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L'indice céphalique chez 837 Tsiganes (hommes) de la péninsule des Balkans: influence de la taille sur l'indice céphalique
PITTARD, Eugène
Abstract
L'indice céphalique moyen de 837 Tsiganes (hommes) de la péninsule des Balkans est 78,25.
Il indique la sous-dolichocéphalie. Mais celle-ci n'est pas l'image réelle de la forme céphalique des Tsiganes. Ceux-ci sont en grande majorité hyperdolichocéphales et dolichocéphales vrais; l'élévation à 78,25 du chiffre de l'indice moyen est due à la présence d'une certaine quantité de brachycéphales. Dans l'ensemble de la série ci-dessus, les crânes dolichocéphales (hyperdolichocéphales, dolichocéphales et sous-dolichocéphales) sont représentés dans la proportion de 71,19%. La proportion des crânes brachycéphales (hyperbrachycéphales, brachycéphales et sous-brachycéphales) n'est que de 11,94%. Selon les qualificatifs nationalistes qu'ils possèdent, les Tsiganes de la péninsule des Balkans présentent des proportions différentes des diverses formes céphaliques. Ainsi, les Tsiganes roumains ont 68% de dolichocéphales et 15% de brachycéphales; les Tsiganes turcs, près de 74% de dolichocéphales et 9% de brachycéphales; les Tsiganes bulgares plus de 78% de dolichocéphales et 6% environ de [...]
PITTARD, Eugène. L'indice céphalique chez 837 Tsiganes (hommes) de la péninsule des Balkans: influence de la taille sur l'indice céphalique. L'anthropologie , 1904, vol. 15, p.
333-349
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1 / 1
TII{DIII CIPIIAITOI]I IIIIX 837 TSIfrANIS
(IIO]TIITIIS)DE LA
PÉNINSULE DES BALKANSINNI,IJANCN DA
IÀ
TAII,M $UR I,TNDICE CfiPHITIOI]fiLE
D'
EUGËNE PITTARD (1)Nous avons déjà publié quelques notes préliminaires relatives aux Tsiganes (2) que nous avons étuiliés dans la Péninsule cles Bal- kans
,
notamment dansla
Roumanie.Nous
avons mentionné,chaque fois, nos observations concernant I'indice céphalique. Mais,
jusqu'à
cejour,
nous n'avionspu
mettre en mouvement que de petites séries rassemblées principalementdans notre
campagne icientifique de 490{. .Depuis cette époque, deux nouveaux séjours prolong6s dansla
Dobrodja nousont
permis d'augmenter consi- dérablement not're matériel.Nous posséclons, actuellement, dans nos registres, les indications anthropométriques ile plus tte {.300 individus. On se rend compte
q.,'or"
série aussi importante ne peut pas être mise en tnuvre fa- cilement.I)e
ces{.300
individus environ, nous avons extrait les hommes (837). Les femmes-
environ 500-
vienclront ensuite.La présence d'un aussi grand nombre de femmss assurera une va- leur particulière à notre
travail
d'ensemble.Les explications qui vont suivro, rolatives
à
I'indice céphalique, (l) Après avoir publié daos I"Antlnopolttgie Ïlrle série d'articles de M. Pittard srrr te. i.igaoes"oo*uio., tulcomans, tatars et bulgares, nous avons accepté volontiers
ce nouveau travail de I'auteur. II forme le complément et la synthèse des ol:servations partieltes déjô parues dans nos colonnes et permettra à nos lecteurs de se faire une idéu du. variations que présente, au point de vue de la taille et de I'indice céphalique' I'ensemble des populations tsiganes de la péninsule des Balkans. (R. Y.)
(21 Eugène Prtrenn. Contribution ù l'étude anthropologi'que des Tsigunes roumains,
\L'Anthropotogie, Paris,1902). - Contrùution ù l'étude anthropologique cles Tsiganes turconans (L'Anthropologie, 1902), -Contribution ù L'étude anthropologique des Tsi'- ganes : I. Tsiganes tatars; Il, Tsiganes bulgares (I"Anthropologie, Paris, {904)' - Voir
âussi : Bull. Soc. des sciences natùrelles, Bucarest, 1903 et [90t.
L'ÀNrsnopotoorE. - r. rv. - 1904.
PAR
334
D" EUGÈNE PITTARD.n'auront d.onc qu'une yaleur préliminaire.
II y
manquera princi- palernent les;comparaisons sexuelles. Oellesci
ne seront pas tlé- pourvues d'intérêt, si nous en jugeons par une petite esquisse que nousen
avons faite, pourl'exposition
scientifiquede
Bucarest;en {903.
On sait que, dans la Péninsule des Balhans, les Tsiganes accolent à
leur
qualificatif ethnique des noms divers : Tsiganes turcs, Tsi- ganes roul]tains, Tsiganes bulgares,etc.
Ces expressions ne sontpas
cornplètementà
délaisser. C'est parcequ'ils ont
séiourné-
eux ou leurs ancêtres-
dans la Turquie,la
Roumanie, laBul-
garie,etc,, qu'ils
ajoutent cette clénornination du pays habité ou travcrsé, dont ils parlent la langue. Souvent, ils en portent aussi le costume.Ils ont
même acceptéla
religion des contrées dans les- quellesils
ont vécu. C'est ainsi que les Tsiganes turcs sont maho- métans et que les Tsiganes roumains sont chrétiens.Nous avons dit dernièrement (L'Anthropoloqie, {904) clue ces
in-
dications pouvaient avoir, a Ttriori, cluelque valeur pour indiquer la pureté de la < race )). Les Tsiganes turcs, par exemple, parle
seul fait qu'ils sont mahométans, permettent de supposer qu'il est entré chez eux moins de sang étranger clue chez les Tsiganes roumains.Au
surplus,ils
n'habitent pas les anciennes principautés danu- biennes.Au
contraire, les Tsiganes roumains sont depuis de nom- breuses générations en Moldavie et en Valachie.Ils y
ont été es- claves pendant des sièoles. Une partie cl'entro eux-
pas encoretrès
considérable- onf
certainementreçu du
sang roumain;I'examen cle leur forme cranienne suffirait à le clémontrer.
Dans I'étude qui
va
suivre, nous grouperons d'aborcl tous les Tsiganes examinés sans clistinction, sans spécification nationaliste.Ensuite,
nousles
sépareronsen
Tsiganes roumains, Tsiganes turcs,etc.
(.le seraun
procéclé pour montrer si tel groupe cl'entre eux présente plus d'homogénéité que les autres.,
Los chiffres ouc I'on possède actuellement, incliquant la valeur del'indice
cépha.lirpe chczlcs
Tsiganes, sont peu
nomhrerrx.Quelques-uns d'entre
eux
concernent des Tsiganes d'Asie. Dans Cranià ethnica,.MM. de Quatrefages et Hamy donnent commein-
clice céphalique moyon dcs crâncstsigancs '17,9q (79,90surlc vi-
L'INDICE CÉPITALIQUE'CIIEZ SS? TSIGÀNES DES
BALKANS.
335vant)
(4).
M. Deniker, dansles
tableauxqui
aocompagnent son volume Races et peuples d,ela
terre (2), clonnele
chiffreile
79,9;pour 35 Tsiganes cle Hongrie, et celui tle 75,2 (vivant)
poull5
Tsi- ganes de Lycie.C'est
en
{872 que le premier travail somatologique sur les Tsi- ganes a paru. J. Kopernicki (3) avait rassemblé 20 crânes provenant do I'hôpital Coltza à Bucorost, sur lesquels 15 avaient appartenu à des hommes. L'indice céphalique classait ces {5 inclividus dela ma- nière suivante: 2 dolichocéphales, 4 sous-clolichocéphales, 7 ortho- céphales,2 sous-brachycéphales. Les cliarnètresA. P.
et T. moyens étant respectivement del77 mm. et tle 137 mm.',I'indice céphalique moyen était de 77,7.En I 87&, Ilovelacque (A) publia les résultats de ses étucles sur sept crànes tsiganes. Llette série était formée de 2 pièces envoyées à la Société d'Anthropologie de
Paris par
Kopernichi, et de 5 autres pièces envoyées à la môme Société par Ie prince G. G. Cantacuzène.Les indices obtenus par Hovelacque s'échelonnent de
la
manière suivante :72,L7; 73,63;16,4;
78;80,2t; Bl,lll;82.
Plus cle clix ansaprès, Weisbach (5), mesura 52 Tsiganes
qui
étaient soldats aux régiments hongrois. Sur ces 52 hommes, 39 provenaient de la Hon- grie et ,13 cles Siebenbùrgen. C'étaient des hommes de 20 à 25 ans.L'indice céphalique moyen obtenu
atteint
79,7; les chiffres incli- viduels s'échelonnent de 70,7 à 86,6. -Sur les 52 intlividus,il y
avait {,L dolichocéphales (jusqu'à 77),soit
21,4,50f0,
2B mésocéphales (d,e 77,t1, à 8'1,9), soit 53,84 0/0 et 13 brachycéphales (dès I'indice 82), soit 25 0/0.Voici la
classilication des52
hommes en regarcl deschiffres de l'inclice céphalique.(tlécimales écartées) :
Indices Hommes Inilices llommes
{[) Quernnneors et Hlmv. Crania ethnica. Paris, {882.
-
Il s'agit de 8 crânes tsiganqs appartenant à la Société d'Anthropologie de Paris et au Muséum.(2) Dnnrrnn, Ra,ces et pettples d,e la Teme, Paris, 1900.
(3) J. I(oennnrcrr, [Jeber die conformation des Schiidels bei den Zi,geunern (Arch.
fiir Anthrop, f872)'
-
\oi..l: Reuue d'Anthtopologier Paris 1873.(4) HovrrÀcauE, Crd.nes tsiganes. (Reuue d;Anthrop. et Bull. Soc. d"Anthrop. Paris, r874).
(5) Wnrsnrcu. Die Zigeuner (Mitth, Soc, Anthrop. IVien, {889), 70
Itl Ib tt 78 T9 80
,
5 4 8 2 b 8
:
l)6 ù 2 tt
*
82 83 84 85 86
D" EUGÈNE PITTARD.
336 Dr lluulll\D rlr rÀAu
on voit que les indices rl'hypertlolichocéphalie ne sont pas, nom- breux. De 70 les indices sautent à 75.
Précédemment, Moritz
von
Steinberg (4), mesurant 25 Tsiganes (hommes) tles Siebenbtirgen, avait trouvé I'iniliceT9I"i
80,{ aveci,t,B
"o*rnu
minimum"[
82,7 comme maximum. L'inclice cépha- lique moyen est déjà plus élevé que ceux que nous venons d'indi- qou".t"lt.être s'agit-il de
Tsiganes fixés chez lesquels des mé-l"nge.
avec les autràs Sroupes ethniques-ont pu survenir'È.,
lggl,leD"
Léopà1d Gltioli(2) a publié une étude sur les Tsi- ganes rnahométans (Mohammcdanischen zigeuner) cle_la Bosnie- ï{erzégovine.II
a réuniu'e
première série sous lctitro
doTsiganes noirs ischw arze Zigeuner). Elle comprend 28 hqmmes et { 4 femmes.Une
ùconile
série qualifrée de Tsiganes lilancs (Weisse Zigeuner) se compose de {3 hômmes et cle{[
femmes'IIy
a dans lenombredes adoiescents de {7 à ,19 ans. Nous ne les éIiminons pas. Gltich in- dique queles Tsiganes qu'il qualifie de r, noirs u sontdemi-nomacles.
La majorité des individus étuctiés provient cle Sarajevo,
la
oapitale ilela
bosnie (42sur 66). yoici
les moyennos exprimées pour la taille et I'indice céphaliquet
,n,u"
rnilice céphaliquersisaues"iï'[î""*'#.îj): :::: il:lii i[:i*
Tsigaoes blancs
(hommés) lE'729
82112tià-t-..ili ': 1m,5ll
82'56Les chiffres indiviiluels de ces deux caractères figurent au tableau
qui
accompagne cette publication, nous pouYonsles sérier
dans liordre que nous evons suivi ci-dessus :INDICES TSIGANES NOTRS TSIGÀNES BLANCS Hommes
æ-É
Femmes Hommcs FemmesINDICES TSIGANBS NOTRS
''æ
Hommes FemmesTSIGÀNES BLÀNC$
--
Hommes Femmes
,
l
c)
o
l
L 6 t 6I ù 68 69 70
7l
72
Ï3
lt*
I5
It) II 78 T9
L
L
2
I
,|
q
{ {
4.
q 2 2 ô
80
8t
82 83 84 d[) 86 8?
88 89 90 9r
1 I
1
It
L
1
3 L
t
ri,
{
:
1
I
,l
tl
:
(|)V.Strrtnnno..Program.d'.eaang.GymnasiwninSchiissburg,I-Iermaunstadf'
=
l 875.
(2) Dr Léopold Gtau<, zur physischen Anthropologie d,er zigeuner in Bostzienund dr| Hrrrrgoiina I. d,ie Mohammidunisalw, iligeuner. Wiscet,c1. Mitth' uut lJoirù'ett und, der Hercegoaind. 1897,
Hyperdolichocéphales .
Dolichocéphales . Sous-dolichocéphales . Mésocéphales . Sous-brachycéphales Brachycéphales Hyperbra chycépbales .
L'rNDrCE CÉPHALIQUE CHEZ 837 TSIGÀNES DES
BALKANS.
337Pourcentage selon
t"
"":."":latu:e
:Tsigaqes noirs Tsiganes blancs
-
.æ
Homnrcs Homes Fe mmes
r8,2 oio
47 .010
25
0/0 17,8 0/01,2 olt
3,6 0/0 tso,8 o/0
7,7 DlX 23, t ,0./0
En réunissant les différents fypes des deux formes extrêmes nous ohtenons :
--.Wy9:-
flommes Femmes-Wyry-
Hommes Fentmes Dolichocéphales.
89,80/0
78J0/0
38,t0/0
361 q/0 Brachycéphales.
3,60/0 7 0lA
6t,60/0
5/t'6 0/0 La demi-nomadisation cles Tsiganes.noirs leu'r assur,e -une con- servation plus grande de la pureté de lerlr typc. Les autres ont pu recevoir clu sang dela
population au milieu cle laquelloils
vivent.Or, les Bosniaques sont en grande majorité des individus brachy' céphales.
L'indice
céphalique moyen, calculépar
Weisbach ({) pourle province cle Sarajevo est 84,6. L'irnmixtiondel'élémcnthu- main environnant devait clonc augmenterla
brachycéphalie chez les Tsiganes de Sarajevo.En {902, M.
A.
tle Blasio (2)a publié dans la Reuue de Ttsuchiatrie italienneune
notesur
les Tsiganesile
Naples.II
a .étudié cing crànes.Il les
classe en sphaeroTdes, pentagonoïdes, etc. selon Ia nomenclature de M. Sergi.,Nous ne le suivrons pas clans ces termes' mais nous pouvons releverles
chiffresquiil fournit pour
llinclice céphalique.de cescinq individus :,.68.7I; 77,27;
8{,35;.82,85;91,42. Nous augmentons ces indices, chacun cle deux unités,,pour les rendre comparables à ceux obtenus sur
le
vrvant et .nous obte-nons
selon la ,nomenclature de M.Deniker,.un
hypertlolichocé- phale,un
sous-do lichocéphale, un sous-brachycéphale, -un.braqhy- céphaleet un
hyperbrachycéphale; c'est-à-direune.majorité
de têtes courtes et larges.({) Wrrsne,cu. Die Dosnier (l[itth. Anthrop. Gesell. Wien,,l805), cité par DxNIxen dans I'Indice céphatique en Europe.
(2) E. DE Br.lsro. 6Ji Zi.ngarà ili Napoli, Extrait de la Reuista rnensuale di. Psichia- tria Forense Antropologie Criminale e scienze affini, ani\o -V,
1902.
'r,'aNtsRopor,octE.
-
r. xv.- {904.
' 22Femmes
L3
0/0.35,7 0/0 11,4 0/0
T_ 0/0
t5,4 010
23,t o/() 18,2 0/0
.9,r 0/()
9,1 o/0
9,{
0/036,4 o/0
sir'
Dr DucÈNE PITTARD.Dans leurvoyage en Asie, MM. Pelersen e[ von Luschan ('t) on mesuré quelques ifsiganes ile Lycie. Nous avons éliminé de leur série un enfant de 4 ans, deux adolescents et une femme (qui est sous- brachycéphale); et nous restons enface de [9 individus. Leur indice céphaiique moyen est 78,84.
En
sériant cet indice selon sa valeur oràir*urrtu, nous trouvons (les décimales étant éliminées) :Indices Nombre d'indiridus Indices Nombre d'individus
lI
y a tlonc 5 hyperdolichocéphales;
5 dolichos ; 4 sous-dolichos;l
mésocéphale, et5
sous-brachycépales. Les proportions sont :1k
010 environ tl'un côté et 26 0/0 de I'autre. Les trois quarts rles individus ont un cràne tlolichocéphale,?8 79 80 81.
82 83
n
19 lù 7It ID 76 TI
;
;
t
4
î
,
t 4
Les 837 Tsiganes dont nous allons examiner
l'indice
céphaliqueont été
étudiés presque tous dansla
Dobrodja. Cette région ac- quise par les Roumains en vertu ilu traité de Berlin, en l87B, en ren- fermeun
grand nombre. Les uns sont fixés (Tsiganes turcs), les autres n'habitent guère le pays que temporairement, Ilsy
aruivent principalement au moment des récoltes et du battage des céréales.D'autres enfin
y
sont absolument nomades.Aux grandes séries recueillies dans la Dobrodja, nous avons ajouté certains contingents examinés en Roumanie propremcnt dite,
prin-
oipalement dans le district de Rimnicu-Saraf et dans la vallée cle la Prahova. Quelques 'fsiganes turcset
bulgares proviennent de laBulgarie,
notamment de Bazardjih. Nous reviendrons d'ailleurs*o"-lu.""n"ontre géographique d,e ces Tsiganes lorsque nous sépa-
rerons notre grande série selon les qualificatifs nationalistes de ceux qui Ia composent.
L'indicc
Ic
plus bos quc nous ûvons obtonu cst 67,66 chcz un (l) Eugen PETERsEN anil !'elix von Luscse.rv. Retsen in Lyhien ltlityas und, Iilbyralis, Wien, 1889.L'INDICE CÉPHALTQUE CHEZ 837 TSIGANES DES
BALKÂNS.
339Tsigane
dit turc,
avecles diamètres,A. p.204 etT.
lBB, le plus élevé9{,76
également chezun
Tsiganeturc,
avec res diamètresa'
P. 170 etT.
156. Mais ces deuxchiffres sont desextrêmes. Dans les deux cas onvoit
qu'ils ne sont présentés que parun
seulindi-
fd_r1, Jusqu'à I'indice 70 du côté de la dolichàcéphalie, et
à
partir de l'indice 86 de l'autre côté, on ne trouve que dôs indiviclusogr.-
nés. Le tableau suivant vale
dérnontrer. Nous avons éliminé les décimales:hrdice Nombred'individus Indicss Nombred'individus
?-3 8i.
60 38 r9 20
l3
6 o
II 79
80
8t
82 83 84 85 86 87 88 89 90
9t
4.
o
t
5
t0 t3
35 4L 69 t20 r20 t06 67
68 69 70 11.
12 t4 /5 76 17 78
On
voit
que c'estentre
75,et BI
que se placentle plus
grand nombre. Nous rappelons que le tableau ci-tlessus gro,rp.tois
les Tsiganes sans aulre spécification.-
L'indice moyen de la série entière est ?8,25, incliquantla
sous_clolichocéphalie, mais on sait le peu de valeur qu'une
i*u"
-oy"rrrru, exprimée ainsi brutalement, peut présenter.Nous répartirons les 837 individus ci-dessus selon la nomencla- ture de
M.
Deniher. cet auteura
construit sa carte de I'indice cé- phal]gue en Europe(l)
sur ces bases.Il
a converti pour cela tous les chi{Ires-
et ils sont déjà nombreux-
qu'il a pu recueillir desdivers observateurs des différents pays d'Europe. Nous trouvons commode de nous rallier à cette nomenclature qui permot facilc- rnent, sans de fastidieuses recherches, d'établir des comparaisons entre les groupes humains de notre continent :
Ilyperdolichocé plales Dolichocépholes Sous -dol iohocéphales.
Mésocéohales Sous-biachvcénhales . Brachvcéohâleô, Hyp erbra-ch yc é phales,
Nombre d'individus
l'17 soit le
. 240 r79
t4r
5750
t0
21,'l-4 28'67' 2l,39 16,94 6,81 3r9tr t,l,g
0/0 010 010 0/0 0/0 010 010
- (l) Dnrirrnn. L'ind,ice aëphali,que en Burope, Assooiation franç. pour l,avancr des Ëciencesl Paris, {Bgg.
340 ,:
D" EUGÈNE PITTARD'LesdiversgroupesclolichocéphalesreprésententT{'{90/0dela séf,e
entitr",i"s
g.o.rpes brachycéphales seulement 4a'9& p/0' On voit Ia prédominai"""à.r*irté,"bi" tï"* crànes allongés'
Nooà noorr* repris les chiffres inilivicluels publiés par weisbach concernant 52 Tsiganes soldats aux régiments hongrois' et nous les mettons en compereison avcc les nôl'res :
Nombre d'individus
fi,5
0/023,01 o/0 r 5,4 o/0
25
0/017,3 o/0
5,8 0/o
2
0/0Total.
Les proportions ne sont plus les mêmes' Les formes brachycé- phales représentenl 4g,g1
0i0 (7[,{9 0/0
dansnotre série);
lesI;-;;,
brachycéphnt*is,l'o7o'1ll,oa
d7o dans notre série).Évi- de**ettt, il
iaufvoir
làun
efTet du mélange avec les populations trnn*ylvuines qui sont en maiorité brachycéphales' Les. Tsiganes de cette contrée sont en g,nlrd nombre fixés au sol' La vie nomade-
même la nomadisationtemporaire'-
Ies conserve plus purs'C,"J;;"i arrive
dansla
Dobroilja.Au
surplus les Tsiganes cle Transylvanie, sédentaires, sont devenus chrétiens' cequi est encore une cause de mélange.i"
fou""entage àes dolichocéphales dansnotre
série rappelle b""rr"o'rrp plus cËlui obtenup*'
oott T uschan avec les Tsiganes deLvcio.
Cepend,ant, d'unautie
côté, cette dernière série présenteplu.
d" brachycéphales tlue la nôtre'Les 45 crânes étudiés par Kopernichi
ont
présenté cles carac-tères comparables à ceux ôbt"rrot
p*t
Weisbach sur ses 52 soldats T*ignrr"* En offet, l(opernichia rencorrtré 40 0/0 environ de.formes Jolichocéphales ei ,fl
b7O de formes brachycéphales. ilIaisla
sériede cct autèur est très petite et n'est guère comparable
Nous allons maintenant *op"rËJ les 837 Tsiganes cle notre série selon leurs qualificatifs nationalistes'
Voici
comment ils se répar- tissenl :Tsisanes dits roumains . TsiËanes dits turcs.
'teËanes dits hulgnres . TsiËanes dits tatars leiËanes dits serhes . Tsiijanes dits hr.rlgruis I{vnerdolichocéPhales Dôl'ichocéphales Sous-tiolitihocéPhales Mésocéphales So uo-biachycéPhales' Brachvcéohales . HvpeibrochYcéPhales
T
^28 t3
I
I
n7
294 41
l3
J 83?
individus
L'rNDICE CÉPHALIQUE CHEZ 837 TSIGÀNES DES
BALKANS.
S4t Lestrois
dernibrs groupos sont représentéspar une si
petite quantité tl'individus que nous n'insisterons pas à Ieur égard.Tsiganes dits rôumains:
Nous avons
dit
que Ia majorité d'entre eux ont été rencontrés dans Ia Dobrodja. Les uns vivent dans cette province àl'état
sé- dentaire; maisils sont peu
nqmbreux.On en trouve
quelques villages ou hameaux dans le nord, Ies autres sont demi-nomades.Ce
ùnt
ceuxqui
viennent s'engager commeouvriers pour
les récoltes.IIs
amivent principalementde la valachie. Fnfin
ontrouve
encore assez souvent des groupes absolument nomades, ne s'engageant nullepart
comme travailleurs. CeuxJà parcourent le payslvec leurs chariots, campent unjour ici,
le lendemain ail- Ieurs-et vivent de toutes espèces de petits métiers.À ces Tsiganes
dits
roumains rencontrés dansla
Dobrodja nous avons ajouté une importante série de Tsiganes du mème groupe étudiéssur
place,en
valachie, notamment dansle tlistrict
tle Rimnicu-sarat. ces derniers sont presque tous absolument séden- taires.Ils
habitent tles villages oùr ils forment lapresque totalité dela
population, possèdentdes
champsqu'ils
cultivent-plus
ou-oir.;
quelqueJ-unsfont
du charroi, etc. Les villages d'ans les- quels nousles
avons principalernent étudiés sont slobozia, Fla- minda, Sihlea; et dans laville
même de Rimnicu'Sarat'Voici
le
classement tle ces 477 individus (hommes) selonla
va;leur de leur indice céPhalique :
lndices Nonrbre cl'indiridus lnrlices Nombre d'inclividus 33 qq
t4
16
I
6
I
{
;
82 83 8&
85 86 8?
88 89 90
I
8
l0
,,&
2g 3i.
't2
63 66 4t 45
?0 1t 72 tù 74 75 16
?7 78
ï9
80
Le pourcentage des fo"-u.'dolichocéphales e[ des formes bra- chycéphales
.uti
fuit plus loin en untahlôau général.3!2 DT EUGÈNE PITTARD.
Tsiganes dits turcs
A
part quelques individus rencontrés dans la Bulgarie, Ies Tsi- ganes turcs qui ligurent ici ont été étudiés dans la Dobrodja. Nous avons clit qu'ils constituent dans cette province des groupementsassez nombreux, notamment dans les faubourgs des villes de Cons- tantza (Kustendje), de Mangalia, de Tulcea. On en trouve également dans certains villages (Copadin),
ctc.
Quelques-uns,tout
comme les Tsiganes dits roumains, s'engagent comme travailleurs tempo- raires au mornênt des récoltes.Réparl,il,ion des 294 intlividus (hommes) selon Ia valeur de leur indice céphalique
lniliccs Nrinrbre d'indiviilus ludices Nombre d'indiviilus
Chez les Tsiganes dits roumains, ce sont les indices chiffrés par
761 77 et 78 qui sont plus souvent représentés. Ici, ce sont les
in-
dices 75, 76
et77.
En outre, Ies formes hyperdolichocéphaliques sont plus nombreuses que chez les lsiganes roumains, chu, q.ri la colonne des indices commence au chiffre 70. Du côté de la brachy- céphalie, même remarque. Chezles 'l'siganes turcs, à part I'indicc g{ , absolument exceptionnel (et qui se retrouve chez les Tsiganes rou- mains), les formes brach;,s{pliales s'arrêtent à I'indice85;
elles secontinuent jusqu'à I'indice 87 chez les Tsiganes roumains.
Ces différencos seront, d'ailleurs., rendues plus éviilentes
par
le graphiqueque nous publions plus loin et par le tableau du pourcen- tage que nous allons établir.Tbiganes
dits
bulgares.Cette série, beaucoup plus petite que les deux précédentes, est
;
8t
82 83 84 85 86 87 88 89 90
9l t
q
,t a)
L
ù
l3 t7
36 ttl 35 27 67
68 69 70 7t, 'i,2
?3 74 IC
lll tt 78
?9
29 21.
t5
5 3 ù
:
I
L'INDICE CEPIIALIQUE CHEZ 837 TSIGANES DES
BÀLKANS;
343composée d'indiviclus étudiés &ussi, presque tous, danslaDobrodja où ils viennent s'engager comme manæuvres d'été. Quelques
in-
dividus ont été rencontrés à Bazardjih, dans la Bulgarie. Nous sé- rierons encore ces 47 Tsiganes dits bulgares selon Ia valeur crois- sante de leur indice céphalique :Indices Nombred'individus Indices Nombred'individus
Les variations sont moins étendues que chez les Tsiganes dits roumains.
Il
semble aussi que la dolichocéphalie soit plus accentuée chez les Tsiganes bulgares que dans les dcux groupes précédents.Tsiganes dits tatars,
dits
serbes, dits.hongrois.Nous a,vons incliqué ce qu'étaient les premiers, da.ns les prélimi.
naires cl'une note précédente.
Les
13 Tsiganesdits
tatars répar- tissent leurs indices céphaliques comme suit :70 7ti.
n.)
lù
74 li) 76 TI 78
4 b 2 t t
4,
,
t 6 3 ù b
I
5
*
80 8{
82 83 84 85 86 87
Indice 72 I+
78
tt
lndice individu
I
t
ù
L
78 79 80
3 individus
t- 3-
Les 3 Tsiganes dits serbes possèdent les indices 76, 79 et 82.
Les 3 Tsiganes dits hongois possèdent les indices 73,75 et 85.
Les
{9
Tsiganes de cestrois
groupes renferment donc 4 hyper- dolichocéphales;5
dolichos;5
sous-dolichocéphales;3
mésooé- phales;
,l sous-brachy;
ot un brachycéphale, c'est-à-dire environ 1lk0l0 de formes allongéeset l0 0/0
de crânes courts et larges.Ces proportions sont sensiblement celles que nous avons indiquées pour les
trois
groupes précédents.Les divers tableaux ci-dessus, tout intéressants qu'ils soient, ne peuvent pas s'embrasser d'un coup d'æil. Ils ne nous montrbnt pas
g4&
DT EUGÈNE PIITARD.facilement leur qualités comparatives. C'estr pourquoi nous avons dressé
le
graphique suivant iI
II
t/t
I
lrl a
lil ,l I
/il I
lil
ltl
l!rl il
tl,1 I
I II
t
I I
I
I l..l
\-{ N
,t
\
I^.
,^ t.
66 68. 70 72 7+ 76 78 80 82'8+ 86 88 90 Tz igan cc ro uma i n s --...
Tz i g a n e s t u P c s --.-.-.---.
Tziganes 6ulgarçs...
-
Indioe céphalique des Tsiganes roumains, turas et bulgares.
L'INDICE CIïPHALIQUE CIIEZ 837 TSIGANES DES
BALKANS.
345Yoici, maintenant, Ie pourcentage des diverses formes craniennes basé, comme les précédents, sur
la
classification de M. Deniker':Tsiganes roumains Tsig. turcs Tsig' bulgares Hyperdolichocéphales
Dolichocéphales Sous-d olichocéphales.
Mésocéphales Sous-brachycôphalcs Brachycéphales. . Hyperbrachycéphales
Formes dolichocéphales Formes brachycéphales
il,6 0/0
28,3 ()/0 22t4 010
t6,3 ()/0 7,6,o/0 5,2 0/0
2,5 0/0
68,3 0/o
t5,2 0/0
24,5 0/0 28,23 0/0
2t
o/ot1
0/06iB 0/0
2
0100,3 0/0
3{,9 0/0 27,6 0/0
t9,t 0/0
l5
0/0 env.2,t 0l$
2,t ol0 2,t 010
78,ô0 0/o
6,3 0/o En bloquant les diverses formes clolichocéphales d'un'côté et les cliverses formes brachycéphales de I'autre nous obtenons :
Tsiganes rounrains Tsig. turcs Tsig' bulgares
?3,7 0/o
e
o/oLa prédornin&nce des dolichocéphales est plus grande chez les Tsiganes turcs
et
chez les Tsiganos bulgares (principalement chez ces derniers) que chez les Tsiganes dits roumains. D'un autre côté, ces derniers ont une proportion plusforte
cle brachycéphales' Ccs constatations paraissent bienêtre en rapport
avecce
que nous arrons supposé au début de cette note. EIIes montrent I'existence d.'une interventiondu
sar-rg étranger,plus
considérable chez les Tsiganes roumains que chez les autres, et clue à divers changements dela
condition socialo (christianisme, fixation au sol, etc.) de'ces Tsiganes roumains.Dans
un
groupe humain.relativementpur,
comme celui auquel nous nous adressons, dont on possède une importante série cornme Ia nôtre,il
n'est pas sensintérêt
de rechercher la corrélation qui peut exister entre I'indice céphalique et d'autres caractères enato- miques. Pour Ie moment, nous n'avons guère quela taille
que nous puissions mettre en parallèle avec la valeur de I'indice cépha- Iique.Dans certains groupes humains formés cl'éléments mixtes, comme les Français par exemple, on considère habituellement la brachycé- phalie comme liée à une petite ou à une moyenne taille; et, d'autre pall,, Ia tlolichocéphalie cornrrre I'apalag'e tles homntes à sla[urc éle.
146
D" EUGÈNE PITTARD.vée. M. Manouvrier({)adéjà montré quemêmedans un pa,ys, comme la France, dont la composition humaine est munie de ces étiquettes généralement reconnues,
il
n'en est pas toujours ainsi. En choisis- sant les départements français dans lesquels on remarquela
bra- bhycéphaliela
plus prononcée,il en
a trouvé6 sur {3
dont Ia moyenne de taille est supérieure à la rnoyenne générale de Ia France.Ce
fait
est peu favorable à I'opinion classique. Oependant I'auteur dont nous parlons fait quelques réserves. Pourlui,
les moyennesqu'il
expose n'ont pas une valeur absolue; le diamètre antéro-pos- tôricur de la tôtea
été mesuré par M. Bertillon (Èrqui lcs
chitlres sont empruntés) à partir de la racine clu nez, ce qui accroît,le chiffre rle I'indicede 3
à4
centièmes. De plus, Ie nombre rles individus mesurés clans chaque clépartement suffrt pour obtenir Lrne moyenne à peu près stable pour I'inclice céphalique, mais non pour la taillequi
exigerait des séries plus fortes.Néanmoins,
il
semble résulter des tableaux deM.
Manour.rier (Rapports, etc.)que, chez les Parisiens, l'indice céphalique climinue- rait légèrernent aufur
et Èi mesure de I'augmontation dela
taille.Mais une réserve importante est à faire : la population cle Paris est hétérogène quant à Ia race.
Illle
estle
produit complexe de toutesles
populabionsqui habitent'la France. Et
quoiquece
facteur ethnique puisse n'apporter quc de faibles variations (il nous est im- possible de le savoil et de les saisir pour le moment),il
est cepen- dant nécessaire cletcnter
del'éliminer. lI
nous paraît nécessaire de présenter cles matéri$ux stables.La
rechercho d?une corrélationcle caractères anatomiqdes doit réclamer des éIéments comparatifs qui soient identiques le plus possible. A ce point do vue les Tsiganes
pourront, a priori,
donner des résultats plus probants que des séries d'Européens quelconques. Pour bien faire,il
faudrait même ne prendre que ceux considérés conrme les plus purs, Ies Tsiganes turcs, par exemple..
Quoi qu'il en soit nous allons essayer, avec Ies Tsiganes dont nouspossédons à Ia
fois
lataille et
I'irrdice céphalique, d'examiners'il
existe un rapport quelconque entre ces deux caractères. Pour cela nous &rrangerons nofre série selon les chiffres dela
taille, aufur
et à mesure de la croissance do celle-ci.(l) L, Mentruvn n*. Ulurl,es sur les ruppurlt unlln'opomélritlues e?t géuérul, vlu. (Mé- moires Soc, d'Anthrop, Paris, '1902).
L'INDICE CÉPTIALIQUE CHEZ 837 TSTGANES DES
BALKANS.
341Malheureusement nous n'aurons plus en face de nous les 817
in-
dividus qui ont figuré dans les peges précédentes.Il
y a unlot im-
portant de ces Tsiganespour
lesquels nousne
possédons pas les chiffres de la taille. I)o ce fait, notre série se-réduit à 775 homrnes.On reconnaitra, cependant, que ce nombre est encore
fort
respec- table, surtout, et nous insistonssur
cefait,
quandil
s'agit d'un groupe humain relativement peu mélangé.Les chiffres de
la
stature,par
moyenne de{0,
commencent àl',498
pourfinir à {',822
(cette dernière série de 5 hommes seu- lement). Ces deux groupes extrêmes, formés parun
moins grand nombre d'hommes que les autres, nous les avons ramassés davan- tage, comme on v€r le voir, à cause du plus grancl nombre de varia- tions qu'ils offrent.Voici les chiffres que nous avons obtenus :
Taille nroyenne lndividus
, Ind. céphalique moyen De lnr50 5 1m,60
"" 1n,60 à 1.,65 .
De 1u,65 ii In,70 De In,?() et au-dessus
t30 250 230 t65
78,88 78,69 77,79 I Irt I 1u,568
1u1622 t -,668 1n,734
On remarque une décroissance régulière du chiffre de I'indice céphalique, au
fur
et à mesure que décroît la taille. Les petits Tsi- ganes pareissent donc,çn
moyenne, être moins tlolichocéphales que Ies grands.Il
existe, entrc le premier groupe et le dernier, une différence de plus d'une unité0e
fait
est particulièrement int{ressant, Nous n'insisterons pas trop encoreà
son égard,car
nous attendrons cl'avoir par devant nous la série féminine pour la comparerà
celle que nous venons de décrire.Néanmoins,
il
semble résulter de cetLe constatation que dans un groupe humain dolichocéphale donné, et lorsque ce groupe humain a gardé relativement purs ses caractères de < race ), (cette réserve est importante), Ie caractère de clolichocéphalie s'accroît aufur
et à mesure que croît la taille.Les diamètres A. P. et
T.
qui croissent d'une manière absolue aufur
et à mesure que la taille s'élève, ne restent pas dans une même relation. D'autre part les grandeurs relatiaes du D. A. P. et du D. T.à la taille diminuent au
fur
eL à mesure quela
stature augmente.348
DT EUGÈNE PITTARD.Mais le rapport de D.
A.
P. rliminue moins vite queIe
rapport de D. T.L'accroissement clu diamètre
A. P.
sembleêtre plus
propor- tionnel à la taille que I'accroissement du diamètre transversal.Autrement dit la dolichocéphalie plus accentuée cles individus de 'haute taille provien[ d'une augmentation relativement plus grancle du cliamètre antéro-postérieur et non cl'un raccourcissement relatif du tliamètre transverse.
C'est la seule conclusion qui nous soit permise pour le moment.
Cette constatation mériterait d'être vérifiée sur d'autres groupes humains clolichocéphales relativement purs. Rappelons que dans Ia série des Tsiganes que nous venons d'étudier, la proportion des
brachycéphales, dans
Ia série
totale,n'est
guère supérieure à 40 0/0.nÉsuruÉ
L'indice céphalique moyen de 837 Tsiganes (hommes) cle
la
pé- ninsule des Balhans est 78,25.Il
inclique la sous-dolichocéphalie.Mais cette sous-dolichocéphalie n'est pas I'image
réelle
de la forme céphalique des Tsiganes.Ceux-ci sont en grande majorité hyperrlolichocéphales et
doli-
chocéphales vrais; l'élévation à 78,25 du chiffre de I'inclice moyen est due à la présencc d'une cerlaine quantité de brachycéplrales.
Dans I'ensemble de la série ci-dessug, les crânes clolichocéphales (hyperrlolichocéphales, dolichocéphales
et
sous-dolichocéphales) sont représentés dans la proportion de7i,{9
0/0. La proportion descrânes brachycéphales (hyperbrachycéphales, brachycéphales et sous-brachycéphales) n'est que de 4{,94 0/0. '
Selon les qualificatifs nationalistes qu'ils possèclent, les 1'siganes de la péninsule des Balhans présentent cles proportions clifférentes dcs diverses formes céphaliques.
Ainsi, les Tsiganes roumains ont 68 0/0 cle dolichocéphales et {5 0/0 de brachycéphales;
Les Tsiganes turcs, près de
7e
010 de dolichocéphaies et9
0/0 de bracbycéphales;Les Tsiganes bulgares plus de 78 0/0 de dolichocéphales et 6 0/0 environ de brachycéphales.
Ces prr-rpor'liuls tliffér'cntes sont évidernment tlues à des mélanges avec d'autres groupes el,hnijucs aq rBiligu desquels vivent les Tsi-
L'INDIcE cÉeuurqun cHEz 88? TSIGÀNES DES
BÀLKANs.
349ganes.
L'introduction du
sang roumainparmi
les Tsiganes dits roumains adtr
augmenterla
proportion cles brachycéphales. Cecaractère de brachycéphalie est
inhérent
à la nrajorité du peuple habitant les anciennes principautés clanubiennes. 0e mélange est d'ailleurs facilité parla
fixation au sol, I'obligation du servicemili-
taire, I'adoption du christianisme, etc. Les mêmes causes ont pro- duitles mêmes effets sur les Tsiganes de Transylvanie.Lorsqu'on met en parallèle les chiffres de I'indice céphalique et ceux de la taille chez les 'Isiganes, on constate que, dans ce groupe humain dolichocéphale, la valeur de I'indice céphalique s'abaisse, au
fur
et à mesure que la taille s'élève.Cette constatation est d'une réelle importance au point ile vue morphologique. Sans gue nous cherchions pour le moment à
I'in-
terpréter clans ses détails (nous attendons pourle faire,
cl'être en face de la série féminine que nous étudierons plustaril),
ce résultat peut être exprimé sous la forme que voici :l)ans un groupe humain relativement pur, et de forme céphalique dolichocéphale,
il
existe une corrélation entre la forme de I'ovoïde cranien et lataille. Au fur
età
mesure quela
stature s'accroît,I'indice
céphalique diminue. Lesindividus
de grandetaille
sontplus rlolichocéphales que les individus de petite taille.
Cette clolichocéphalie plus accentuée cles incliviclus les plus grands provient d'une augmentation relative clu diamètre
A.
P.Cette constatation est faite sur une série composée exclusivement d'hommes.