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Les chemins de l'eau : qualité bactériologique de l'eau de boisson en situation à risque en Suisse et au Cameroun

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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Thesis

Reference

Les chemins de l'eau : qualité bactériologique de l'eau de boisson en situation à risque en Suisse et au Cameroun

HURST, Samia

Abstract

Des efforts considérables sont consacrés à l'amélioration de la qualité bactériologique de l'eau de boisson dans les régions défavorisées, mais les analyses mesurant la contamination lors du stockage sont décourageantes. Démontrer l'efficacité de mesures visant à améliorer cette situation peut être difficile plusieurs interventions ont lieu simultanément. Par ailleurs, aucune analyse bactériologique du devenir de l'eau de boisson en aval de la source n'a été réalisée dans un pays industrialisé. Nous avons observé ce devenir en situation à risque en Suisse et au Cameroun. Le degré de contamination de l'eau de boisson est effectivement inquiétant dans certaines situations mais, dans d'autres cas, la propreté de l'eau est préservée malgré des conditions difficiles. Ceci semble indiquer que le but est réaliste, même dans des conditions imparfaites. Différents moyens d'action sont décrits et commentés.

HURST, Samia. Les chemins de l'eau : qualité bactériologique de l'eau de boisson en situation à risque en Suisse et au Cameroun. Thèse de doctorat : Univ. Genève, 2001, no.

Méd. 10223

DOI : 10.13097/archive-ouverte/unige:155652

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:155652

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UNIVERSITE DE GENEVE FACULTE DE MEDECINE Institut de Médecine Sociale Professeur André Rougemont et Préventive

_________________________________________________________________________________

LES CHEMINS DE L’EAU : QUALITÉ BACTÉRIOLOGIQUE DE L’EAU DE BOISSON EN SITUATION À RISQUE EN SUISSE ET AU CAMEROUN

THESE

présentée à la Faculté de Médecine de L’Université de Genève

pour obtenir le grade de Docteur en médecine par

Samia Hurst de

CHÊNE-BOUGERIES / GE Thèse n°10223

Genève 2001

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A Marie Frédérique Ondoua Edima Baumann, qui franchit avec beauté tant de barrières...

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REMERCIEMENTS

Je tiens à remercier le Dr Claude-François Robert C.E., qui a dirigé ce travail et dont le pragmatisme a contribué à lui donner sa forme actuelle.

Mes remerciements également au Professeur André Rougemont, qui fut indispensable.

La Dr Sandrine Motamed, pour sa collaboration lors des analyses dans la Mefou mais aussi pour m’avoir accompagnée et supportée sur des routes pénibles, mérite tout particulièrement ma reconnaissance.

Mes remerciements affectueux au Professeur Fritz Baumann, dont le rôle formateur a largement dépassé pour moi le modeste cadre de ce travail.

Je tiens particulièrement à remercier Messieurs Alain Diesse et David Kambi, sans lesquels la récolte de données au Cameroun n’aurait pas été possible.

Mes remerciements également à Madame Constance Effemba, dont l'aide fut précieuse lors des analyses sur le terrain.

Mes remerciements particuliers au Dr Brigitte Brendli, du projet de coopération Suisse-Jura-Cameroun, qui a été le moteur des premières analyses d’eau réalisées dans la Mefou.

Nos remerciements également à Monsieur et Madame Stadelmann ainsi qu’au Père Urs Egli, pour nous avoir autorisées à analyser l'eau des puits construits par la mission catholique d'Otele et pour les informations importantes qu'ils nous ont fournies.

Je tiens à remercier à Monsieur Martin Wegelin M. Sc., pour ses conseils et son expérience du terrain.

Mes remerciements également au Dr Jean-Pierre Papart pour ses conseils.

Je remercie également le Professeur René Auckenthaler, qui a bien voulu apporter ses corrections à la partie technique de ce travail.

Mes remerciements également au Professeur Francis Waldvogel, qui m’a généreusement accordé des congés qui m’ont permis de retourner, encore, sur les chemins de l’eau et qui m’a également montré par où se poursuit mon propre chemin.

Je tiens aussi à dire ma reconnaissance affectueuse au Professeur Alex Mauron, qui m'a mis, avec douceur, tact et bonté, juste ce qu’il fallait de pression pour que je termine, enfin, la rédaction de cette thèse.

Finalement, je tiens à remercier collectivement et anonymement toutes les personnes qui m’ont autorisée à pénétrer dans leur foyer pour y analyser leur eau.

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ΑΡΙΣΤΟΝΜΕΝΗΥΔΟΡ Le premier des biens est l'eau;

Pindare, Olympiques.

Water, water, every where, Nor any drop to drink.

De l'eau, de l'eau partout, Et pas une goutte à boire.

Coleridge, The Rime of the Ancient Mariner.

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RÉSUMÉ

Des efforts considérables sont consacrés à l’amélioration de la qualité bactériologique de l’eau de boisson dans les régions défavorisées, mais les analyses mesurant la contamination lors du stockage sont décourageantes. Démontrer l’efficacité de mesures visant à améliorer cette situation peut être difficile là où plusieurs interventions ont lieu simultanément. Par ailleurs, aucune analyse bactériologique du devenir de l’eau de boisson en aval de la source n’a été réalisée dans un pays industrialisé. Nous avons observé ce devenir en situation à risque en Suisse et au Cameroun. Le degré de contamination de l’eau de boisson est effectivement inquiétant dans certaines situations mais, dans d’autres cas, la propreté de l’eau est préservée malgré des conditions difficiles. Ceci semble indiquer que le but est réaliste, même dans des conditions imparfaites. Différents moyens d’action sont décrits et commentés.

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TABLE DES MATIÈRES

INTRODUCTION ... 1

MATERIEL ET METHODES ... 9

2.1)REGIONS ETUDIEES ... 9

2.1a) La Mefou, Cameroun ... 9

2.1b) Genève, Suisse ... 10

2.2)PRELEVEMENT DES ECHANTILLONS ... 12

2.2a) Au Cameroun ... 12

2.2b) En Suisse ... 12

2.3)LA TECHNIQUE ... 13

2.3a) descriptif ... 13

2.3b) Avantages et problèmes ... 14

RESULTATS ... 16

3.1)DESCRIPTION DES CHEMINS DE LEAU AU CAMEROUN ... 16

3.1a) Mekomba ... 16

3.1b) Mfou ... 17

3.1c) Ngalli et Nsimalen ... 18

3.2)CHEMINS DE LEAU EN SUISSE ... 19

3.2a) L'eau des restaurants ... 19

3.2b) Le camp de vacances ... 19

3.2c) Les bouteilles au domicile ... 20

3.2d) Les bouteilles sur le lieu de travail ... 21

3.3)RESULTATS DES CULTURES ... 22

3.3a) Mekomba ... 22

3.3b) Mfou ... 23

3.3c) Ngalli et Nsimalen ... 23

3.3d) Genève, l'eau des restaurants ... 24

3.3e) Vaud, le camp de vacances ... 24

3.3f) Genève, les bouteilles au domicile ... 25

3.3g) Genève, les bouteilles sur le lieu de travail ... 25

DISCUSSION ... 26

4.1)LES SITUATIONS EXAMINEES AU CAMEROUN ... 26

4.1a) Discussion des résultats ... 26

4.1b) Difficultés d'évaluation des moyens de protection de l’eau ... 28

4.1c) Quelques moyens ... 29

La désinfection au point de consommation ... 30

L'ébullition ... 30

La chlorination ... 30

La stérilisation par le rayonnement solaire ... 31

Le lavage des mains ... 32

La modification des récipients de stockage et des habitudes de manipulation de l'eau ... 32

Le raccourcissement de la “ chaine de l’eau ” ... 33

4.1d) Un moyen pour les moyens: l’enseignement ... 34

Difficultés pratiques ... 36

Barrières culturelles, attendues et inattendues ... 36

Qui enseigne ? ... 37

A qui enseigne-t-on ? ... 37

Changer un comportement? ... 38

4.2)LES SITUATIONS EXAMINEES EN SUISSE ... 39

(8)

iii

4.2a) Le camp de vacances ... 40

4.2b) Les bouteilles sur le lieu de travail ... 40

4.2c) L'eau des restaurants ... 41

4.2d) L'eau contaminée ... 41

4.3)SYNTHESE ET CONCLUSION ... 42

BIBLIOGRAPHIE ... 44

ANNEXES ... 50 LA CULTURE PAR FILTRATION SUR MEMBRANES EN SEPT ETAPES 1

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TABLE DES ILLUSTRATIONS

Numéro Page

1. L’eau des puits traditionnels/à margelle ... 32 2. L’eau des puits à pompe ... 33 3. Voies de transmission multiples ... 35

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1 C h a p i t r e I

INTRODUCTION

L'eau est la composante principale de notre corps. Elle est indispensable à notre survie et notre santé en exige une absorption quotidienne.

Cette obligation nous impose de considérer l’acquisition et la protection de ressources d’eau comme une priorité. Les efforts que nous sommes prêts à fournir pour cela sont considérables: le forage de puits, l’installation de citernes et de réseaux de distribution, ainsi que l’exploitation des nappes souterraines ne sont que des exemples proches. Il faudrait citer aussi les trajets longs et répétés que parcourent enfants et adultes pour chercher l’eau à la source la plus proche dans les régions défavorisées.

De part sa nécessité même, elle peut aussi devenir un danger mortel. Notre dépendance vis-à-vis de l’eau en fait un véhicule particulièrement utile pour les organismes pour lesquels nous constituons un biotope.

C’est un moyen efficace de pénétrer un hôte, qui pourra soit servir lui-même de vecteur par contact interpersonnel, soit disséminer le pathogène par contact avec la nourriture, ou par ses excréments. L’eau devient ainsi le vecteur de multiples maladies.

Ceci est exacerbé par le fait que la capacité à se disséminer par l’eau rend un microorganisme indépendant de la mobilité de son hôte: il est dispersé même si celui-ci est incapable de se déplacer et sa dissémination ne souffre donc pas de la sévérité de la maladie qu’il cause (Ewald 1998). L’avantage d’un vecteur sûr ainsi que le faible prix que le micro-organisme paye en terme de survie pour sa propre virulence se traduit par le nombre important des pathogènes transmis par l’eau et par le fait que certains soient à l’origine de maladies comptant parmi les plus importantes causes de morbidité et de mortalité au niveau mondial.

Le souci de la qualité de l’eau de boisson comme outil de santé publique a précédé les travaux de Louis Pasteur puisqu’on le fait en général remonter au succès remporté par John Snow, qui fit reculer le choléra de Londres en 1854 en faisant fermer une pompe incriminée. La qualité bactériologique de l’eau de boisson est toujours considérée aujourd’hui comme un déterminant majeur de l’effet de l’eau sur la santé publique.

Les dangers que représente l’eau lorsqu’elle devient le vecteur de micro-organismes pathogènes font partie du concept de péril fécal, terme qui regroupe les voies de transmission fécale-orale que sont l’eau,

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la nourriture et le contact direct. Ce concept exprime bien l’importance que revêt la ségrégation des matières fécales et de tout ce qui est destiné à la consommation. L'eau est considérée comme potable par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) en l'absence des germes qui signalent cette contamination fécale. L’apport d’une eau potable en quantité suffisante a été inclus dans le concept des soins de santé primaires à la conférence de l’OMS à Alma Ata en 1978 (OMS 1978) et la décennie 1980-90 a été déclarée décennie de l’eau potable et de l’assainissement.

Les agents pathogènes transmis par l’eau peuvent être des bactéries, des parasites ou des virus. Parmi eux, les agents de la diarrhée infectieuse sont à l’origine de la morbidité la plus lourde.

Ces agents comprennent Campylobacter jejuni, Campylobacter coli, Escherichia coli, Salmonella enteritidis, Salmonella typhi, Shigella, Vibrio cholerae, Yersinia enterocolitica, les adénovirus, réovirus, entérovirus, rotavirus et des parasites comme Entamoeba histolytica, Giardia intestinalis et Cryptosporidium parvum.

Quelques chiffres à titre d’exemples:

2.2 millions de décès attribuables aux diarrhées infectieuses ont été enregistrés pour l’année 1998 par l'OMS. La charge que celles-ci représentent en termes de morbidité est estimée pour la même année à 7.3 millions de “Disability Adjusted Life Years” (DALY). Pour comparaisons, la charge de la tuberculose, du SIDA et de la totalité des cancers malins sont de 2.8 Mio, 7 Mio et 8 Mio de DALY respectivement (OMS 1999). Les maladies diarrhéiques sont la deuxième cause de morbidité en Afrique et en Asie du Sud-Est (après les infections respiratoires aiguës) et la première dans la région du Pacific Occidental. Ces pathologies représentent la première cause de mortalité chez les moins de 5 ans (OMS 1995). Elles sont aussi à la fois un facteur déclenchant et un facteur aggravant du marasme et du kwashiorkor.

On peut encore ajouter à cela que les troubles nutritionnels constituent un facteur important d'aggravation de la rougeole, qui est également une cause importante de mortalité infantile dans les pays défavorisés. Le synergisme léthal de la rougeole et de la diarrhée est complété par le fait que l'une des causes principales de la mort des enfants atteints de rougeole est la surinfection par un agent de la diarrhée infectieuse.

Les DALY sont une mesure de la charge des maladies dans une société donnée. Ils sont calculés sur la base du nombre d’années perdues et du nombre d’années “ perdues partiellement ” car de moindre qualité, ces dernières étant multipliées par un facteur compris entre 0 et 1. Ils tiennent donc compte à la fois du nombre d’années perdues par mort précoce et du handicap vécu à cause d’une maladie ou d’un accident déterminé (Murray 1994).

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3 Hormis les agents de la diarrhée infectieuse, il faut également mentionner parmi les agents transmis par l’eau par voie orale la poliomyélite, qui n’est pas encore éradiquée, les hépatites A et E ainsi que la dracunculose. La balantidiase et certaines helminthiases comme l’ascaridiose, la trichocéphalose, la fasciolase, l’ankylostomiase et l'oxyurose peuvent également être transmises dans l’eau de surface contaminée.

Le miroir de ce danger est celui des maladies favorisées par le manque d’eau, que l’anglais exprime par

“water-washed diseases” par opposition aux “water-born diseases” ou maladies transmises par l’eau. Ces deux catégories de maladies liées à l’eau comptent parmi les quatre décrites par White et al en 1972. Les deux autres sont les maladies liées à la présence d’eau ou “water-based disease”, qui comprennent les parasitoses dont l’hôte intermédiaire est aquatique -comme la bilharziose- et les maladies transmises par un insecte dont la présence est liée à l’eau (White 1972). Les maladies transmises par voie fécale-orale n’étant pas clairement classifiables dans ce schéma, il a été complété en 1977 par l’adjonction d’une catégorie à part pour la transmission fécale-orale, qui est considérée comme à la fois transmise par l’eau et favorisée par le manque d’eau (Feachem 1977). Seule une eau non seulement disponible en quantité suffisante mais également propre peut garantir de ce double danger. Ceci complique les efforts de prévention lorsque le choix se pose entre la quantité et la qualité.

En conséquence de tout ceci, non seulement les contrôles de l'eau dans les pays disposant de moyens adéquats sont strictes, mais des efforts considérables tant humains que financiers ont été consentis pour l'apport d'une eau aussi abondante et aussi propre que possible aux populations défavorisées du globe. Là où l’installation de réseaux d’eau courante n’a pas eu lieu, ces efforts ont compris le forage de puits, l’aménagement de sources et diverses techniques de désinfection et de traitement de l’eau.

Il faut également préciser qu’assurer de la propreté de l’eau à la source peut s’avérer insuffisant. Le moment essentiel où l’eau doit être potable est celui où elle est bue et les données bactériologiques récoltées dans les pays en voie de développement indiquent que la contamination en aval de la source est un problème important.

Dans une revue de 67 études conduites dans 28 pays, il a déjà été montré en 1985 que l’impact d’interventions bien conduites visant à améliorer l’apport en eau potable et l’installation de latrines restait variable. Malgré une réduction substantielle de la morbidité (médiane de 27%) et de la mortalité (médiane de 30%) dues à la diarrhée infectieuse, les résultats ne pouvaient s’expliquer que par la présence d’autres

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facteurs de risque (Esrey, Feachem & Highes, 1985). Une étude similaire portant sur 144 études préalables a montré des chiffres semblables (Esrey 1991).

La présence d’une contamination en aval de la source a effectivement été décrite à plusieurs reprises. El Attar et al ont rapporté en 1982 déjà la présence, dans l’eau stockée dans des récipients traditionnels de la vallée du Nil, d’une quantité de bactéries plus importantes que celle mesurée lors de la culture d’une eau du robinet qui n’y avait transité que brièvement (El Attar 1982).

Lindskog et Lindskog, dans une étude comparant l’eau prélevée à la source et celle prélevée dans le récipient de stockage dans une région rurale du Malawi, rapportent une augmentation nette du nombre de bactéries en aval de la source (Lindskog et Lindskog 1988).

Les résultats rapportés par Molback et al rapportent également une contamination significativement plus élevée de l’eau de boisson stockée à domicile par rapport à l’eau de la source. Les auteurs ont recherché la présence d’entérobactéries dans l’eau du robinet et dans l’eau stockée dans deux communautés au Liberia.

Cette eau, propre dans 81% et 15% des cas respectivement à la source, ne l’était plus que dans respectivement 54% et 4% des cas dans le récipient de stockage. Le taux de bactéries présentes dans l’eau augmentait également de façon significative avec le stockage (Molback 1989).

Dans une étude conduite au Zimbabwe en 1992, Simango et al ont eux aussi trouvé une contamination de l’eau stockée à domicile dans 41% des cas en se servant de Escherichia coli comme marqueur. En utilisant comme point de comparaison l’eau du robinet après en avoir rempli les récipients de stockage, ils ont également constaté un taux plus élevé de bactéries dans l’eau stockée (Simango 1992).

Les études citées ci-dessus comptent parmi celles qui mettent en évidence la présence d’un risque ultérieur à la source, la propreté de l’eau consommée n’étant dans aucun de ces cas garantie par une source propre. Au-delà de l’apport d’une eau propre aux communautés, une partie du problème demeure donc. L’impact de la contamination de l’eau de boisson en aval de la source sera d’autant plus grand que la prévalence des pathologies transmises par l’eau sera importante dans la communauté. Les auteurs concluent en recommandant que des programmes systématiques d’enseignement accompagnent les programmes d’amélioration de l’apport en eau potable .

En effet, préserver la propreté de l’eau lorsqu’il faut la manipuler et la stocker est une tâche difficile qui implique le respect d’une multitude de détails. Chaque étape est un maillon fragile dans une chaîne dont l’intégrité doit absolument être protégée si l’on veut obtenir une qualité microbiologique correcte à la

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5 consommation. Cela étant admis, il n’est que peu surprenant de trouver cette chaîne fréquemment rompue. Améliorer la sûreté de cette “chaîne de l’eau” peut légitimement être l’un des buts de la santé publique, un but d’autant plus urgent lorsque cette chaîne est menacée par des étapes nombreuses et de longues périodes de stockage, comme c’est le cas lorsque l’eau doit être puisée à distance du domicile . Ce but est un complément nécessaire des efforts consentis pour apporter une eau propre aux populations défavorisées: en exposant à nouveau l’eau destinée à la consommation humaine à la contamination fécale- orale, les défaillances de la chaîne de l’eau risquent en effet d’amoindrir voire d’annuler l’impact sur la santé de l’amélioration de la qualité de l’eau à la source.

L’importance de la protection de la chaîne de l’eau est également plus grande là où l’impact de la contamination fécale sur la santé de la population est augmenté par la présence dans la communauté d’une quantité importante de germes pathogènes transmis par l’eau. Cette situation de forte prévalence se retrouve elle aussi principalement dans les régions en voie de développement.

Malgré une prévalence plus faible, les maladies diarrhéiques demeurent également un problème de santé assez courant dans les pays industrialisés. Il est estimé qu’aux USA, environ 3000 morts/an sont attribuables à la diarrhée infectieuse (Lew, 1991). Il s’agit du deuxième motif de consultation pédiatrique après les maladies respiratoires aiguës, mais la mortalité qui y est liée frappe surtout la population âgée.

Ces chiffres sont loin de l’ampleur que prend le phénomène dans les pays en voie de développement, mais ils surviennent dans un milieu où ces pathologies seraient théoriquement faciles à éviter et où des traitements simples et peu coûteux sont universellement disponibles.

La qualité de l’eau de boisson, ainsi que celle de la nourriture, est contrôlée de très près dans ces pays et la distribution est soumise à des règles strictes. Un premier risque survient lors de “panne” temporaire à l’application de ces règles. Certains aspects de l’industrialisation peuvent eux-mêmes devenir des facteurs de risque. L’importance des réseaux de distribution et le nombre de personnes consommant des produits ayant la même origine augmentent l’impact d’une contamination accidentelle (Savarino 1993).

Le nombre de personnes dont la nourriture et l’eau ont la même origine devient aussi un facteur de risque lorsqu’il est dû à un regroupement à l’aboutissement de la chaîne de distribution. Les enfants placés en crèches et les personnes âgées institutionnalisées ont un risque significativement plus élevé de diarrhée infectieuse (Thacker 1992, Lew 1991).

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La sécurité perçue autour de l'eau de boisson peut par ailleurs avoir pour conséquence une négligence de la part du consommateur du risque possible dans les situations où les protections habituelles (eau courante, pré-traitement de l'eau) sont absentes. Une étude réalisée dans la région Rhône-Alpes, très proche de Genève, a révélé en 1984 un taux médian de 25% d'échantillons contaminés dans des prélèvements effectués dans 48 villages dont l'eau provenait directement du sous-sol sans pré-traitement (Collin 1988).

Hormis la contamination accidentelle de nourriture ou de l’eau à la source, les contacts interpersonnels ont également été liés à la transmission d’agents de la diarrhée infectieuse (Carter 1987). Lorsque l’eau est à risque de contamination en aval de la source, celle-ci est difficile à distinguer du contact interpersonnel d’un point de vue strictement épidémiologique car les mêmes intervenants sont impliqués. La contamination en aval de la source n’a à ma connaissance jamais été investiguée par analyse bactériologique comme mode de transmission possible en pays industrialisé.

Ce travail a pour but de comparer diverses situations qui présentent un risque de contamination de l’eau de boisson en aval de la source en évaluant la présence de la contamination fécale par la recherche d’indicateurs bactériens.

Les indicateurs, eux-mêmes non pathogènes, sont utilisés comme marqueurs de la présence possible des germes dangereux. Ils sont présents lorsqu’une contamination fécale existe et sont plus faciles à mettre en évidence que les germes pathogènes, qui sont plus fragiles et dont la culture et l’identification nécessitent un matériel plus sophistiqué. Ils ont également l’avantage de signaler une eau “ à risque ” même en dehors d’une période d’épidémie. Pour être un bon indicateur de la contamination fécale, un germe doit être présent en grande quantité et de façon spécifique dans les intestins des animaux à sang chaud, être détectable par des moyens simples et être plus résistant au traitement désinfectant que le plus résistant des germes pathogènes. Il est également important qu’il ne se multiplie pas dans l’eau.

Ces critères ne sont malheureusement pas remplis par un germe en particulier. Le premier choix est la mesure de la présence de Escherichia coli, les coliformes thermo-tolérants étant considérés comme un examen d’appoint. Il est également important de noter que les enterovirus, ainsi que Cryptosporidium, Giardia et Entamoeba dans certaines phases de leur cycle sont plus résistants à la désinfection que ces deux types d’indicateurs. Leur absence après désinfection n’est donc pas une garantie de l’absence totale de pathogènes et l’évaluation de l’efficacité de la désinfection doit être complétée par la recherche des spores de Clostridium sulphito-réducteurs (OMS, 1994).

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7 En revanche, la présence de germes indicateurs n’est jamais banale et l’eau est considérée comme potable par l’OMS à un taux de coliformes thermo-tolérants <1 CFU/100ml (OMS 1994).

Le terme de coliformes thermo-tolérants regroupe les bactéries capables de fermenter le lactose à 44- 45°C. Ce groupe comprend le genre Escherichia spp. et dans une moindre mesure certains types de Klebsiella spp., Enterobacter spp., Citrobacter spp. (Lavoie 1983). Ils ont aussi été appelés “ coliformes fécaux ” mais la possibilité de la présence de germes de ce groupe autres que Escherichia coli dans des eaux organiquement contaminées par des polluants industriels ou des produits de dégradation végétale rend cette dénomination inexacte.

La concentration de coliformes thermo-tolérants étant le plus souvent en corrélation directe avec celle de Escherichia coli, ils sont considérés par l’OMS comme un indicateur acceptable de la qualité bactériologique de l’eau de boisson en routine. Il existe également une proportionnalité entre leur nombre et le degré de risque présenté par la consommation de l’eau dans laquelle ils sont présents. Le fait qu’ils puissent ne pas provenir d’une source de contamination fécale doit être pris en compte dans l’interprétation des résultats en l’absence de source visible de risque sanitaire. Dans l’idéal, les laboratoires de référence nationaux devraient évaluer la spécificité de la recherche des coliformes thermo-tolérants par rapport à Escherichia coli dans les circonstances locales dans le but d’édicter des directives adaptées à la situation (OMS 1994).

Ils sont aussi utilisés dans certaines circonstances pour évaluer l’efficacité du traitement de l’eau.

Les analyses ont été réalisées dans la région de la Grande Méfou, Cameroun, ainsi que dans la région genevoise et dans le canton de Vaud, Suisse. Cette double perspective permet une comparaison entre des situations à risque dans deux régions où les habitudes qui entourent l’eau sont très différentes. Les situations à risque en pays industrialisé nous ont paru particulièrement intéressantes compte tenu du fait qu’il n’y a pas de souci particulier vis-à-vis de l’eau de la part d’une population habituée à la disponibilité permanente d’une eau dont la propreté est garantie par des contrôles réguliers à la source.

"Colony Forming Unit". Il s'agit du nombre de colonies obtenues après culture: chacune provient initalement d'une bactérie.

Ce point de vue est tenu pour trop sévère par la SFIEST (Swiss Federal Institute for Environmental Science and Technology) pour qui le risque peut être considéré comme faible jusqu’à 10 coliformes thermo-tolérants/100ml). Le document de l’OMS module également son propos en demandant que ses valeurs limite soient considérées comme des valeurs guides à adapter au besoin à la situation environnementale, sociale, économique et culturelle locale.

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Les deux régions étudiées ont en commun leur richesse en eau: la Grande Mefou est située en forêt tropicale humide (précipitations annuelles de plus de 1500mm) et Genève est une ville lacustre située au bord de l’une des plus grandes réserves d’eau douce d’Europe. Il s’agit de deux régions très différentes, mais qui ont en commun que la rareté de l’eau n’y est pas un problème. Un danger potentiel pour la santé publique ne pourrait venir dans ces deux régions que de sa qualité.

Ainsi, nous avons décidé de vérifier le devenir bactériologique de l'eau de boisson en aval de la source dans la Mefou, Cameroun. Il s'agissait, en observant la présence d'une contamination par les manipulations et le stockage, de voir si la provenance initiale de l'eau était prédictive de sa qualité lors de la consommation. Une série d'analyses a également été réalisée en Suisse avec la même technique, afin de réaliser un pointage dans un milieu dont l’environnement physique et socio-économique est différent.

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9 C h a p i t r e I I

MATERIEL ET METHODES

2.1) Régions étudiées 2.1a) La Mefou, Cameroun

Le Cameroun, pays d’Afrique Centrale, s’étend sur 475’440 km2 du Sahel à la forêt tropicale humide. Il compte 14.3 millions d’habitants regroupés en près de 200 ethnies.

Les langues nationales principales y sont l’ewondo, le bulu, le peul, le bamileke, le douala et le bassa. Le français et l’anglais sont les langues officielles. L’Islam est dominant dans le nord du pays et le Christianisme dans le sud, à majorité catholique.

Le taux d’alphabétisation est de 54%. Le taux de scolarisation est de 80% pour le primaire, de 26% pour le secondaire et de 4% pour les études supérieures.

L’espérance de vie à la naissance est de 53 ans pour les hommes et de 56 ans pour les femmes. La mortalité infantile était de 74 pour mille en 98. Le réseau de santé s’étend sur tout le pays et comprend une faculté de médecine, des hôpitaux publics et privés, des centres de santé et des dispensaires. De nombreuses coopérations étrangères sont présentes. Il y a également un grand nombre de centres de santé confessionnels.

La Mefou est située dans le centre-sud du pays. Son chef lieu, Mfou, se trouve à une trentaine de kilomètres de la capitale, Yaoundé. Il s’agit d’une région de forêt tropicale humide où l’année se sépare en deux saisons des pluies (petites pluies de mars à avril et grandes pluies de septembre à novembre) et deux saisons sèches.

La Société Nationale des Eaux du Cameroun dessert les agglomérations importantes. Les villages sont alimentés en eau par des moyens allant du puit traditionnel à ciel ouvert, avec ou sans margelle, aux puits à pompe forés avec une aide de l’étranger. Un projet étendu de construction de puits à pompe, coordonné par la mission catholique d’Otélé et financé en partie par la Confédération Suisse, est très présent dans la région.

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Certaines maisons sont équipées de citernes et ceci même dans les lieux équipés d’eau courante, dont elles servent à pallier les pannes qui sont assez fréquentes.

L’eau souterraine est abondante et peu profonde: une distance de forage de 6m à 27m a été notée lors de la mise en place des premiers 30 puits à pompe de la région.

La ville de Mfou est le chef-lieu de la région et le siège de ses autorités. C’est aussi là que se trouve l’hôpital principal de la région, point central des programmes de prévention et de santé communautaire mis sur pied par la coopération Suisse-Jura-Cameroun, qui a été active dans la région jusqu’en 1999, date du passage du témoin à un personnel purement local. En ce qui concerne la qualité de l’eau, ce programme a notamment à son actif une large campagne d’installation de latrines protégées et d’enseignement quant à leur utilisation.

Le village de Mékomba est situé à 5km de Mfou. C’est une agglomération de cases de poto-poto qui s’étendent le long d’une route de terre carrossable. Il est muni de deux puits à margelle creusés par les habitants eux-mêmes, et de plusieurs sources aménagées à ciel ouvert.

Ngalli est l’un des villages comportant un dispensaire de la coopération Suisse-Jura-Cameroun. Le centre de santé est doté d’un puit à pompe de la mission d’Otélé.

Le village de Nsimalen est situé à proximité de l’aéroport international de Yaoundé. Il s’agit d’un petit groupe de cases, dont les habitants disposent d’une source aménagée et protégée par un petit édifice de béton, muni d’une trappe permettant au besoin l’accès à la source. La mission catholique qui se trouve à proximité est munie de plusieurs des puits à pompe d’Otélé.

Les analyses ont été effectuées au mois de mars, en fin de saison sèche, ainsi qu’avril et septembre durant les pluies.

2.1b) Genève, Suisse

La Suisse s’étend sur 41’284 km2 dont 38.3% de surface agricole utile. Une partie importante du pays est constituée de région alpine non arable. Le pays compte 7 millions d’habitants et le nombre de groupes ethniques y est controversé puisque l’on peut distinguer, au-delà des 4 groupes linguistiques principaux,

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11 les 26 cantons et demi-cantons constituant le pays, qui comportent eux-même souvent des communautés séparées se reconnaissant comme telles et dont les patois sont souvent distincts.

Les langues principales sont le suisse-allemand, le français, l’italien et le rhéto-romanche. Elles sont toutes considérées comme langues officielles. La religion chrétienne est majoritaire dans tout le pays, mais de nombreux habitants ne reconnaissent aucune affiliation religieuse.

Le taux d’alphabétisation avoisine les 100%, le taux de scolarisation est de 100% pour l’école obligatoire qui comporte le primaire et trois ans de secondaire, de 80.7% pour le secondaire et de 22.9% pour les études supérieures.

L’espérance de vie à la naissance est de 76 ans pour les hommes et de 82 ans pour les femmes. La mortalité infantile était de 4.8 pour mille en 1997 (Office fédéral de la statistique, 1997).

Le réseau de santé couvre tout le pays de façon dense. Il comprend sept facultés de médecine, dont cinq dispensent la totalité des études jusqu’au diplôme fédéral, les groupes d’hôpitaux universitaires qui en dépendent, de nombreux hôpitaux périphériques et un nombre croissant de permanences médicales et de cabinets privés. Des services mobiles d’urgence motorisés ou héliportés peuvent atteindre même les régions éloignées.

La région de Genève compte au total 399'000 habitant sur 282 km2. La ville de Genève est située à l’extrémité ouest du pays, à 150 km de la capitale, Berne.

Il s’agit d’une région tempérée européenne. C’est une ville lacustre où l’eau est particulièrement abondante.

L'eau potable y est distribuée par les Service Industriels Genevois, qui fournissent 53 millions de m3 d’eau potable/an au canton. Elle est puisée dans le lac Léman, ainsi que dans une nappe phréatique provenant d’une rivière voisine (l’Arve). Le traitement de l'eau destinée à la consommation humaine est effectué par filtration sur sable et floculation. Du chlore y est ajouté afin de préserver sa propreté dans les canalisations. Tous les foyers sont desservis, mais il existe des chalets dans les environs alimentés par de l’eau de citerne, ainsi que par des sources aménagées.

L'évacuation des eaux usées se fait par des canalisations séparées.

Les analyses ont été réalisées de juin à septembre, durant l’été et l’automne.

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2.2) Prélèvement des échantillons 2.2a) Au Cameroun

Les échantillons ont été prélevés dans des villages dont le service de santé était lié au projet Cameroun- Jura-Suisse. Dans les centres administratifs, la permission des autorités a été obtenue avant de commencer les prélèvements. Les délégués de santé responsables des dispensaires ont été avertis et, chaque fois que cela a été possible, ont participé au prélèvement et à l’explication de notre démarche à la population. Les personnes dont nous avons analysé l’eau ont été approchées là où elles allaient la chercher. Leur consentement leur a été demandé pour les observations, les prélèvements et les analyses après une explication sur le but poursuivi. Chaque fois que les communications le rendait possible, le résultat leur a également été communiqué. Si l’eau était contaminée, une information sur les moyens d’améliorer leur situation individuelle ou collective a également été faite.

2.2b) En Suisse

Les prélèvements de sites citadins suisses ont été pris en ville de Genève dans des restaurants et des foyers privés, ainsi que dans un service d’urgences médicales.

Les prélèvements en milieu rural ont eu dans le canton de Vaud dans un chalet de basse altitude où se déroulait un camp pour enfants sous l'égide du World Wildlife Fund (WWF).

L'accord des personnes ayant manipulé l'eau a été obtenu dans tous les cas et toujours après que ces manipulations (transvasement, stockage) ait déjà eu lieu afin de ne pas encourir le risque de modifier les pratiques. Le but poursuivi leur a chaque fois été expliqué. Avant les prélèvements dans les lieux publics, un accord de principe a également été obtenu auprès du chimiste cantonal pour réaliser ces analyses indépendamment de son service.

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13 2.3) La technique

2.3a) Descriptif

La méthode de recherche de bactéries coliformes thermo-tolérantes (Escherichia coli et certaines espèces de Klebsiella spp., Enterobacter spp. et Citrobacter spp.) par culture après filtration sur membranes a été utilisée pour détecter la contamination fécale humaine. Cette technique est reconnue pour la détection du péril fécal (OMS 1994, norme ISO 9308-1:1990). Elle consiste à filtrer l’eau à analyser sur une membrane poreuse calibrée à 0.45µ, qui est ensuite mise en culture pendant 22-26h sur un milieu MFC, hautement sélectif, à 44.5 +/- 0.2°C (Viland 1990). Les coliformes thermo-tolérants sont les seuls germes parmi ceux sélectionnés par le milieu de culture qui soient aussi capables de fermenter le lactose à cette température et ce processus produit de l’acide. L’aniline présente dans le milieu de culture agit comme indicateur de pH et révèle en bleu les colonies recherchées. Elles sont alors faciles à identifier.

Nous nous sommes servies pour ces analyses du matériel portable de filtration sur membrane Millipore®. Nous avons stérilisé l’unité de filtration et le bocal de prélèvement entre chaque échantillon par combustion partielle du méthanol suivant les instructions du fabricant. Nous avons procédé à un contrôle négatif avant chaque échantillon pour nous assurer de la réussite de cette stérilisation. En même temps que les échantillons à analyser, nous avons inclus un contrôle positif pour chaque série. Les bocaux qui ont servi au transport des échantillons lorsque les analyses n’ont pas été faites sur place ont stérilisés par maintien durant 15 minutes dans une eau en ébullition ou par combustion partielle du méthanol. Dans le second cas, nous les avons rincés au moyen de l’eau à prélever avant de les remplir. Nous avons confirmé l'efficacité de la stérilisation des bocaux par des cultures d'échantillons d'eau bouillie qui y avait été versée.

Nous avons prélevé les échantillons de façon à éviter le plus possible une nouvelle contamination lors du prélèvement, et en visant l’obtention d’une eau aussi représentative que possible. Aux puits à pompe, nous avons passé l’embouchure de la pompe à la flamme puis pompé 40 coups pour vidanger le tuyau avant de procéder au prélèvement lui-même. L’eau des récipients a été obtenue en la versant dans le bocal depuis le récipient.

Ces prélèvements ont été obtenus dans des conditions parfois difficiles sur le terrain. Lorsque les conditions météorologiques l’on permis, nous les avons mis en culture sur place. Dans le cas contraire, nous les avons réacheminés en glacière à 4-8°C vers un lieu plus clément. Le délai avant la mise en culture n'a jamais dépassé 6h.

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Nous avons filtré pour chaque analyse 100ml de l’eau prélevée sur une membrane, puis mis cette membrane en culture à 44.5°C sur un tampon imbibé de milieu de culture MCF. Nous avons réalisé une analyse par prélèvement. Les échantillons ont été laissés en culture entre 22h et 26h.

Nous avons compté les colonies visuellement et relevé les résultats selon une échelle semi-quantitative.

L’intérêt principal étant l’implication pratique de la contamination de l’eau, le nombre de CFU/100ml a été indiqué de façon exacte jusqu’à 50, nombre au-delà duquel il a été indiqué 50-100 pour des cultures comptant entre 50 et 100 CFU/100ml et >100 pour celles comprenant >100 colonies distinctes pour 100ml. Le terme “innombrable” a été utilisé pour désigner une culture où les colonies avaient convergé au point de former un tapis uniforme sur la membrane filtrante.

2.3b) Avantages et problèmes

La technique conjugue plusieurs méthodes dont le résultat final est un outil qui s’est avéré facile à utiliser même pour des personnes relativement néophytes. Son apprentissage devrait être accessible à toute personne ayant une expérience même modeste de la réalisation d’analyses simples et des notions de base d’asepsie.

La stérilisation et le prélèvement sont simples, la filtration et la mise en culture étant les étapes critiques car elles nécessitent une réalisation correcte et propre et comportent des manipulations assez délicates.

C’est principalement ici que pourraient se trouver d’éventuelles difficultés dans la formation de personnes n’ayant aucune expérience préalable au laboratoire de bactériologie. La lecture des résultats est facilitée par l’importante sélectivité du milieu de culture et la possibilité d’identifier par la couleur les colonies recherchées. La grille imprimée sur les filtres aide au comptage systématique.

Les résultats sont obtenus en 24h, ce qui permet un tournus rapide des échantillons dans l’incubateur, lequel n’a jamais été surchargé pour le présent travail malgré son utilisation simultanée pour une autre étude.

Le matériel utilisé est portable et l’incubateur dispose d’une autonomie de 16h par le moyen d’une pile de cadmium rechargeable, ce qui permet la manipulation des échantillons sur place lorsque les conditions météorologiques l’autorisent. Un accès au réseau électrique durant la nuit reste nécessaire mais une certaine autonomie en brousse est tout de même garantie par ce moyen. Au besoin, l’incubateur peut

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15 également être branché sur la batterie d’un véhicule par le moyen de l’allume-cigarette. Toutes les étapes des analyses peuvent être réalisées sur le terrain, du prélèvement à la lecture des résultats.

Le poids total est raisonnable et permet le transport à pied du matériel de filtration et de la glacière, une deuxième personne étant nécessaire si l’on veut également avoir avec soi l’incubateur. Les distances accessibles par ce moyen dépendent de la forme physique des expérimentateurs !

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C h a p i t r e I I I

RESULTATS

Nous avons analysé 71 prélèvements le long de 39 chemins de l’eau, dont 23 au Cameroun et 16 en Suisse. Nous avons observé le long de ces chemins les conditions de transport et de stockage de l’eau.

Nous avons obtenu les informations concernant la maintenance des récipients (vidange, lavage) auprès des utilisateurs.

3.1) Description des chemins de l’eau au Cameroun

Nous décrivons ci-dessous les lieux où les échantillons ont été prélevés, ainsi que les conditions de manipulation et de stockage de l'eau.

3.1a) Mekomba

Nous avons suivi les premiers chemins en mars 1996 et septembre 1998 dans le village de Mékomba, à 5km de Mfou. Ce village n’est pas muni d’un puit à pompe. Les deux puits à margelle et les différentes sources traditionnelles ont été aménagés par les villageois.

1) Dans un puit à margelle non couvert, on puise l'eau à l’aide d’un seau de plastique attaché au bout d’une corde. Il était impossible d’accéder au fond du puit et nous avons donc prélevé l'échantillon correspondant au puit dans ce seau. L'utilisateur a ensuite transvasé l’eau dans un autre seau de plastique, qui lui appartenait et dans lequel il l'a transportée chez lui. Dans la maison, il l'a versée dans un récipient servant de réserve familiale, lui aussi en plastique et ne comportant pas de couvercle. Ce récipient contenait encore un fond d’eau qui n’a pas été vidé.

Pour boire, les membres de la famille puisaient l’eau dans cette réserve à l’aide d’une tasse de métal émaillée.

2) Après avoir puisé au même puit qu'en 1), un autre utilisateur a cette fois transvasé l’eau dans une bouteille de plastique de 5L dont le bouchon manquait. Dans sa maison, il l'a versée dans la

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17 réserve familiale qui était une casserole de métal sans couvercle où il restait aussi un fond d'eau.

Là aussi, on puisait dans cette réserve l'eau à boire à l'aide d'une tasse de métal émaillée.

3) et 4) Eau de pluie récoltée à ciel ouvert dans une bassine et une casserole, toutes deux de métal.

5) Il s'agit d'une source couverte de branchages et dont l’eau était canalisée par un tuyau de plastique dans un petit bassin. L'utilisateur la puisait dans un seau de plastique. Dans la maison, il a muni ce seau d'un couvercle et c'était là la réserve familiale.

6) Il s'agit d'un puit traditionnel à ciel ouvert, c'est-à-dire d’une source qui a été creusée pour faire un petit étang, d’où s’écoule un ruisseau au lit aménagé de pierres et de planches de bois.

Le but recherché était d’assurer un mouvement continu de l’eau, mais le flux était à peine visible et le renouvellement de l’eau y semblait assez lent. L'utilisateur y a puisé l'eau à l'aide d'un seau de plastique qui était aussi la réserve familiale.

7) L’utilisateur a ici puisé l'eau à l’aide d’un seau de plastique dans un puit à margelle. Entre les puisages, on couvrait ce puit d’une tôle ondulée. Comme en 1), il était impossible d’accéder au fond du puit et nous avons donc pris le premier échantillon au seau. Dans la maison, l'utilisateur a versé l'eau dans un bidon de plastique noir fermé qui servait de réserve familiale.

8) La source était ici la même qu’en 5). L'utilisateur a puisé l'eau dans un grand bac de plastique qui servait ensuite aussi de réserve familiale. Il ne comportait pas de couvercle.

3.1b) Mfou

Nous avons réalisé les prélèvements suivants dans la ville de Mfou en mars 1996 et septembre 1998. Le chef-lieu de la Mefou était alors doté de 5 puits à pompe construits avec l’aide de la mission d’Otélé et de la coopération Suisse-Jura-Cameroun.

9) L’utilisateur a récolté l'eau au puit de l’hôpital à l’aide d’un seau de plastique. Il l'a transvasée immédiatement dans une jarre qui ne comportait pas de bouchon et qui servait de réserve.

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10) Avec le même seau qu’en 9), il a cette fois transporté l’eau à domicile avant de la transvaser dans une cuve de plastique sans couvercle. Pour boire, on puisait l'eau dans cette cuve à l'aide d'une tasse.

11) Au même puit, l'utilisateur a récolté l'eau dans un bidon fermé qui servait également de réserve.

12) Au puit du centre agricole, situé sur une hauteur, l'utilisateur a ici prélevé ici l'eau à l’aide d’un jerrycan de plastique fermé. A domicile, il l'a transvasée dans un récipient identique, vide, qui servait de réserve familiale.

13) Au même puit, l’utilisateur a récolté l'eau dans un jerrycan qu'il lavait au moins une fois par semaine à l’eau de javel. Il servait de réserve familiale et on le conservait au frigo. Pour avoir une réserve supplémentaire, l'utilisateur a également aussi de l'eau dans des bouteilles de PET, qui étaient également conservées au frigo.

14) Au même puit, l’utilisateur a récolté l'eau dans un seau muni d’un couvercle et qui servait aussi de réserve. Il le lavait tous les jours au savon.

15) Au puit de la mission catholique, qui n'est ouvert qu'à certaines heures, l'utilisateur a récolté l'eau dans un bidon fermé, qui servait aussi de réserve.

16) Au même puit, le même enfant qu'en 15) avait rempli un deuxième bidon identique au précédent.

17) Au même puit, l'utilisateur a récolté l’eau dans un seau de plastique sans couvercle, qui était fêlé. Ce récipient était lavé quotidiennement au savon.

18) L'utilisateur s'est ici servi d'un jerrycan fermé pour le puisage et le stockage de l’eau. Il le lavait quotidiennement au savon.

3.1c) Ngalli et Nsimalen

Nous avons réalisé les prélèvements suivant dans deux villages en avril 1999.

19) Au puit du dispensaire de Ngalli, qui est un puit à pompe de type Otélé, l'utilisateur a ici récolté l’eau dans un récipient de plastique. Après l'avoir transportée à domicile, il l'a couvert et

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19 c'était là une des réserves familiales. Il le lavait au savon tous les jours. Pour boire, on se servait d’une tasse de plastique pour y puiser l’eau de boisson.

20) Au même puit, l'utilisateur s'est servi d'un seau de plastique sans couvercle pour récolter l’eau. Il ne comportait pas de couvercle. Il le lavait tous les jours au savon.

21) Il s'agissait ici d'une bassine de métal que l'utilisateur avait remplie à l'aide du même seau qu'en 20) lors d’un précédent voyage. Elle était munie d’un couvercle et vidée entièrement chaque fois qu’on la remplissait. On la lavait au savon tous les jours. Un tasse de métal servait à y puiser l’eau de boisson.

22) Après avoir puisé au même puit et avec le même seau qu'en 20), l'utilisateur a également transvasé de l'eau dans une bassine émaillée couverte. Il la rinçait à l’eau tous les jours. Pour boire, on y puisait l'eau à l'aide d'un gobelet de métal. Nous n'avons pas pu effectuer de prélèvement du récipient de puisage sur ce chemin.

23) Ce prélèvement a été réalisé dans le village de Nsimalen. L’utilisateur a puisé l'eau à une source dont l’aménagement comportait une couverture de béton avec un tuyau déversant l’eau dans un petit étang: l’accès à la source était ainsi protégé. Il a récolté l'eau au tuyau dans un récipient de plastique qui servait aussi au stockage. Il comportait un couvercle. Pour boire, on y puisait l'eau à l'aide d'une tasse de plastique.

3.2) Description des chemins de l’eau en Suisse 3.2a) L'eau des restaurants

Nous avons réalisés la première série de chemins de l’eau en Suisse en analysant l'eau de carafes remplies au robinet et servies dans des restaurants. Nous avons prélevé l'eau dans la carafe, dans le verre, puis à nouveau dans la carafe une heure plus tard. La carafe était en plastique sur le suivi 24 et en verre sur le suivi 25.

3.2b) Le camp de vacances

Nous avons suivi cette série de chemins dans un camp de vacance pour enfants de 9-13 ans, organisé par le WWF autour du thème de l’énergie. Le chalet où ce camp se déroulait ne disposait pas d’eau courante

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et l’eau de boisson y provenait entièrement d’une citerne installée sur le toit. Un réseau de plomberie distribuait l’eau de la citerne dans les pièces. Les moniteurs, qui n’avaient pas confiance en sa propreté, ont fait systématiquement bouillir l’eau destinée à la consommation. Après l'avoir laissée refroidir dans la casserole à l’air ambiant, ils la stockaient avec l'aide des enfants dans des jerrycan munis d’un robinet permettant le prélèvement d’eau sans contamination du contenu. Si le jerrycan était plein, on la stockait dans des bouteilles de PET. Cette eau servait à la boisson uniquement. Pour les excursions, on la transvasait dans des gourdes.

On s'en servait aussi pour faire du thé, qu'on infusait directement à la casserole et qui refroidissait également à l’air ambiant.

26) Nous avons prélevé l’eau de la citerne au robinet, puis l’eau de la casserole après ébullition.

Nous avons ensuite prélevé de l'eau dans le jerrycan de stockage puis dans le verre avant la consommation.

27) Il s’agit du même parcours que 26), mais le dernier échantillon provient d’une gourde qui avait été préparée pour une excursion et non d’un verre.

28) Eau prise à la bouteille de PET.

29) Eau ayant refroidi à l’air ambiant dans une carafe après avoir été bouillie.

30) et 31) Gourdes de plastique remplies d’eau bouillie refroidie qui n’a pas transité par le jerrycan.

3.2c) Les bouteilles au domicile

Les prélèvements suivants proviennent de bouteilles d’eau minérale stockées après avoir été entamées 32) Nous avons réalisé un premier prélèvement à la première ouverture de la bouteille. Nous l'avons répété à 30 et 60min, la bouteille demeurant fermée à température ambiante.

33) Nous avons réalisé ce prélèvement dans une bouteille entamée depuis plus de 6h, stockée au frigo.

34) Nous avons réalisé ce prélèvement dans une bouteille entamée la veille et stockée au frigo.

(30)

21 3.2d) Les bouteilles sur le lieu de travail

Nous avons réalisé les derniers prélèvements dans des bouteilles d’eau minérale entamées depuis un temps non déterminable (de quelques heures à un jour ou deux), destinées à la consommation par le personnel sur un site professionnel. Elles étaient toutes fermées et à température ambiante.

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3.3) Résultats des cultures

Nous présentons ci-dessous les résultats des cultures par filtration sur membrane de l'eau prélevée dans les différents lieux visités. Ces résultats sont présentés en CFU/100ml.

3.3a) Mekomba

Rappel des conditions de stockage:

1) puit à margelle non couvert, puisage l’aide d’un seau de plastique au bout d’une corde, transvasement dans un autre seau de plastique, transport dans la maison puis transvasement dans la réserve qui est une bassine de plastique sans couvercle et qui contient un reste d’eau de la veille ; une tasse de métal émaillée sert à puiser dans la réserve pour boire.

2) même puit à margelle, même seau : transvasement dans une bouteille de plastique de 5L sans bouchon, transport à la réserve familiale qui est une casserole de métal sans couvercle où il reste de l’eau.

Même système avec une tasse de métal émaillée pour boire.

3) et 4) Eau de pluie récoltée à ciel ouvert dans une bassine et une casserole de métal.

5) source couverte de branchages dont l’eau est canalisée par un tuyau de plastique dans un petit bassin ; puisage dans un seau de plastique, transport dans la maison où ce seau est muni d’un couvercle et sert de réserve familiale.

6) puit traditionnel à ciel ouvert, puisage à l’aide d’un seau de plastique qui sert aussi de réserve familiale.

7) puit à margelle couvert d’une tôle ondulée, puisage avec un seau de plastique, transvasement dans la réserve qui est un bidon de plastique noir fermé.

8) même source qu’en 5), puisage dans un seau de plastique, la réserve familiale est un grand bac de plastique sans couvercle.

Mekomba se caractérise par une situation préoccupante où la contamination est importante déjà à la source et où l'on observe souvent encore une augmentation de la charge bactérienne au stockage. Il est malheureusement vraisemblable qu'une pareille situation se retrouve dans d'autres villages utilisant des sources traditionnelles non protégées.

1) Puit Seau Récipient Tasse

50-100 Innombrable Innombrable Innombrable 2) Idem Bouteille Casserole Tasse

50-100 Innombrable Innombrable 3) Pluie Bassine

Présumée 0! Innombrable 4) Idem Casserole

Innombrable 5) Source Seau >100 >100

6) Puit Seau

>100 >100

7) Puit Bidon

>100 1

8) Source Réserve

>100 Innombrable

(32)

23 3.3b) Mfou

9) puit à pompe de l’hôpital, pompage de l’eau dans un seau de plastique, transvasement immédiat dans un jarre sans bouchon qui servira de réserve après le transport à domicile.

10) même puit et même seau qu’en 9), transport à domicile dans le seau puis transvasement dans une cuve de plastique sans couvercle ; une tasse est utilisée pour y puiser l’eau à boire.

11) même puit, pompage dans un bidon fermé qui sert également de réserve.

12) puit à pompe du centre agricole, pompage dans un jerrycan de plastique fermé, transport à domicile puis transvasement dans un récipient identique qui sert de réserve familiale.

13) même puit, pompage de l’eau dans un jerrycan lavé au moins une fois par semaine à l’eau de javel ; il sert de réserve familiale et est conservé au frigo. L’eau est aussi dans des bouteilles de PET, également conservées au frigo.

14) même puit, pompage dans un seau muni d’un couvercle et qui sert aussi de réserve. Il est lavé tous les jours au savon.

15) puit à pompe de la mission catholique, pompage dans un bidon fermé, qui sert aussi de réserve.

16) même puit, 2e bidon identique au précédent, rempli par le même enfant

17) même puit, récolte dans un seau de plastique sans couvercle, fêlé ; récipient lavé quotidiennement au savon.

18) même puit, pompage dans un jerrycan fermé servant au puisage et au stockage de l’eau ; il est lavé quotidiennement au savon.

La situation à Mfou est meilleure. L'eau des puits à pompe est beaucoup plus propre que l'eau provenant des sources traditionnelles. Pourtant, on note dans certaines situations une contamination à la consommation aussi importante que lorsque l'eau provient d'une source à ciel ouvert. Par ailleurs, on note tout de même aussi qu'un maintien de la qualité de l'eau en aval de la source semble possible malgré les nombreuses difficultés qui y sont liées.

3.3c) Ngalli et Nsimalen

9) Puit hôpital Seau Jarre

0 50 0

10) Idem Idem Cuve tasse

50-100 2

11) Idem Bidon

0

12) Puit centre agr. Jerrycan 1 Jerrycan 2

0 0 Innombrable

13) Idem Jerrycan Bouteille

0 0

14) Idem Seau

35 15) Puit mission cath. Bidon

1 37

16) Idem Bidon

1

17) Idem Seau

1

18) Idem Jerrycan

1

(33)

19) puit à pompe du dispensaire, récolte de l’eau dans un récipient de plastique, transport à domicile, où il est couvert et sert de réserve ; le récipient est lavé au savon tous les jours ; tasse de plastique pour y puiser l’eau de boisson.

20) même puit, seau de plastique non couvert pour puiser et stocker ; on le lave au savon tous les jours.

21) même puit, même seau qu’en 20), transvasement à domicile dans une bassine de métal couverte qui est vidée avant chaque nouveau remplissage ; on la lave au savon tous les jours et une tasse de métal sert à y puiser l’eau de boisson.

22) même puit ; l’eau puisée est transvasée dans une bassine émaillée couverte que l’on rince à l’eau tous les jours. Un gobelet de métal sert à y puiser l’eau de boisson.

23) source aménagée à Nsimalen, couverte d’un toit de béton, déversement par un tuyau dans un petit étang ; prélèvement au tuyau dans récipient de plastique, transport à domicile où il est couvert et sert de réserve familiale ; une tasse de plastique est utilisée pour y puiser l’eau.

Nous retenons que le maintien d'une eau peu contaminée est possible et, une fois de plus, que le devenir d'une eau provenant d'un puit assez propre n'est pas vraiment prévisible.

3.3d) Genève, l'eau des restaurants

24)-25) carafes d’eau du robinet servis dans des restaurants : prélèvement dans la carafe et dans le verre lors du service, puis à nouveau dans la carafe 1h après .

3.3e) Vaud, le camp de vacances

26) l’eau de citerne, obtenue par le robinet de la cuisine, a été bouillie puis refroidie à l’air ambiant dans la casserole ; elle a été transvasée dans un jerrycan fermé

servant au

stockage, puis versée à l’aide d’un robinet dans un verre pour être bue.

27) même eau que ci-dessus, la dernière étape étant la gourde dans laquelle l’eau du jerrycan a été versée pour une excursion.

19) Puit disp. Récipient Tasse puit

7 >100 >100

20) Idem Seau

23

21) Idem Idem Bassine Tasse

47 >100

22) Idem Idem Bassine Gobelet

16 4

23) Puit Nsimalen Récipient Tasse

14 12 20

24) Carafe plastique Verre Carafe à 1h

0 0 0

25) Carafe en verre Verre Carafe à 1h

0 0 0

26) robinet 1 Casserole (eau bouillie) Jerrycan Verre

0 0 0 0

27) Idem Idem Idem Gourde

0

28) Idem Idem Bouteille

0

29) Idem Idem Carafe

0

30) Idem Gourde 1

0

31) Idem Gourde 2

0

(34)

25

28) même eau que ci-dessus, la bouteille de PET servant à la place du jerrycan qui était déjà plein.

29) même eau que ci-dessus, refroidi à l’air ambiant dans une carafe non couverte après avoir été bouillie.

30-1) eau bouillie, refroidie dans la casserole et transvasée dans 2 gourdes de plastique plusieurs heures avant l’analyse.

3.3f) Genève, les bouteilles au domicile

32) Un premier prélèvement a été réalisé à la première ouverture de la bouteille. Le prélèvement a été répété à 30 et 60min, la bouteille demeurant fermée à température ambiante.

33) bouteille entamée depuis plus de 6h, stockée au frigo 34) bouteille entamée la veille, stockée au frigo.

3.3g) Genève, les bouteilles sur le lieu de travail

35-39) Ces prélèvements viennent de bouteilles d’eau minérale entamées depuis un temps non déterminable, destinées à la consommation par le personnel sur un site professionnel. Elles étaient toutes fermées et à température ambiante. Des verres de plastique servaient à la consommation.

La situation en Suisse semble rassurante, malgré la présence d'un échantillon contaminé dans un cas où le risque paraissait pourtant faible. Il faut rappeler ici que la facilité du maintien d'une chaîne du froid et la disponibilité importante de l'eau et du savon rendent la protection de l'eau de boisson plus facile à Genève qu'à Mfou. L'environnement physique y est également plus propice puisque la température ambiante, plus basse, est moins favorable à la prolifération bactérienne. Nous retenons que, même dans ces conditions, l'absence de contamination en aval n'est pas totalement garanti. Nous retenons également que la protection de la chaîne de l'eau apparaît comme possible dans certaines circonstances.

32) Ouverture T+30min T+1h

0 2 2

33) T +>6h

0

34) T +>12h

0

35) Bouteille 1 T =?

0 36) Bouteille 2 T =?

0 37) Bouteille 3 T =?

0 38) Bouteille 4 T =?

0 39) Bouteille 5 T =?

0

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