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Rapport final de mission Poly-Monde 2010

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Rapport final de mission Poly-Monde 2010

DANEMARK • PAYS-BAS

Comment le design et le développement durable peuvent initier un renouveau du climat

socio-économique ?

(2)

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(3)

Bien que la mission Poly-Monde 2010 soit supportée par plusieurs institutions et paliers de gouvernements, les contributions des entreprises demeurent vitales pour assurer le succès de la mission. Que ce soit par une contribution financière ou par une visite industrielle à leurs installations, les entreprises se sont montrées une fois de plus très coopératives cette année afin de nous permettre d’organiser une mission de qualité.

Pour une 21e année consécutive, l’École Polytechnique de Montréal a grandement contribué au succès de la mission industrielle. Par l’entremise de l’orientation Projets internationaux, les étudiants ont reçu une formation académique privilégiée sur l’innovation technologique et la compétitivité internationale, afin de profiter au maximum de leur expérience au Danemark et aux Pays-Bas et d’en retirer les meilleures pratiques de leur modèle d’innovation respectif. De plus, nous tenons à remercier le président du conseil d’administration, M. Bernard Lamarre, le directeur-général de l’École Polytechnique, M. Christophe Guy, ainsi que les directeurs de départements pour leur support financier et leurs précieux conseils tout au long de notre préparation.

Plusieurs conférenciers sont venus partager leur expérience avec les étudiants membres de la mission, dans le cadre du cours préparatoire IND5116, à l’hiver dernier. Ces professionnels méritent également nos salutations pour leur apport concret sur les enjeux auxquels ils font face dans leur milieu de travail au quotidien. Une liste complète de ces conférenciers est présentée à l’annexe 3 du rapport.

L’équipe Poly-Monde 2010 tient aussi à remercier le chef de mission Alain Aubertin, Ph.D., pour l’aide, le soutien, l’effort et les généreux conseils qui ont contribué au succès de la mission.

Un gros merci également aux parents et amis des membres de la mission pour leur participation plus qu’appréciée aux nombreuses initiatives étudiantes de financement.

Remerciements

(4)

Nous sommes fiers de commanditer la mission Poly-Monde 2010

Nous saluons la vision des gens qui, tout comme nos fondateurs Georges Claude et Paul Delorme, transportent l’innovation au-delà des frontières.

(5)

Je suis heureux de présenter mes salutations les plus chaleureuses à tous ceux et celles qui participent au projet de visites industrielles Poly-Monde 2010 de l’École Polytechnique de Montréal, au Danemark et aux Pays-Bas.

À l'heure où l'économie internationale est

caractérisée par des échanges commerciaux de plus en plus élevés, il est tout à fait pertinent d'analyser les rouages qui stimulent le libre-échange pour mieux positionner notre pays. C'est dans ce contexte que la mission Poly-Monde 2010 fait escale au Danemark et aux Pays-Bas afin d'y explorer les facteurs qui favorisent la compétitivité et l'innovation ainsi que l'incidence de celles-ci sur la croissance économique. Il s'agira, entre autres, pour les

participants d'examiner les stratégies mises en place par ces deux pays pour être plus concurrentiels sur les marchés mondiaux et de réfléchir à l'intégration de ces mécanismes dans les secteurs d'activités de nos entreprises. Par ailleurs, cette expérience

enrichissante bénéficiera, sans aucun doute, aux étudiants en leur permettant d'approfondir leurs connaissances et de découvrir d'autres cultures.

Au nom du gouvernement du Canada, je vous souhaite un voyage des plus enrichissants et vous offre mes meilleurs voeux de succès pour l’avenir.

OTTAWA

2010

(6)
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Présentation des membres

Alexandre Maurice Coordonateur

Antoine Courchesne-Tardif Responsable de l’édition

Mikaël Héroux-Vaillancourt Édition

Yuriy Vashchuk Webmestre

Stéphanie St-Laurent

Responsable du financement

Caroline Arnouk Financement

Martin Cousineau Financement

Hassan El Ouehabi Financement

Caroline Gravel Financement

Martin Michaud Financement

François-Xavier Robert Financement

Christophe Sobolewski Financement

(9)

Alexandra Duron

Responsable de la logistique Dominik Tremblay

Financement

Stéphanie Bernier Logistique

Marie-Claude Blais Logistique

Alexis Dagenais Everell Logistique

Gregory Dutrieux Logistique

Mathieu Lachapelle-Neveu Logistique

Victoria Lakiza Logistique

Maxime Lavoie Logistique

Patrick Maletto Logistique

Laura Matonog Logistique

Maryline Rancourt-Ouimet Logistique

Marc-Éric St-Jean Logistique

(10)
(11)

Préface

Dans la nouvelle conjoncture mondiale, notre aptitude à améliorer la condition humaine dépendra avant tout de notre capacité d’adaptation face aux changements rapides. La crise financière mondiale, la diminution de la biodiversité, les changements climatiques, l’accessibilité à l’eau, la sécurité alimentaire et la pauvreté sont autant de problématiques intimement liées et évoluant rapidement qui requièrent des solutions innovatrices et adaptatives. Tel que la dernière récession économique l’a démontré, des changements systémiques sont requis afin d’atteindre la résilience nécessaire pour affronter un contexte aussi variable. Il est conséquemment justifié de repenser nos structures institutionnelles, légales et technologiques, celles-ci constituant une expression de nos valeurs collectives.

Les principes du développement durable nous fournissent les lignes directrices pour orienter ces changements. Les missions Poly-Monde s’inscrivent dans cette optique en nous fournissant d’indispensables pistes de réflexion.

Il est en effet profitable de demeurer attentif et ouvert aux points de vue, aux approches et aux solutions qui sont implémentées ailleurs, ceux-ci pouvant inspirer des solutions durables, créatives et innovatrices chez nous.

Particulièrement, les recommandations de la mission Poly-Monde 2010, inspirées de visites industrielles effectuées au Danemark et aux Pays-Bas dans les secteurs de l’agro-alimentaire, de la biopharmaceutique, des énergies alternatives et de la logistique du transport maritime, sont à la fois pertinentes et importantes afin de préserver la compétitivité et la durabilité de notre économie.

Plusieurs occasions d’amélioration de ces secteurs industriels au Québec ont ainsi été mises en valeur.

Pour le secteur de l’agro-alimentaire, celles-ci touchent à l’augmentation de la protection des terres agricoles, à l’agriculture biologique et aux pratiques d’étiquetage.

La culture consultative observée dans les industries biopharmaceutiques danoise et néerlandaise constitue un atout majeur; il y a fort à parier que l’industrie d’ici gagnerait à s’inspirer de ce modèle. Ayant été parmi les premiers à s’intéresser au secteur des énergies alternatives, Danois et Néerlandais récoltent aujourd’hui les fruits de leur leadership entrepreneurial dans ce domaine. Quant à l’industrie maritime, elle a un grand potentiel au Québec; des réinvestissements judicieux dans ce secteur, tel que ce fut le cas dans les pays visités, pourraient engendrer d’importants bénéfices.

Au-delà de tout cela, l’autonomisation de nos générations futures à agir de manière durable nous permet de faire face à un futur incertain avec optimisme. Poly-Monde fournit une expérience éducationnelle riche à des étudiants afin qu’ils deviennent des agents de changement, cela en plaçant en leurs mains compétentes les outils d’un futur durable. De façon similaire, l’Institut international du développement durable travaille depuis 20 ans dans le but d’améliorer la qualité de vie pour tous, ce en menant des recherches innovatrices et en soutenant de jeunes leaders à travers des programmes de stages. Pour toutes ces raisons, nous tenons à sincèrement féliciter Poly-Monde pour une autre mission couronnée de succès et nous leur en souhaitons plusieurs autres à venir.

Sincèrement,

Dr. Henry David Venema

Directeur, Gestion durable des ressources naturelles Institut international du développement durable

(12)

Photo prise par Stéphanie St-Laurent

Monument néerlandais, La Haye

Maersk Line, Arhus

(13)

INTRODUCTION

...

15

CHAPITRE 1 : L’envergure de la mission Poly-Monde 2010 ... 16

1.1 Cadre de la mission ... 16

1.2 Objectifs de la mission ... 16

1.3 Les membres de la mission ... 16

1.4 Le Québec : un mariage entre tradition et innovation ... 17

1.5 Le leadership du Danemark et des Pays-Bas ... 18

1.6 Problématique de la mission ... 18

1.7 Secteurs d’activités étudiés ... 18

Chapitre 2 : Design et développement durable ... 19

2.1 Le Design ... 19

2.1.1 Design industriel : le développement de produits... 19

2.1.2 Design de l’espace : l’aménagement urbain... 20

2.2 Le développement durable appliqué à notre étude ... 23

2.2.1 Visions et approches distinctes... 24

2.2.2 Sommet de Copenhague... 24

2.3 Contexte de la mission ... 25

Chapitre 3 : Portrait socioculturel ... 26

3.1 Danemark ... 26

3.1.1 Particularités géographiques... 26

3.1.2 Européens certes, mais avant tout scandinaves... 27

3.1.3 L’héritage des Vikings... 28

3.1.4 La crise énergétique, un élément déclencheur

....

... 28

3.2 Pays-Bas ... 29

3.2.1 Particularités géographiques... 29

3.2.2 L’aménagement du territoire, une nécessité qui forge une mentalité... 29

3.2.3 L’eau, élément central... 30

3.2.4 Pionniers de l’Europe... 30

Chapitre 4 : L’étude de secteurs

...

32

4.1 L’agroalimentaire ... 32

4.1.1 Comparaison des modèles de gestion du secteur agroalimentaire... 33

4.1.1.1 Une association de producteur très rigide

... 33

4.1.1.2 Le système de quotas versus un système ouvert

... 34

4.1.1.3 Être rentable sans faire de la production agricole de masse

... 36

4.1.1.4 Combiner l’augmentation de la population et le maintien de l’intégrité environnementale.

... 36

4.1.1.5 L’industrie des produits biologiques, une puissance en Europe

... 38

4.1.2 Qu’est-ce qu’une saine gestion du territoire agricole ?

.

... 40

Sommaire

(14)

4.2 La biopharmaceutique ... 42

4.2.1 Les brevets pharmaceutiques et l’impact de leur échéance... 42

4.2.1.1 Un moteur d’innovation pour l’industrie pharmaceutique.

... 43

4.2.2 Comment contrer la concurrence des fabricants de génériques?... 44

4.2.2.1 Le cas de Pfizer

... 44

4.2.2.2 Le cas de Novartis

... 45

4.2.3 Les pays émergeants: une opportunité à double tranchant... 46

4.2.4 Se regrouper afin d’assurer une création de valeur... 47

4.2.4.1 La volonté commerciale de la Medicon Valley

... 47

4.2.4.2 La transformation de Montréal

... 49

4.2.4.3 La transparence du Eindhoven High Tech Campus

... 49

4.2.5 Conclusion

.

... 50

4.3 Les énergies alternatives ... 51

4.3.1 Historique... 51

4.3.2 Enjeux politiques... 54

4.3.2.1 L’origine d’une culture où l’énergie «verte» détient un rôle central

... 54

4.3.2.2 Pourquoi l’indépendance énergétique n’est-elle pas une priorité aux Pays-Bas, et qu’est-ce que le gouvernement préconise en matière d’énergie?

... 56

4.3.2.3 Quelles sont les politiques québécoises en termes d’énergie, et comment se comparent-elles aux politiques danoises et néerlandaises?

... 57

4.3.2.4 Quel est l’impact d’un réseau de collaboration solide entre une nation et ses voisins en termes de production d’électricité?

... 57

4.3.3.1 Le concept du Smart Grid, une approche intéressante pour la gestion de la consommation d’électricité

... 59

4.3.3.2 BIOCARBURANTS- L’avenir ou non?

... 59

4.3.4 Enjeux économiques... 60

4.3.4.1 En quoi l’énergie constitue-t-elle un pilier pour l’économie Danoise?

... 60

4.3.5 Perspectives futures... 62

4.3.5.1 En regard avec leur orientation énergétique actuelle, vers quel avenir les nations se dirigent-elles?

... 62

4.4 La logistique du transport maritime ... 67

4.4.1 Description du secteur et faits saillants

.

... 67

4.4.2 Quelques enjeux dans le domaine... 68

4.4.2.1 L’importance de l’intermodalité

... 68

4.4.2.2 Les impacts de la crise financière sur l’industrie maritime

... 69

4.4.2.3 La concurrence dans le secteur maritime.

... 71

4.4.2.4 Comment les réglementations, les infrastructures et les appuis gouvernementaux influencent-ils l’industrie maritime?

... 73

4.4.5 Le rôle du design et de l’innovation dans le secteur maritime... 73

4.4.6 Développement durable

.

... 74

4.4.7 Conclusion... 75

Chapitre 5: Recommandations pour le Québec ... 76

5.1 Pour le secteur de l’agroalimentaire ... 76

5.1.1 Les associations de producteurs... 76

5.1.2 Les quotas... 76

5.1.3 Liens avec le développement durable... 76

5.1.4 Liens avec le design... .77

(15)

5.1.5 Conclusion... 77 5.2 Pour le secteur de la

biopharmaceutique .

.

... 77

5.2.1 Incitatifs à maintenir... 77

5.2.2 Suggestions à considérer pour

l’évolution du secteur au Québec

.

... 77 5.3 Pour le secteur des énergies

alternatives

.

... 79 5.4 Pour le secteur de la logistique

du transport maritime ... 80

5.4.1 Revitalisation de l’industrie

maritime au Canada... 81

5.4.2 Harmonisation des infrastructures

portuaires avec les espaces urbains

.

... 81

Annexe 1 - Liste des entreprises

visitées ... 82

Annexe 2 - Liste des conférenciers

invités

.

... 83

Références ... 84

Un grand merci à nos

commanditaires! ... 92

Photo prise par Yuriy Vashchuk

Parc public, Copenhague

Photo prise par Yuriy Vashchuk

Parc d’éolienne de Middelgrunden, Copenhague

(16)

Les membres de la mission industrielle Poly-Monde 2010 sont fiers de vous présenter ce rapport, consécration d’une année d’étude des systèmes d’innovation que partagent le Danemark, les Pays-Bas et le Québec dans les secteurs de l’agroalimentaire, de la biopharmaceutique, des énergies alternatives et de la logistique du transport maritime.

Destiné aux commanditaires, aux représentants des secteurs concernés, aux investisseurs et à la communauté universitaire, cet ouvrage a pour but d’aider à comprendre le positionnement du Québec par rapport à ces deux pays d’Europe sur des sujets d’actualité suscitant un intérêt grandissant sur la scène internationale.

Entre autres, cette étude a pour objectif de mieux saisir l’effet des modèles économiques danois, néerlandais et québécois sur l’innovation technologique et comprendre de quelle manière cette synergie influence la concurrence entre les firmes internationales dans le contexte actuel de mondialisation. L’étude d’une soixantaine de cas d’entreprises permet de reconnaître certaines différences dans les modèles, notamment en termes de design et de développement durable, deux thématiques ayant façonné depuis quelques décennies l’évolution de ces nations sur le plan de l’efficacité énergétique et de l’optimisation de leur territoire.

Le rapport est divisé en cinq chapitres :

• Le premier chapitre présente l’envergure de la mission, ses objectifs, les intervenants y ayant participé, ainsi que la problématique et les secteurs à l’étude.

• Le deuxième chapitre présente le design et le développement durable, principales thématiques de Poly- Monde 2010 et du présent rapport.

• Le troisième chapitre dresse un portrait socioculturel du Danemark et des Pays-Bas, tels que perçus par les membres de la mission : infrastructures, transport urbain, habitudes de vie, tout pour comprendre leur manière de penser et d’agir !

• Le quatrième chapitre constitue la pièce maîtresse du rapport. Traitant des secteurs à l’étude, ces derniers sont décrits selon leurs enjeux majeurs actuels et futurs, analysés sous l’angle de l’innovation technologique et de la concurrence. Les dizaines de visites industrielles réalisées alimentent grandement ce chapitre.

• Enfin, le cinquième chapitre se veut une synthèse des apprentissages réalisés en cours de mission. Il tente de susciter une discussion sur les actions à prendre au Québec, au Danemark et aux Pays-Bas pour affronter les enjeux de l’industrie, afin d’offrir une vision d’avenir prometteuse tant pour les investisseurs que pour les populations, en agissant de manière plus responsable.

Introduction

La Petite Sirène stylisée, Copenhague

Photo prise par Alain Aubertin

Vue d’un canal, Amsterdam

Photo prise par Alain Aubertin

(17)

Photo prise par Alain Aubertin

Vue d’un canal, Amsterdam

Chapitre 1 : L’envergure de la mission Poly-Monde 2010

Ce chapitre présente la mission Poly-Monde 2010, ses objectifs, ses nombreux intervenants et de dresser un bref aperçu des différents secteurs sur lesquels la mission s’est penchée au Québec, au Danemark et aux Pays-Bas.

1.1 Cadre de la mission

Le contexte industriel d’aujourd’hui est marqué par l’émergence de nouveaux marchés, la concurrence internationale ainsi que la mondialisation des technologies.

L’ingénieur, quel que soit son domaine de spécialité, doit être sensibilisé à cette réalité internationale et ainsi parfaire ses connaissances en ce qui a trait aux changements affectant les systèmes industriels. Par ailleurs, les entreprises canadiennes et québécoises ont ardemment besoin de renouveler leurs compétences et leurs connaissances, notamment en contribuant à la formation d’ingénieurs tournés vers l’international.

Les missions Poly-Monde parcourent l’Asie, l’Europe et les Amériques depuis 21 ans à ce jour en tentant de comprendre de quelle manière les entreprises d’ici et d’ailleurs parviennent à tirer profit de cette réalité économique sur la scène internationale.

Cette analyse des différents pôles et systèmes d’innovation a permis à notre délégation :

• De comprendre le contexte économique actuel ;

• D’examiner et de cibler les technologies qu’ont en commun le Danemark, les Pays-Bas et le Canada ;

• D’observer l’intégration de ces technologies à travers différents modes de gestion de la production, des ressources humaines, de recherche et développement ainsi que de la protection de l’environnement ;

• De comparer les performances et les ressources de l’industrie canadienne face aux industries danoise et néerlandaise afin de prendre conscience des forces et faiblesses des entreprises de quatre différents secteurs industriels ;

• De découvrir les technologies de pointe existantes au Danemark et aux Pays-Bas qui pourraient s’appliquer dans les industries du Canada et ainsi entrevoir les opportunités d’affaires et de transferts technologiques ;

• De développer des aptitudes telles que l’entreprenariat, le sens critique, le leadership, l’interdisciplinarité ainsi que le sens de l’organisation ;

• D’inciter de futurs ingénieurs à s’ouvrir à une autre culture.

1.2 Objectifs de la mission

Dans un premier temps, la mission se veut de nature académique, en complémentant la formation d’ingénieur des membres étudiants dans le cadre des cours IND5115 – Technologie et concurrence internationale et IND5116 – Mission Poly-Monde. Le projet leur offre la possibilité de parfaire leur bagage de connaissances en termes d’innovation technologique, de développer leur attitude corporative par la cinquantaine de visites industrielles effectuées au Québec et en Europe, en plus de leur laisser la chance de mettre à profit leurs compétences entrepreneuriales.

Dans un deuxième temps, la mission désire contribuer à la réussite de l’industrie québécoise et canadienne. La création de partenariats entre entreprises, centres de recherche et universités des deux côtés de l’Atlantique fait partie des discussions tenues au Danemark et aux Pays-Bas. Les membres étudiants participant à la mission représentent de plus des candidats de choix pour nos entreprises, de par leur ouverture sur le monde et leur apprentissage des pratiques les plus responsables. Le présent rapport et les présentations subséquentes en entreprises servent à transférer les apprentissages réalisés en cours de mission à l’industrie locale.

1.3 Les membres de la mission

La mission industrielle Poly-Monde 2010 est rendue possible grâce à l’effort collectif de ses 25 membres, 9 femmes et 16 hommes, provenant de huit disciplines du génie : biomédical, chimique, civil, électrique, industriel, informatique, mécanique et physique. Mené par le chef de mission, Dr. Alain Aubertin, et dirigé par le coordonnateur de la mission, M. Alexandre Maurice, le groupe est composé d’étudiants en génie finissant leur baccalauréat ou débutant leur maîtrise à l’École Polytechnique de Montréal.

L’organisation de la mission demeure sous l’entière responsabilité des membres étudiants :

• Les membres du comité de logistique créent les contacts appropriés au sein d’entreprises visées par les secteurs industriels étudiés afin d’organiser les visites industrielles. Pour la mission Poly-Monde 2010, cela représente 25 visites au Canada (Montréal, Ottawa),

(18)

12 au Danemark (Arhus, Copenhague, Lunderskov) et 13 aux Pays-Bas (Amsterdam, Eindhoven, La Haye, Rotterdam, Wageningen). Une liste complète des entreprises et institutions visitées se retrouve à l’annexe 1 du rapport. Les membres du comité procèdent également à toutes les réservations logistiques, en termes d’hébergement, de transport et de restauration, nécessaires au bon déroulement du séjour en Europe.

• Les membres du comité de financement ont pour leur part fait preuve de persévérance dans leurs démarches de sollicitation afin de rassembler les fonds nécessaires à l’envergure de la mission Poly-Monde 2010. Une liste complète de nos commanditaires se retrouve à l’annexe 2 du rapport. Ils redoublent également d’originalité dans la planification d’activités de financement efficaces et amusantes.

• Les membres du comité d’édition assurent le professionnalisme de notre mission au sein de nos communications externes. La création et la mise à jour du site web de la mission Poly-Monde 2010, la rédaction du cahier de préparation et la planification de ce rapport final d’analyse ne sont que quelques- unes de leurs contributions au cours du projet.

Jouissant d’une diversité d’expériences professionnelle, communautaire ou collective, les membres de la mission proviennent d’une sélection soignée, visant à recruter des jeunes aux capacités communicatives et entrepreneuriales hors pair. Ayant tous accumulé une expertise en industrie, dans le cadre d’un stage obligatoire demandé par l’École Polytechnique, ils ont également suivi à l’hiver 2010 une formation commune axée sur le Danemark, les Pays-Bas et les secteurs industriels ciblés par la mission. Tous ont donc acquis des connaissances pratiques en termes d’innovation et de compétitivité dans de grandes entreprises telles que Accenture, Bombardier, CAE, Ericsson, IBM, Johnson Controls, L’Oréal, Pratt & Whitney et Procter & Gamble.

La mission Poly-Monde 2010 représente pour les membres une occasion unique d’apprentissage de la réalité industrielle se déroulant au 21e siècle, venant ainsi renforcer solidement leur formation académique et professionnelle. En tant que futurs ingénieurs aux portes du marché du travail, les membres démontrent par leur dévouement au cours des 16 mois de préparation une curiosité intellectuelle certes, pour mieux saisir les rouages macro-économiques influençant l’innovation de notre société, mais surtout, un leadership et une maturité d’esprit pour amener cette mission à terme.

Leurs apprentissages sur les modèles d’innovation présents au Danemark et aux Pays-Bas leur ouvrent l’esprit sur de nouvelles cultures, aux réalités parfois différentes des nôtres, mais tout aussi riches en histoire, en politique et en habitudes de vie. La mission Poly-Monde 2010 leur ouvre les yeux sur de meilleures pratiques à adopter afin de devenir des ingénieurs plus responsables.

1.4 Le Québec : un mariage entre tradition et innovation

Autrefois aux prises avec une économie basée presque exclusivement sur l’exploitation de nos ressources agricoles, forestières et minérales, le Québec s’est donné, au cours du dernier siècle, des outils pour devenir un joueur significatif sur l’échiquier mondial de l’innovation technologique.

La Révolution tranquille a profondément transformé le Québec au cours des années 60, tant sur le plan social, politique, économique, que technologique. Cette période marque en quelque sorte l’éclosion de l’esprit novateur des ingénieurs québécois. À cette époque, les yeux du monde entier sont tournés vers le Grand Nord québécois, où nos ingénieurs s’apprêtent à tirer profit du puissant débit de nos rivières. L’exploitation du potentiel hydroélectrique fournit encore aujourd’hui le Québec d’une énergie renouvelable, propre, à un prix bien inférieur par rapport à nos voisins américains et européens.

L’année 2010 marque également le 50e anniversaire de l’ouverture de la voie maritime du Saint-Laurent, s’étendant de la région de Montréal jusqu’aux Grands Lacs.

Son système d’écluses a révolutionné l’ingénierie civile canadienne et permis aux navires transocéaniques de desservir encore aujourd’hui l’imposant marché du nord- est de l’Amérique.

Cet élan collectif qui a rassemblé les Québécois à l’époque s’est accompagné de mesures sociales importantes afin d’assurer une meilleure qualité de vie aux citoyens et d’encourager le développement d’une main-d’œuvre qualifiée, par l’entremise d’un système d’éducation plus performant, à la hauteur de nos ambitions. La synergie établie alors entre les institutions académiques, l’industrie et tous les agents socio-économiques a transformé le portrait industriel du Québec. Cette masse de travailleurs compétents se veut à l’origine de la venue d’industries de pointe dans la province, tel que le secteur pharmaceutique qui embauche à ce jour près de 30 000 salariés, tout en abritant à Montréal les géants de l’industrie.

(19)

1.5 Le leadership du Danemark et des Pays-Bas

En cette époque d’ouverture des marchés, où les biens, les capitaux et la main-d’œuvre traversent plus facilement les frontières, la capacité d’innover est un facteur clé permettant aux pays émergents de croître et aux économies développées de conserver une place prépondérante sur l’échiquier mondial. Cette réalité, les gouvernements du Danemark et des Pays-Bas la comprennent bien en mettant sur pied depuis plus d’une décennie des politiques concrètes visant à promouvoir l’innovation au sein de leur économie et de leurs institutions politiques.

Des décisions critiques parfois nécessaires pour ces pays densément peuplés, mais qui ont su élever ces nations au rang d’exemples en termes d’efficacité énergétique et d’optimisation de leur territoire.

Tout comme le Canada, ces deux pays possèdent des économies basées sur l’industrie du savoir, principalement soutenue par de petites et moyennes entreprises (PME).

Quelques faits intéressants sur ces deux pays :

• Le Danemark et les Pays-Bas occupent respectivement les 3e et 8e rangs mondiaux sur le plan de la compétitivité économique, selon le World Economic Forum;

• 33 % de la population active du Danemark et des Pays- Bas travaillent en science et technologie, menant les pays de l’OCDE à ce chapitre;

• Les entreprises danoises et néerlandaises possèdent une excellente réputation quant à leur rapidité à adopter de nouvelles technologies;

• Les deux pays se distinguent spécialement par la qualité de leur enseignement supérieur, pilier indispensable de l’innovation technologique;

• Le Danemark et les Pays-Bas possédaient en 2008 des taux de chômage parmi les plus faibles au monde, respectivement 1,7 % et 2,8 %.

1.6 Problématique de la mission

Afin de cibler davantage le sujet de notre étude, une problématique a été définie en début de préparation à la mission. D’une part, cela orientait les 25 membres étudiants vers un objectif commun dès les premières rencontres d’équipe, et d’autre part, cela permettait d’expliquer de manière plus exacte la raison d’être de notre mission lors de nos sollicitations en entreprise. La problématique se lit

comme suit :

En tant que finissants ingénieurs, quelles leçons pouvons- nous tirer du modèle d’innovation du Danemark et des Pays-Bas, où le design industriel a une longue tradition et soutient le développement durable depuis plus d’une décennie? Quel est le rôle du design et du développement durable pour initier un renouveau complet du climat socio- économique, basé davantage sur une meilleure utilisation des ressources et du territoire?

1.7 Secteurs d’activités étudiés

Afin de répondre adéquatement à cette question d’étude, la mission Poly-Monde 2010 a examiné principalement des secteurs industriels liés au développement d’une industrie du savoir dans les deux pays, soient :

• L’agroalimentaire

• La biopharmaceutique

• Les énergies alternatives

• La logistique du transport maritime

Ces secteurs ont été sélectionnés par le Conseil Poly- Monde, lors des premières discussions en marge de la réalisation de la mission Poly-Monde 2010, étant donné l’innovation technologique qui s’y développe récemment et le potentiel de comparaison entre ces secteurs au Canada (Québec) et dans les pays visités.

High Tech Campus, Eindhoven

Photo prise par Alain Aubertin

(20)

Chapitre 2 : Design et développement durable

Par la vocation des missions Poly-Monde à rechercher les pratiques les plus novatrices et responsables de l’industrie, le Danemark et les Pays-Bas représentent des destinations de choix afin d’étudier en profondeur le design et le développement durable, les principales thématiques de la mission 2010. Le périple en Europe a permis aux membres d’apercevoir l’envergure de l’influence de ces thèmes sur le paysage industriel, politique et urbain des pays visités.

2.1 Le Design

L’Office québécois de la langue française définit le design comme une activité créatrice se rapportant aux qualités formelles des objets produits industriellement en vue d’un résultat esthétique s’accordant aux impératifs fonctionnels et commerciaux.1 Le présent rapport démontre toutefois que cette définition nécessite d’être élargie, en y incluant notamment le développement de nouveaux produits et l’aménagement urbain.

2.1.1 Design industriel : le développement de produits

Dès la phase de conception d’un nouveau produit, le design vient influencer de manière importante la suite des processus industriels. La stratégie adoptée par les entreprises reste propre à chacune d’elles en fonction de leurs attentes et de leur capacité :

• Si une entreprise entreprend d’innover sur le procédé de fabrication, la suite des événements peut prendre l’apparence d’une démarche de simplification de la production, où les opérations

logistiques sont optimisées au maximum par souci de réduction des délais ou des coûts d’inventaire.

Cette transformation des procédés peut aussi être envisagée afin d’améliorer la qualité de la production.

• Si une entreprise prévoit plutôt innover sur un produit même, sa stratégie commerciale peut s’avérer de travailler davantage sur l’aspect esthétique ou fonctionnel du produit comme avantage compétitif.

À titre d’exemple, l’entreprise danoise Bang & Olufsen obtient sa notoriété depuis les années 40 par l’élégance visuelle de ses appareils électroniques, vendus à un prix supérieur à la compétition. Cette marque de commerce est rendue possible par l’embauche au sein même de l’entreprise de designers.

De leur côté, vu l’exigence des consommateurs pour l’esthétisme de leurs biens, les fabricants de masse, et ce peu importe le secteur, se tournent maintenant vers la sous-traitance afin d’assurer la créativité de leurs produits à un coût relativement faible. C’est notamment le cas de la multinationale Philips, rencontrée dans le cadre la mission

Photo prise par Yuriy Vashchuk Photo prise par Yuriy Vashchuk

IDEAL&CO, Amsterdam Exemple de design de bicyclette, Rotterdam

(21)

Photo prise par Yuriy Vashchuk

Exemple de design de bicyclette, Rotterdam

à Eindhoven, aux Pays-Bas. Les sous-traitants s’avèrent souvent des petites entreprises de quelques employés, généralement fondées par des travailleurs indépendants, ayant acquis une expérience dans l’industrie auparavant.

Les Néerlandais acquièrent une notoriété de plus en plus reconnue à l’échelle internationale dans ce domaine.

Dans un autre ordre d’idées, certaines entreprises se démarquent de la compétition par leur effort consacré au design en phase de conception sur le plan fonctionnel, particulièrement au sein des industries de pointe. Le fabricant de pales d’éoliennes LM Glasfiber, rencontré à Lunderskov au Danemark, développe par exemple une technologie unique lui permettant de produire la plus longue pale d’éolienne de l’industrie à 61,5 mètres, et dont la courbe prédéfinie fournit une meilleure efficacité lors de mise en marche. Il s’agit de leur principale carte de visite sur le marché. Enercon, une entreprise allemande rencontrée à Montréal, base également son marketing sur son design révolutionnaire de nacelle d’éolienne sans boîte d’engrenages, donc demandant moins de maintenance et utilisant moins d’huile. Le design joue un rôle prédominant dans ce cas par rapport à la propriété intellectuelle. L’industrie dans laquelle une entreprise est établie influence nettement la stratégie commerciale de ses acteurs.

Tel que démontré, le design possède plusieurs facettes complémentaires. Lors de notre passage à Copenhague, le Centre danois du design (Dansk Design Center) présentait justement une exposition mentionnant dix caractéristiques nécessaires à un design adéquat :

• Innovateur, en apportant à l’utilisateur de nouvelles fonctions à valeur ajoutée ;

• Fonctionnel, car son objectif est de servir une ou plusieurs fonctions de façon optimale;

• Esthétique, pour donner un pouvoir de séduction à l’objet;

• Intuitif, et ainsi rendre obsolète l’utilisation d’un manuel d’utilisation;

• Rentable, c’est-à-dire qu’il doit bien se vendre et avoir un profit intéressant;

• Honnête, car il ne faut pas laisser croire à des fonctions qu’il n’a pas;

• Durable, puisqu’il ne doit pas entrer dans la mode du consumérisme à outrance;

• Responsable, en ne négligeant aucun aspect, notamment environnemental;

• Attirant, car la forme et le style sont des aspects

essentiels d’un bon design;

• Orienté vers l’utilisateur, c’est-à-dire lui apporter une valeur matérielle et immatérielle.

De cette liste ressortent deux éléments qui attirent particulièrement notre attention : durable et responsable.

Il devient de plus en plus commun d’entendre parler d’éco- conception, et cela doit devenir pratique courante pour la prochaine génération d’ingénieurs. Il s’agit d’effectuer les meilleurs choix à chacune des étapes du cycle de vie du produit afin de limiter les impacts socio-économiques et environnementaux : exploration, extraction des ressources naturelles, transport, transformation, fabrication, emballage, livraison, recyclage, etc. Par exemple, utiliser des matériaux à faible empreinte de carbone, à faible coût et à faible teneur en produits toxiques. Créer des produits composés d’un minimum de matière et facilement recyclables peut s’avérer une autre solution, sans diminuer la qualité du produit. Prenez Konings Industrial Design, par exemple, qui conçoit un clavier pour Dell en réduisant la quantité de matières plastiques de 20 %, pour un produit vendu à des dizaines de millions d’exemplaires. L’impact est significatif ! L’idéal, d’un point de vue durable et responsable, demeure par contre de créer des produits n’augmentant pas la consommation des gens, ce qui peut parfois sembler contre nature pour le designer.

2.1.2 Design de l’espace : l’aménagement urbain

L’optimisation du territoire passe par une conception soignée de l’espace urbain, dans lequel les individus peuvent vivre et se déplacer allégrement, tout en respectant la nature. Les villes devenant de plus en plus densément peuplées, notamment dans les pays émergents (Shanghai, Mumbai, Moscou, etc.), il paraît essentiel de développer son savoir-faire pour assurer une qualité de vie aux citoyens.

Le charme des villes telles que Copenhague, Rotterdam ou Amsterdam passe par la planification urbaine, où les pistes cyclables côtoient les avenues bondées de véhicules, alors que le réseau de transport en commun (métro, tramways, autobus) demeure une alternative appréciée par la population pour se rendre à leur lieu de travail. Même les rues piétonnes et de nombreux parcs y trouvent leur place, tout en conservant un accès aux cours d’eau. S’il peut être parfois risqué de se déplacer en vélo dans les rues de Montréal à l’heure de pointe, il s’agit d’un pur plaisir au Danemark et aux Pays-Bas, et les citoyens utilisent ce moyen de transport à profusion.

(22)

De plus, le design s’applique aussi aux espaces de travail.

Deux visites se sont montrées particulièrement révélatrices à ce sujet : le centre de création culturelle NDSM à Amsterdam et le High Tech Campus (HTC) à Eindhoven.

La visite du centre NDSM s’est révélée instructive sur le plan du leadership du gouvernement néerlandais à mettre en place des infrastructures destinées à encourager la collaboration entre designers et artistes. Le gouvernement loue des espaces à prix modique à l’intérieur de cette ancienne manufacture de bateaux désaffectée. Ce genre de milieu de travail est idéal pour faciliter l’interaction de plusieurs dizaines de groupes d’artistes et de designers sous un même toit. Bien que l’idée puisse paraître marginale au premier coup d’œil, plusieurs multinationales font maintenant affaire avec ces firmes de design à titre de sous-traitants. Montréal possède également d’anciennes installations portuaires converties en studios, il sera intéressant de constater à long terme l’impact de cette initiative.

Le bâtiment principal du HTC, le Strip, promeut quant à lui l’innovation ouverte, c’est-à-dire en encourageant les échanges entre les spécialistes. Situé au cœur du complexe, le bâtiment abrite la seule cafétéria du campus, invitant ainsi plus de 7000 ingénieurs en R&D à se côtoyer quotidiennement. Le design physique des lieux contribue à cet écosystème de permettre des discussions entre les différents niveaux de la hiérarchie, et ce, entre toutes les entreprises présentes. Même les stationnements multi- étages extérieurs retiennent l’attention, leurs façades extérieures étant recouvertes de vignes, qui rehaussent l’apparence visuelle tout en captant le gaz carbonique dégagé par les véhicules.

Cette mission industrielle au Danemark et aux Pays-Bas permet réellement de constater l’envergure du design, dans toutes ses facettes, et à quel niveau il soutient le développement des sociétés afin d’assurer un avenir durable.

Aménagement du canal, Arhus

Photo prise par Yuriy Vashchuk

Photo prise par Alain Aubertin

Conception originale d’édifice, Rotterdam High Tech Campus, Eindhoven

Photo prise par Alexandre Maurice

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Le pont Erasmus, Rotterdam

Photo prise par Alain Aubertin

Photo prise par Gregory Dutrieux

I amsterdam, Amsterdam

(24)

2.2 Le développement durable appliqué à notre étude

La première notion du «développement durable»

(sustainable development) est apparue à l’intérieur du rapport Brundtland, publié en juin 1987 sous le titre

«Our Common Future» par la Commission mondiale sur l’environnement et le développement des Nations Unies.

Après plusieurs débats, une définition générale du développement durable est maintenant généralement acceptée comme étant «(...) un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs».2 Pour atteindre ce type de développement, trois objectifs généraux devraient être visés :

• Maintenir l’intégrité de l’environnement

• Assurer l’équité sociale

• Viser l’efficience économique3

Pour la plupart des projets, ces objectifs paraissent antagonistes à première vue. En effet, le maintien de l’intégrité de l’environnement peut s’opposer à l’efficience économique et à l’équité sociale. De plus, l’efficience économique reste depuis longtemps l’objectif dominant de nos sociétés. Les entreprises et les gouvernements en font très souvent leur priorité. Cependant, il demeure de la responsabilité sociale des ingénieurs de prendre les décisions appropriées à chacune des phases d’un projet, particulièrement au stade de conception, afin de maintenir l’intégrité de l’environnement et assurer l’équité sociale.

L’idée du développement durable est de trouver des solutions pour réussir ces trois objectifs simultanément (environnemental, économique et social), et donc assurer la pérennité de notre société. Le développement durable ne doit pas être vu comme le travail d’un ministère ou d’un secteur industriel uniquement, mais comme une manière de penser et d’agir par tous pour le développement de notre société en orientant nos actions vers des objectifs à court, moyen et long terme.

Malgré la popularité actuelle du développement durable, sa définition demeure toujours incomprise par plusieurs.

Une vision erronée du développement durable à tendance à l’associer prioritairement à l’objectif de «maintien de l’intégrité environnementale» au détriment de l’objectif

«d’équité sociale». Les visites effectuées dans le cadre de Poly-Monde 2010 permettent effectivement de constater que les entreprises, notamment au Québec, possèdent dans la plupart des cas cette vision limitée du développement durable, en ne faisant allusion qu’aux objectifs environnementaux. Cependant, l’analyse des secteurs industriels à l’étude dans cette mission, présentée au chapitre 4 de ce rapport, relève de nombreux enjeux sociaux.

 

Photo prise par Yuriy Vashchuk

Phillips Healthcare, Eindhoven

(25)

2.2.1 Visions et approches distinctes

À l’international, le développement durable semble un concept interprété et appliqué différemment d’un pays à l’autre, comme en témoignent les politiques et décisions des divers gouvernements.

Au Québec, le Bureau du développement durable fait partie du Ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs (MDDEP). Cependant, son mandat se limite aux activités de sensibilisation auprès du public et à l’adoption des plans d’action par les ministères.

Il s’agit d’une démarche patiente et ordonnée pour évaluer les initiatives en développement durable, mais il ne force pas l’atteinte d’objectifs chiffrés pour l’instant.

Aux Pays-Bas, le Ministry of Housing, Spatial Planning and the Environment s’occupe surtout de la stratégie nationale de la planification du territoire4. La saine gestion du territoire étant une priorité pour les Pays-Bas, pays densément peuplé, ce ministère possède assez d’influence et de pouvoir pour faire appliquer les réglementations environnementales.

Au Danemark, le terme «sustainable» (durable) est omniprésent sur les publications officielles du pays, notamment sur le site web du gouvernement5. Il s’agit presque d’une marque de commerce pour le pays. Le Ministère de l’Environnement et celui du Climat et de l’Énergie promeuvent d’agir de manière responsable et le message semble bien inculqué dans les pratiques mises en place par les entreprises et institutions que nous avons visitées.

Si les entreprises influencent le développement durable d’une société par leurs choix technologiques, les arbitres de ce développement demeurent néanmoins les gouvernements. Par la mise en place de lois et de réglementations, ils orientent les pratiques industrielles.

Avec l’émergence de pays très densément peuplés, en quête d’un niveau de vie supérieur, la question des besoins énergétiques devient cruciale. Dans le contexte de notre étude, la mission Poly-Monde 2010 se devait de se pencher sur la question des énergies alternatives. Les grands barrages hydroélectriques du Nord du Québec et le développement de la filière éolienne à grande échelle au Danemark ont pris naissance essentiellement à la suite d’une volonté politique en ce sens. Bien que chaque pays soit libre d’appliquer les taxes et les politiques qu’il désire à l’intérieur de ses frontières, le développement durable demeure un enjeu mondial en face duquel les chefs d’État se doivent de coopérer en posant des balises respectées par tous.

Bâtiment de stationnements «verts», High Tech Campus, Eindhoven

Stationnement de vélo, Amsterdam

Photo prise par Alexandre Maurice

Photo prise par Martin Michaud

2.2.2 Sommet de Copenhague (Conférence des Parties - COP15)

Du 7 au 18 décembre 2009 se tenait à Copenhague la quinzième Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC). Réunissant plus de 120 chefs nationaux, cette conférence revêtait une importance toute particulière, car elle devait aboutir d’un accord remplaçant le Protocole de Kyoto, dont l’échéance est prévue pour 2012. Dans un souci de respecter les trois dimensions du développement durable des nations (économique, environnemental et social), l’accord final devait couvrir sur trois sujets primordiaux :

(26)

• Limite du réchauffement climatique basée sur des résultats scientifiques

• Cibles à moyen et long terme de réduction d’émissions des gaz à effet de serre (GES)

• Soutien financier aux mesures d’adaptation climatique à prendre pour les pays en développement.6

Au terme des négociations, l’entente signée par les principaux partis impose une limite quant à l’élévation du niveau de température à 2°C. L’entente de Copenhague ne mentionne pas d’objectifs précis chiffrés de réduction d’émissions de GES à respecter, mais les pays s’engageaient à dévoiler leurs propres cibles dans les mois suivants. Alors que la Norvège s’engage à réduire ses émissions de GES de 40 % d’ici 2020, par rapport au niveau de 1990, de 30 % pour la Russie, de 25 % pour le Japon et de 20 % à 30 % pour l’Union européenne (selon les pays), le Canada fait piètre figure avec un maigre 3 % de réduction envisagée, semblable à l’objectif américain. Cependant, le premier ministre du Québec, M. Jean Charest, a profité du sommet pour dévoiler en coulisse l’objectif de 20 % de réduction de la province par rapport à 1990. Les pays émergents s’engagent de plus à communiquer leurs résultats à tous les deux ans.

L’entente prévoit également la création du «Fonds vert de Copenhague pour le climat», dans lequel les pays industrialisés s’engagent à déposer 30 milliards $US au cours des trois prochaines années, puis 100 milliards $US par année jusqu’en 2020, afin d’assurer l’assistance financière et technologique aux pays en voie de développement pour atteindre leurs objectifs socio-environnementaux sans compromettre leur croissance économique.7

Si le secrétaire-général des Nations-Unies, M. Ban Ki-moon, considère l’Accord de Copenhague comme un «début essentiel», le secrétaire exécutif de la CCNUCC, M. Yvo de Boer, se veut plus réaliste. Il rappelle que l’entente de Copenhague n’est qu’une lettre d’intention, qui se doit d’aboutir à un texte juridique aux objectifs réels, mesurables et vérifiables, beaucoup plus ambitieux en matière de réduction de GES. L’entente de Copenhague reste cependant à revoir d’ici 2015, selon lui, sans quoi la limite de 2°C ne sera pas respectée.8

2.3 Contexte de la mission Poly-Monde 2010

La question d’un développement durable des sociétés fait partie des discussions entre les nations depuis plusieurs années, mais la communauté internationale semble davantage remettre cette problématique à l’avant-scène récemment. Les réalités divergent entre les pays développés et ceux en pleine émergence. L’indépendance énergétique et le développement industriel s’affichent comme des priorités pour les gouvernements, qui doivent maintenant orienter leurs institutions afin d’agir de manière responsable, dans le respect des citoyens et de l’environnement.

La mission Poly-Monde 2010 s’intègre ainsi dans ce contexte, en analysant en profondeur les démarches mises de l’avant au Québec, au Danemark et aux Pays-Bas, en mettant en lumière les meilleures pratiques à adopter du point de vue de l’ingénieur. Le design vient soutenir le développement durable dans chacun des secteurs industriels analysés, soumis à des réalités et des enjeux distincts.

Rencontre entre design et

développement durable, Rotterdam

Photo prise par Yuriy Vashchuk

Vue sur Amalienborg, Copenhague

Photo prise par Alexandre Maurice

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3.1 Danemark

Le Danemark est à la fois le plus petit et le plus méridional des pays scandinaves. Sa population est d’un peu plus de 5,5 millions d’habitants, dont environ le quart habite la grande région de Copenhague. Tout comme le Canada, le Danemark est officiellement une monarchie constitutionnelle, et est dans les faits une démocratie parlementaire au sein de laquelle le gouvernement est dirigé par un premier ministre.

siècles en contrôlant l’entrée de la Baltique. Les territoires du Groenland et des îles Féroé sont également rattachés au Danemark, mais disposent toutefois d’une grande autonomie politique.

Quelque peu vallonné par endroits, mais relativement plat en général, le Danemark jouit d’un climat maritime et tempéré. Les vents y soufflent souvent et parfois violemment, particulièrement sur la côte ouest du Jutland, qui est bordée par la Mer du Nord.

Chapitre 3 : Portrait socioculturel

Le développement de secteurs industriels compétitifs à l’intérieur d’une économie donnée est un processus fortement influencé par les traits socioculturels qui caractérisent les gens qui y habitent. Le présent chapitre se veut donc une présentation de certains éléments socioculturels marquants que nous avons observés dans les deux pays visités. Ceux-ci aideront à comprendre comment, dans les quatre secteurs industriels étudiés et en regard des deux thèmes de la mission, Danois et Néerlandais ont su créer des entreprises compétitives et développer des expertises uniques.

3.1.1 Particularités géographiques

Le territoire danois est principalement composé de la péninsule du Jutland et d’une multitude d’îles dont les principales sont l’île de Fionie et le Seeland. Il est situé à la croisée de la mer Baltique et de la mer du Nord, et constitue un pont géographique entre la Scandinavie et l’Europe continentale. Sa position stratégique lui a ainsi donné des avantages commerciaux importants durant plusieurs Figure 1: Carte du Danemark9

Photo prise par Gregory Dutrieux

Citadelle de Copenhague, Copenhague

Moulin à vent, Copenhague

Photo prise par Gregory Dutrieux

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3.1.2 Européens certes, mais avant tout scandinaves

Tout comme la Suède, le Danemark est membre de l’Union européenne (UE) sans toutefois faire partie de la zone euro (les Danois ont rejeté cette option par referendum en 2000).

Le cours de la couronne danoise est néanmoins lié à celui de l’euro, et ne peut varier au-delà d’une bande de fluctuation assez stricte (2,25 %)10.

Les liens qu’entretient le Danemark avec l’Europe et notamment avec son voisin allemand demeurent cependant avant tout économiques. Au point de vue de la culture, la proximité est bien plus marquée avec les autres peuples scandinaves. Cela s’explique à la fois par une histoire commune (les trois pays scandinaves ont été réunis sous la même couronne à maintes reprises) et des langues fortement apparentées. Fait intéressant à ce sujet, un membre de la direction du port de Copenhague- Malmö nous a expliqué comment, au cours des réunions et assemblées, Danois et Suédois parlent chacun leur propre langue et arrivent parfaitement à se comprendre. Bien que les peuples scandinaves aient entretenu de féroces rivalités à travers les siècles (et en entretiennent toujours à certains égards, notamment dans les stades de football), ils sont aujourd’hui de proches collaborateurs.

Au-delà de la langue, les Scandinaves partagent un modèle de social-démocratie assez similaire, caractérisé par des taux de taxation parmi les plus élevés au monde et une redistribution de la richesse par divers programmes d’aide sociale. Ce modèle de gouvernance du bien commun, qui fait l’envie de bien des nations autour de la planète, repose sur deux éléments fondamentaux. Premièrement, la mentalité des habitants à travers les différentes couches sociales, qui acceptent ce modèle et en assurent le bon fonctionnement (le Danemark est parmi les pays les moins corrompus de la planète).11 En second lieu, l’important processus de redistribution de la richesse s’appuie sur un processus tout aussi impressionnant de création de richesse (les économies scandinaves figurent année après année parmi les plus hautement compétitives).12

Un autre trait culturel nous ayant frappé est la forte propension qu’ont les Danois à respecter les lois et règlements. Qu’il s’agisse de cyclistes qui descendent de leurs vélos aux intersections piétonnes ou encore de gens qui avertissent certains étudiants québécois de bien vouloir ôter leurs pieds des bancs du métro (!), un consensus social semble s’être établi au profit d’un mieux-vivre ensemble et d’une préservation du bien commun. Celui-ci est d’ailleurs caractérisé par une culture consultative assez étendue

ayant pour but le respect des communautés locales et de l’environnement. Tout ceci contribue vraisemblablement à faire des Danois le peuple le plus heureux au monde selon le magazine Forbes13.

Plat de poisson et fruits de mer, Arhus

Photo prise par Yuriy Vashchuk

Canal de Nyhavn, Copenhague

Photo prise par Gregory Dutrieux

Design urbain autour du canal, Arhus

Photo prise par Alexandre Maurice

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3.1.3 L’héritage des Vikings

L’époque viking danoise, qui s’étendit environ de l’an 800 à l’an 1050, est bien connue à cause des guerriers redoutables qui terrorisaient les différents peuples européens de l’époque. Moins soulignées demeurent toutefois les remarquables compétences de commerçants des vikings, qui furent souvent invités à s’établir là où leurs expéditions les menaient afin de faire profiter aux communautés locales de leur expertise en la matière14.

De plus, les Vikings furent les premiers explorateurs- pionniers européens. Habiles constructeurs de navires, ils se rendirent de Constantinople (l’actuelle Istanbul) à l’est jusqu’aux contreforts de l’Amérique du Nord à l’ouest. Ce qui demeure aujourd’hui de cet héritage, outre les territoires du Groenland et des îles Féroé, s’observe notamment par la prépondérance des Danois dans le secteur du commerce maritime.

Statue de Viking, Kronborg Castle Helsingor

Photo prise par Alexandre Maurice

3.1.4 La crise énergétique, un élément déclencheur

Un évènement plus récent ayant fortement marqué la manière de penser des Danois est la crise énergétique qui a frappé l’Europe occidentale au début des années 1970. À cette époque, plus de 90 % de la demande énergétique danoise était comblée par les importations de pétrole.15 Suite à la forte hausse des prix du brut à partir de 1973, les Danois n’ont eu d’autre choix que de prioriser les économies d’énergie et l’implantation de sources d’énergie renouvelables pour assurer leur sécurité énergétique. Cet aspect sera plus largement développé dans le chapitre sur les énergies renouvelables. Présentement, le Danemark joue un rôle actif dans la coopération internationale grâce à ses efforts dirigés sur la réduction des impacts négatifs sur l’environnement liés à la production et l’utilisation de l’énergie.

Éolienne, Copenhague

Photo prise par Alexandre Maurice

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3.2 Pays-Bas

Au-delà des paysages bucoliques parsemés de moulins à vent, les Pays-Bas forment une nation moderne et hautement industrialisée. La vaste majorité des 16,7 millions de Néerlandais sont des citadins, les villes les plus importantes étant Amsterdam (capitale), Rotterdam et La Haye (siège du gouvernement). Ces trois villes sont situées dans le Ranstad, conurbation constituant le cœur économique et politique du pays. Le système politique en place depuis 1815 est une monarchie constitutionnelle dans laquelle le pouvoir législatif est détenu par les membres élus des États généraux (parlement).

3.2.1 Particularités géographiques

Le territoire continental des Pays-Bas est enclavé entre l’Allemagne et la Belgique, face à la Mer du Nord. Le pays se trouve à l’embouchure de trois fleuves majeurs en Europe (le Rhin, la Meuse et l’Escaut), ce qui en fait une plaque tournante du transport maritime européen depuis des siècles. Traduction littérale de « Nederland », le nom de Pays-Bas qualifie bien le relief du pays, dont près du tiers est situé sous le niveau de la mer16. Appelés polders, ces territoires gagnés sur la mer subsistent grâce à de vastes systèmes de digues et de drainage. Le Royaume des Pays- Bas comporte également quelques possessions outre-mer dans les Antilles (dont Aruba et Curaçao), vestiges du passé colonial du pays.

3.2.2 L’aménagement du territoire, une nécessité qui forge une mentalité

Par opposition aux Néerlandais qui eux-mêmes sont physiquement très grands17, la superficie des Pays-Bas est relativement petite. Il s’agit d’ailleurs d’une des nations les plus densément peuplées de la planète.18

Depuis le Moyen-âge jusqu’au XXe siècle, cette contrainte d’espace a incité les Néerlandais à agrandir leur territoire en construisant des digues et en asséchant des territoires autrefois immergés.20 La construction et l’entretien des polders, qui nécessite entre autres canaux et systèmes de pompage, ont sans aucun doute contribué au développement d’une expertise néerlandaise dans le domaine du génie hydraulique.

Toutefois, dès les années 1960, la forte croissance de la population a incité le gouvernement à voter la première Loi sur l’aménagement du territoire, dont le but est l’optimisation de l’occupation du territoire. De concert avec cette loi, le Ministère de l’Habitation fut renommé en 1965 ministère de l’Habitation et de l’Aménagement territorial, en raison du haut niveau d’imbrication entre ces deux entités (l’Environnement sera rattaché au ministère en 1982 pour les mêmes raisons). L’une des principales politiques de ce ministère vise à promouvoir la densité en milieu urbain, notamment en donnant une seconde vie aux immeubles désaffectés et en endiguant le développement de banlieues.

Ce faisant, les espaces ruraux en zones périurbaines sont préservés et l’utilisation de l’automobile comme moyen de transport devient moins indispensable, au profit du développement de réseaux de transport en commun performants. Lors de notre séjour aux Pays-Bas, nous avons d’ailleurs pu apprécier l’efficacité de ces réseaux au cours de nos nombreux déplacements, ainsi qu’être témoins des rapides transitions entre zones urbaines et rurales. Dans les régions rurales, l’accent est mis sur la multifonctionnalité des espaces et la protection de l’environnement.21

L’originalité de l’architecture néerlandaise moderne est également un fait marquant de notre passage aux Pays-Bas.

La ville de Rotterdam, presque entièrement reconstruite après la Seconde Guerre mondiale, de même que certains immeubles commerciaux aux environs d’Amsterdam témoignent du goût des Néerlandais pour le design et les concepts avant-gardistes.

Figure 2 : Carte des Pays-Bas19

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3.2.3 L’eau, élément central

Perçue à la fois comme une menace et un allié, l’eau est omniprésente aux Pays-Bas. Menace bien entendu à cause des risques d’inondations, fléau qui a sans aucun doute contribué à tisser trois traits de caractère des Néerlandais. Tout d’abord, un esprit de solidarité et de coopération bien tangible lie les habitants, bien conscients de la constante imminence d’une catastrophe.

Conscience environnementale également, les Pays-Bas étant particulièrement vulnérables face aux changements climatiques, responsables de la montée des eaux. De la rivalité avec les forces de la nature résulte finalement l’esprit fonceur des Néerlandais, qui n’hésitent pas à mettre de l’avant des projets ambitieux, parmi lesquels les polders demeurent le meilleur exemple.

En contrepartie, cette ressource naturelle a permis aux habitants des Pays-Bas de devenir des marchands de produits de toutes sortes, qui transitent par les voies maritimes et fluviales qui les entourent. Grâce à cela, ce pays représente aujourd’hui une porte d’entrée dominante de l’Europe. L’histoire des Pays-Bas est d’ailleurs fortement imprégnée de la présence de la mer. Au cours du XVIIe siècle, les commerçants néerlandais établirent des comptoirs et des colonies aux quatre coins du monde. Profitant à la fois d’une supériorité navale et des premiers balbutiements de l’ouverture du commerce mondial, les Pays-Bas devinrent une puissance économique dominante, dont l’esprit est encore intact aujourd’hui. Cette caractéristique leur a permis de développer des compétences dans la gestion des voies maritimes à des fins commerciales et d’attirer les entreprises internationales.

Ce qui fut surnommé le Siècle d’or néerlandais fut également caractérisé par l’épanouissement des arts et par une grande ouverture découlant de la liberté de culte, attirant ainsi érudits et philosophes de tous horizons et transformant les Pays-Bas en centre du savoir.22 Grâce à cette ouverture, de nombreux immigrants se sont installés aux Pays-Bas et ils représentent aujourd’hui 19 % de la population totale.23 Parmi ceux-ci, l’on retrouve notamment des migrants provenant du sud de l’Europe, du Maroc, de la Turquie, des Antilles et des anciennes colonies d’Indonésie et du Suriname.

Cette diversité de population, en plus d’enrichir la culture locale, a pour avantage de fournir une main-d’œuvre variée qui possède des aptitudes uniques telles que la maîtrise de plusieurs langues.

3.2.4 Pionniers de l’Europe

Toutes ces caractéristiques ont prédisposé les Pays-Bas à participer activement à la libéralisation du commerce international qui suivit la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le premier pas fut la création du Benelux (1948), entité économique comprenant également la Belgique et le Luxembourg. Les trois pays du Benelux furent ensuite des membres fondateurs de la Communauté économique européenne (CEE, 1957), et plus tard de l’Union européenne (UE, 1993). Les Pays-Bas participèrent également à l’introduction de l’euro en 1999. L’intégration économique à l’Europe témoigne à la fois de l’esprit coopératif des Néerlandais et de leur fierté, eux qui ont su conserver une forte identité nationale.

Rue achalandée Leidseplein , Amsterdam

Photo prise par Martin Michaud

Vue sur canal, Amsterdam

Photo prise par Martin Michaud

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Vue sur canal le soir, Amsterdam

Photo prise par Gregory Dutrieux

Moulins à vent, Kinderdijk

Photo prise par Alexandre Maurice

Architecture originale, Rotterdam

Photo prise par Alain Aubertin

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