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Psychologie

PIAGET, Jean (Ed.), MOUNOUD, Pierre (Ed.), BRONCKART, Jean-Paul (Ed.)

PIAGET, Jean (Ed.), MOUNOUD, Pierre (Ed.), BRONCKART, Jean-Paul (Ed.). Psychologie . Paris : Gallimard, 1987, 1960p.

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:22677

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1 / 1

(2)

ENCYCLOPÉDIE DE LA PLÉIADE

PSYCHOLOGIE

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VOLUME PUBLIÉ SOUS LA DIRECTION DE JEAN PIAGET, PIERRE MOUNOUD

ET JEAN-PAUL BRONCKART

(3)

CE VOLUME, LE QUARANTE S IXIÈME D E L'" ENCYCLOPÉDIE DE LA PLÉIA DE �, PU B LIÉE AUX ÉDITIONS GALLIMARD, A ÉTÉ A CHEVÉ D'IMPRIMER SUR BIBL E SCHOELLER ET HOESCH, LE VINGT DÉCEMBRE MIL N E UF C E NT QUA TR E-VIN GT SIX SUR LES PRESS ES DE L'IMPRIMERIE

TARDY QUERCY S. A A BOURGES

(4)

PRÉFACE

L

ORSQUE, l'amitié de me confier la direction des deux volumes de vers 196J, le regretté Rqymond Queneau me fit

l'�ncyclopédie de la Pléïade qu'il comptait consacrer l'un à I'Epistémologie et l'autre à la Psychologie, j'acceptai avec enthousiasme le premier de ces projets et me mis d'emblée à l'ouvrage (110ir le 110lume Logique et connaissance scientifique), mais fis toutes sortes de réserves sur le second, et cela pour plusieurs raisons. La première est qu'il voulait deux volumes de 1 JOO à 2 ooo pages pour la psychologie; avec le moins possible d'auteurs anglo­

phones à traduire. Or les bons psychologues francophones n'étaient pas si nombreux et obtenir d'eux des chapitres d'au moins soixante pages n'allait rien d'aisé. En outre (seconde raison) ils venaient d'être mobilisés pour le Traité de psychologie expérimentale

que nous préparions avec mon ami Fraisse à l'intention des« Presses Universitaires de France JJ et aucun d'eux n'aurait eu envie d'écrire, et en plus long, un nouveau papier sur un sujet qu'il venait de traiter. Aussi bien P. Fraisse qui allait consenti à m'aider pour ce nouvel ouvrage si j'acceptais finalement de m'engager (et qui a11ait même contu un plan intéressant ne faisant pas double emploi avec notre Traité) renonfa-t-il assez vite à cette collaboration au 1111 du résultat des sondages que nous fimes alors mais sans grand succès. fe recourus à d'autres co-directeurs éventuels. La troisième raison, plus suijective, de mon manque d'enthousiasme, est que, si je me sens épis­

témologiste dans l'âme, je n'ai d'intérêt que pour certains chapitres (tous cognitifs) de la psychologie et, comme l'a exprimé avec lucidité

une << Citation JJ que j'ai eu l'honneur de rece110ir de l'Association des

psychologues des U.S.A., ma psychologie n'a constitué qu'un bypro­

duct de mes tra11aux d'épistémologie scientifique.

Mais, cédant enfin aux pressions amicalef de Queneau, je me suis apertu qu'après ces années de tâtonnement la situation était devenue bien différente de ce qu'elle était lors de sa première demande. D'une part, les travaux des psychologues se sont multipliés en toutes sortes de directions et de points de 1111e différents, parfois

(5)

VIII PRÉFACE

même contradictoires entre eux. D'autre part, j'ai moi-même si souvent résumé ou mis à jour mes propres perspectives qu'y revenir dans l'ouvrage prqjeté eût donné au lecteur l'impression fâcheuse mais justifiée d'un auteur qui en vieillissant commence à se répéter, alors que mes essais épistémologiques sont en plein développement. Il

fallait donc, pour le présent 110lume, éviter avant tout Je le centrer sur la prychologie dite piagétienne et fournir aux lecteurs un échan­

tillonnage aussi complet que possible au sein duquel ils pourront établir leurs propres options. Je me suis donc adressé pour atteindre ce programme à deux collaborateurs qui se disent non pas anti­

piagétiens mais << néopiagétiens >> et tiens à les remercier cliaudement en cette Préface du travail qu'ils ont bien voulu fournir.

Je profite de l'occasion pour dire comment je conçois le préfixe

«néo>> et, de façon générale la destinée d'une œuvre remaniée par les successeurs de son auteur. Cette continuation peut être linéaire, c'est-à-dire que la théorie est appliquée sans retouche à de nouveaux faits ou contenus, ce qui est instructif mais pas nécessairement fécond. Normalement, au contraire, la doctrine de départ se pro­

longe en un éventail, dont chaque branche s'éloigne sur tel ou tel point de la trajectoire linéaire et se trouve donc être localement

« anti >J. Or, l'histoire des sciences montre que c'est généralement ainsi que les choses se passent à partir d'une doctrine initiale qui exige naturellement J'autant plus de retouches qu'il s'agit de sciences où les données expérimentales jouent un rôle prépondérant (c'est d'ailleurs même vrai dans le développement liistorique des théories logiques). Mais l'histoire montre aussi qu'à la suite de cette seconde phase où une doctrine de départ provoque des renouvelle­

ments tlivers, orientés en éventail, vient ensuite une troisième étape où les branches divergentes de l'éventail donnent lieu à des comparai­

sons ou des rynthèses, de telle sorte qu'il se réorganise en une nouvelle conception d'ensemble qui constitue la continuation la plus authen­

tique des travaux de départ caractérisant la première des trois périodes. Comme nous n'en sommes pas là et que mon épistémologie m'interdit les prophéties, je ne saurais donc rien dire de ces travaux à venir ni de ce qu'ils retiendront de mes propres essais. Mais t:ryant été jadis, comme l'ont souligné plusieurs auteurs américains (Anthof!Y, etc.), l'auteur le plus critiqué de l'histoire de la prycho­

logie, et comme j'en suis sorti vivant, je ne puis qu'avoir quelque confiance en un avenir que je ne connaÎtrai point.

Cela dit l'Introduction qui suit précisera les buts de notre ouvrage.

Jean PrAGET.

(6)

PRÉFACE IX

Jean Piaget nous a quitté le I6 septembre 1980. Il avait pu rédiger quelques mois plus tôt cette préface et plusieurs chapitres introductifs.

Après une période de réflexion, l'ouvrage a été remis en chan­

tier.

ArritJés au terme d'une entreprise qui fot à bien des égards une aventure, nous 110udrions exprimer la reconnaissance que nous devons au« patron JJ pour la confiance et l'amitié qu'il nous a témoignées:

en particulier pour la fermeté avec laquelle il a voulu que ce volume reflète la diversité des options de la psychologie contemporaine, plutôt que d'illustrer une tendance ou une école.

Malgré l'extraordinaire puissance de ses schèmes assimilateurs, et malgré les convictions << néo-piagétiennes JJ qu'il nous prête, nous avons beaucoup appris d'une théorie, d'une démarche et d'un homme. Et nous ne doutons pas que les divergences et contraditions qui a.ffleurent dans cet ouvrage conduisent, à terme, à des synthèses nouvelles et constructives.

Pierre MouNouo et Jean-Paul BRONCKART.

(7)

INTRODUCTION GÉNÉRALE

A

, compose cet ouvrage, on ne peut qu'être frappé, CONSIDÉRER les cinquante-deux chapitres dont se sinon intrigué, par la diversité des courants psychologi­

ques contemporains. Mais il y a à cela un certain nombre de bonnes raisons. La première est la jeunesse de notre science, qui ne s'est séparée de la philosophie qu'à une date récente (relativement à la biologie par exemple). La seconde est la complexité de son objet, qui côtoie sans cesse des domaines limitrophes (physiologie, sociologie, linguistique, etc.), d'où une interdisciplina­

rité forcée, mais difficile à dominer. La troisième est que, dans le cercle des sciences, elle occupe une position clef, reliant la biologie et d'autres sciences de la nature à l'ensemble des sciences humaines, dont chacune com­

porte une dimension psychologique. Enfin et surtout, chaque psychologue s'inspire, parfois explicitement, mais souvent de manière imphcite, d'une épistémo­

logie ; et celle-ci peut jouer un rôle d'autant plus défor­

mant qu'elle est préalable et mal analysée au lieu de s'appuyer sur des faits contrôlables issus de recherches.

C'est ainsi notamment que bien des auteurs affichant une position interactionniste en restent en fait à des approches totalement empiristes.

L'ouvrage qui va suivre demeure centré sur les pro­

blèmes de la psychologie fondamentale, sans aborder les . questions d'application (cliniques, pédagogiques, écolo­

giques, etc.). L'objet de nos études sera, en accord avec l'immense majorité des psychologues contemporains, l'ensemble des

conduites,

c'est-à-dire des comportements y compris leur prise de conscience. Ces conduites sont à concevoir comme le système des échanges fonctionnels

(8)

XVIII PSYCHOLOGIE

(par opposition à ceux qui demeurent matériels et relè­

vent de la seule physiologie) entre le sujet et son milieu, et leur fonction générale est celle de l'adaptation aux modifications incessantes de ce milieu. Pour ce qui concerne ces rapports entre la psychologie et la physio­

logie, il va de soi que tout comportement est à la fois psychologique et physiologique: les pages que nous sommes en train d'écrire constituent ainsi une conduite (celle d'auteurs qui cherchent à exprimer et à communi­

quer leur pensée), mais il est clair (ou tout au moins souhaitable) qu'elle s'accompagne d'un travail matériel et suffisant de nos cerveaux, sans parler des muscles qui dirigent nos plumes. Par contre, tout échange physiolo­

gique ne se traduit pas par un comportement.

Cela dit, nous avons cherché à décomposer cette fonc­

tion générale d'adaptation en sous-fonctions plus ou moins différenciées (prise d'information, représentation, communication, stockage, organisation), qu'il s'agisse de l'utilisation et de l'aménagement du milieu, des rela­

tions sociales ou des pulsions affectives. Avant d'envi­

sager plus en détail le découpage de ces sous-fonctions (qui correspondront chacune à un chapitre), il convient tout d'abord de définir et de justifier le découpage de l'ouvrage en sept parties.

Les quatres premières parties sont centrées sur les problèmes du développement et de l'évolution des conduites (onto- et phylogenèse), mais sans considérer à part les questions d'apprentissage au sens courant du terme. La raison en est qu'il est deux manières de conce­

voir les relations entre l'apprentissage et le développe­

ment. Dans la perspective empiriste d'un strict behavio­

risme, le développement constitue le résultat d'une suite ininterrompue d'apprentissages. Il nous a paru au contraire qu'acquisitions et apprentissages sont constam­

ment solidaires des fonctionnements et développements de telle sorte que l'on retrouvera cette dimension dans l'ensemble des parties de l'ouvrage. Autrement dit, les apprentissages ou acquisitions, qu'ils émanent de pres­

sions extérieures ou de constructions endogènes, dépen­

dent en partie également, et ce à tous les niveaux, de variables comparables à ce que l'on nomme les «compé­

tences» et les « organisateurs» dans le domaine de l'embryogenèse ou de l'ontogenèse biologique.

(9)

INTRODUCTION GÉNÉRALE XIX La cinquième partie est consacrée aux conduites per­

turbées, qui sont encore des formes de développement, souvent très éclairantes quant aux mécanismes de l'évo­

lution normale. C'est, une banalité de rappeler que la maladie constitue souvent l'équivalent d'une sorte d'expérience instituée par la nature et qui, en modifiant un ou plusieurs facteurs, permet de dégager les liaisons non accessibles aux expériences de laboratoire. Par exemple le fait que les sourds parviennent, avec un retard relativement faible, à la construction des struc­

tures et conservations opératoires que l'un de nous a décrites chez l'enfant normal de 7 à 11-12 ans, a servi d'argument à l'hypothèse selon laquelle la pensée conceptuelle dépendrait moins du langage que des actions et de la fonction symbolique (ou sémiotique) en général. Les perturbations de cette nature ne seront cependant pas analysées en profondeur par nos diffé­

rents auteurs; cela tient essentiellement à l'étendue du domaine et à l'impossibilité d'en couvrir tous les aspects.

Cette cinquième partie nous semble en outre poser un problème particulier, qui n'a été abordé explicitement que par F. Basaglia et F. Ongaro ; celui du statut même de la déficience, du déficit ou de la perturbation. Dans la psychologie contemporaine, il est encore très fréquent que l'on aborde la perturbation comme une entité en soi, sans que ne soient prises en considération les normes sociales et culturelles par rapport auxquelles elle se définit. Comme le montrent Basaglia et Ongaro, la relativité de ces normes est aujourd'hui bien attestée; en outre, la psychologie génétique a mis en évidence le fait que les conduites n'étaient analysables que par référence à une organisation d'ensemble qui les sous-tend, et que par conséquent, certaines formes de conduites défici­

taires à certains stades de développement sont tout à fait adaptées à d'autres stades. Il nous paraît par conséquent indispensable de dénoncer et de combattre avec vigueur les positions normatives en pathologie; elles empêchent en réalité les chercheurs d'envisager les conduites dans une perspective véritablement adaptative et masquent le rôle, l'importance et la nécessité de certaines conduites qualifiées trop hâtivement de déficitaires. .

La sixième partie a trait à l'approche neurophysiolo­

gique des conduites. Cette approche mixte a été fré-

(10)

xx PSYCHOLOGIE

quemment adoptée dans les domaines concernant à la fois la conduite et le système nerveux: que l'on pense, par exemple, à la logique des neurones, de McCulloch et Pitts. Bien que la collaboration entre la psychologie et la physiologie n'en soit qu'à ses débuts, on peut dès main­

tenant être assuré de sa fécondité future. Ceci toutefois à une double condition qui est d'éviter les deux excès contraires d'une réduction du supérieur à l'inférieur (organicisme) et d'un psychologisme outrancier. En fait, il y a correspondance entre les problèmes qui se posent dans les deux disciplines, d'où l'appui mutuel que l'on peut espérer. L'étude d'un domaine tel que la mémoire, par exemple, pose au psychologue principalement le problème de l'importance respective à attribuer à une conservation stricte des souvenirs d'une part et à une reconstitution de ceux-ci d'autre part. Or, en physio­

logie, une question analogue surgit lorsque la notion classique des « engrammes» statiques se heurte aux faits mis en lumière par P. Weiss sur les mouvements conti­

nuels et le métabolisme obligé (à courtes périodicités) qui caractérisent la substance des cellules nerveuses et imposent d'incessantes reconstructions.

Un des problèmes importants discuté dans cette sixième partie (et que l'on retrouve au travers de tout l'ouvrage) est celui des rapports entre ce qui est inné et ce qui est acquis au sein des comportements. Sans nous référer aux hypothèses surtout spéculatives de Chomsky et de Fodor, il faut, en effet, signaler un certain nombre de résultats expérimentaux nouveaux montrant une part d'innéité au point d'origine de certains comportements, plus particulièrement dans le domaine des conduites sensorimotrices du bébé, ce qui n'exclut d'ailleurs pas un aspect de constructivisme dans leur développement ultérieur. Ces faits sont d'une grande importance non seulement pour la psychologie, mais encore (sinon même d'avantage) pour la biologie. En effet, ils revien­

nent à déplacer, pour ce type de conduites, les pro­

blèmes de genèse du plan des comportements à celui de la biogenèse (donc du génome et de ses interactions avec l'épigenèse). Or, si la formation d'une nouvelle adaptation morphologique héréditaire est encore pleine de mystère, celui-ci s'accroît considérablement lorsqu'il s'agit de nouveaux comportements innés. Dès lors, si les

(11)

INTRODUCTION GÉNÉRALE XXI travaux récents sur l'interaction innéité-constructions formatrices sont d'une importance évidente pour la psy­

chologie, ils exigent bien d'avantage encore: une révi­

sion de nos explications biologiques concernant les transformations héréditaires ainsi que les rapports demeurant si obscurs entre les génotypes et les phéno­

types

(

<< assimilations génétiques» de Waddington,

« phénocopies ��, etc.). Pour résoudre certains problèmes, la perspective d'une collaboration future s'impose de plus en plus entre la psychologie et la biologie elle­

même, à laquelle on se borne pour l'instant à renvoyer des problèmes qu'elle ne saurait encore résoudre.

La septièn:e partie, p<;>rtant .sur les conduit�s simulée�, nous a de me me paru necessaue, car toute SCience expe­

rimentale exige, pour la compréhension ou l'explication des faits qu'elle découvre (et souvent même déjà pour la méthodologie de l'investigation empirique elle-même), la construction de théories ou de modèles. Dans le cas de la physique, qui est de beaucoup la plus avancée des sciences, les réalitées étudiées présentent ce privilège considérable d'être presque directement mathématisa­

bles. En ce cas, les modèles explicatifs consisteront natu­

rellement en théories logico-mathématiques qui insèrent les faits dans des systèmes déductifs permettant ainsi les prévisions en même temps que conférant aux lois éta­

blies un caractère de nécessité logique. En biologie, un certain nombre de tentatives s'orientent dans la même direction, mais demeurent encore loin d'un pareil succès. Par contre, les phénomènes vitaux étant presque tous téléonomiques et relevant de « programmes» ou de

« projets », une discipline nouvelle, la cybernétique, apte à formuler (sinon à formaliser) les procédures et les équilibrations, a permis la construction de modèles en partie explicatifs. La psychologie à son tour a construit à son usage des modèle simulateurs, par exemple pour la perception, l'intelligence, etc. Comme le développe­

ment de la théorie de l'information et celui des ordina­

teurs ont déjà donné à ce secteur de recherche un essor considérable, il nous a semblé utile d'en tenir compte.

Il reste à justifier le découpage des sept parties en cha­

pitres, ce qui risque de soulever quelques questions dans l'esprit du lecteur. L'essentiel de nos préoccupations sur ce point a été de nous libérer des cloisonnements habi-

(12)

XXII PSYCHOLOGIE

tuels: rejet des survivances (si tenaces parfois) de tout découpage en facultés; rejet des catégories construites

a priori,

rejet d'une dissociation entre la psychologie du stimulus et celle de la réponse, etc.

En fait, les cloisonnements que nous cherchons à éviter tiennent avant tout aux différences dans les modes de questionnement du sujet, donc aux méthodo­

logies adoptées. L'étude des perceptions a souvent été conduite en utilisant des réponses motrices sans rapport fonctionnel avec les capacités discriminatives étudiées;

ce qui rend difficile précisément une interprétation du point de vue de leur signification fonctionnelle. L'ana­

lyse de la motricité au sens strict a de son côté abouti à prendre en considération le versant perceptif et donc à dépasser le cloisonnement. En ce qui concerne le lan­

gage enfin, il a fait l'objet d'approches des psychologues du stimulus comme de ceux centrés sur la réponse. Dans le premier cas, il a surtout été considéré comme la cris­

tallisation des stimulations sociales, dans le second, il a été conçu comme un instrument d'action sur le milieu.

Il nous apparaît de plus en plus clairement que ces deux perspectives devraient être combinées.

Le découpage en chapitres de chacune des parties a été effectué sur la base d'une analyse des fonctions adap­

tatives remplies par les conduites. Nous avons envisagé ces fonctions de deux points de vue distincts, mais stric­

tement complémentaires: d'une part, le point de vue des instruments que le sujet possède ou (se) construit pour entrer en interaction avec son milieu, d'autre part, celui des différents aspects de la réalité avec lesquels s'effectuent les échanges. Envisageons tour à tour ces deux points de vue.

Sous l'angle tout d'abord des moyens ou instruments que possède un organisme pour réaliser son adaptation, nous avons distingué ceux qui assurent la

prise d informa­

tion, l'organisation

des conduites et données, la

représenta­

tion,

la

communication,

et le

stockage.

Chacune de ces catégo­

ries d'instruments remplit des fonctions spécifiques, mais toutes participent au processus général d'adapta­

tion: l'isolement de l'une d'entre elles est donc toujours partiellement arbitraire, comme nous l'avons noté dans le paragraphe qui précède. En outre, lorsque le psycho­

logue tente de les décrire et de les analyser, il est

(13)

INTRODUCTION GÉNÉRALE XXIII contraint de négliger peu ou prou les aspects de la réa­

lité auxquels les instruments s'appliquent (caractéristi­

ques du milieu physique, social et relationnel). Leur approche implique donc, de la part du chercheur, une démarche que nous avons qualifiée d'analytique. Celle­

ci fera l'objet de quatre chapitres pour chacune des parties.

Dans les trois autres chapitres de chaque; partie, les conduites seront abordées sous l'angle des différents aspects du milieu avec lequel s'effectuent les échanges, et sous l'angle des modalités d'utilisation et d'organisa­

tion des caractéristiques du milieu. Trois types d'interac­

tion sont envisagées: les échanges interindividuels, du point de vue de la satisfaction des besoins primaires d'un sujet; les échanges interindividuels dans le cadre des groupes sociaux et culturels, et enfin les interactions avec le milieu physique, c'est-à-dire, essentiellement, son utilisation et son organisation. Ce second type de découpage comporte lut aussi une part d'arbitraire; il est banal de rappeler que le milieu est toujours, à la fois, social, physique et relationnel. En se plaçant du point de vue des aspects de la réalité appréhendés par l'orga­

nisme (et auxquels il est confronté), on est amené à considérer les conduites et leurs fonctions de manière plus synthétique; on se centre davantage sur la réalisa­

tion de l'adaptation, sur son produit, que sur les moyens mis en œuvre pour l'atteindre. Nous sommes bien conscients du fait qu'il eût été préférable de traiter simultanément ces deux pôles que sont l'organisme et le milieu (le sujet et l'objet) ; il se trouve cependant que pour des raisons historiques ils ont été le plus souvent isolés, et nous avons trouvé· opportun de reproduire cette dissociation pour rendre compte de l'état d'avance­

ment actuel de la psychologie.

Comme nous l'avons souligné au début de cette intro­

duction générale, la psychologie est, à l'heure actuelle, une discipline souvent mal définie, traversée par des courants multiples et divergents. Cette diversité résulte de différences souvent radicales dans les prises de posi­

tion épistémologiques qu'il s'agisse de la nature des rap­

ports entr<:, la psyc

�logie e.t la biologie" évoqués plus haut, du role

du

·mIheu SOCIal dans le developpement, du statut des « normes », de la légitimité du continuum

(14)

XXIV PSYCHOLOGIE

établi par certains entre les comportements individuels et les comportements sociaux, etc. Nous n'avons pas pour notre part introduit explicitement cette dimension dans l'ouvrage, dans la mesure où celui-ci fait suite à

Logique et connaissance scientifique (1967)

et au remarquable article que Greco y a publié sur l'épistémologie de la psychologie. Il nous semble néanmoins que c'est par l'approfondissement- de ces questions épistémologiques tout autant que par les progrès méthodologiques que la psychologie parviendra à mIeux définir son objet d'étude et acquerra une unité plus large.

Jean PIAGET, Pierre MOUNOUD et Jean-Paul BRONCKART.

(15)

TABLE GÉNÉRALE

Préface... Note de l'éditeur... Liste des collaborateurs...

XIII VII XI

Introduction générale...

XVII

LES CONDUITES ANIMALES

Introduction, par

Jean Piaget...

3

Fonctions de prise d'information et d'explora- tion, par

Marc Blancheteau...

12

Les fonctions d'organisation des conduites et des données, par D.

J. Mac Far/and...

56 Les fonctions de communication et de représen-

tation chez l'animal, par

Françoise Parot et Jacques Vauclair... Tean-Paul Bronckart,

92

Les fonctions de stockage, par

Marc Richelle...

123

Les fonctions visant à la satisfaction des besoins primaires, par

Jean-Marie Vidal...

16o

Les fonctions de relations sociales, par

Gervet

...

Jacques

229 Les fonctions d'utilisation du milieu, par

Richard... Gaston

274

LES CONDUITES SENSORI-MOTRICES Introduction, par

Jean Piaget, Pierre Mounoud

et

Jean-Paul Bronckart...

307

(16)

TABLE GÉNÉRALE

Le

Ma � � f c ��

t

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e

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��� .. ����� .. �· .. �������. ��

Les fonctions d'organisation des conduites et des données, par

Thomas G. R. Bower ... .

Les fonctions de représentation et de communi- cation, par

Annie Vinter ... .

La mém01re dans la petite enfance, par

S. Watson ... . John

Les fonctions tendant à la satisfaction des besoins primaires, par

René Diatkine ... .

Les fonctions de relations sociales, par

D. R. Richards ... . Martin

L'utilisation du milieu et du corps propre par le bébé, par

Pierre Mounoud ... ..

LES CONDUITES DE L'ENFANT Introduction, par

Jean-Paul Bronckart

Les fonctions de pnse d'informations et d'explo- ration, par

Rémy Dr oz ... .

Des structures aux processus, par

Bi:irbel Inhelder

Les fonctions de représentation et de communi­

cation chez l'enfant, par

Jean-Paul Bronckart.

Les fonctions de stockage, par

Hans G. Furth ... . Bruce M. Ross

et

Les fonctions visant à la satisfaction des besoins

IF!7,;����� : ... �.�� ... ������ .. ������������ .. �� ... �i.����

Les fonctions de relations sociales, par

Berthe Le�Po��;t;!iv��·j;���i�·�··��··d�·Ï�··�y�b�Îi���i��

dans la formation des connaissances chez l'en- fant, par

Gérard Vergnaud ... .

LES CONDUITES DE L'ADULTE

821

Introduction, par

Jean Piaget...

847

Les fonctions de prise d'information et d'explo- ration, par

Gavin N. Seagrim...

8 53

Les fonctions d'organisation des conduites et des données, par

Jean Pailhous

... 902

(17)

TABLE GÉNÉRALE '9l9 Les fonctions de représentation et de communi-

cation, !?ar

François Bresson... 933

Les foncuons de stockage, par

Richard... 983 Jean-François

Les fonctions visant à la satisfaction des besoins primaires, par

Daniel Widlocher ... 1024

Les fonctions de relation sociale, par

Jean-Pierre Poitou... 1056

Les fonctions d'utilisation du milieu, par

Richelle . ... . . .. . . .. . . ... . . .. . . .. . . .. 1 1 Marc

o

5

LES CONDUITES PERTURBÉES

Introduction, par

Pierre Mounoud... 1 133

Les fonctions de relations sociales, par

Ongaro et Franco Bas��lia... 1 142 Franca

Les fonctions de prise d information et d'explo­

ration, par

Michèle Brouchon.... .. . . . ... .. . . . ... . . . .. . .. 1 170

Les troubles du stockage ou amnésies, par

Louis Signoret... Jean-

!

199

Les Aphasies, par

Henri Hécaen

et

Pierre Marcie 1235

La désorganisation du geste dans l'apraxie, par

Xavier Seron

et

Pierre Feyereisen... 1277

Troubles de l'organisation de la réalité somato­

psychigue et extérieure, par

Monique Pinoi­

Douriez

et

Jeanine Blanc-Garin... 1318

LES BASES NEUROPHYSIOLOGIQUES DES CONDUITES

Introduction, par

Pierre Mounoud .. . . . .. ... . .. . .. . .. . .. 1 3 59

Système nerveux et fonction d'organisation, par

Jacques Paillard... 1378

Représentation et fonctions de communication, par

Humberto Maturana.. ... . . .. . . . .. . . ... . .. . .. . . .. . 1442

Fonctions de prise d'information et d'explora- tion, par

Jean-Pierre Roll... 1476

Les fonctions de stockage, par

Mourat... 15 36 Bernard Soumireu-

(18)

TABLE GÉNÉRALE

Les fonctions de relations sociales, par

Karli... 1587 Pierre

Aspects neurobiologiques des fonctions d'utili- sation du milieu, par

Jacques Pai11ard ... 1623

LES CONDUITES SIMULÉES

Introduction, par

Jean-Paul Bronckart 1653

Fonctions de prise d'information et d'explora- tion, par

Paolo Viviani... 1662

Les modèles informatiques de la résolution de

:x������.�.�.�� .. !.� ���.�����:.��.��� .. ���.��?��� 1712

Fonctions de représentation et de communica- tion, par

Gabriel G. Bès . ... . . ... . .. . . .. . . . ... . . . ... . .. 1 7 57

Les fonctions de stockage, par

David Leiser ... 18 36

Index des matières

... 1 871

Table analytique...

1 889

Table des illustrations...

19 51

Table générale...

1957

ISBN : 2-o7-01099J-J·

d'édition : J9J48. Dépôt légal: février 1987.

Numéro d'imprimeur : 1 JJJ4·

Imprimé en France.

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