La Chaux-de-Fonds, Mercredi 19 Mars 1930. Bureau*: Rue de la Serre 58. Quarante-cinquième Rnnée. — H» 22.
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A la Conférence douanière, on passe par toutes les alternatives: espoir, un jour, découragement, b suivant. Il n'y a rien qui use les nerfs comme ces perpétuels changements. Mais il n'y a rien de tel, non plus, pour attirer l'attention sur une réunion!
Le 1er mars, la bombe Serruys éclate en pleine fête: pas de morts, mais beaucoup de blessés. La salle des séances se transforme en salle d'hôpital.
Puisque la trêve est atteinte, on se raccroche d'au- tant plus désespérément au programme de négocia- tions futures que présentent en commun les déléga- tions autrichienne, belgo-luxembourgeoise et hollan- daise. Et l'on prodigue les apaisements aux porte-pa- roles de l'agriculture de l'Est qui craignent, à tort ou à raison, pour l'industrialisation désirée de leurs Etats.
Mais le 5, déjà, après quelques jours d'anxiété, apparaît une nouvelle espérance: des garanties ta- rifaires internationales sous une autre forme. Le 6, une sorte de traité collectif se précise qui tien- drait compte de la situation des pays à tarif conso- lidés et de celle des pays sans tarifs. Le 7, la délégation française est de nouveau au complet par le retour de MM. Flandin et Sérot. Le 8, impor- tante décision: le programme de négociations ulté- rieures prévoit l'obligation pour les gouvernements de participer à la réunion qu'il pré-suppose. Cette réunion est-elle la condamnation de l'assemblée ac- tuelle? Et pourquoi donc? Il a toujours été ques- tion de deux phases dans les travaux de la confé- rence douanière: une mesure de limitation, une au- tre, ultérieure, de démobilisation. La seule critique qui pointe dans le projet — et qui fut formulée par les Italiens, qui, décidément ont toutes les har- diesses — est à l'adresse de la S. d. N. Le Comité économique, qui s'est, pourtant, donné beaucoup de peine, a déçu. Au surplus, il est mieux que des projets de conventions qui doivent, un jour, être ratifiés devant des Parlements isolés, soient établis par les délégués responsables des gouvernements.
M. Flandin fait alors sa proposition ferme de consolidation d'un an. C'est un samedi. Les délé- gations n'ont pas le temps de répondre. Tout le dimanche, elles pèsent et repèsent leurs arguments.
Le téléphone, sans arrêt, les met en communications, de même que le télégraphe les relie à leurs gouver- nements respectifs. Et le lundi 10, les Hollandais renversent un échafaudage péniblement construit en faisant constater, avec quelque raison, que la France, ayant pris préalablement ses garanties, n'offre pas grand'chose; qu'il n'en est pas ainsi pour les autres.
Nouvelle crise. Déclarations opposées. M. Shield fait constater que le jeu de barres dure depuis quatre- semaines, qu'il est temps d'en finir, M. de Michelis, qu'on n'est pas plus avancé qu'au début!
On a recours alors au procédé classique, à la nomination d'un Comité de rédaction qui établira un texte de conciliation. Mais les heures et les jours s'écoulent et le nouveau comité n'a pas terminé. La délégation italienne n'assiste plus à toutes les séan-
ces, et lorsqu'elle le fait, c'est pour insister lourde ment sur les dérogations et les délais de dénoncia tion. Le retour hâtif de M. Graham n'est pas d<
trop pour sauver la partie.
L'impression qui se dégage des pourparlers, à leu stade présent, est que l'Italie cherche à torpiller k bateau de la conférence et que la France, somme toute, n'en serait pas autrement mécontente. Elle est.
toutefois, superficielle. Il existe, en réalité, un désir réel chez tous les délégués, italiens compris, de faire quelque chose. Personne ne voudrait prendre la responsabilité d'une rupture conduisant à une- poursuite de la lutte économique, celle-ci allant jus- qu'aux risques de rupture politique. ; Mais il ne faut pas oublier que les intérêts des nations ne sont pas semblables.
L a conférence est tenue par des concurrents.
Même les pays agricoles de l'Est en sont, et, de toutes façons, il faudra conclure à une certaine surproduction continentale, laquelle conduira, fatale- ment, à des restrictions douloureuses, par des tarifs ou autrement, et avec la menace d'un accroisse- ment de chômage général, ceci à une époque de communisme agissant.
Il serait plus facile de conjuguer les intérêts de l'Europe et des continents extérieurs. Les Italiens, toujours habiles, n'ont pas eu tort d'en parler. Ils désarment, du même coup, l'inquiétude secrète de plusieurs pays d'outre-mer.
Il faut bien dire que les préoccupations nationales qui se font jour à la conférence ont un fondement plus sérieux qu'une impression. Des événements dou- aniers importants se passent dans le monde, et ils ne sont pas tous heureux.
Des traités bilatéraux ont été, évidemment, con- clus entre la Roumanie et l'Allemagne, d une part entre la Roumanie et l'Italie, de l'autre; un troisième traité entre la Pologne et l'Allemagne est à la veille de mettre fin à une guerre de cinq ans. Les Grecs négocient un arrangement sur les tabacs et les vins en Egypte. Au Maroc, Français et Espagnols cherchent à s'entendre sur la question du transit.
Mais le libre-échange n'a pas progressé beaucoup pareeque la Chambre des communes a fait une manifestation en faveur d'une trêve boiteuse ou parce que M. Snowden a dit son intention de sup- primer les droits de sauvegarde — et encore à l'exclusion de la soie et des automobiles — à 1 ex- piration du délai de cinq ans. Les Chambres de commerce de l'Afrique anglaise peuvent être peu sympathiques à la préférence impériale sans que ce principe soit sérieusement menacé. Les projets de l'Allemagne, de conclure avec l'Autriche une union économique, ne sont pas encore réalisés, encore ceux de la Belgique, analogues, et concernant les Pays-Bas. Quant à la conférence économique de l'Europe centrale, voici la cinquième qui se tient sans que l'objectif envisagé se soit sensiblement rapproché.
Par contre, que de pays qui arment résolument!
Les Indes viennent de jeter l'alarme en Angleterre et au Japon en redressant les droits sur les coton- nades. Ce sont les deux mêmes pays qui s'inquiètent
les tendances non déguisées de l'Australie. L'Egypte i déjà relevé ses taux, la Russie vient de passer le la tarification spécifique à la tarification ad Va-
orem et, aux Etats-Unis, le Sénat barricade le pays•.ontre le sucre, prélude de ce qui va se passer pour .3 pétrole, le bois, etc., etc. Mais, ailleurs, les :hoses ne vont pas mieux. Le fisc de Cuba n ose, xpendant, pas demander un accroissement de char- ges insensées. Mais en Grande Bretagne un fort
>arti n'attend qu'un renversement du vent pour pro- éger l'agriculture et si le plan Beaverbrook-Rothen- nere échoue, on ne désespère pas d'affirmer la nécessité du bloc impérial en mai, à la réunion des Chambres de commerce britanniques, à Londres, puis en automne, à la Conférence économique impé- riale. En attendant, la mission d'Albernon tente d'assurer à son pays quelque avantage en Amérique latine. C'est aussi en faveur de l'agriculture, que la France agit en créant un crédit à l'exportation.
Et ne faut-il pas que pour une futile question de beurre, la Suisse, aussi, parte en guerre contre l'Autriche !
Tous ces méchants témoignages sont l'aveu des sentiments secrets des divers Etats, dans leur très grande majorité. Et l'on voudrait qu'à Genève, su- bitement, tous ces loups se transforment en agneaux!
Toutefois malgré ces fâcheux auspices, il est im- possible que la conférence douanière échoue. Le ministre du commerce britannique vient de le dire:
« La signature d'un accord est plus nécessaire que jamais». Il a des raisons très sérieuses de s expri- mer ainsi, et d'autres tout autant. Il n'est pas que le prestige de la S. d. N. en jeu, trop de pays ont besoin d'un résultat positif.
Quelles seront les bases de l'entente? Il est très malaisé de répondre. En tous cas, la certitude d'une nouvelle rencontre, où l'on aura, cette fbis-ci, un texte indiscuté, entre les mains, rencontre qui ne se fera que lorsque la nomenclature douanière sera éta- blie et la convention sur l'abolition des prohibitions et restrictions signées. De plus, on ne se, séparera probablement pas sans avoir promis d'avertir avant de négocier de nouveaux droits. Dira-t-on que c est peu? Mais il est possible qu'on aille plus loin et que, sans prononcer le mot de trêve, on consolide comme le proposent les Français.
Toutes ces difficultés, d'ailleurs, n'auront pas été inutiles. Elles auront démontré que l'obstacle au libre-échange était plus sérieux qu'on ne le pensait. C'est en mieux se faisant aux ravages de la maladie qui mine l'Europe qu'on se rendra un compte plus exact de la nécessité d'un remède, fût-il héroïque! Ch. B.
Une entreprise rationalisée
m.
, Dans ses numéros des 1er et 8 février 1Q30, la
Fédération Horlogère Suisse a donné, en s'inspirantde la Revue Internationale du Travail, un résumé
d'une entreprise type, au point de vue de la ratio-
nalisation; il s'agit de la fabrique de chaussures
Bat'a, à Zlin (Tchécoslovaquie).
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N° 22. — 19 mars 1930
L AL'examen avait porté essentiellement sur la fabri- cation, les contrôle et méthode de vente, l'auto- nomie des ateliers et les relations avec le personnel;
aujourd'hui, nous compléterons cette étude générale en passant en revue l'organisation de cette entreprise, quant au recrutement du personnel, à l'apprentissage, à la durée du travail, aux salaires, et aux conditions d'existence du personnel.
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. Le recrutement du personnel de l'entreprise, qui occupait 12,000 ouvriers à fin 1928, se fait avec la plus grande facilité; ainsi, à cette même époque, 5,000 candidats étaient inscrits. Ceux-ci sont tenus de remplir un questionnaire très détaillé, qui a pour objet de les fixer sur leurs propres besoins et sur les conditions d'existence à Zlin.
L'examen psychotechnique des entrants, institué il y a quelque temps, n'a été maintenu que pour les apprentis, l'expérience n'ayant pas été concluante pour les ouvriers. Un stage d'essai de 2 semaines est imposé, après lequel l'engagé signe le contrat.
La politique de l'entreprise est de n'engager, en principe, que des jeunes gens qu'elle peut former elle-même. Il en résulte des mutations assez impor- tantes, pour cause de service militaire ou de ma- riage. En 1927, les mutations ont atteint le 30 o/o du chiffre du personnel employé dans l'usine.
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Eloigné de tout centre industriel, l'apprentissage est l'une des prescriptions dominantes du chef de la fabrique. A fin 1928, le chiffre des apprentis attei- gnait 900.
Une fois reçus, les apprentis sont logés dans un bâtiment dépendant de l'usine. Ils sont soumis à une stricte discipline. La durée de séjour à l'internat est de 3 ansv l'âge d'entrée de 14 ans. L'appreni- tissage comporte le passage obligatoire dans tous les ateliers, même pour les jeunes gens destinés au travail de bureau. Le choix définitif de la fonction n'est permis qu'après ce stage. Dès sa première semaine, l'apprenti gagne un salaire suffisant pour son entretien, ses dépenses sont contrôlées et ses économies sont placées avec un intérêt de 10 o/o.
Sur un salaire (moyen de 120 couronnes, il peut mettre de côté de 20 à 30 couronnes et s'assurer ainsi un pécule de 3 à 4,000 couronnes au bout des 3 ans d'apprentissage.
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La durée du travail est de 5 heures le matin, soit de 7 heures à midi, et de 3 heures l'après-midi, soit de 14 à 17 heures. L'horaire est établi, du moins pour les ateliers d'assemblage, pour une jour- née de 7 1/2 heures, la demi heure restante compen- sant le temps perdu, soit pour une mise en marche difficile, soit pour les retards et les arrêts de la chaîne.
Une semaine de congé payée par an est accordée au personnel; l'usine est fermée complètement pen- dant ces 8 jours, la date choisie est la première;
semaine de juillet.
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La fabrique a quatre modes principaux de rému- nération: le salaire aux pièces individuel, celui aux pièces collectif, celui fixe à la semaine et celui avec participation aux bénéfices.
Le salaire de la première catégorie n'intéresse plus aujourd'hui que le sixième du personnel, com- prenant plus spécialement les équipes de piqueuses.
Celui de la deuxième catégorie est aujourd'hui de règle dans les ateliers d'assemblage et partout où le travail à la chaîne ou au ruban a pu être in- troduit. Il intéresse la moitié du personnel. Le prin- cipe en est d'attribuer une part fixe du salaire à chaque unité produite par l'atelier, de la multiplier par le nombre des unités fabriquées et de répartir le salaire global entre les ouvriers, en proportion de l'échelle de salaire attribuée à chaque catégorie.
Les salaires hebdomadaires sont fixés par caté- gories comme suit:
Hommes au-dessus de 21 ans
(45 o/o de l'effectif) 480 couronnes 73.70 fr.
au-dessous de 21 ans (26o/o) 210 » 32.20 » Femmes lau-dessus de 18 ans
(16 0/0 de l'effectif) 240 » 36.85 » Jeunes filles au-dessous de
18 ans (13 o/0) 150 » 23.— »
Ces salaires sont basés sur la production maximum de l'atelier et peuvent varier suivant l'étendue de cette production. Si, par exemple, le maximum de celle-ci est évaluée à 12,000 paires, l'ouvrier rangé dans la Ire catégorie ne touchera que 240 cou- ronnes, dans le cas où le nombre des paires fabri- quées n'est que de 6,000; lorsque la production atteint 9,000, il touchera 360 couronnes et 480, si la production maximum est atteinte.
Ce système de rémunération est strictement lié au régime d'autonomie des ateliers.
F É D É R A T I O N H O R L O G È R E S U I S S E
La 3e catégorie des salaires, c'est-à-dire le salaire I fixe hebdomadaire, est la règle pour les employés des services centraux et pour tous ceux dont la rémunération ne peut être proportionnée à la produc- tion. Des gratifications proportionnées aux services rendus sont accordés à ce personnel.
Quant à la participation aux bénéfices,, c'est tout à la fois la récompense, et la sanction des respon- sabilités encourues. Elle embrasse le 50 à 60 0/0 des ouvriers au-dessus de 21 ans et environ le 30 o/0 de l'ensemble des travailleurs de l'établissement. Ell|e constitue un appoint qu'on peut évaluer au cinquième environ du salaire normal. La moitié seulement des parts attribuées est répartie aux bénéficiaires, l'autre moitié étant versée d'office dans l'usine et créditée d'un intérêt de 10 o/0. Le montant des dépôts attei- gnait 53 millions de couronnes en août 1928.
** *
L'entreprise Bat'a s'est spécialement préoccupée des conditions d'existence de son personnel; un service social est chargé de la direction générale des œu- vres instituées. Seize millions de couronnes lui sont attribuées annuellement. Ce service administre les œuvres suivantes:
Une crèche, deux jardins d'enfants, une polycli- nique, des soupes populaires; il s'occupe également de l'administration de deux internats, des logements ouvriers, du restaurant, de l'hôpital et toutes les manifestations sportives. Il gère enfin la caisse de primes de naissances. Depuis 1926, chaque enfant d'employé est titulaire à sa naissance d'un carnet d'épargne de 1,000 couronnes qui est crédité d'un intérêt de 10 o/0. Au 1er août 1928, un million de couronnes avait été consacré à cette caisse en faveur de 787 enfants.
De 1925 à 1928, l'entreprise a fait construire pour loger ses ouvriers plus de 500 maisons, la location de chaque logement varie de 15 à 25 couronnes par semaine, soit environ fr. 200 par année.
Le service social peut loger dans les internats et les maisons locatives plus de 9,000 personnes.
L'usine procure à ses ouvriers les oDjets de con- sommation dont ils ont besoin, principalement la nourriture et le vêtement. Des fermes sont exploi- tées pour la fourniture du lait, du beurre, des œufs et de la volaille et du bétail de boucherie. Un res- taurant peut fournir 6,000 repas en une heure. Prix des dîners: 3 couronnes (fr. 0.46) soit 50 hellers pour le potage, 2 couronnes pour le plat de viande garnie, 50 hellers pour la pâtisserie et le café.
Le second étage du restaurant se transforme cha- que soir en cinéma; prix d'entrée 50 hellers. Pour utiliser les loisirs des jeunes, le sport a été mis à leur disposition: course, boxe, football. 11 y a la un excellent moyen pour fortifier l'esprit de corps destiné à cimenter l'unité morale de l'entreprise.
Celle-ci regarde comme ses pires ennemis l'al- coolisme et la tuberculose; la vente de l'alcool est interdite dans l'entreprise et tout ivrogne est impi- toyablement renvoyé. Deux spécialistes sont chargés de dépister la tuberculose. Les cas relevés qui étaient, en 1926, de 2% o/0 de l'effectif, sont descendus en 1928 à 0,49 0/0.
La plus belle initiative en matière d'hygiène so- ciale a été la fondation d'un hôpital qui a coûté 6 millions de couronnes, actuellement il peut recevoir 80 malades, mais il va être agrandi et comptera 300 lits.
* • *
Dans ses conclusions, l'auteur de l'article envisage que tout le système de Bat'a se ramène à une poli- tique de rendement. Les besoins des consommateurs sont bien supérieurs à la fabrication. Pour satisfaire à ces besoins il ne suffit pas d'augmenter la produc- tion, mais il faut encore redresser le prix de revient, de façon à accroître le rendement.
Le personnel doit se persuader que servir l'entre- prise, c'est contribuer à satisfaire les besoins de consommation, mais comme une telle disposition d'es- prit ne peut être obtenue par persuasion morale, celle-ci a été remplacée par l'autonomie des ateliers, la participation aux bénéfices et aux pertes, le sa- laire aux pièces collectif, les commissions et les gratifications !
Sans diminuer la centralisation de la direction, la responsabilité a été répartie de telle sorte que les gams de la plupart des ouvriers dépendent de leur travail ou de celui de l'équipe à laquelle ils appar- tiennent.
Du point de vue industriel, ce qui caractérise le système, c'est l'absence de tout organisme de re- présentation ouvrière. Les méthodes de travail uti- lisées établissent automatiquement entre la direction et le personnel des relations de collaboration paci- fique.
En somme, le jeu de tout le système dépend de deux facteurs moraux, la personnalité du chef et le
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caractère spécial de la main-d'œuvre employée. Aussi ne saurait-on dire à priori ce que ce système de- viendrait entre les mains d'un autre homme ou appliqué à un autre milieu ou dans un autre temps.
Mais, quoiqu'il en soit, les conséquences sociales du système méritent de retenir l'attention, c'est le démembrement de la grande entréprise en une mul- titude de petits a.eliers autonomes, c'est l'effort pour développer chez le salarié un véritable esprit d'entre- prise et pour le transformer, dans une certaine mesure et à raison même de la responsabilité qu'il supporte, en un collaborateur, intéressé directement aux résultats de la production.
Revision du tarif douanier américain
Suivant une communication datée du 21 février et parue dans la presse américaine, la « schedule » 3 du projet de tarif douanier, qui vient de passer au Sénat en seconde lecture, n'a subi aucun changement en ce qui concerne les paragraphes relatifs aux montres et aux pendules.
En d'autres termes, les paragraphes 367 et 368 restent tels qu'ils avaient été amendés à la suggestion du Sénateur Barkley, du Kentucky, et s'ils sont iden- tiques aux mêmes paragraphes du tarif actuel qui date de 1922.
Le projet de tarif doit encore être soumis en bloc au Sénat en 3e lecture et d'autres amendements peuvent encore être proposés, quoique en général, le cas ne se produise pas.
Centenaire de Urbain Jürgensen
Le 14 mai prochain, il y aura 100 ans depuis la mort de l'illustre horloger et inventeur Urbain Jür- gensen de Copenhague.
La capitale danoise célébrera ce centenaire +out particulièrement et nous aurons l'occasion de revenir en détails sur cette manifestation. Pour aujourd'hui, nous ne mentionnons qu'en grandes lignes le pro- gramme établi par la Corporation des Horlogers de Copenhague.
Quelques jours avant cette solennité, tous les quo- tidiens danois publieront « in extenso » l'auto-biogra- phie de Urbain Jürgensen.
Le jour du 14 mai vers 11 heures, après quel- ques instants de recueillement au temple de l'Eglise réformée française que fréquentait l'illustre horloger, une pierre sera inaugurée sur la tombe qui se trouve à côté de l'Eglise à Gothersgade. Il y aura plusieurs discours, entre autres celui du Président de la Corporation des Horlogers de Copenhague, M. Gje- sager. Les cloches sonneront pour marquer l'évé- nement. Seront invités, tous les horlogers du Da- nemark, les autorités de la ville, la presse, etc.
Rappelons que Urbain Jürgensen avait épousé Hen- riette Houriet, du Locle, fille du célèbre Frédéric Houriet. Leur fils, Jules Jürgensen, est venu s'éta- blir en Suisse en 1834 où il fonda la Maison d'Hor- logerie qui, aujourd'hui encore, porte son nom. La maison Jules Jürgensen se trouvait au Locle depuis 1834 à 1919 et fut transférée à cette époque à Bienne.
Chronique scientifique
S o c i é t é s u i s s e d e c h r o n o m é t r i e r .
La prochaine assemblée générale de la Société suisse de Chronometrie aura lieu à Soleure, samedi
24 imai 1930. Dans ses grandes lignes, l'ordre/
du jour comprendra, comme de coutume, une partie administrative et une partie scientifique, qui compren- dra elle-même une conférence et des communications.
Une exposition de pendules anciennes sera orga- nisée par les membres de la S. S. C. de Soleure.
Chronique financière et fiscale
E b a u c h e s S. A .
Le samedi 15 mars s'est tenue à Neuchâtel, sous la présidence de M. Hermann Obrecht, ancien con- seiller national, de Soleure, la 3e assemblée géné- rale ordinaire des actionnaires de la S. A. desi Ebauches groupant 39 actionnaires représentant 22,331 actions sur 24,000. L'assemblée a approuvé le rap- port et les comptes de 1929 et a décidé de verser comme l'an dernier un dividende de 7 o/0. M. Louis Monnet, directeur de la Banque cantonale neuchâte- loise, a été nommé membre du conseil d'administra- tion.
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N°22. — 19 mars 1930 L A F É D É R A T I O N H O R L Ô G È R E SUISSE 245
Chronique du travail
C o n d i t i o n s é c o n o m i q u e s d é f a v o r a b l e s d a n s l a F o r ê t - N o i r e .
Suivant le « Courrier de la Forêt Noire », les con- ditions actuellement défavorables dans l'industrie de la. Forêt Noire ont occasionné une baisse des salaires des employés depuis le 1er février 1930; les ou- vriers avaient déjà été mis au chômage partiel de- puis un certain temps. Suivant la « Schwarzwälder Volkswacht », la maison Junghans aurait d e nouveau donné la quinzaine à 300 ouvriers et ouvrières. De même la fabrique d'horlogerie Hamburg-Amerika pré- voit le renvoi de 50-100 ouvriers dans son dépar- tement spécialisé sur la fabrication des réveils. Plu- sieurs centaines d'ouvriers avaient déjà été renvoyés auparavant par diverses entreprises et le chômage partiel d e 2 à 3 jours par semaine atteint plusieurs milliers d e travailleurs; aussi les nouvelles mesures prises constituent-elles une importante aggravation de la situation.
Chronique des Associations patronales
Société suisse des Fabricants de boîtes de montres en or.
Conférence sur le projet de loi sur l'assurance-vieillesse et survivants.
La Société Suisse des fabricants de boîtes de mon- tres en or rappelle à tous les industriels de la région qu'ils sont cordialement invités à assister à la conférence qu'elle a organisée et qui aura lieu le lundi 24 mars 1930 à 14 h. 45, au Stand des Armes-Réunies, à La Chaux-de-Fonds. Monsieur Hans Giorgio, directeur du Bureau fédéral des assurances, qui est l'auteur du projet de loi sur 1''Assurance- vieillesse et survivants, en exposera l'économie et les principes. Cette conférence sur une loi weuvelle, qui impose des charges financières aux employeurs, est certainement de nature à intéresser tous les in- dustriels horlogers.
Douanes
Chine.
P a i e m e n t d e s d r o i t s d e d o u a n e e n o r . Un avis des Douanes chinoises du 27.janvier 1930, relatif à la nouvelle Unité qr, a la teneur suivante:
Comme suite à l'avis faisant connaître qu'à partir du 1er février 1930 le Hk. Tael cessera d'être l'unité de calcul des droife sur les importations étrangères, et qu'on emploiera une nouvelle Unité Or, le public est informé que les taxes basées sur les chiffres des droits d'importation, telles que les taxes de transit vers l'intérieur, les taxes de quai et d'entretien de la rivière, e t c . , seront perçues selon l'ancien tarif d'importation à 5 o/o, en Unité Or, tant pour les droits spécifiques que pour ceux ad valorem.
Les droits d'exportation et; sur le commerce côtier, et les droits de transit vers l'extérieur, et ceux de tonnage continueront toutefois d'être perçus comme à présent, en Hk. Taels.
Le public est informé, en outre, que depuis le 1er février 1930, le 1er paragraphe de la règle I du règlement provisoire concernant le tarif d'importa- tion est modifié comme suit:
La valeur taxée de toute marchandise passible d'un droit ad valorem sera déterminée sur la base de sa valeur de gros sur le] marché au lieu d'impor- tation. Cette dernière valeur, sera convertie, de toutes autres monnaies, en Unité \ Or de la douane aux taux officiels fixés à cet effet, et sera considérée comme plus élevée que la valeur taxable:
a) Du montant du droit (sur les marchandises, b) De 7 o/0 de la valeur taxable des marchandises.
La formule pour déterminer la valeur taxée est:
Prix de gros du (marché X 100 100-f Taux dû droit -f- 7 Exemple:
(1) C G . U . 6 0 X 1 0 0 _ C.G.jU. 6,000 _ c . Q. U. 50.21
~~Valeur taxée.
I O O + I 2 . 1 / 2 + ' ' 1Ï9,5
(1) C. G. U.: Customs Gold Unit, ou Unité or des Douanes.
Informations
Avis.
Les créanciers des maisons
Th. hechelt et Co. G.m.b.H., Hambourg, ,,•
Ed.-C. Hirt-Poirier, Madrid,
sont priés de nous envoyer le relevé de leur compte en double afin que nous puissions sauvegarder leurs intérêts.
— M. Hermann F. Steinmeyer, Munich, a prêté le serment d'insolvabilité.
L'Information Horlogère Suisse
La Chaux-de-Fonds. Rue Leopold Robert 4'2. .
Légations et Consulats
Suisse.
Egypte. Le Conseil fédéral a accordé l'exequatur à Abdel-Fattàh Assal Effendi, nommé consul de car- rière d'Egypte à Genève, avec juridiction sur toute la Suisse.
Italie. M. Giovanni Marchï", a présenté au Conseil fédéral les lettres l'accréditant en qualité d'en- voyé extraordinaire e t ministre plénipotentiaire d'I- talie près la Confédération suisse, ainsi que les lettres de rappel de son prédécesseur, M. le Comte.
B. Pignatti Morano di Custozza, appelé à un autre poste.
Etranger.
Allemagne. Suivant une communmication du Consulat de Suisse à Brème, M. Friedrich Krose, consul honoraire, est décédé et la gérance intérimaire du consulat a été confiée à M. Georges Guinchard, de Gorgier, Neuchâtel, chancelier du consulat.
Brevets d'invention
Enregistrements:
Cl. 56 h, No. 138039. .30 janvier 1929, 20 h. — Dispositif de commande et de verrouillage d'un or- gane centrifuge pour fusée d'artillerie à plusieurs
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