Énoncé
Dans tout le problème
1, on se place dans un plan P muni d'un repère orthonormé direct (O, − →
i , − →
j ) et on convient de désigner les points avec des capitales et les axes avec des minuscules. Par exemple, l'axe d'un point M sera le complexe m , le représentant d'un nombre complexe z sera le point Z .
Soit A et B deux points distincts.
Rappelons la dénition d'une symétrie par rapport à une droite. Les points M et M
0sont dits symétriques par rapport à la droite (AB) si et seulement si :
le milieu de M et M
0appartient à (AB) et −−−→
M M
0est orthogonal à − − → AB .
A
M
′B
M
Fig. 1: Points symetriques par rapport à (AB)
Rappelons aussi la dénition de la médiatrice d'un segment. L'ensemble des points à égale distance de A et de B est une droite appelée médiatrice de AB .
Partie I. Expression complexe d'une symétrie
Soit A et B deux points distincts d'axes complexes a et b avec a 6= b .
1. a. Donner la dénition du nombre complexe j et ses premières propriétés, calculer j
2− j
j
2− j .
b. Soit u un nombre complexe non nul. Montrer que les points d'axes u , ju , j
2u forment un triangle équilatéral.
2. Soit M et M
0(d'axes m et m
0) deux points symétriques par rapport à (AB) .
1d'après concours général 2005
a. Montrer qu'il existe λ ∈ R tel que
m
0+ m = 2a + 2(b − a)λ.
b. Montrer qu'il existe µ ∈ R tel que
m
0− m = µi(b − a).
c. En déduire
m
0− a b − a =
m − a b − a
.
3. Soit w
1et w
2complexes. On dénit la fonction s de C dans C par :
∀z ∈ C , s(z) = w
1z + w
2.
a. En utilisant les formules de Cramer, calculer w
1et w
2tels que s(a) = a et s(b) = b . b. Pour z ∈ C, on note z
0= s(z) et Z , Z
0les points d'axe z et z
0. Vérier que Z
et Z
0sont symétriques par rapport à (AB) .
O
A B
C
M
M
1M
2M
3M
4Fig. 2: Points M , M
1, M
2, M
3, M
4Partie II
On considère les points O , A , B , C respectivement d'axes 0 , 1 , j , j
2. Soit M un point d'axe m 6= 0 . On note ρ = |m| et θ un argument de m .
Soit M
1, M
2, M
3, M
4les points symétriques de M respectivement par rapport aux droites
(OA) , (OB) , (OC ) et (BC) .
O A B
C M
M
2M
3M
4Fig. 3: Alignement de M
2, M
3, M
41. Calculer m
1, m
2, m
3, m
4en fonction de m . Montrer que M
1, M
2, M
3est équilatéral.
2. Montrer que M
2, M
3, M
4sont alignés si et seulement si M est sur un certain cercle à préciser. Vérier que, dans ce cas, le point A est aussi sur la droite qui contient M
2, M
3, M
4.
3. Si M
2, M
3, M
4ne sont pas alignés, il existe un cercle (appelé cercle circonscrit) qui contient ces trois points. On note Ω (d'axe ω ) le centre de ce cercle et R son rayon.
On pourra utiliser que le point Ω est l'intersection des médiatrices des segments M
2M
3, M
2M
4, M
3M
4.
a. Montrer que O et M
1appartiennent à la médiatrice de M
2M
3. En déduire qu'il existe λ réel tel que ω = λe
−iθ.
b. En utilisant le fait que Ω appartient à la médiatrice de M
2M
3, montrer que ω = − 1 + 2ρ cos θ
ρ + 2 cos θ e
−iθ. c. Montrer que
R
2= ρ
2+ (1 − ρ
2)(1 + 2ρ cos θ) (ρ + 2 cos θ)
2.
4. Préciser géométriquement l'ensemble Γ des points M tels que les cercles circonscrits à M
1, M
2, M
3et à M
2, M
3, M
4aient les mêmes rayons.
Reproduire approximativement, compléter et interpréter les gures 4 et 5 des congu- rations 1 et 2.
Fig. 4: Conguration 1
Fig. 5: Conguration 2
Corrigé Partie I.
1. a. Le nombre complexe j est déni comme la solution de partie imaginaire positive de l'équation 1 + z + z
2= 0 . On sait aussi que
j = − 1 2 + i
√ 3
2 = e
2iπ3, j
3= 1, j
2= j = 1
j , |j| = 1.
Comme j
2est le conjugué de j : j
2− j
j
2− j = j − j j − j = −1.
b. Avec les propriétés précédentes |1 − j| = |1 − j| = |1 − j
2| et |1 − j| = |j||1 − j| =
|j − j
2| . On peut montrer que c'est √ 3 .
En multipliant par u , les modules sont multipliés par |u| et les égalités sont conser- vées :
|u − ju| = |ju − j
2u| = |j
2u − u| = √ 3|u|
ce qui entraine que le triangle formé par les points d'axes u , ju , j
2u est équila- téral.
2. a. L'axe du milieu de M M
0est
m+m2 0. Comme M et M
0sont symétriques, ce point est sur la droite (A, B) donc il existe λ réel tel que
milieu de M M
0= A +λ − − →
AB ⇒ m + m
02 = a +λ(b− a) ⇒ m+ m
0= 2a + 2λ(b −a).
b. De manière analogue, −−−→
M M
0est orthogonal à − − →
AB car les points sont symétriques par rapport à (AB) . Cela se traduit par
m
0− m
b − a ∈ i R ⇒ ∃µ ∈ R tq m
0− m = µi(b − a).
c. En ajoutant et en soustrayant les deux relations précédentes, on obtient
m
0= a + λ(b − a) + iµ b − a 2 m = a + λ(b − a) − iµ b − a
2
⇒
m
0− a
b − a = λ + i µ 2 m − a
b − a = λ − i µ 2
⇒ m
0− a b − a =
m − a b − a
car λ et µ sont réels.
3. a. Les relations s(a) = a et s(b) = b se traduisent par un système de deux équations aux inconnues w
1et w
2( a w
1+ w
2= a b w
1+ w
2= b . Son discriminant est
D =
a 1 b 1
= a − b 6= 0.
Il admet un unique couple solution donné par les formules de Cramer
(
a 1 b 1 D ,
a a b b
D ) = ( a − b
a − b , ab − ba a − b ).
b. Pour exprimer
zb−a0−a, utilisons m
0= s(m) , a = s(a) et b = s(b) .
Comme s(z) = w
1z + w
2, les w
2disparaissent dans les diérence et il vient z
0− a
b − a = w
1z ¯ − w
1¯ a w
1¯ b − w
1¯ a =
z − a b − a
.
Il s'agit de la même relation que celle obtenue en question 1 en échangeant m et z . Les points Z et Z
0sont donc symétriques par rapport à (AB) .
Partie II.
1. Calculons les points demandés à partir de la relation de la question I.1.c. Présentons les résultats dans un tableau
(OA) (OB) (OC) (BC)
m1−0 1−0
=
m−0 1−0
m2−0 j−0
=
m−0 j−0
m3−0 j2−0
=
m−0 j2−0
m4−j
j2−j
=
m−jj2−j