C AHIERS DE
TOPOLOGIE ET GÉOMÉTRIE DIFFÉRENTIELLE CATÉGORIQUES
C HARLES E HRESMANN
Élargissement complet d’un foncteur local
Cahiers de topologie et géométrie différentielle catégoriques, tome 11, n
o4 (1969), p. 405-419
<
http://www.numdam.org/item?id=CTGDC_1969__11_4_405_0>
© Andrée C. Ehresmann et les auteurs, 1969, tous droits réservés.
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ELARGISSEMENT COMPLET D’UN FONCTEUR LOCAL par
Charles EHRESMANNCAHIERS DE TOPOLOGIE ET GEOMETRIE DIFFERENTIELLE
Vol. XI,4
Le but de cet article est
d’esquisser
la démonstration d’un théo- rèmegénéralisant
auxfoncteurs
locaux le théorèmed’élargissement
com-plet
d’uneespèce
de structureslocale [4].
Alors que ce dernierpermet
parexemple
de construire les variétés différentiables àpartir
dugroupoide
des
difféomorphismes
entre ouvertsd’espaces
localement convexes, la construction faite ici est une axiomatisation de la construction de la caté-gorie
desapplications
différentiables entre variétés différentiables à par- tir de lacatégorie
desapplications
différentiables entre ouvertsd’espaces
localement convexes.
La démonstration est divisée en trois
parties.
On construit d’abord lacomplétion
d’uneapplication
localef ,
cequi
revient à «recoller» entre eux deséléments «compatibles»
de la source de1.
On montre ensuite que, sif
estsous-jacente
à un foncteurlocal,
sacomplétion
estsous-jacente
à un foncteur local
complet. Enfin,
partant d’un foncteur localfidèle p
deK vers
C,
on montre que sonélargissement algébrique [ 2 1 (dont
la sour-ce a pour
objets
les structures obtenues par «transport» à l’aide d’un in- versible de C d’unobjet
deK )
définit un foncteur local. Lacomplétion
de ce dernier est
l’élargissement complet
dep .
Le texte
qui
suitreprésente
unepartie
du cours donné en1968
et1969
en introduction à la théorie des variétésdifférentiables.
On admetconnues la
terminologie
et les notationsde [0]
et, pour lescatégories ordonnées,
celles duparagraphe
2de [1].
1. Complétion d’une application locale.
Etant donné un ensemble ordonné
( E, «)
et unepartie
B de Eadmettant une borne
supérieure (resp.
borneinférieure) b
dans(E, oc) ,
on
appelle b agrégat
de B et on le noteV B (resp.
bintersection
de Bet on le
note ^ B).
On
appelle
classe locale un ensemble ordonné( E, a:)
tel que:1° ( E, oc)
est une classe inductive(i. e. [1]
toutepartie
non videde E admet une
intersection).
2°
(Axiome
dedistributivité)
Soient x E E et A unepartie majorée
dans
(E,oc);
on ax^(V A)
=V{ xna la E A},
si x etVA
sontmajorés.
Il s’ensuit que cette
égalité
est aussi vraie si x etVA
ne sont pasmajorés.
Si
(E, oc)
est une classelocale,
une sous-classe locale de(E, oc)
est un sous-ensemble ordonné
(E’, oc)
de(E, oc)
tel que:1°
VA E
E’ si A est unepartie
de E’majorée
par un élément de E’ . 2° x ^ x’ E E’si,
x E E’ et x’ E E’ sontmajorés
par x" E E’ . On voit que(E’, oc)
est alors une classe locale.On
appelle ap pl ication
locale uneapplication
inductive[1]
où
( E, oc)
et( E’,oc)
sont des classes locales.HYPOTHESE. On suppose que
f = (( E’,«), f, ( E,«))
est uneapplication
locale.
DEFINITION. Deux
éléments
x et x’ de E sont dits1-compatibles
sif(xnx’)
=f(x)^f(x’).
Unepartie
B de E est ditef-compatible
si seséléments sont deux à deux
f-compatibles.
Par
exemple
unepartie majorée
dans(E, oc)
estf-compatible.
PROPOSITION. Si x et x’ sont deux éléments
f-compatibles
et si y ety’
sontrespectivement majorés par
x etpar x’,
alors y ety’
sont aussif-compatibles.
6.
On ayAx’
=yA(x ^x’),
où y et xA x’ sontmajorés
par x ,d’où
Ainsi y et x’ sont
f-compatibles;
de même y ety’
sontf-compatibles. 0
PROPOSITION. Si A et A’ sont des
parties majorées
dans(E, oc)
et six et x’ sont
f-compatibles pour
tout x E A et toutx’EA’,
alors lesagré-
gats
a de A et a’ de A’ sontf-compatibles.
D.
La relationa^a’ =V {x^x’ |x E A, x’ E A’}
entraine:DEFINITION. On
appelle partie f-saturée
unepartie
B de Equi
estf- compatible,
saturéepar
induction etpar agrégation
dans( E, cc).
Si deplus f( B ) adm et
unagrégat
dans(E’,oc),
on dit que B estf-complète.
L’intersection d’une famille de
parties f-saturées (resp. f-complè- tes)
estf-saturée (resp. f-complète).
PROPOSITION. Soit B une
partie f-compatible.
Il existe uneplus petite partie f-saturée
B contenant B. Sif(B)
admet unagrégat
dans(E’, oc),
B
estf-complète,
etVf( B) = Vf(B). Si VB existe, VB = VB.
A.
Soit B’ l’ensemble des éléments de Equi
sontmajorés
par un élément de B. Alors .B’ estf-compatible (proposition ci-dessus).
L’en- semble B des élémentsVA,
où A est unepartie
de B’majorée
dans(E, oc),
est aussi/-compatible..
B est saturé parinduction,
car ZOEVA entraîneDe
plus B
est saturé paragrégation, d’après l’égalité:
Ainsi B est
f -saturé.
Enfin B est évidemment contenu dans toutepartie f-saturée
contenant B .V
DEFINITION. La
partie B
associée à B dans 1 aproposition précédente
est
appelée partie f - saturée engendrée par
B. On dit quef
estcomplète
si toute
partie f -compl ète
admet unagrégat
dans(
E ,cc).
Si
f
estcomplète,
toutepartie f-compatible
B telle quef( B)
aitun
agrégat
dans( E’ , oc)
admet unagrégat
dans( E, cc),
car lapartie f -sa-
turée B
engendrée
par B admet unagrégat, lequel
est aussi unagrégat
de B dan s
(
E ,oc) .
THEOREME. Soit F l’ensemble des
parties f-complètes. ( F, C)
est une classe localepour
la relationd’inclusion; l’application
g : B-Vf( B),
siB E F, définit
uneapplication
localecomplète
de( F, C)
vers( E’, ex),
l’application j
associant à x E E l’ensemble de ses minorants dans( E, a:.)
définit
unisomorphisme
de( E , oc)
sur une sous-classe locale de( F , C), et l’on a f = gj.
D.
10 Toute intersection departies f -complètes
étantf-complète
F définit une sous-classe inductive du treillis des
parties
deE,
de sorteque
(F, C)
est inductive. Comme une famille(Bi)i E I
d’éléments de F admet son intersection ensembliste pour intersection dans( F, C) ,
tandisque son
agrégat
est lapartie f -saturée
Bengendrée
par sa réunion ensem-bliste B si
f ( B )
estmajoré,
on voit que(F, C)
est une classe locale.2° Si x est un élément de
E ,
on aSoit
. B un élément de F contenudans j ( x );
comme B estmajoré
par x, il admet unagrégat b
et, B étant saturé paragrégation, b
E B . Il s’ ensuitB = j ( b ) E j ( E ) , et j ( E )
est saturé par induction dans(F , C).
Comrnexoey
ssi j(x) C j(y),
labij ection j
définit unisomorphisme
de( E ,«)
sur la sous-classe locale
(j(E), C)
de( F, C).
3° Si
(Bi)i EI
est une famille d’éléments de Fmajorée
dans(
F,C)
et si B est sa réunion
ensembliste,
on a40 Soient B et B’ deux éléments de F tels que la réunion dé B
et B’ soit une
partie f -compatible.
Alorscar
BFIB’
est formé des élémentsx ^ x’,
où x E B etx’ E B’.
Cette for- mule est valable enparticulier lorsque
B et B’ sont contenus dans unmême élément de F .
5° Montrons que B et B’ sont
g -compatibles
ssi leur réunion en-sembliste A est une
partie f -compatible.
La condition est suffisante d’a-près
lapartie
4. Inversement supposons que B et B’ soientg-compati-
bles et soient x et x’ des éléments de A . Si x et x’
appartiennent
à B(resp.
àB’ ),
ils sontf -compatibles
parhypothèse.
Si x E B et x’E B’, alors j ( x ) et j ( x’ )
sontg -compatibles, puisqu’ils
sontmajorés
par B et B’ dans( F , C).
On en déduitc’ est-à-dire x et x’ sont
f -compatibles.
60 Soit lVI une
partie g -compatible
telle queV g (M)
existe. L’ensem-ble D réunion de M est
f -compatible,
en vertu de lapartie
5 . Par suite M admet D pouragrégat
dans( F , C ) .
Ceci prouve que g définit une ap-plication
localecomplète
de( F , C )
vers(E’, oc) , V 2. Complétion d’un foncteur local.
DEFINITION. On
appelle catégorie
locale unecatégorie inductive [1]
( C° ,oc)
telle que( C , «)
soit une classe locale. Onappelle foncteur
local(resp.
localstrict)
untriplet q = (( C°, oc), q, (
G°,a;)),
où( C’ , oc)
et( G., oc)
sont des
catégories locales,
où(C° , q, G°)
est un foncteur etoù q
=(( C, oc), q, ( G, «))
est uneapplication
locale(resp.
localestricte).
On montre facilement les résultats
suivants,
que nous n’utiliserons pas: Si(C°, oc)
est unecatégorie
inductive et si(C°o, oc)
est une classelocale, ( C’ oc)
est unecatégorie
locale. Un foncteur ordonnéentre
catégories
locales est local(resp.
localstrict)
ssi sa restrictionaux classes ordonnées des unités est une
application
locale(resp.
localestricte) .
Les foncteurs locaux entre
catégories
locales(C°, oc)
tellesque C appartienne
à un universh
forment unecatégorie
admettant un foncteurd’oubli vers la
catégorie
desapplications
associée àIL
Les sous-struc- tures de lacatégorie
locale(C°, oc)
sontappelées
sessous-catégories
locales. Ce sont les
couples ( K’ m)
tels queK°
soit unesous-catégorie
de C° et que
( K, 4
soit une sous-classe locale de( C,«) .
HYPOTHESE. On suppose que
q = ( (C°, oc), q , ( G°, oc) )
est un f on c teurlocal et
soit q l’ application
localesous-jacente.
Ondésigne
par a et b lesapplications
locales de(G, oc)
vers( G 0 » , cç)
définies par lesapplica-
tions source et but de
G. par qo
la restrictionde q
aux unités.DEFINITION. Une
partie
B de G est ditecompatible
dans(G’, oc)
si Best
a -compatible
etb-compatible; q
est ditcomplet (resp.
relativementcomplet
si toutepartie q-complète (resp. q-complète
B telle quea( B)
etB(B)
soientmajorés)
admet unagrégat
dans(G, oc).
PROPOSITION. Soit B une
partie
de G etconsidérons
les conditions:1° B est q
-compatible
etq( B )
estcompatible
dans( C’ , oc).
2° B est
compatible
dans(G. , oc)
eta( B) et B( B)
sont q-com-patibles.
La condition 2 entraîne 1. Si de
plus
q est uneapplication
localestricte,
la condition 2 est aussiconséquence
de 1.D.
Soient y ety’
deux éléments de B.1°
Supposons
la condition 2 vérifiée et soi ent z =q(y ^ y’), z’=
q (y) ^ q ( y’ ) .
On a z exz’ et les relations:a(z) oc a(z’) oc a( q(y)) ^ a(q(y’)) = q(a(y)^a,(y’))= q(a(y^y’))
=a(z)
prouvent que
a(z) = a(z’) =a(q(y))^a(q(y’)).
De mêmeB(z) = B(z’) = B(q(y))^B(q(y’)),
d’oùz = z’,
car
( C ° , «)
est unecatégorie
ordonnée. Donc yet y’
sontq-compatibles,
et
q ( y )
etq ( y’ )
sontcompatibles
dan s(C°, oc).
2°
Supposons
la condition 1 satisfaite. Posons e =a(y^y’)
ete’ =
a(y)^a(y’).
Alors e estmajoré par e’
et l’on trouve:par suite
q ( e ) = q( e’ )
=q( a(y))^q(a,(y’))
et,si q
eststricte,
e = e’ .Il s’ensuit que B est
a-compatible
et quea(B)
estq-compatible.
Demême B est
b -compatible et B(B)
estq-compatible. V
COROLLAIRE. Si q est un
foncteur
local strict et si B est unepartie
q-complète,
B estcompatible
dans(G°, oc)
eta(B)
etB(B) sont
q-compatibl es.
D. q(B)
étantmajoré,
il estcompatible
dans(C°, oc) - V
DEFINITION. On
appelle catégorie
ordonnéefortement régulière
une ca-tégorie
ordonnéerégulière [1] (G°, oc) vérifiant
lacondition:
(P)
Sif
est un élément de G et E unepartie
deG°o
telle quea( f ) =
VE (resp.
queB (f)
=VE) ,
on af =V(fE) (resp. f = V(Ef)).
(On désigne par f E
l’ensemble despseudoproduits 1 e’,
où e’ EE).
Comme
exemples
decatégories
ordonnées fortementrégulières,
ci-tons les
groupordes inductifs [3] , c’est-à-dire
lescatégories
inductives(G°, oc)
telles que G° soit ungroupoide
et que, si x E G et si e est uneunité
majorée
para(x),
alors il existe un et un seul élément x’plus
pe- tit que x et ayant e pour source. Dans ce cas, x’ est dit élément indui tpar
x sur e . On montrequ’un groupoide
inductif est ordonné(i. e.
quey«x entraîne
y’-1«x"1)
etque e’
E G* si e’ «e, où e est une unité.Soit
( H, C)
la classe locale formée des classesq-complètes,
etsoit Q l’application B -> Vq(B)
de H dans Cqui
définit(paragraphe 1)
une
application
locale de(H, C)
vers( C ,«) . Soit j l’application
de Gsur une
partie
de H associant à x l’ ensemble de ses minorants dansG,M).
Comme dans le
paragraphe 1,
nous notons B lapartie q-saturée
engen- drée par unepartie q -compatible
B.TH EOREME (de complétion d’un foncteur local).
Supposons
que q soit unfoncteur
local strict et( G * cc)
unecatégorie
ordonnéefortement régulière.
Alors,
avec les notationsprécédentes, (Ho, C)
est unecatégorie
localerégulière,
la loi decomposition
étantdéfinie par:
Q définit
unfoncteur
localcomplet Q
de( H°, C)
vers(C. , oc) et j défi-
nit un
isomorphisme
de(G°, oc)
sur unesous-catégorie
locale de(HO, C).
1° Si B et B’
appartiennent
àH ,
alors B’ . B estq-compatible .
En
effet,
soient x’ . x ety’ .
y des éléments deB’ . B ,
où x et y appar- tiennent àB ,
x’ ery’
à B’ . Commele
compo sé z’ = (y’^x’).(y^x)
estdéfini,
etz’ oc z = y’.y^x’ . x .
Deon déduit ( ; de
même De plus
Il en résulte que B’ . B
engendre
unepartie q-saturée
B’ .B ;
celle-ci estq-complète, q( B’ . B )
étantmajoré par le pseudoproduit (V q( B’ ))(V q( B )) .
Remarquons
que,(G°, oc)
étantrégulière,
B’ . B est saturé par induction.20 Soit B un élément de H . La
partie a(B)
étantq-compatible d’ après
le corollaireprécédent,
elleengendre
unepartie q -complète a( B )
et
a(B)
est contenu dans X =a(a,B)).
Lapartie a(B)
est saturéepar induction dans
(G°o, oc) (mais
non dans( G, 4), puisque
les relations x E B,e E G°
ete cca (x) entraînent e = a(x e),
où xe E B. Si D est contenu dansa(B)
etmajoré,
on trouvede sorte que
a(a(B)),
et a fortioriX,
sont contenus dansa(B),
c’est-à-dire X =
a(B).
Ainsil’application B -> a(B)
est une rétraction. D’unefaçon analogue, B - /3(B )
est une rétraction. On voit que B = A a pourconséquence a(B) = a ( A )
=a(A).
30 Notons B’ oB l’élément B’.B de H
lorsque
B et B’ sont deséléments de H tels que
a(B’) = B(B). Supposons qu’il
en soitainsi,
et posons C = B’ oB . Etant donné que
cc( B’ . B )
est contenu dansa(B),
on trouve
Pour tout élément x de
B ,
on aB(x)
=ViEI a(yi),
oùY i E B’ .
En vertude la condition
(P), x = Vi E I a(yi) x. I1
s’ensuita(x) = Vi E I a(yix), où
yix E B’ B
= B’ . B . Donca(B)
est contenu dansa( C)
eta(B)= a( C).
On obtient de
même B(B) = B(C).
30 Si le
composé
D= B" o( B’ oB )
estdéfini,
la condition(P ) entraine
D = B" . B’ . B , carL’ associativité en
résulte,
aussi
égal
à(B" 0B’ )0B.
DoncHO
est unecatégorie.
Elle admet pour classed’objets
l’ensemble desclasses q 0 -complètes,
carl’application a(B) -> a(a(B))
est unebijection.
Deplus j(y)Oh(x)
est défini ssia(y) = B(x),
et dans ce cas ilest égal à j(y.x).
40 Soient B et B’ des éléments de H tels que B’
C B, a(B) =
50 Soient B et B’ des éléments de H contenus dans B" EH . Alors
de sorte que i Même résultat pour
/3.
6°
SiBi
est contenu dans B pour tout i E 1 et si A est la réu- nion de(Bi)iEI,
del’ égalite A
=Vi E I Bi,
on déduitPar suite
( H°, C )
est unecatégorie
locale.70 Soient B un élément de H et E une uni té de
HO
contenue danscx(’B ) .
Si B’ est l’ensemble des éléments y de B tels quea(y) E E ,
on a B’ = B’ et
a(B’)
=E ,
de sorte que lepseudoproduit
BE est iden-tique
à B’ et admet E pour unité àdroite.
De même E’ B admet E’ pour unité àgauche,
si E’ EHo
etE’C B(B).
8°
Supposons
B" contenu dansB’ oB ,
où B" E H . Notons D(resp.
D’) l’ensemble
desy E
B(resp. y’ E B’)
telsqu’il
existey’
E B’(resp.
y EB )
avecy’.y E B";
on montre que B"= D’ O D.
Ainsi(H O, C)
est unecatégorie
locale
régulière ,
etQ = (( C’.ce ), Q, (H O, C))
est un foncteur local.V
D E F IN IT IO N . Avec les notations du
théorème,
onappelle (HO, C )
laq- complétion de (G°, oc) et Q
lefoncteur
localcomplété
deq.
REMARQUE. On peut montrer que le foncteur local
complété de q
résoudle
problème
duprolongement
«universels»de q
en un foncteur localcomplet
de même
but.
En fait lacomplétion
d’uneapplication
locale est un casparticulier
deprolongement
universel d’unfoncteur p
en un foncteur Pde
même but,
de sorte que, si F est un foncteur(vers
la source deP )
sec-tion
partielle
de P et si P . F admet une limiteinductive,
alors F admetune limite inductive dans P . Si de
plus p est sous-j acent
à un foncteurdouble,
on peut demander que leprolongement
obtenu soit aussisous-ja-
cent à un foncteur double de même but. Le théorème de
complétion
d’unfoncteur local donne une solution de ce
’problème
dans le cas où le fonc-teur double est associé à un foncteur local.
(On sait [3] qu’à
une caté-gorie
ordonnée estcanoniquement
associée unecatégorie double.)
Le pro- blèmegénéral pourrait être
abordé à l’aide de méthodesanalogues
à cel-les
qui
sontemployées
dans[5] .
DEFINITION. On dit que le
foncteur
localq
estsuprarégulier
silorsque e oc a(x)
ete’ «. f3 ( x ) .
PROPOSITION. Si l’on
suppose
deplus
dans le théorème queq
estsupra-
régulier
etfidèle,
alorsQ
estfidèle.
D.
10 Montrons que, si x et x’ sont deux éléments de G tels quea(x)
eta(x’)
soi entq -compatibles
ain si quef3( x) et B(x’),
etque
q(x)
etq( x’ )
soientmajorés
par un z , alors x et x’ sont q-com-patibles.
Eneffet,
posonsLe
pseudoproduit
z’ =q(e’)zq(e)
est l’intersection deq(x)
etq( x’ )
et il admet
q ( e )
pour source etq ( e’ )
pourbut;
par suite z’ est aus- siégal à q( e’) q( x) q( e) .
Il s’ensuit queq( xe )
=q( x) q( e) majore z’ ,
de sorte que, q étant une
application
ordonnéestricte, e’
estmajoré
parf3( xe).
On en déduitDe même e’ x’ e
appartient
à e’ . G , e etq ( e’ x’ e ) = z’ .
Cecientraîne
car q est fidèle. Donc20 Soient B et B’ deux éléments de H de source
E ,
de but E’et tels que
Q ( B ) = Q ( B’ ) .
Si x est un élément de B et x’ un élémentde
B’ , d’ aprés
lapartie 1,
x et x’ sontq-compatibles.
Il en résulte que la réunion A de B et B’ estq-compatible;
lapartie q-saturée
Aqu’elle engendre
est un élément de Hmajorant
B etB’ ,
de source E et de butE’ .
Donc, ( H°, C)
étant unecatégorie ordonnée,
B = A = B’ . AinsiQ
est
fidèle. V
COROLLAIRE. Si les conditions de la
proposition
sontvérifiées, l’appli-
cation d : B ->(B( B ), Q( B ), a( B )),
oùB E H,
est unebijection
de Hsur l’ensemble H’ des
triplets ( E’,
z,E ),
où E et E’ sont des unités deH O et z E Q (E’) . C . Q(E),
tels que, si A est l’ensemble des xap- partenant
à E’ . G. Evérifiant q(x) oc z,
alorsa(A) =
E etB( A)
= E’ .D.
Si Bappartient
àH, d(B) appartient
évidemment à H’ . Soit h= (E’ , z , E) E H’ ;
lapartie
1 de la démonstrationprécédente
prouveque A
estq-compatible;
par suite A E H et h= d (A). V
3. Elargissement complet.
H Y P O T H E S E .
Soient p
=(C°, p, K’ )
un foncteurfidèle, K§
legroupoide
des inversibles de K ’ °
et p
le foncteur deK. ’Y
versC°y
restriction dep.
On notera T° la
catégorie
dont les éléments sont lestriplets
la loi de
composition
étant définie par:si,
et seulementsi,
Soit r la relation sur T définie par:
PROPOSITION. 1° r est une relation
d’équivalence bicompatible
surT°,
et il existe une
catégorie
L°quotient
strict deT° par
r.2°
L’application y -> (p(B(y)), p( a ( y )) , y)modr définit
unfonc-
k de K° sur une
sous-catégorie K°
deL ".
3°
K°
est unecatégorie quotient
de K.par
lesous-groupoide
de
K°
noyau depy,
Enparticulier
k est unisomorphisme
ssipy
estbien
fidèle.
4° L’application ( x’ ,
x,y) mod r -> x’, p(y), x-1 définit
unfonc-
teur
fidèle
P deL°
versC°
etP ’Y
est bienfidèle.
Cette
proposition
est démontréedans [2] (chapitre V),
où l’onindique quel problème
universel résoud P .L°o
s’identifie à la classequotient
de l’ensemble descouples (
x,s)
tels que s EK°o
et x EC°y, p( s)
par la relationd’ équivalence:
DEFINITION. Avec les notations de la
proposition,
onappelle
P l’élar-gissement
dep .
Soit
p
=(( C. ,ex), p , ( K. oc))
unfoncteur
local. Notonspy le
fonc-teur ordonné
((C°y, x) p.. L, (K°y, oc))
restriction dep .
On obtient unecatégo-
rie ordonnée
( T’ ,0:)
en munissant T de la relation d’ordre:THEOREME (d’élargissement local). Avec les notations
précédentes,
onsuppose que p
est unfoncteur
localstrict,
que( K, oc)
estfortement
ré-gulière,
que(C°y, oc)
et(K°y, oc)
sont desgroupoides inductifs
et quep
yest relativement
complet.
Alors il existe unecatégorie
locale( L’, oc) for-
tement
régulière,
où oe est la relation sur Lquotient par
r de la relationd’ordre ce sur
T,
et Pdéfinit
unfoncteur
local strictA.
ID Soientt = (x’, x, y) E T
etu = t mod r.
Siu’ E L , on a
u’ oc u ssi il existe t’ E T tel que t’ oc t et u’= t’ mod r.
En effet l’existen-ce d’un tel t’
entraîne
évidemment u’ oeu. Inversement soit u’ oc u. Il exis-te des
représentants t = (x’, x, y)
de uet t’ = (x’", x", y’)
de u’ tels quet’ oc t.
Pardéfinition,
il existe des inversibles z et z’ tels quey = z’ -1. y. z, x’. p(z’) = x’
etx. p (z) =x.
Comme
(H°y, oc)
est ungroupoide inductif,
il existe ununique
élément z’induit par z’ sur
8(g)
et unélément z
induit par z sura(y). Si
l’onpose
le
triplet ( x’" , x" , y’ )
est unreprésentant
t’E u’ tel que t’ at .Il applica-
tion associant t’ à u’ est une
bijection
sur l’ensemble des minorants de t dans(T, oc)
de l’ensemble des minorants de u dans( L,ex).
20 On en déduit aisément
qu’il
existe un ensemble ordonné(L, cc) quotient
de( T , «)
par r. Montronsqu’une famille e = ( ui)iej
d’élémentsmajorés
de L admet unagrégat
dans(L, oc). Soient
deux
majorants de Z. D’ après
lapartie 1, pour
tout i il existe desrepré-
sentants
t. = ( xi, xi, Yi) et t.
=(xi, xi, yi)
de u. tels queIl existe des
agrégats t
=(x’ x, y)
de(ti)i El et t’ = ( x "’ x", y’)
de( ti)i,,;
il existe aussi des inversibleszi
etzt
vérifiantLes familles
(a(zi))i E I et (B(zi))i E I
admettenta(y’)
eta(y)
res-pectivement
pouragrégats.
CommeP(zi)
=x-1i. x
estmajoré
parx-1 x,
la famille
(p(zi))i E I
admet unagrégat.
Le foncteur localpy
étant rela-tivement
complet,
il en résulte que(zi) i E I admét
unagrégat
z dans(K°y, oc);
demême (z’i)i E I
a unagrégat
z’ dans(K°y, oc) ;
lecomposé y.z
est
défini;
les inversiblesx.p(z)
et x" deC°
sontégaux,
car ils sontmajorés par x
et ontmême
source; d’une manièreanalogue x’.p(z’) =
x’" . Enfin
z’.y’ = . z,
ces deux éléments étantl’agrégat
de la famille(Yi.zi)iel
dans(K,a:).
Il s’ensuitt~t’ mod r,
de sorte que u =tmod r
est
l’agrégat
de(ui)i E I
dans(L, oc).
Ainsi( L , «)
est une classe induc-tive. La démonstration du théorème s’achève alors sans
difficultés. V
REMARQUE. Les démonstrationsqui
sont seulementesquissées
ici se-ront données en détail dans
[6 ] .
Le théorème
précédent
montre que Premplit
les conditions du thé- orème decomplétion
d’un foncteurlocal.
On peut donc poser:DEFINITION. Avec les
hypothèses
du théorème laP -compl étion
de(L’, oc)
est
ap pel ée él argissement p -compl et
de(K°, oc)
au-dessus de(C.,ex).
EXEMPLES. 10
Si p
=p y
etsi p
est un foncteurd’hypermorphismes, on
retrouve le
théorème d’élargissement complet
d’uneespèce
de structureslocales [4].
20 Prenons
pour p
le foncteur d’oubli vers lacatégorie ?
desapplications
de lacatégorie 6’
desapplications
r fois différentiablesau sens de
[7]
entre ouvertsd’espaces
vectorielstopologiques
locale-ment convexes
(resp.
desapplications
r fois Fréchet-différentiables en- tre ouvertsd’espaces
deBanach).
Si l’onmunit ?
et6’
des relations d’ordre«restrictions», p
estsous-jacent
à un foncteurlocal p
vérifiantles conditions du théorème
d’ élargissement
local. Donc(6’ ,a:.)
admet unélargissement p -complet (Dr, oc)
au-dessus de(M, oc).
Celui-ci est la ca-tégorie
desapplications
r fois différentiables entre variétés r fois dif- férentiables modelées sur un espace localement convexe(resp.
sur un es-pace de
Banach).
La construction de cetélargissement complet
estéqui-
valente à la construction usuelle: Si B est une
partie p -complète
unitéde
Dr,
l’ensemble descouples ( x, s )
tels que( x, x, s ) mod r E B
formeun atlas
complet
Vcompatible
avec lepseudogroupe
desdifféomorphismes
appartenant à
A",
et la donnée de cet atlas détermine entièrement B.Comme F
estfidèle
etsuprarégulier,
P estfidèle (dernière proposition
pa-ragraphe 2),
de sortequ’une application
différentiable s’identifie à un tri-plet ( V’ , h, V),
où V et V’ sont des atlascomplets
et où h est une ap-plication
entre les ensemblessous-j acents
à V et à V’«compatible»
avecV et V’ , i. e. telle que
x’-1 h x
définisse uneapplication
r fois différen- tiable d’un ouvert de s verss’ ,
pour tout( x , s )
E Vet (x’ , s’) E V’ .
Bibliographie.
0. C. EHRESMANN,
Algèbre 1ère partie,
C. D. U., Paris(1968).
1. C. EHRESMANN, Catégories structurées généralisées, Cahiers de
Top.
et Géo.
diff.
X, 1, Dunod (1968).2. C. EHRESMANN,
Catégories
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Dunod, Paris (1965).3. C. EHRESMANN, Catégories structurées, Ann. Ec. Norm.
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4. C. EHRESMANN, Espèces de structures sous-inductives, Cahiers
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diff.
VII, Paris (1965).5. C. EHRESMANN,
Prolongements
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limites,
Dissertationes Math. 64, Varsovie (1969).6. M.-C. LEBLOND, Catégories de foncteurs ordonnés (à paraître dans
Esquisses Mathématiques).
7. A. BASTIANI, Applications différentiables et variétés différentiables de dimension infinie,
Jour. d’Analyse
Math.Jérusalem
XIII (1964),1-114.Département de Mathématiques Tours 45 - 55
Faculté des Sciences 9 Quai Saint-Bernard 75 - PARIS