”Colloque de la Soci´et´e Math´ematique de Tunisie” Mahdia, mars 2004
P´ eriodes
d’apr` es M. Kontsevich et D. Zagier
Michel Waldschmidt
http://www.math.jussieu.fr/∼miw/
P´ eriodes M. Kontsevich et D. Zagier – Periods.
Mathematics Unlimited - 2001 and Beyond.
Engquist, B.; Schmid, W., Eds., Springer (2000), 771–808.
http://www.ihes.fr/PREPRINTS/M01/Resu/resu-M01-22.html
Une p´ eriode est un nombre complexe dont les parties r´ eelle et imaginaire sont des valeurs d’int´ egrales absolument convergentes de fonctions rationnelles avec des coefficients rationnels, sur des domaines de R
nd´ efinis par des ´ egalit´ es ou des in´ egalit´ es polynomiales ayant des coefficients rationnels.
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P´ eriodes M. Kontsevich et D. Zagier – Periods.
Mathematics Unlimited - 2001 and Beyond.
Engquist, B.; Schmid, W., Eds., Springer (2000), 771–808.
http://www.ihes.fr/PREPRINTS/M01/Resu/resu-M01-22.html
Une p´ eriode est un nombre complexe dont les parties r´ eelle et imaginaire sont des valeurs d’int´ egrales absolument convergentes de fonctions rationnelles avec des coefficients rationnels, sur des domaines de R
nd´ efinis par des ´ egalit´ es ou des in´ egalit´ es polynomiales ayant des coefficients rationnels.
L’ensemble P des p´ eriodes est une sous-Q-alg` ebre de C.
Exemples:
√ 2 =
Z
2x2≤1
dx,
π =
Z
x2+y2≤1
dxdy, log 2 =
Z
1<x<2
dx x , ζ (2) =
Z
1>t1>t2>0
dt
1t
1· dt
21 − t
2= π
26 ·
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Relations entre p´ eriodes 1 Additivit´ e
Z
ba
f (x) + g(x)
dx =
Z
ba
f (x)dx +
Z
ba
g(x)dx et
Z
ba
f (x)dx =
Z
ca
f (x)dx +
Z
bc
f (x)dx.
2 Changement de variables
Z
ϕ(b)f (t)dt =
Z
bf ϕ(u)
ϕ
0(u)du.
3 Newton–Leibniz–Stokes
Z
ba
f
0(t)dt = f (b) − f (a).
Conjecture (Kontsevich–Zagier). Si une p´ eriode a deux repr´ esentations, alors on peut passer de l’une ` a l’autre en utilisant uniquement les r` egles 1 , 2 et 3 dans lesquelles toutes les fonctions et tous les domaines d’int´ egration sont alg´ ebriques avec des coefficients alg´ ebriques.
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π =
Z
x2+y2≤1
dxdy
= 2
Z
1−1
p 1 − x
2dx
=
Z
1−1
√ dx
1 − x
2=
Z
∞−∞
dx
1 + x
2·
Plan
1 Transcendance de valeurs d’int´ egrales d´ efinies
Genre 0: logarithmes de nombres alg´ ebriques Genre 1: Int´ egrales elliptiques
Genre ≥ 2: Int´ egrales ab´ eliennes 2 Valeurs de la fonction Gamma d’Euler 3 Valeurs de la fonction zˆ eta de Riemann 4 Fonctions hyperg´ eom´ etriques
5 P´ eriodes exponentielles
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Transcendance de valeurs d’int´ egrales d´ efinies F. Lindemann (1882) – Uber die Ludolph’sche Zahl. ¨
Le nombre π est transcendant.
Transcendance de valeurs d’int´ egrales d´ efinies F. Lindemann (1882) – Uber die Ludolph’sche Zahl. ¨
Le nombre π est transcendant.
Ch. Hermite (1873) + F. Lindemann (1882) – Si α est un nombre alg´ ebrique non nul, et si log α est une d´ etermination non nulle de son logarithme, alors le nombre log α est transcendant.
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Transcendance de valeurs d’int´ egrales d´ efinies F. Lindemann (1882) – Uber die Ludolph’sche Zahl. ¨
Le nombre π est transcendant.
Ch. Hermite (1873) + F. Lindemann (1882) – Si α est un nombre alg´ ebrique non nul, et si log α est une d´ etermination non nulle de son logarithme, alors le nombre log α est transcendant.
A.O. Gelfond et Th. Schneider (1932) (Septi` eme probl` eme de
Hilbert) – Si log α
1et log α
2sont deux logarithmes non nuls
de nombres alg´ ebriques, le quotient (log α
1)/(log α
2) est soit
rationnel, soit transcendant.
A. Baker (1968) – Linear forms in the logarithms of algebraic numbers
Si log α
1, . . . , log α
nsont des logarithmes Q-lin´ eairement ind´ ependants de nombres alg´ ebriques, alors 1, log α
1, . . . , log α
nsont lin´ eairement ind´ ependants sur le corps Q des nombres alg´ ebriques.
Exemple:
le nombre
Z
10
dx
1 + x
3= 1 3
log 2 + π
√ 3
est transcendant.
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A.J. van der Poorten (1970) – On the arithmetic nature of definite integrals of rational functions.
Soient P et Q des polynˆ omes ` a coefficients alg´ ebriques v´ erifiant deg P < deg Q et soit γ un chemin ferm´ e, ou bien un chemin dont les extr´ emit´ es sont alg´ ebriques ou infinies. Si l’int´ egrale
Z
γ
P (z ) Q(z ) dz
existe, alors elle est soit nulle, soit transcendante.
Int´ egrales elliptiques Th. Schneider
(1934) – Transzendenzuntersuchungen periodischer Funktionen.
(1937) – Arithmetische Untersuchungen elliptischer Integrale.
Transcendance d’int´ egrales elliptiques de premi` ere ou de seconde esp` ece.
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Soient a et b deux nombres alg´ ebriques r´ eels; soit E
abl’ellipse x
2a
2+ y
2b
2= 1.
On pose
= r
1 − b
2a
2·
Soient (x
0, y
0) et (x
1, y
1) deux points sur E
abayant des coordonn´ ees alg´ ebriques. Alors la longueur de l’arc
Z
x1x0
r a
2−
2x
2a
2− x
2dx
Soient a un nombre alg´ ebrique non nul. On d´ esigne par L
ala lemniscate
(x
2+ y
2)
2= 2a
2(x
2− y
2).
On pose
t = s
x
2− y
2x
2+ y
2·
Soient (x
0, y
0) et (x
1, y
1) deux point sur L
aayant des coordonn´ ees alg´ ebriques r´ eelles. Alors la longueur de l’arc
Z
t1t0
a √
√ 2
1 − t
4dt
est soit nulle, soit un nombre transcendant.
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Exemples num´ eriques:
Z
∞1
√ dx
4x
3− 4x = 1
4 V (1/4, 1/2) = Γ(1/4)
24 √
2π et
Z
∞1
√ dx
4x
3− 4 = 1
6 V (1/6, 1/2) = Γ(1/3)
32
4/3π
sont des nombres transcendants.
Int´ egrales ab´ eliennes
Th. Schneider (1940) – Zur Theorie des Abelschen Funktionen und Integrale.
Soient a et b des nombres rationnels non entiers tels que a + b ne soit pas non plus un entier. Alors le nombre
V (a, b) = Γ(a)Γ(b) Γ(a + b) =
Z
10
x
a−1(1 − x)
b−1dx est transcendant.
Remarque. Pour tout p/q ∈ Q avec p > 0 et q > 0, le nombre Γ(p/q)
qest une p´ eriode.
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Int´ egrales ab´ eliennes
Th. Schneider (1940), S. Lang (1960’s), D.W. Masser (1980’s).
G. W¨ ustholz (1989) – Algebraische Punkte auf analytischen Untergruppen algebraischer Gruppen.
Extension du th´ eor` eme de Baker aux groupes alg´ ebriques commutatifs.
Transcendance et ind´ ependance lin´ eaire sur le corps des
nombres alg´ ebriques d’int´ egrales ab´ eliennes de premi` ere,
seconde ou troisi` eme esp` ece.
G.V. Chudnovskij (1976) – Algebraic independence of constants connected with exponential and elliptical functions
Th´ eor` eme (G.V. Chudnovskij). Soit ℘ une fonction elliptique de Weierstrass d’invariants g
2et g
3. Soit ω une p´ eriode non nulle de ℘ et soit η la quasi-p´ eriode associ´ ee de la fonction zˆ eta de Weierstrass ζ :
℘
02= 4℘
3− g
2℘ − g
3, ζ
0= −℘, ζ (z + ω) = ζ (z ) + η.
Alors deux au moins des nombres
g
2, g
3, ω/π, η/π sont alg´ ebriquement ind´ ependants.
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Corollaire. En consid´ erant la courbe elliptique y
2= 4x
3− 4x on d´ eduit l’ind´ ependance alg´ ebrique des deux nombres
Γ(1/4) et π.
Avec la courbe y
2= 4x
3− 4 on obtient l’ind´ ependance alg´ ebrique de
Γ(1/3) et π.
Yu.V. Nesterenko (1996) – Modular functions and transcendence questions
P(q) = E2(q) = 1 − 24
∞
X
n=1
nqn 1 − qn, Q(q) = E4(q) = 1 + 240
∞
X
n=1
n3qn 1 − qn, R(q) = E6(q) = 1 − 504
∞
X
n=1
n5qn 1 − qn·
Th´ eor` eme (Yu.V. Nesterenko.) Soit q ∈ C un nombre complexe satisfaisant 0 < |q| < 1. Alors trois au moins des quatre nombres
q, P (q), Q(q), R(q) sont alg´ ebriquement ind´ ependants.
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Lien avec les fonctions elliptiques
Soit ℘ une fonction elliptique d’invariants g
2et g
3et de p´ eriodes fondamentales ω
2, ω
1. Posons τ = ω
1/ω
2, q = e
2iπτ,
J (q) = j (τ ) = 1728 g
23g
23− 27g
32· Remarque. Le nombre
∆(q) = 1
1728 Q(q)
3− R(q)
2v´ erifie
J (q) = Q(q)
3∆(q) et ∆(q) = q Y
n≥1
(1 − q
n)
24.
LEMNISCATE y
2= 4x
3− 4x
g
2= 4, g
3= 0, j = 1728, τ = i, q = e
−2π,
ω
1= Γ(1/4)
2√ 8π = 2.6220575542 . . .
P (e
−2π) = 3
π , Q(e
−2π) = 3
ω
1π
4,
R(e
−2π) = 0, ∆(e
−2π) = 1 2
6ω
1π
12.
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ANHARMONIQUE y
2= 4x
3− 4
g
2= 0, g
3= 4, j = 0, τ = %, q = −e
−π√3
,
ω
1= Γ(1/3)
32
4/3π = 2.428650648 . . . P (−e
−π√3
) = 2 √ 3
π , Q(−e
−π√3
) = 0,
R(−e
−π√3
) = 27 2
ω
1π
6, ∆(−e
−π√3
) = − 27 256
ω
1π
12.
Corollaire. Les trois nombres
Γ(1/4), π et e
πsont alg´ ebriquement ind´ ependants, et il en est de mˆ eme de Γ(1/3), π et e
π√3
.
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Lindemann: le nombre Γ(1/2) = √
π est transcendant.
Lindemann: le nombre Γ(1/2) = √
π est transcendant.
Chacun des trois nombres Γ(1/2), Γ(1/3) et Γ(1/4) est transcendant.
Ce sont les seules valeurs de la fonction Gamma en des points rationnels de l’intervalle (0, 1/2] dont on connaisse la nature arithm´ etique.
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Lindemann: le nombre Γ(1/2) = √
π est transcendant.
Chacun des trois nombres Γ(1/2), Γ(1/3) et Γ(1/4) est transcendant.
Probl` eme ouvert: le nombre Γ(1/5) est-il transcendant?
Lindemann: le nombre Γ(1/2) = √
π est transcendant.
Chacun des trois nombres Γ(1/2), Γ(1/3) et Γ(1/4) est transcendant.
Probl` eme ouvert: le nombre Γ(1/5) est-il transcendant?
Remarque. La courbe de Fermat d’exposant 5, ` a savoir x
5+ y
5= 1, est de genre 2. Sa Jacobienne est une surface abelienne.
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Lindemann: le nombre Γ(1/2) = √
π est transcendant.
Chacun des trois nombres Γ(1/2), Γ(1/3) et Γ(1/4) est transcendant.
Probl` eme ouvert: le nombre Γ(1/5) est-il transcendant?
Remarque. La courbe de Fermat d’exposant 5, ` a savoir x
5+ y
5= 1, est de genre 2. Sa Jacobienne est une surface abelienne.
Conjecture. Trois au moins des quatre nombres Γ(1/5), Γ(2/5), π et e
π√5
Relations Standard
Γ(a + 1) = aΓ(a),
Γ(a)Γ(1 − a) = π
sin(πa) ,
n−1
Y
k=0
Γ
a + k n
= (2π)
(n−1)/2n
−na+(1/2)Γ(na).
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Posons
G(z ) = 1
√ 2π Γ(z ).
D’apr` es la formule de multiplication de Gauss et Legendre, pour tout entier positif N et tout nombre complexe z satisfaisant N z 6≡ 0 (mod Z), on a
N−1
Y
i=0
G
z + i N
= N
(1/2)−N zG(N z ).
La fonction Gamma n’a pas de z´ eros. Elle d´ efinit une application de C \ Z dans C
×. On la restreint ` a Q \ Z puis on la compose avec l’application canonique C
×→ C
×/Q
×. L’application qui en r´ esulte est p´ eriodique de p´ eriode 1, ce qui fournit une application
G : Q
Z \ {0} → C
×Q
×qui est une distribution impaire sur (Q/Z) \ {0}:
N−1
Y
i=0
G
a + i N
= G(N a) pour a ∈ Q
Z \ {0}
et
G(−a) = G(a)
−1.
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Conjecture (Rohrlich). G est la distribution impaire universelle
`
a valeurs dans un groupe o` u la multiplication par 2 est inversible.
Conjecture (Rohrlich). G est la distribution impaire universelle
`
a valeurs dans un groupe o` u la multiplication par 2 est inversible.
Cela signifie: toute relation multiplicative de la forme π
b/2Y
a∈Q
Γ(a)
ma∈ Q
avec b et m
adans Z se d´ eduit des relations standard.
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Conjecture (Rohrlich). G est la distribution impaire universelle
`
a valeurs dans un groupe o` u la multiplication par 2 est inversible.
Cela signifie: toute relation multiplicative de la forme π
b/2Y
a∈Q
Γ(a)
ma∈ Q
avec b et m
adans Z se d´ eduit des relations standard.
Exemple: (P. Das)
Γ(1/3)Γ(2/15)
Γ(4/15)Γ(1/5) ∈ Q.
Conjecture (Rohrlich). G est la distribution impaire universelle
`
a valeurs dans un groupe o` u la multiplication par 2 est inversible.
Cela signifie: toute relation multiplicative de la forme π
b/2Y
a∈Q
Γ(a)
ma∈ Q
avec b et m
adans Z se d´ eduit des relations standard.
Cela conduit ` a la question de savoir si l’id´ eal sur Q de toutes les relations alg´ ebriques entre les valeurs de G(a) pour a ∈ Q est engendr´ e par les relations de distributions, l’´ equation fonctionnelle et l’imparit´ e.
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Constante d’Euler
γ = lim
n→∞
1 + 1
2 + 1
3 + · · · + 1
n − log n
= 0.5772157 . . .
Constante d’Euler
γ = lim
n→∞
1 + 1
2 + 1
3 + · · · + 1
n − log n
= 0.5772157 . . .
Probl` eme ouvert: Le nombre γ est-il irrationnel?
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Constante d’Euler
γ = lim
n→∞
1 + 1
2 + 1
3 + · · · + 1
n − log n
= 0.5772157 . . .
Probl` eme ouvert: Le nombre γ est-il irrationnel?
Conjecture: Le nombre γ est transcendant.
Constante d’Euler
γ = lim
n→∞
1 + 1
2 + 1
3 + · · · + 1
n − log n
= 0.5772157 . . .
Probl` eme ouvert: Le nombre γ est-il irrationnel?
Conjecture: Le nombre γ est transcendant.
Conjecture: Le nombre γ n’est pas une p´ eriode.
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J. Sondow (2003) – Crit` ere d’irrationalit´ e pour la constante d’Euler.
Une in´ egalit´ e tr` es forte et conjecturale pour une infinit´ e d’´ el´ ements d’une suite bien sp´ ecifi´ ee de nombres de la forme
e
b0a
b11· · · a
bmm− 1
avec b
0quelconque, o` u tous les exposants b
iont le mˆ eme signe,
permettrait d’´ etablir l’irrationalit´ e de la constante d’Euler.
Analogue de la constante d’Euler en caract´ eristique finie L. Carlitz (1935) – On certain functions connected with polynomials in a Galois field.
V.G. Drinfel’d (1974) – Elliptic modules.
I.I. Wade (1941), J.M. Geijsel (1978), P. Bundschuh (1978), Yu Jing (1980’s), G.W. Anderson et D. Thakur (1990). . .
ζ (s) = Y
p
(1 − p
−s)
−1, γ = lim
s→1
ζ (s) − 1 s − 1
.
En caract´ eristique finie, p d´ ecrit les polynˆ omes unitaires irr´ eductibles ` a coefficients dans un corps fini, et ζ (1) converge.
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Un analogue en dimension 2 de la constante d’Euler
Pour chaque k ≥ 2, d´ esignons par A
kl’aire minimale d’un disque ferm´ e de R
2contenant au moins k points de Z
2. Pour n ≥ 2, posons
δ
n= − log n +
n
X
k=2
1
A
ket δ = lim
n→∞
δ
n. F. Gramain conjecture:
δ = 1 + 4
π γL
0(1) + L(1) , o` u
L(s) = X
n≥0
(−1)
n(2n + 1)
−s.
Comme L(1) = π/4 et L
0(1) = X
n≥0
(−1)
n+1· log(2n + 1) 2n + 1
= π
4 3 log π + 2 log 2 + γ − 4 log Γ(1/4) , la conjecture de Gramain s’´ ecrit aussi
δ = 1 + 3 log π + 2 log 2 + 2γ − 4 log Γ(1/4) = 1.82282524 . . . Meilleur encadrement connu pour δ
(F. Gramain et M. Weber, 1985):
1.811 . . . < δ < 1.897 . . .
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Transcendance de sommes de s´ eries
S.D. Adhikari, N. Saradha, T.N. Shorey, R. Tijdeman (2001) – Transcendental infinite sums.
N. Saradha, R. Tijdeman (2003) – On the transcendence of infinite sums of values of rational functions.
Question: quelle est la nature arithm´ etique de
X
n≥0 Q(n)6=0
P (n)
Q(n) ?
∞
X
n=1
1
n(n + 1) = 1,
∞
X
n=0
1
4n + 1 − 3
4n + 2 + 1
4n + 3 + 1 4n + 4
= 0 sont des nombres rationnels.
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∞
X
n=1
1
n(n + 1) = 1,
∞
X
n=0
1
4n + 1 − 3
4n + 2 + 1
4n + 3 + 1 4n + 4
= 0 sont des nombres rationnels. S´ eries t´ el´ escopiques.
∞
X
n=0
1
(an + b)(an + a + b) = 1 ab ,
∞
X
n=0
1
(an + b)(an + a + b)(an + 2a + b) = 1
2ab(a + b) ·
∞
X
n=0
1
(2n + 1)(2n + 2) = log 2,
∞
X
n=0
1
(n + 1)(2n + 1)(4n + 1) = π 3 ,
∞
X
n=1
1
n
2= π
26 ,
∞
X
n=0
1
n
2+ 1 = 1
2 + π
2 · e
π+ e
−πe
π− e
−πsont des nombres transcendants.
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Le nombre
∞
X
n=0
1
(3n + 1)(3n + 2)(3n + 3)
est aussi transcendant (combinaison lin´ eaire de logarithmes de
nombres alg´ ebriques).
Question: quelles sont les p´ eriodes parmi les nombres X
n≥0 Q(n)6=0
P (n) Q(n) ?
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Question: quelles sont les p´ eriodes parmi les nombres X
n≥0 Q(n)6=0
P (n) Q(n) ?
Le nombre
∞
X
n=1
1
n
2= π
26 =
Z
1>t>u>0
dt
t · du 1 − u est une p´ eriode, mais probablement pas
∞
X 1
n
2+ 1 = 1
2 + π
2 · e
π+ e
−πe
π− e
−π·
Question: quelles sont les p´ eriodes parmi les nombres X
n≥0 Q(n)6=0
P (n) Q(n) ?
Conjecture: un nombre de la forme X
n≥0 Q(n)6=0
P (n) Q(n) est soit rationnel, soit transcendant.
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Question: quelles sont les p´ eriodes parmi les nombres X
n≥0 Q(n)6=0
P (n) Q(n) ?
Conjecture: un nombre de la forme X
n≥0 Q(n)6=0
P (n) Q(n)
est soit rationnel, soit transcendant. De plus, s’il est rationnel,
alors la s´ erie est t´ elescopique.
Cas particulier: P (X )/Q(X ) = X
−sFait: pour s ≥ 2
ζ (s) = X
n≥1
1 n
sest une p´ eriode.
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Cas particulier: P (X )/Q(X ) = X
−sFait: pour s ≥ 2
ζ (s) = X
n≥1
1 n
sest une p´ eriode.
D´ emonstration: ζ (s) = Z
1>t1>···>ts>0
dt
1t
1· · · dt
s−1t
s−1· dt
s1 − t
s·
Cas particulier: P (X )/Q(X ) = X
−sFait: pour s ≥ 2
ζ (s) = X
n≥1
1 n
sest une p´ eriode.
D´ emonstration: ζ (s) = Z
1>t1>···>ts>0
dt
1t
1· · · dt
s−1t
s−1· dt
s1 − t
s· Notation (int´ egrale it´ er´ ee de Chen).
ζ (s) =
Z
10
ω
0s−1ω
1avec ω
0= dt
t et ω
1= dt 1 − t ·
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Valeurs de la fonction zˆ eta de Riemann aux entiers positifs Nombres d’Euler
ζ (s) = X
n≥1
1
n
sfor s ≥ 2.
Ce sont des valeurs sp´ eciales de la fonction zˆ eta de Riemann:
s ∈ C.
Euler: π
−2kζ (2k) ∈ Q pour k ≥ 1 (nombres de Bernoulli).
Question Diophantienne: Quelles sont les relations
alg´ ebriques entre les nombres
Conjecture. Il n’y en a pas! Autrement dit les nombres ζ (2), ζ (3), ζ (5), ζ (7) . . .
sont alg´ ebriquement ind´ ependants.
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Conjecture. Il n’y en a pas! Autrement dit les nombres ζ (2), ζ (3), ζ (5), ζ (7) . . .
sont alg´ ebriquement ind´ ependants.
Connu:
• Hermite-Lindemann: π est transcendant, donc ζ (2k) aussi
pour tout k ≥ 1.
Conjecture. Il n’y en a pas! Autrement dit les nombres ζ (2), ζ (3), ζ (5), ζ (7) . . .
sont alg´ ebriquement ind´ ependants.
Connu:
• Hermite-Lindemann: π est transcendant, donc ζ (2k) aussi pour tout k ≥ 1.
• Ap´ ery (1978) – Le nombre ζ (3) est irrationnel.
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Conjecture. Il n’y en a pas! Autrement dit les nombres ζ (2), ζ (3), ζ (5), ζ (7) . . .
sont alg´ ebriquement ind´ ependants.
Connu:
• Hermite-Lindemann: π est transcendant, donc ζ (2k) aussi pour tout k ≥ 1.
• Ap´ ery (1978) – Le nombre ζ (3) est irrationnel.
• Rivoal (2000) + Ball, Zudilin. . . Parmi les nombres
ζ (2k + 1), il y en a une infinit´ e d’irrationnels + minoration
Soit > 0. Quand a est un entier impair suffisamment grand, la dimension du Q-espace vectoriel engendr´ e par 1, ζ (3), ζ (5), · · · , ζ (a) est au moins
1 −
1 + log 2 log a.
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W. Zudilin.
• Un au moins des quatre nombres
ζ (5), ζ (7), ζ (9), ζ (11) est irrationnel.
• Il existe un entier impair j dans l’intervalle [5, 69] tel que les
trois nombres 1, ζ (3), ζ (j ) soient lin´ eairement ind´ ependants
sur Q.
Lin´ earisation du probl` eme (Euler). Le produit de ζ (s
1) par ζ (s
2) est encore la somme d’une s´ erie.
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Lin´ earisation du probl` eme (Euler). Le produit de ζ (s
1) par ζ (s
2) est encore la somme d’une s´ erie.
De la relation
X
n1≥1
n−s1 1 X
n2≥1
n2−s2 = X
n1>n2≥1
n−s1 1n2−s2 + X
n2>n1≥1
n−s2 2n1−s1 + X
n≥1
n−s1−s2
on d´ eduit, pour s
1≥ 2 et s
2≥ 2,
ζ (s
1)ζ (s
2) = ζ (s
1, s
2) + ζ (s
2, s
1) + ζ (s
1+ s
2) avec
ζ (s
1, s
2) = X
n1>n2≥1
n
−s1 1n
2−s2.
Pour k, s
1, . . . , s
kentiers positifs avec s
1≥ 2, on pose s = (s
1, . . . , s
k) et
ζ (s) = X
n1>n2>···>nk≥1
1
n
s11· · · n
skk· (Valeurs zˆ eta multiples - MZV)
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Pour k, s
1, . . . , s
kentiers positifs avec s
1≥ 2, on pose s = (s
1, . . . , s
k) et
ζ (s) = X
n1>n2>···>nk≥1
1
n
s11· · · n
skk· (Valeurs zˆ eta multiples - MZV)
Pour k = 1 on retrouve les nombres d’Euler ζ (s).
Pour k, s
1, . . . , s
kentiers positifs avec s
1≥ 2, on pose s = (s
1, . . . , s
k) et
ζ (s) = X
n1>n2>···>nk≥1
1
n
s11· · · n
skk· (Valeurs zˆ eta multiples - MZV)
Pour k = 1 on retrouve les nombres d’Euler ζ (s).
Remarque: ζ (s) est une p´ eriode:
ζ (s) =
Z
10
ω
0s1−1ω
1· · · ω
0sk−1ω
1.
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Pour k, s
1, . . . , s
kentiers positifs avec s
1≥ 2, on pose s = (s
1, . . . , s
k) et
ζ (s) = X
n1>n2>···>nk≥1
1
n
s11· · · n
skk· (Valeurs zˆ eta multiples - MZV)
Pour k = 1 on retrouve les nombres d’Euler ζ (s).
Le produit de deux valeurs zˆ eta multiples est une combinaison
lin´ eaire de valeurs zˆ eta multiples.
Ces nombres v´ erifient beaucoup de relations lin´ eaires ` a coefficients rationnels.
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Ces nombres v´ erifient beaucoup de relations lin´ eaires ` a coefficients rationnels.
• Produit de s´ eries.
• Produit d’int´ egrales.
• R´ egularisation des s´ eries et int´ egrales divergentes.
Ces nombres v´ erifient beaucoup de relations lin´ eaires ` a coefficients rationnels.
Une description exhaustive de ces relations devrait r´ esoudre le probl` eme de l’ind´ ependance alg´ ebrique des nombres
π, ζ (3), ζ (5), . . . , ζ (2k + 1).
But: d´ ecrire toutes les relations lin´ eaires ` a coefficients rationnels entre les Valeurs Zˆ eta Multiples.
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Exemple de relation lin´ eaire.
Euler:
ζ (2, 1) = ζ (3).
Exemple de relation lin´ eaire.
Euler:
ζ (2, 1) = ζ (3).
ζ (2, 1) = Z
1>t1>t2>t3>0
dt
1t
1· dt
21 − t
2· dt
31 − t
3·
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Exemple de relation lin´ eaire.
Euler:
ζ (2, 1) = ζ (3).
ζ (2, 1) = Z
1>t1>t2>t3>0
dt
1t
1· dt
21 − t
2· dt
31 − t
3· ζ (3) =
Z
1>t1>t2>t3>0
dt
1t
1· dt
2t
2· dt
31 − t
3·
Exemple de relation lin´ eaire.
Euler:
ζ (2, 1) = ζ (3).
ζ (2, 1) = Z
1>t1>t2>t3>0
dt
1t
1· dt
21 − t
2· dt
31 − t
3· ζ (3) =
Z
1>t1>t2>t3>0
dt
1t
1· dt
2t
2· dt
31 − t
3·
Le r´ esultat d’Euler’ s’obtient par (t
1, t
2, t
3) 7→ (1 − t
3, 1 − t
2, 1 − t
1).
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Soit Z
ple Q-sous-espace vectoriel de R engendr´ e par les nombres ζ (s) pour s de poids s
1+ · · · + s
k= p, avec Z
0= Q et Z
1= {0}.
Voici la conjecture de Zagier sur la dimension d
pde Z
p. Conjecture (Zagier). Pour p ≥ 3 on a
d
p= d
p−2+ d
p−3.
(d
0, d
1, d
2, . . .) = (1, 0, 1, 1, 1, 2, 2, . . .).
Cette conjecture s’´ ecrit aussi
X
p≥0
d
pX
p= 1
1 − X
2− X
3·
M. Hoffman conjecture: une base de Z
psur Q est donn´ ee par les nombres ζ (s
1, . . . , s
k), s
1+ · · · + s
k= p, o` u chacun des s
iest soit 2, soit 3.
Compatible avec ce qui est connu pour p ≤ 16 (Hoang Ngoc Minh)
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Exemples
d
0= 1 ζ (s
1, . . . , s
k) = 1 pour k = 0.
d
1= 0 {(s
1, . . . , s
k) ; s
1+ · · · + s
k= 1, s
1≥ 2} = ∅.
d
2= 1 ζ (2) 6= 0
d
3= 1 ζ (2, 1) = ζ (3) 6= 0
d
4= 1 ζ (3, 1) = (1/4)ζ (4), ζ (2, 2) = (3/4)ζ (4),
ζ (2, 1, 1) = ζ (4) = (2/5)ζ (2)
2Question: d
5= 2 ? Comme on a
ζ (2, 1, 1, 1)= ζ (5),
ζ (3, 1, 1) =ζ (4, 1)= 2ζ (5) − ζ (2)ζ (3), ζ (2, 1, 2) =ζ (2, 3)= 9
2 ζ (5) − 2ζ (2)ζ (3), ζ (2, 2, 1) =ζ (3, 2)=3ζ (2)ζ (3) − 11
2 ζ (5),
il en r´ esulte que d
5∈ {1, 2} et que d
5= 2 si et seulement si le nombre ζ (2)ζ (3)/ζ (5) est irrationnel.
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A.G. Goncharov (2000) – Multiple ζ -values, Galois groups and Geometry of Modular Varieties.
T. Terasoma (2002) – Mixed Tate motives and multiple zeta values.
Les entiers d´ efinis par la relation de r´ ecurrence de la conjecture de Zagier
d
p= d
p−2+ d
p−3.
avec les conditions initiales d
0= 1, d
1= 0 fournissent une
majoration pour la dimension de Z
p.
Fonction hyperg´ eom´ etrique de Gauss
Pour a, b, c et z nombres complexes avec c 6∈ Z
≤0et |z | < 1, on d´ efinit
2
F
1a, b ; c z
=
∞
X
n=0
(a)
n(b)
n(c)
n· z
nn!
o` u
(a)
n= a(a + 1) · · · (a + n − 1).
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Fonction hyperg´ eom´ etrique de Gauss
Pour a, b, c et z nombres complexes avec c 6∈ Z
≤0et |z | < 1, on d´ efinit
2
F
1a, b ; c z
=
∞
X
n=0
(a)
n(b)
n(c)
n· z
nn!
o` u
(a)
n= a(a + 1) · · · (a + n − 1).
Fait: pour a, b, c rationnels avec c 6∈ Z
≤0et z ∈ Q avec |z | < 1,
2
F
1a, b ; c z
∈ 1
π P .
Remarque: P ⊂ (1/π)P .
Exemples
2
F
1a, 1 ; 1 z
= 1
(1 − z )
a,
2
F
11/2, 1 ; 3/2
z
2= 1
2z log 1 + z 1 − z ,
2
F
11/2, 1/2 ; 3/2
z
2= 1
z arcsin z,
2
F
11/2, 1/2 ; 1
z
2= 2
π K (z ),
2
F
1−n, n + 1 ; 1
(1 + z )/2
= 2
−nP
n(z ),
2
F
1−n, n ; 1/2
(1 + z )/2
= (−1)
nT
n(z).
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K (z ) est l’int´ egrale elliptique de Jacobi de premi` ere esp` ece K (z ) =
Z
10
dx
p (1 − x
2)(1 − z
2x
2) ,
P
nle n-i` eme polynˆ ome de Legendre et T
nle n-i` eme polynˆ ome de Chebyshev:
P
n(z ) = 1 n!
d dz
n(1 − z
2)
n, T
n(cos z ) = cos(nz).
Pour c > b > 0
2
F
1a, b ; c z
= Γ(c)
Γ(b)Γ(c − b)
Z
10
t
b−1(1 − t)
c−b−1(1 − tz)
−adt
et Γ(c)
Γ(b)Γ(c − b) ∈ 1 π P .
Remarque: pour a, b, c r´ eels avec c > a + b et c 6∈ Z
≤0, on a
2
F
1a, b ; c 1
= Γ(c − a)Γ(c − b) Γ(c)Γ(c − a − b) ·
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Transcendance
J. Wolfart: Transcendance de
2F
1a, b ; c z
quand a, b, c, z
sont rationnels.
Transcendance
J. Wolfart: Transcendance de
2F
1a, b ; c z
quand a, b, c, z sont rationnels.
F. Beukers et J. Wolfart:
2
F
11
12 , 5
12 ; 1 2
1323 1331
= 3 4
√
411
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Fonctions hyperg´ eom´ etriques g´ en´ eralis´ ees
Pour p entier ≥ 2 et a
1, . . . , a
p, b
1, . . . , b
p−1et z nombres complexes avec b
i6∈ Z
≤0et |z | < 1, on d´ efinit
p
F
p−1a
1, . . . , a
pb
1, . . . , b
p−1z
=
∞
X
n=0
(a
1)
n· · · (a
p)
n(b
1)
n· · · (b
p−1)
n· z
nn! ·
Fonctions hyperg´ eom´ etriques g´ en´ eralis´ ees
Pour p entier ≥ 2 et a
1, . . . , a
p, b
1, . . . , b
p−1et z nombres complexes avec b
i6∈ Z
≤0et |z | < 1, on d´ efinit
p
F
p−1a
1, . . . , a
pb
1, . . . , b
p−1z
=
∞
X
n=0
(a
1)
n· · · (a
p)
n(b
1)
n· · · (b
p−1)
n· z
nn! · Exemple:
3
F
21/4, 1/2, 3/4 1/3, 2/3
256z 27
=
∞
X
k=0
4k k
z
kest une fonction alg´ ebrique.
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Fait: pour a
1, . . . , a
p, b
1, . . . , b
p−1rationnels avec b
i6∈ Z
≤0et z ∈ Q avec |z | < 1,
p
F
p−1a
1, . . . , a
pb
1, . . . , b
p−1z
∈ 1
π
p−1P .
D´ emonstration: par r´ ecurrence sur p ` a partir de p = 2.
Mesure de Mahler de polynˆ omes en plusieurs variables Soit P ∈ C[z
1, . . . , z
n, z
1−1, . . . , z
n−1] un polynˆ ome de Laurent non nul en n variables. On d´ efinit M(P ) par
log M(P ) =
Z
10
· · ·
Z
10
log
P (e
2iπt1, . . . , e
2iπtn)
dt
1· · · dt
n. Exemple: (n = 1) quand P (z ) = a
0d
Y
i=1
(z − α
i) ∈ C[z ] on a
M(P ) = |a
0|
d
Y
i=1
max{1, |α
i|}
et donc log M(P ) ∈ P .
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Fait: pour P ∈ Q[z
1, . . . , z
n, z
1−1, . . . , z
n−1] on a log M(P ) ∈ 1
π
nP .
Exemple:
log M(1 + z
1+ z
2+ z
3) = 7
2π
2ζ (3).
Conjecture (Kontsevich et Zagier). Les nombres 1/π, e, e
π, e
π2ne sont pas des p´ eriodes.
On connaˆıt la transcendance de e
π(A.O. Gel’fond, 1929).
On ne connaˆıt pas la transcendance de e
π2.
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Conjecture. Soient α
1, α
2, α
3des nombres alg´ ebriques non nuls. Pour j = 1, 2, 3 soit λ
j∈ C \ {0} v´ erifiant e
λj= α
j. Alors
(log α
1) log α
2) 6= log α
3.
Exemple: avec log α
1= log α
2= iπ on d´ eduit la transcendance du nombre e
π2.
Autre exemple: transcendance du nombre 2
log 2.
Ind´ ependance alg´ ebrique de logarithmes de nombres alg´ ebriques
Conjecture. Soient α
1, . . . , α
ndes nombres alg´ ebriques non nuls. Pour 1 ≤ j ≤ n soit log α
j∈ C v´ erifiant e
log αj= α
j. On suppose log α
1, . . . , log α
nQ-lin´ eairement ind´ ependants. Alors log α
1, . . . , log α
nsont alg´ ebriquement ind´ ependants.
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Conjecture de Schanuel. Soient x
1, . . . , x
ndes nombres complexes lin´ eairement ind´ ependants sur Q. Alors au moins n parmi les 2n nombres
x
1, . . . , x
n, e
x1, . . . , e
xnsont alg´ ebriquement ind´ ependants.
P´ eriodes exponentielles
D´ efinition. Une p´ eriode exponentielle est une int´ egrale absolument convergente du produit d’une fonction alg´ ebrique avec l’exponentielle d’une fonction alg´ ebrique, sur un ensemble semi-alg´ ebrique, o` u tous les polynˆ omes intervenant dans la d´ efinition ont des coefficients alg´ ebriques.
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