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ORGANISATION INTERNATIONALE DES BOIS TROPICAUX OIBT PROPOSITION DE PROJET

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Academic year: 2022

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ORGANISATION INTERNATIONALE DES BOIS TROPICAUX

OIBT

PROPOSITION DE PROJET

TITRE RENFORCEMENT DU SYSTEME DE PREVENTION ET DE

GESTION PARTICIPATIVES DES FEUX DE VEGETATION AU TOGO

NUMERO DE SERIE PD 888/18 Rev.1 (F)

COMITE REBOISEMENT ET GESTION FORESTIERE

SOUMIS PAR GOUVERNEMENT DU TOGO

LANGUE D'ORIGINE FRANÇAIS

RESUME

Le présent projet est le résultat de l’étude intitulée « identification d’un projet de mise en œuvre des actions prioritaires de la stratégie nationale de gestion des feux de végétation », laquelle étude a été menée avec le soutien financier de l’OIBT d’août 2010 à janvier 2011. Il vise avec la participation des populations locales, le renforcement du système traditionnel de gestion des feux de végétation par les moyens matériels qu’humains pouvant permettre de prévenir et de lutter contre ces feux dans les forêts et périmètres reboisés de l’Etat les plus vulnérables au Togo.

Il prévoit notamment la sensibilisation de 66 établissements scolaires et des populations de 120 villages riverains de 22 zones forestières les plus vulnérables aux feux dans 15 préfectures du pays sur les effets néfastes de ces feux et sur la règlementation en vigueur ; la promotion de l’élevage du petit gibier par la formation de 100 pionniers et des pratiques culturales durables par la formation de 200 leaders des populations. Il est aussi prévu la mise en place d’un dispositif de lutte contre les feux et la protection de 10 000 ha de plantations et forêts (dont 7 000 ha étatiques et 3 000 ha privés) après la formation des brigades dans 15 sites sur les 22 forêts classées et périmètres de reboisement.

Cette proposition de projet a été approuvée par l’OIBT à la 48ème session de l’OIBT (décision 1 prise en 2012) et enregistrée sous le numéro PD 609/11 Rev.1 (F), mais le projet a été frappé de caducité faute de financement. Par conséquent, il a été actualisé par le Togo en vue d’une nouvelle soumission.

AGENCE D'EXECUTION

OFFICE DE DÉVELOPPEMENT ET D’EXPLOITATION DES FORÊTS (ODEF)

GOUVERNEMENTS COOPERANTS

---

DUREE 40 MOIS

DATE APPROXIMATIVE DE DEBUT

A DETERMINER

BUDGET ET SOURCES DE FINANCEMENT PROPOSEES

Contribution Equivalent en Source en $E.U. Monnaies Locales OIBT

Gouv't du Togo TOTAL

677 846,53 138 641,52 816 488,05

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ii TABLE DES MATIERES

RESUME ... I LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS ... III CARTES DE LA ZONE DU PROJET ... IV ... IV

PREMIERE PARTIE : CONTEXTE DU PROJET ... 1

1.1. ORIGINE ... 1

1.2. CONFORMITE ... 2

1.2.1. Conformité aux objectifs et priorités de l’OIBT ... 2

1.2.2. Pertinence aux politiques publiques du pays soumissionnaire ... 3

1.3. MILIEU CIBLE ... 7

1.3.1. Situation géographique ... 7

1.3.2. Aspects sociaux, culturels, économiques et environnementaux ... 8

1.4. SITUATION A L’ACHEVEMENT DU PROJET ... 12

DEUXIEME PARTIE : ARGUMENTAIRE ET OBJECTIFS DU PROJET ... 13

2.1. ARGUMENTAIRE ... 13

2.1.1. Cadre institutionnel et aspects organisationnels ... 13

2.1.2. Analyse des parties prenantes ... 13

2.1.3. Analyse des problèmes ... 17

2.1.4. Matrice du cadre logique ... 20

2.2. OBJECTIFS ... 21

2.2.1. Objectifs de développement et indicateurs d’impacts ... 21

2.2.2. Objectifs spécifiques et indicateurs des résultats ... 21

TROISIEME PARTIE : DESCRIPTIF DES INTERVENTIONS DU PROJET ... 23

3.1. PRODUITS ET ACTIVITES... 23

3.1.1. Produits ... 23

3.1.2. Activités ... 23

3.2. DEMARCHES ET METHODES DE MISE EN ŒUVRE ... 23

3.3. PLAN DES TRAVAUX ... 25

3.4. BUDGET ... 26

3.4.1. Grille budgétaire principale (en US$) ... 26

3.4.2. Budget du projet annualisé ... 30

3.4.3. Budget général par activité et par rubrique ... 35

3.5. HYPOTHESE, RISQUES ET DURABILITE ... 36

3.5.1. Hypothèses et risques ... 36

3.5.2. Durabilité ... 36

QUATRIEME PARTIE : DISPOSITIF DE MISE EN OEUVRE ... 37

4.1. STRUCTURE ORGANIQUE ET MECANISME DE PARTICIPATION DES ACTEURS ... 37

4.1.1. Agence d’exécution et partenaires ... 37

4.1.2. Equipe de gestion du projet ... 39

4.1.3. Comité directeur du projet ... 39

4.1.4. Mécanisme de participation des acteurs ... 39

4.2. RAPPORTS, EXAMENS, SUIVI ET EVALUATION ... 40

4.3. DIFFUSION ET INTEGRATION DES ENSEIGNEMENTS DU PROJET ... 40

4.3.1. Diffusion des résultats du projet ... 40

4.3.2. Utilisation durable des leçons apprises ... 41

ANNEXE 1: PROFIL DE L’AGENCE D’EXECUTION ET DES PARTENAIRES ... 42

ANNEXE 2: CURRICULUM VITAE DU PERSONNEL MIS A DISPOSITION PAR L’AGENCE D’EXECUTION ... 46

ANNEXE 3: TERMES DE REFERENCES DU PERSONNEL/CONSULTANTS DU PROJET PAYES SUR LES FONDS OIBT ... 49

ANNEXE 4 : RESUME DE LA STRATEGIE NATIONALE DE GESTION DES FEUX DE VEGETATION AU TOGO 53 ANNEXE 5 : RAPPORT DE MISSION OIBT D’IDENTIFICATION DU PROJET DE MISE EN ŒUVRE DES AXES PRIORITAIRES DE LA STRATEGIE NATIONALE DE GESTION DES FEUX DE VEGETATION AU TOGO ... 58

ANNEXE 5 : RECOMMANDATIONS DU 53EME PANEL D’EXPERTS DE L’OIBT ET MODIFICATIONS QUI EN RESULTENT... 99

(3)

iii

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

AIBT : Accord International sur les Bois Tropicaux AGR : Activités Génératrices de Revenus

AVGAP : Association Villageoise de Gestion des Aires Protégées CIBT : Conseil International des Bois Tropicaux

CLGF : Comité Local de Gestion des Feux

CLLCFV : Comité Local de Lutte Contre les Feux de Végétation

COADEP : Conseil des ONG et Associations de Développement de la région des Plateaux CVD : Comité Villageois de Développement

DRERF : Direction Régionale de l'Environnement et des Ressources Forestières DSRP-C : Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté Complet

FAO : Organisation des Nations Unies pour l’Agriculture et l’Alimentation FCM : Forêt Classée de Missahoé

GERN : gestion de l’Environnement et des Ressources Naturelles IEC : Information-Education-Communication

INSEED : Institut National des Statistiques et des Etudes Economiques et Démographiques MAEP : Ministère de l'Agriculture, de l'Elevage et de la Pêche

MDBAJEJ : Ministère du Développement à la Base, de l'Artisanat, de Jeunesse et de l'Emploi des Jeunes MERF : Ministère de l’Environnement et des Ressources Forestières

ODEF : Office de Développement et d’Exploitation des Forêts OIBT : Organisation Internationale des Bois Tropicaux ONG : Organisation Non Gouvernementale

PAFN : Plan d’Action Forestier National

PAN/LCD : Plan d’Action Nationale de Lutte contre la Désertification

PNADE : Programme National d'Actions Décentralisées de gestion de l'Environnement PNAE : Plan National d’Action Environnemental

PNIASA : Programme National d’Investissement Agricole et de Sécurité Alimentaire

PNIASAN : Programme National d’Investissement Agricole, de Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle PNIERN : Programme National d’Investissement pour l’Environnement et les Ressources Naturelles PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement

PRCGE : Programme de Renforcement des Capacités en Gestion de l’Environnement UAVGAP : Union des Associations Villageoises de Gestion des Aires Protégées

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iv

CARTES DE LA ZONE DU PROJET

Figure 1 : Carte de situation du Togo Figure 2 : Localisation des 22 sites du projet

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PREMIERE PARTIE : CONTEXTE DU PROJET

1.1. ORIGINE

Adopté à la 8ème Session du CIBT en mai 1990 à Bali (Indonésie), « l’Objectif An 2000 » de l’OIBT indique que « tous les bois tropicaux commercialisés dans le monde devraient d’ici l’an 2000 provenir des forêts rationnellement aménagées ». La décision 2 (XXIX) du CIBT tenu du 30 octobre au 04 novembre 2000 à Yokohama au Japon s’inscrit dans le cadre de la décision 3 (X) relative à la stratégie à mettre en place pour permettre aux pays membres de l’OIBT de progresser vers l’aménagement durable des forêts tropicales et le commerce des bois tropicaux à partir des ressources en l’an 2000.

En vue d’atteindre cet objectif, l’OIBT a défini à l’intention des pays producteurs certaines directives pour l’aménagement durable des forêts ainsi que des critères d’évaluation et un plan d’action. C’est donc sur cette base qu’à la demande du Gouvernement de la République Togolaise, une mission diagnostic conduite par l’OIBT a été menée au Togo du 21 janvier au 02 février 2008. Cette mission a pour objectifs de :

- Dégager les facteurs les plus déterminants qui empêchent la réalisation de la gestion forestière durable dans le pays.

- Regrouper ces contraintes par ordre d’importance.

- Préconiser un train de mesures destinées à lever les contraintes, en estimant leurs coûts autant que possible.

Des résultats de cette étude, il ressort que les feux de brousse constituent un fléau dans la reconstitution des ressources forestières (figure 2). C’est pourquoi dans le plan d’action urgente pour le secteur forestier au Togo, il a été identifié et mentionné dans le rapport de la mission, des activités parmi lesquelles :

- Mettre en place au plan national, puis au plan local, une stratégie appropriée de lutte contre les feux de brousse qui ravagent chaque année tout le pays du Sud au Nord

- Réglementer la pratique des feux précoces ; - Poursuivre la sensibilisation des populations ;

- Redynamiser les comités locaux de lutte contre les feux.

A cet effet, il a été demandé au Togo lors de la 44ème session du CIBT (2008), de formuler une proposition de projet relative à la prévention et gestion des feux de forêts.

Ainsi, une proposition a été élaborée et soumise à l’OIBT en 2009. Suite à l’examen de cette proposition, le 38èmepanel des Experts de l’OIBT a recommandé de proposer un avant-projet devant permettre de collecter les informations de base ayant des impacts écologiques, économiques et sociaux sur les feux et permettant l’analyse des parties prenantes, d’organiser un atelier national de validation desdites informations avec tous les acteurs et enfin, de formuler un projet conformément à la troisième édition du manuel OIBT. C‘est suite à ces recommandations qu’un plan de travail a été élaboré (demande réitérée lors de la 45ème session du CIBT en 2009) et conformément à la décision 6 (XXXIII). En effet, l’article 1 de cette décision énonce « Autoriser le Directeur exécutif à mettre à la disposition d’un maximum de huit pays producteurs qui connaissent des problèmes de feux de forêt, et à leur demande, des services d’experts en feux de forêt afin de les assister en évaluant l’état de la prévention et de la gestion des feux de forêt dans le pays, de définir des stratégies et des actions pragmatiques et, s’il y a lieu, d’élaborer des propositions d’avant-projets et de projets par lesquels celles-ci seront mises en œuvre».

Ce plan de travail devra permettre de faire cette situation des feux de végétation au Togo et d’élaborer un projet à soumettre à l’OIBT conformément aux recommandations du 38ème panel des experts.

La présente nouvelle proposition de projet est le fruit de la mise en œuvre de ce plan de travail. En effet, elle fait suite à une mission de six mois (août 2010 à janvier 2011) menée par un consultant international (de l’Agence MTDA) et d’un expert local (de l’ODEF) avec l’appui financier de l’OIBT et de l’ODEF. Elle s’inspire également des actions prioritaires de la stratégie nationale de gestion des feux de végétation, laquelle stratégie a été élaborée et validée en septembre 2010 avec l’appui financier du PNUD (voir rapport en annexe 4).

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2

En effet, après la revue documentaire pour faire un état des lieux des efforts du pays en matières de gestion des feux, un contact avec les différents acteurs (structures étatiques, ONG, sociétés civiles, CVD, brigades anti-feu, groupements de femmes, etc.) a eu lieu et a permis d’identifier les principales causes, conséquences, ainsi que les solutions envisageables confirmant ainsi les résultats du document de stratégie (cf. rapport de mission envoyé à l’OIBT). Parmi ces solutions, il a été retenu de conduire des actions de lutte avec un matériel léger, mais de façon très étendue. L’étude a aussi constaté que ces différents acteurs avaient pris part à l’atelier de validation du document de la stratégie, au cours duquel les recommandations ont été faites. Parmi ces recommandations, on peut retenir : la mise en œuvre du plan d’action de la stratégie dans le plus bref délai et dans les zones les plus risquées du pays, par la création et équipement des brigades d’intervention au niveau régional, préfectoral et local.

En outre, des visites de plantations (étatiques et privées) au cours de la période humide puis de la période sèche ont permis de mieux cerner le problème central du présent projet.

La participation du Togo (à travers l’ODEF) à la 5ème conférence internationale sur les feux de végétation en Afrique du Sud (Sun City) du 9 au 13 mai 2011 avec également le soutien financier de l’OIBT a été une occasion de partager cette idée du projet avec les délégués des autres pays (session ITTO side event). De cette rencontre, il ressort que des potentialités techniques et matériels sont disponibles dans le monde depuis la prévention jusqu’à la lutte active contre les feux. La gestion doit se faire dans un contexte intégré et par une approche systémique pour assurer sa durabilité. Elle doit aussi, à long terme, être menée de façon coopérative sous régionale pour les pays sub-sahariens. C’est pourquoi, dans ce projet, il a été renforcé d’une part les activités de sensibilisation et de renforcement de capacités pouvant permettre de combattre le problème autrement et à la source ; puis d’autre part la visite des pays voisins pour partager les expériences.

Cette proposition de projet a été approuvée par l’OIBT à la 48ème session de l’OIBT (décision 1) en 2012 et enregistré sous le numéro PD 609/11 Rev.1 (F), mais faute de financement jusqu’à ce jour, il a été actualisé par le Togo en vue d’une nouvelle soumission.

L’actualisation du projet a porté sur la conformité aux objectifs et priorités de l’OIBT (AIBT 2006, plan d’action stratégique 2013-2018, ligne directrice OIBT pour l’instauration de l’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes, directive sur l’évaluation des risques et impacts environnementaux et sociaux), sur la pertinence aux politiques publiques du pays soumissionnaire, sur les coûts des matériels prévus dans le budget, sur le recrutement d’un consultant national à la place du consultant international et sur les curriculum vitae des experts nationaux.

1.2. CONFORMITE

1.2.1. Conformité aux objectifs et priorités de l’OIBT

Le projet est conforme aux objectifs ci-après de l'article 1 de l'AIBT de 2006 : (c) Contribuer au processus de développement durable ;

Le projet mènera des activités lui permettant de contribuer au développement socioéconomique et à l’amélioration des conditions écologiques. En particulier il appuiera les efforts d’auto-développement par la protection et la mise en valeur de leurs ressources forestières.

(j) Encourager les membres à soutenir et à développer des activités de reboisement en bois tropicaux, ainsi que la remise en état et la restauration des terres forestières dégradées, compte dûment tenu des intérêts des communautés locales qui dépendent des ressources forestières ;

Ce Projet vise la protection des sols, des eaux et de l’écosystème des forêts à travers la protection intégrale des forêts contre les feux et donc le maintien du couvert forestier dans ce domaine.

Ce projet est aussi en conformité avec la priorité stratégique 3 et 6 du Plan d’Action stratégique de l’OIBT 2013-2018 respectivement « renforcer la conservation et l’exploitation durable de la biodiversité dans les forêts tropicales productrices de bois d’œuvre » et « Renforcer et développer les ressources humaines affectables à la mise en œuvre de la GDF et intensifier le commerce des biens et services forestiers obtenus de forêts en gestion pérenne ».

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3

En effet, le projet a prévu des activités de sensibilisation qui permettront de prévenir les feux, et un essai de sous-traitance complète des activités de reboisement et de protection des plantations par les populations. La formation et l’équipement des brigades en petit outillage permettront de lutter contre les incendies dans les forêts classées.

Ce projet est également en conformité avec la priorité stratégique 6 dudit plan dans son résultat attendu

« Les collectivités locales sont informées et capables de participer à l’élaboration de politiques GDF et d’autres activités connexes » dont l’action possible du pays membre est de « Identifier et mettre en œuvre des interventions innovantes et socialement rationnelles qui contribuent à la sortie de la pauvreté et à une amélioration des moyens d’existence des populations tributaires des forêts tout en sécurisant les ressources en bois tropical ».

Ce projet est également en conformité avec les directives OIBT sur la gestion du feu des forêts tropicales (OIBT, 1997) :

- En effet, la stratégie nationale a fait ressortir les zones prioritaires « hotspots » en répondant ainsi à l’Action recommandée 2 des directives OIBT sur la gestion du feu des forêts tropicales « Dans tout système national de gestion du feu, les unités de conservation devraient être considérées comme une priorité ». C’est pourquoi, les activités du projet seront concentrées dans lesdites zones.

- Les brigades qui seront mises en place devront travailler suivant « un programme intégré de gestion du feu » conformément au paragraphe « b » de l’action recommandée 4. Cela leur permettra de travailler de façon participative en mettant en œuvre toutes les techniques acquises par leurs formations.

Cette proposition est également en conformité avec « l’élément 2-cycle des projets OIBT » des lignes directrices OIBT pour l’instauration de l’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes.

Connaissant la responsabilité des femmes dans les accidents de feu, les études diagnostiques ont toujours associer les femmes depuis l’identification de ce projet. Le projet s’est également penché sur cette catégorie d’acteurs dans l’analyse des acteurs, la détermination des activités, le cadre logique, les démarches de mise en œuvre, etc.

Le document est aussi en conformité avec les directives de l’OIBT sur l’évaluation des risques et impacts environnementaux et sociaux, en prenant en compte les principes 1, 2 et 3, et la priorité 1 ‘’réhabilitation des paysages dégradés’’, la priorité 4 ‘’conservation de la biodiversité dans les forêts de production’’ et la priorité 7 ‘’forêts plantées’’.

1.2.2. Pertinence aux politiques publiques du pays soumissionnaire

La politique togolaise en matière de ressources forestières consignée dans la politique forestière est basée sur une utilisation optimale et conservatoire tenant compte de la situation actuelle desdites ressources. Elle vise à rétablir les équilibres socio-économiques et écologiques en :

- préservant les capitaux fonciers, biologiques et reconstituant leurs potentiels productifs, - luttant contre la dégradation du milieu et la désertification,

- contribuant à la production alimentaire par le biais d’une interaction efficace entre les techniques forestières et agricoles,

- contribuant à l’amélioration des conditions de vie des populations, en assurant de façon durable leurs besoins fondamentaux en produits et sous-produits forestiers. Ainsi le Gouvernement togolais, à cause de la situation forestière précaire du pays, a manifesté à travers les trois premiers plans quinquennaux de développement économique et social (1966- 1970 ; 1971- 1975 ; 1976- 1980) et sa politique forestière, la volonté de porter le taux de couverture végétale actuellement de 24,24 % au taux de 30 % à l’horizon 2050.

Aussi, cinq autres plans ont-ils été validés ou sont-ils en voie d’être élaborés : - le Plan National d’Action Environnemental (PNAE);

- le Plan d’Action Forestier National (PAFN) ;

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4

- le Plan d’Action National pour la lutte contre la désertification (PAN/LCD), - le Plan National de Développement (PND) ;

- le Plan National de Développement Agricole (PNDA).

Un Cadre Stratégique d’Investissement pour la Gestion de l’Environnement et des Ressources Naturelles (CSIGERN) 2018-2022 au Togo a de même été élaboré au cours de cette année. Ce programme prévoit un axe stratégique 2 « Gestion durable des écosystèmes terrestres et aquatiques et la préservation de la biodiversité y compris les services environnementaux » qui traitent des feux de brousse dans le sens de la réduction significative de leur étendue. Il faut également noter le Programme National d’Investissement Agricole et de Sécurité Alimentaire (PNIASAN) qui est en harmonie avec le CSIGERN.

Après la loi n° 2008-005 du 30 mai 2008 portant loi-cadre sur l’environnement et la loi n° 2008-009 portant code forestier dont les décrets d’application sont actuellement en cours d’élaboration, le code forestier a prévu en sa section 8, les articles 64, 65 et 66 sur la règlementation des incendies et feux de brousse avec des mesures pénales, en son article 123 une Stratégie Nationale de Gestion des Feux de Végétation (validé en septembre 2010). La stratégie est assortie de programmes d’actions :

 Programme 1 : Suivi écologique des paramètres d'éclosion et de propagation des feux

 Programme 2 : Développement de la conscience de sécurité et de sûreté chez les acteurs

 Programme 3 : Renforcement des capacités techniques des acteurs

 Programme 4 : Mise en place des unités effectives et efficaces de lutte contre les feux de végétation Pour atteindre ces objectifs, le sous-programme contient les actions suivantes, a priori guidées par la réflexion menée lors de la construction de la stratégie nationale de lutte contre les feux de brousse et la gestion des feux utilitaires :

1.

Mise en place et opérationnalisation d'une coordination interinstitutionnelle de gestion des feux de végétation ;

2.

Développement de la conscience du risque et de la culture de sécurité face aux impacts négatifs des incendies de végétation à travers l'IEC en faveur des acteurs cibles ;

3.

Appui à l'organisation et au renforcement des capacités des comités locaux de gestion des feux de végétation ;

4.

Identification et sécurisation au niveau de chaque préfecture des sites de valeur à protéger contre les feux de brousse par la confection des layons pare feu et coupe-feu ;

5.

Vulgarisation des pratiques de brûlage dirigé, de feu précoce préventif et des feux utilitaires ;

6.

Création et équipement des brigades forestières et communautaires de lutte contre les feux de brousse dans les cinq régions ;

7.

Appui à la recherche et à la connaissance du risque à travers la mise en place des parcelles d'expérimentation dans les cinq zones écologiques du Togo.

Ainsi les objectifs du présent projet cadrent bien avec la politique nationale en matière de développement de bois tropicaux.

Ce projet cadre également avec la politique nationale pour l’équité et l’égalité de genre du Togo dont la vision est de faire du Togo un pays émergent, sans discrimination, où les hommes et les femmes auront les mêmes chances de participer à son développement et de jouir les bénéfices de sa croissance.

L’OIBT a aussi financé plusieurs projets au Togo. Certains de ces projets peuvent nous inspirer pour la mise en œuvre du présent projet. Il s’agit du :

- PD 217/03 Rev.2 (F) « Mise en place d’un cadre de coopération entre ODEF et les populations riveraines pour la gestion participative et durable du complexe forestier Eto-Lilicopé »

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5

Ce projet nous a appris les leçons suivantes :

- la connaissance du milieu du projet et de ses habitants a été améliorée ;

- un climat de confiance est né entre l’ODEF et les populations riveraines ; ceci facilite l’instauration du cadre de coopération pour la gestion concertée des forêts classées d’Eto et de Lili ;

Les leçons prévisibles que l’on peut escompter de ces résultats sont :

- les populations locales vivant à proximité des forêts sont prêtes à collaborer à conditions que l’administration forestière les considère comme des partenaires ;

- la communication directe avec les populations permet de réduire des malentendus ou des incompréhensions ;

- le renforcement des capacités des populations par des formations aux outils de gestion participative est un préalable à leur implication dans les activités de développement.

PD 197/03 Rev.2 (F) « Appui à la mise en œuvre d’un schéma directeur de développement forestier durable dans la zone éco-floristique IV du Togo »

Outre les résultats, les leçons tirées de ce projet sont :

- une bonne stratégie de communication contribue grandement à la réussite d’un projet impliquant plusieurs parties prenantes ;

- les études forestières sont très importantes dans l’atténuation des impacts environnementaux ; - la question foncière est la clé de voûte dans le développement de tout reboisement ;

- l’organisation des populations, foncièrement individualistes, en groupements organisés est un exercice de longue haleine.

PD 30/96 rev. 3 (F) de « Plantation de 2500 ha de bois d’œuvre dans la forêt classée de Haho Baloé » :

A l’issue de ce projet, les leçons tirées sont :

- Pendant le projet, trois groupements villageois de pépiniéristes ont été créés. Il s’agit de «l’Association des groupements pour la production des plants forestiers». Après le projet, ces groupements vendent leurs productions à des planteurs privés et aux ONGs.

- Les brigades anti-feu organisées par les populations existent encore et sont efficaces.

- Les pistes construites et réhabilitées servent aujourd’hui de moyens de communication entre villages et zones urbaines.

- A partir de l'expérience de gestion participative de la Forêt classée de Haho-Baloé l’administration forestière est désormais consciente que l’implication des populations riveraines dans la gestion des aires protégées est primordiale.

- Il y a eu nécessité de former des pépiniéristes villageois, d’apiculteurs villageois, de pisciculteurs et d’encadrer les populations en gestion durable et participative de la forêt.

PD 9 /99 Rev.2 (F) « Aménagement durable et participatif des ressources forestières de la forêt classée de Missahoé (Kpalime-TOGO) et des collectivités villageoises environnantes en vue d'une production optimale de bois d'œuvre »

L’expérience conduite dans le cadre de ce projet permet de disposer, au plan local, de références en matière d’aménagement participatif en créant un cadre de concertation permanent.

Quelques leçons apprises de ce projet sont :

- la phase préparatoire, d’une durée de 9 mois a été un fondement essentiel pour le projet, un bon résultat à travers une bonne planification ;

- l'approche utilisée a permis de créer un climat de confiance entre l'administration forestière longtemps considérée par les populations locales comme entité répressive et la population considérée comme ennemie

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6

de la forêt. Ceci s’est traduit par une collaboration franche et respectueuse entre les différentes parties prenantes ;

- une haute intensité de communication entre les techniciens et les villageois est une nécessité pour transmettre des idées techniques, sociales et de gestion ;

- les ateliers de formation et d'auto-évaluation ont permis à tous les acteurs de prendre un tant soit peu conscience des responsabilités qui leur incombaient ;

- les équipes de projet pour l’aménagement des forêts doivent comporter des cadres forestiers avec une bonne compétence en matières techniques, sociales et de gestion de projets ;

- l’existence d’un Fonds Forestier constitue et représente un élément structurel pour l’après-projet ;

- la présence, l’attention et le dévouement constants de l’agence forestière afin d’assurer la continuité des activités peuvent être des facteurs déterminants de réussite.

Le projet PD 51/99 Rev.2 (F) « Appui à la mobilisation des initiatives de base pour la promotion de la sylviculture dans le Yoto »,:

Les leçons tirées de ce projet sont :

- l’implication des populations a suscité une mobilisation et une participation effective qui ont été les points forts de la mise en œuvre de ce projet ;

- l’acceptation et l’adhésion aux objectifs du projet par les acteurs à la base ont permis de minimiser les coûts d’investissement et de maximiser les résultats ;

- la cogestion du projet a permis de tester la collaboration dans la gestion durable des forêts au Togo ; le partenariat Etat- ONG-Populations locales est à encourager et vivement recommandée dans le cadre des projets à envergure nationale pour favoriser une mutualisation et une capitalisation des expériences.

 Le projet PD 584/10 Rev.1 (F) « Mise en œuvre du cadre de coopération entre ODEF et les parties prenantes pour une effectivité de gestion participative et durable du complexe forestier Eto-Lili » Les leçons tirées de ce projet sont :

- La mise en place d’un comité chargé de l’application des textes et lois sur la gestion des forêts, du suivi, de l’évaluation et de l’arbitrage entre les parties est importante.

- La mise en place d’un comité de gestion composé des membres issus des différentes parties est une disposition de confiance entre ces parties, mais la question de prise en charge se pose dans le fonctionnement.

- L’invitation des autres acteurs externes lors des ateliers de concertation et de validation pendant lesquels ils peuvent rentrer en contact avec des documents est une forme de diffusion des acquis du projet.

- La gestion participative n’exclut pas les services chargés de la répression conformément aux lois en vigueur, ceux-ci ont parfois un rôle primordial lorsque les acteurs malins veulent abuser du règlement de litige à l’amiable.

- La formation et l’équipement des populations en outils forestiers leur permet de s’impliquer davantage dans la gestion participative.

De plus, dans le cadre de sa coopération avec l’OIBT, le Togo a accueilli un « atelier national de formation sur l’utilisation de nouveau manuel OIBT de formulation des projets » du 5 au 7 mai 2007. Soulignons que le présent projet a été rédigé suivant les directives de la 3ème édition (2009) du manuel et à l’aide du logiciel ITTO pro-tool.

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7 1.3. MILIEU CIBLE

1.3.1. Situation géographique

Situé en bordure méridionale de l’Afrique de l’Ouest, le Togo a une superficie de 56 600 km2. Il s’étire du nord au sud sur 700 km et est situé entre les méridiens 0°20 et 1°50 Est et les parallèles 6° et 11°10 Nord (PNAE 2001). Il est limité à l’Ouest par le Ghana, à l’Est par le Benin au Nord par le Burkina Faso et possède une façade maritime de 50 km sur le Golfe de Guinée. Administrativement, il est subdivisé en cinq régions : Savanes, Kara, Centrale, Plateaux et Maritime. Il compte au total 39 préfectures subdivisées en cantons et en villages.

Sites du projet et critères de choix :

Les actions du projet seront menées dans les zones de massifs forestiers de l’Etat couvrant 15 préfectures du pays notamment sur 22 des sites reboisés les plus sensibles au feu (tableau 1). Ces sites sensibles font actuellement l’objet de reboisement et/ou de protection par l’ODEF. Chaque année, les feux parcourent les plantations étatiques et privées des cinq régions et les superficies brûlées représentent 3 212 ha (soit 27%) dont 7 % entièrement détruites d’après le rapport de l’étude diagnostic de l’OIBT de 2011 (annexe 5). Les régions centrale et plateaux concentrent près de 75 % des superficies brûlées, d’après la même étude. Les régions du nord (Kara et Savanes) sont celles qui concentrent une proportion des reboisements de l’ODEF la plus faible. Ainsi ce projet est-il orienté dans le sens de concentrer les efforts de protection dans les zones abritant le plus de reboisements.

Les critères de sélection de ces sites sont :

- Vulnérabilité au feu : les jeunes plantations de moins de 6 à 10 ans sont plus affectées par les feux ;

- Proximité entre plantations étatiques et privées : les activités de protection seront menées de façon conjointe entre les acteurs planteurs regroupés de manière à minimiser les coûts ;

- Concentration humaine : le risque d’incendie étant plus élevé dans les zones habitées, la protection est prévue dans ces zones afin de faciliter la mobilisation des populations pour appuyer les brigades en cas d’incendies

Au cours de l’actualisation de ce projet, la liste de ces sites a été revue, mais leur effectif n’a pas changé.

Tableau 1 : Sites du projet par préfecture

REGIONS PREFECTURES SITES DU PROJET

MARITIME

YOTO TOGODO SUD

ZIO ETO *

LILI *

VO OUATCHIDOME

PLATEAUX

AGOU WOUTO

HAHO

AMAKPAPE * HAHO-BALOE * NOTSE SUD WAHALA

OGOU ATAKPAME MONTAGNE *

WAWA BATO

AMOU ALAOUSSO

CENTRALE

BLITTA TCHOROGO *

OYOU

SOTOUBOUA MONT FOUKPA

TCHAOUDJO SOKODE

DRK

BASSAR BASSAR *

GUERIN KOUKA NATCHITIKPI

KOZAH LANDA-POZANDA

(12)

8

* Sept (07) Sites sur les 22 possèdent déjà des brigades anti-feu, mais les activités du projet y consistent en des séances de sensibilisations et de formations en activités génératrices de revenus.

1.3.2. Aspects sociaux, culturels, économiques et environnementaux

1.3.2.1. Aspects sociaux

Avec une croissance annuelle moyenne de 2, 84% sur les 30 dernières années, la population Togolaise croît à un rythme relativement rapide (6 191 155 d’habitants RGPH4 de 2010). Les projections pour les 20 prochaines années anticipent un ralentissement modéré de la croissance démographique qui devrait se situer un peu au-dessus de 2%. Cela implique qu’à l’horizon 2031 le Togo pourrait compter environ 10 millions d’habitants, soit plus de 30% qu’aujourd’hui (INSEED, 2015).

Cette population regroupe de nombreux groupes ethnolinguistiques différents dont on peut retenir deux prépondérants. Il s’agit du groupe Agnin-Tchi (Ewé, Ouatchi, Pedah, Ehoué, Ahoulan, etc.) plus de 20% qui occupe la plaine côtière du sud, du groupe Nigérien -Voltaïque (Kabyè, Losso, Moba, Gourma, Cotocoli, Tamberma, Bassar, etc.) de plus de 10% originaire des savanes et des zones montagneuses du nord et du groupe Yoruba (Anas - Akposso - Akékou, Tchokossi, Peul, Nagot, Haoussa etc.) qui se retrouve dans la zone montagneuse du sud-ouest et autre. Plusieurs langues comme l’éwé, le kabyé, le tem, le ben, le ncem, etc sont parlées. Les deux premières sont retenues comme langues nationales au côté de la langue officielle qui est le français.

Le projet interviendra dans les préfectures, elles-mêmes subdivisées en cantons et chaque canton en villages.

L’organisation sociale de base de l’ensemble des villages de la zone est, à des nuances près, semblable.

Chaque village dispose :

- d’un chef de village : autorité traditionnelle ayant la charge de l’administration des populations vivant sous son autorité. Il représente la communauté villageoise auprès des autorités civiles et politiques de l’administration centrale. Il est aussi le garant des us et coutumes de la communauté.

- des notables : Selon les villages, le nombre de notables varie entre 2 et 10. Ils représentent des sous chefs ou chefs de quartiers et assistent le chef du village.

- d’un secrétaire qui assiste le Chef du village dans la tenue des archives, les procès-verbaux etc.

- de doyens d’âge de collectivité : Le nombre de doyens d’âge varie selon que la population soit homogène (issue d’un seul lignage) ou hétérogène (plusieurs lignages). Le doyen d’âge d’une collectivité ou d’un lignage est chargé de la gestion du terroir du lignage. Il est le garant de l’inaliénabilité du patrimoine du lignage en faisant respecter les règles et coutumes liées à la gestion du terroir et du foncier. Il connaît les limites de l’héritage foncier du lignage. Il veille à la distribution équitable du patrimoine entre les ayants droit de la collectivité et l’accès des allogènes aux terres conformément à la tradition. Le doyen d’âge représente aussi le chef religieux gardien des us et Coutumes du lignage. Les doyens d’âge et les notables travaillent de concert avec le chef de village dans le règlement des problèmes entre les membres de la communauté et entre eux et les étrangers qui viennent s’y installer.

- des chefs de famille: Chaque lignage ou collectivité est constitué de plusieurs familles qui se reconnaissent appartenant au même lignage. A la tête de chaque famille, se trouve un responsable. Le chef de famille qui généralement est le doyen d’âge ou le plus influent de la famille. Le chef de famille maintient l’harmonie au sein de sa famille, organise la gestion des biens en rapport avec le « chef de la terre ».

Il est à noter que seule la collectivité détient le droit de propriété des terres. Les individus et les familles disposent du droit d’exploitation.

SIRKA

SAVANES OTI CAILCEDRAT

TAMPIALIM

15 PREFECTURES 22 SITES

(13)

9

En dehors des structures sociales traditionnelles existant dans ces localités, de nouvelles structures d’organisation de développement y sont introduites et viennent compléter l’organisation sociale et culturelle des villages enquêtés. On distingue les Associations Villageoises de Développement et leur Comité (AVD/CVD) :

Dans presque toutes les localités se trouvent une Association Villageoise de Développement et son Comité (AVD/CVD). Le CVD en collaboration avec le chef de village assure la participation communautaire au cours des travaux d’intérêt collectif dans le village (travaux d’entretien et d’assainissement, travail communautaire de réparation d’école, etc.).

1.3.2.2. Aspects culturels,

Au Togo plus qu'ailleurs en Afrique de l'Ouest, le passé est intimement lié au présent. Les coutumes et les traditions sont partout vivaces à côté des religions importées. Les croyances traditionnelles sont très présentes au Togo ; les autres religions sont le christianisme (pratiqué par environ 35 % de la population) et l’islam (20 %).

Des fêtes et des cérémonies ethniques innombrables rythment la vie et donnent lieu à des manifestations vivantes et colorées. La plupart des rites prennent leur origine dans les forêts. Pour ne citer que certaines fêtes du Sud au Nord, on a :

 Agbogbozan : fête annonçant la nouvelle année agricole surtout la consommation de nouvelle ignames comme le peuple bassar au nord. Agbogboza réunit et rassemble entre août et septembre tous les fils Ewé de la diaspora autour de Notsè (préfecture de Haho).

 Ayizan, la fête du haricot. Le peuple éwé de la préfecture de zio commémore Ayiza en mémoire de l’exode de leurs ancêtres qui ont fui entre le XVIè et XVIIè siècles du joug du Roi Agokoli

.

 Kamaka, fête de moisson en pays Tem est célébrée chaque année au cours du mois de Janvier à Bafilo dans la préfecture d’Assoli.

 Les chasses (rituelles, organisées ou occasionnelles) réalisées chaque année en saisons sèches dans les 15 préfectures ;

Il existe d’autres activités culturelles comme la danse du feu du peuple Bassar.

En somme, les chefferies traditionnelles et confréries de chasse sont au centre ou à la tête des randonnées communautaires de chasse, partant du principe d’une chasse sans feux dans des localités sous leurs influences politiques. L’organisation de la chasse communautaire sans feu est renforcée avec l’appui logistique fourni par les participants eux-mêmes. Par exemple à Lomé les organisateurs utilisent des camions pour assurer le déplacement des groupes de chasse à plus d’une trentaine de kilomètres de leur localité de résidence. Plus souvent, on les rencontre parfois en motocyclettes chargées de gibiers. Les gibiers tués sont des rongeurs, des serpents, des oiseaux et quelque fois des antilopes. Ils sont répartis suivant des règles bien établies entre les chasseurs et les autorités traditionnelles compétentes, notamment le Outindan et les chefs chasseurs (Woukpankpli ou Oubandan, chef de terre en pays Komkomba).

Les femmes ont un statut moins valorisant que les hommes. Elles subissent un traitement différencié dans la division du travail ; elles sont dans une grande majorité victime des disparités dans l’éducation et subissent des pratiques discriminatoires (excision, mariage forcé, lévirat, etc), pratiques qui ont une incidence non seulement sur leur santé mais aussi sur leur position dans la famille et dans la société.

1.3.2.3. Aspects économiques

L’économie repose principalement sur une agriculture vivrière (mil, sorgho, maïs, manioc, igname, arachide) et d’exportation (café, cacao, coton) qui représente 43,5% du PIB et occupe 70% de la population. C’est une agriculture traditionnelle utilisant le feu pour la préparation du sol.

Toutefois, les ressources minières (notamment les phosphates) constituent le principal moteur du commerce extérieur du pays.

Grâce à sa position géographique et son port en eau profonde, le Togo fait office d’entrepôt pour les pays voisins. Le trafic d’import-export destiné à d’autres pays (transit et réexportation) apporte une valeur ajoutée estimée à 10% du PIB.

Il y a lieu de signaler le secteur informel qui est non négligeable ainsi que la commercialisation des produits forestiers.

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10

L’économie togolaise est caractérisée par un PIB de 4,4 milliards de dollars US$ en 2016, soit 578,46 US$ par habitant (Banque mondiale, 2016).

La population est majoritairement féminine (51,3%) et jeune ; les moins de 15 ans représentent 42,20% de la population totale, contre 53,4% pour la population de 15 à 64 ans et de 4,40% pour celle de 65 ans et plus.

Au Togo la pauvreté a régressé sur la période allant de 2006 à 2015. L’incidence de la pauvreté est passée de 61,7% en 2006 à 58,7% en 2011 et 55,1% en 2015. L’analyse selon le milieu permet de constater que sur les trois années, la pauvreté est plus marquée dans le milieu rural que dans les autres milieux. On note ainsi qu’en 2015, l’incidence de la pauvreté est de 68,7% dans le milieu rural alors qu’il est 37,9% dans les autres milieux urbains et 34,8% à Lomé. La contribution à la pauvreté est également plus élevée dans le milieu rural que dans les autres milieux aussi bien en 2006, en 2011 qu’en 2015. Cela est dû au fait que le milieu rural rassemble la plus grande partie de la population mais également un plus grand nombre de pauvres (INSEED, 2016).

Le faible revenu des ménages, ne permettant pas d’avoir accès aux produits pharmaceutiques, la plupart des populations rurales font recours à la pharmacopée traditionnelle avec l’usage des plantes médicinales.

L’examen minutieux des divers secteurs d’activité met en exergue le fait que les femmes et les hommes sont différemment positionnés sur le marché de l’emploi. En effet, les secteurs d’emploi les mieux rémunérés accueillent plus d’hommes que de femmes.

La carbonisation à ciel ouvert est également source de revenus importante pour les populations des zones sites. Ces populations vivent également de la récolte de miel à base du feu.

1.3.2.4. Aspects environnementaux

Sur le plan bioclimatique, le Togo présente une situation climatique contrastée, des sols diversifiés et des zones écologiques distinctes. Il jouit d’un climat intertropical qui varie sensiblement des régions méridionales (avec quatre saisons) aux régions septentrionales (deux saisons). La pluviométrie moyenne obtenue les 20 dernières années est de 1100 mm par an mais sa répartition spatiale est très inégale à l’échelle nationale. On distingue ainsi deux régimes pluviométriques distincts :

 le régime tropical soudanien au nord avec une saison pluvieuse qui va de mai à octobre et une saison sèche de novembre à avril. Dans cette zone la pluviométrie annuelle varie de 900 à 1100 mm et la période de croissance des végétaux est inférieure à 175 jours ;

 le régime tropical guinéen au sud caractérisé par deux saisons sèches et deux saisons pluvieuses de durées inégales. La pluviométrie annuelle varie de 1000 à 1600 mm.

Au plan hydrographique, le Togo est subdivisé en trois grands bassins : le bassin de l’Oti et ses affluents (47,7% du territoire), le bassin du Mono (37,7%) et le bassin côtier du lac Togo (14,6%). Les eaux superficielles sont abondantes et représentent 8 à 12 milliards de m3 d'eau en moyenne par an et la presque totalité des ressources en eau du pays provient des pluies dont les eaux sont drainées en surface par quatre principaux cours d’eau (Oti, Mono, Haho et Zio). Les eaux souterraines sont estimées à plus de 9 milliards de m3 par an pour une consommation annuelle estimée à 3,4 milliards de m3.

Sur le plan pédologique, le Togo compte cinq grands types de sols (Lévêque, 1981) regroupés en deux catégories :

les sols à faible potentiel agricole qui regroupent les sols ferrugineux tropicaux, les sols peu évolués, et les sols hydromorphes à gley très argileux ;

les sols à fort potentiel agricole sur lesquels de bons rendements peuvent être obtenus : les sols ferralitiques.

La température moyenne est généralement élevée, jusqu’à 28°C dans les zones septentrionales, 27°C dans la zone côtière, entre 24 et 26°C dans les autres localités. L’humidité relative moyenne est élevée dans les zones méridionales (73 à 90%) mais faible dans les régions septentrionales (53 à 67%). La vitesse moyenne du vent est de 1,93 m/s et la durée moyenne de l’insolation est de 6,62 heures par jour. L’évapotranspiration moyenne est de 1540 mm/an.

A ce contexte climatique, hydrographique et pédologique contrasté correspond des écosystèmes distincts caractérisés par diverses formations végétales qui sont principalement les savanes sèches, les forêts denses semi-décidues, les forêts denses sèches de plaine, les forêts denses de montagne, les mangroves en zone

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littorale. Ces dernières se répartissent en cinq zones écologiques du Nord au Sud (Ern, 1979) et correspondent à quelques différences près aux Régions de la subdivision administrative du Togo :

Zone I ou zone de la plaine du nord. Cette zone s’étend de la pénéplaine de Dapaong à la limite sud du Bassin de la Volta suivant approximativement l’axe Bendjeli-Kpessidè et concerne toute la Région des savanes et la partie nord de la Région de la Kara. Les savanes soudanaises dominent cette zone avec par endroits des forêts sèches à Anogeissus, et des forêts galeries. Par ailleurs, plusieurs domaines agro- forestiers peuvent être rencontrés sous forme de parc à Parkia biglobosa, Adansonia digitata ou Vitellaria paradoxa ;

Zone II ou zone des montagnes du nord. Cette zone est le domaine essentiel de la forêt dense sèche à Anogeissus leiocarpus ou Monotes kesrtingii et Uapaca togoensis. On y rencontre également des forêts claires à Isoberlinia doka et Isoberlinia tomentosa. Cette zone s’étend de la latitude de Sokodé à celle de Défalé-Kanté, donc comprend le centre et le sud de la Région de la Kara et le nord de la Région centrale ;

Zone III ou zone des plaines du centre. Elle comprend les Régions centrale et plateaux exceptées leur côté ouest. La végétation dominante de cette zone est constituée par de vastes étendues de forêts sèches à Anogeissus leiocarpus et une savane guinéenne ayant une flore relativement variée, dominée par des Combretaceae. On y rencontre le long des principaux cours d’eau, des galeries forestières ;

Zone IV ou zone méridionale des monts Togo. C’est le domaine actuel des forêts semi-décidues qui s’étend à l’ouest des Régions centrale et Plateaux. Le climat qui règne sur cette zone est un climat guinéen de montagne. Les principales essences rencontrées sont : Khaya grandifoliola, Antiaris africana, Milicia excelsa, Terminalia superba, Parinari glabra, Erythrophleum suaveolens. On y rencontre dans les savanes qui entrecoupent ces forêts des essences comme : Lophira lanceolata Terminalia glaucescens, Pterocarpus erinaceus, Hymenocardia acida, Vitex doniana etc. ;

Zone V, zone côtière du sud. Cette zone, confondue à la Région maritime, est caractérisée par des formations végétales très dégradées. Toutefois, il y existe quelques mosaïques d’îlots forestiers disparates et des galeries forestières. On y retrouve également des prairies halophiles ou marécageuses et des mangroves.

Ces formations ci-dessus décrites sont regroupées au sein de certaines aires protégées et forêts classées. A l’intérieur de ces 5 zones écologiques, les écosystèmes forestiers subsistent sur l’ensemble des zones décrites sous quatre formes (OIBT, 2008) :

les forêts galeries le long des cours d’eaux ; elles sont relativement peu altérées par rapport aux autres écosystèmes forestiers ;

les forêts reliques, fétiches et/ou sacrées présentes sur une bonne partie du territoire. Dans les jachères longues, ces forêts constituent des espoirs pour la reconstitution spontanée des essences. Il est intéressant à cet effet de conserver ces écosystèmes pour la sauvegarde des semenciers et les oiseaux frugivores que ceux-ci abritent ;

les arbres isolés conservés lors des défrichements par les paysans compte tenu de leurs usages multiples (alimentaires, médicinaux, etc.). On y distingue Adansonia digitata, Ceiba pentadra, Blighia sapida, Borassus aethiopium, Parkia biglobosa, ou Vitellaria paradoxa, etc ;

les reliques forestières situées sur les sols superficiels ou colluviaux qui sont des forêts de pieds de colline sur les sols relativement superficiels impropres aux activités agricoles.

L’inventaire forestier national de (IFN) 2015-2016 a révélé que le taux de couverture forestière national est de 24,24% du territoire soit 13 720 km2.

L’élaboration de la stratégie nationale de gestion des feux de végétation (2010) et l’étude diagnostic OIBT (2011) ont ressorti chacune les problèmes environnementaux et sociaux liés à la gestion des feux au Togo (annexe 4 et 5).

L’intensité des incendies varie d’une région à l’autre en fonction de la physionomie de la végétation. En effet, d’après la stratégie nationale de gestion des feux de végétation de 2010, en moyenne plus de 50% du territoire (30 000 km²) est annuellement parcouru par les feux. Les régions ayant les densités spatiales les plus fortes sont respectivement la Kara, les Plateaux et la Centrale ; 3 hotspots à retenir sont le complexe Oti- Kéran-Mandouri, la région de la Kara et la région centrale. A l'échelle des Préfectures, Kéran, Doufelgou, Oti, Dankpen, Bassar, Kpendjal, Est Mono, Tchaoudjo, Sotouboua, Blitta et Ogou sont les plus touchées.

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12

La mise en œuvre de certaines activités de ce projet engendrera d’éventuels impacts environnementaux.

Il s’agit notamment de la promotion de l’élevage du petit gibier, de l’apiculture, de l’agriculture durable et surtout de la construction des retenues d’eau.

La construction des retenues d’eau apportera de perturbation des écosystèmes locaux notamment l’érosion des sols et de la biodiversité, et permettra non seulement de garantir la disponibilité de l’eau dans le système de lutte contre les feux de végétation mais également constituera des points de breuvage aussi bien pour la faune sauvage que pour la population riveraine.

Le choix des emplacements de ces sites sera étudié de manière à minimiser les impacts négatifs et des séances de sensibilisation seront multipliées sur l’utilisation durable de ces retenues d’eau.

1.4. SITUATION A L’ACHEVEMENT DU PROJET

A l’achèvement du projet, les jeunes et adultes des villages environnants des zones sensibles auront été sensibilisés sur les conséquences néfastes des feux de brousse. De ce fait, ces populations des forêts classées ne connaîtront plus des accidents de feu avec dommages physiques et matériels comme c’est le cas aujourd’hui. Les plantations étatiques gérées par l’ODEF seront mieux protégées non seulement par les populations elles-mêmes, mais aussi par les brigades formées au cours du projet.

L’on assistera alors à la réduction de la superficie des plantations annuellement brûlée et l’accroissement remarquable des surfaces boisées. Tout ceci entrainera l’augmentation de la marge bénéficiaire des activités de reboisement aussi bien chez l’ODEF que chez les planteurs privés. Les brigades de lutte étant constituées des populations des localités riveraines, le projet aurait contribué à l’emploi des jeunes et par là, à la réduction de la pauvreté. Cette pauvreté sera d’autant plus réduite, que lorsque les populations auront acquis la maîtrise de l’élevage du petit gibier et de l’apiculture comme activités génératrices de revenus. La chasse, cause d’incendies, ne devra plus être la principale source de viande de brousse avec le développement de cet élevage.

L’agriculture sera également améliorée en termes de techniques et les agriculteurs de ces zones pourront adopter des nouvelles techniques culturales et les semences améliorées en abandonnant progressivement le brûlis, également source d’incendie aujourd’hui. Tous ces efforts aideront le pays à avancer vers les objectifs de gestion durable de l’OIBT.

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13

DEUXIEME PARTIE : ARGUMENTAIRE ET OBJECTIFS DU PROJET

2.1. ARGUMENTAIRE

2.1.1. Cadre institutionnel et aspects organisationnels

Le Projet sera exécuté dans les zones forestières et de plantations les plus vulnérables aux feux faisant l’objet d’intervention de l’ODEF; dans le but de protéger intégralement 10 000 ha de forêts et plantations.

L’ODEF, établissement public à caractère industriel et commercial, créé par décret n° 71-204 du 13 Novembre 1971 et doté de la personnalité civile et de l’autonomie administrative et financière, sera la structure d’accueil du Projet. L’ODEF est placé sous la tutelle du Ministère de l’Environnement et des Ressources Forestières. Il sera créé au sein de l’Office une structure d’exécution du projet qui sera basée à Lomé (la capitale). Son action sera concentrée dans les zones les plus vulnérables à travers ses directions régionales qui seront de ce fait, des points focaux pour l’exécution de toutes les activités destinées aux forêts classées telles que la collecte des informations sur l’évolution et le suivi des feux, les travaux des brigades anti-feu, l’échantillonnage des membres des groupements issus des populations à former, le choix des parcelles à protéger intégralement, etc.

L’ODEF sera appuyé dans la coordination du projet par les autres institutions publiques et non gouvernementales intervenant dans les domaines ayant un impact sur les incendies. A cet effet, un comité d’appui du projet sera créé et comprendra des membres issus des autres directions techniques des ministères chargés des forêts, de l’agriculture, de la sécurité, de l’action sociale, de l’aménagement du territoire, de la justice etc.

Au niveau national la Direction des Ressources Forestières (DRF) est la structure en charge de la gestion des feux de forêts. Elle a pour rôle entre autre la définition du calendrier de mise à feux précoces pour la sauvegarde des ressources naturelles suivant les régions. L’Agence Nationale de Gestion de l’Environnement (ANGE) a en charge le suivi des feux de végétations. Par ailleurs le service des sapeurs-pompiers (ministère de la sécurité) assure la lutte contre les incendies dans les agglomérations. Les ministères en charge de l’action sociale et de l’aménagement du territoire gèrent la base de données sur les incendies et apportent assistance en vivres et non vivres aux victimes d’incendies. Le ministère en charge de l’agriculture évalue les dégâts occasionnés par les incendies dans les champs de cultures. Les ministères chargés respectivement de la défense (gendarmerie) et de la justice sont chargés de diligenter les enquêtes relatives aux incendies et de punir les contrevenants conformément aux lois et règlements en vigueur.

Toutes ces directions ont pour rôle l’apport de facilitation des démarches administratives, le suivi et l’évaluation de la mise en œuvre des activités du projet et ce, respectivement dans le domaine pour chacun en ce qui le concerne. En effet, la direction de l’agriculture et de l’élevage aura un rôle important à jouer dans le processus de formation des populations et la mise en application dans le domaine de l’élevage et en méthodes d’agriculture durable. Une intégration sera effectuée avec les programmes agricoles en vigueur tel que le Programme National d’Investissement Agricole et de Sécurité Alimentaire (PNIASAN).

2.1.2. Analyse des parties prenantes

Les couches socio-politiques visées par ce projet sont :

 Les agriculteurs utilisent le feu pour défricher leurs champs et faire pousser précocement les graminées pour le bétail. Ce feu le plus souvent mal contrôlé provoque des incendies de forêts avec comme conséquences la destruction des cultures, la perte de vies humaines et animales, les habitats

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et autres biens. Dans le sud du Togo, les agriculteurs sont majoritairement des femmes qui malheureusement ne sont pas propriétaires terriens ;

 Les éleveurs transhumants sont des acteurs qui ont toujours recours au feu pour le renouvellement de leurs pâturages. Ces feux causent toujours de dommages aux forêts et aux zones agricoles et est le plus souvent sources de conflits entre éleveurs et agriculteurs ;

 Les producteurs du charbon de bois : Le feu issu des meules de carbonisation du charbon de bois est parfois à l’origine des incendies de végétation qui entraînent de lourdes perte pour les responsables et les populations environnantes. Les producteurs de charbon de bois sont en majorité des femmes ;

 Les chasseurs : Afin de faciliter la chasse des animaux sauvages pendant la saison sèche, les chasseurs occasionnels n’hésitent souvent pas à mettre le feu à la végétation. Le feu étant mal maîtrisé, se propage et entraîne de graves conséquences pour eux-mêmes et les reste de la population riveraine ;

 Les exploitants de miel : acteurs qui interviennent dans la forêt pour récolter le miel par le feu de façon artisanale engendrant parfois des incendies involontaires ;

 Les planteurs industriels qui accompagnent l’Etat dans sa politique d’extension, de protection des forêts et de gestion durable des forêts, ont des moyens techniques et financiers très limités ;

 Les jeunes scolaires : Avec des moyens très limités, les établissements scolaires contribuent aux côtés de l’Etat pour accroître et protéger les superficies reboisées au niveau national

 Les agriculteurs planteurs : acteurs qui participent dans les activités de brigade de lutte contre les feux ;

 L’Etat togolais et l’Administration Forestière garante du patrimoine forestier qui ne possède à ce jour aucun moyen de prévention et de lutte contre l’incendie de plus de la moitié des ressources végétales du pays chaque année, freinant ainsi tout effort de reboisement et qui disposera d’un nouveau dispositif de protection des forêts contre les feux et par conséquent, débarrassé des contestations et dommages qui confèrent un caractère plus ou moins aléatoire à la durabilité des investissements dans les forêts classées au Togo ;

 Les ONGs et associations (y compris les groupements de femmes) dont l’impact des activités ne peut réussir que dans une atmosphère pacifique, et qui souhaiteraient réduire les problèmes d’incendies et de dégâts enregistrés tous les ans sur presque tout le territoire du pays. Elles accompagnent l’Etat dans les activités de sensibilisation ;

 Le Ministère chargé de l’agriculture est responsable de l’élaboration et la mise en œuvre des programmes et projets de développement agricoles. De ce fait, c’est un acteur privilégié dans la conduite des sensibilisations et formation pour l’adoption des pratiques agricoles durables ;

 L’OIBT qui voudrait bien conduire le Togo à l’atteinte des objectifs de gestion durable des forêts.

La stratégie nationale de gestion des feux a été conduite après le diagnostic auprès des trois premiers principaux acteurs. Les problèmes ont été ressortis et les solutions proposées. Ce document qui a été approuvé (voir annexe 4) par les mêmes acteurs élargis à d’autres, témoigne de leur niveau de consensus.

L’étude financée par l’OIBT ne s’est pas seulement contentée de mettre en place le projet, a également permis de contacter tous les partenaires y compris les ONG. Ce contact a permis la confirmation de la prise en compte de leurs préoccupations.

Tous ces acteurs ont pris part au processus d’élaboration de la stratégie nationale de gestion des feux de végétation et de la mission de l’OIBT visant à identifier ce projet de mise en œuvre des actions prioritaires de la stratégie nationale de 2010.

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15 Tableau 1 : Tableau d’analyse des acteurs

Groupe

d’acteurs Caractéristiques Problèmes,

besoins, intérêts Potentialités Participation au projet Acteurs primordiaux

Les agriculteurs

Majoritaires, utilisateurs de feux dans leurs activités, faible revenu

besoins en terres agricoles et de pâtures, moyens techniques et financiers limités,

Connaissance des causes et origines d’incendies, source de main d’œuvre dans la lutte contre les feux

Implication directe dans l’exécution du projet et

bénéficiaires directes des actions du projet

Eleveurs et transhumants

Eleveurs de gros bétails, nomades, fournisseurs de produits carnés, pyromanes

Pâturages, fourrages frais

Connaissances des zones de fourrages

Implication dans les activités de

sensibilisation et de formation en gestion des feux

Les

producteurs du charbon de bois

Faible revenu, utilisateurs de feux surtout en saison sèche

Techniques de carbonisation rudimentaires, risques élevés d’incendie dus à la négligence dans leur travail,

Connaissance des causes et origines d’incendies, source de main d’œuvre dans la lutte contre les feux

Implication directe dans l’exécution du projet et

bénéficiaires directes des actions

formation et de sensibilisation

Les chasseurs

Faible revenu, passionné de la chasse, chasse culturelle

besoins en produits carnés, Incendies de forêts dus à l’utilisation du feu,

Personnes cibles à former en élevage du petit gibier

source de main d’œuvre dans les activités de lutte contre les feux

Implication dans la mise en œuvre du projet et

bénéficiaires directes des actions

formation en élevage du petit gibier et de sensibilisation

Exploitants de miel

Faible revenu, activités nocturnes en forêts

Ignorant des nouvelles techniques de récolte de miel, risque élevé d’incendie

Personnes cibles à former en apiculture

bénéficiaires directes des actions de sensibilisation et de formation en apiculture

Les agriculteurs planteurs

Peu nombreux, Faible revenu,

Maîtrisent peu les techniques sylvicoles,

acteurs à intégrer dans les activités de brigade de lutte contre les feux

Bénéficiaires des actions de formation et de protection des plantations

Les jeunes scolaires

Nombreux dans le monde rural, Activités pédagogiques, relève de demain en matière sylvicole

Connaissance théorique sur la gestion des feux,

Personnes cibles pour la sensibilisation, main- d’œuvre occasionnel pour le reboisement scolaire

Bénéficiaires directes des actions de sensibilisation

Les planteurs privés

Accompagnent l’Etat dans sa politique

d’extension de la superficie des

Moyens techniques et financiers très limités pour la gestion durable de

propriétaires fonciers et

investisseurs dans le secteur forestier, appui technique et financier

Bénéficiaires des actions de

sensibilisation et de formation

Références

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