C AHIERS DE
TOPOLOGIE ET GÉOMÉTRIE DIFFÉRENTIELLE CATÉGORIQUES
M ARIE -C LAUDE L EBLOND Complétion d’un foncteur structuré
Cahiers de topologie et géométrie différentielle catégoriques, tome 13, n
o4 (1972), p. 377-392
<
http://www.numdam.org/item?id=CTGDC_1972__13_4_377_0>
© Andrée C. Ehresmann et les auteurs, 1972, tous droits réservés.
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COMPLETION D’UN FONCTEUR STRUCTURE par
Marie-Claude LEBLONDCAHIERS DE TOPOLOGIE ET GEOMETRIE DIFFERENTIELLE
Vol. Xlll - 4
Introduction.
Dans ce
travail,
nous utilisons les notations et laterminologie
de[1] et [2]. Soit p
un foncteur d’unecatégorie H
vers lacatégorie
desapplications
associée à ununivers
Unecatégorie p-structurée
est unecatégorie C
°
munie d’un
objet
s de H(ou p-structure)
relativementauquel
les
applications
source, but et loi decomposition
deC
°
se relèvent. Con- sidérons un foncteur
p-structuré h
entre deuxcatégories p
-structurées.Dans de nombreux cas, le foncteur
sous-jacent à Ê
est un foncteur à limi-tes
projectives. Cependant
desexceptions
seprésentent,
enparticulier
dans l’étude des variétés
différentiables,
car lacatégorie
desapplications
différentiables n’est pas à noyaux. Le
problème
se pose donc de chercher si un foncteurp-structuré
peutêtre
«universellement»plongé
dans un fonc-teur
p-structuré
dont le foncteursous-jacent
soit à limitesprojectives. ’De
cette
manière,
nousgénéraliserons
le théorème decomplétion
d’un fonc-teur double obtenu dans
[3],
dont le théorème decomplétion
d’un fonc-teur local est un cas
particulier.
Partant donc d’une
catégorie p-structurée ( K’ , sK )
et d’un ensem-ble 9
decatégories /.
telles que l’ensemble Isous-jacent appartienne à
U,
nous supposons donné surK
° un «choix» de limitesprojectives
pour certains foncteurs issus d’un élémentde g.
Nous montronsqu’on
peut as- sociercanoniquement
à un foncteurp-structuré
de but(K°, sK)
un fonc-teur
p-structuré
de même but et dont la source est munie d’un choix de li- mitesprojectives appliquées
sur les limites choisies surK..
Pourcela,
nous ramenons le
problème à
l’existence del’adjoint
d’un certain foncteurpl
et nous montronsque pg
vérifie leshypothèses
du théorème d’existen-ce de structures libres de
[4] .
0. Rappel de quelques définitions.
soit h
ununivers, mo
lacatégorie
desapplications
associéeà LI
et
p
un foncteur d’unecatégorie H.
°
vers
mo.
Onnotera p y
le foncteur restrictionde p
augroupoide H y
des éléments inversiblesde H ’ .
Etant donné une
catégorie C.. ,
ondésigne
parCo
l’ensemble deses
unités,
par aet /3
sesapplications
source etbut,
parC. *C
° l’en- semble de sescouples composables,
par K sa loi decomposition,
par e’ . C . e l’ensemble desmorphismes
de source e et de but e’ .Si G est un foncteur de
C.
versC,.
et siT = ( G’, t, G )
est une transformation naturelle de G versG’ ,
on noteq T
la transformation na-turelle
(q. G’, qt, q. G), lorsque q
est un foncteur(K°, q, C’),
deC’’ ° vers
K* .
Un foncteur constant sur une unité e deC
° est noté e ".On dit
qu’un
foncteurp=(mo, p, H°) de H
° versmo
est un fonc-teur
d’homomorphismes
saturé si:1° p
estfidèle,
20
p y
est un foncteurd’hypermorphismes saturé,
i.e, si s est uneunité de H
°
et si
f
est unebijection
de sourcep ( s ) ,
il existe ununique
élément de
H° Y
de source s vérifiantp ( h )
=f .
On
appelle catégorie p
-structurée uncouple (C° , s)
vérifiant:1° C ° est une
catégorie, s
une unité de H°
et p (s) = C,
2° il existe des éléments sD de
Ho ,
a°,ho
et i de H tels que:où
(C, L , Co)
estl’injection canonique
deC o
dansC,
4° il existe unproduit
fibré s*s de(ao’ ho)
dansH
°
et un élément k de s . H . s *s tel
que p ( k)
soit la loi decomposition
K deC..
On
appelle foncteur p
-structuré untriplet
vérifiant les conditions suivantes:
10
(C s )
et(C,. , s’ )
sont descatégories p -structurées,
20 h
appartient
à s’ . H . s etp ( h ) ,
notéh ,
définit unfoncteur h
deC
° versC’’ .
On note
5(P)
l’ensemble des foncteursP-structurés. f(p)o
estune
catégorie
pour la loi decomposition:
ssi
((C’1, s1)= (C2, s2).
Elle admet pour classed’objets l’ensemble 3: (P ),,,
descatégories p -structurées.
Appelons pH’ pF et P les
foncteursde f(p)°
versH* ,
versj=°
et vers
mo respectivement
tels que:On a
où
PF
est le foncteur d’oubli versmo
de lacatégorie §°
des foncteurs.Dans tout cet
article,
nous supposerons quep
est unfoncteur
d’ho-momorphismes saturé,
que(K. , sK )
est unecatégorie p
-structuréedonnée,
notée
K , que 9
est un ensemble decatégories
I°
telles que I
appartienne à h ,
enfin queuK
est uneapplication 9-limite projective
naturalisée par- tielle donnée sur lacatégorie K .
Autrementdit, uK
associe à certains foncteurs G vers K ° et dont la sourceappartient à 9
une limiteprojective
naturalisée
uK ( G )
de G. Poursimplifier
lesnotations,
nous poseronsLe
problème
est alors le suivant: Etant donné un foncteurp
-struc- turéh = (K, h, (C°, s ))
de butK ,
existe-t-il unecatégorie p
-structurée«canonique) (CP, sp)
telle que:10
( C s)
« seplonge)
dans unesous-catégorie p
-structurée de lacatégorie p -structurée ( C p * sP),
20 il existe un foncteur
p -structuré hp
=( K, hp, Cp sp))
de butK «prolongeant» h ,
30 pour tout foncteur G d’une
catégorie
appartenantà 1
versC*
tel p queuK( hpo G )
soitdéfini,
il existe une limiteproj ective
naturaliséeT G
vérifiant
1. Autre formulation du problème.
Nous
désignerons
par9: K 0
la«catégorie
destriangles
de foncteursp
-structurés au-dessus deK
», i. e. lacatégorie
définie comme suit:- Elle a pour classe
d’objets
l’ensemble5KO
des foncteursp -structu-
rés ayantK
pour but.n w w
- Ses
morphismes
sont lestriplets ( h’ , q, h),
oùappartiennent
à5KO et où q
est un foncteurp
-structuré de( C’ , s )
vers(C’°,s’) tel que h o q=h.
- Un
couple ((h’2 , q2, h2), (h1, q1, h2)) , (h’1, q1,h1)) E hk X h’K,
estcomposable
ssih2 = hj, le composé
étantalors ( h2 , q2o q1, h1).
On
appellera fK’o
lasous-catégorie pleine de §8
ayant pourobjets
les foncteurs
p -structurés h
dont le foncteursous-j acent h
soit fidèle.Considérons
lacatégorie foK (resp. F’K°)
«destriangles
de fonc-teurs
p -structurés (resp.
structurésfidèles)
au-dessus deK , compatibles
avec un choix de
limites»,
définie de la manière suivante:- Ses
obj ets
sont lescouples (h, u), où Î
=(K, h, (C°, s )) appartient
à Ko (resp. à fK’o)
et où u est uneapplication 9 -limite projective
natu-ralisée
partielle
surC
°
telle que
u (G)
soit défini ssiuK (hoG)
est dé-fini, lorsque
G est un foncteur deI’
°E g
versC ’ ,
et que dans ce cas onait
hu(G)
=u K (h oG).
- Ses
morphismes
sont lestriplets ((h’, u’ ), q, ( h , u )) , où (h’,q,h)
appartient à fK (resp. à f’K)
et où lefoncteur q sous-jacent à q
estcompatible
avec(u’, u) ( i. e.
siu(G)
estdéfini, u’( qo G )
est défini etégal
àqu (G), lorsque
G est un foncteur de 1’» e 9
,versC’ ).
- Un
couple
d’éléments de
fK (resp.
def’K)
seracomposable
ssi (le
composé
étant alorsSoit Pg
le foncteur defoK vers foK
as sociant(h’, q, h )
à l’élé-ment
(( h’ , u’ ), q, (h, u));
onnote p’
le foncteur defoK
vers510
restric-tion de
pg.
Le
problème indiqué
ci-dessus peut alors s’énoncer sous formeplus précise:
Etant donné un
objet h
de50 ,
existe-t-il unepg-structure
libre en-gendrée par h ?
D E F IN IT IO N . Soit
C°
unecatégorie
et u uneapplication 9-limite projec-
tive naturalisée
partielle
surC’ ;
on diraqu’une sous-catégorie
M’ ° de C °est saturée
pour
u si elle vérifie les conditions:1°
Lorsque
G est un foncteur de 19
versC°
tel queG (I)
soitcontenu dans M et que
u (G)= (G, t, e)
soitdéfini, t (Io)
est une par- tie de M .2°
L’unique h
vérifiantt(i). h= t’(i)
pour toute unité i deI°
ap-partient
àM , lorsque O
est une transformation naturelle(G, t’ , e’ A)
tel-le que
t’ (Io)
soit contenu dans M(on
posealors h
=lim
Remarquons
que, siA4
est unesous-catégorie
deC.
saturée pour u , on peut définir surM
° uneapplication g-limite projective
naturaliséepartielle uM , appelée
restriction de u à M de lafaçon
suivante:Soit j
le foncteurinjection canonique
deM.
versC ;
si G est unfoncteur de I°
E g
versM’ ,
on définituM (G)
ssiu (joG)
estdéfini,
etc’est alors
l’unique
transformation naturelle telleque juM(G) = u ( G ) .
Soit w
(resp. w’ )
le foncteur defoK (resp.
def’oK)
versN°
asso-ciant C à
l’objet (h, u),
où h=(K,h,(C.,s)),
et associant( C’, q, C
au
morphisme
Soit X
(resp. X’)
l’ ensemble des éléments((h’, u’), q, (h ,u))
defK (resp.
def’K),
oùtels que
q = ((C’°, s’), q, (C° , s )) soit un p-monomorphisme strict,
i.e.qu’il
existe unep -sous-structure
s" de s’ et un inversibleq’ E s". H. s,
dont
l’image p ( q’)
soit une restriction de q.PROPOSITION 1. Soit
Q=((h’,u’), q, (h,u))
un élément de X(resp.
de
X’),
oùh’=(K,h’,(C’.,s’)) et h=(K,h,(C.,s)).
Alorsq(C)
définit
unesous-catégorie
deC’
°
saturée
pour
u’. Deplus Q
est un w -monomorphisme (resp.
unw’ -monomorphisme).
PREUVE. Soit M =
q( C);
labijection q’
de C sur M restriction de l’in-jection q
définit unisomorphisme
deC°
sur lasous-catégorie M
° deC’*.
Soit G’ un foncteur de
1 e 9
versC’’
tel queu’(G’) = (G’, t’, e’ )
soit défini et queG’(I )
soit contenu dans M.L’application q’-i
° G’définit
un foncteur G de
7
versC..
Commeu’ ( G’)
estdéfini,
est
défini,
de sorte queu( G )
est défini etu’( G’ )
=qu( G ) .
Si on poseu (G)=( G, t , e"), d’après l’ égalité précédent e
on a e’ =q( e )
et t’ =q’ t .
Par suite
t’(Io)
est unepartie
de M.Soit une autre transformation naturelle d’un fonc-
teur constant sur l’unité e" de
C’° o
vers G’ telle q uet" (I°o)
soit contenudans M . On sait
qu’ il existe
ununique h = lim cp’
vérifiantpour tout
Montrons
que h appartient
à M . Commet"(I°o)
est contenu dansM ,
sonimage réciproque par q’
est unepartie
de C et estune transformation naturelle d’un foncteur constant vers G . Donc il existe
un
unique k
E C tel quepour tout
Considérons q (k); puisque
et
que h
est déterminé d’une manièreunique, g(k)
= h et happartient
à M . On en déduit que
M
° est saturé pour u’ .Montrons que
Q
est unw -monomorphi sme, q
étantun p-monomor- phisme strict, w(Q)
est uneinjection,
et par suite unmonomorphisme.
Soit Q’ = (( h’ , u’ ) , q’ , (h", u" ))
un élément defK
tel queoù
q
étant unfi-monomorphisme strict, q"
définit un foncteurp
-structuré:q" = ((C. ,
s), q", ( CI’ * , s" )),
Soit G" un foncteurde I° E g vers C"’
° tel que u"( G" ) = ( G", t",
e"A)
soit défini.Puisque
la limite est définie et
égale
àde sorte que
q’
oG"( I)
est contenu dansM ; d’après
le début de la preu- ve,u (q" o G")
est défini. Deplus, q
étantun p -monomorphisme strict,
les
égalités
entrainent u Par
suite,
est un élément de
fk
vérifiant D’autre partQ"
est évidemmentl’unique
élément de5R remplissant
ces conditions.Si de
plus Q appartient
à X’ et siQ’
est un élément def’K,
onvoit que
Q" appartient
aussi àj=i,
de sorte que X’ est formé de w’-mo-nomorphi smes, a 2. Limites projectives.
Rappelons qu’un foncteur q
est dit à1. -limites projectives [1]
sisa source et son but sont des
catégories
àI’
-limitesproj ectives
etsi q
est
compatible
avec lesl’
-limitesprojectives.
PROPOSITION 2.
Si P
est unfoncteur à produits fihrés f inis
et àJ-pro- duits, pour
toutensemble J appartenant
àl’univers 1J,
alorsfoK
etf’oK
sont des
catégories à J -produits.
Lesfoncteurs Pg
etPg
sont alors àJ..
produits.
P R E U V E .
D’après [2],
ceshypothèses entraînent que p
està /’-limites projectives,
pour toutecatégorie /
telleque J appartienne
à1).
Soitoù pour
une famille
d’objets de fK. Considérons
lacatégorie p-structurée (C.,s) produit
fibrécanonique
de(hj)j E J dans p (i.e, dans f(p)°
et seproje-
tant
par P
sur leproduit
fibrécanonique
dansm°).
Laprojection
canoni-que
Jl. j
de C versCj
définit un foncteurp -structuré
La
surj ection
associanthj(xj)
à la famille(xj)j
r définit un foncteurp-
structuréP =((K°, sK), p,(C, S)).
Parconstruction, (hj, vj, P)
ap-partient à fK.
Considérons l’ensemble
S(uc)
des foncteurs G de7 Eg
vers C tels queuj (vj o G) = (vj o G, tj, ej)
soitdéfini,
pourtout j E J.
Soit G un élé-ment de
S( uc) ;
posonspour tout
Dans ces
conditions, uC ( G)
=( G, tC, eê)
est une transformation naturel-le,
et l’on définit uneapplication -limite projective
naturaliséepartielle uc
surC°
Deplus, comme bjovj pour tout j E J,
on a Puc(G)=
uK (poG).
Parconséquent,
P estcompatible
avec(uK, uC),
de sorteque
((hj, uj) vj , (P,uC)) appartient
àfK.
Supposons
queFj = ((hj, uj), fj, (b’u’)) appartienne
àfK Pour
tou t j E J,
oùL’application g
associant(fj (x))j
rà x définit un
foncteur p
-structuréqui
estl’unique
foncteurp
-structuré vérifiantVj 0 g = fj,
pourtout j E J ,
etDonc
( P , uc)
est unproduit de e
dansfoK
et cettecatégorie
està j -pro-
duits. Si de
plus ( hj , Uj) appartient à f’K
pourtout j E J,
le foncteurp -
structuré P estfidèle,
et( P , uC )
est leproduit de e
danspi. a
P R O P O S I T I O N 3.
Si p
est unfoncteur à produits fibrés
età j -produits pour
tout
ensemble J appartenant
à l’universU,
alorsfoK
etf’oK
sont des ca-tégories
à noyaux,Pg
etpg
sont desfoncteurs
à noyaux.P R E U V E .
D’après [2], p
est à noyaux et tout noyau dansf (p)° est
unp-monomorphisme
strict. Soientdeux
éléments
deJg
de même source et demême but,
oùIl existe un noyau
canonique i=((C°, s) , i, (N, sN ) )
de(q2, q1)
dansp . Soit hn = hoi".
Alors(h, t, hn)
est le noyau de(Q2 , Q1)
dans5:0 K
Soit G un foncteur de
I° Eg
versC°
tel queG( 1 )
soit contenu dans N etque
u (G) = (G, t, e")
soit défini.L’égalité q2u (ioG) = q1u(iog)
en-traîne
quet(Io)
est contenu dans N . Si deplus
on aon obtient
ql ( h) = q2 ( h),
d’où h E N . Parsuite,
N’ est unesous-catégo-
rie de
C°
saturée pour u et il existe uneapplication 9-limite projective
naturalisée
partielle ’uN
surN
restriction de u à N . Commehn
=hot,
etcomme h est
compatible
avec(uK’ u),
le foncteurhn
estcompatible
avec( uK , uN ) .
AinsifoK
est à noyaux.Si
Q,
etQ2 appartiennent
àf’K,
le foncteurhn
estfidèle,
desorte que
« h , u), î,l h n uN ) )
est le noyau de(Q2 , Q1 )
danspg.
D3. Sous-structures engendrées.
Supposons que
soit un univers telque t E U et U Ch,
queP
soit
la restriction d’un foncteurd’homomorphismes
saturé P deH.
vers lacatégorie mo
desapplications
associéeà U
et queH"soit la sous-catégo-
rie
pleine
deH° image réciproque
demo. Soient P , P H
,P9:, Pf
lesfoncteurs définis de la même manière que
p, pH, Pf et pf,
àpartir
deU.
Soit
Pg
et W les foncteurs defoK
versfoK
et versmo définis
commepré-
cédemment à
partir de fi,
et soitP’g
et W’ leurs restrictions àf’K.
Onnotera
ÎÍ
l’ensemble des éléments deIl équipotents
à un élément de11.
Si A est un
ensemble,
l’ordinal initialéquipotent
à A estnoté A .
EnfinA désigne
l’ordinal associé à l’universIf,
c’est-à-dire l’ordinal borne su-périeure
desordinaux A ,
où AEh.
Ona A
=sup A.
AE’U
D E F IN IT IO N .
Soit 8
un ordinal telque d A.
On dit queP est d-en- gendrant pour m
si:1° P est
sous-engendrant
pourm,
i. e. pour toute unité sde à
ettoute
partie E
deP ( s )
telle que Eappartienne à
il existe une P-sous-structure 9
de sengendrée
parE ,
et on aP (s) E U.
2° Si s est une unité de
H’
et(sç)çd
une suite transfinie de P-sous-structures de s telles que:
il existe une P -sous-structure s de s vérifiant
P ( s) = U P ( çs sç).
Si
P est d-engendrant
pourm,
il estaussi 8’ -engendrant
pourm, si d’ S ;
enparticulier si 8
estinfini,
alors P estdénombrablement
sous-engendrant pour
PROPOSITION 4.
Supposons que 9 E U
et que Psoit 8 -engendrant pour m, où 8
est un certain ordinalrégulier supérieur
à I ,pour
toutI° E g.
A- l orsl e foncteur W est (m, X. fKo) -engendrant
et W’ est(m, X’. fKo).
engendrant,
où X est l’ensembl e desW -monomorphismes
stricts etX’
ce-lui des
W’-monomorphismes
stricts.PREUVE. Soit
(h, u) = (( K, h, (C. , s)), u)
unobjet
defok
et M unepartie
de C appartenantà U.
A)
P étant dénombrablementsous-engendrant
pour?,
onsait [2]
qu’il
existe unesous-catégorie
P-structurée stricte( E ’ , sE )
de(C°, s)
engendrée
parM ,
construite de la manière suivante:On définit par récurrence des suites
(Ci)iEN
desous-catégories
deC°
et( si )i EN d’objets
de H’ telles que:1°
COI
est lasous-catégorie
de C’°
engendrée
parM,
2° C i+1 est la
sous-catégorie
de C°
engendrée
parP ( si ) ,
3°
si
est la P -sous-structure de sengendrée
parCi
etp (si) E U.
Alors E est la réunion des
Ci ,
pour 1 EN ,
etSE
est la P -sous-struc- ture de s définie par E .B)
Pour obtenirexplicitement
la W-sous-structure de(h , u)
en-gendrée
parM ,
nous utiliserons la construction suivante. Considérons unesous-catégorie
P -structurée stricte(V°, sV)
de( C’ , s )
telle que V ap-partienne
à1t. Appelons S( uv)
l’ensemble des foncteurs G de 1 °E g
vers C ° tels que
u ( G) - ( G, t, e ")
soit défini et queG (I)
soit contenu dans V . Soit G un telfoncteur;
notonsAG
la réunion de l’ensemble dest ( i ) ,
pouri E Io,
et de l’ensembledes h - lim 0,
pour toute transforma- tion naturelle telle quet’ (Io)
soit contenu dans V. Po-sons et montrons que V’
appartient
àLI ,
.Soit G un foncteur appartenant à
S (uv)
etu (G) = ( G , t , e). Con-
sidérons lasurjection k
associantà
si vérifie
Cette
surjection applique
unepartie U
G de 1UVIo
surAV.
GPuisque U
est un univers
auquel appartiennent
V et 7(par hypothèse),
on voit suc-cessivement que
1 . 0, VI" 0 , 1 U VI" 0
et sapartie U appartiennent à U , k
étant
unesurjection
deUG
sur lapartie AG
de Celt,
on trouveAG E 11.
Soit
k’l’application
associantelle définit une
bijection
deS(uv)
sur unepartie A
de I°1* U VI. eg
Comme...
V , I et 9 appartiennent à U
parhypothèse, VI appartient
àU
ainsi queU
VI
et sapartie A;
il s’ensuit queS(uv) appartient
à11.
Parsuite,
I°
’E 9
f"oJV’
appartient
à’U,
demême
queV" ,
si(V"°, s" )
est lasous-catégorie
P-structurée stricte de
(C’ , s) engendrée
par V’ .On posera
V" = 7T( V ) .
C)
On sait quel’ordinal 6
associéà U
estinaccessible,
de sor-te que l’ ordinal initial
wA d’indice 6
estégal
à6.
Soit03BC = sup I
I°Em
1 . Puis-que 1
etI,
pour toutI
°Eg, appartiennent
àU,
on aA
étantrégulier;
on en déduit que l’ordinal initialrégulier w03BC+1
est aus-si strictement inférieur
à A . Posons 8
=w03BC+1.
Parhypothèse,
P est8- engendrant pour m.
Soit
( E ° sE ) la sous-catégorie
P-structurée stricte de( C’ , s )
en-gendrée
par M . Nous savonsque E appartient
à’U .
Soit ç
un ordinal inférieur ouégal à S
et supposons définie une sui-te transfinie
(Eç)çç
vérifiant la condition(s)
suivante:b) Eç E U
définit unesous-catégorie
P-structurée stricte(Eç, sç)
de( C ’ , s )
pourtout çç;
c) Eet
est unepartie
deE g , pour 1’ ç;
d) si ç+1ç,
alorsEç +1 =(Eç);
e) si ç ç
etsi e
est un ordinallimite, Eç tu Eç’.
Montrons que l’on peut définir
Eç
de sorte que la suite transfinie(Eç)çç
vérifie aussi
(s).
Deux cas seprésentent- a) Si ç
admet unprédécesseur e ,
posonsb) Si ç
est un ordinallimite,
on poseE ç = U Eç.
AlorsE ç
défi-n it une
sous-caté g orie P -structurée
stricte(E ç, sç)
de(C°, s). D’après
la condition
(s),
l’ensembleE appartient
àU,
pourtout çç.
Commeç A, où A est
l’ ordinal associé à’1.1,
ona ç E ’11 (un
ordinal étant con- sidéré comme l’ensemble des ordinaux strictementinférieurs).
Ils’ensuit
EçEU.
Nous obtenons ainsi une suite transfinie
( Ee
vérifiant(s).
Parrécurrence
transfinie,
on construit de cettefaçon
une suite transfinie crois-sante
(Eç,sç)çd
desous-catégories
P -structurées strictes de( C’ , s )
telles que
E 8 appartienne à U.
Désignons
par(L, s’ )
lacatégorie
P -structurée( E d, sd)
et mon-trons que L est une
partie
de C saturée pour u . Soit G un foncteur de IE g
vers C°
tel que
u (G)
soit défini et queG (I)
soit contenu dans L . Pour toutm E 1 ,
on aG ( m ) E L, de
sortequ’il
existe un
ordinal 8
tel queG(m) E Eç .
On açm d
pour tout m E 1 e tI03BC d, d’ où ç = sup çm d,
m’El
car 8
estrégulier. Chaque E em
étant contenu dansE ç (condition (s)),
on en déduit que
G( 1)
est contenu dansEç.
DoncSoit O= ( G,
t’,e’ )
une transformation naturelle telle quet’ (10)
soitcontenu dans L . Pour toute unité i
de I°, il
existe unordinal çi d
telque
t’ (i) E E çi.
Soitç’
=sup Çi.
On voit commeprécédemment
que l’ oni Efo
a
ç’ d.
Siç" = sup (ç,ç’),
on obtientA A
Il en résulte que L définit une W -sous-structure
(h’ , u’)
de(h , u),
A A
où À" est le foncteur P -structuré restriction de
h
à(L°, s’)
et u’l’ap- plication 9 -limite projective
naturalisée sur L ° restriction de u .D) Supposons
queB .
soit unepartie
de C telle que M CB E U
etque B définisse une
( X, W)
-sous-structure de( h , u) ,
de sorte que lapartie
B de C est saturée pour u . Montrons que B contient L . Or B con-tient
E ,
car( E * sE)
est lasous-catégorie P-structurée
strictede ( C’ , s ) engendrée
par M.Soit if
un ordinal telque
et supposons queE ç
soit
unepartie
deB ,
pourtout ç ç.
a) Si ç
estlimite,
on trouveb) Si ç = ç+1,
on aE ç= 7T( Ee ) .
Dans la construction deE ç,
ona considéré
Soit G un foncteur de
I E g
vers C°
tel que
u (G)=(G, t, e")
soitdéfi-
ni ett (Io)
contenu dansE ç.
AlorsG (I)
est contenu dans B et, B étant saturé pour u , on trouvet (Io) C B
etlim O E B ,
pour toute transforma- tionnaturelle O= ( G,
t’,e’ ")
telle quet’(Io) C Eç.
Il en résulteE
A § ’ cB
pour toutG ES (uE),
d’oùE ç C B.
G
E ç
Comme B définit une
sous-catégorie
P -structurée stricte de( C’ , s )
con- tenantE -é
et comme(E ç, s ç)
est lasous-catégorie P-structurée
stricte de(C’ , s ) engendrée
parE’, on
voit queE ç
est contenu dans B .Par récurrence
transfinie,
on en déduit L =E s
C B .Ceci prouve que
(h’, u’)
est la( XofKo, W)-sous-structure
de( h , u ) engendrée
parM ,
oùlllg désigne
la saturante de5R dans ts-i .
Si de
plus ( h , u ) appartient
àf’Ko,
alors h’ estfidèle,
de sorteI1
que
( h’ , u’ )
est aussi la W’-sous-structurede ( h , u ) engendrée
par M. D4. Conclusion.
P RO P OSITION 5.
pg
etP g
admettent desadjoints,
siHEU.
PREUVE.
D’après
le théorème d’existence de structures libres de[4] , pg
admet un
adjoint,
les conditions suivantes étant vérifiées:a) p§
est à noyaux(Proposition 3)
et, par construction des noyaux,tout noyau
appartient
à lasous-catégorie
X desPg -monomorphismes.
b) Pg
est(m, X 0fKo)-engendrant,
car W =W" o Pg est (m, X o fKo)-
engendrant,
etPg(X)
est unepartie
de l’ensemble desW’-monomorphis-
mes, en notant W" le foncteur d’oubli de
FKo
versmo .
c) Pg
est àfK -produits.
Eneffet, Pg
étant àil-produits,
il suffitde montrer que
FK E ÎI. Or,
sialors
appartiennent
àà
((A X H X A) X m). Comme ’11
est un universauquel appartient ,
lesensembles M
et Aappartiennent à 11.
Donc((A X H X A ) X m) E U,
etEnfin,
E X E M P L E .
Si p
est le foncteur d’oubli fidèle de lacatégorie f°
des fonc-teurs vers
3t!° ,
on retrouve le théorème decomplétion
d’un foncteur doublede [3].
Celui-ciadmet,
pour casparticulier,
le théorèmede complétion
d’un foncteur
local, lequel
intervient dans la construction des structuresdéfinies par atlas
(variétés topologiques,
variétés différentiables ou ana-lytiques,... ).
Références.
1. C. EHRESMANN,
Algèbre,
C.D.U. 1968, Paris.2. A. BASTIANI-C. EHRESMANN, Catégories de foncteurs structurés, Ca- hiers
Topo.
et Géo.diff.
XI - 3 (1969), 329 - 384.3. M. - C. LEBLOND, Complétion de foncteurs ordonnés et de foncteurs dou-
bles,
Esquisses Mathématiques
15 (1971), Paris (Thèse3e cycle).
4. C. EHRESMANN, Construction de structures libres, Lecture Notes 92, Springer (1969).
5. C. EHRESMANN, Prolongement universel d’un foncteur par adjonction de limites, Dissertationes Math. L XIV (1969), Varsovie.
Département de Mathématiques F aculté des Sciences
33 rue Saint-Leu 80 - AMIENS.