HAL Id: jpa-00233642
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Recherches sur l’absorption atmosphérique. I
A. Vassy, E. Vassy
To cite this version:
RECHERCHES SUR L’ABSORPTION
ATMOSPHÉRIQUE.
I. Par Mme A. VASSY et M. E. VASSY.Laboratoire
d’Enseignement
dePhysique,
Sorbonne.Sommaire. 2014 On a mesuré, par application correcte de la photométrie photographique, les coefficients d’absorption de l’atmosphère depuis 8 200 jusqu’à 2 700 Å. L’article débute par un rappel des précédents travaux et une mise au point rapide de la question. Ce travail comporte deux séries de mesures, les unes sur l’absorption
de la basse atmosphère, faites sur des distances atteignant 24 km, les autres sur l’absorption par la totalité de l’atmosphère en utilisant des étoiles comme sources. Cette première partie contient la description des différentes sources utilisées suivant la région spectrale étudiée. Pour les mesures sur l’atmosphère totale, on a
utilisé la méthode classique de Bouguer- Langley. Description des nouvelles méthodes employées pour la basse
atmosphère et énumération de leurs avantages. Étude théorique et contrôles expérimentaux des méthodes de gradation.
Introduction : But du travail. - En
comparant
dans le
spectre
d’absorption
de l’ozone au laboratoireet dans
l’atmosphère
la déformation des mêmes bandes sous l’influence de latempérature,
l’un de nous a montré lapossibilité
d’évaluer latempérature
moyenne de l’ozone
atmosphérique.
Connaissantjusqu’à
une altitude de 30 km la distribution verticalede ce gaz et la
température,
il a étépossible
d’obtenirpar différence la
température
de l’ozone situé au-dessus de 30 km et de montrer le relèvement de cettetempé-rature
(1).
Ondispose
donc ainsi pour la hauteatmosphère
d’uneprécieuse
méthoded’investigation.
Mais comme les effets observés sont relativement faibles et n’ont ~été rendus mesurables quegrâce
auxperfectionnements
apportés
récemment à latechnique
spectrophotométrique,
il nous a parunécessaire,
avantd’aller
plus loin,
dereprendre
l’étudegénérale
del’absorption atmosphérique
avec laprécision
dont nousdisposons
actuellement.Ce travail était d’autant
plus
nécessaire que, s’il existe une multitude de travaux sur laquestion,
les résultats sont loin d’être concordants. Ce désaccord tient d’abord à la nature même de notreatmosphère
qui,
en dehors des constituantsqu’elle possède
enquantité
variable(ozone,
vapeurd’eau,
etc.), peut
aussi être considérée comme un milieu trouble enraison des
particules
de toutes sortesqui
s’y
trouventen
suspension
et dontl’absorption
nepeut
êtreparfaitement
définie. En secondlieu,
les écartsexpé-rimentaux
proviennent
des méthodesemployées.
Les unes,qui
utilisent desfiltres,
sontincorrectes,
ainsi
que Cabannes l’a montré(2).
D’autres ont unepréci-sion convenable dans un intervalle
spectral
trop
petit.
Et dans presque
toutes,
les mesures neportent
que surquelques longueurs
d’onde insuffisammentrappro-chées pour mettre en évidence les bandes
d’absorp-tion,
afin depouvoir
en faire lapart.
la suite de toute une série de mémoires dont on
trouvera la liste dans
(3)
et(4),
on admetgénéralement
que, en dehors desrégions spectrales
où les consti-tuants del’atmosphère
absorbent(et
surlesquelles
d’ailleurs on ne
possède
pas de donnéesnumériques
sauf pour l’ozone et la vapeur d’eau dans
l’infra-rouge),
l’absorption
est la somme del’absorption
due à la diffusion moléculaire(proportionnelle
àa-4)
etd’une
absorption
résiduelle due à la brume et auxpoussières (aérosols),
etc.,
variable suivant les condi-tions et suivant les auteurs. Il faut aussiajouter
que la validité de la loi deRayleigh
a été mise en doute( ~).
C’est
pourquoi
nous avonspensé
apporter
quelque
lumière sur la
question
tout d’abord ensimplifiant
leproblème,
c’est-à-dire en nousplaçant
dans des conditions oùl’atmosphère
soit laplus
purepossible
avec le minimum de brume et de
poussières ;
ensuiteen faisant
porter
les mesures sur uneplus grande
étendue
spectrale
et enaugmentant
considérablementle nombre de mesures de
façon
à voir se dessiner lesbandes
d’absorption
et àpouvoir
évaluernuméri-quement
leurintensité ;
enfin encomparant
l’absorp-tion par la totalité de
l’atmosphère
(c’est-à-dire
enutilisant un astre comme source
lumineuse)
avecl’absorption
par la basseatmosphère
enemployant
alors une source lumineuse
placée
à distanceconve-nable. Cette dernière
comparaison
devaitpermettre
une discrimination facile entre les éléments
absor-bants
répartis
uniformément dansl’atmosphère
etceux
qui
ont unerépartition particulière,
tels parexemple
l’ozone localisé dans la hauteatmosphère,
la vapeur d’eau et les aérosols localisés dans la basse
atmosphère.
A cause du
profil
des bandesd’absorption
extrê-mement variable avec ladispersion,
il étaitindis-pensable
pour que les donnéesnumériques
soientcomparables
que les mesures soient faites avec le mêmeappareil
dispersif
et autant quepossible
avecdes sources lumineuses
présentant
desrépartitions
spectrales énergétiques
assez voisines.Nous avons
préféré
latechnique
de laphotométrie
photographique
à celle de laphotométrie
photoélec-trique
pour les raisons suivantes :M Il était nécessaire
d’opérer
enplein
air avec unmatériel facilement
transportable
et dans descondi-tions très variables de
température
etd’humidité ;
20 Lapossibilité
d’augmenter
letemps
de pose donne à la méthodephotographique
beaucoup
desouplesse ;
-,76
30 La méthode
photographique
permet
unenregis-trement simultané de toutes les radiations et avec une
meilleure définition des
longueurs
d’onde. I. Méthodesexpérimentales.
Le
principe
surlequel
repose ce genre de mesures eszclassique.
Ondispose
d’une sourcelumineuse ;
à unecertaine
distance,
c’est-à-dire au travers d’une certaineépaisseur
d’air,
on enphotographie
lespectre
sur uneplaque
étalonnée. Pour une autreépaisseur
d’air obtenueaprès variation,
soit de laposition
de la source, soit de celle duspectrographe,
onprend
unautre
spectre
etgrâce
àl’étalonnage,
onpeut
déter-miner par
différence,
pourchaque longueur
d’onde.l’absorption
pour la différence desépaisseurs
d’airtraversées.
1.
Appareillage.
-A)
Sources. - Ence
qui
concernel’absorption
parl’atmosphère
totale,
la sourcelumineuse est un astre.
Jusqu’ici
on choisissait lesoleil,
mais sonspectre
contenant une multitude deraies
présente
des difficultés aupoint-
de vue del’enregistrement
aumierophotomètre. L’expérience
nous a montré(6 )
que, à cepoint
de vue, il étaitpréférable
de s’adresser à des étoilesprésentant
unspectre
continu. Deplus, pendant
lanuit,
l’instrumentet
l’atmosphère
semblent à l’abri d’effetspertur-bateurs
(échauffement,
lumièrediffusée,
agita-tion,
etc.).
On nedispose
pas d’étoilesprésentant
unspectre
continuexempt
de raiesd’absorption
etd’émission,
mais cellesqui
enprésentent
le moinssont celles du
type
B(étoiles
àhélium)
et surtout dutype
A(étoiles
blanches àhydrogène).
Nous avonsporté
notre choix surVéga
(x
et sur Sirius(ex
CanisMajoris,
qui présentent
un autreavantage,
Sirius enparticulier,
celui de leurgrand
éclat(Sirius :
grandeur,
- 1,58 ;
Véga : grandeur,
0,14).
Les seules raiesgênantes
sont celles del’hydrogène qui
seprésentent
enabsorption ;
elles sont utiliséescepen-dant comme
repères
delongueur
d’onde.Pour
l’absorption
par la basseatmosphère,
la néces-sité de travaillerquelquefois
enplein
vent et d’avoirune émission
rigoureusement
constante nous a fait renoncer à l’arcélectrique.
Nous avonsemployé
deslampes
à incandescence(*),
d’untype
utilisé dans lesstudios de
cinéma,
d’unepuissance
de 2 kBBT. On lesalimentait sous une tension de 120 V et avec une
intensité voisine de 16 A. Leur intensité lumineuse était de l’ordre de
grandeur
de 6 000bougies
déci-males. Leur
enveloppe
de verre nepermettait
pas deles utiliser dans l’ultraviolet au delà de 3 000 i. Afin d’avoir un
repère
delongueur
d’onde,
il étaitnéces-saire de superposer à leur
spectre
celui d’un arc àmercure.
Pour 1"ultraviolet, nuus
disposions
d’unelampe
à !*j Ces lampes ont pté ronstruitcs à nutre intenti«n par la Nlaisnn Gramont (Lyun 1. grà’’e à l’aimable interventiou deDé-jardin.
incandescence à fenêtre de
quartz
dutype
Wi19~
spécialement
construite par Osram(Berlin)
pour avoir unetempérature
de couleurélevée,
c’est-à-direriche en ultraviolet. Elle était alimentée sous 15 V
et 20 A. Nous
disposions
enfin d’un tube àhydrogène
deChalonge
etLambrey
dutype
courant constrnit par la S. C. A.D.,
alimentégrâce
à un transformateur sous 1 000 V et 100 mA.Bien que ces
appareils
soient seuls à fonctionner sur un transformateur de 50 kVA installé sur la hautetension,
la constance du courant étaitsoigneusement
contrôléegrâce
à deux rhéostats montésconvena-blement dans le circuit.
B)
Lespectrographe.
-L’appareil dispersif
est d’untype
spécialement
adapté
à ce genre de mesures :c’est le
spectrographe
àprisme objectif
et lentille inclinée deChalonge
etVassy ;
comme il adéjà
été décrit(),nous
rappellerons
seulement sespropriétés:
9 ~ Du fait du
prisme-objectif,
il estlumineux ;
parexemple,
ilpermet
d’obtenir lespectre
de Siriusavec une durée
d’exposition
de 4 min.20 L’inclinaison de la lentille a pour
avantages,
par suite de
l’astigmatisme
introduit :a)
De donner desspectres
non pas filiformes comme lesprismes objectifs
habituels,
mais d’unehauteur
appréciable, qui
sont par suite facilementphotométrables.
En effet lespot
explorateur
dumicro-photomètre
pouvant
être une fente et non unpoint,
ondispose
deplus
de sensibilité et on diminue l’effetdu
grain.
b)
De concentrerl’énergie
versl’ultraviolet,
leréglage
étant tel que la hauteur duspectre
va endiminuant vers les courtes
longueurs
d’onde. De cettefaçon,
encompensant
lapauvreté
relative enultra-violet des
lampes
àincandescence, l’augmentation
dedispersion
duquartz
etl’absorption
parl’atmo-sphère
lorsqu’il s’agit
d’étoiles,
on tend vers unnoircissement
plus
uniforme d’une extrêmité à l’autredu
spectre.
A titre
d’indication,
lespectrographe
utilisé étaitconstitué par un
prisme
de Cornu de 600 et de 6 cmd’arête,
une lentille dequartz
satisfaisant à lacondi-tion des sinus de 60 cm de distance focale et de 68 mm
de diamètre. Le
réglage adopté
était tel que lespectre
était net entre 8 300 et 2 700
À,
ladispersion
étant de 150 À par mm vers 5 700 ~ et de 22 A par mm vers3 100 À. Une lunette lui était
rigidement
liée car leréglage
n’est valable que pour un seulangle
d’inci-dence. Pour l’étude de
l’absorption
parl’atmosphère
totale,
l’ensemblepouvait
êtreplacé
sur une montureéquatoriale.
2.
Principe
des méthodes. -A)
A.trnosphire
totale. - Pour mesurerl’absorption
parl’atmosphère
totale,
on aemployé
la méthodeclassique
dela même
plaque,
onphotographie,
avec le mêmeappareil
et avec le mêmetemps
de pose, lespectre
d’une source de référence dont on fait varier l’intensité
dans des
rapports
connus. La mesure aumicropho-tomètre des densités
optiques
de cesspectres permet :
lo De construire pour
chaque longueur
d’onde la courbecaractéristique :
enordonnées,
les densitésoptiques ;
ènabscisses,
leslogarithmes
de l’éclai-rement de la source deréférence ;
20 De
déduire, grâce
à cescourbes,
pourchaque
distance zénithale et
chaque
longueur
d’onde,
lerapport
dulogarithme
de l’intensité incidente ide l’étoile à celui de l’intensité
10 de
la source deréférence.
On
peut
alors comparer entre elles les intensités ide la lumière stellaire incidente pour les différentes
distances zénithales. Ces distances zénithales sont
calculées
d’après
la formule :cos Z = cos 8 cosx sin a sin À
où :
8,
est la déclinaison del’étoile,
II,
sonangle horaire,
x,
la latitude du lieu d’observation.On
peut
confondre la masse d’air traversée avec sec Zjusqu’à ,ce
que la distance zénithaleatteigne
75-. Au
delà,
nous avonsintroduit,
d’après
les tablesde Link
(8),
les corrections dues à la réfraction. Si on construit ungraphique
enportant
en abscissesles masses d’air
traversées,
en ordonnées les inten-sitésincidentes,
onobtiendra,
enpremière
approxima-tion,
une droite sil’absorption atmosphérique
n’a passubi de variations accidentelles au cours de la nuit. La
pente
dela adroite
donne alorsl’absorption
pour lamasse d’air
1,
c’est-à-dire pour la totalité del’atmos-phère
considérée au zénith.B)
Basseatmosphère.
- Pour cequi
concernel’ab-sorption
par la basseatmosphère,
nous avons étéconduits à mettre au
point
une méthodeparticulière.
a)
L’absorption
dans le domaine visible étant rela-tivement faible et laphotométrie photographique
nedonnant pas mieux
qu’une
unité de la deuxièmedécimale,
il étaitnécessaire,
pour avoirquelque
précision,
dedisposer
d’une assezgrande épaisseur
d’air
(supérieure
à une dizaine dekilomètres).
Detelles distances étaient désirables aussi afin d’avoir
une
précision
comparable
avec celle des mesuresrelatives à
l’atmosphère
totale où la moyenne de lamasse d’air traversée est de l’ordre de
5,
c’est-à-direéquivalente
à unequarantaine
de kilomètres. Mais àgrande
distance le flux lumineuxqui
tombe surl’appareil
récepteur
devient faible. Onpourrait
être tenté del’augmenter
enprojetant
à l’aide d’unelentille ou d’un miroir. Nous avons
cependant
renoncé à cette idée car :10
Si,
enthéorie,
une sourceponctuelle placée
aufoyer
d’une lentille ou d’un miroir donne un faisceauparallèle
avec un éclairement constantquelle
que soit la distance, en réalité on doit tenircompte
desaberrations de la lentille et du défaut de
ponctualité
de la source.
20 On
peut
craindre un défaut d’orientation oude
réglage
pouvant
introduire de graves erreurs.Il était donc
préférable
de laisser la source tellequelle
et d’avoir à tenircompte
seulement de la loide l’inverse carré de la distance.
Fig, l.
Supposons
donc la source en unpoint S
et lespectro-graphe
en A à ladistance a ;
avec lespectrographe
on obtient unspectre
de la sourceprésentant
unnoir-cissement convenable avec une certaine durée
d’expo-sition. On
éloigne
lespectrographe
enB,
à une dis-tance b deS,
et on obtient un deuxièmespectre
qui,
pour
présenter
un noircissementconvenable,
nécessite untemps
de pose notablementplus grand qu’en
A,
non seulement à cause del’absorption,
mais surtout àcause de la loi de l’inverse carré de la distance. Pour connaître
l’absorption
parl’épaisseur
d’airb-a,
il faut comparer pour les différentes
longueurs
d’onde lesspectres
obtenus en A et en B. Pourcelà,
oncom-pare chacun d’eux à une source de
référence,
enl’espèce
unelampe
à ruban detungstène placée
aufoyer
d’une lentille dont onpeut
faire varier le fluxutilisé dans des
rapports
déterminés enplaçant
surla lentille des
diaphragmes
circulaires de diamètresconnus. On fait ainsi deux
gradations
de laplaque,
avec des duréesd’exposition qui
sontrespectivement
celles des
spectres
obtenus en A et en B.Si pour une
longueur
d’ondedonnée, 1
est l’intensitéde la source, oc le coefficient
d’absorption
del’air,
en Al’éclairement est :
11 est aussi
égal
à l’éclairement de la source deréfé-rence
E,’
affaibli dans lerapport
K déterminéd’après
la courbe de
gradation
correspondante :
De même, par le
spectre
obtenu enB,
on a :78
Cette méthode
présente
en outre lesavantages
suivants :
10 La distance b est relativement courte par
rapport
à la distance utile b - a surlaquelle
porte
la mesurede
l’absorption.
Ainsi,
parexemple,
nous avions dans une série de mesures b =24,042
km et a =,~, î0~3 km.
On ne
peut
diminuer indéfiniment la distance a car on doit tenircompte :
- De la
ponctualité
de la source vue de- De la variation de mise
au
point
de la lentilledu
spectrographe ;
- De l’erreur sur le
temps
de posequi
deviendraitappréciable
pour destemps
de posetrop
courts. On nepeut
nonplus
augmenter
outre mesure ladistance b car on
augmente
alors considérablement letemps
de pose.20 Un autre
avantage
réside dans le fait que lesspectres
obtenus à lagrande
et à lapetite
distanceprésentent
des noircissementscomparables.
Onpeut
donc les avoir tous les deux dans la
partie rectiligne
dela courbe de
gradation
où les mesures sont commodeset sûres.
Ensuite,
avec lesmicrophotomètres
enre-gistreurs
dont nousdisposons (Chalonge
etLambert),
la déviation du
spot
est inversementproportionnelle
àl’opacité,
et non pas à ladensité ;
notre méthodepermet
donc d’avoir la mêmeprécision
pour les deuxmesures.
30 Comme la durée de la
gradation
es!, assezlongue,
en la faisant à l’aide d’une source deréférence,
onpeut
placer
cette dernière à une distancerelati-vement courte et se mettre ainsi à l’abri des variations accidentelles de la
transparence
atmosphérique.
Nous
préciserons
plus
loin les conditions danslesquelles
cette méthode a étéemployée.
b)
En cequi
concernel’ultraviolet,
la faibleinten-sité de la seule source commode dont nous
disposions,
le tube à
l’hydrogène,
ne nous a paspermis d’appliquer
la même
méthode,
et nous avons dû nous contenter defaire des mesures en valeur relative.
Pour
cela,
onplace
le tube àhydrogène
aufoyer
d’une lentille
achromatique,
plus
exactement lemilieu
ducapillaire
du tube àhydrogène
est aufoyer
pour lesraisons
indiquées
par d’autres auteurs(9).
On
dirige
le faisceau sur lespectrographe
situé en 1-1on
prend
unspectre
et on fait lagradation.
Ensuite,
onéloigne
lespectrographe
enB,
on oriente denouveau le faisceau
(ce
réglage
est rendu facilegràce
à une lunette avec réticule
rigidement
liée ausystème
tube-lentille),
et onprend
unspectre
avec le mèmetemps
de posequ’en
1-l.En ~-1, pour une
longueur
d’onde X, l’éclairementest
E, ;
en B, pour la mêmelongueur
d’onde, il sera :h étant un facteur de réduction ne
dépendant
que dela forme
géométrique
du faisceau (il seraitégal
à 1 dans le cas idéal où la source serait exactement aufoyer
de la lentille et où on aurait un faisceaurigou-reusement
parallèle).
La courbe de
gradation
relative à lalongueur
d’ondel,
permet
de déterminer le facteur K pourlequel
onaurait :
De même, pour une autre
longueur
onaurait :
car le facteur h ne
dépend
pas de lalongueur
d’onde.On tire de là :
CCi.o étant connu
d’après
les mesures en valeueffectuées par la méthode
précédente,
il est ainsipossible
d’étendre dans l’ultraviolet la déterminationdes coefficients
d’absorption
de l’air.c)
.Véthode degradation.
- Ilnous reste à examiner
le
principe
surlequel
repose la méthode degradation
de laplaque.
Fig. 2.
La source étant
placée
aufoyer F
de la lentille deprojection
L,
on a ainsi unsystème
centré constituépar la lentille L et la lentille de chambre C du
spectro-graphe
dont lefoyer
est en P sur laplaque photo
graphique.
Onfait
abstraction duprisme,
car, dans le cas où ildiaphragmerait
lefaisceau,
onrempla-cerait dans le raisonnement C par la face d’entrée.
Le
spectrographe
étant très loin de la source, C’conjugué
de ~’ parrapport
àL,
se trouve en F.1~ Examinons d’abord le cas de la
lampe
à ruban :la source est alors dans le
plan
focal. Seuls les rayonsissus des
points
intérieurs au cercle C’atteignent
P,
et en
diaphragmant
I~, on fait varier le flux lumineuxarrivant en P dans le
rapport
de la surface desdia-phragmes ;
’
20 Dans le cas du tube à
hydrogène,
la source estun volume situé autour et le
procédé
est correc, en touterigueur
seulement pour lespoints
du volumedéfini par les deux cônes de révolution
s’appuyant
surC et C’. C étant à
grande distance,
C’ est de l’ordre degrandeur
dequelques
dixièmes demillimètre,
levolume utile est très
petit.
Bien que l’onconçoive
aisément que l’intervention des
points
extérieurs à cevolume soit
négligeable,
il est néanmoins nécessaire de soumettre leprocédé
degradation
à unevérifi-cation
expérimentale
dans les conditions mêmes où ont été faites lesgradations.
C’est ce que nous verrons en détail par la suite.dans les conditions
indiquées
dansl’introduction,
il était nécessaire de choisirjudicieusement
l’endroit oùnous devions faire ces mesures.
Afin de rencontrer le moins d’aérosol
possible,
il
fallait se trouver au-dessus de la vaseatmosphérique,
c’est-à-dire à une altitude
supérieure
à 1 000 m.Il était nécessaire en outre de
disposer d’espaces
assez vastes où l’onpuisse
trouver des stations en vueà des distances
pouvant
atteindre unevingtaine
dekilomètres,
et,
à cause duspectrographe
àprisme
objectif,
on devait éviter dans ces espaces laprésence
de lumières
parasites
telles que les lumièresélectriques
desvillages
ou desagglomérations.
En
plus
decela,
il fallait aussi un climat tel que la nébulosité soitfréquemment
nulle defaçon
àpouvoir
travailler le
plus
souventpossible.
Pour toutes ces
raisons,
nous sommes allésséjourner
à la station
météorologique
de l’InstitutScientifique
chérifien à Ifrane(*),
Maroc(altitude
1 635 m,33° 30’ 59" lat.
N.,
5a07’38" WGreenwich).
Ifrane est situé en effet sur un vaste
plateau
duMoyen-Atlas
suffisamment isolé de la Méditerranée par la chaîne du Rif pour être abrité de labrume,
etabrité
également
despoussières
sahariennes par le Grand-Atlasqui
constitue une barrière assez élevée(3
500 à 4 000 md’altitude).
Nous avons pu trouver autour de la station d’Ifrane
les distances
(**)
suivantes entre la source et lespec-trographe :
a)
Pourl’infrarouge
et le visible(8
500-3 800À) :
b)
Pour l’ultraviolet(4 100-2
700A) :
c)
Pourl’absorption
par certaines bandes duproche
infrarouge :
Connaissant les altitudes des différents
points,
ainsique la
pression
observée à la stationmétéorologique,
en utilisant la loi de
Laplace,
nous avons pudéter-miner les
épaisseurs
d’air entre la source et lespectro-graphe
réduites aux conditions normales detempé-rature et de
pression
(0°,
760 mm(*) Il nous est agréable de remercier M. Henry Hubert,
inspec-teur général des Colonies, pour avoir attiré notre attention sur
le Maroc, et le lieutenant de vaisseau Roux. chef du Service de Météorologie et de Physique du Globe de l’Institut scientifique
Chérifien, pour avoir choisi à notre intention, la station
météo-rologique d’Ifrane et nous avoir autorisé à y séjourner.
(**) Nous remercions le colonel Marin, directeur du Service géographique du Maroc, et tout particulièrement le capitaine
Clos-Arceduc, qui a bien voulu nous effectuer ces déterminations.
Pour la
région
duproche infrarouge-visible,
le modeopératoire
était,
parexemple,
le suivant : la sourceest fixe en
S ;
enB,
distant de24,042 km,
onprend
unspectre
de la sourceauquel
on superposeimmédia-tement
après
celui d’un arc au mercure de 800~’V,
situé
également
en S(temps
de pose : 3min).
Onprend
ainsi troisspectres
successifs avec destemps
de pose de 4S min ou 1 h :
L’un sur
plaque
IlfordSpecial
Long Range
où le domaine de noircissement convenable s’étend entre8 200 et 5 800
À ;
,
L’autre sur Ilford
Special
Rapid
où l’on a unnoir-cissement convenable entre 6 200 et
4: 100 A ;
Enfin,
letroisième,
sur Ilford ZenithSupersensi-tive où la densité est convenable au-dessous de 4 800 . Ces trois
types
deplaques
présentent
des domainescommuns de sensibilité. Ceci
ménage
desrecoupements
etpermet
de s’assurer de la constance de latranspa-rence de
l’atmosphère.
Ensuite,
à l’aide d’uneautomobile,
ontransporte
rapidement
lespectrographe
enA,
distant de la source de5,7085
km où l’onprend
troisspectres,
defaçon
identique,
sur de nouvellesplaques
avec destemps
de pose de 1 à 2 min suivant letype
deplaque.
Lesgradations
sont faites les nuits suivantes àl’aide d’une installation fixe où la
lampe
de référenceest une
lampe Philips
à ruban detungstène (16 A,
8V),
modifiéepréalablement
parl’adjonction
d’unman-chon fermé par une fenêtre de
quartz.
Cettelampe,
légèrement
sous-voltée,
defaçon
à conserver sacons-tance,
était contrôlée à l’aide d’unampèremètre
deprécision
et de deux rhéostats montés l’un sur lepri-maire,
l’autre sur le secondaire dupetit
transforma-teur
qui
alimentait lalampe.
La même
lampe,
associée à un tube àhydrogène,
servait pour la
gradation
desspectres
stellaires,
car,
pour déterminer au cours d’une nuit
l’absorption
parl’atmosphère
totale,
nousprenions
trois séries despectres :
L’une sur
plaque
IlfordSpécial Rapid,
avec unnoircissement convenable surtout entre
H,
(6
5631)
et
(4
861)
avec untemps
de pose de 20 min pourVéga,
de 10 min pourSirius ;
L’autre,
toujours
sur IlfordSpecial llapid,
mais avec untemps
de pose moindre(Véga :
10min,
Sirius : 4min),
particulièrement
convenable entre Il ;et la limite de la série de
Balmer ;
La troisième, sur Ilford Zenith
Supersensitive,
dontle noircissement était convenable, surtout
depuis
la fin de la série de Balmerjusqu’à
l’extrémité duspectre.
Dans ce cas, ondisposait
aussi d’un surcroit derecoupements
dont lapratique
des choses dephère
démontre l’utilité.Afin de déterminer les masses
d’air,
l’heure était lue sur un chronomètre Winnerl dont on construisait lacourbe de correction
grâce
auxsignaux
horaires de la station de Pontoise. La courbe s’est trouvée être unedroite,
le chronomètre retardant uniformément de80
4. Contrôle
expérimental
de la méthode degradation. -
Pour les raisons énuméréesplus
haut,
il était nécessaire de soumettre la méthode degrada-tion à un contrôle
rigoureux,
dans les conditionsmêmes où elle avait été
appliquée.
Ceci avait pour butnon seulement de s’assurer de la valeur de la méthode en
général,
mais surtout de tenircompte
de défauts deréglage
toujours possibles
dans la mise aupoint
dela lentille de
projection,
lecentrage
desdiaphragmes,
laposition
duspectrographe
dans lechamp,
etc.Les deux installations
(tube
àhydrogène
etlampe
àruban) qui
ont servi à faire lesétalonnages
des clichés concernant la basseatmosphère
et de ceuxconcer-nant
l’atmosphère
totale étaientparfaitement
fixes(ainsi
que lespectrographe
dont laposition
à2,575
km de distance étaitsoigneusement repérée)
et ontfonc-tionné
dans les mêmes conditionspendant
toute la durée de notreséjour. Aussi,
c’est dans ces mêmesconditions que nous avons
comparé
la méthode degradation
pardiaphragmes
circulaires avec deuxautres méthodes :
L’une par
interposition
d’unjeu
degrilles
dedensi-tés
différentes ;
L’autre,
parinterposition
d’écrans constitués parun
dépôt
depalladium
obtenu parpulvérisation
catho-dique
sur une lame dequartz.
a)
Unepartie
duproblème
a consisté à déterminerau laboratoire les densités des
grilles
et des écransemployés.
Nous avons
procédé
suivantdeux rnéthodes :
10 Par
phototnétrie
plrotoélec-trique.
La
figure
indique
clairement lemontage
utilisé :~4 est une
lampe
Philips
àru-ban de
tungstène,
alimentée sous6Vet
16 A ;
B un monochromateur double
de Halle-Müller à
optique
dequartz ;
-,C une cellule à vide
Philips
n~ 3
512,
à couche decésium ;
D11a
lentille servant àprojeter
l’image
du ruban sur la fented’entrée du
monochromateur;
E un électromètre de
Lindemann,
monté sous unmicroscope
Zeiss ;
I un
interrupteur
bipolaire ;
1/1
une résistance de1,~ ,) ;
7?~
une résistance de 45 co ;I~ 3,
deux résistances de 250 000 ~.> ;R:;
unerésistance de 100
még.ohms.
l’ar une mesure
auxiliaire,
on a vérifié que lesdéviations de
l’aiguille
de l’électromètre varient linéai-rement avec la différence depotentiel.
Par ce
procédé,
on a d’abord mesuré la densité desgrilles.
Celles-ci ne sont pas sélectives et, pour les deuxlongueurs
d’onde 6 5>h et 7000 ~,
on a trouvée les valeurs suivantes, contenues dans la colonne 2 du tableau 1.TABLEAU I.
Ensuite,
on a effectuéplusieurs
séries de mesures surles écrans au
palladium.
Pour obtenir leur densité envaleur
absolue,
on a dûopérer
en lumièreparallèle,
c’est-à-dire
placer
l’écran entre deuxlentilles,
defaçon
à éviter lechangement
de mise aupoint
résul-tant de l’introduction de la lame à faces
parallèles,
constituée par les lames dequartz.
Dans le domaine desensibilité de la
cellule,
on s’est aperçu de la nonsélectivité de ces écrans et pour les mêmes
longueurs
d’onde que
plus
haut,
on a obtenu les densités de lacolonne 2 du tableau II.
Fig. 3.
L’emploi
de tels écrans est assez délicat à cause desphénomènes
depolarisation.
Aussi,
avons-nouspris
soin
d’opérer
toutes les fois dans des conditionsiden-tiques.
2~ La deuxième méthode a été celle de la
photo-rriétrie
photographique
et nous avons utilisé la loi de l’inverse carré de la distance.Pour
cela,
ondispose
sur un bancd’optique
une sourcelumineuse,
enpremier
lieu unelampe Philips
Argenta
située à l’intérieur d’une boîte munie d’un trou circulaire de 4 mm dediamètre,
defaçon
àpou-voir considérer la source comme
ponctuelle.
Unspec-trographe
Hilger
E31,
étant convenablementdirigé,
on
gradue
laplaque
endéplaçant
la source sur le bancd’optique.
Ensuite,
la source étant à une certainedistance,
on forme sonimage
sur la fente duspectro-graphe
à l’aide d’une lentille(il
faut tâtonnerquelque
peu afin d’obtenir un noircissementanalogue
avec leFig. 4.
même
temps
de pose que dans le cas où on nepro-jette pas).
Onprend
alors une autre série despectres
en
plaçant
lesgrilles
sur lalentille,
et les densitésobte-nues
après
plusieurs
séries de mesures faites dans desconditions différentes de
temps
de pose et dedistances,
sont contenues dans la colonne 3 du tableau 1.Nous avons
répété
les mêmes mesurn: enremplaçant
la
lampe Argenta
par un tubeà
hydrogène.
Lepro-blème a été
quelque
peucompliqué
par le fait que lasource est un tube
capillaire
vau en bout. Nous nous sommes assurés encore une fois de la non sélectivitédes
grilles
et les résultats sont contenus dans lacolonne 4 du tableau I.
On voit que l’écart maximum rencontré est de
0,015,
ce
qui
est de l’ordre degrandeur
de laprécision
desmesures. Un seul écart accidentel est à
enregistrer ;
c’est celui concernant lagrille
n° 5. Cettegrille
estconstituée par la
superposition
de deuxgrillages
et lebmesures
photographiques
ayant
été faites avant le voyage auMaroc,
les mesuresphotoélectriques
après,
il faut conclure
qu’un décalage
des deuxgrillages
a dûse
produire
entretemps.
Ceci est d’ailleurs sansimpor-tance,
lagrille
5 n’étantpratiquement
pas intervenue dans les mesures.Nous avons
appliqué
la même méthode pour lesmesures de la densité des écrans au
palladium,
enopérant
bien entendu en lumièreparallèle.
Dans larégion
visible duspectre,
les résultats sont contenusdans la colonne 3 du tableau II. Pour la
région
ultra-violette,
ces écrans manifestent une sélectivité assezprononcée
et les courbesreprésentant
leur densité enfonction de la
longueur
d’onde sont contenues dans lafigure
4.b)
La secondepartie
du travail est cellequi
acon-sisté à
déterminer,
dans les conditions mêmes où ontété
faites
lesgradations
desspectres
atmosphériques,
les densités desdiaphragmes
circulairesemployés,
et à confronter les valeurs trouvées avec celles résultantde la mesure de leur diamètre. Les diamètres des
dia-phragmes
utilisés étaientcompris
entre 32 mm et2,35
mm.En ce
qui
concerne lalampe
àruban,
nous avonsconstaté un accord excellent
(écart
maximum :0,015)
pour lesdiaphragmes
ayant
un diamètre inférieurà
22,5
mm. Pour le tube àhydrogène,
l’accord est excellent seulement au-dessous de18,9
mm.Il a été
possible,
pour les deux ou troisdiaphragmes
utilisés
ayant
un diamètresupérieur
de déterminer lacorrection à
apporter
et de rectifierquelque
peu lescourbes de
gradation.
Il est à remarquer,toutefois,
que larégion
intéressée était en dehors de celle oùportaient
les mesures et onpeut
donc considérer lesrésultats
qui
vont suivre commeparfaitement
assurés.àlanuscrit reçu le 28 novembre 1938.
BIBLIOGRAPHIE
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