p.75 3.2. Renforcer la communication des institutions publiques au

Bénin pour améliorer l’image corporate du CES et le rendre

plus populaire……… p.81 3.2.1. Pour une meilleure régulation de la communication des

institutions publiques et agences gouvernementales au Bénin…… p.81

3.2.2. Pour une meilleure visibilité du CES……….. p.85

CONCLUSION GENERALE……….. p.92

BIBLIOGRAPHIE………. p.96

ANNEXES………. p.101

RESUME……….. p.133

MOTS-CLES……… p.134

(8)

8

INTRODUCTION GENERALE

(9)

9

Le Conseil économique et social du Bénin est une institution constitutionnelle ayant pour fonction de donner un avis non contraignant sur les projets de loi, d’ordonnance ou de décret ainsi que sur les propositions de loi relatifs aux questions d’ordre économique, social, culturel et environnemental qui lui sont soumis.

Depuis son installation en 1992, le Conseil économique et social (CES) a trouvé une place dans le paysage institutionnel béninois sans toutefois, semble-t-il, avoir réussi à s’imposer dans le quotidien des populations.

Si au niveau des services de l’administration et des autres structures assimilées (institutions prévues par la Constitution du 11 décembre 1990

1

) ou même parmi les opérateurs économiques, une certaine catégorie de personnes parait connaître (certes de manière peu soutenue) l’institution, la plupart des Béninois donnent l’impression d’en ignorer soit l’existence, soit les activités, soit l’importance.

Or, au vu du contexte économique et social délicat qui est présentement celui du Bénin, l’existence d’une telle institution ainsi que l’entretien de son personnel, dont les citoyens paraissent ne comprendre ni les missions, ni le rôle, pourraient à terme, être à l’origine d’incompréhensions et soulever bien des interrogations.

Pour autant, ces observations empiriques suffisent-elles pour en déduire que ce manque d’audience est d’emblée lié à la méconnaissance de son rôle, à son apparente faiblesse eu égard à ses attributions constitutionnelles, ou encore à un éventuel déficit de ses initiatives en matière de communication ?

Le Bénin traverse actuellement une série de mutations sociales dont la maturation pourrait impliquer une plus grande participation du CES au processus de construction des décisions du Gouvernement et des lois à l’Assemblée nationale alors même que sa fonction d’accompagnement de changements présentant un impact immédiat sur la vie économique et sociale de la Nation apparait de plus en plus essentielle ; ce qui pourrait amener tout observateur averti à s’interroger sur la communication publique de l’institution qui peine à se faire prendre au sérieux.

Quels sont les moyens mis en œuvre par le CES pour créer, maintenir et diffuser son identité d’institution républicaine et constitutionnelle, titulaire d’une force de

1 Assemblée nationale, Cour constitutionnelle, Cour suprême, Haute cour de justice, Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication, Médiateur de la République.

(10)

10

proposition sur les questions économiques, sociales, culturelles et environnementales et détentrice d’une expertise en ces matières? Comment occupe-t-il l’espace médiatique ? Quelles sont ses stratégies de communication ?

Telles sont les nombreuses questions qu’il est permis de se poser face au constat de la quasi inexistence médiatique de cette organisation.

Problématique

Si peu de Béninois ont l’air de connaître le CES ou d’avoir une idée de ses attributions, cela veut peut-être dire que l’institution manque de visibilité ; situation qui pourrait être la conséquence d’une occupation insuffisante ou inappropriée de l’espace médiatique national.

Les éventuelles insuffisances dans la communication publique du Conseil économique et social au Bénin, susceptibles d’affecter la perception de son utilité, au regard de l’importance que revêt aujourd’hui la communication dans la vie des institutions publiques, sont–elles le résultat d’une faiblesse institutionnelle ou d’un déficit de communication ?

Il nous a donc paru intéressant de choisir comme sujet d’études, le thème ci- après : « De la méconnaissance du rôle du Conseil économique et social au Bénin : le résultat d’une faiblesse institutionnelle ou d’un déficit de communication ? ».

En effet, si communiquer signifie « établir une relation avec (ou transmettre quelque chose à) quelqu'un, (la communication suppose l'ensemble des moyens et techniques permettant la diffusion d'un message d’information ou de promotion auprès d'une audience plus ou moins variée, hétérogène

2

) ». On peut également la concevoir comme « un processus découlant d’une action intentionnelle ou non qui, dans une relation à autrui, permet de transmettre un message ou un ensemble d’informations au travers de signes

3

» ; ce qui nous permet d’avancer que le quasi-anonymat qui caractérise le CES dans l’espace médiatique béninois justifie son besoin d’affirmer son existence dans le dispositif institutionnel national et/ou de confirmer son rôle auprès des populations.

2 http://fr.wikipedia.org/wiki/Communication

3 M. PASQUIER, Communication publique, Bruxelles, De Boeck Université, 2011, p.11

(11)

11

Cette problématique s’articule autour de trois hypothèses qui font chacune le long de ce mémoire, l’objet d’une vérification méthodique et qui s’identifient comme suit :

1. une mauvaise connaissance des institutions constitutionnelles explique l’ignorance du rôle du CES par les citoyens béninois ;

2. l’incapacité statutaire du CES à émettre des avis contraignants sur les projets de décrets et d’ordonnance ainsi que les projets et propositions de lois est à l’origine de sa faible audience auprès des populations ;

3. un déficit de la stratégie de communication publique explique le manque de visibilité de l’institution au niveau national.

Notre travail s’inscrit dans la perspective d’établir s’il existe un problème de communication publique au Conseil économique et social du Bénin et si cela se vérifiait, d’aider les autorités de l’institution à se doter d’une meilleure stratégie de communication.

Méthodologie

Les données nécessaires à la rédaction du présent mémoire ont été collectées à partir d’ouvrages généraux et spécialisés, d’articles de presse et de publications électroniques auxquels se sont ajoutés des magazines et des textes juridiques (constitution béninoise, loi organique et règlement intérieur du CES) sans oublier des mémoires et rapports divers.

Des entretiens ont également été menés avec des responsables du CES et des services de l’administration qui interviennent sur les questions relatives à son champ de compétence ainsi que de centrales syndicales, et des acteurs de l’économie formelle (patronat béninois) et informelle (métiers divers appartenant à des catégories socioprofessionnelles non encadrées légalement).

Une enquête par questionnaire a aussi été menée auprès des fonctionnaires de

l’institution ainsi que des cadres et agents de l’administration publique.

(12)

12

Annonce du plan

Ce travail fait l’objet d’une analyse en trois parties :

 l’explicitation du concept de communication publique, sa situation dans le contexte institutionnel béninois et la présentation de la méthodologie adoptée pour la réalisation des enquêtes ;

 l’exposé de leurs résultats puis la vérification des deux premières hypothèses à la lumière de la présentation du CES et ses activités ainsi que des observations relevées sur son utilité ;

 l’introduction des conclusions concernant la stratégie de l’institution et ses

carences en matière de communication publique, examinées sur la base de ses

efforts de communication actuels et assortie d’approches de solutions de même

que des conditions de leur réalisation.

(13)

13

PREMIERE PARTIE :

CADRE GENERAL DE LA COMMUNICATION

PUBLIQUE ET SA SITUATION DANS LE

CONTEXTE INSTITUTIONNEL BENINOIS

(14)

14

Introduction partielle

Le thème de recherche que nous avons choisi nous a renvoyé à l’observation de la communication comme moyen d’informer et de promouvoir l’action des institutions publiques qu’elles soient gouvernementales ou non. Nous avons donc souhaité, dans un premier temps, procéder à un éclaircissement des fondements de la communication publique pour mieux cerner la discipline puis, dans un second temps, d’établir les spécificités susceptibles de guider nos réflexions sur les causes de la faible audience du Conseil économique et social de la République du Bénin.

1.1. La communication publique

Nous avons estimé nécessaire de saisir les approches théoriques défendues par les différents auteurs, analystes et professionnels à propos de la matière désignée sous le vocable de communication publique afin d’en déduire les enjeux de l’étude tant dans un cadre global que dans le contexte national béninois.

1.1.1. Les approches théoriques de la communication publique

Cette partie a pour objectif d‘apporter quelques précisions sur les diverses conceptions de la communication publique et ses objectifs afin d’éviter toute confusion sur l’objet de ce travail et d’en présenter brièvement, les différents types.

1.1.1.1. Définitions et objectifs de la communication publique De la communication publique, Pierre ZEMOR dit qu’elle est « la communication formelle qui tend au partage d’information d’utilité publique (et) au maintien du lien social

4

».

Elle vise « l’information et la participation des citoyens, la promotion des services publics (…) la valorisation de l’intérêt général

5

».

Dominique MEGARD

6

renforce cette assertion quand elle explique que l’une des

« missions essentielles de la communication publique est d’accompagner la démocratie en faisant connaître les instances et (…) en délivrant une information permanente tant

4 P. ZEMOR (in La communication publique, Paris, PUF, 4ème edition, « Collection Que sais-je ? », 2008), cité par D. MEGARD, La communication publique et territoriale, « Collection les topos », Paris, Dunod, 2012, p.11

5 http://capcom.cap-com.org/content/quest-ce-que-la-communication-publique

6 Ibid., p.17

(15)

15

sur les rouages des institutions que sur les projets et l’action publique, (et) de permettre à chacun de devenir un citoyen informé ». « Ce sont des actions de communication publique qui…expliquent…le rôle des institutions de l’Etat aux collectivités et aux populations » selon elle.

Martial PASQIUER reconnaît également à la communication publique, la qualité

« de présenter et d'expliquer des décisions et des actions publiques, d'en promouvoir la légitimité, de défendre des valeurs reconnues et d'aider au maintien du lien social

7

».

La communication publique couvre un domaine étendu qui réunit la communication des institutions publiques (gouvernement, parlement, institutions nationales, corps constitués…), la communication des organismes assurant une mission de service public (établissements publics, organismes paritaires, sociétés d’économie mixte, entreprises nationales, associations…) et la communication des collectivités locales (régions, départements, communautés, communes...)

8

.

Elle a donc une fonction transversale et « concourt à rendre compréhensibles les choix et l’action des institutions

9

».

Un champ de couverture si large nous permet de constater d’emblée, qu’elle concerne à la fois les institutions politiques et le service public dans son ensemble

10

.

Quant à Éric GIUILY

11

, il la définit comme la communication des institutions publiques, qui d’après lui peut avoir différents objets à savoir : informer les citoyens des décisions prises ou les associer en amont sur les projets en cours d'études, accompagner des changements, favoriser l'évolution des comportements, la transformation des attitudes ou habitudes.

Selon lui, elle est différente de la communication politique définie comme ayant pour finalité l'élection ou la réélection d'un homme ou d'une femme politique ou d'un groupe politique, dans l'immédiat ou à plus long terme.

7 M. PASQUIER (2012), « Communication publique », dans L. CÔTÉ et J.-F. SAVARD (dir.), Le Dictionnaire encyclopédique de l’administration publique, [en ligne], www.dictionnaire.enap.ca

8 http://capcom.cap-com.org/content/quest-ce-que-la-communication-publique

9 Ibid. (Cap’Com : le réseau de la communication publique et territoriale)

10 Au sens de services accomplissant des missions d’intérêt général

11 Cf. « Les enjeux de la communication publique la rendent beaucoup plus complexe que celle des entreprises », les réponses d’Éric GIUILY, Président du Cabinet CLAI sur le blog des jeunes communicateurs publics

http://jcp.communication-publique.fr/%C2%AB-les-enjeux-de-la-communication-publique-la-rendent-beaucoup-plus-complexe-que- celle-des-entreprise

(16)

16

Ainsi, il faut comprendre la communication publique au sens des actions de communication déclinées dans le cadre de l’exercice d’un mandat politique alors que la communication politique évoque celles accomplies dans la perspective de la conquête ou de la défense d’un tel mandat.

« La communication publique désigne la plus grande part de la communication non marchande. Elle est émise par l’Etat, les collectivités territoriales, les services et les institutions publiques

12

» dira encore Dominique MEGARD, comme pour faire la synthèse de ce qui précède.

Elle ajoute que la communication publique « se distingue d’autres types de communications industrielles ou commerciales, non par les techniques et les langages (…) mais par ses objectifs et par ses enjeux

13

» qui se reconnaissent dans l’intérêt général, le service public et la gouvernance.

1.1.1.2. Présentation des différents types de communication publique

Afin de savoir avec exactitude ce que revêt la communication publique, il nous a semblé important d’en examiner le contenu afin de distinguer exactement ce qu’il en est.

En effet, Martial PASQUIER

14

considère qu’elle regroupe toutes les activités formelles, qu'elles soient écrites ou orales, indépendamment du support utilisé et pouvant toucher une seule personne (communication interpersonnelle), un groupe précis de personnes (communication de groupe) ou un ensemble non défini de destinataires (communication de masse).

D’après lui, il existe plusieurs types de communication publique : la communication gouvernementale, la communication avec les citoyens (mesures de politiques publiques, prestations des services administratifs), la communication sur le lancement de marchés publics et autres contrats, la communication institutionnelle, la communication interne et la communication de crise. Il les caractérise comme ci-après :

12 D. MEGARD, op.cit., pp.7-8

13 Ibid., p.9

14 M. PASQUIER, (2012), op.cit., [en ligne], www.dictionnaire.enap.ca

(17)

17

 la communication gouvernementale désigne les opérations des structures permettant de communiquer sur l'action gouvernementale. Ces structures se retrouvent souvent sous la responsabilité de chefs de gouvernements ou de ministres ; chargées d'expliquer les décisions des gouvernements, de présenter leurs actions et de contribuer au débat sur leurs valeurs et objectifs.

Suivant les pays et les tâches assumées par ces structures, les activités de communication sont de nature tantôt politique tantôt publique ;

 la communication avec les citoyens est déclinée en trois modes distincts :

 la communication entre l’administration et les citoyens, en vue de les informer sur leurs droits civiques et de les inviter à en faire usage. En principe très factuel, ce type d'information peut revêtir occasionnellement un caractère politique ;

 la communication qui promeut les politiques publiques telles les diverses campagnes mises en œuvre pour sensibiliser la population (comportements addictifs, préservation de l’environnement) ;

 la communication qui informe sur les prestations proposées par l’administration afin de permettre aux bénéficiaires de ces services de disposer de l'information nécessaire à savoir : Quelles sont les prestations ? Quels sont les prix ? Où peut-on se les procurer ? Quelles sont les conditions de leur obtention ? Elle permet à l’administration de donner des réponses claires aux préoccupations des citoyens ou de les anticiper ;

 la communication institutionnelle poursuit l’objectif de créer ou de renforcer l'image et la réputation de l'organisation. C’est un travail de fond qui implique la clarification des valeurs de l’institution, leur diffusion, puis leur intégration dans toutes les activités de communication ;

 la communication sur les marchés publics qui permet de révéler l'existence de

projets importants portés par le secteur public pour l’information du public. Ces

projets bien que généralement financés ou réalisés par des organismes publics

(18)

18

doivent être considérés de manière particulière dans la mesure où ils constituent à la fois une organisation et une infrastructure pour de futures prestations ;

 la communication interne, quant à elle permet aux responsables de l’organisation de transmettre des messages à leurs collaborateurs. Ce type de communication prend de plus en plus d’importance puisque la plupart du temps, ces derniers se trouvent souvent informés en même temps que le grand public ou certains acteurs donnés, parfois même après ;

 la communication de crise concerne tous les secteurs de l'administration : un problème relationnel avec les institutions politiques, une crise de confiance sur le plan organisationnel, un grave problème dans la conduite d’un grand projet, une prestation défaillante ou une crise interne.

Chaque type de communication publique présente des caractéristiques propres et suppose une planification appropriée, mais des instruments de communication souvent différents. De tous les types évoqués, celui qui présente le plus d’intérêt à nos yeux est la communication institutionnelle puisque nos travaux portent sur l’image qu’inspire aux Béninoises et Béninois présents sur le territoire national ou à l’étranger, le Conseil économique et social. Cette dernière est également désignée sous le vocable de communication corporate, communication d’entreprise ou communication organisationnelle.

Toutefois, il ne s’agit pas d’installer sur une même échelle de valeurs, la communication institutionnelle et les communications interne et de crise, vu que ces deux dernières peuvent constituer des étapes de la première.

1.1.2. Les enjeux de la recherche

Le présent document ne cherche pas à développer les différentes définitions de la

communication publique proposées par les auteurs, mais veut plutôt situer, au regard des

impératifs de la société moderne et des enjeux qu’elle porte, les points de faiblesse de la

politique de communication d’une institution publique dont la gestion quotidienne n’est

régie, a priori, ni de près ni de loin par l’action du pouvoir exécutif (gouvernement).

(19)

19

Cette observation a sous-tendu la nécessité de procéder à l’éclaircissement des termes-clés de notre étude.

1.1.2.1. Enjeux et évolutions de la communication publique Afin de mieux cerner les contours de la présente recherche, il nous a paru essentiel de relever les enjeux actuels de la communication publique et d’observer les points de vue de quelques auteurs quant à sa probable évolution.

Les enjeux

François LAMBOTTE et Eric COBUT

15

estiment que la communication publique doit aujourd’hui faire face à plusieurs défis dont les plus importants sont :

 la nécessité de s’adapter à un monde de plus en plus complexe et rapide alors qu’elle émane d’une organisation souvent encore assez bureaucratique dans laquelle de nombreux responsables restent résistants au changement, et empreints d’une culture encore trop fermée ;

 la recherche d’un équilibre entre la préservation du secret professionnel (obligation de réserve du fonctionnaire) et la volonté d’ouverture, voire de transparence affichée par les administrations publiques ;

 la nécessité pour le responsable de communication d'occuper une position dans la structure en vue de s’inscrire dans une démarche stratégique. En effet, il arrive très souvent encore que le responsable de communication d’une institution publique ne fasse pas partie des organes de direction et se retrouve confiné dans une position d’exécutant soit d’un patron, soit d’une autre direction ;

 l’instabilité de nos sociétés qui se manifeste dans les renouvellements constants de la classe politique à la tête des organisations publiques et qui rend extrêmement difficile, l’élaboration et la planification de la communication de l’institution publique ;

15 Cf. « La communication publique paraît souvent trop réactive et pas suffisamment proactive », les réponses conjointes de François LAMBOTTE et d’Eric COBUT, auteurs de Communication publique et incertitude : Fondamentaux, mutations et perspectives, sur le blog des « Jeunes communicateurs publics »

http://jcp.communication-publique.fr/%C2%AB-la-communication-publique-parait-souvent-trop-reactive-et-pas-suffisamment- proactive-%C2%BB

(20)

20

 l’arrivée des nouveaux modèles managériaux au sein des administrations publiques ;

 le glissement du discours de la communication de service public à la communication sur l’efficacité de l’organisation elle-même, qui présente le risque que l’institution publique perde de vue dans cet exercice, son principal objectif : celui de servir et mettre en action la démocratie ;

 la place dans l’organisation, le rôle et la portée de l’action du communicateur public qui doit tenir une place plus importante dans l’élaboration de la politique de communication, en tant qu’expert et non en tant que décisionnaire. La décison revient toujours au directeur d’administration ou au mandataire politique.

Cependant, il se pourrait que l’enjeu fondamental de la communication publique se trouve dans la « reconstruction d’une image positive des institutions publiques »

16

.

En effet, il subsiste toujours une véritable confusion entre « l'image des institutions publiques (et) celle des personnalités politiques qui les dirigent ».

Dans le contexte actuel où n’importe quel élément suffit pour nourrir un climat de défiance et de rejet de l’autorité publique (les scandales financiers, les faits de la vie privée exposés sur l’espace public, les questions relatives à la liberté d’expression ou encore les considérations liées à la faiblesse ou l’inefficacité supposée de l’action publique) en ces temps de crise, il devient évident que la communication institutionnelle doit évoluer, se développer, se moderniser : il s’agit d’informer les citoyens sur les missions et le fonctionnement des institutions publiques. C’est là, non plus un enjeu de communication, mais clairement un enjeu pour la démocratie

17

.

En dehors de ces enjeux bien spécifiques, la communication publique porte cinq enjeux intrinsèques à savoir :

16 Cf. « Pour une communication publique conforme aux valeurs de la République », article publié par Damien ARNAUD sur le blog des « Jeunes communicateurs publics »

http://jcp.communication-publique.fr/pour-une-communication-publique-conforme-aux-valeurs-de-la-république

17 Ibid.

(21)

21

 « les enjeux informatifs, car toute communication porte sur la transmission d’information ;

les enjeux de positionnement d’identité, toute communication révélant un mouvement d’affirmation de la personne ou de l’institution ;

les enjeux d’influence, puisqu’il faut voir dans toute action de communication la mobilisation d’autrui par des processus d’influence ;

les enjeux relationnels, parce que communiquer signifie aussi établir, concrétiser et développer une relation avec l’autre ;

les enjeux normatifs, vu que toute communication se base sur des normes relationnelles et que l’on ne peut communiquer sans respecter un ensemble de règles

18

».

Les évolutions et perspectives

« La communication (publique), constituant (important) de la vie moderne

19

», se situe à mi-chemin entre communication politique et communication institutionnelle (qui avant d’en être l’un des types, représente une discipline à part).

Emmanuel VIAU

20

établit pour la communication politique, des perspectives intéressantes qui semblent pouvoir aussi s’appliquer à la communication publique, du moins en partie. Sa démonstration s’appuie sur l’observation des systèmes démocratiques fortement médiatisés et qui reposent sur la légitimité donnée par le peuple

21

.

Selon lui, les enjeux se sont tellement « accrus que le langage proprement communicationnel y acquiert le rôle de lien entre (administration et citoyens). Face au développement des moyens et des outils de communication (tant dans les nouvelles pratiques que par les nouvelles technologies), il faut prendre en compte non seulement les dimensions de l’imaginaire (…) dans les discours textuels et visuels, mais aussi la question du pouvoir institutionnel et symbolique, les pratiques anciennes et nouvelles (…)

18 http://www.abcduconseiller.qc.ca/default.aspx?ID=28

19 M. BLEUSTEIN-BLANCHET, (in Mémoires d’un lion, 1988) cité par E. GIUILY, La communication institutionnelle. Privé/public : le manuel des stratégies, Paris, PUF, « Collection Quadrige manuels », 2009, p.12

20 E. VIAU, La communication politique : état des savoirs, enjeux et perspectives, in A-M. GINGRAS (dir.), Communication, [En ligne], Vol. 24/1, 2005, http://communication.revues.org/569

21 Ce contexte correspond parfaitement au Bénin d’aujourd’hui

(22)

22

établies par les acteurs ainsi que la question de la réception des messages par un auditoire citoyen

22

».

En clair, la communication publique qui est surtout présente dans les institutions publiques, peut transparaître dans le comportement des acteurs de la scène politique et de la sphère publique de même que dans les « réactions des citoyens (en fonction de) leur environnement social et (de) leur façon d’interpréter la culture

23

».

Mais, la communication publique garderait toutefois deux différences fondamentales avec la communication politique, et qui se situent au niveau de l’émetteur et du récepteur (administration/institution-citoyen et non gouverneurs-gouvernés), du message et de sa finalité (transparence-neutralité et non manipulation-persuasion).

Ces éléments de comparaison nous permettent d’ailleurs de souligner que la communication publique, qui a connu de nombreuses phases dans sa construction, de la période où elle était conçue comme simple communication gouvernementale presque indissociable du politique à l’ère actuelle où elle a ses propres enjeux, ses méthodes, ses objectifs avec un code de conduite et de comportements distincts de la communication politique, a suivi et accompagné la courbe d’évolution des sociétés ; notamment celles qui ont connu une explosion de la liberté d’expression, de la liberté de communiquer et de la liberté de la presse.

Au regard de ce qui précède, l’avenir de la communication publique nous semble intimement lié à la capacité des institutions publiques :

 à initier des actions de communication efficaces et peu coûteuses dans le cadre contemporain où chaque dépense publique fait l’objet d’un suivi particulier des politiques, des médias et des citoyens ;

 à répondre aux attentes/exigences des citoyens (simplification des démarches administratives et transparence du processus de décision politique) et les associer, sachant que « dans la relation qui s’établit avec le service public,

22 E. VIAU, op.cit.

23 Ibid.

(23)

23

l’utilisateur se veut de plus en plus un citoyen, revendiquant par là-même une posture de co-construction et pas seulement de (figurant)

24

».

Ce futur est aussi lié aux évolutions que pourrait connaître le métier de communicateur public, surtout en ce qui concerne la professionnalisation de la fonction de chargé de communication auquel il revient de définir, voire de décliner la politique de communication de l’institution et dont la présence au sein de l’administration et des institutions publiques ne suscite plus aujourd’hui de réelles contestations.

1.1.2.2. La clarification des concepts fondamentaux

Notre étude repose sur quelques concepts-clés susceptibles de nous permettre de poser les enjeux de la recherche dans le contexte qui est celui du Bénin, en vue de retracer l’environnement immédiat du CES, sans pour autant nous lancer dans la présentation de l’institution. Pour ce faire, les mots ou groupes de mots mentionnés infra nous ont permis de situer l’environnement communicationnel national.

Il s’agit de :

administration publique et institution constitutionnelle : au Bénin, l’administration publique représente l’ensemble des services assurant une mission d’intérêt général. Il peut être question des services centraux ou déconcentrés, des structures qui au sein des collectivités locales emploient des personnels recrutés par la fonction publique d’Etat et les personnels en détachement auprès des institutions constitutionnelles de la République.

Ces institutions sont quant à elles animées à la fois par des personnalités ayant une certaine sensibilité politique, des personnels recrutés directement ainsi que des fonctionnaires

25

de l’admnistration centrale.

Institution constitutionnelle s’emploie ici dans le sens d’organisation publique ne relevant pas du gouvernement et disposant d’une autonomie financière.

Au Bénin, en dehors de l’Assemblée nationale qui est à la fois politique et technique, les autres institutions constitutionnelles sont toutes techniques.

24 B. EMSELLEM, Président de l’Association communication publique, cité sur le blog des « Jeunes communicateurs publics », http://jcp.communication-publique.fr/archive/201106

25 On les appelle les Agents permanents de l’Etat ; mais dans certains cas, ils sont dits Agents contractuels d’Etat

(24)

24

Etant donné que ces institutions visent également l’intérêt général, elles seront pour les besoins de l’enquête désignées invariablement sous le vocable d’institutions publiques ;

communication institutionnelle : sans revenir sur le sens de cette expression, la communication institutionnelle au Bénin reste très embryonnaire. Si les médias professionnels relayent beaucoup les informations en provenance des institutions, ces dernières ne mènent aucune action particulière de communication en direction des citoyens.

Cependant, elles ont toutes pris l’habitude de communiquer sur les activités de leurs présidents s’agissant des audiences accordées à des Béninois ou des personnalités étrangères et font passer l’enregistrement de leurs sessions

26

;

communication publique nationale : elle est différente de la communication publique locale qui concerne uniquement les collectivités locales. Il faut la considérer comme la communication des services de l’administration publique.

Elle a une consonance toute civique par opposition à la communication locale qui vise la promotion du territoire.

Tous les ministères y ont recours : quand la campagne de communication est relative aux activités des directions techniques, elle est publique ; quand elle se transforme en présentation des réalisations ou sorties des ministres sur le terrain, elle se transforme en communication politique

27

.

Quelques structures particulières, qui ne sont ni gouvernementales, ni des institutions mais assimilables à des agences publiques

28

, même si dirigées par des personnalités (retirées) de la vie politique ou des membres de la société civile (neutre par définition), ont également pris l’habitude de recourir aux mêmes méthodes que les services techniques de l’administration publique ;

communicant : c’est un concept qui a commencé à se traduire en réalité au Bénin ces huit dernières années. Nous assistons à l’éclosion d’une nouvelle génération

26 Seules celles de l’Assemblée nationale font l’objet d’une diffusion intégrale, mais en différé

27 Les ministres insistent tant et si souvent sur la vision politique du chef de l’Etat que l’ensemble de leurs sorties médiatiques sont considérées comme relevant toutes de la sphère du politique

28 Haut-commissariat à la gouvernance concertée, Haut-commissariat à la solidarité nationale, Grande chancellerie de l’Ordre national du Bénin

(25)

25

d’hommes politiques et d’acteurs publics qui aiment à faire connaître leurs activités ou celles de leurs services ;

communicateur public : c’est un métier qui n’a pas eu suffisamment d’échos tant dans l’administration publique qu’au sein des institutions publiques. Les spécialistes de la communication formés sur place s’engagent plutôt dans le secteur du marketing (entreprises privées) ; la fonction de directeur ou chargé de (la) communication étant restée assujettie au politique et à la communication des ministres ou des directeurs généraux d’agences. Même dans les institutions publiques techniques, cette fonction reste attachée au cabinet du président.

Ce sont des journalistes qui pour la plupart, investissent ces postes avec tous les risques que cela comporte ;

stratégie de communication : les précédents concepts montrent bien que la communication est conduite de façon empirique, en fonction des besoins ou des exigences des responsables, même dans la sphère publique sans trop tenir compte des caractéristiques du public cible ;

déficit de communication : cette expression permet de qualifier le manque ou l’insuffisance d’information sur le fonctionnement des institutions, le défaut de communication sur le budget des services et des institutions publics, laissant le soin aux seuls curieux (généralement les organisations de la société civile) de se procurer des renseignements.

Une institution peut ainsi avoir de longues années d’existence au Bénin sans que les citoyens sachent à quoi tient son utilité, d’autant plus qu’elle n’est pas appelée à leur fournir des prestations de service public mais intervient indirectement par le biais d’avis rendus sur l’action du Gouvernement. L’expression fait référence au thème du présent travail ;

secret professionnel et volonté d’ouverture : même si la communication

publique est embryonnaire au Bénin, il y a une grande volonté de transparence

affichée ; mais une insuffisante culture de communication ou encore une stratégie

de communication empirique, qui combinée à l’obligation de réserve du

(26)

26

fonctionnaire peut expliquer que les actions de communication en restent au strict minimum et portent finalement peu d’informations ;

faiblesse institutionnelle : cette expression fait directement le lien avec le thème de notre recherche et évoque l’idée d’une organisation publique qui aux yeux des citoyens n’a aucun impact sur leur vie au quotidien et dont l’existence apparaît anecdotique, dérisoire voire inutile dans le paysage institutionnel national ;

économique et social : ils font référence aux principales compétences du CES ;

opinion publique et espace(s) public(s) : ces notions nous permettent de faire la différence entre l’espace baromètre de l’action de communication publique et l’espace qui mesure les actions issues de la communication politique.

L’opinion publique, définie comme l'ensemble des convictions et des valeurs plus ou moins partagées, des jugements, des préjugés et des croyances de la population d'une société donnée, est souvent confondue à tort à la majorité, oubliant qu’elle forme un tout composite, animé de forces contradictoires comme le montrent par exemple les enquêtes d’opinion (qualitatives ou quantitatives) ou les consultations électorales

29

. C’est une notion à connotation plutôt politique.

Quant à l'espace public, il représente l'ensemble des espaces de passage et de rassemblement à l'usage de tous, soit qui n'appartient à personne, soit qui relève du domaine public ou, exceptionnellement, du domaine privé

30

. Elle désigne selon Jürgen HABERMAS, « le processus au cours duquel le public constitué d'individus faisant usage de leur raison s'approprie la sphère publique contrôlée par l'autorité et la transforme en une sphère où la critique s'exerce contre le pouvoir de l'Etat

31

».

Antoine FLEURY

32

le qualifie de terme polysémique désignant un espace à la fois métaphorique et matériel. Comme espace métaphorique, l’espace public est

29 http://fr.wikipedia.org/wiki/Opinion_publique

30 http://fr.wikipedia.org/wiki/Espace_public

31 Citation reprise sur www.wikipedia.org

32 http://www.hypergeo.eu/spip.php?article482

(27)

27

synonyme de sphère publique ou du débat public. Comme espace matériel, les espaces publics correspondent tantôt à des espaces de rencontres et d’interaction sociales, tantôt à des espaces géographiques ouverts au public, tantôt à une catégorie d’actions.

Tous ces mots, groupes de mots ou expressions ont accompagné la détermination de l’échantillon et des méthodes d’enquêtes ainsi que l’orientation des constats et analyses effectués.

1.2 . Présentation de la population de l’enquête et méthodologie de collecte des informations

Il s’agit ici d’expliquer la manière dont nous avons conçu l’enquête en termes de cible et de moyens de collecte des données.

En effet, en vue de recueillir des éléments d’information susceptibles de nous éclairer sur les causes de la méconnaissance du Conseil économique et social au Bénin, nous avons décidé de nous rapprocher de la cible de l’enquête pour obtenir des réponses aussi précises que possible et qui puissent être analysées de façon scientifique.

Cette cible étant la population béninoise prise dans son ensemble, nous avons estimé devoir la scinder en groupes que nous nous sommes résolu à interroger, soit directement, soit de manière indirecte.

1.2.1. Choix et présentation de la population de l’enquête :

échantillonnage par quotas et échantillonnage de convenance De manière réaliste, la réussite de l’étude d’un phénomène portant sur une population impose le questionnement des éléments qui la composent.

Toutefois, en raison des coûts, d’une durée d’observation très réduite et en toute objectivité, il ne nous était pas possible d’observer toute la population concernée par les activités de l’institution, d’où le recours à l’étude par sous-ensembles des individus composant cette population afin d’en extrapoler les résultats.

Ces sous-ensembles ont été déterminés par le processus de l’échantillonnage

qui permet de constituer et de sélectionner un échantillon représentatif dont l’ampleur est

fonction de l’homogénéité de la population et de la précision des résultats recherchés.

(28)

28

En vue de déterminer la population cible de l’enquête, nous avons donc dû nous résoudre à la constitution d’échantillons divers en vue de diversifier les avis et de ne pas proposer des observations biaisées de même que des suggestions vides de sens. Pour ce faire, nous avons utilisé à la fois, la méthode des quotas et celle de convenance.

Il nous paraît important de préciser qu’au moment où nous définissions cette approche, nous avions également décidé que les responsables seraient interrogés par voie d’entretiens, l’usage de questionnaire restant l’option privilégiée pour leurs collaborateurs et les personnes qui, pouvant être interviewées, ne sauraient ni lire, ni écrire français.

1.2.1.1. L’échantillonnage par quotas : le CES et les services administratifs publics

Cette méthode permet d’obtenir un échantillon qui présente les caractéristiques d’une population-mère, dont il est le modèle réduit selon le(s) critère(s) retenu(s).

La nature et la taille de la population-mère de cette enquête (la population béninoise dans son entièreté) ont révélé deux exigences :

1. nous ne pouvions, en dehors du Conseil économique et social et du ministère des Affaires étrangères, disposer d’éléments précis sur les effectifs des services administratifs ; de même

2. la multiplicité des acteurs et la nature particulière de leurs relatons avec l’institution nous ont conduit à sa fragmentation (population-mère).

Ainsi, au sein de chaque ministère, nous avons identifié les entités ou directions dont les attributions et missions leurs commandent d’intervenir assez souvent dans les secteurs économiques, sociaux, culturels, techniques et environnementaux.

Dans chacun de ces ministères, un effectif de vingt agents a été chaque fois fixé, pour donner suite au questionnaire et pour élargir à autant de services que possible

33

, la base de l’enquête de manière plus ou moins équitable, nous inspirant en cela de la méthode aléatoire.

33 Nous avons estimé que chaque structure aborderait le sujet en fonction de ses impératifs et de ses relations avec le CES

(29)

29

Nous nous sommes basé sur divers groupes d’individus :

 les personnels en service au Conseil économique et social ;

 les personnels servant dans différents ministères béninois dont les attributions pourraient les obliger à collaborer avec le CES :

o le ministère de la Famille, des affaires sociales, de la solidarité nationale, des handicapés et des personnes du troisième âge (Observatoire de la famille, de la femme et de l’enfant ; Fonds d’appui à la solidarité nationale et à l’action sociale) ;

o le ministère de la Santé (Direction de la santé de la mère et de l’enfant ; Projet de renforcement du système de la santé ; Agence nationale de l’assurance maladie) ;

o le ministère du Travail, de la fonction publique, de la réforme administrative et institutionnelle, chargé du dialogue social (Direction générale du travail ; Direction en charge du dialogue social) ;

o le ministère de l’Environnement, de l’habitat et de l’urbanisme (Agence béninoise de l’environnement) ;

o le ministère de l’Enseignement secondaire, de la formation technique et professionnelle, de la reconversion et de l’insertion des jeunes (Agence nationale de la formation professionnelle pour la reconversion et l’insertion des jeunes) ;

o le ministère du Développement, de l’analyse économique et de la prospective (Observatoire du changement social) ;

o le ministère de l’Industrie, du commerce et des petites et moyennes entreprises (Direction des petites et moyennes entreprises ; Direction de la promotion du secteur privé) ;

o le ministère des Affaires étrangères, de l’intégration africaine, de la

Francophonie et des Béninois de l’Extérieur (syndicat, cadres et agents

d’exécution).

(30)

30

1.2.1.2. L’échantillonnage de convenance : le secteur privé, le secteur informel et les Béninois de l’Extérieur

Il consiste à choisir des personnes « au gré de l’enquêteur, parce qu’elles…voulaient bien répondre » et présente un facteur subjectif dans la sélection des répondants. Cependant, elle donne la possibilité à l’enquêteur d’aller directement vers le répondant le plus disposé à l’accueillir ou qui manifeste un intérêt évident vis-à-vis de son enquête.

Nous avons retenu cette méthode comme devant être le cadre de la détermination des échantillons ne relevant pas du secteur public : le secteur privé, l’informel (très développé) et les Béninois de l’Extérieur (souvent porteurs d’initiatives de développement et qui se plaignent souvent de ne pas savoir à qui s’adresser pour les réaliser sur le terrain).

Ces échantillons se présentent comme ci-après :

 deux des plus grands fleurons de l’économie nationale, qui ont l’habitude de la communication marketing, avec une pratique active d’au moins une vingtaine d’années :

o la société AGRISATCH-CDPA ; o la société TOP-CHRONO ;

 le secteur informel représenté par un certain nombre de métiers très courants au Bénin, mais caractérisés par leur précarité puisque ne garantissant pas de manière incontestable la subsistance quotidienne de ceux qui les exercent :

o mécanicien et vulcanisateur ;

o vendeurs indépendants de carburants

34

;

o conducteurs de transports en commun et de taxi-motos ;

34 Il s’agit là d’une activité prohibée par la loi, mais tolérée dans les pratiques du fait de la grande résistance rencontrée par les forces de police et de gendarmerie à chaque action initiée pour la combattre

(31)

31

o vendeuses au marché d’Aïdjèdo

35

; o coiffeurs ;

o couturier ;

o menuisier.

Ces métiers qui donnent un aperçu de la composition de ce groupe ne constituent pas l’essentiel, puisque ce n’est pas eux que nous observons, mais le comportement, les réactions de ces Béninois (en situation précaire) en face du sujet qui est le nôtre.

Nous ne recherchions donc pas la représentativité des métiers, mais celle du secteur ;

 les Béninois de l’Extérieur vivant en France, en Belgique et en Afrique du Sud.

1.2.2. La collecte des informations

Sur la base de ces échantillons, nous avons identifié deux moyens différents, mais complémentaires pour réunir les données nécessaires à nos travaux : les études qualitatives et celles quantitatives. « Une étude qualitative est de nature exploratoire (alors que) l’étude quantitative est de nature confirmatoire dans la mesure où elle vise à quantifier des éléments identifiés ».

Nous avons souhaité combiner les deux pour vérifier dans le premier cas, si les éléments identifiés dans le contexte transparaissent ou non au travers des réponses collectées ; puis dans le second cas, si lesdits éléments sont repris par les répondants issus d’un public cible différent de celui ayant fait l’objet d’une approche qualitative.

1.2.2.1. La technique des études qualitatives : entre entretiens individuels et réunions de groupe, le choix de l’approche semi-directive

La technique des études qualitatives se « caractérise par sa prétention à la profondeur et cherche à dépasser le sens immédiat, rationnellement formulé par

35 Marché d’un quartier de Cotonou

(32)

32

l’individu, pour atteindre des aspects non directement énoncés

36

». On en distingue deux types : les entretiens individuels et les réunions de groupe.

Les premiers réunissent deux personnes à savoir l’une qui pose les questions, l’intervieweur, et la seconde qui répond à ses questions, le répondant.

Quant aux réunions de groupe, elles mettent en présence une personne qui pose les questions et conduit les débats, l’animateur, et les autres participants, qui réagissent en fonction des thèmes abordés ou des questions à eux posées.

Elles visent la mise en place d’une dynamique de groupe reconstituant des interactions sociales et offrent une grande richesse d’analyse dans la mesure où elles favorisent une prise en compte des réactions individuelles, de la dynamique des échanges et de ses déterminants

37

.

Cependant, la méthode possède une grande faiblesse qui se situe dans la tendance « à une plus grande conformité sociale du fait de la pression du groupe sur l’individu et d’un risque d’autocensure plus important que les entretiens individuels, (qui a contrario) permettent une exploration plus approfondie des ressentis et des représentations du répondant, libéré de toute pression collective

38

».

Mais, compte-tenu de la nature du thème de nos recherches et du ton critique que pourraient avoir nos analyses et commentaires, il a été jugé plus utile de limiter toute tentation d’autocensure et de privilégier les entretiens individuels.

Entretiens individuels : l’approche semi-directive

Ces entretiens sont menés différemment selon que l’on choisisse la méthode libre ou la méthode directive.

La méthode libre, à l’inverse de la méthode directive, a l’avantage, « une fois le thème de l’entretien précisé, (de laisser le répondant) s’exprimer sans que son discours ne soit ni recadré, ni réorienté par l’intervieweur ». Ce dernier apparaît alors simplement comme celui qui « relance ou invite le participant à reformuler ses propos ou même à aller plus loin ».

36 F. DOSQUET (dir.), Marketing et communication politique, « Collection Questions de société », Cormelles-le-Royal, EMS, p.162

37 Ibid., pp.162-163

38 Id., p.162

(33)

33

Toutefois, l’adoption d’une telle méthode présente un double inconvénient à l’analyse car :

1. elle suppose « une vraie maîtrise technique et personnelle » ;

2. les interprétations des propos du répondant présentent un côté subjectif qui peut fausser le résultat des enquêtes.

Au regard de ces contraintes et comme nous ne pouvions être physiquement présent aux entretiens, nous avons opté pour une approche semi-directive, qui se base, comme l’énonce Herbert CASTERAN, sur « un guide d’entretien détaillant, outre le thème principal, les sous-thèmes de cet entretien. Contrairement à l’entretien libre, il existe (…) un cadre à l’expression du répondant

39

».

C’est la combinaison qui a été employée au cours des phases d’entretien avec les responsables du CES (Conseiller issu d’une centrale syndicale nationale, Secrétaire général adjoint, Directeur des ressources humaines) et des services de l’administration publique (Secrétaires généraux et Directeurs de services ou d’agences de ministères) qui ont répondu à notre saisine à savoir : le MAEIAFBE, le MDAEP, le MESFTPRIJ, le MTFPRAICDS, le MFASSNHPTA et le MEHU, soit six sur huit ; le ministère de la Santé et celui en charge de l’Industrie n’ayant pas donné suite à nos sollicitations.

Quant aux deux grands acteurs du secteur privé formel que nous avions identifié pour des entretiens à propos de leurs impressions sur le CES et sur la forme de la collaboration qu’ils entretiennent avec lui, seul le Président-directeur-général de la société TOP-CHRONO, Vice-président du Conseil national du patronat du Bénin (CNPB) a répondu à notre requête en nous accordant un entretien téléphonique.

Mais, le Président-directeur-général d’AGRISTACH-CDPA, nouvellement élu à la tête de la Chambre de commerce et d’industrie du Bénin (CCIB), est resté muet à nos demandes.

Les informations collectées ont ensuite fait l’objet d’un traitement qualitatif, qui s’est appuyé sur la transcription des verbatim des répondants puis sur l’analyse des idées qui en ont été relevées, au regard du contexte de l’enquête tel

39 F. DOSQUET (dir.), op.cit., p.163

(34)

34

que précisé par les mots-clés, notre souci étant de préserver « l’authenticité des discours ».

1.2.2.2. La technique des études quantitatives : l’usage de questionnaires en face-à-face et en auto-administré Pour obtenir des informations fiables auprès des agents des services administratifs, ceux du CES ainsi que les travailleurs du secteur informel et les Béninois de la Diaspora, nous avons choisi d’utiliser, dans un souci de pragmatisme, la technique du questionnaire qui nous a permis de proposer des formulaires d’enquête précis, vu que nous nous adressions à des personnes qui pour la plupart, n’avaient aucune connaissance en matière de communication en général, ou de communication publique.

En effet, le questionnaire est une série de questions servant de base à une enquête et visant à collecter les informations recherchées. Ses principales caractéristiques sont l’objectivité, la clarté et la précision, la compréhension facile, l’attention facile à capter.

La construction de ces formulaires (dont les copies se trouvent en annexes n°6, 7, 8 et 9) a été effectuée conformément aux contraintes relatives à leur structuration et à la formulation des questions :

 pour ce qui est de leur structuration, chaque questionnaire a suivi un plan portant sur la présentation des objectifs de l’enquête, la connaissance des institutions constitutionnelles et du CES, son rôle dans la vie sociale, politique et économique nationales et à la qualité de sa communication assortie de la possibilité de faire d’éventuelles suggestions. Cette gradation dans la présentation a été motivée par la nécessité de faire correspondre à chaque étape, les hypothèses à vérifier par le présent travail ;

 en ce qui concerne la formulation des questions, elle a privilégié la clarté et les réponses sans ambiguïté ; ce qui s’est très souvent matérialisé par la demande faite au répondant de justifier ses opinions afin d’expliciter son raisonnement.

Notre questionnaire a été composé de questions à la fois ouvertes et fermées ; ce

qui a permis de dégager de grandes tendances pour une analyse approfondie.

(35)

35

Si d’ordinaire, nous distinguons trois moyens d’administrer un questionnaire à savoir le face-à-face, la voie téléphonique ou l’auto-administré

40

; nous avons estimé que les questionnaires en mode face-à-face et en auto-administré nous permettraient de réunir plus rapidement des éléments plus opérationnels.

Questionnaires en face-à-face

L’avantage de ce procédé est qu’il favorise le contact physique entre « un enquêteur (et) le répondant ».

Ce procédé a été retenu pour solliciter la participation des travailleurs du secteur informel dont certains, analphabètes, avaient besoin d’une traduction en langue locale (fon, goun, mina

41

), leurs propos faisant ensuite l’objet d’une traduction et d’une transcription, et pour d’autres simplement illettrés, leurs discours devaient juste être transcrits. Ils ont tous été rencontrés à leur lieu de travail respectif selon l’échantillon défini et présenté supra (cf. 1.2.1.).

Cette technique offre des possibilités similaires à celles des entretiens individuels puisque favorisant une interaction particulière, sinon originale, entre l’enquêteur et le(s) répondant(s), d’autant plus que les difficultés ressenties par ce(s) dernier(s) à l’expression de ses (leurs) idées a incité, notre mandataire à procéder à des reformulations. Elle lui a fait disposer d’un temps d’intervention conséquent compte-tenu de ce que nous lui avons demandé de remplir sur place les questionnaires pour rassurer le(s) répondant(s) que ses (leurs) idées ne seraient ni manipulées, ni déformées

42

.

Mais, les coûts liés au déplacement de notre émissaire nous ont fait limiter nos enquêtes aux villes de Cotonou (centre administratif et économique) et de Porto-Novo (capitale politique) dont seuls les habitants ont été approchés.

Questionnaires en auto-administré

Les questionnaires complétés en auto-administré font référence à ceux dont le remplissage n’a pas nécessité la présence de l’enquêteur.

 C’est la formule retenue pour les questionnaires distribués aux personnels du CES et dans les services de l’administration publique avec l’aval des Secrétaires

40 F. DOSQUET (dir.), op.cit., p.285

41 Langues parlées dans la partie sud du Bénin

42 Procédure identifiée selon les analyses de CASTERAN in F. DOSQUET, ibid., pp.142-210

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