HAL Id: jpa-00207426
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Submitted on 1 Jan 1973
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Étude des transferts de charge dans les composés III-V et II-VI par une méthode de liaisons fortes
J.N. Decarpigny, M. Lannoo
To cite this version:
J.N. Decarpigny, M. Lannoo. Étude des transferts de charge dans les composés III-V et II-VI par une méthode de liaisons fortes. Journal de Physique, 1973, 34 (7), pp.651-659.
�10.1051/jphys:01973003407065100�. �jpa-00207426�
ÉTUDE DES TRANSFERTS DE CHARGE DANS LES COMPOSÉS III-V
ET II-VI PAR UNE MÉTHODE DE LIAISONS FORTES
J. N. DECARPIGNY et M. LANNOO
Physique
des Solides(*) ISEN, 3,
rueF.-Baës,
59046Lille-Cedex,
France(Reçu
le 28 décembre1972,
révisé le14 février 1973)
Résumé. 2014 Un calcul self-consistent du transfert de
charge
dans lescomposés
III-V et II-VIest décrit. On utilise un modèle de liaisons
fortes,
tout d’abord dans uneapproximation moléculaire, puis
en tenant compte de l’influence del’élargissement
desbandes,
par l’intermédiaire d’un déve-loppement
en série de la fonction de Green. On obtient des valeurs de l’ionicité voisines de celles dePhillips
et onprédit
des transferts decharge
en accord avec des résultatsexpérimentaux
de dif-fraction et d’émission X. On
prévoit
des résultats sensiblementidentiques
pour les systèmesamorphes.
L’extension du modèle à des défauts de structure estenvisagée,
ainsi que les améliora- tions pouvant lui êtreapportées.
Abstract. 2014 A self-consistent calculation of the
charge
transfer in III-V and II-VIcompounds
is described. A
tight-binding
model isused, firstly
in a molecularapproximation
and thentaking
account of the
widening
of the bandsby
means of a seriesexpansion
of the Green’s function.Values of
ionicity comparable
to those ofPhillips
are obtained andcharge
transfers arepredicted
in agreement withexperimental
results about X ray diffraction and emission.Nearly
identical results are obtained for the
amorphous
structure. The extension of the model to structure defects is considered as well as thepossible improvements.
Classification Physics Abstracts
16.10 - 17.10
Introduction. - Ces dernières
années,
la structureélectronique
des semi-conducteurs detype IV, III-V,
II-VI a fait
l’objet
de nombreux travaux. Parmi les méthodesutilisées,
onpeut
citerplus particulièrement
celle du
pseudopotentiel qui
apermis
d’obtenir desrenseignements précis
etsystématiques
sur la formedes bandes
d’énergie [1 ], [2].
Deplus,
les travaux dePhillips
et de ses collaborateurs[3], [4], [5]
ont clarifiéla notion d’ionicité et
permis
d’établir des corrélations très nettes entre celle-ci et ungrand
ensemble dedonnées
expérimentales.
Cependant
les méthodesqui
conviennentparti-
culièrement aux
systèmes
cristallinsperdent
de leurintérêt et deviennent difficiles à utiliser
lorsque
lasymétrie
de translation est rompue. C’est le cas pour lessystèmes amorphes
ainsi que pour les défauts de structure. Pour cesproblèmes,
la manière laplus simple
deprocéder
est alors de recourir àl’approxi-
mation des liaisons fortes
qui permet
d’obtenir des résultatssimples
etqualitativement
corrects. Cecis’est avéré exact pour les lacunes dans les covalents où des modèles de liaisons rompues ont
permis d’interpréter
les résultatsexpérimentaux
defaçon
très satisfaisante
[6], [7].
Ilpourrait
en être de mêmedans les
amorphes
où un hamiltonien de liaisons fortes apermis
àThorpe
et Weaire[8]
d’obtenirdes informations sur l’existence d’une bande inter- dite. De tels résultats ont d’ailleurs fait
l’objet
degénéralisations [9].
Nous nous proposons donc ici d’utiliser la méthode des liaisons fortes pour la détermination self-consis-
tante des
charges
dans lescomposés
III-V et II-VI.Pour
ceci,
nous modifions et étendons un modèle utilisé antérieurement parCoulson,
Redei etStocker
[10].
Les résultats que nous obtiendrons nedépendront
que de l’ordrelocal,
à savoir la distanceinteratomique
etl’angle
entre liaisons. Ils seront donc valables à la fois pour lesystème parfait
etamorphe
à condition toutefois de
négliger
pour ce dernier lespetites
fluctuations locales de distance etd’angles.
Le but recherché est d’obtenir un modèle
simple
etdécrivant suffisamment bien les résultats
expérimen-
taux concernant le cristal
parfait
pour que sonappli-
cation aux défauts de structure et aux
amorphes puisse
donner des résultatsdignes
d’intérêt. Nousprocéderons
donc de lafaçon
suivante :Dans une
première
section nousreprendrons
lemodèle de
Coulson,
Redei et Stockerqui
consisteen une
approximation moléculaire,
où l’on ne tientcompte
que des interactions entre orbitaleshybridées sp3 premières
voisines etpointant
l’une vers l’autre.(*) Equipe de recherche du CNRS.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01973003407065100
652
En modifiant certains de leurs
paramètres,
nous obtiendrons des résultats en nettement meilleur accordavec ceux du modèle
spectroscopique
dePhillips.
Dans la deuxième
section,
nous tiendronscompte
des interactions entre orbitalessp3
centrées sur unmême atome. Ce terme
élargit
les niveaux liant et antiliant du modèle moléculaire enbandes,
commel’ont décrit Leman et Friedel
[111]
pour les covalents.Par un
développement
en série de la fonction de Green[12]
nousanalyserons
son influence sur lescharges
et sur l’ionicité.Nous ferons enfin une
comparaison
avec les résul- tatsexpérimentaux. Après
avoir noté que le sens du transfert decharge
déduit de mesures du facteurde structure
F222 [13]
est en accord avec celuiprévu
par ce
modèle,
nous étudierons defaçon plus
détailléele
problème
de l’émission X dans cescomposés.
Nousobtiendrons des valeurs
théoriques
du caractère psur les cations
comparables
à cellesqu’on peut
déduire del’expérience [14].
1. Détermination des
charges
dansl’approximation
moléculaire. -
Rappelons
les données essentielles du modèle deCoulson,
Redei et Stocker[10].
On traite les semi-conducteurs de
types IV,
III-Vet II-VI dans
l’approximation
des liaisons fortes. Onadoptera
la notationgénérale AN B8-N,
où Arepré-
sente l’élément le
plus électronégatif;
Nprendra
donc les valeurs
4,
5 ou 6.A
partir
des orbitalesatomiques
s et p on formedes orbitales
hybridées sp3.
Si9A et
qJBreprésentent
deux de ces orbitales
premières
voisines etpointant
l’une vers
l’autre, l’approximation
moléculaire consiste à ne tenircompte
que des éléments de matrice :JC étant l’hamiltonien du
système.
Onnéglige
à cestade
({JA 1 3£ 1 ({J
> et9B 1 Je 1 9’B
>(Fig. 1).
Dans ces conditions le cristal se réduit à une coliection de molécules AB les orbitales moléculaires étant construites à l’aide de ({J A et ({JB.
Négligeant
le recou-vrement de ces
dernières,
l’orbitale moléculaire liante s’écrit :FIG. 1. - Représentation de la molécule AB construite à l’aide des orbitales sp3 (pA et 9B.
et l’orbitale antiliante :
le
paramètre
variant entre 0 et 1. Considérant l’orbitale liantet/J,
une fraction1/(1
+Â’ )
d’unélectron décrit
par g/
est sur l’atomeA,
une fractionÂ’/(l
+Â’)
sur B.Chaque
atome étantengagé
dansquatre orbitales,
à raison de deux électrons par orbi-tale,
lescharges atomiques
sont :Lorsqu’on
fait varier  de 0 à1,
la liaison passe de la formeionique
pure à la forme covalente pure.l.l
EQUATION
SELF-CONSISTANTE. - Les termes aA et OCBreprésentent respectivement l’énergie
d’ex-traction d’un électron de l’atome A et de l’atome
B,
ces atomes étant considérés dans l’état
d’hybridation
et de
charge qu’ils
ont dans le cristal. aA et aB sont donc des fonctions de qA et qB que l’onpeut développer
au
premier
ordre sous la forme :Si on admet que ces termes sont
purement
intra-atomiques,
alors onpeut
écrire :où
a°
est uneénergie
depremière ionisation, al
une
énergie
de seconde ionisation et E une affinitéélectronique.
Cetype
dedéveloppement
a été utilisé par Moffitt[15]
dans le traitement deproblèmes
moléculaires.
Toutefois,
l’existence d’excès et de défauts decharge
faitapparaître
des termes coulombiensqui,
dans une
approximation ponctuelle,
sont des termesde
Madelung.
Notant D et D’ ces termes,respecti-
vement sur un atome A et un atome
B,
on a :On
peut
alors écrire leséquations
séculaires :avec
On en déduit les niveaux liant et antiliant :
et
Remplaçant
dans aA et aB lescharges
par leurs expres- sions(4)
en fonction deÂ, l’éq. (10)
devient uneéqua-
tion du
quatrième degré
en  dont onpeut
extraireune racine réelle
comprise
entre 0 et 1. La connaissance de cette racine détermine qA, qB d’où aA, aB et les niveaux liant et antiliant.1.2 CHOIX DES PARAMÈTRES. RÉSULTATS. -
Phillips [3]
utilise unedescription spectroscopique
des semi-conducteurs
qui
sont caractérisés par uncouple (Eh, C)
obtenu endécomposant
le gap moyenEg
en unepartie homopolaire Eh
et unepartie
hété-ropolaire C,
cesquantités
vérifiant la relation :En admettant que la distance entre les niveaux liant et antiliant obtenus ci-dessus
représente
ce gap moyenEg,
onpeut l’exprimer
sous la forme :On trouve donc
également
unepartie homopolaire :
et une
partie hétéropolaire :
Afin de
disposer
d’une base valable decomparaison, l’intégrale
de résonance a été choisieégale
à la moitié du termeEh spectroscopique
alors queCoulson,
Redei et Stocker l’avaient
ajustée
àl’énergie
de cohé-sion des covalents purs. Par contre, pour les termes
intra-atomiques,
on a directement utilisé les valeursproposées
par ces derniers.Enfin p
a été calculé à l’aide desparamètres
cristallins donnés par Van Vechten[4],
en utilisant pour la constante deMadelung
une valeur effective de
0,8
au lieu de1,64 (Appendice 1).
On a alors déterminé les
charges (tableau I)
et lesvaleurs de C
= ! 1
aA -oc, 1.
Ces dernières valeurs sontprésentées
sous la forme d’undiagramme
C =
f (Cs), C,
étant le termehétéropolaire
déduitde la méthode
spectroscopique (Fig. 2).
TABLEAU 1
Valeurs des
charges
obtenuesdans les
différentes approximations
FIG. 2. - Courbe C = f (Cs). 1) Coulson, Redei et Stocker, 2) premier modèle à 8 = 0, 3) second modèle compte tenu de 8.
1.3 DlscussloN. - L’accord semble correct entre le modèle décrit ci-dessus et le modèle
spectroscopique
de
Phillips,
étant données les diversesapproximations.
On note en
particulier
l’amélioration très nette de l’accord parrapport
aux résultats de Coulson. Ceci tient essentiellement au choix de la valeur defl.
Eneffet,
l’influence de ce terme estprépondérante
sur Ccomme le montre la
figure
3 où l’on areprésenté
lesFIG. 3. - Variations de C en fonction de fi pour BN
variations de C en fonction
de fi
pour BN. C’est le seul termequi s’oppose
au transfert decharge.
Enoutre, on
pourrait
améliorer la détermination destermes D et D’ et des
potentiels intra-atomiques a°
et a’. Toutefois l’effet d’une variation de ces der- niers est faible tant que a’ + p restenégatif.
Il seraitaussi intéressant de tenir
compte
du recouvrement des orbitalesatomiques qui peut
modifier le termeionique. Toutefois,
leproblème
de la définitiondes
charges
se posealors,
enparticulier
on met enLE JOURNAL DE PHYSIQUE. - f. 34, NO 7, JUILLET 1973
654
évidence
l’empilement
d’unecharge
de covalence surla liaison.
On
peut
noter deplus
unepropriété importante.
A cet
ordre,
les résultats sont valables aussi bien pour le cristal que pour un matériauamorphe. Cepen- dant,
des fluctuationsde fi pourront
créer des fluctua- tionsde q
et surtout de C(Fig. 3).
Malgré
sasimplicité,
cette méthode self-consistent de calcul descharges
donne un accord raisonnableen ce
qui
concerne lacomparaison
avec l’ionicité défi- nie parPhillips.
Mais il estimportant
de tenircompte
del’élargissement
en bandes des niveaux liant et anti-liant,
effet que l’on examine dans la section suivante.2. Détermination des
charges compte
tenu de ’Ca et Bb8 - Lespremiers
termessignificatifs
donnantlieu à un
élargissement
des bandes sont :où
ç2
etçl désignent respectivement
les orbitalesde A et B
n’appartenant
pas à la molécule AB consi- dérée.Dans une
approximation intra-atomique 4 e.
et 4 gb
représentent l’énergie
depromotion Ep - Es
nécessaire pour faire passer un électron de l’état s
à l’état p. Pour les
covalents,
la structure de bandesa été calculée
compte
tenu de ce terme par Leman et Friedel[11].
L’effet essentiel estl’élargissement
des niveaux liant et antiliant en une bande de valence et une bande de conduction. Il modifie
également
larépartition
descharges
sur les atomes A etB,
doncla self-consistence du calcul
précédent.
Si leséquations
séculaires
(8)
restent correctes, la définitionde qA
et qB
par la
relation(4)
ne l’estplus.
Dans lasuite,
onse propose donc de déterminer une nouvelle
expression de qA en
utilisant undéveloppement
en série de la fonction de Green décrit dans(12).
Il sera alors pos- sible de déterminer à nouveau la distribution decharge.
2. 1 DÉTERMINATION DE qA EN FONCTION DE £a
ET e,. - Soit Je l’hamiltonien du
problème à 8a
etgb
nuls, g
la résolvante associée :Les seuls éléments de matrice nécessaires à la réso- lution du
problème
sont :Choisissant
l’origine
desénergies
en(aA
+aB)/2
et
posant :
on déduit :
où
La résolvante G du
problème
tenantcompte
de esera :
où V
représente
laperturbation
due aux interactions e.On
peut
ladévelopper
en série par la relation :A l’aide de la
figure
4 on montre, au second ordreen e :
FIG. 4. - Eléments intervenant dans le calcul de Gaa.
On cherche alors à écrire ces éléments de matrice
au même ordre en E sous la forme :
où
Ek,i
est unpôle simple.
Alors :On obtient une
représentation
de la densité d’étatsen fonctions ô et la somme des coefficients
Ak,;
surla bande de valence donne la
proportion
d’électronsur l’atome i.
Ce calcul a été mené
(Appendice 2)
et lesrépartitions
d’un électron sur les atomes A et B sont :
On en déduit une nouvelle
expression
descharges
valable à l’ordre deux en Ea
et Bb
2.2 DÉTERMINATION SELF-CONSISTANTE DE qA- - La relation
(26) permet
d’écrire :avec :
Notons qÂ
lacharge
obtenuelorsque
l’on considère f; = 0 et :On
peut développer l’expression de gA
sous la forme :Or
On
peut
alors déduire :soit,
enremarquant
que :Hormis e, les différents termes intervenant dans cette relation ont été ou bien utilisés ou bien calculés dans la section
précédente.
Il reste donc à déterminer e.Dans une
première approximation,
on considère quepour des éléments d’une même
période, l’énergie
depromotion
estpratiquement
constante. Pour descomposés
formés de deux éléments d’une mêmepériode,
e. et gb sont doncidentiques
et on les déter-mine par l’intermédiaire de l’élément
purement
covalent de cettepériode. Connaissant
pourcelui-ci,
on
peut
déterminer e defaçon
à obtenir une valeurcorrecte de la bande interdite W
qui,
dans le modèlede Leman et Friedel est donnée par :
Ajustant W
aux valeursexpérimentales
on obtientpour e les valeurs du tableau II.
TABLEAU II
Paramètres utilisés dans le calcul de e
On
présente
les valeurs descharges
pourquelques composés (Tableau I)
et lediagramme
C =f (CS) (Fig. 2).
2.3 DISCUSSION. - L’introduction du terme e amé- liore l’accord avec le modèle
spectroscopique
dePhillips.
Onpeut
d’ailleurs penser que l’utilisation de meilleures valeursde Ea
et Eb l’améliorerait encore.En
effet,
onpeut
noterqu’en général Ea
estsupérieur
à e, au contraire de eb, ce
qui
diminueraitqA et
aug- menterait C. Il faut noter en outre que la bande de valence décrite dans cemodèle,
bien quetrop étroite,
a une forme correcte et onpeut
penser que l’introduction d’interactionsplus
lointainesqui
amé-lioreraient la forme de cette bande et même la bande de conduction ne modifierait pas
trop
les résultats obtenus.Enfin,
à cetordre,
iln’y
a pas nonplus
dedifférence entre le cristal
parfait
et le matériauamorphe.
Cette différence
apparaîtrait
avec des termes d’ordresupérieur
et ne modifieraitguère
lescharges.
De cepoint
de vue, il serait d’ailleurspossible
d’étudierdans ce modèle l’influence de fluctuations locales de distance et
d’angles
dans lesystème amorphe.
Enfin,
nous pouvons essayer de comparer ces résul- tats àl’expérience.
Des mesures decharge
ont étéfaites dans les III-V par Hass et Henvis
[16]
en étu-diant le
spectre
de réflexioninfrarouge
de ces compo- sés. Les valeursobtenues, comprises
entre0,3
et0,6 électron,
sont du même ordre degrandeur
que celles calculées ci-dessus. Toutefois la méthode nepermet
pas de déterminer le sens du transfert. Par contre, deux mesures récentespermettent
d’atteindrece dernier et semblent confirmer le résultat de notre modèle : celle du facteur de structure
F222
dans GaAs[13]
et celle des intensitésintégrales
d’émis-sion X de
Ge,
Ga et Zn dansGe, GaAs,
ZnSe[14].
C’est cette dernière mesure que nous allons
analyser
en détail dans la section 3.
3.
Caractèrep
sur les atomes A et B. Emission X. - La dernière mesure citée ci-dessusporte
sur l’émissionKP2
de Ge et des cations dansGaAs,
ZnSe. Cette656
émission est une transition de la bande de valence
au niveau 1 s de l’atome considéré. Son intensité
intégrale
est doncproportionnelle
à lapopulation électronique
sur les orbitales p de cet atome. C’est le caractère p que l’on va estimer par une méthodeanalogue
à celle de la section 2.3.1 DÉTERMINATION DU
CARACTÈREp
SUR A ET B. -On établit tout d’abord le
caractère p
sur l’atome A.Ceci nécessite le calcul des éléments :
où p., p,, Pz
représentent
les fonctionsatomiques
p.On notera
Bo, B1, B2, B3
les atomespremiers
voisins de
A,
({J Ao’ ({J At’ pA2, ({J A3 les orbitalesSp3
de A
pointant respectivement
vers lesquatre
atomes B(Fig. 5).
FIG. 5. - Atome A et ses quatre premiers voisins : représen-
tation des orbitales utilisées.
On note CfJBo’ CfJBl’ CfJB2’ CfJB3 les orbitales
sp3
des atomesB
pointant
vers A. Afind’exploiter
lespropriétés
de
symétrie
dusystème
on a intérêt à construirequatre
orbitales délocalisées v, tx’ty,
tz de mêmesymétrie
que s, p, py, pz. Ces orbitales
s’expriment
en fonctiondes
CfJBi de la
mêmefaçon
que les orbitalesatomiques s
et p en fonction des CfJ Ai
où V est le
potentiel perturbateur correspondant
àl’énergie
depromotion.
Onpeut
montrer que :où e est choisi
positif.
En outre :les autres éléments étant nuls. Alors :
a
représentant
les orbitales délocalisées de mêmesymétrie
que t. construites àpartir
des orbitalessp3
des atomes B
qui
nepointent
pas vers A. Finalement :On cherche alors à écrire
GxX
sous la forme(23),
la somme des coefficients
Aki
donnantAp.,
carac-tère Px
sur A. On montre(Appendice 3) :
Le
caractère p
sur Bs’exprime
par une relationanalogue :
Les
expressions
deBp,
etB,.
étantidentiques,
lecaractère p
totalcompte
tenu duspin
est :3.2 RÉSULTATS. DISCUSSION. - On a calculé
Bp
pour
Ge,
Ga dans GaAs et Zn dans ZnSe.Ensuite,
les résultats ont été normés de manière à obtenir
Bp
= 1 pour Ge cequi
autorise lacomparaison
auxrésultats
expérimentaux
pourlesquels
l’intensité inté-grale
avaitégalement
été normée à 1 pour Ge(Tableau III).
TABLEAU III
L’accord
peut
être considéré comme bon étant donnée lasimplicité
de notre modèle. Onpeut
doncpenser que les résultats obtenus concernant l’ordre de
grandeur
descharges
ainsi que le sens de transfert sontsignificatifs.
Ceci est d’ailleurségalement
confirmépar la
comparaison
avec la distribution decharge
calculée par Walter et Cohen
[17]
à l’aide des pseu-dopotentiels,
leur étude concluant au même sensde transfert de III vers V et de II vers VI. Il est inté- ressant de noter que, ce modèle étant valable pour les
amorphes,
l’étude desspectres
d’émission X pour ceux-ci devrait aboutir à des résultats tout à fait similaires à ceux dessystèmes
cristallins.Conclusion. - Nous avons
développé
dans cetravail une méthode
simple permettant
le calcul self-consistent descharges
dans les semi-conducteurs detype
III-V et II-VI.Dans un
premier temps,
nous avonsrepris
le modèlemoléculaire de
Coulson,
Redei et Stocker où la bande de valence et la bande de conduction sont delargeur
nulle. Nous avons toutefois modifié certains de leurs
paramètres,
cequi
nous apermis
de trouver des valeurs de l’ionicité en accordbeaucoup plus
raisonnableavec celles de
Phillips.
Nous avons ensuite étudié l’influence du terme de
couplage
entre deux orbitaleshybridées sp3
d’unmême atome. Ce terme, relié à
l’énergie
depromotion
sp, a pour effet
d’élargir
les bandes. Par undévelop- pement
en série nous avons pu montrerqu’il
réduisaitles transferts de
charge
etaugmentait l’ionicité,
améliorant l’accord avec les résultats dePhillips.
Dans tous les cas, le transfert de
charge
obtenu estde III vers V et de II vers VI. Ceci semble être confirmé
expérimentalement
par des mesures du facteur de structureF222 et théoriquement
par des calculs de densité decharge
utilisant la méthode dupseudo- potentiel.
Pour tester le sens de cetransfert,
nousavons calculé la variation de
caractère p
enpassant
de Ge à Ga dans GaAs et Zn dans ZnSe. La compa- raison avec celle obtenueexpérimentalement
àpartir
de mesures d’émission X est satisfaisante et montre la valeur
semi-quantitative
du modèle.Si on
néglige
lespetites
variations locales de dis- tance etd’angle,
lemodèle,
dans sa formeactuelle, prédit
le même transfert decharge
et la même ionicité pour le matériauamorphe
et cristallin. Les différences étant d’ordresupérieur,
onpeut
penser que les résul- tats resteront similaires. Nousenvisageons
d’ailleursd’étudier par la même méthode l’influence de ces
fluctuations.
Un autre intérêt de ce calcul est
qu’il
s’étend sansdifficulté à l’étude des variations de
charge
dues àdes défauts
ponctuels
et aux surfaces. Un casd’appli-
cation intéressant serait aussi l’étude des
paires
lacune-impureté
où l’onpourrait peut-être interpréter
cer-tains résultats
expérimentaux [18], [19].
Notons enfin que latechnique
de calculpermet
l’inclusion d’inter-actions
plus lointaines,
cequi
aurait pour effet d’amé- liorer la structure des bandes.Remerciements. - Nous tenons à remercier P.
Lenglart
pour les discussions que nous avons eues sur ce travail.Appendice
1Dans la détermination de D et D’ deux situations extrêmes existent. Tout
d’abord,
Moffitt[15],
dansl’étude de structures
moléculaires,
admet que les termes deMadelung
sont contenusimplicitement
dansla définition de OCA et CtB
(5).
Ce cas extrême conduiraità D = D’ = 0. L’autre limite serait l’utilisation directe du terme de
Madelung
du cristalqui,
dans uneapproximation
decharges ponctuelles,
est donné par :Toutefois,
l’utilisation directe de po amène des résultatsphysiquement incorrects, particulièrement
dans les III-V où le terme oc’ + p du cation devient
positif.
Deux causespeuvent
intervenir :- la valeur absolue de a’ est sous-estimée
(a’ 0).
Ceci est
possible,
les valeursproposées
par Coulson que nous avons utilisées étant assezgrossières,
ainsique le note ce
dernier ;
- p est surestimé. Plusieurs effets
peuvent
contri- buer à sa réduction. Toutd’abord,
lescharges
ne sontpas
ponctuelles
et sont distribuées sur les orbitalessp3.
Ensuite,
il faudrait tenircompte
del’échange
et durecouvrement des orbitales
atomiques.
Nousespérons
tenir
compte
de ces termes dans uneétape
ultérieure.Nous avons retenu à ce
stade,
la seconde éventualitéen choisissant arbitrairement un p effectif défini par :
ceci pour l’ensemble des
composés
III-V et II-VI. Lafaible variation des résultats en fonction de a’ au voisi- nage de cette valeur semble autoriser de toute
façon
un tel choix.
Appendice
2Calcul
de qA
pardéveloppement de
G. - De larelation
(22)
et desexpressions
de gaa9gbb et
gab on déduit :Le
premier
termeprésente
deuxpôles
en ± R. Le658
poids
de la fonction delta associée à - R(bande
devalence)
se calculesimplement
par :On retrouve la
proportion
d’électron lié à A dans l’orbitale moléculaireg/.
Le second terme
présente
deuxpôles
d’ordre 3 en±
R,
cequi correspond
à unélargissement
des niveaux.On le réécrit sous la forme :
0 étant une
puissance
de 8. Cette nouvelleexpression permet
de mettre en évidence despôles simples :
On recherche les
poids
des fonctions delta associées à E = - R etpar une
expression analogue
à(A. 2.2)
A4
est obtenu enremplaçant 0 par - 8
dansA3.
Laproportion
d’électron associée à l’atome A est donnée par :On note que le résultat est évidemment
indépendant
de 0. Le calcul de
PB
revient àéchanger a.
et eb et àremplacer f
par -f.
On note la conservation de la
charge :
Appendice
3Calcul de
Ap
etBp.
- Ondispose
de la relation(41) : Gxx = gaa(l
+ Ba gaa ’f’Ba2 g;a) + 3 B; g;b
gbb.(A. 3.1)
Le
premier
terme se traite facilement car ilreprésente
le
développement
au second ordre de :En bande de
valence,
lepôle
est :On en déduit le
poids A 1
de la fonction ô par :Le second terme a pour
expression :
Afin de faire
apparaître
despôles simples,
on leréécrit sous la forme :
où 0 est une
puissance
de e.Les
pôles,
en bande de valence sont alors :de
poids respectifs A2, A3 et A4
que l’on calcule par des relations detype (A.3-4)
A4
se déduisant deA3
enchangeant
lesigne
de 8.Effectuant la somme :
on obtient le taux de caractère px de la
charge
A :Le taux de caractère Px de la
charge B
s’obtiendra enéchangeant .6.
et eb, gaa et gbb, ce dernieréchange
étantéquivalent
auchangement
designe de f
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