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Le cas de Novartis

Dans le document Rapport final de mission Poly-Monde 2010 (Page 46-96)

Chapitre 4 : L’étude de secteurs

4.2 La biopharmaceutique

4.2.2 Comment contrer la concurrence

4.2.2.2 Le cas de Novartis

Novartis, contrairement à son concurrent américain Pfizer, a opté pour une stratégie totalement différente.

En effet, dès 1996, le groupe suisse a manifesté son intérêt de s’implanter sur le marché des génériques en faisant l’acquisition de Sandoz, un groupe pharmaceutique spécialisé dans la fabrication de génériques. Novartis a donc saisi l’opportunité de s’implanter dans ce nouveau marché, où plusieurs de ses concurrents ont échoué. Suite à la volonté de Novartis de développer sa filiale générique par divers rachats et fusions, celle-ci occupe le deuxième rang mondial sur le marché des génériques, avec un chiffre d’affaires de 7,5 milliards US$ en 2009, soit près de 10 % du marché international des génériques.65

Figure 6: Parts de marché mondiales des médicaments génériques en 2009a

Photo prise par Yuriy Vashchuk

Pfizer Denmark, Copenhague

50%  

18%  

10%  

6%   6%  

3%   3%   2%   2%   Autres  

Teva   Sandoz   Mylan   Watson   Ra=oPharm   Stada   Actavis   Ranbaxy  

aSource: BCC RESEARCH

4.2.3 Les pays émergents : une opportunité à double tranchant

Les pays émergents, tels que la Chine, l’Inde, le Brésil et la Russie, s’avèrent des vecteurs de développement considérables pour les sociétés pharmaceutiques pour deux raisons principales : le bassin de plus de 3 milliards de patients potentiels et la compétitivité de la recherche et développement. Premièrement, ces pays représentent un immense bassin de patients non soignés pour des pathologies fréquemment traitées en Occident, tel le diabète par exemple. Tel que démontré sur le tableau 6, la Chine deviendrait le 3ème marché mondial en 2011. En 2008, les marchés pharmaceutiques des pays émergents ont contribué pour 30% des revenus de l’industrie pharmaceutique et leur croissance est estimée à 14% par an jusqu’en 2013.66

Deuxièmement, bien que l’importance des centres de R&D européens et nord-américains soit primordiale afin de bénéficier de clusters de compétences locaux, renforcer la présence au niveau des pays émergents permet de profiter au maximum des opportunités locales de croissance et des faibles coûts de main-d’œuvre. Ainsi, en conservant le même taux de réinvestissement en R&D, la productivité de l’innovation pourrait être renforcée. La productivité de la R&D s’avère aussi un enjeu majeur pour

Part  de  marché  à  travers  le  monde  de  l’industrie   pharmaceutique

Part  de  marché  à  travers  le  monde  de  l’industrie   pharmaceutique

Part  de  marché  à  travers  le  monde  de  l’industrie   pharmaceutique

Rang  2009 Rang  2011 Rang  2013

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20

États-­‐Unis États-­‐Unis États-­‐Unis

Japon Japon Japon

France Chine Chine

Allemagne Allemagne Allemagne

Chine France France

Italie Italie Italie

Espagne Espagne Espagne

Royaume-Uni Brésil Brésil

Brésil Royaume-Uni Canada

Canada Canada Royaume-Uni

Russie Russie Russie

Turquie Inde Venezuela

Inde Corée du Sud Inde

Mexique Venezuela Corée du Sud Corée du Sud Mexique Turquie Australie Australie Mexique

Grèce Turquie Australie

Venezuela Grèce Grèce

Pays-Bas Pologne Pologne

Pologne Pays-Bas Belgique

Tableau 6 : Évolution du classement des principaux marchés pharmaceutiques67

Figure 7 : Les 15 compagnies pharmaceutiques majeures en sous-performance au niveau des marchés émergeants68

35 médicaments à rabais à une vingtaine de millions de clients aux Philippines, parfois au quart du prix original.71 Ce genre d’actions devra devenir monnaie courante à long terme pour développer une clientèle dans ces marchés.

La présence d’un immense marché de consommateurs ne signifie pas nécessairement un succès commercial garanti.

4.2.4 Se regrouper afin d’assurer une création de valeur

4.2.4.1 La volonté commerciale de la Medicon Valley

Notre mission industrielle en Europe nous a permis de constater la volonté des organisations européennes à se regrouper sous forme de grappes industrielles (clusters).

Cette réalité nous a été notamment présentée lors de notre visite à la Medicon Valley Alliance (MVA). Organisation sans but lucratif (OSBL) basée à Copenhague depuis 1997, la MVA représente des entreprises privées, des organisations publiques et des institutions académiques de la Medicon Valley.72 D’un point de vue géographique, le «cluster» de la Medicon Valley englobe la grande région de Copenhague, au Danemark, et le comté de Scanie, en Suède, tel qu’illustré à la figure 8.

Au cours de nos discussions à Copenhague, il a été possible de déterminer trois principaux types de grappes pharmaceutiques présentes à travers le monde. La écoles médicales. Elle se distingue également de la grappe les grandes entreprises pharmaceutiques. Le prix moyen

des médicaments approuvés atteint actuellement 1,6 milliard US$, comparativement à 1 milliard US$ en 2005, avec seulement 30% des médicaments mis sur le marché ayant un retour sur investissement acceptable.69

En effet, face à la volonté des gouvernements occidentaux de réduire leurs dépenses de santé, le dynamisme de ces nouveaux marchés apporte des relais de croissance prometteurs. La recherche et la production pharmaceutique au sein des régions développées telles que le Québec et les pays visités sont donc largement affectés par les décisions stratégiques des grands groupes pharmaceutiques ainsi que par les mutations du marché global. L’un des exemples de la stratégie actuelle de Pfizer d’entrée sur les marchés émergents consiste à proposer des licences de production pour une soixantaine de produits à deux compagnies indiennes.70

Les pays émergents apparaissent ainsi comme une alternative intéressante pour les sociétés pharmaceutiques, mais ils apportent également leur lot d’enjeux. La mission Poly-Russie 2009 avait soulevé l’an dernier l’absence de protection de la propriété intellectuelle (brevet) sur le territoire russe. Difficile alors pour les entreprises occidentales de compétitionner avec les marques locales de médicaments. En l’absence d’homologation obligatoire, les marques locales se trouvent sur les tablettes à une fraction du prix des grandes marques. Ces dernières, soucieuses de leur réputation, tiennent quand même à mener des tests rigoureux en termes de qualité, mais avec le temps et les coûts qui s’y rattachent.

D’un point de vue éthique, plusieurs critiques sont adressées à l’industrie pharmaceutique, mentionnant qu’elle ne contribue pas suffisamment au redressement des pays émergents, alors qu’elle possède les ressources nécessaires de venir en aide à des millions de personnes.

Le développement d’une société passe notamment par un niveau de santé adéquat au sein de la population.

Malheureusement, dans la plupart des cas, les populations locales n’ont pas les moyens d’obtenir des médicaments de meilleure qualité, compte tenu du prix. Lors de situations humanitaires, il arrive que des entreprises offrent des des consommateurs démunis. RiteMed, une division de génériques d’Unilab, a vendu récemment plus de

Figure 8 : Carte de la Medicon Valley73

biomédicale de Singapour, Biopolis, un centre de recherche de pointe qui a été construit par le gouvernement local et principalement mené par celui-ci.

En ce sens, le président de la MVA, M. Stig Jørgensen affirme clairement la mission de son organisme : faciliter le développement économique de la Medicon Valley et la compétitivité de ses entreprises par la création de réseaux internationaux, en promouvant l’image de la marque « Medicon Valley ». Par l’entremise de leur Life Science Ambassador Programme, ils positionnent des représentants à travers le monde afin d’assurer une visibilité suffisante de la Medicon Valley au sein des autres clusters pharmaceutiques mondiaux. Au sein même de la région, les efforts de la MVA sont concentrés à encourager le partage de connaissances entre les milieux académiques et industriels, de sorte à favoriser l’entreprenariat et le développement de l’innovation fortement orienté vers le commercial.

Par l’organisation de salons internationaux, l’entremise de tournois de golf ou lors d’autres activités de réseautage, la MVA tente d’attirer des investisseurs internationaux au sein du cluster de la Medicon Valley. Regroupant plus de 300 organisations danoises et suédoises du secteur des sciences de la vie (entreprises médicales, pharmaceutiques, universités et hôpitaux), la Medicon Valley comporte également des entreprises de service telles des banques, des sociétés d’investissement, des compagnies d’assurances et de ressources humaines. Avec tous les éléments bien en place, la Medicon Valley Alliance joue principalement un simple rôle de catalyseur dans la région dans le but d’encourager la création de valeur et assurer la synergie entre les intervenants afin de stimuler l’innovation et la prospérité de ses membres.

Cette proximité physique et intellectuelle entre ces petites et grandes entreprises, danoises et suédoises, s’avère très fructueuse pour la communication entre les acteurs. La construction du pont de l’Øresund au début de la décennie a grandement influencé la croissance de la grappe industrielle. La présence d’investisseurs de capital de risque, le support des deux gouvernements nationaux, les opportunités de réseautage et de rayonnement, la facilité de réaliser des essais cliniques et la qualité de vie dans les deux pays ne sont que quelques facteurs qui font de la Medicon Valley une région propice au développement pharmaceutique. Étant donné que ce système encourage la collaboration et le partage des connaissances, les entreprises ont davantage tendance à rester indépendantes; elles semblent moins portées à devoir fusionner ou faire l’acquisition d’autres entreprises pour survivre.

M. Jørgensen se réjouit de la dynamique créée par l’omniprésence de gestionnaires des nationalités danoise et suédoise au sein de la direction de la MVA, percevant cette relation comme en étant une de complémentarité. Les Danois seraient davantage reconnus pour leurs aptitudes commerciales, tandis que les Suédois possèderaient des compétences particulières sur le plan financier. Les forces des deux joueurs ont su être mises à profit pour assurer le succès de la gestion du «cluster». Bien que le danois et le suédois s’avèrent deux langues similaires, compte tenu de leur racine germanique et de l’influence scandinave, les discussions se déroulent plus souvent qu’autrement en anglais, langue internationale des affaires. Lors des événements de réseautage sont toujours présents des représentants des deux pays. Bien que les représentants aient tout intérêt à attirer les investisseurs dans la grappe industrielle avant tout, chacun tente d’influencer à leur manière par intérêt national. Cela crée en quelque sorte une compétition saine au sein même de l’organisation, permettant ainsi aux entreprises internationales d’obtenir des offres encore plus alléchantes lorsque vient le temps de s’établir dans la région.

Au niveau des gouvernements, il semble y avoir une volonté légèrement plus marquée du côté de la classe politique danoise en termes d’incitatifs et de développement d’infrastructures pour le cluster. Cela pourrait s’expliquer par le fait que la section danoise du cluster comprend la région de la capitale danoise, Copenhague, principal centre économique du pays, où siège le parlement national et vit environ 1,5 millions de Danois.74 Du côté de la Suède, la présence de la ville de Malmö, troisième en importance au pays avec ses 300 000 habitants, apporte son lot d’attraits

Président de la MVA, M. Stig Jørgensen, Copenhague

Photo prise par Yuriy Vashchuk

pour les investisseurs, mais le marché demeure nettement plus petit et les décisions importantes se prennent tout de même à Stockholm, quelques 500 km plus loin.75

Ainsi, il est probable que le fonctionnement en grappes industrielles soit une solution d’avenir pour les sociétés pharmaceutiques. Bien que celles-ci établissent déjà plusieurs liens et partenariats avec des universités et centres de recherche, la proximité et les avantages qu’offre un «cluster» comme la Medicon Valley sont indéniables. En plus de rassembler un bassin important de main-d’œuvre qualifiée et d’offrir des avantages au niveau de la recherche, il offre aussi un grand nombre d’opportunités d’affaires, de création de nouveaux contacts et de partenariats durables qui peuvent aller au-delà de la recherche scientifique.

4.2.4.2 La transformation de Montréal

La région de Montréal possède aussi un cluster pharmaceutique. La métropole peut se vanter d’abriter des acteurs agissant dans chacune des phases de développement d’un médicament, jusqu’à sa commercialisation. Alimentée par de nombreux centres universitaires (Université de Montréal, Université McGill, Institut de recherches cliniques de Montréal, etc.), à l’image de la région de Boston, la région métropolitaine tente depuis plusieurs années d’encourager davantage le développement de cette industrie.

La population impressionnante d’étudiants, la qualité de vie et la présence d’industries de haute technologie s’avèrent des arguments de vente de choix pour attirer les investisseurs internationaux à Montréal. La main-d’œuvre qualifiée de la région montréalaise incite les gouvernements à promouvoir les activités de recherche, mais encore ces innovations doivent présenter un potentiel commercial, et il s’importe de profiter de ce potentiel.

Dans cette optique, la grappe industrielle Montréal InVivo a été récemment fondée dans le but d’offrir aux entreprises, universités et centres de recherche un environnement fertile et productif, propice à la création et à l’innovation.

Il s’agit d’une grappe de plus de 620 organisations, dont quelque 150 organismes de recherche, œuvrant dans le domaine des sciences de la vie et des technologies de la santé dans la région du Montréal métropolitain.

À la lumière de nos rencontres effectuées dans la région de Montréal (Dermolab Pharma, Institut de recherches cliniques de Montréal, Novartis, Pfizer, Montréal InVivo), le réseau de communication entre les acteurs du milieu ne semble pas encore aussi cristallisé qu’en Europe. En effet,

pour reprendre les paroles d’un professionnel rencontré, le partage d’informations demeure un sujet sensible au Canada. Bien qu’il existe certaines collaborations, cette culture du secret s’expliquerait par le fait que les professeurs universitaires et les chercheurs en instituts semblent craindre le plagiat industriel par leurs pairs. De plus, des réussites en recherche signifient des retombées aux individus innovateurs sous forme de publications ou de subventions supplémentaires. D’autre part, certaines recherches seraient initialement conduites par intérêt personnel, sans tenir compte du potentiel commercial de l’innovation par la suite.

Il est intéressant de constater la participation active des acteurs du secteur pharmaceutique au sein des initiatives lancées par Montréal InVivo. La grappe possède plusieurs axes d’activités, « chantiers de travail », lesquels sont composés de membres du milieu universitaire, médical, privé, financier, gouvernemental. Si la Medicon Valley Alliance semble surtout agir dans l’optique d’accroître la visibilité de leur région à l’étranger, Montréal InVivo cherche tout autant à offrir à Montréal une notoriété internationale, question d’attirer les investisseurs étrangers, mais aussi à y modifier la culture d’innovation.

Répondant aux lacunes soulevées précédemment, le mandat de Montréal InVivo vise à améliorer les interactions entre les instituts de recherche et les universités avec l’industrie, de sorte à démontrer une plus grande transparence sur le contenu des travaux en cours, en plus d’élaborer des pistes de solutions technologiques afin de rentabiliser davantage les activités des centres hospitaliers.76

Le chapitre 5 du présent rapport émettra certaines suggestions afin de faire évoluer le secteur pharmaceutique dans la province et le rendre plus compétitif.

4.2.4.3 La transparence du Eindhoven High Tech Campus

Les Pays-Bas possèdent eux aussi un cluster bien connu, l’Eindhoven High Tech Campus. Celui-ci a été fondé par la multinationale Philips à la fin des années 1990, dans un effort de centralisation de ses activités de recherche et développement, qui étaient dispersées à travers la ville d’Eindhoven. Le climat de partage et d’ouverture qui régnait dans les nouveaux locaux a encouragé Philips à ouvrir en 2003 son campus à d’autres entreprises technologiques et de développer une réelle culture d’innovation ouverte.

L’Eindhoven High Tech Campus est maintenant composé de plus de 90 entreprises œuvrant dans le domaine des

technologies de pointe au bénéfice des individus, ne se confinant pas seulement au domaine pharmaceutique proprement dit. Plus de 7000 chercheurs et entrepreneurs travaillent quotidiennement sur le terrain du campus, d’une superficie d’un kilomètre carré. Le High Tech Campus accueille autant les départements de recherche et développement de grandes compagnies que des nouvelles entreprises de type spin-offs ou start-ups.77

La particularité de l’Eindhoven High Tech Campus est sa philosophie d’innovation ouverte (open innovation), qui encourage les entreprises à partager leurs découvertes et à s’intéresser aux travaux des autres entreprises résidant sur le campus. Le climat de confiance et de synergie amène des innovations rapides et de hautes qualités. Le partage de certaines infrastructures techniques, comme des laboratoires, salles blanches et équipements dispendieux, permet de réduire les coûts des entreprises de petite taille.

Ainsi, le design physique même du High Tech Campus stimule l’innovation des entreprises qui en font partie.

Soucieux de son empreinte environnementale, le campus surprend particulièrement par l’importance accordée au capital humain, à l’aspect social du développement durable, à la qualité de vie intégrée au milieu de travail, de telle manière qu’un environnement agréable encourage l’innovation. Il peut paraître exagéré à première vue de n’avoir qu’une seule grande cafétéria au centre du campus, afin de forcer les professionnels à se rassembler en un lieu commun à l’heure du dîner pour rencontrer de nouveaux collègues, mais il s’avère assurément une initiative judicieuse pour encourager les discussions entre entreprises.

Les avantages d’un fonctionnement en grappes industrielles sont nombreux. Cela permet la création de réseaux de contacts, le partage de l’information, des technologies et des infrastructures, la création d’une synergie de recherche, le partage de certains coûts et frais indirects, et bien d’autres. De plus, les clusters favorisent la croissance économique, la compétitivité et la reconnaissance des compagnies qui en font partie, tout en leur permettant une productivité accrue dû au partage de connaissances.

Ainsi, nous pouvons voir que les entreprises danoises et néerlandaises du secteur des sciences de la vie ont tendance à non seulement se rassembler en grappes industrielles afin de stimuler l’innovation, mais aussi à concentrer leurs investissements et leurs ressources pour rester compétitives et indépendantes. Le modèle québécois se transforme peu à peu en ce sens, mais il reste une volonté à développer chez les différents intervenants du secteur afin d’obtenir la collaboration de tous en vue du succès commercial escompté.

4.2.5 Conclusion

Somme toute, l’industrie pharmaceutique demeure un moteur de l’économie provinciale, tout en générant une somme appréciable d’emplois bien rémunérés et en permettant la poursuite de recherches scientifiques reconnues mondialement. Toutefois, le Québec n’est pas à l’abri des enjeux qui guettent l’industrie pharmaceutique au cours des prochaines années.

L’industrie pharmaceutique fonctionne depuis longtemps en Occident selon le même système d’innovation de base, fondé sur la course à l’obtention de brevets, afin d’assurer à son fabricant une exclusivité d’exploitation commerciale, pour ainsi capturer la valeur de son marché cible. Or, l’analyse du secteur pharmaceutique permet de constater les limitations de ce modèle. Compte tenu de leur baisse importante de revenus envisagée par l’échéance de leurs brevets, comme c’est le cas pour Pfizer avec Lipitor®, et face à la concurrence accrue des fabricants de médicaments génériques, les entreprises pharmaceutiques optent pour trois stratégies principales pour survivre, soit la réduction de leurs coûts d’opération, la spécialisation de ses activités dans certains marchés clés (niches) et l’envisagement d’offrir une gamme de médicaments génériques.

Le Québec représente depuis une quarantaine d’années un environnement propice à l’implantation de centres de recherche et de filiales étant donné les avantages fiscaux offerts78 et la main-d’œuvre hautement qualifiée.

L’émergence de pays en développement comme la Chine et l’Inde force toutefois à revoir les stratégies utilisées pour maintenir ces emplois de qualité dans la province.

La quantité impressionnante d’étudiants graduant des universités asiatiques, employables à des coûts de main-d’œuvre dérisoires, se veut prometteur pour les multinationales, sans compter l’effort déjà déployé par les gouvernements locaux pour attirer ces entreprises.

Pour l’instant, la faiblesse de réglementations concernant la propriété intellectuelle des médicaments freine encore parfois les ardeurs des entreprises occidentales à s’y établir. Cet énorme bassin de consommateurs à revenu modeste, particulièrement attrayant pour les fabricants de médicaments génériques, ne tardera pas toutefois à venir

Pour l’instant, la faiblesse de réglementations concernant la propriété intellectuelle des médicaments freine encore parfois les ardeurs des entreprises occidentales à s’y établir. Cet énorme bassin de consommateurs à revenu modeste, particulièrement attrayant pour les fabricants de médicaments génériques, ne tardera pas toutefois à venir

Dans le document Rapport final de mission Poly-Monde 2010 (Page 46-96)

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