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Recherches sur le développement de la machoire et des dents triturantes en fonction de la capacité cranienne

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Recherches sur le développement de la machoire et des dents triturantes en fonction de la capacité cranienne

PITTARD, Eugène, BAÏCOYANO, Marcelle

PITTARD, Eugène, BAÏCOYANO, Marcelle. Recherches sur le développement de la machoire et des dents triturantes en fonction de la capacité cranienne. Archives suisses

d'anthropologie générale , 1928, vol. 5, no. 1, p. 1-23

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:106397

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1 / 1

(2)

Extrait des Archives strisses d'Anthropologie gettërale Tome

V.

No

r,

IgzS'

Recherches sur le développement de la machoire

et des dents triturantes en fonction de la capacité cranienne.

par

M.

Eugène

Pltreno,

Professeur d'Anthropologie à I'Université de Genève et

Marcelle

BeTcovaNo.

Licenciée ès sciences

Le

poids

de la

mandibule,

la

grandeur des surfaces triturantes des deux maxillaires ont été I'objet, par divers auteurs, de quelques recherches et I'on a comparé parfois ces valeurs pondérales, ou de surface, à la capacité cranienrie. Malhcurcusement

les résultats sont encore

extrêmement restreints

et il est tout à fait

désirable de

multiplier

les observations dans tous les grorrpes ethniques, les sexes étant soigneusement séparés.

Nous ne savons pas encore, en efiet, quelles variétés architecturales de détails ofirent les hommes entre

eux.

Pour les descriptions morpholo- giques humaines, nous en sommes restés aux grands

traits;

aux carac- tères faciles à mesurer, aux caractères descriptifs faciles à enregistrer.

Envisagé comme masse le crâne proprement

dit

-

la capsule cranienne

-

représente

la

valeur quantitative des organes centraux de

Ia vie

de

relation.

Il

peut nous faire connaître le volume ou le poids de I'encéphale.

La

face, de son côté, représettte, en majeure partie, une valeur'quanti- tative des organes de la vie végétative (organes mécaniques de la nutrition).

Et, chez elle, il y a lieu tle ct-rlsitlér'el spécialelretrt la graudeur des machoires et rles denfs. Tl est instrrrctif de comparer selon les races, les sexes, les âges

et les milieux, ces deux valeurs anatomiques représentatives de fontions

si

difiérentes.

A priori on peut imaginer que, chez les races humaines les plus évoluées,

les actions combinées

qui ont

permis cette ascension dans l'échelle des

I

I

i

1

(3)

ô EUGÈNE PIT-IARD ET MARCELLE BAÏcoYANo

êtres auraient conduit à une augmentation des éléments

qui

composent le système nerveux central (le conducteur même de cette haute fonction) tandis que chez les races les moins évoluées une telle augmentation préalable à I'évolution

-

-

ou graduelle au fur et à mesure du développement

-

ne se sera pas manifestée. Nous sommes encore très éloignés de savoir si, à taille égale, ou a poids du squelette égal, toutes les races humaines ont des capacités cérébrales semblables. certaines races de petites statures paraissent posséder

de plus

grands cerveaux que ceux

qu'on

pouvait

leur

supposer

-

quantitaliverneLL

parlant.

C'était

le

cas

de

certaines races préhistoriques, celle de I'Homo Neand,erth,nlcr,r,.sds en particulier (au

moins chez certains de ses représentants).

A taille

égale les possesseurs de grand.es capacités craniennes ont-ils tous des faces, des mâchoircs

ct

dcs dents de volumes égaux?

Dans telle race considérée quel est l'aspect de cette comparaison lorsque nous examinons les sexes?

Et,

dans chaque sexe, lorsque nous considérons les âges?

Les lois qui président au développement simultané de tous nos organes sont encore totalement obscures; elles apparaissent, parfois, désordonnées.

puelques rais de lunrière ont été projetées par ci par là, ensuite de recher- ches sur

la

croissance des enfants. Mais

la

plupart de ces études

ont

été entreprises en dehoi's de toutes préoccupations ethniques; souvent par des médecins scolaires dépourvus

de

soucis anthropologiques.

Et

leurs résultats, malheureusement, devront

être

soumis

à

une revision.

C'est dire que toute recherche qui aura pour

but

d'établir une relation 'comparative entre les divers ordres de développement

- ici,

encore une 'fôis, nous ne pouvons envisager que les développements quantitatifs

dôit être

considérée comme bienvenue,

à condition

cependant qu'elle

-

tienne compte des facteurs différentiels que repiésentent

la

race, le sexe,

et

Ie milieu.

Dans une communication publiée

il y

a quelques années 1, I'un de nous

avait

recherché, dans une série de crânes suisses, plusieurs des rapports indiqués dans

le titre du

présent mémoire. L'hypothèse émise

à

priori

était

celle-ci: au

fur et

à mesure que s'accroissent, dans

un

groupe, les

1 PruAÀD etTCHERÀZ.

Congrès de Lyon, 1906, p

Dëuelo|Peneflt d,e la mand.ibule et d.es dents en lonctim de la capeci.të ct andefln . A.F.A.S,

jû-7\6.

* *

*

(4)

MACEOIRE ET DENTS TRITURANTES

facultés cérébrales des

individus, il doit se

préser.rter, comme contre partie, en raison d'une

loi

de balancement, une diminution concomitante des fontions de

la vie

végétative?

Une première base pour une telle supposition nous est donnée par la répartition des caractères de prognathisme

et

d'orthognathisme'associés aux développements quantitatifs craniens dans les diverses races humaines.

Les races orthognathes ne présentent-elles pas, en même temps que de petites faces, de plus puissantes capacités craniennes relatives que les races prognathes?

ce que nous montrent des groupes extrêmes opposés Ies uns aux autres, Ies individus appartenant à

un

même gfoupe le montrent-ils également?

Dans une agglomération ethnique donnée, les moins pourvus quantitati- tivement de matière cérébrale sont-ils, en même temps, ceux qui, parmi

les

organes

de leur tête

osseuse, sont relativement les mieux pJurvus d'instruments utiles à

la vie

végétative, instruments représentés

ici

par les organes de

la nutrition,

maxillaires

et

dents?

Dans le

travail

indiqué ci-dessus, la recherche avait eu pour objet une série de 30 crânes provenant de

la ville

de Genève. L',arrangement de ces crânes, selon

la

valeur croissante de

leur

capacité cranienne, avait montré, au

fur

et à mesure de cet arrrangement, une valeur décroissante

du

poids de

la

mandibule

et

de

Ia

sur{ace

triturante

des dents'

une

telle étude

méritait

d'être reprise sur d'autres groupes ethniques, selon la même méthode. EIle clevait être reprise si possible

-

pour élargir

les comparaisons

et

pour asseoir solidement des conclusions

-

sur des

groupes clont les oligines ethniques étaicnt éloignées les unes les autres et dont le genre de vie, les caractérisations morphologiques et descriptives étaient très différentes. Aussi avons-nous saisi l'occasion de

la

présence

au Laboratoire d'Anthropologie de

l'université

de Genève d'une magni- fique série dc squclcttes de Boschimans-Hottentots-Griqu.as, pour reprendre cette recherche.

Quelques petites diflérences de méthodes entre ces deux analyses doivent être signalées.

Dans les recherches faites en vue du premier

travail, la

surface

tritu-

rante n,avait été mesurée qu'à

la

mâchoire inférieure, sur le seul groupe cles

trois

molaires vraies. Aujourd'hui nous avons été plus

loin.

Nous

J

{<**

(5)

il T

l

4

EUGÈNE PITTARD ET MARCELLE BATcoYANo

avons mesuié

la

grandeur des deux mâchoires, selon leurs dimensions antéro-postérieure

et

transverse,

le

poids mandibulaire,

la

surface

tritu-

rante des trois molaires vraies à chaque mâchoire; puis

la

longueur et la largeur de chacune de ces

trois

dents, également

aux

deux mâchoires.

chacun de ces éléments anatomiques est ainsi représenté numériquement;

et

leur ensemble même

-

constituant presque complètement

le

groupe mécanique des fonctions de mastication

-

a été rapporté à

la

valeur de

la

capacité cranienne.

Dans cette sér'ie de crânes, Griquas Hottentots

et

Boschimans, toutes

les

têtes osseuses, malheureusement,

ne

sont pas conservées dans leur totalité.

Beaucoup

ont

une face fracturée,

ou

bien

la

mand.ibule est absente,

ou

encore une certaine quantité d.e dents

ont

disparu.. chez d'autres ce sont les écailles craniennes elles-mêmes qui sont en mauvais état, ce

qui

empêche de calculer

Ie

développement cérébral.

Après toutes les éliminations obligatoires, nous avons pu conserver par devers nous

une

série

de 87

crânes se décomposant d.e

ra

façon sui- vante:

15 crânes de Griquas.

rz

crânes de Hottentots.

6o crânes de Boschimans (provenant de divers tieux).

Sur 87 crânes, 5z seulement possèdent les deux mâchoires, g3 seulement

ont

encore

le

groupe complet des

trois

molaires supérieures. Trente- quatre mandibules seulement offraient à nos observations Ie groupe intact de leurs trois molaires vraies.

La

capacité cranienne a été calculée à I'aide d"e

la

grenaille de ptomb, selon

la

méthode de Broca. Le's mesures des mâchoires

et

d.es dents ont été effectuées avec un compas glissière dont les pointes

ont

été amincies pour leur permettre de s'introduire entre les couronnes.

Les mesures de

la

mâchoire supérieure ont été les suivantes: diamètre antéro-postérieur pris du bord incisif à l'épine palatine; diamètre trans- verse représentant

la

valeur maximum d'écartement

de ltarc

maxillaire

(il

est généralement

à la

hauteur des deux dernières molaires).

Le groupe des trois molajres supérieures a d'abord été mesuré, comme

un

bloc rectangulaire, dans ses deux dimensions horizontales: antéro-

* i.

*

l

(6)

MACI{OIRE ET DENTS ÎRITURANTES 5

postérieure

et

transversale; puis,. nous avons mesuré chaque molaire elle-même, dans ses deux dimensions horizontales principales.

La

mandibule a été mesurée seulement dans le sens transversal

et

les molaires vraies de cette mâchoire ont été I'objet des mêmes mensurations que celles

de la

mâchoire supérieure.

La surface d.e la mâchoire supérieure a été calculée

- iI

s'agit là d'une évaluation grosso tnod.o, destinée simplement à être comparée à elle-même chez tous les individus de cette série

-

en multipliant les

deux

dimen- sions: antéro-postérieure

et

transverse indiquées ci-dessus.

La

surface

triturante

offerte par les trois molaires: to de

la

mâchoire supérieure; zo de la mâchoire inférieure, a été obtenue comme s'il s'agissait d.,un rectangle régulier. Le poids mandibulaire a été calculé en ajoutant chaque fois

qu'il

manquait des dents,

le

poids approximatif de celles-ci (obtenu après de multiples pesées), ce

qui

nous

a

permis (puisque les crânes avaient déjà été pesés

au

préalable) de calculer l',indice cranio- mandibulaire (Manouvrier)

et

aussi I'indice mandibulo-cérébral, puisclu'à I'aide de l'indice cubique nous pouvons connaltre la valeur de la capacité cranienne approximative.

I. - Observations relatives

à

la grandeur

des dents.

Nous avons indiqué ci-clcssus comment les mesures dentaires

ont

été prises.

Pour

chaque mâchoire nous avons établi ies rapports suivants:

ro groupe des incisives-canines comparé

au

groupe des prémolaires;

20 groupe des incisives-canines comparé au groupe des molaires;

30 groupe des prémblaires comparé à celui des molaires.

I-es grandeurs absolues de ces divers groupes

et

ces rapports

ont

été étudiés dans les deux mâchoires.

Les résultats de ces divers examens se résument ainsi. (Nous les expo- sons d,abord pour eux-mêmes, avant de passer

à leur

relation avec la capacité cranienne):

r. A la

mâchoire supéricurc

le

groupe des incisives-canines représen,te

une longueur plus grande que celle occupée

par le

groupe dentaire de même

type à la

mâchoire inférieure.

La

différence de longueur est en moyenne de o cm.6. Elle peut atteindre exceptionnellement un centimètre.

z. A

La mâchoire supérieure

le

groupe des prémolaires posséde un

I

I

l

I I

I i

I

I

(7)

6

pueÈNn prrrARD ET MARcELLT raïcovaNo

diamètre antéro-postérieur plus

petit

que celui du même groupe dentaire de

la

mâchoire inférieure.

Par

contre,

le

diamètre transverse

est

plus, grand. Autrement dit, les prémolaires supérieures sont

-

nous consid.érons

ici le groupe

-

moins longues et plus larges que les prémolaires inférieures.

3.

Une observation de même nature

doit

être exprimée pour ce qui touche aux molaires vraies. Le groupe de ces trois dents à

la

mâchoire supérieure est moins long et plus large qu'à ta mâchoire inférieure.

Il

résulte des

faits

ci-dessus que

la

surface

triturante

clu groupe des molaires est nettement plus grand à la mâchoire inférieure qu'à la mâchoire supéricurc.

4.

Lorsqu'enfin on examine comparativement non plus les groupes des molaires vraies, mais, individuellement, les trois dents qui les composent, on constate aussi que

la

troisième molaire

est plus

volumineuse

à

la mâchoire inférieure qu'à

la

mâchoire supérieure.

II. - La grandeur

des

mâchoires

et des dents en

fonction

de

la

capacité cranienne.

I.

Les crânes ayant été rangés selon Ia valeur de ra capacité croissante, nous constatons que les deux diamètres principaux de

la

mâchoire supé-

rieure,

antéro-postérieur

et

transversal,

présentent d,une

manière chaotique leurs variations individuelles.

Il

ne semble pas, à première vue, 'qu'un ordre quelconque préside au développement de ces diamètres.

une même constatation s'impose pour ce qui concerne la surface même de cette mâchoire (surface toute approximative d'ailleurs, avons-nous dit, obtenue en multipliant les deux diamètres principaux de cet organe, sans

tenir compte de sa courbe elliptique). Rien n'apparaît clairement par cette mise en parallèle de deux grandeurs simples.

Mais

si au lieu de

considérer seulement les grandeurs absolues nous examinons les rapports de celles-ci

-

la surface de la mâchoire par exemple

-

à la capacité cranienne, nous constatons aussitôt qu'un ordre s'établit, qu'une relation se présente entre ces deux grandeurs:

la

surface de la mâchoire diminue au

fur et à

mesure que croît

la

capacité cranienne.

Les chiffres suivants démontrent cette affirmation dans les trois groupes humains étudiés

ici:

Griquas, Hottentots, Boschimans.

Il

s,agit, en l,espèce

de crânes masculins.

(8)

MACHOIRE ET DENTS TRITURANTES

TABLEAU I

CaPacités

Griquas (

de rzoo cc.

à

r32o cc.

( de 475

cc.

à

r5o5 cc.

Hottentots (

de rz55 cc.

à

r3z5 cc.

(

de r35o cc.

à

1565 cc.

Boschimans

(

de ro8o cc.

à tz75

cc.

(réunis) (

de r3oo cc.

à

1655 cc.

Rapport de la surface de la mâchoire supérieure à la capacité cranienne

z6.z 22.5

oc 25.6 2r.9

7

25.

La

valeur de ce rapport est ptus faible chez

le{

crânes de plus forte capacité.

On remarquera

la

répétition de ce decrescendo à chaque fois que nous passons

d'un

groupe ethnique

à

l'autre,

qu'il

s'agisse d'rine petite série comme les Griqpas,

ou de

groupes relativement norribreux comme les Boschimans (oh nous opposons deux contingents de z7 individus chacun).

Ce que nous constatons est donc bien une réalité

et

non une apparence statistique.

Pour afûrmer nos conclusions nous avons

fait

les mêmes opérations sur les divers groupes Boschimans eux'mêmes. Nous donnons

ici les

seuls

résultats des rapports, sans rappeler les chifires des capacités.

TABLEAU II

Boschirnans.

Abris sous roches Dunes de sable Colonie du Cap Bosch. du I{alahui

23.5 25.2 25

25.8

20 z3.r 43 4.8

Les résultats sont très nets.

Ainsi, quatorze groupes examinés comparativement nous ont tous, sans

exception, apporté

la

même conclusion.

Chez les crânes des Boschimans, dcs l{ottcntots, dcs Griquas, la surface de la mâchoire supérieure diminue au

fur

et à mesure que croît la capacité cranienne.

Ce phénomène dont

la

valeur phiiosophique

peut déjà être

soulignée est-il inhérent

à

chaque sexe?

B

6

(9)

B EUGÈNE PITTARD ET MARCELLE BAÏCoYANo

Nous n'avons pu considérer les sexes séparément que dans deux de nos séries, et encore chez les Griquas cette comparaison est-elle assez fragile.

Voici la

réponse. Les groupements

ont été

constitués dans les mêmes conditions que ci-dessus.

TABLEAU

IIi

Rapport d,e

la

surface d,e

la

tniîchoiye supériewre

à ta

capacité crqnienn,e

'

ch,cz l,es

arâ,nes des d.eu.x. sexas,

Hommes Femmes

Griquas 26.5

aa a 4.).-)

25.6 25.2 26.4

Boschimans 25.3 24.7

23.o

Les deux sexes présentent

le

même phénomène. Toutefois celui-ci est moins net chez les femmes des Griquas que chez les hommes. Mais, on peut, si l'on veut, ne pas tenir compte des rapports fournis par ces crânes Griquas, cette série étant numériquement faible. Celle des Boschimans, par contre, assure plus de stabilité à nos résultats.

En

ne gardant par devers soi que cette dernière série on constate que les crânes féminins sont plus favorisés que les crânes masculins;

ils

ont une plus petite mâchoire supérieure par rapport à leur capacité ou, si l'on veut,

ils

contiennent un cerveau plus volumineux par rapport à

la

grandeur de

leur

mâchoire que les crânes masculins.

cette

comparaison entre les sexes confirme les conclusions exprimées ci-dessus à l'aide des seuls crânes masculins.

Il

est, en outre, intéressant d.e constater qu'il n'est point besoin de constituer de grosses séries

-

oîr la neutralisation <1es écarts individuels est facile

-

pour que le phénomène apparaisse.

D'un

autre côté, ce

qui vient

d'être observé chez les Boschirnans, les

Hottentots

et

les Griquas confirme les résultats que

I'un

de nous avait autrefois obtenu sur une série cIe crânes suisses.

Swrface d,e la mâchoire swpériewre.

z.

Quand nous comparons la surface de la mâchoire supérieure, selon Ia capacité croissante des crânes considérés, nous obtenons des résultats assez chaotiques. Dans certains cas cette surface diminue

avec la

capacité

croissante (petits groupes des Griquas et des Hottentots). Dans d'autres cas,

elle augmente (groupe plus important numériquement des Boschimans).

(10)

MACHOIRE ET DENTS TRITURANTES 9

un

tel résultat n'a rien qui nous déçoive. Nous savons que, d'une manière générale, les grands crânes s'associent

à

de grandes faces. Nous sommes

là devant une loi de développement normal et nous trouvons la vérification de tels

faits

à l'examen comparatif de tous nos organes'

Les chiffres que nous avons obtenus lors de cette comparaison sont les suivants:

TABLEAU IV

Moyennes d,es surlaces d,e l,a rnâ,choire swperieureL rangées sel,om La capacité croissamte

Griquas

Hottentots

33 cm265 32.8

33.cm23r 32.52

Boschimans 3ocm2.14 32.r9

i

t

{

T{ottentots

Capacités craniennes

I2OO cc.-r33o cc.

I43O cc.-rsro cc.

tz85

cc.-t325 cc.

r38o cc.-r565 cc.

ro8o cc.-r295 cc.

r3oo cc.-r655 cc.

RaDoorts grandeur des 3 tnolaires vraies de la ' ' Ërachoire suPéiicure au D A P'

59.4 56.2 58.o 54.o 56.6 54.4

Dans les deux premiers groupes

la

valeur de

la

surfacé de

la

mâchoire diminue au

fur et

à mesure de

la

capacité cranienne croissante.

c,est la série des Boschimans qui renverse cet ordre. Nous n'insistons pas.

3.

Nous avons calculé alors le rapport de la grandeur des trois molaires vraies de la mâchoire supérieure, réunies en un seul groupe, à la longueur maximum de

la

mâchoire, représentée

par le

diamètre

allant du

point alvéolaire à I'extrémité de i'épine palatine.

Nous voyons diminuer

la

valeur de ce rapport au

fur et à

mesure de

la

capacité cranienne croissante

et

cela dans les trois groupes ethniques considérés.

voici

les résultats (les groupements des capacités ne sont plus les mêrnes que

tout

à l',heure parce que toutes les mâchoires supérieures n'ont pas conservé les trois molaires vraies et qu'il a fallu opérer de nouveaux arrangements) :

TABLEAU

V

Griquas

1 cette surlace a été obtenue, gfo$soffiodo, en multipliant les deux diamètres principaux; lorrgueuralvéo1o-

Boschinurs

{

t

Dalatite et diamèLle transvdse maximum.

les suivæts:

*;i,I;;;";;;";";àiîiei"" a"i"b,i-ats selon les groupes que I'on sart' Les xésultats ont été

Boschimans abris-sous-roches: 3;o? et-;;.;tB;æniti"ri'a". àun"s de sable: 3o.2 et 30.97; Boschimans de la Colonie du Cap: zg,4g et 34.oo; Boschimans du Kalahæi: 30 8 et 33'5'

(11)

Io EUGÈNE PITTARD ET MARCELLE BATcoYANo

Nous constatons que

si la

surface absolue de

ra

mâchoire supérieure n'obéit pas

à

une

loi

de décroissance régulière au

fur et à

mesure de la capacité cranienne croissante,

le

rapport de

la

grandeur

triturante

des

trois

molaires vraies comparée

à

cette surface

du

maxillaire,

puis à

la capacité cranienne, diminue à mesure que nous constatons une augmentation de

la

masse encéphalique. Aucune exception ne se présente.

4.

Nous avons cherché quel rapport on obtenait en comparant les surfaces triturantes: d'abord des

trois

molaires vraies inférieures,puis des trois molaires vraies supérieures, à

la

capacité cranienne de chacun des crânes examinés.

Il était

intdrcssant de savoir commeut se courpor.Laient

à

cet égard chacune des deux surfaces triturantes en question au fur et à mesure

de l'accroissement de l'encéphale. Dans re tableau qui

va

venir les sexes

n'ont

pas été séparés.

TABLEAU VI

Rapport de la grand,eur tritwrante d.es trois mor,aires vraies d.e chaque mâchoire

Griquas

à la

capacité cran'ienne.

Capacités Mâchoire supérieure Mâchoire inférieure

rzoocc.-r3oocc. z.5o

z.6z

I23occ.-r5rocc. 2.r2

2.O4

Hottentots

Boschimans

Hotten

rz85cc.-r3z5cc.

r3Bocc.-r565cc.

roBocc.-r3oocc.

r3oocc.-r655cc.

2,56 2,06

2,45 2,o4

o40 2,3o

2.76 z.rB

Il

faut remarquer que si, pour les Griquas

et

les Hottentots, nous ne pouvons utiliser que de petits groupes d'individus (de 6

à

ro),

ii

n,en est

plus de même pour le groupe des Boschimans oir dans ra première colonne nous trouvons 37 individus

et zz

dans

la

seconde.

Nous avgns.réuni, pour un essai, les Hottentots et les Boschimans en un seul contingent. cette nouvelle comparaison donne le résultat que voici:

TABLEAU VII

Capacité Mâchoire supérieure llâchoire inférieure

ro8o-rzg5cc. 2.46

z.8o

r3oo-r6oocc. 2.a4

z.rg

(12)

MACHOIRE ET DENTS TRITURANTES I1 Les quatre séries ci-dessus fournissênt des résultats identiques: au

fur

et

à

mesure de

la

capacité cranienne croissante on

voit

diminuer

la

surface triturante relative des trois molaires vraies et cela aussi bien à la mâchoire supérieure qu'à

la

mâchoire inférieure.

Et nous ajoutons cette conclusion à celle qui a été exprimée tout à l'heure

propos de la surface même de la mâchoire supérieure: les individus à plus grands cerveaux ont des mâchoires relativement plus petites

et ils ont

à

"huqo" mâchoire, les surfaces triturantes des trois molaires vraies relati- vement plus petites que les individus

à

cerveaux moins développés.

Mais ce tableau conduit à une autre remarque'

une

recherche précédente nous

avait

amené à constater que la surface triturante du groupe des trois molaires vraies était plus grande à la mâchoire inférieure qu'à la mâchoire supérieure. Le tableau

VI

confirme ce résultat,

mais

il

faut ajouter l'observation que voici: ce caractère est surtout marqué dans les crânes de faibles capacités.

Au fur et

à mesure que croissent les capacités, les deux surfaces triturantes en question tendent à rapprocher leurs grandeurs (sauf cependant dans le groupe des Hottentots).

un

simple calcul

fait

avec les éléments contenus dans

le

tableau

vI

convaincra le lecteur.

Il y

a même un cas

-

celui des Griquas

-

otr dans

le

groupe des

plus fortes capacités crâniennes la surface triturante de la mâchoire supé-

rieure I'emporte sur celle de

la

mâchoire inférieure 1'

On remarquera eficore dans le tableau

VI

que, chez les crâncs dc faibie capacité,

il

existe entre e11x rrne plus grande difiérencedesurfacetriturante, .entre les trois molaircs supérieures

et

inférieuies, que chez les c'rânes de plus forte capacité cranienne. Les surfaces de la mâchoire inférieure demeu- rent toujours plus grandes, mais la valeur de l'écart entre les deux surfaces diminue en passant des faibles capacités

auk

plus fortes capacités' On prendra

très

nettement conscience

de

ce phénomène

en

consultant les derniers éléments du tableau

vII

otr nous avons réuni les l{ottentots et les Boschimans dc façon à éliminer les facteurs individuels trop extraordinaires' Dans cette série composée, la valeur de l'écart est de 34 chez les crânes de '

plus fortes capacités.

Ainsi donc, mieux que les petits crânes, les grands crânes tendent à harmo- niser les éléments dont ils sont composés, à équilibrer toutes leurs parlies.

Iil

poussant unc

tcllc

recherche, d'un côté chez les petits crânes,

et,

de 1'autre, chez les grands crânes d'un même groupe ethnique, nous arriverions

1 D,ailleurs un tel résultat particulier peut provenir de ce que cette série des Griquasn'est compÔsée

"" p"tit-r-"Àti" a,ioaitidor.b., àars d" teliès.ci.constanceé on sait I'importânce que peuvent iouer, cànpositio" drune moyenne, certains caractères individuels exceptionnels'

que par dans la

(13)

12

EUGÈNE PÏTTARD ET MARoELLE BATcoYANo

peut-être à constater des degrés de disharmonie facio-cranienne plus accusés chez les individus de plus petites tailres de chaque race que chez les individus de plus haute taille. c'est une recherche intéressante

q*e

l'esthétique elle-même pourrait envisager. Mais

il

s'agit drune étude à faire ailleurs et sur des documents plus variés eT plus nombreux.

rII. - Observations

d?après

le poids mandibulaire.

Dans les diverses séries que nous mettons en comparaison nous consta- tons avec évidence que le poids moycn dc ra mandibule cli'rirrue au fur et à mesure que

croit la

capacité cranienne.

ce

poids mandibulaire diminue également au

fur et

à mesure que croit Ie poids du crâne. La tableau

vrrl

va nous démotrtr.er ces faits.

TABLEAU VIII

Crânes mascul,ins

Griquas

{ Hottentots

{

Boschi-"rrs {

Capacités.

r3ro-r33occ.

I34o-r4g5cc.

r'z95-tgz5cc 1355-r565cc rroo-r325cc I4oo-r520cc

- Poids moyen Rap. du p. nrand. Rap.

dela mandibule. au poidsdu crâne. 83

gr.

r4.o

84

gr.

r3.2

t6.z r4.7 94 gr

79 gf

r3.g r3 98 gr

Bo gr

du P. mandibul.

la cap. crân.

6Bz 5.55

7.70 5.77 6.8r 5.44

on

pourra faire cette première constatation que

le

poids absolu de la mandibule est plus considérable chez les crânes de faibles capacités que chez les autres.

Il n'y

a que les Griquas qui montrent une égalité de poids âans les deux séries établies selon

la

capacité croissante, mais

il

faut cons-

tater que dans ce groupe la différence entre les capacités minima et maxima sont beaucoup plus faibles que dans

les

autres groupes.

Le rapport du poids mandibulaire au poid.s du crâne ne présente aucun à

coup en passant des plus faibles aux

plus fortes

capacités. Les crânes contenant des cerveaux volumineux ont les valeurs de ce rapport toujours plus petites. Le rapport du poids mandibulaire à

la

capacité cranienne est toujours de plus petite valeur dans les crânes de plus fortes capacités. En

(14)

. MACHOIRE ET DENTS TRITURANTES T3

examinant,les écarts qui existent entre les valeurs afférentes aux plus fortes

et

aux plus faibles capacités dans les trois groupes ethniques considérés,

on constatera encore que c'est dans les cas de forts écarts de capacité que nous trouvons les plus nettes différences dans les valeurs des rapports.

Le tableau

VIII

montre donc de plusieurs façons que ies hommes qui ont de grands cerveaux et par conséquent de grands crânes, ne possèdent que des mâchoires de faible Poids.

Voyons ce qui se passe, à cet égard, chez les femmes:

TABLEAU IX

Crâ.nes fémini'ns

Griquas

Capacités

1200 cc, tz45-tz8occ.

roSo-rzr5cc.

T225-r445cc.

Poids moyen de la mandibule

78

gr.

73 gt.

Râp. du P. mandib. RaP.

au poids du c!âne à la

12.9 12.o

4.4

.r2.o

du P. mandib.

cap. craniôn'

6.5o 5.74

5.go Boschimans 5.59

lrlous obtenons une confirmation géirérale de ce

qui a

été dtt ci-dessus

au sujet des irâries masculins.

Il

n'y a que le poicls moyen absolu de la mandi- bule chez les Boscfiimans qui, plus élevé chez lcs crânes féminins de plus

forte

capacité,

soit

une exception

aux

résultats fournis

par les

crânes masculins. Mais tous les rapporis (tupoids du crâne et à la capacité cranienne) sont, pour les crânes féminins, dans le même ordre de valeur que ceux des crânes masculins.

I. Le

tableau

vIII

nous

a

donné

le

poids absolu

de la

mandibule

selor les plus faibles et les plus {ortes capacités craniennes. ce poids mérite d,être mieux connu

qu'il

ne I'est dans les divers groupes ethniques. Mais

it

est bien entendu que

la

connaissance

du

poids mandibulaire nécessite,

pour avoir toute

sa signification,

la

connaissance corrélative

du

poids

total

du squelette. D'une manière générale les populations de petite taille doiverrt avuir uu poitls mandibulaire absolu plus

pctit

que les populations de haute stature. Les moyennes des poids mandibulaires, dans notre série d.e Hottentots, de Boschimans et de Griquas réunis, est corpprise

-

selon

les groupes de capapité cranienne

-

entre

un

minimum de 79 grammes (Boschimans) et un maximum de 98 grammes (Hottentots')

68 gr.

72 gr.

(15)

T4 EUGÈNE PITTARD ET MARCELLE BATCOYANO

Il

faudrait pour établir des comparaisons raisonnables, mettre, en regard de ces chiffred, ceux mesurés sur des populations de stature égale

à

celle des Boschimans-Hottentots

et

appartenant comme ceux-ci

à

des groupes humains peu évolués

--

car le degré de civilisation sembre un facteur consi- dérable à invoquer en I'espèce.

Malheureusement, le nombre des indications d.e ce genre est extrêmement restreint.

c'est tout au

plus

si,

dans son Lehrbuch

fûr

Anthropologie, R. Martin relève une quinzaine de groupes humains dont nous connaissons

le puitls tle la mandibule, et la plupart d'entre eux sont des -Européens.

Il

rappelle les chiffres pr.rhliés par' Ivlanouvrier concernant les Hindous, lcs Indiens mexicains, les Néo-calédoniens, les Nègres du Darfour, et

il

ajoute les Australiens (Brackebùsch), les Japonais (Pelletier), les Malais (Bartels).

Il

est diffrcile pour nous de trouver, dans cette inventaire, d.es éléments

de

comparaisons. Les faibles poids relatifs des Hindous

et

des rndiens mexicains sont dus au

fait,

sans doute, que ce sont Ià des populations de

petite

taille.

I1 a été impossible de connaître le poids mand.iburaire de

toutes

les

têtes osseuses composant

la

série présentement étudiée; nous avons

dit

que plusieurs d'entre elles sont dépourvues de

leur

mandibule; d,autre

part,

nous n'avons conservé le poids mandibulaire que des seuls crânes dont nous avions

pu

mesurer

la

capacité.

or,

une certaine quantité de ces têtes osseuses,

trop

détériorées, ne permettaient pas

d'obtenir

celle-

ci. Voici tout de

même quelques

chifires

intéressants:

TABLEAU

X

Poids de la mandibule.

Hommcs,

Griquas Hottentots

Boschimans, Dunes de Sabie Boschimans, Colonie du Cap Boscirimans

du

Kalahari

Toutes les femmes Boschimanes

84

gr. r

90

gr.

g

8r gr.

4

70_sÎ

.5

78

gr.

3

Fommes.

72 gt.

3

70

gr.

Le

minimum masculin

a

été obtenu

sur

une

toute petite série

de

quatre crânes. En réunissant toutes les femmes boschimaues

dont

nous avons mesuré pondéralement

la

mandibule, nous en trouvons

16;

leur

(16)

MACHOIRE ET DENTS TRITURANTES 15 poids mandibulaire moyen est de 70 grammes.

En

réunissant les trois séries masculines des Boschimans

Ia

moyenne de

leur

poids mandibu- laire est de 76 gr. 8.

Si nous comparons les trois groupes ci-dessus au seul groupe africain

dont

nous connaissons

le poids

mandibulaire,

nous

constatons une immense clifférence

de poids au détriment

des crânes Boschimans,

Hottentots et

Griquas (différence

entre le

maximum

de notre

série

et le

poids mand"ibulaire des Nègres

du Darfour 17 8r' r).

Mais nous savons

que

ces

Nigritiens du Darfour sont

des

individus de

haute

stature dont Ie

squelette

est

puissamment développé.

Le

poids mandibulaire moyen des Boschimans

est peu

élevé;

il

se

rapproche de celui

ofiert

par les Européens en général, mais les Euro- péens

en

général

sont plus

grands que les Boschimans.

On voit

de nouveau surgir

ici Ia

question de

la

place évolutive occupée, dans l'en- semble d.es hommes, par les groupes que nous étudions. Mais ce sont là

des questions que nous n'avons pas à discuter ici.

un

dernier

point: la

différence sexuelle

du

poids mandibulaire chez les Boschimans est de 6 gr. B, au bénéfice des hommes'

z.

L'indice cranio-mandibulaire est le rapport du poids de

la

mandi- bule au poids du crâne.

Il

a déjà été étudié par plosieurs auteurs selon les sexes. Manouvrier, notamment,

a

pubtié des chifires comparatifs' Ceux

qu'il a

indiqués

pour

les ,Parisiens masculins

(r3.4)

est

un

peu inférieur à ceux que nous avons obtenus. Dès que

l'on quitte

les popu-

lations

européennes

pour

s'adresser

à

des populations

dont i'état

dc

civilisation est

considéré

comme étant plus inférieur

que

le

nôtre nous voyons s'élever les valeurs de ce rapport.

voici

quelques chiffres empruntés également

à

Manouvrier:

TABLEAU XI

I nd,i c e cv ani o -n't and'i bulcir e

Hommes Fe1Êmes

Indous, castes inférieures Indiens mexicains

Néo-Calédoniens

et

Néo-Hébridais Nègres

du

Darfour

14.3 j-5.0r

Au

surplus,

si les

Indous

et

les indigènes américains

du

Mexique

n'apparaissent pas comme appartenant

à

des groupes ethniques de

14.8 14.57

r6.68 16.79

(17)

16 EUGÈNE PITTARD ET MARCELLE BATCoYANO

haute stature

il

n'en est pas de même cres deux derniers groupes de ce

petit

tableau.

Nous n'avons encore

qu'à

peine effleuré

- par Ia

construction de quelques-uns de nos tableaux

- la

comparaison sexuelle des divers rapports envisagés dans.ce mémoire.

il

est nécessaire d'examiner celle-ci

d'un

peu

plus

près.

On sait

combien, dans plusieurs

de

ses détails, l'architecture féminine est autre que cefle des hommes.

Il est

certain

qu'il y

a parfois plus de différence entre res caractères morphologiques offerts

par les

deux sexes

d'une

même

race

qu'entre

les

caractères morpholrrgiqnes présentés par deux raccs divcrscs.

Nous avons donc repris, en utilisant les mêmes données que ci-dessus, toute une série de comparaisons entre les crânes masculins et les crânes féminins. Mais comme nos séries sont de valeurs numériques très inégales quant

aux

sexes

qui y sont'inclus

nous nravons conservé

par

devers nous que

la

série des

Boschim surtout

- et

celle des Griquas.

Parfois même nous ne pourrons

utiliser

que

la

série d.es Boschimans.

puelques valeurs seulement,

parmi celles

exposées ci-dessus, repa-

raltront

pour ces comparaisons. Les autres sont les résultats de calculs nouveaux.

En premier lieu voici les rapports entre les sexes du poids du crâne, du poids de

la

mandibule, de

l'indice

cranio-mandibulaire

et

de I'indice mandibulo-cérébral.

une

telle comparaison

n'a

pu être tentée que chez les Boschimans dont la série est assez grande pour que tous ces caractères puissent être envisagés. Nos groupes sont rangés selon

la

valeur crois- sante de

Ia

capacité cranienne.

TABLEAU XII

Hommes P. de la mandibule Capacités

r roo-r325cc.

I4oo-r52occ.

P. du crâne

6oo gr. 4

6rz

gr.

92

gt.

79

8r.

Femmes

Ind. cranio- mandibulaire

r3.g r3.o

Ind. mandibulo- cérébral

6.3r 5.44

roSo-rzr5cc. 4gr

gf

rz2;-a34;cc.

5BS gr

13.4 12.o

5.go 5.59 68 gr.

72

91.

Dans chacun des groupes comparés le poids absolu du crâne masculin l'emporte sur

Ie

poids

du

crâne

féminin. Il

en est de même

du

poids absoiu de

la

mandibule.

(18)

MACIIOIRE ET DENTS TRITURANTES 17

Dans les deux sexes, les groupes de faibles capacités craniennes ont

un

indice cranio-mandibulaire plus éievé que les groupes de plus forte capacité.

L'indice

mandibulo-cérébral

se

présente

dans les

mômes

relations.

Les

femmes

ont un indice

cranio-mandibulaire

moyet 'itz.7)

plus

petit

que celui des hommes (r:.S)

.

Par

rapport

au poids de leur crâne,

le

poids de

leur

mandibule est

plus faible

que celui de

la

mandibule masculine.

L'indice manclibulo-cérébral moyen (5.74) des femr4es, plus faible que celui des homrnes (5.88) montre que, relativement à Ia capacité cranienne,

la

mandibule fém.inine est moins développée que

la

mandibulc mascu- linc.

Pour continuel sur une base plu.s précise cette compa-raison morpho- physiologique erri.re

les

sexes

nous

avons

choisi une constante:

Ia capacité cranienne. Malheureusement,

pour qu'un pafeil

desideraturn

soit

réalisable au

point

de vue pù notre esprit

le

souhaite,

il

faudrait

avoir

par

devers soi de grandes séries de crânes masculins et féminins, afin de pouvoir

y

choisir une quantité suffisante de capacités semblables

- ou très

rapprochées.

D'un autre

côté, comme nous avons voulu sauvegarder

autant

que possible les subdivisions ethniques (ou peut- être simplement géographiques) consa.crées par le musée de Cape Town, un

tel

choix clevenait encore plus difûcile. Nous n',avons guère le moyen, a.vec ces petits groupes de constituer deux séries numériquement assez fortes.

C'est

ainsi qu'un

seul ensemble ethnique, celui des Boschimans du Kalahari, nous

a

permis de

mettre

en comparaison, sur

la

base de la capacité cranienne, quelques crânes masculins

et

féminins.

De cette

série nous avons

sorti les

crânes

dont les

capacités sont comprises

eît.e

rzoo cc,

et

tzgo cc. Nous en avons trouvé cinq du sexe masculin

et six

du sexe féminin.

La

moyenne de ces capacités rappro- chées

peut

êtr-e considérée comme l'équirralent

d'une

constante dans

les deux

sexes.

voici les résultats

comparatifs

que,

dans ces circonstances, nous avons obtenus:

TABLtrAU

XiII

Rap. du P. mand.

à la capacité

6.62 6.oo I{ommes

Femmes

Poids mandibulaire

79 g1 63 gr

Rap. du P. mand. au poids du crâte

r3.g r3.o

(19)

rB

EUGÈNE PITTARD, ET MARcELLE BATcoYANo

une première constatation:

A

capacité cranienne égale ie poids mandi- bulaire des hommes est absolument plus

fort

que celui des femmes. ce n'est pas

une conclusion banale.

La

différence

est

très

nette.

Nous n'osons pas, documentés par de si petites séries,émettre des interprétations

qui

ne seraient pas assurées de I'avenir. Mais on

a tant

parlé de

la

face relativement puissante des femmes qu'il .vaudrait

ia

peine de reprendre, sur la base de cette constante <capacitér, et dans divers groupes ethniques dont on aurait de grandes séries des deux sexes, d.e telles comparaisons.

saus doure, nous pensons bien que le poid.s moyen absolu des crânes masculins doit être plus fort que celui des crânes féminins, mais

la

diffé- rence sexuelle paraît grande.

L'indice cranio-mandibulaire est d'une vareur plus élevée chez les crânes masculins des Boschimans

du

Kalahari

que

chez les crânes féminins du même groupe, ce qui est une confirmation

de

ce qu'ont montré les chiffres de la première colonne du tableau

XIIL

Ici les valeurs masculines et fémi- nines sont très rapprochées,

ce qui

indique que

tout

de même

le

poids mandibulaire féminin relatif demeure malgré

tout

assez haut.

Quant au rapport du poids mandibulaire à la capacité

il

est nettement pius considérable chez les hommes. A capacité cranienne égale

-

ou a peu

de choses près

-

les hommes ont une mandibule prus lourde que celle des femmes de

leur

groupe ethnique.

Sur ia base de la même constante

-

capacité cranienne égale dans les

deux sexes

-

nous avons encore analysé quelques autres rapports dans ces deux séries sexuelles. I1 s'agit toujours de

la

série des Boschimans

du

Kalahari.

TABLEAU XIV

Honrmes Femmes

Rap. surf. mâch, sup à la capacité

26.o7 25.45

Rap. surf. 3 mol. sup.

à la capacité

2.56 2.64

Rap. surf.3 mol. iDf à la oapacité

o â.)

z.6r

A

capacité cranienne égale ies crânes féminins ont une moindre surface de Ia mâchoire supérieure que les crânes nrasculins. Le rapport d.e Ia surface triturante des trois molaires supérieures est un peu plus élevé chez elles que chez les crânes masculins. Par contre, à

la

mâchoire inférieure cette même surface triturante est plus petite chez ]es crânes féminins que chez

les crânes masculins.

Ce déséquiiibre des surfaces triturantes à la mâ-choire supérieure et à la

(20)

MACHOIRE ET DENTS TRITURANTES r9 mâchoire inférieure chez les crânes féminins, comparéS aux crânes mascu- lins, mériterait aussi drêtre examiné de plus près à l'aide de fortes séries, dans tous les grouPes ethniques.

3.

Nous avons complété notre anaiyse en examinant comparativement dans les deux sexes les rapports entre eux des divers groupes dentaires.

Ceux que nous avons chprché

ont

été les suiva4ts: rapport

du

groupe

incisives-canines augroupe prémolaires; rapport du groupe incisives-canines

au

groupe molaires vraies;

rapport du

groupe prémolaires

au

groupe

molaires. Ces divers rapports 'ont été rangés selon I'ordre croissant r1e la capacité cranienne

et nor

plus à capacité cranienne égale dans les deux sexes. La série des Hottentots ne comptant que quelques crânes féminins ceux-ci

n'ont

pas été examinés.'

TABLEAU XV

Rapport de grandeur des groupes dentaires ci-dessous:

Gnrç'uas: Hotnmes

Incis. canines

mâchoire sup

mâchoire inf

mâchoire sup.

mâchoire inf

mâchoire sup.

mâchoire inf

Capacité

ia

moins forte

la

plus forte

la

moins fortc

la

plus forte

prémolaires

3.og .)'JJ

2.r 2.r5

Ilommes 2.99 3.r2 z.z6 z.?6

Incis. canines

- -"l"tr*

T,4 r.'+7

t.o2 ï.o7

Prémolaires

o.46 o.45 o.46 o.41

.46 .46 39

l

I

Fernmes

la

moins forte 1a plus forte

la

moins forte

la

plus forte

BoscnrueNs

la

moins forte

la

plrrs forfe

Ia

moins forte

la

plus forte

r,4 r.415

o.96 o'965

o o

o.

{

t

I.38 r.34

o'94

o.99 43

(21)

mâchoire sup.

la

moins forte

Ia

pius forte

2.96 2.85

r.36 r.65 o.9r

o.95 EUGÈNE PITTARD ET MARCELLE BAÏcoYANo

Fenotnes

o.46 o.45

mâchoire inf

La grandeul du groupe incisives-canines comparé à celui des prémolaires est manifestemerit, par rapporL à la capacité cïanienne, plus considérable

à ia

mâchoire supérieure

qu'à la

mâchoire inférieure. Les deux séries ethniques nous montrent un même résuitat et celui-ci est identique chez les hommes

et

chez les femmes.

Une semblable conclusion s'impose pour ce qui concerne la comparaison

du

même groupe incisives-canines aux molaires vraies.

La

grandeur de ce groupe est plus considérable

à la

mâchoire supérieure.

On peut hésiter en examinant le tableau général quant au résultat du troisièrne rapport. Celui-ci paraît presque égal chez les Griquas hommes.

Il

est encore en faveur de ia mâchoire supérieure chez les Boschimans du sexe masculin et, toujours chez les Boschimans,

il

est aussi en faveur de

la

mâchoire supérieure chez les crânes féminins.

Pour des comparaisons sexuelies plus détailiées, nous ne conserverons

par

devers nous que les Boschimans (les crânes Griquas féminins sont pour cette analyse en trop petit nombre).

Le

rapport incisives-canines sur prémolaires est, dans chaque groupe de capacité, de valeur plus faible chez 1es crânes féminins. cette conclusion s'impose pour les deux mâchoires. L'écart sexuel en faveur d.es hommes est de o.3o pour la mâchoire supérieure .et de o.eo pour la mâchoire infé- rieure.

Le

raoport .incisives-canines sur molaires vraies ne montre pas, entre les sexes, une différenciation aussi nette. Quant au rapport prémo- laires sur molaires

il

est presque égal dans les deux sexes pour ce qui

concerne la mâchoire supérieure.

Il

est de valeur plus élevée chez les {emmes

pour ce

qui

concerne

la

mâchoire inférieure.

'Evidemment, la signification de toutes ces relations serait beaucoup plus intéressante si nous pouvions, comme nous l'avons

dit

ci-dessus, rapporter à

un

caractère commun

-

qui serait

la

cap.acité cranienne

-

towtes,ces

comparaisons. Mais

le

nombre des crânes, dans les deux sexes, est trop petit pour tenter de tels parallèles.

la

moins

forte

2.r3

la

phis

forte

2.rg

o.42 o.44

(22)

MACHOIRE ET DENTS TRITURANTES 2l

Y. Résumé et Concl'wsions

chez les Boschimans, Hottentots

et

Griquas examinés dans

le

présent mémoire, le groupe dentaire composé par les incisives et les canines de la mâchoire supérieure occupe une plus grande place, permet une plus grande surface, que

le

même groupe

à la

mâchoire inférieure.

La

différence de longueur entre ces deux groupes est en moyenne de o cm' 6'

Le groupe des prémolaires a un diamètre un peu plus petit à la mâchoire supérieure qu'à la mâchoire inférieure; mais

il a,

par contre, un diamètre transverse plus grand; autrement

dit

les prémolaires sont moins longues et plus larges à la mâchoire supérieure qu'à la mâchoire inférieure.

Dans le groupe des molaires vraies la troisième dent est plus volumineuse à la mâchoire inférieure qu'à la mâchoire supérieure.

Le développement de la mâchoire supérieure est en raison inverse de la grandeur cérébrale.

Il

diminue

au fur et à

mesure que croît

la

capacité

cranienne et cela aussi bien chez les Boschimans que chez les Hottentots et les Griquas. Ce caractère a même été observé à I'intérieur des petits groupes de Boschimans, dont ia série générale est composée, et

il

existe aussi bien chez les cfânes férninins que chez les crânes masculins. Âvcc toutefois cette différence que les crânés férrtinins sont plus favorisés que lcs crânes masculins.

Lorsqu'on examine le rapport de grandeur des trois molaires vraies de la mâchoire supérieure

à la

capacité cranienne, nous

le

voyons diminuer

de valeur

-

dans les trois groupes ethniques considérés

-

au fur et à mesure

de Ia capacité cranienne croissante'

Ainsi donc le bloc

triturant

de la mâchoire supérieure diminue de gran- deur au fur et à mesure que croissent:

et la

surface même de la nrâchoire supéricure et la capacité cranienne.

Le

bloc fourni par les trois molaires de

la

mâchoire inférieure

suit

la même loi de décroissance au fur et à mesure que croît la capacité cranienne.

Les individus qui ont de grands cerveaux ont donc des mâchoires rela- tivement plus petites, comme

ils

ont aussi des surfaces triturartttls relal"i- vement plus petites que les individus

à

cerveaux moins développés. trn outre, chez les individus de ce dernier groupe,

la

surface

triturante

des

trois molaires marque, plus nettement qu'ailleurs, une plus grande surface à Ia mâchoire inférieure qu'à la mâchoire supérieure.

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