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Le projet Espace Ressources et Conseils pour les Bibliothèques municipales de Genève

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Academic year: 2022

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Corinne Bieri

Le projet Espace Ressources et Conseils pour les Bibliothèques municipales de

Genève

Travail présenté à l'Ecole d'information documentaire pour l'obtention du diplôme

Genève 2000

(2)

BIERI, Corinne

Le projet Espace Ressources et Conseils pour les Bibliothèques municipales de Genève / Corinne Bieri. - Genève : E.I.D., 2000.

- 135 p. : ill. ; 30 cm.

Résumé

Dans un monde qui évolue, les bibliothèques et les bibliothécaires sont constamment amenés à réfléchir à l'adéquation entre les prestations offertes et leurs missions. En effet, les changements sociaux entraînent de nouveaux besoins et exigences de la part des usagers et de la population desservie en général. La première partie du travail est consacrée à une étude théorique autour de nouveaux services à offrir. La deuxième partie contient un projet élaboré pour les Bibliothèques municipales de Genève. Au cœur du projet nous trouvons L'Espace Ressources qui est un outil virtuel visant les trois objectifs suivants:

• aider les bibliothécaires à orienter et informer les usagers

• offrir aux usagers et à la population desservie des ressources électroniques

• être évolutif

L'Espace Ressources est un premier pas vers de nouveaux services. Il se situe dans un projet plus vaste, celui d'Espace Ressources et Conseils.

Ce travail a été dirigé par Olivier Goy et Isabelle Ruepp.

Les propos émis dans ce travail n'engagent que la responsabilité de leur auteur.

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Remerciements

Je remercie chaleureusement toutes les personnes qui m'ont apporté aide et soutien.

Pour l'encadrement

• Véronique Hadengue

• Isabelle Ruepp

• Olivier Goy

Pour conseils, relecture, encouragements…

• Alex Boder

• Leila Chahed

• Vincent Delbruyère

• Florent Dufaux

• Gérald Luquiens

• Khadidja Marchon

• Pascal Pellegrini

• Claire Peltier

• Nicole Rege Colet

• Mireille Rigotti

• Stéphane Rossier

• Denise Torche Ainsi que

• tous les bibliothécaires avec qui j'ai eu des entretiens

• tous les collaborateurs des Bibliothèques municipales qui ont répondu au questionnaire

(4)

TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION

6

PREMIERE PARTIE APPORTS THEORIQUES

CHAPITRE I : ETAT DES LIEUX

9

A Les missions 9

B Les changements sociaux 11

La société de l'information - La société de consommation

C Les conséquences pour les bibliothèques et

les bibliothécaires 15

D Nouvelle ouverture et problématique 17

CHAPITRE II : CE QUI SE PASSE AILLEURS

20 A Les services de référence = un savoir-faire

intéressant pour les Bibliothèques municipales 20 B Les community services britanniques ou le rôle

social des bibliothèques 22

C Les bibliothèques virtuelles ou une nouvelle manière

d'accéder aux ressources 25

The Internet Public Library

CHAPITRE III : LES BIBLIOTHEQUES

MUNICIPALES DANS LEUR CONTEXTE

28 A Le réseau des Bibliothèques municipales 28

Historique et développement - Les collections - Les prêts

B La population desservie 32

C Les publics des Bibliothèques municipales 35 et leurs usages

D L'environnement local et les services à disposition

de la communauté 38

La Ville et le Canton - Les bibliothèques - Culture et loisirs Economie - Social

CONCLUSIONS DE LA PREMIERE PARTIE

41

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DEUXIEME PARTIE

LE PROJET ESPACE RESSOURCES ET CONSEILS

INTRODUCTION A LA DEUXIEME PARTIE

44

CHAPITRE I : UNE ENQUETE AUPRES DU PERSONNEL

DES BIBLIOTHEQUES MUNICIPALES

46

A Le projet d'enquête 46

Introduction - L'objectif de l'enquête - Questions de recherche Choix méthodologique - L'enquête par questionnaire

L'enquête par entretiens

B Le questionnaire 49

C Analyse des résultats du questionnaire 53

Remarques générales - Analyse du questionnaire selon les questions de recherche

D Synthèse récapitulative de l'enquête par questionnaire 63 E Synthèse des entretiens avec les bibliothécaires 67

CHAPITRE II : LA CONCEPTION D'ESPACE RESSOURCES

A Introduction 7272

B Le contenu et la structure d'Espace Ressources 73

C Sélection et traitement des sources 88

D Intégration d'un Espace Conseils virtuel 89

E La présentation d'Espace Ressources 91

CHAPITRE III : MISE EN PLACE ET POSSIBILITES

DE DEVELOPPEMENT FUTUR

94

A La mise en place d'un nouveau service 94

B Quelques possibilités de développement futur 96

CONCLUSIONS DE LA DEUXIEME PARTIE

100

BIBLIOGRAPHIE

102

ANNEXES

108

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INTRODUCTION

Les bibliothèques de lecture publique doivent répondre, sans discrimination, aux besoins d’information, de loisirs, de culture et de formation des membres de sa communauté. Ces objectifs principaux sont exprimés dans le Manifeste de l'Unesco sur la bibliothèque publique, dans les Normes pour les bibliothèques de lecture publique en Suisse ainsi que dans les missions des Bibliothèques municipales de Genève.

Actuellement en Suisse, les bibliothèques de lecture publique cherchent à répondre à ces besoins en constituant des collections pertinentes, en les mettant en valeur, en animant les lieux et en accueillant ses publics avec compétence. Mais les sources d’information se multiplient constamment, et les bibliothèques ne possèdent qu’une toute petite partie de l’information disponible. Le bibliothécaire devient un médiateur entre l’utilisateur et les ressources. La notion de ressources est plus large que celle de collection, incluant également des sources d’information qui ne sont pas matériellement présentes dans les lieux.

Parallèlement à l’accroissement de l’information disponible et des nouvelles possibilités d’accès, les besoins et les exigences se transforment également. L’information devient plus banale du fait qu'elle est (du moins théoriquement) accessible à un plus grand nombre de personnes. Elle devient un bien de consommation. Ceci augmente également les exigences : on souhaite trouver des réponses dans les délais les plus brefs. Le fait de ne pas avoir accès à l’information constitue un handicap sérieux.

Cette évolution élargit et transforme les fonctions des bibliothécaires qui sont les médiateurs entre les publics en quête d’information et les ressources disponibles. Il devient important pour les bibliothèques de lecture publique de réfléchir à de nouveaux services à intégrer dans leur politique d’accueil, afin de remplir au mieux leurs missions dans le futur.

Ce constat m'a motivée à proposer aux Bibliothèques municipales une étude portant sur les services de référence. La Direction était intéressée par ce projet, mais préférait que la recherche soit orientée vers un produit virtuel plutôt que vers un service de référence proprement dit, et elle souhaitait que le travail aboutisse à une proposition concrète.

Nous avons décidé ensemble que ce travail de diplôme contiendrait une réflexion autour de la fonction de référence en bibliothèques de lecture publique et aboutirait à un projet élaboré pour les Bibliothèques municipales de Genève. L'idée était de concevoir un produit destiné dans un premier temps aux bibliothécaires pour orienter et informer les usagers. Dans un deuxième temps, ce produit pourrait être adapté aux publics et mis à leur disposition. L'hypothèse de départ était que les changements sociaux entraînent de nouveaux besoins et exigences de la part des usagers et de la population desservie en général. Cette

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hypothèse a été vérifiée à travers une étude théorique et une enquête auprès des bibliothécaires. La problématique consistait à réfléchir à des solutions possibles afin de répondre à ces changements et de faire une proposition qui constitue un premier pas vers de nouveaux services.

Ce mémoire est constitué de deux parties : la première est une étude théorique qui expose les raisons pour lesquelles il est nécessaire d'aller vers de nouveaux services et la deuxième est consacrée à la conception d'Espace Ressources qui fait partie d'un projet plus vaste, celui d'Espace Ressources et Conseils.

Dans la première partie, les missions d'une bibliothèque de lecture publique sont analysées à travers différents documents. Ensuite, les changements sociaux ainsi que leurs conséquences pour les bibliothèques et les bibliothécaires sont étudiées. Ceci nous conduit à la problématique suivante : comment élaborer un nouveau service pour les Bibliothèques municipales de Genève ? Des modèles réalisés ailleurs sont présentés et leur intérêt potentiel pour les Bibliothèques municipales est dégagé. Nous regarderons de plus près les services de référence, les communitiy services britanniques et les bibliothèques virtuelles. Ensuite, un chapitre est consacré aux Bibliothèques municipales dans leur environnement. Des informations concernant les usagers, la population desservie et l'environnement local y sont données afin de situer cette étude dans son contexte. Les conclusions de cette première partie ouvrent la voie à la deuxième partie qui contient un projet pour les Bibliothèques municipales de Genève.

Pour commencer, nous présentons les objectifs du projet Espace Ressources et Conseils. Ensuite, l'enquête qui a été menée au préalable à la conception d'Espace Ressources et parallèlement à l'étude théorique est présentée et analysée. Cette enquête a largement contribué à déterminer la forme et la structure d'Espace Ressources et a également permis de savoir si la perception des besoins des usagers par les bibliothécaires va dans le sens notre hypothèse. Au cœur de ce travail nous voyons un modèle pour un nouveau produit correspondant au mandat : Espace Ressources. Ensuite, des possibilités de développement futur sont abordées. Pour terminer, des pistes concernant une mise en place sont données. En guise de conclusion, l’intérêt de poursuivre ce projet est mis en évidence.

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PREMIERE PARTIE

APPORTS THEORIQUES

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CHAPITRE I : ETAT DES LIEUX

A Les missions

Longtemps les bibliothèques, temples du savoir ont été au service du pouvoir en place et des classes privilégiées. Suite à la Révolution française, l'accès au savoir se démocratise et les bibliothèques commencent à ouvrir leurs portes au peuple.

La Déclaration universelle des Droits de l'Homme reconnaît à tout individu

le droit de se faire librement une opinion, de chercher et de se procurer des informations et des idées à travers le média de son choix.

En 1949 l'Unesco publie son premier manifeste sur le rôle de la bibliothèque publique, qu'elle remanie en 1972, puis en 19941; Elle y proclame sa confiance dans les bibliothèques en tant que force vive au service de l'éducation, de la culture et de l'information.

La version de 1994 commence ainsi:

La liberté, la prospérité, le progrès de la société et l'épanouissement de l'individu sont des valeurs humaines fondamentales, que seule l'existence de citoyens bien informés, capables d'exercer leurs droits démocratiques et de jouer un rôle actif dans la société permet de concrétiser. Or, participation constructive et progrès de la démocratie requièrent une éducation satisfaisante, en même temps qu'un accès gratuit et sans restriction au savoir, à la pensée, à la culture et à l'information.

La bibliothèque publique est donc un instrument au service des droits de l'homme. Elle favorise le développement et l'épanouissement personnels, et elle est utile à la collectivité en tant que moyen de promotion et de développement de valeurs démocratiques.

Rappelons que l'une des raisons qui a mené à l'instauration de l'école obligatoire était que l'Etat, devenu République, était composé, non plus de sujets, mais de citoyens ayant des droits et des devoirs. Afin de pouvoir exercer leurs droits et remplir leurs obligations, ils devaient savoir lire et écrire, d'où la nécessité de l'éducation scolaire.

Aujourd'hui, savoir lire et écrire reste une condition à l'intégration dans la société, mais elle ne suffit plus: la société se transforme et les membres qui la composent aussi. Les aptitudes dont nous avons besoin pour travailler et pour participer à la vie de la communauté deviennent

1 UNESCO, IFLA. Manifeste de l'Unesco sur la bibliothèque publique

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de plus en plus complexes. Nous avons besoin de nous adapter rapidement à de nouvelles exigences. La bibliothèque fait partie des institutions qui favorisent l'apprentissage des individus. En leur permettant d'évoluer, elle facilite l'intégration dans la société et les aide ainsi à mieux maîtriser les situations auxquelles ils se trouvent confrontés.

On peut également lire dans le manifeste la phrase suivante:

La bibliothèque publique est, par excellence, le centre d'information local, où l'utilisateur peut trouver facilement toutes sortes de connaissances et d'informations.

En parlant de connaissances et d'informations, l'accent est mis sur la valeur et l'utilité de ces derniers pour l'usager. Le support est volontairement négligé, l'idée de collections aussi. Cela ne signifie pas que les bibliothèques ne doivent plus constituer des collections, mais cela met en évidence qu'il ne s'agit que d'un moyen parmi d'autres pour accéder à la connaissance et à l'information, et pas d'un but en soi. La bibliothèque est désignée comme centre local qui fournit cette information et cette connaissance. La bibliothèque n'est donc pas simplement un lieu parmi d'autres où l'on peut s'en approvisionner, mais le lieu par excellence prévu à cet effet. Détail intéressant: on ne parle pas seulement de connaissances et d'informations, mais de toutes sortes de connaissances et d'informations. Il n'y a pas de bonnes et de mauvaises informations ou de supports meilleurs que d'autres. Avec cette définition, l'Unesco valorise la bibliothèque publique en la mettant au cœur de la communauté. Mais elle se montre aussi très exigeante à son égard. Il n'est pas facile de garantir la recherche aisée de toutes sortes d'informations!

Le bibliothécaire est désigné dans le document susmentionné comme intermédiaire actif entre les utilisateurs et les ressources. Le terme de ressources étant beaucoup plus vaste que celui de collections, il nous invite à réfléchir et à innover.

Le manifeste, rédigé en collaboration avec la Fédération internationale des associations de bibliothécaires et des bibliothèques (IFLA), est destiné aux responsables nationaux et locaux ainsi qu'aux bibliothécaires du monde entier afin de leur servir de ligne directive.

La Communauté de travail des bibliothèques de lecture publique en Suisse résume ainsi la mission de base: La bibliothèque de lecture publique permet à chacun d'accéder grâce aux livres et autres documents à l'information, la formation, la culture et aux loisirs2.

Les Bibliothèques municipales de Genève ont choisi la formulation suivante: La mission première des Bibliothèques municipales est d'offrir sans discrimination à la population de la Ville de Genève, du Canton et

2 COMMUNAUTE DE TRAVAIL DES BIBLIOTHEQUES SUISSES DE LECTURE PUBLIQUE (CLP).

Normes pour les bibliothèques de lecture publique

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des Villes signataires d'une convention de collaboration, des collections dont les supports sont diversifiés et les contenus sans cesse actualisés, à des fins d'information, de loisirs, de culture, de formation et de documentation.

Le souci de n'exclure personne est présent dans chacun des trois documents. Les objectifs sont essentiellement les mêmes (information, loisirs ou épanouissement, culture, formation). Les nuances dans les formulations sont intéressantes. On sent que la conscience de la diversité des supports est présente dans chacun des textes. Mais l'Unesco se montre particulièrement moderne: elle met l'accent sur ce que l'utilisateur peut trouver, et non sur ce que la bibliothèque va mettre à disposition. En plus, elle élargit la notion de collections en lui substituant des expressions plus générales comme toutes sortes de connaissances et d'informations.

Tout service ou produit offerts dans une bibliothèque publique s'inscrit dans une volonté politique, aussi bien au niveau local qu'au niveau international. A travers les différentes prestations, les bibliothèques de lecture publique cherchent à répondre aux besoins de leurs usagers et de la collectivité en général. Nous l'avons vu, le besoin d'information et de culture n'est pas un besoin quelconque, il s'agit d'un besoin et d'un droit fondamental que les gouvernements se sont engagés à défendre.

La société évoluant sans cesse, les autorités tutélaires, les directions de bibliothèques et les bibliothécaires sont donc tenus de vérifier constamment l'adéquation entre l'offre et les missions. Ils doivent suivre de près tous les changements dans la société et évoluer constamment.

B Les changements sociaux

Le monde a changé rapidement ces dix dernières années et ceci au niveau économique, politique et social. Les compétences demandées dans le monde du travail ne sont plus les mêmes, on exige désormais autonomie et capacité d'adaptation. Les postes à vie se font de plus en plus rares, la formation continue est la règle dans beaucoup de branches. La mondialisation de l'économie entraîne une compétition accrue. Le travail est devenu un élément instable dans la vie.

Parallèlement, l'identification au travail diminue au détriment de l'importance accordée à l'aménagement du temps libre et aux loisirs. Les périodes de changements sont déstabilisantes et engendrent toutes sortes d'incertitudes et de craintes: krachs boursiers, licenciements, nouvelles technologies de communication, aliments génétiquement modifiés, pour n'en citer que quelques-unes. Une méfiance croissante envers la politique et les médias mène à un certain désintérêt et à une passivité, car beaucoup de gens croient qu'ils subissent les événements sans pouvoir les influencer. Les transformations sont multiples, mais on se limitera à analyser deux aspects qui ont des conséquences importantes pour les bibliothèques. Ci-dessous nous verrons le rôle de

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l'information et des nouvelles technologies de communication ainsi que l'émergence de nouvelles exigences de la part du client-consommateur ou du citoyen-contribuable. Ensuite, nous nous pencherons sur les conséquences de ces changements pour les bibliothèques et les bibliothécaires.

La société de l'information

Compte tenu de l'importance primordiale que revêt aujourd'hui l'information dans tous les domaines de la vie et par analogie avec les termes d'âge de pierre, âge de fer ou ère industrielle, il est évident que l'on peut désormais qualifier notre époque d'ère de l'information.3

L'expression société de l'information désigne une forme de société et d'économie dans laquelle l'exploitation des ressources d'information joue un rôle prépondérant. Elle est le résultat des nouvelles technologies de l'information et des télécommunications (NTIC). Les NTIC comprennent différents médias tels que le téléphone, la télévision et l'Internet. De plus en plus, l'information est saisie dès sa source sous forme numérique et mise à disposition à travers les réseaux informatiques.

Le 19e et le 20e siècle ont donné naissance à des moyens de transport toujours plus rapides et utilisés par un nombre croissant de personnes.

Cette grande mobilité a influencé notre manière de travailler et d'aménager notre temps libre. Si les prévisions sont justes, au 21ème siècle la mobilité des personnes régressera, car nous aurons moins besoin de nous déplacer étant donné que ce seront les informations qui se déplaceront quasi instantanément d'un endroit de la planète à un autre. Cette évolution créera de nouvelles formes de travail et transformera notre vie en général. Une caractéristique des NTIC est l'interactivité. L'espace virtuel se prête à une communication de tous avec tous d'une manière non-hiérarchique.

On sent une volonté politique et économique de favoriser le développement vers la société de l'information. En 1996, le Conseil fédéral a mandaté un groupe de réflexion afin d'étudier les chances et les risques d'une société de l'information pour notre pays. Le canton de Genève s'intéresse également de tout près à cette transition. En 1995, le projet Smart Geneva était né, avec l'objectif de préparer Genève à la société de l'information en mettant à disposition une infrastructure optimale (notamment câblage en fibre optique).

Les nouvelles technologies de communication et la société de l'information engendrent beaucoup d'espoirs, mais aussi maintes craintes. On espère que la société de l'information permettra à plus d'individus de s'exprimer et d'accéder à l'information. Elle pourrait améliorer notre qualité de vie en rendant possible par exemple des manières plus souples de travailler. L'organisation non-hiérarchique de l'espace virtuel favorise les contacts informels, cela inclut une chance

3 Rapport du Groupe de réflexion : La Suisse et la Société de l'information.

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pour l'égalité entre tous les êtres humains. Au niveau politique, on peut s'imaginer davantage de démocratie directe en permettant aux citoyens de voter de manière électronique sur une grande quantité de sujets.

Peut-être qu'on accédera bientôt à ses propres archives, ce qui mènera à plus de transparence. On pourra peut-être communiquer plus facilement avec les différentes administrations. De plus, on s'attend à ce que ces nouvelles possibilités fassent gagner du temps au citoyen et de l'argent à l'Etat. Pour les personnes handicapées, âgées ou vivant en dehors des grandes agglomérations, l'accès direct à de nombreux services et informations aura beaucoup d'avantages. Mais on peut craindre que l'inégalité s'accentue encore, que les NTIC seront au service de l'économie et pas des individus. Le fossé entre info-riches et info- pauvres pourrait s'agrandir, ce qui provoquerait une dangereuse rupture sociale. On peut également appréhender le fait que les gens aient de plus en plus de peine à distinguer le réel du virtuel. La société de l'information transformera peut-être notre rapport au temps et nous en ignorons les conséquences. La prise de décisions précipitées au niveau politique, par exemple, pourrait constituer un risque pour la démocratie.

Si les gens, submergés d'informations, se voient incapables de faire un choix, on pourrait redouter une montée de mouvements fascistes proposant des solutions faciles dans un monde complexe.

Sans idéaliser ni diaboliser, la société de l'information est porteuse de chances et de risques. Une chose est sûre, il s'agit d'un processus en route qui changera fondamentalement notre manière de communiquer, de travailler, d'apprendre et d'accéder à l'information et à la culture.

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La société de consommation

Si avant, on s'intéressait davantage à la personne en tant que travailleur, l'intérêt porté à la personne en tant que consommateur est, aujourd'hui, plus grand que jamais. Conscient de son pouvoir, le consommateur devient de plus en plus exigeant: il veut tout, tout de suite et au prix le plus bas. Et, ayant à sa disposition un choix de plus en plus vaste, il peut se permettre cette attitude.

Cette évolution a des conséquences importantes pour les services publics. Le citoyen-contribuable est désormais considéré comme un client et les services publics comme des prestataires de services. La pression que pousse à fournir des services de plus en plus performants est grande. Cette évolution a sans doute des aspects positifs : les services publics tiennent davantage compte des besoins de la population et sont plus proches des citoyens. Mais il devient de plus en plus difficile de satisfaire les nouvelles exigences.

L'appellation client peut mener à la confusion car il y a des différences importantes entre les services privés et les services publics. Sur le marché, le client rapportant le plus d'argent obtient les conditions les plus avantageuses. Adopter cette logique pour la fonction publique pervertirait les principes fondamentaux d'égalité, de démocratie et de cohésion sociale.

S'il y a de bonnes raisons de refuser de nommer les usagers clients, nous ne pouvons refuser de nous positionner face à ces changements comportementaux. Désormais, l'usager veut être traité avec toute l'attention due à un client précieux. En plus, en tant que contribuable, il s'estime en droit d'exercer un contrôle sur les institutions publiques. Il veut qu'on lui rende des comptes, au niveau des dépenses et au niveau de la qualité des prestations.

Dans la société de consommation, l'information devient un bien de consommation. La situation est paradoxale : on attribue à l'information un rôle primordial mais en même temps elle est devenue banale, abondante et - du moins théoriquement - plus accessible.

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C Les conséquences pour les bibliothèques et les bibliothécaires

Jamais au cours de l'histoire, la profession des bibliothécaires ne s'est transformée aussi rapidement. Nous sommes sans cesse amenés à acquérir de nouvelles compétences, notamment liées à la présence d'Internet qui offre de nouvelles possibilités de se procurer des informations et de les diffuser. Mais nous sommes également amenés à développer nos compétences sociales, car nous devons prouver notre utilité et atteindre de nouveaux publics.

Les universités ont été parmi les premières à se servir du réseau de réseaux. Il n'est donc pas étonnant qu'Internet soit, depuis quelques années, omniprésent dans la plupart des bibliothèques universitaires.

Les bibliothèques de lecture publique devraient maintenant intégrer rapidement ce nouveau média afin d'assurer que tout le monde puisse y accéder. Mais il ne faut pas que leur rôle se limite à en permettre son accès depuis ses lieux. Les livres, nous ne les entassons pas non plus en vrac en laissant l'usager se débrouiller tout seul! Sélectionner, décrire et promouvoir des sources telles que des pages web susceptibles d'intéresser nos publics, fera de plus en plus partie de notre travail. Car il est parfois difficile de trouver l'information recherchée sur Internet.

Le web appartient à tout le monde. Ainsi, l'information diffusée par un spécialiste reconnu est à niveau égal avec celle d'une personne non (ou peu) qualifiée s'exprimant sur un sujet scientifique. Il est donc bien utile pour la personne qui cherche une information d'avoir à sa disposition des sources dont la qualité et la véracité ont été examinées auparavant.

N'est-ce pas précisément une des fonctions des spécialistes en information documentaire, c'est-à-dire des bibliothécaires et professions voisines?

La société de l'information et les nouvelles technologies de communication peuvent donner de grands espoirs ou inspirer de la crainte, mais finalement elles seront ce que nous en ferons, et si elles favorisent une société à deux vitesses, c'est que la société acceptera cette évolution.

Les bibliothécaires ont, conformément à leurs missions, un rôle à jouer quant à la démocratisation des nouvelles technologies de communication. Mais ils peuvent aussi être présents dans l'espace virtuel afin de contribuer à son aménagement. Au lieu de subir les conséquences des changements et de réagir une fois que nous n'aurons plus le choix, les bibliothèques et les bibliothécaires ont la possibilité d'être des acteurs dans cette société de l'information.

Pour ceux qui accèdent difficilement aux nouvelles technologies, les bibliothécaires doivent être des médiateurs actifs, des pédagogues ou simplement les personnes qui fournissent l'information désignée. Les

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bibliothèques peuvent être ainsi le lieu permettant aux personnes peu familiarisées avec les nouvelles technologies d'y avoir accès.

Néanmoins, nous ne devons pas renoncer à notre rôle de médiateur du livre, car le livre est loin d'être mort. Les bibliothèques sont le lieu où le passé et le futur se rencontrent et qui permettent à l'usager de choisir parmi une offre vaste. D'ailleurs, choisir n'est pas toujours une chose facile, cela doit être appris. Favoriser le développement des compétences permettant de faire son choix parmi une multitude de possibilités, est le rôle des éducateurs, parents et écoles, mais aussi celui des bibliothécaires. Il est certain qu'il s'agit d'une compétence qui sera de plus en plus importante dans les temps à venir.

En outre, la bibliothèque doit rester un lieu de rencontre et un lieu relationnel. Pour que cela reste ainsi, les services personnalisés doivent être optimisés, car les possibilités d'accéder à des informations à distance entraînent de la part d'une partie du public de nouvelles exigences : il faudra désormais avoir une bonne raison pour se déplacer, sinon les gens se procureront les informations ailleurs.

Nos missions restent essentiellement les mêmes, c'est-à-dire faciliter l'accès à l'information, à la culture et aux loisirs. Mais les sources à notre disposition augmentent, et pour bien pouvoir remplir notre tâche, il est nécessaire de s'adapter davantage aux nouvelles technologies dans notre travail.

La pression des citoyens-contribuables dans une société où l'on accorde de plus en plus d'importance au consommateur, nous oblige à offrir des services diversifiés, en tenant compte d'une multitude de besoins explicites ou implicites. Comment augmenter la satisfaction des usagers, tout en préservant des conditions de travail motivantes? Il est essentiel de travailler avec un esprit de service, mais il est tout aussi important de mettre nos compétences en valeur afin d'être respectés.

Les changements sociaux forcent les bibliothèques et les bibliothécaires avant tout à évoluer continuellement, à innover et à offrir de nouveaux services. Cette évolution représente non seulement une contrainte, mais également une chance de prouver notre utilité pour la société.

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D Nouvelle ouverture et problématique

Face aux changements qui se produisent dans la société, les bibliothèques et les bibliothécaires se positionnent et offrent de nouveaux services.

On peut constater deux grandes tendances :

• La collection n’est plus au centre des préoccupations et la bibliothèque se transforme en centre de ressources

• Les bibliothèques multiplient les services et offrent notamment des services personnalisés destinés à des publics spécifiques

Les bibliothèques offrent de plus en plus l’accès à des sources qui ne sont pas physiquement présentes et permettent aux utilisateurs d’y accéder directement depuis l’extérieur, sans avoir besoin de se rendre sur place. Cette évolution est due à l’accroissement des sources d’information d'une part et aux nouvelles voies d'accès direct à distance (Internet) d'autre part. L'accès aux bases de données en ligne depuis les bibliothèques, la mise en réseau de CD-Rom, la possibilité de consulter Internet depuis la bibliothèque et la sélection de sources telles que sites web, périodiques électroniques etc. témoignent de la tendance à élargir la notion de collection vers celle de ressources.

Les bibliothèques sont nombreuses à créer leur propre site web, pour donner des renseignements généraux sur la bibliothèque et pour faire connaître ses services, mais bien entendu, aussi pour mettre à disposition leurs catalogues et pour offrir des liens intéressants vers d'autres sources. La numérisation des collections permet de diffuser les ressources propres à la bibliothèque, mais elle se limite généralement encore à des fonds patrimoniaux qui ne sont plus protégés par les droits d’auteur.

Parallèlement à cette amplification des activités due aux progrès technologiques, se dessine la tendance de mettre l’usager-client au centre des préoccupations et d'augmenter l’offre des services personnalisés. La multiplication des ressources rendant les recherches difficiles et le constat que certains fonds de la bibliothèque sont sous- utilisés ont, dès les années 80, donné naissance à des services de référence notamment en milieu universitaire.

En outre, la volonté d’attirer de nouveaux publics et d’affirmer le rôle social des bibliothèques a fait naître des initiatives intéressantes dans le domaine de la lecture publique.

Les community services dont nous parlons dans le prochain chapitre en sont un exemple, mais il y en a une multitude d’autres, comme des services destinés aux personnes handicapées, les bibliothèques de rues

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pour transmettre le goût de la lecture aux enfants, la présence d’écrivains publics dans les bibliothèques ou encore des personnes aidant les écoliers à faire leurs devoirs.

Le fait de vouloir atteindre l’ensemble de la population dans sa diversité entraîne une multiplication des services. Les nouvelles possibilités offertes par la technologie doivent être accessibles à tout le monde et les bibliothécaires doivent œuvrer dans cette direction. Toutefois il ne faut pas oublier que la bibliothèque doit garder un visage profondément humain où la communication entre usagers et bibliothécaires reste centrale.

Les constats qui précèdent permettent d'énoncer des hypothèses concernant les besoins et exigences (explicites ou implicites) des publics réels et potentiels des Bibliothèques municipales de Genève.

Les changements sociaux entraînent de nouvelles exigences et de nouveaux besoins de la part des usagers et de la population

desservie en général

Notamment concernant:

• l'accès depuis la bibliothèque à des sources qui se trouvent à l'extérieur de la bibliothèque

• l'accès depuis l'extérieur à des ressources propres à la bibliothèque ou mises à disposition par cette dernière

• la possibilité d'obtenir des réponses immédiates à toutes sortes de questions, et, en particulier, à celles qui sont liées à la vie dans la cité et à celles qui permettent de résoudre des problèmes ponctuels.

Ces hypothèses mènent à la problématique suivante:

Conformément à leurs missions, quelle(s) nouvelle(s) prestation(s) les Bibliothèques municipales de Genève devraient-elles mettre à la

disposition de ses usagers et de la population desservie afin de répondre aux besoins et exigences qui évoluent?

Ou plus concrètement, comment les Bibliothèques municipales peuvent- elles

• développer le rôle de médiateur entre les sources d'information externes à la bibliothèque et la population desservie

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• répondre directement et rapidement à certaines questions dépassant le cadre de la bibliothèque

• offrir des services à distance

• mettre à la disposition des usagers les outils qui leur permettent de s'informer et s'orienter vers des sources extérieures à la bibliothèque

• intégrer davantage les nouvelles technologies dans la fonction d'orientation et d'information

• développer le rôle social qu'elles remplissent et l'afficher clairement

• transmettre une image innovatrice et imaginative des Bibliothèques municipales de Genève

La démarche adoptée pour trouver réponse à cette problématique consiste à :

• étudier des projets réalisés ailleurs

• réaliser une enquête auprès des bibliothécaires visant à savoir comment ils perçoivent les besoins des publics et pour connaître leurs propres besoins

• étudier des données concernant les Bibliothèques municipales, leurs publics et le contexte dans lequel elles se situent

Cette partie du travail est consacrée à l'étude des aspects théoriques.

Elle comprend les exemples réalisés ailleurs et leurs intérêts pour les Bibliothèques municipales. L'enquête est présentée dans la deuxième partie qui est consacrée au projet Espace Ressources et Conseils.

(20)

CHAPITRE II : CE QUI SE PASSE AILLEURS A Les services de référence = un savoir-faire

intéressant pour les Bibliothèques municipales

Les services de référence viennent des pays anglo-saxons et, depuis les années 90, ils s’installent de plus en plus dans les bibliothèques universitaires suisses. Dans certains pays, les bibliothèques de lecture publique offrent également cette prestation. Nous allons voir ce qu’est un service de référence et en quoi ce concept peut être intéressant pour les Bibliothèques municipales de Genève. Mais tout d’abord évoquons brièvement les différents niveaux d’accueil en bibliothèque:

Un service de référence est une prestation qui s’inscrit dans la politique d’accueil d’une bibliothèque. L’accueil est une fonction centrée sur l’usager. Selon Bertrand Calenge,4 on peut la diviser en trois domaines : l’accueil, l’orientation et l’information. L’accueil comprend de nombreuses prestations comme la mise en espace des collections, l’offre de services non documentaires et, bien entendu, l’attention personnalisée prêtée à l’usager, la manière de le recevoir. L’orientation consiste à guider l’usager à l’intérieur de la bibliothèque et de ses collections et de l’orienter vers des sources extérieures à l’établissement. Orienter un usager, c’est lui permettre de trouver l’information. Enfin, l’information va encore plus loin : elle est la réponse donnée à un besoin d’information ou de formation. Elle est directement exploitable.

Accueillir, c’est écouter la personne, informer, c’est le traitement du besoin d’information. Entre les deux, il y a l’orientation. Un service de référence se situe aux trois niveaux que nous venons de présenter, mais l’accent est mis sur l’information.

Un service de référence fournit l’information demandée par les usagers et les aide à localiser toutes les sources de référence disponibles.

Bertrand Calenge le signale comme une fonction organisée de réponses personnalisées à une demande explicite d’information documentaire ou d’information. Le concept service de référence est donc à la fois une prestation de services, et un lieu spécifique avec son espace, son personnel et ses moyens. Le point de départ est le besoin d’information dûment analysé et non une offre documentaire préétablie. Le service de référence offre un ensemble de prestations dans le but de satisfaire les demandes d’information des usagers. Parmi ses fonctions, nous trouvons l’orientation à l’intérieur et à l’extérieur des collections ainsi que l’information et la formation des usagers. Un service de référence effectue des recherches bibliographiques simples ou complexes, pour ou avec l’utilisateur. Parfois, il est amené à élaborer ses propres outils de travail. Il peut également fabriquer des produits documentaires à l’intention des usagers.

4 CALENGE, Bertrand. Accueillir, orienter, informer

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L'objectif est de favoriser la rencontre entre l’usager et son besoin, et le bibliothécaire avec ses compétences et ses outils. C’est la communication entre les deux personnes qui permettra de satisfaire le besoin de l’usager. L’entretien de référence permettra au bibliothécaire de dégager la vraie question et de trouver les moyens adéquats pour y répondre. Il ne suffit pas que le bibliothécaire dispose d’outils performants, il doit également être un communicateur habile. C’est lui qui est, avec son savoir-faire et son savoir-être, au cœur de tout service de référence.

Un service de référence n’est pas seulement défini par des fonctions spécifiques, mais également par un espace qui lui est propre. Il y a la volonté de séparer les fonctions de type qualitatif (information, formation etc.) des fonctions quantitatives (prêt, inscriptions de nouveaux lecteurs, orientation simple). Une telle séparation présente différents avantages : entre deux prêts, il peut s’avérer difficile de donner suite à une demande nécessitant un peu plus de temps. Un dialogue confidentiel est souvent impossible au bureau d’accueil. Enfin, il y a l’idée de mettre en valeur les compétences du bibliothécaire et d’inviter les publics à en tirer profit. Un espace à part avec ses fonctions spécifiques peut être clairement identifié par le lecteur.

Il est utile de souligner la différence entre fonction de référence et service de référence. En fait, en bibliothèque, on remplit également la fonction de référence quand on n’a pas un service propre à ce but. Mais étant donné qu’un service de référence dispose de ses propres moyens en personnel, en matériel et en espace, les fonctions liées au service de référence reçoivent une attention toute particulière leur permettant de se développer et de s’améliorer.

Un service de référence universitaire répond à des besoins d’information spécialisée. En lecture publique, les questions sont généralement moins pointues, mais elles sont extrêmement diversifiées. Pour pouvoir y répondre, il faut disposer d’outils couvrant des champs très vastes. On s’imagine qu’en bibliothèque scientifique les recherches bibliographiques complexes sont plus fréquentes. En lecture publique, il y a probablement plus de demande de renseignements généraux. Mais dans une bibliothèque municipale, il peut y avoir également des demandes nécessitant un véritable entretien de référence pour donner suite à la demande. Un service de référence est tout aussi justifié en bibliothèque de lecture publique qu’en bibliothèque universitaire, car c’est un moyen efficace d’augmenter l’accessibilité des ressources internes ou externes.

Or, derrière un bureau de prêt, il est souvent difficile d’accorder le temps nécessaire à l’usager, car les autres personnes s'impatienteraient. Il n’y a rien qui invite l’usager à aller poser une question; au contraire, souvent un panneau avec l’inscription prêt signale à quoi est destiné cet espace. Un service de référence profiterait aux personnes qui ne sont pas familiarisées avec la bibliothèque en leur offrant l’aide dont elles ont besoin. Mais c’est également le lieu où l'usager peut être initié ou formé à des méthodes ou outils de recherche, et le lieu où l'on peut

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trouver réponse à un nombre étonnant de questions! Un service de référence sert également à mieux faire connaître les collections et à augmenter ainsi leurs valeurs : sa présence évitera que des usagers repartent, n’ayant pas trouvé ce qu’ils cherchaient, bien que cela soit sur place. Un service de référence montre à l’usager qu’on s’intéresse à lui et, bien construit, donne une excellente image de la bibliothèque. La difficulté pourrait être de gérer son propre succès.

Dans les pays anglo-saxons et au Canada, de nombreuses bibliothèques de lecture publique sont dotées de services de référence. En France, la BPI à Paris et les Bibliothèques de Lyon offrent des services de référence qui ont beaucoup de succès.

Il s’agirait donc d’un service novateur en lecture publique en Suisse, reflétant la ferme volonté des bibliothèques d’être en adéquation avec les missions et de répondre à la difficulté croissante de trouver la bonne information dans la quantité d’informations à disposition. Un service de référence est une prestation haut de gamme qui valorise bibliothèques et bibliothécaires. Il est également à l’image d’une tendance de nombreuses entreprises privées de communiquer enfin avec les clients, tendance qui se voit d’ailleurs également de plus en plus dans les services publics où l'on commence à considérer le contribuable comme un client.

B Les community services britanniques ou le rôle social des bibliothèques

Sous le nom de community service, la plupart des bibliothèques de lecture publique britanniques offrent une prestation qui devrait éveiller tout notre intérêt, car elle nous montre un autre usage des bibliothèques de lecture publique, peu répandu chez nous.

Ce service fournit à un public aussi vaste que possible une information immédiatement exploitable sous forme d’adresses, de programmes et de listes d’associations, d’organismes administratifs ou privés dans les domaines sociaux, culturels, professionnels, sportifs etc. Ces informations se trouvent en général à l’entrée de la bibliothèque. A l’intérieur de la bibliothèque, les bibliothécaires du service de référence ou de l’accueil répondent à toutes sortes de questions. Le modèle britannique est présenté ci-dessous. Toutefois, des modèles similaires existent également dans d’autres pays comme le Canada, les Etats- Unis, le Danemark, les Pays-Bas etc. Nous dégagerons l’intérêt que présentent de telles expériences pour les Bibliothèques municipales.

En Grande-Bretagne, ces services sont nés dans les années 80 avec l’accroissement du chômage, de la pauvreté et des coupes budgétaires.

Les bibliothécaires ont constaté à la fois une augmentation des besoins et des demandes en informations portant sur les règles de la vie socio-

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professionnelle et une diminution des services locaux chargés de fournir ces informations.

Les community services ont une vocation essentiellement sociale: celle d’informer les citoyens sur leurs droits et de les réorienter efficacement vers les différents services communaux et des associations locales. Ils répondent aux questions touchant à la vie quotidienne ou professionnelle, particulièrement à des demandes de renseignements liées au chômage, à la formation, à la famille, au droit et à l’argent.

Différents groupes de la société tels que des jeunes, des personnes âgées, des handicapés, des immigrés etc. peuvent y trouver des renseignements collectés ou conçus pour leurs besoins spécifiques. Le service s’adresse à tous les habitants, mais une attention particulière est prêtée aux plus démunis, car un des objectifs est de lutter contre l’exclusion.

Ces nouveaux services ne se sont pas créés sans débat dans la profession: les bibliothécaires ne risquent-ils pas de devenir des assistants sociaux? Jusqu’où aller dans l’information et le conseil? Le but n'est évidemment pas d'empiéter sur d’autres professions ou services publics, mais d’être une sorte de passerelle vers les différents services existants.

L’instrument majeur des community services sont des dépliants réalisés par les différents ministères, agences et associations. Dans les grandes villes, des équipes coordonnent l’ensemble de la documentation et organisent sa mise à disposition dans les bibliothèques. Elle fabrique également des produits dans différentes langues tels que des répertoires d'associations, des listes de cours pour adultes ainsi que des publications périodiques pour promouvoir ses services auprès de la communauté desservie. Une autre source d’information des bibliothécaires sont des dossiers de presse, constitués afin de pouvoir répondre à certains types de questions.

Dans les pays anglo-saxons, les gens ont l’habitude de s’adresser à la bibliothèque pour toutes sortes de questions et obtiennent souvent directement la réponse par le bibliothécaire. Ce n’est pas tellement dans les mœurs en France ou en Suisse. Le public n’ose pas le faire ou n’y pense pas et les bibliothécaires cherchent plutôt à éduquer les usagers à l’autonomie et craignent de trop les assister.

Mais l’autonomie et l'assistance ne s’excluent pas mutuellement.

L’organisation de l'espace dans la bibliothèque, la signalétique, la formation de l’usager, des catalogues bien conçus et expliqués, des guides d’utilisation etc. sont des mesures qui visent à rendre le lecteur autonome. Assister jusqu’au point de fournir la réponse au problème peut permettre à ceux qui ne sont pas familiers avec les ressources d’accéder également à l’information dont ils ont besoin. Et, nous le savons, cet accès ou non-accès est un facteur important d’intégration ou

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d’exclusion. L’information est une aide non négligeable pour prendre son destin en mains et pour agir dans son intérêt.

Les services de référence dans les bibliothèques de lecture publique comme les community services britanniques agissent dans l’esprit de la mission exprimée dans le manifeste de l’Unesco et font de la bibliothèque publique un centre local où l’utilisateur peut trouver facilement toutes sortes de connaissances et d’informations. Ils renforcent ainsi le rôle de la bibliothèque comme instrument au service de la démocratie.

Des initiatives comme les community services connaissent un grand succès et nous montrent ce qu’une bibliothèque de lecture publique peut concrètement faire pour remplir au mieux ses devoirs envers la communauté. Bien que la situation soit quelque peu différente chez nous (l’habitude de faire aussi facilement recours à la bibliothèque est moins ancrée), on peut s’imaginer qu’il y aurait également une demande vers ce type d’offre. Toute personne éprouve à quelques moments de sa vie un besoin d’information, et ceci est également valable pour les personnes qui ne fréquentent pas les bibliothèques. Si les Bibliothèques municipales réussissent à répondre à ce besoin ponctuel, elles démontrent leur utilité pour la communauté et valorisent leur rôle de médiateur.

Pourquoi n'adopteraient-elles donc pas la devise des community services britanniques: If we dont’ have the information, we know someone who has it?

Cela implique que les bibliothécaires disposent d’outils efficaces qui permettent d’orienter et d’informer le lecteur. Il est important qu’une politique définisse et délimite clairement les types de prestation à offrir.

Enfin, il faut que les personnes qui fournissent cette prestation disposent de la formation nécessaire à cette fonction.

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C Les bibliothèques virtuelles ou une nouvelle manière d'accéder aux ressources

Les termes de bibliothèques virtuelles, bibliothèques électroniques, bibliothèques numériques et bibliothèques sans murs sont à la mode.

Ces mots désignent tous à peu près la même chose: une bibliothèque qui existe principalement dans un environnement électronique et qui résulte des progrès technologiques.

On avait prédit que le web deviendrait une énorme bibliothèque virtuelle dans laquelle tout le monde depuis n'importe quel endroit de la planète aurait libre accès au savoir du monde entier. Ce rêve d'une sorte de bibliothèque d'Alexandrie moderne sur réseau ne s'est pas concrétisé.

Parmi les obstacles nous trouvons notamment la problématique liée aux droits d'auteur, ainsi que la difficulté de retrouver l'information recherchée, noyée dans la masse d'informations disponibles. N'oublions pas non plus les inégalités existantes quant à l'accès à l'information et quant à sa diffusion. Les différences culturelles, linguistiques ou autres créent des besoins différents auxquels une bibliothèque universelle ne saurait répondre, d'où la nécessité de trouver des solutions locales.

Le web n'est pas une énorme bibliothèque, mais il se prête comme espace aux bibliothèques virtuelles qui répondent à des besoins particuliers. Une bibliothèque traditionnelle est accessible localement, on s'y rend physiquement, tandis qu'une bibliothèque virtuelle peut être consultée à distance. La première est propriétaire des documents qu'elle diffuse, ce qui n'est pas forcément le cas de la seconde.

La bibliothèque virtuelle peut être un service complémentaire d'une bibliothèque traditionnelle ou exister toute seule. Elle peut être composée de documents qui existaient ou existent en support papier et qui ont été numérisés. Elle peut aussi contenir des documents édités directement sous forme numérique. On peut y trouver des documents qui sont propriété de la bibliothèque ou bien des sites web, périodiques électroniques et banques de données qui n'appartiennent pas à la bibliothèque et qui se trouvent sur d'autres serveurs. Dans ce dernier cas, la bibliothèque ne peut pas maîtriser ces sources comme elle maîtrise ses propres ressources, car le contenu des sites peut être modifié à n'importe quel moment, il peut disparaître complètement ou changer d'adresse.

Sur le réseau, une personne physique ou morale peut être à la fois l'auteur et l'éditeur. Les critères de sélection d'un document électronique disponible sur le web sont différents de ceux de l'acquisition physique d'un document. Etant donné qu'il n'y a pas l'intermédiaire d'un éditeur connu par le bibliothécaire, il est plus difficile de juger la fiabilité du contenu. D'où l'importance de s'informer sur les auteurs et de bien examiner les sites. Une autre différence est constituée par la rapidité de

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la diffusion de documents électroniques par rapport à l'édition traditionnelle et par la grande facilité des mises à jour.

Un site web peut contenir des pages hypermédias, réunissant texte, image et son. Une caractéristique du web est la possibilité de naviguer moyennant des liens hypertextes. Ceci entraîne un type de lecture différent. On ne lit pas de manière linéaire et on ne connaît pas forcément la structure du document. Chacun choisit son propre parcours.

The Internet Public Library

The Internet is a mess. Since nobody runs it, that's no surprise. There are a lot of interesting, worthwhile and valuable things there, and a lot that are a complete waste of time.

Ce constat a motivé l'Information School de l'Université du Michigan d'agir. En 1995, elle a créé la première bibliothèque virtuelle sur web destinée aux étudiants et aux professionnels de l'information documentaire ainsi qu'à l'ensemble de la communauté Internet. Environ 200 étudiants ont participé à la création et au développement de ce projet. Parmi les différentes prestations, il offre un service de référence virtuel qui fonctionne grâce à des bibliothécaires bénévoles du monde entier. Tous les services sont gratuits et financés en partie par le sponsoring. Les initiateurs du projet veulent montrer ce que les bibliothécaires peuvent offrir dans un environnement digital et promouvoir ainsi la profession et les bibliothèques en général. Cette bibliothèque virtuelle recense près de 30'000 sources.

L'Internet Public Library offre de nombreuses prestations: elle met à la disposition du public des sources telles que sites web, périodiques électroniques et ouvrages en texte intégral. Elle catalogue et indexe ses sources et les range dans le rayon par centre d'intérêt et, pour les livres numériques, par classification Dewey. On peut chercher des informations en naviguant librement ou en utilisant des outils de recherche. La bibliothèque virtuelle permet l'accès à des sources de référence (encyclopédies, annuaires...) et à des journaux et revues disponibles en ligne. Elle dispose entre autres d'un secteur Jeunes, d'un secteur Adolescents et d'un espace destiné aux professionnels de l'information documentaire. Elle n'offre pas simplement des liens, mais décrit brièvement ce qu'on trouve sur le site. En plus, grâce à des bibliothécaires bénévoles du monde entier, le Reference Desk répond aux questions. Les questions fréquemment posées peuvent être consultées. Et, chose très agréable, les missions, les services, la politique de sélection etc. sont clairement expliqués: tout est transparent et inspire ainsi confiance.

Cette réalisation montre ce que l'on peut faire. On ne peut que conseiller à tous les bibliothécaires d'aller y faire un tour et de ne pas manquer de jeter un coup d'oeil aux missions.

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Cet exemple a inspiré la conception d'Espace Ressources que nous verrons dans la deuxième partie. Mais les Bibliothèques municipales ne peuvent pas, à elles seules, créer une véritable bibliothèque virtuelle.

L'exemple de l'Internet Public Library est une entreprise considérable qui a mobilisé des centaines de collaborateurs. Toutefois, on peut s'imaginer que différentes bibliothèques ou institutions de la région se mettront ensemble afin de développer un projet similaire adapté aux besoins spécifiques des habitants de cette région.

Quelques réflexions à propos des bibliothèques virtuelles

Le concept de bibliothèque virtuelle peut inspirer de la crainte aux bibliothécaires. N'aurait-on alors plus besoin de bibliothèques et de bibliothécaires?

Deux remarques à ce sujet: une bibliothèque virtuelle ne remplace pas les bibliothèques traditionnelles. D'ailleurs, le nombre d'ouvrages en texte intégral librement disponibles sur Internet est limité, car ils sont protégés par les droits d'auteur. Ce n'est donc pas la fin du livre. Poser une question de quick reference avec un formulaire n'est pas non plus la même chose que de discuter avec un bibliothécaire face à face.

D'ailleurs, une interface électronique, même conviviale, ne remplacera sûrement pas une bibliothèque avec charme et convivialité où des êtres humains respirent (et transpirent)!

Par ailleurs, une bibliothèque virtuelle n'est évidemment pas gérée par des bibliothécaires virtuels, mais par des bibliothécaires en chair et en os ce qui ouvre à la profession d'autres perspectives qui sont complémentaires et qu'on aurait bien tort de négliger. Les bibliothèques de lecture publique ont tout intérêt à soutenir, à concevoir ou à participer à de tels projets.

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CHAPITRE III : LES BIBLIOTHEQUES MUNICIPALES DANS LEUR CONTEXTE

A Le réseau des Bibliothèques municipales

Les Bibliothèques municipales sont un service du Département des affaires culturelles de la Ville de Genève et fonctionnent en réseau. Elles comprennent huit bibliothèques5 dans la ville avec des sections Jeunes et Adultes, deux discothèques6 une médiathèque7, et un service de Bibliobus. Elles gèrent également un service aux détenus8 et un service à domicile pour personnes âgées et handicapées. Leur mission consiste à mettre à la disposition des personnes domiciliées dans le canton des collections sous différents supports à des fins d'information, d'éducation, de culture et de loisirs. Le prêt des livres est gratuit, pour les documents sonores et audiovisuels une taxe est perçue.

Située en plein centre-ville, la Bibliothèque de la Cité est la centrale du réseau. Certaines activités telles que les acquisitions, le catalogage et l'indexation y sont effectuées pour l'ensemble du réseau. C'est la plus grande bibliothèque du réseau: environ un tiers de l'ensemble des transactions s'y déroulent. Elle dispose d'un secteur Jeunes, d'un secteur Adultes, d'une médiathèque, d'une salle d'actualité mettant à disposition des périodiques et d'une salle d'exposition. L'administration des Bibliothèques municipales se trouve également dans ses locaux.

Les bibliothèques situées dans les différents quartiers de la ville sont essentiellement fréquentées par un public de proximité. Chacune de ces bibliothèques a son caractère unique selon l'équipe qui y travaille, le quartier et ses habitants et ses locaux.

Des animations ont régulièrement lieu dans les différentes succursales.

Environ 140 personnes travaillent pour les Bibliothèques municipales.

Historique et développement

A l'origine des Bibliothèques municipales , nous trouvons les bibliothèques circulantes de la Ville de Genève. Créées en 1843, elles pratiquent le prêt gratuit à domicile, ce qui était révolutionnaire à cette époque. Elles connaîtront rapidement un grand succès. En 1924, elles s'installent à la place de la Madeleine. En 1931, la Bibliothèque moderne y sera créée sur le modèle des bibliothèques britanniques. C'est la

5 Servette, Pâquis, St-Jean, Jonction, Cité, Eaux-Vives, Bibliothèque sportive, Minoteries

6 Minoteries, Vieusseux

7 Cité

8 Prison de Champ-Dollon

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première bibliothèque en Suisse offrant à ses publics le libre accès aux livres.

Deux ans plus tard, la Bibliothèque moderne ouvre une section Jeunes.

Depuis les années 50, les Bibliothèques municipales gèrent également une bibliothèque au service des détenus. Au cours de cette même période, elles ouvrent une succursale à la Servette. A Saint-Jean, une bibliothèque pour Jeunes est inaugurée en 1959. Le premier bibliobus du réseau est mis en circulation au début des années 60. Dans les années 70, les succursales Cité-Jonction et Minoteries voient le jour et un service de distribution de livres à domicile est créé.

En 1979, la Discothèque des Minoteries ouvre ses portes et, vu son succès, elle est suivie quelques années plus tard par celle de Vieusseux.

Le Centre de documentation d'éducation physique et de sport (CEDEPS) vient rejoindre le réseau en 1991. Dans la même année, la Bibliothèque de la Madeleine ferme ses portes après 60 ans de service. La Bibliothèque de la Cité, nouvelle centrale des Bibliothèques municipales, est inaugurée. Une année plus tard, une médiathèque y est créée.

La Bibliothèque des Eaux-Vives a vu le jour en 1992. Au cours de cette même période, une convention signée entre les villes d'Annemasse et de Genève, donne l'accès aux habitants des deux villes au réseau de bibliothèques de l'autre ville. Des conventions seront également signées avec Nyon et Thonon-les-Bains et plus récemment avec Gex.

Actuellement, à Saint-Jean, une nouvelle bibliothèque est en construction, son ouverture est prévue pour 2001.

Les collections

Les Bibliothèques municipales possèdent plus d'un demi-million de livres et presque 100'000 documents audiovisuels. Le premier des tableaux qui suivent nous donne une idée quantitative de la collection par type de documents, le deuxième tableau nous montre la répartition en pourcentage.

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Collection des BM

281'133

156'725

2'581

33'787 6'188

69'855

18'268

0 50'000 100'000 150'000 200'000 250'000 300'000

Documentaires Romans Périodiques BD Audiovisuels CD-Audios Autres supports audios

Répartition de la collection en pourcentage

50%

28%

6%

1%

12%

3%

Documentaires Romans Périodiques BD Audiovisuels CD-Audios

Autres supports audios

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Les prêts dans les Bibliothèques municipales

En 1999, les Bibliothèques municipales ont prêté 1'419'931 documents.

Dans les tableaux ci-dessous nous voyons le nombre des prêts effectués en 1999 par succursale et service ainsi que les prêts pour les secteurs Jeunes et Adultes.

Le prêt dans l'ensemble du réseau en 1999

Nombre de prêts par succursale

0 50000 100000 150000 200000 250000 300000 350000 400000 450000

Cité Bibliobus Eaux-Vives Jonction Minoteries Pâquis Servette Saint-Jean Discothèque Minoteries Discothèque Vieusseux Médiathèque Cedeps Prison Service à domicile

Prêts Adultes par succursale

0 50000 100000 150000 200000 250000 300000

Cité Bibliobus Eaux Vives Jonction Minoteries Paquis Servette

Prêts Jeunes par succursale

0 20000 40000 60000 80000 100000 120000 140000 160000 180000

Cité Bibliobus Eaux Vives Jonction Minoteries Paquis Servette St Jean

B LA POPULATION DESSERVIE

Prêts Adultes par succursale

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Les Bibliothèques municipales desservent les habitants de la Ville et du Canton de Genève, ainsi que des villes signataires d'une convention réciproque (Nyon, Annemasse, Thonon-les-Bains, Gex).

La Ville de Genève compte 175'296 habitants et le canton 405'482.

Chaque jour, 27'453 frontaliers viennent travailler à Genève. Financées par la Ville de Genève, les Bibliothèques municipales sont destinées en premier lieu aux personnes résidant dans cette ville bien qu'elles accueillent également les habitants des autres communes du canton et ceux des communes avec lesquelles la Ville a signé un accord. Les données statistiques présentées dans ce chapitre visent à donner un aperçu général de la population desservie, notamment des résidants de la Ville de Genève, qui constituent le public potentiel des Bibliothèques municipales.

Si nous regardons la pyramide des âges, nous constatons qu'environ 65

% des habitants ont entre 20 et 64 ans, 21% ont moins de 19 ans, et 14% ont plus de 65 ans. Près du 90% de la population active travaille dans le secteur tertiaire, environ 10% dans le secondaire et 0,1% dans le primaire. En mai 2000, le taux de chômage s'élevait à 4,4 % (6,9% en 1998).

Genève est une région prospère, le revenu par habitant du canton est d'environ 50'800 Fr. Toutefois on estime que 15 à 20% de la population du canton est proche ou en-dessous du seuil de pauvreté, soit 60'000 à 80'000 personnes9 ce qui met en évidence que les différences sont très grandes entre les plus fortunés et les plus démunis.

Genève est une ville multiculturelle, la population est composée d'environ 80 nationalités différentes. La plupart des étrangers viennent des pays de l'Union européenne avec le Portugal en tête, suivi par l'Italie, l'Espagne, et la France. Le taux des étrangers résidant à Genève est d'environ 38%.

Le tableau 1 nous renseigne sur la structure d'âge de la population et sur le pourcentage de Suisses et d'étrangers par tranche d'âge. Les besoins et les intérêts varient selon la catégorie d'âge. Connaître les pays d'origine de la population étrangère (Tableau 2) nous fournit des informations à utiliser avec prudence, car nous ne savons pas depuis quand ces étrangers résident à Genève et de quelle compétence linguistique ils disposent. Dans le tableau 1 nous trouvons la répartition entre Suisses et étrangers par tranche d'âge. Il en ressort que le pourcentage des personnes étrangères est le plus élevé chez les 10-14 ans et chez les 30-44 ans, et nettement plus bas chez les personnes âgées.

9 Chiffre publié par le service social de la Ville

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