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Exposé VIIA

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Academic year: 2022

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Texte intégral

(1)

ETUDE INFINIT´ ´ ESIMALE DES SCH´ EMAS EN GROUPES

par P. Gabriel

Dans l’expos´e II nous nous ´etions limit´es `a l’´etude des invariants diff´erentiels du 411

premier ordre et nous n’avions pas abord´e certains ph´enom`enes sp´eciaux `a la carac- t´eristiquep >0 ou `a la caract´eristique 0. Notre objet dans la partie A de cet expos´e est de combler cette lacune.

D’ailleurs, l’´etude infinit´esimale d’ordre quelconque d’un sch´ema en groupes est reli´ee `a celle du groupe formel associ´e ; l’objet de la deuxi`eme partie de cet expos´e est de pr´esenter les premi`eres d´efinitions et propri´et´es concernant les groupes formels.

A)Op´erateurs diff´erentiels et p-alg`ebres de Lie(∗)

1. Op´erateurs diff´erentiels

Dans cette section, ainsi que dans les sections 2 et 3, S d´esigne un sch´ema fix´e et les produits consid´er´es sont des produits cart´esiens dans la cat´egorie des S-sch´emas. (1) Si X est un S-sch´ema, nous notonspX/S,pXou simplementple morphisme structural de X dans S.

1.1. Soitu: YX un morphisme de S-sch´emas et munissons l’image directeu(OY) du faisceau structural de Y de la structure deOX-module induite par u. Le faisceau H = Homp−1

X (OS)(OX, u(OY)) des homomorphismes de p−1X (OS)-modules de OX 412

dansu(OY) est donc muni naturellement d’une structure deOX-bimodule : si U est un ouvert de X,f etddes sections deOXetH sur U,f detdf sont respectivement les morphismesg7→f d(g) etg7→d(f g) deOXdansu(OY). Nous ´ecrirons d´esormais (adf)(d) au lieu def d−df.

(∗)La partie A du pr´esent expos´e n’avait pas ´et´e trait´ee s´erieusement dans les expos´es oraux.

(1)N.D.E. : En particulier, si X et Y sont deux S-sch´emas, X×SY est not´e simplement X×Y. D’autre part, signalons que pour le contenu des sections 1 et 2, on peut se reporter `a [DG70],§II.4, nos5–6, voir aussi [Ja03],§I.7.

(2)

Définition 1.1.1. — Une S-d´eviation d’ordre 6 n est par d´efinition un couple D = (u, d) form´e d’un morphisme de S-sch´emasu: YX et d’un morphisme dep−1X (OS)- modulesd :OX →u(OY) tel que, pour tout ouvert U de X et toutes les suites de n+ 1 sectionsf0, . . . , fn∈OX(U), on ait dans Homp−1

U (OS)(OU, u(OY)|U) l’´egalit´e : (∗n) (adf0)(adf1)· · ·(adfn)(d) = 0. (2)

Dans ce cas, nous dirons aussi qued est une S-d´eviation de ud’ordre 6n. En par- ticulier, une S-d´eviation de ud’ordre6 0 est un morphisme de OX-modules de OX

dansu(OY), c.-`a-d., un ´el´ement de Γ(Y,OY).

Définition 1.1.2. — Un morphisme de p−1(OS)-modules d : OX u(OY) est une S-d´eviation de usi, pour tout pointy de Y, il existe un voisinage ouvert U deu(y) dans X et un voisinage ouvert V dey dans Y v´erifiant les conditions suivantes :

a)u(V)⊂U ;

b) si v : V U est le morphisme induit par u, il y a un entier n tel que le morphisme OU→v(OV) induit pardsoit une S-d´eviation dev d’ordre6n.(3)

Si d est une S-d´eviation deu, nous disons aussi que le couple D = (u, d) est une S-d´eviation et il nous arrivera d’´ecrire YDX ou Y−→d

u X.

Lorsque d est l’homomorphisme d’alg`ebres u\ : OX →u(OY) qui correspond au morphisme u: YX, nous ´ecrirons aussiuau lieu de D.

Remarques 1.1.3. — (4)Soit D´ev(u) (resp. D´ev6n(u)) l’ensemble des S-d´eviations deu (resp. S-d´eviations deud’ordre6n). Il est muni d’une structure naturelle deOY(Y)- module : siλ∈OY(Y),λdest la d´eviation qui envoief surλd(f), pour toute section f deOXsur un ouvert U.

Pour tout ouvert V de Y, posons D´ev(u)(V) = D´ev(u|V), c.-`a-d., D´ev(u)(V) est l’ensemble des

dVHomp−1(OS)(OX,(u|V)(OV))= Homp−1(OS)((u|V)−1OX,OV)

=Homp−1(OS)(u−1OX,OY)(V)

(2)N.D.E. : On voit facilement que ceci ´equivaut `a dire que, pour toutxX etf0, . . . , fn, gOX,x, on a (adf0)(adf1)· · ·(adfn)(dx)(g) = 0. D’autre part, rappelons que l’isomorphisme d’adjonction :

θ: Homp−1

X (OS)(OX, u(OY))−→ Homp−1

Y (OS)(u−1(OX),OY)

associe `a tout morphisme dep−1X (OS)-modulesd:OXu(OY) le morphismed0=εu−1(d), o`u εest le morphisme canoniqueu−1u(OY)OY. R´eciproquement, pour toutp−1Y (OS)-morphisme d0:u−1(OX)OY, on aθ−1(d0) =u(d0)η, o`uηest le morphisme canoniqueOXuu−1(OX).

Il en r´esulte quedv´erifie (∗n) si et seulement sid0 v´erifie : (∗0n) (adf0)· · ·(adfn)(d0)(g) = 0 pour tout ouvert V de Y etf0, . . . , fn, gu−1(OX)(V).

(3)N.D.E. : Si X etusont quasi-compacts, toute S-d´eviation de uest donc d’ordre6n, pour un certain entiern.

(4)N.D.E. : On a ajout´e ces remarques, qui seront utiles dans 1.3, 1.4 et 2.1.

(3)

tels que, pour tout ouvert U de X, l’applicationdV(U) :OX(U)→OY(u−1(U)∩V) v´e- rifie (∗n). Ceci d´efinit un pr´efaisceau deOY-modules sur Y, et l’on voit facilement que c’est unfaisceau (plus pr´ecis´ement, un sous-faisceau deHomp−1(OS)(u−1OX,OY)).

1.2. Consid´erons maintenant deux S-d´eviations D = (u, d) et E = (v, e) : Z ve //Y ud //X .

Lorsque U parcourt les ouverts de X, les applications compos´ees Γ(U,OX)−−−→d(U) Γ(u−1U,OY)−−−−−→e(u−1U) Γ(v−1u−1U,OZ)

d´efinissent une S-d´eviation deuvque nous noteronsde; lorsquedest d’ordre6met 413

ed’ordre6n,deest d’ordre6m+n. Nous ´ecrirons aussi

(†) DE = (uv, de) (5)

et nous dirons que DE ou DE est la S-d´eviation compos´ee. Lorsque d=u\(c.-`a-d., D =uavec la convention de 1.1), on dit aussi que DE estl’image de Eparu.

L’application (D,E)7→DE que nous venons de d´efinir nous permettra d´esormais de parler de la cat´egorie des S-d´eviations, qui a pour objets les S-sch´emas, pour morphismes les S-d´eviations.(6)

Définition 1.2.0. — (7) Soitw : Z X un S-morphisme. Une S-d´erivation de w, ou S-d´erivation de OX dans w(OZ), est un morphisme de p−1(OS)-modules d: OX w(OZ) tel que, pour tout ouvert U de X et f, g∈OX(U),

d(f g) =w\(f)d(g) +w\(g)d(f).

Alors,dest une d´eviation dewd’ordre61, qui s’annule sur la section unit´e deOX. On notera D´erS(w) l’ensemble des S-d´erivations dew; c’est unO(Z)-module.

Avec les notations de 1.2, prenons Y ´egal `a IZ= SpecOZ[t], o`ut2= 0, etv´egal `a la section z´ero τ : ZIZ, d´efinie par le morphisme deOZ-alg`ebres OZ[t]→OZ qui envoie t sur 0, et prenons e´egal au morphisme de OZ-modules σ : OZ[t] d´efini par σ(1) = 0 etσ(t) = 1, (8) qu’il est commode de notert.

Siu: IZX est un morphisme v´erifiantw=u◦s, alorsσ◦u\est une S-d´erivation deOXdansw(OZ). R´eciproquement, `a toute S-d´erivationdon associe le morphisme u: IZ X tel queu=wsur les espaces sous-jacents, et

u\(f) =w\(f) +d(f)t,

(5)N.D.E. : On prendra garde qu’avec cette notation,ded´esigne la compos´ee«dsuivie dee».

(6)N.D.E. : Souvent, on ne consid`ere que les S-d´eviations du morphisme idX, qui forment l’alg`ebre des S-op´erateurs diff´erentiels de X, cf. 1.4 plus bas. Toutefois, le cadre plus g´en´eral des S-d´eviations fournit un langage«fonctoriel» commode pour d´emontrer des ´enonc´es tels que :«si G est un S- groupe, l’alg`ebre des S-op´erateurs diff´erentiels sur G, invariants `a gauche, est isomorphe `a l’alg`ebre des S-d´eviations de la section unit´eε: SG, cf. 2.1 et 2.4 plus loin.

(7)N.D.E. : On a d´etaill´e ce paragraphe, en attribuant `a cette d´efinition (resp. au lemme qui suit) le num´ero 1.2.0 (resp. 1.2.1).

(8)N.D.E. : On a ajout´e ce qui suit, i.e. on a introduit la notationt.

(4)

pour toute sectionf deOX sur un ouvert U. On obtient ainsi :

Lemme 1.2.1. — Soit E = (τ, ∂t) la d´eviation de τ : Z IZ d´efinie plus haut. Pour tout S-morphisme w : Z X, l’application u 7→ u◦E est une bijection entre les S-morphismesu: IZXtels que u◦s=w, et lesS-d´erivations dew.

1.2.2. — Soit d une S-d´eviation de u : Y X. D’une part, d est ´evidemment une S0-d´eviation deupour tout morphismes: SS0.

D’autre part, soitt : T S un morphisme de but S, et soientuT : YT XT le morphisme d´eduit deupar changement de base, ettY: YTY et tX: XTX les projections canoniques. Il existe alors une T-d´eviation de uTet une seule, que nous noteronsdToud×T, qui v´erifie l’´egalit´etXdT=dtY, au sens de (†) plus haut, c.-`a-d., pour tout ouvert U de X, on a un diagramme commutatif :(9)

O(U) t

\ X //

d(U)

²²

O(U×T)

dT(U×T)

²²

O(u−1U) t

\

Y //O(u−1U×T).

Si l’on pose D = (u, d), on ´ecrira aussi DT= (uT, dT) et nous dirons quedTetDT

sont d´eduits ded etDpar changement de base.

1.2.3. — Soient par exempleu: YX etv: ZT deux S-morphismes,det edes

414

S-d´eviations deuetv. On a un diagramme commutatif X×Too uT Y×T

X×Z

vX

OO

Y×Z

uZ

oo

vY

OO

u×v

ccGGGGGG

GGGG

et nous noteronsd×e(produit dedete) la S-d´eviation deu×v´egale `adTeY=eXdZ

(avec la convention (†) plus haut), c.-`a-d., pour tout ouvert U de X×T, si l’on d´esigne

(9)N.D.E. : Explicitement, si V est un ouvert affine de S et U (resp. U0) un ouvert affine de X (resp. T) au-dessus de V, de sorte queOX×T(U×U0) =OX(U)OS(V)OT(U0), alors dT(U×U0) est la compos´ee :

OX(U)OS(V)OT(U0) d(U)⊗id //OY(u−1U)O

S(V)OT(U0) //OY×T(u−1U×U0).

L’auteur a laiss´e au lecteur le soin de v´erifier quedTest bien d´efinie, et les ´editeurs font de mˆeme.

(5)

par W l’ouvertvY−1u−1T U =u−1Z vX−1U, on a un diagramme commutatif : O(U) dT(U) //

eX(U)

²²

(d×e)(U)

%%K

K K K K K K

K O(u−1T U)

eY(u−1T U)

²²O(v−1X U) dZ(v

−1 X U)

//O(W).

Si l’on pose D = (u, d) et E = (v, d), nous ´ecrirons aussi D×E = (u×v, d×e).

1.3. (10)Soitu: YX un morphisme de S-sch´emas. Rappelons que l’isomorphisme d’adjonction :

Homp−1

X (OS)(OX, u(OY))−→ Homp−1

Y (OS)(u−1(OX),OY)

associe `a tout morphisme dep−1(OS)-modules d:OX →u(OY) le morphismed0 = ε◦u−1(d), o`uεest le morphisme canoniqueu−1u(OY)→OY.

NotonsJu (resp.Iu) le noyau de l’homomorphisme d’alg`ebresu\:OX→u(OY) (resp.u\0 : u−1(OX) OY) et soit d : OX u(OY) un morphisme de p−1(OS)- modules. Si U est un ouvert de X et f0, . . . , fn, g OX(U), on voit facilement par r´ecurrence sur n que la condition (∗n) ´equivaut `a l’´egalit´e suivante (cf. EGA IV4, 16.8.8.2) :

(∗∗n) 0 = X

I⊂[[0,n]]

(−1)|I|u\(f[[0,n]]−−I)d(fIg),

o`ufI d´esigne le produit desfi, pouri∈I. Il en r´esulte que si dv´erifie (∗n), alors d s’annule sur l’id´ealJun+1.

Supposons maintenant Y ´egal `a S ; alors u: SX est une section dep: XS, donc est une immersion (cf. EGA I, 5.3.13). Alors, d’une part,ε:u−1uOS→OS est un isomorphisme, de sorte queu−1(Ju) =Iu. D’autre part, on a un isomorphisme :

(?) u−1(OX)=OS⊕Iu.

Supposons que d s’annule sur Jun+1. Alors d0 = ε◦u−1(d) s’annule sur Iun+1 et donc d0 v´erifie les analogues (∗∗0n) et (∗0n) de (∗∗n) et (∗n), lorsque f0, . . . , fn Iu(u−1(U)). De plus, comme (ada)(φ) = 0, pour touta∈OS(u−1(U)) et tout mor- phisme de Ou−1(U)-modulesφ: u−1(OU)→Ou−1(U), on d´eduit de (?) que d0 v´erifie l’analogue (∗0n) de (∗n). Il en r´esulte quedv´erifie (∗n). Par cons´equent, on a obtenu : Lemme. — Siu: SX est une section dep: XS, alors dest uneS-d´eviation de ud’ordre 6n si et seulement sid0 s’annule surIun+1.

Cette interpr´etation peut ˆetre g´en´eralis´ee comme suit. Soient u : Y X un S- morphisme quelconque et Γule graphe de u, c’est-`a-dire le morphisme Y→ Y×X

(10)N.D.E. : On a d´etaill´e l’original dans ce paragraphe ; voir aussi la N.D.E. (2) dans 1.1.1.

(6)

de composantes idY et u. Pour toute S-d´eviationddeud’ordre6n, on obtient par composition :

Y diag. //Y×Y u

Y

dY //Y×X

une Y-d´eviation de Γud’ordre6nque nous noterons Γd(le graphe de d).

R´eciproquement, `a toute Y-d´eviationede Γuon associe la S-d´eviation compos´ee eX= pr2◦e:

Y Γue //Y×X pr2 //X.

On voit aussitˆot que (Γd)X = d, et l’´egalit´e ΓeX =e r´esulte du fait que e est OY- lin´eaire(11).On obtient ainsi un isomorphisme de OY(Y)-modules :

©S-d´eviations deud’ordre6nª

−→©

Y-d´eviations de Γud’ordre6nª d 7→ Γd.

De plus, on voit facilement quedest une S-d´erivation deusi et seulement Γdest une Y-d´erivation de Γu.

AppelonsIΓule noyau de l’homomorphisme d’alg`ebres (Γu)−1(OY×X)−→OYqui

415

correspond `a Γu. Tenant compte du lemme qui pr´ec`ede, on a obtenu :

Proposition. — Soient u: Y X un S-morphisme et Γu: Y Y×X son graphe.

LesS-d´eviations deu d’ordre 6n s’identifient aux Y-d´eviations de Γu d’ordre 6n, lesquelles sont en bijection avec

HomOY¡

(Γu)−1(OY×X)/IΓun+1,OY¢ .

1.3.1. — (12) Revenons au cas o`u u : S X est une section de p: X S. Alors, l’homomorphisme φ: u−1(OX)→OS admet une section, que nous noterons simple- ment g 7→ 1, de sorte que, avec les notations de 1.3, on a un isomorphisme de OS-modules :

(?) u−1(OX)=OS⊕Iu,

et pour toute sectionf deu−1(OX),f −φ(f)·1 est une section deIu.

Soientd une S-d´eviation deud’ordre61, etd0 leOS-morphismeu−1(OX)→OS

correspondant `ad. Sia, bsont des sections deu−1(OX), on a : 0 =d0¡

(a−φ(a)·1)(b−φ(b)·1)¢

=d0(ab)−φ(a)d0(b)−φ(b)d0(a) +φ(ab)d0(1).

Par cons´equent, on voit quedest une S-d´erivation deu(cf. 1.2.1 et N.D.E. (2)) si et seulement sid0(1) = 0. On obtient donc :

(11)N.D.E. : Siλ, f sont des sections locales deOYetOX, on a (ΓeX)(λf) =λ·e(1g), et ceci

´egalee(λg) puisqueeestOY-lin´eaire.

(12)N.D.E. : On a ajout´e ce paragraphe.

(7)

Lemme. — LesS-d´erivations deusont exactement lesS-d´eviations deud’ordre1qui s’annulent sur la section unit´e deOX; elles correspondent auOS(S)-module

HomOS(Iu/Iu2,OS),

et l’on a un isomorphisme deOS(S)-modules D´ev61(u)=OS(S)D´erS(u).

Revenant au cas g´en´eral, on en d´eduit, avec les notations de 1.3,

Corollaire. — Soientu: YX unS-morphisme etΓu: YY×X son graphe. On a un isomorphisme canonique deOY(Y)-modules

D´erS(u)= D´erY(Γu)= HomOY(IΓu/IΓu2 ,OY).

Définition 1.4. — Soit X un S-sch´ema. On appelle S-op´erateur diff´erentiel (resp. S- op´erateur diff´erentiel d’ordre 6 n) sur X toute S-d´eviation (resp. toute S-d´eviation d’ordre6n) du morphisme identique de X.

D’apr`es 1.1, un S-op´erateur diff´erentiel d’ordre6nest donc un endomorphisme de p−1(OS)-module deOXqui v´erifie les ´egalit´es (∗n) de 1.1. Nous d´esignerons par DifnX/S le Γ(OS)-module(13)form´e des S-op´erateurs diff´erentiels d’ordre6n, par DifX/Scelui form´e de tous les S-op´erateurs diff´erentiels.

Comme nous l’avons vu en 1.2, on peut composer les S-d´eviations de idX, ce qui munit DifX/S d’une structure de Γ(OS)-alg`ebre ; nous dirons que c’est l’alg`ebre des op´erateurs diff´erentiels de X/S.

De mˆeme, pour tout ouvert V de X, posons DifX/S(V) = DifV/S = D´ev(idV) ; d’apr`es 1.1.3, ceci d´efinit un faisceau de OX-modules, appel´e le faisceau des S- op´erateurs diff´erentiels surX. (14)

1.4.1. — Comme nous l’avons vu en 1.3, on peut interpr´eter les op´erateurs diff´erentiels de X/S au moyen du graphe du morphisme identique de X, c’est-`a-dire du morphisme diagonal ∆ = ∆X/S de X dans X×X. Traduisons dans le contexte actuel les ´enonc´es de 1.3.

MunissonsOX×Xde la structure de pr−11 (OX)-alg`ebre d´efinie par pr1, de sorte que

−1(OX×X) est muni d’une structure d’alg`ebre surOX = ∆−1pr−11 (OX). Soit IX/S

le noyau de l’homomorphisme

−1(OX×X)−→OX

adjoint de l’homomorphismeOX×X(OX), et soitPX/Sm laOX-alg`ebre

−1(OX×X)/IX/Sm+1.

Si V est un ouvert affine de S et U un ouvert affine de X au-dessus de V, et si l’on 416

posek= Γ(V,OS) et A = Γ(U,OX), on a donc :

Γ(U,PX/Sm ) = (AkA)/Im+1,

(13)N.D.E. : Dans cet expos´e, l’anneau Γ(S,OS) =OS(S) est not´e Γ(OS).

(14)N.D.E. : On a modifi´e ici l’original, qui mentionnait le faisceau U7→DifXU/U, o`u U parcourt les ouverts de S ; celui-ci est l’image directe deDifX/Spar le morphismepX: XS.

(8)

o`u I est l’id´eal engendr´e par les ´el´ementsa⊗11⊗a, poura∈A. Ceci ´etant, on a d’apr`es 1.3un isomorphisme deOX(X)-modules :

jX: DifmX/S−→ HomOX(PX/Sm ,OX)

qu’on peut d´efinir comme suit : si d appartient `a DifmX/S et si c est une section de PX/Sm sur U de la formea⊗b+ Im+1, on ajX(d)(c) =a·d(b).(15)

1.4.2. — Soientdun op´erateur diff´erentiel etuune section de X sur S. Nous appelons valeur de denula S-d´eviation compos´ee

S u //X id

X

d //X.

D’apr`es 1.3 et 1.4.1, si dest un op´erateur diff´erentiel d’ordre 6m, alorsdu(resp.d) est associ´e canoniquement `a un morphisme deOS-modulesd0:u−1(OX)/Ium+1→OS

(resp. un morphisme deOX-modulesd00:PX/Sm →OX).

Il est clair qu’on peut construired0 `a partir ded00de la mani`ere suivante : le carr´e X'S×X u×X //

p

²²

X×X

pr1

²²S u //X

est cart´esien, ce qui permet d’identifier X `a S×X(X×X),u`a S×X∆, doncu(PX/Sm )

`au−1(OX)/Ium+1. On identifie ainsiu(d00) `a un morphismeu−1(OX)/Ium+1→OS, qui n’est autre qued0.

1.5. Posons comme d’habitude IS = SpecOS[T]/(T2). Soient τ : S IS la

417

section z´ero et σ la d´eviation canonique de τ que nous avons d´efinie en 1.2.0, i.e. l’homomorphisme deOS-modules qui s’annule sur la section unit´e de OS[T]/(T2) et qui envoie la classet de T modulo T2sur la section unit´e deOS.

Soit X un S-sch´ema. `A tout IS-automorphismeude IS×X induisant l’identit´e sur X est associ´e par composition un op´erateur diff´erentiel Du de X :

X'S×X σ×X//IS×X u //IS×X pr2 //X.

D’apr`es II, 3.14, l’application u7→ Du est un isomorphisme de la Γ(OS)-alg`ebre de Lie

Lie(Aut X) := Lie(Aut X)(S)

sur la Γ(OS)-alg`ebre de Lie des p−1(OS)-d´erivations de OX. L’isomorphisme r´eci- proque associe `a toute d´erivation D l’automorphisme de IS×X correspondant `a l’au- tomorphismea+bt7→a+ (Da+b)tdeOX[T]/(T2).

(15)N.D.E. : Via cet isomorphisme, les X-d´erivations de ∆X/S correspondent, d’apr`es 1.3.1, aux S-d´erivations de idX, c.-`a-d., auxp−1(OS)-d´erivations deOX.

(9)

2. Op´erateurs diff´erentiels invariants sur les sch´emas en groupes

2.1. SoitGunS-sch´ema en groupes; nous d´esignons parεouεG: SG la section 418

unit´e de G.

Définition. — Soit U(G) le Γ(OS)-module des S-d´eviations deεG (ou S-d´eviations de l’origine) (cf. 1.1).

Si d et e sont deux ´el´ements de U(G), d×e est une S-d´eviation de ε×ε : S ' S×S G×G. L’image de d×e par le morphisme multiplicationm: G×GG (cf. 1.2) sera appel´e le produit dedet eet sera not´ed·e.

Le Γ(OS)-module U(G) se trouve ainsi muni d’une structure de Γ(OS)-alg`ebre as- sociative qui aεG pour ´el´ement unit´e (1.1). Nous dirons que U(G) est l’alg`ebre infi- nit´esimale de G.(16)

Lorsque T parcourt les sch´emas au-dessus de S, l’alg`ebre infinit´esimale U(GT) du T-groupe G×T varie ´evidemment de fa¸con contravariante en T, de sorte que nous pourrons parler du foncteur alg`ebre infinit´esimale.

Lorsque T parcourt les ouverts de S, on obtient donc un pr´efaisceau T7→U(GT) deOS-alg`ebres ; de plus, d’apr`es 1.1.3, ceci est unfaisceau. Nous le noteronsU(G) et nous l’appelleronsle faisceau d’alg`ebres infinit´esimales de G.

L’alg`ebre U(G) est aussi un foncteur covariant en G. En effet, si u: G H est un homomorphisme de S-groupes et d une S-d´eviation de εG, l’image de d par u est un ´el´ement U(u)(d) = ud de U(H). L’application U(u) : U(G) U(H) ainsi d´efinie est ´evidemment un homomorphisme de Γ(OS)-alg`ebres. On d´efinit de mˆeme un homomorphismeU(u) deU(G) dans U(H).

2.2. Soitd un ´el´ement de U(G), c.-`a-d., une S-d´eviation de l’origine de G. Consi- d´erons la S-d´eviation G de ε×G : G'S×G G×G obtenue `a partir ded par changement de base (1.2.2) ; l’image de G par le morphisme multiplication m: G×GG est une S-d´eviation dem◦×idG) = idG, i.e. un ´el´ement de DifG/S, qu’on noteradG.

L’applicationd7→dG est ´evidemment Γ(OS)-lin´eaire et le diagramme«commuta- tif»ci-dessous montre qu’on a (e·d)G=dG·eG :(17) 419

(16)N.D.E. : On dit maintenant«l’alg`ebre des distributions»(`a l’origine) de G, cf. [DG70],§II.4, 6.1 et [Ja03], I 7.7.

(17)N.D.E. : On a corrig´e l’original, en rempla¸cant dans le diagrammed×G×G par G×d×G, de sorte que la compos´ee sur le cˆot´e gauche du triangle est (e×d)×G, et que l’applicationd7→dG est un anti-isomorphisme de U(G) sur les op´erateurs dif´erentielsinvariants `a droite (cf. 2.3, 2.4 ci-dessous) ; d’autre part, en d´efinissantGdcomme l’image parmde G×d, on obtiendrait de mˆeme un isomorphisme de U(G) sur les op´erateurs dif´erentielsinvariants `a gauche (cf. [DG70],§II.4, Th. 6.5). On a corrig´e en cons´equence 2.4 et 2.5.

(10)

G×G×G

G×m

ÂÂ?

??

??

??

??

?

m×G //G×G

m

²²

G×G

G×d×G

ε×G×G

??Ä

ÄÄ ÄÄ ÄÄ ÄÄ Ä

m

ÂÂ?

??

??

??

??

? G×G

m

ÂÂ?

??

??

??

??

?

G

e×G ε×G

??Ä

ÄÄ ÄÄ ÄÄ ÄÄ

Ä eG

idG

//G

d×G ε×G

??Ä

ÄÄ ÄÄ ÄÄ ÄÄ

Ä dG

idG

//G .

La commutativit´e des deux triangles du bas r´esulte en effet de la d´efinition dedG et eG; d’autre part, la S-d´eviation compos´ee de G et G×d×G est (e×d)×G (cf. 1.2.2), son image parG est (e·d)×G, et l’image de celle-ci par mest donc

´egale `a (e·d)G.

On obtient ainsi un anti-homomorphisme U(G) DifG/S de Γ(OS)-alg`ebres, ap- pel´etranslation `a droite.(18)

Si DifG/S d´esigne le faisceau des S-op´erateurs diff´erentiels sur G (cf. 1.4) et p le morphisme structural G S, on d´efinit de mˆeme une «translation `a droite» : U(G)→p(DifG/S).

2.3. Nous allons maintenant caract´eriser les op´erateurs diff´erentiels de G sur S de la forme dG. Soient g : S G une section du morphisme structural de G et gG la translation `a droite de G parg, c’est-`a-dire le morphisme compos´e :

gG : G'G×S−−−→G×g G×G−→m G.

Pour tout op´erateur diff´erentiel D de G sur S, la compos´eegG−1DgG(cf. 1.2) est encore une S-d´eviation de idG, c.-`a-d., un ´el´ement de DifX/S; nous noterons :

Dg=gG−1DgG.

Nous dirons que D estinvariant `a droite si, pour tout changement de baset: TS et toute sectiong: TG×T, on a (DT)g= DT.

Lemme. — Pour tout op´erateur diff´erentiel D de G sur S, les assertions suivantes

420

sont ´equivalentes (o`umest le morphisme multiplication de G) : (i) Dest invariant `a droite.

(ii) Les deux d´eviations dem suivantes sont ´egales :Dm=m(D×G).

(18)N.D.E. : Il serait pr´ef´erable de l’appeler op´eration `a gauche. En effet, soit par exempledune S-d´erivation de l’origine ; d’apr`es 1.2.1,dest la compos´ee de la S-d´erivation (τ, ∂t) : SISet d’un morphismex: ISG tel quex◦τ=ε(i.e.xLie(G/S)(S)), et alorsdGest la d´erivation deOGqui envoie une section localeφsur la sectiong7→tφ(xg). De plus, avec cette terminologie, on pourrait dire que :«l’op´eration `a gauche commute aux translations `a droite».

(11)

(ii)(i) : comme la condition (ii) est stable par changement de base, il suffit de montrer que (ii) entraˆıne l’´egalit´e Dg = D pour toute section g : S G. Soith le morphisme G×g : G ' G×S G×G, de sorte que m◦hest la translation `a droitegG. L’´egalit´e Dg= D ´equivaut `a l’´egalit´egGD = D◦gG, et celle-ci r´esulte du diagramme commutatif :

G

idG

D

²²

G×G

id(G×G)

D×G

²²

oo m G

idG

D

²²

oo h

Goo m G×Goo h G .

(i) (ii) : prenons en effet pour t : TS le morphisme structural p : GS, pour sectiong: TG×T le morphisme diagonal ∆ : GG×G. La translation `a droite

G×G: G×G−→G×G

est alors le morphisme de G×G dans G×G qui a pour composantesmet pr2. L’´egalit´e (DG) = DG ´equivaut alors `a la commutativit´e du premier carr´e du diagramme suivant :

G×G

idG×G

DG

²²

G×G //G×G

idG×G

DG

²²

pr1 //G

idG

D

²²G×G G×G //G×G pr1 //G .

L’´egalit´e (ii) r´esulte donc de ce quem= pr1G×G.

Consid´erons par exemple un ´el´ementdde l’alg`ebre infinit´esimale U(G). Les carr´es 421

du diagramme G×G

m

²²

S×G×G d×G×Gε×G×G //

S×m

²²

G×G×G m×G //

G×m

²²

G×G

m

²²G S×G d×Gε×G //G×G m //G

sont alors commutatifs. Comme on a

m◦(d×G) =dG et (m×G)(d×G×G) =dG×G,

on a aussi dG◦m=m◦(dG×G). Donc :pour toute S-d´eviation d de l’origine, dG est un op´erateur diff´erentiel invariant `a droite.

(12)

2.4. Théorème. — (i)L’applicationd7→dG est un anti-isomorphisme(19) de l’alg`ebre infinit´esimale U(G) sur la sous-alg`ebre DifGG/S de DifG/S form´ee des op´erateurs dif- f´erentiels invariants `a droite.

(ii) De mˆeme, l’application d 7→ Gd est un isomorphisme de U(G) sur la sous- alg`ebre de DifG/S form´ee des op´erateurs diff´erentiels invariants `a gauche.

Soit en effet D un op´erateur diff´erentiel quelconque de G sur S et d´esignons par D0

sa valeur `a l’origine, c’est-`a-dire la d´eviation compos´ee S −→ε G−−→D

idG

G. L’op´erateur diff´erentiel invariant `a droite (D0)G est alors obtenu par composition :

G'S×G ε×G //G×G id

G×G

D×G //G×G m //G.

Si D est invariant `a droite, on a Dm=m(D×G), d’o`u

D = Dm(ε×G) =m(D×G)(ε×G) = (D0)G. En particulier, l’applicationd7→dG est surjective.

R´eciproquement, soitdune S-d´eviation de l’origine. On a alors un carr´e commutatif

G×Goo d×G G

G×S'G

G×ε

OO

d S

oo

ε

OO

d’o`u il r´esulte que d = m(G×ε)d = m(d×G)ε = (dG)0. A fortiori, l’application

422

d7→dG est injective. Ceci prouve le th´eor`eme.

Lorsque S varie, le th´eor`eme 2.4 implique ´evidemment que la translation `a droite U(G)→p(DifG/S) est un anti-isomorphisme deOS-alg`ebres deU(G) sur le faisceau deOS-alg`ebres p(DifG/S)G, qui `a tout ouvert U de S associe DifGGU

U/U. 2.4.1. Remarque. — Consid´erons le diagramme commutatif

G

p

²² OO

ε

G×G

pr1

²² OO

oo η

Soo p G ,

o`uη d´esigne le morphisme«(x, y)7→yx−1» (20). Celui-ci induit des morphismes η0:η−1(OG)−→OG×G et ∆−10) :p−1ε−1(OG)−→−1(OG×G).

(19)N.D.E. : On a corrig´e«isomorphisme»en«anti-isomorphisme», et l’on a ajout´e l’assertion (ii), cf. la N.D.E. (17).

(20)N.D.E. : c.-`a-d., G agit `a gauche sur lui-mˆeme par translations `a droite.

(13)

Pour tout entier n > 1, posons pnG/S = ε−1(OG)/Iεn+1 (confer 1.3 et 1.4 pour les notations).(21) Comme le carr´e form´e par les morphismes ε,η, ∆ etpest cart´esien,

−10) induit unisomorphisme deOG-modules : p(pnG/S)−→ PG/Sn .

Les op´erateurs diff´erentiels de G sur S d’ordre6ncorrespondent donc biunivoque- ment aux morphismes deOG-modulesp(pnG/S)−→OG,c’est-`a-dire aux morphismes 423

deOS-modules

pnG/S−→p(OG).

Dans cette bijection, les op´erateurs diff´erentiels invariants `a droite sont associ´es aux fl`eches compos´ees

pnG/S //OS can. //p(OG).

On retrouve ainsi l’isomorphisme du th´eor`eme 2.4.

2.5. (22)Soit Lie(G) l’alg`ebre de Lie de G(23); on va d´efinir un morphisme de Γ(OS)- alg`ebres de Lieα: Lie(G)U(G).

Soients: SIS la section nulle de ISS etσla d´eviation desd´efinie en 1.2.0.

Rappelons (cf. II, 4.1) que Lie(G) est l’ensemble des morphismes x: ISG tels que x◦s=εG. Alors la compos´ee

S σs //IS x //G

est une S-d´eviation deεG, i.e. un ´el´ement de U(G) ; avec les notations de 1.2 (†), elle est not´eeσx. De plus, d’apr`es 1.2.1, l’applicationα:x7→σxest un isomorphisme de OS(S)-modules de Lie(G) sur le sous-module D´er(εG) de U(G) form´e des S-d´erivations deεG. Nous allons voir queαest un morphisme d’alg`ebres de Lie.(24) Soit

ρ0: U(G)−→DifG/S

le morphisme d’alg`ebres qui `a une S-d´eviationddeεG associe l’op´erateur diff´erentiel invariant `agauche Gd∈DifG/S, cf. 2.2, N.D.E. (17).

Soitρ: GAutS(G) l’homomorphisme de foncteurs en groupes qui associe `a un S-morphismeg: TG la translation`a droite de GTparg, i.e. le morphisme :

GT'T×TGT

GT×g //GT×TGT

mT //GT.

Rappelons aussi (cf. 1.5 et II, 3.14) que Lie(Aut G) = Lie(AutS(G)/S)(S) s’identi- fie aux automorphismes infinit´esimaux de G, c.-`a-d., aux automorphismes de IS×G

(21)N.D.E. : Dans ce qui suit, on a corrig´e l’original, qui r´ef´erait au carr´e form´e par les morphismes p,p,η, et pr1, au lieu deε,η, ∆ etp.

(22)N.D.E. : Dans ce paragraphe, on a modifi´e l’ordre, en commen¸cant par d´efinir l’application α: Lie(G)U(G), et l’on a corrig´e l’original, comme indiqu´e dans la N.D.E. (17).

(23)N.D.E. : Dans cet expos´e, si G (resp. X) est un S-sch´ema en groupes (resp. un S-sch´ema), l’«al- g`ebre de Lie» Lie(G) (resp. Lie(Aut X)) d´esigne, avec les notations de l’expos´e II, Lie(G/S)(S) (resp. Lie(AutS(X)/S)(S)) ; c’est une Γ(OS)-alg`ebre de Lie, d’apr`es II, 4.11 et 3.14.

(24)N.D.E. : Voir aussi II, 4.11.

(14)

induisant l’identit´e sur G. Commeρest un monomorphisme, il en est de mˆeme du mor- phisme Lie(ρ) : Lie(G/S)Lie(AutS(G)/S) (voir, par exemple, Exp. II, N.D.E. (50)), donc Lie(ρ) : Lie(G)Lie(Aut G) est injectif.

D’autre part, d’apr`es 1.5, l’applicationβ qui `a tout automorphisme infinit´esimalu de G associe l’op´erateur diff´erentiel Du de G :

G'S×G σ×G //IS×G u //IS×G pr2 //G

est un isomorphisme de Lie(Aut G) sur la sous-alg`ebre de Lie de DifG/S form´ee des p−1(OS)-d´erivations deOG.

Pour tout x∈Lie(G), on a le carr´e commutatif suivant qui d´etermine l’image de xpar Lie(ρ) :

IS×G

x×G

²²

Lie(ρ)(x) //IS×G

pr2

²²

G×G m //G .

Compte-tenu de ce diagramme, l’image de Lie(ρ)(x) parβ est la d´eviation compos´ee

424

G'S×G σ×Gs×G //IS×G G×x //G×G m //G

qui, d’apr`es 2.2 N.D.E. (17), n’est autre que G(σx) =ρ0(α(x)). On obtient donc un diagramme commutatif :

Lie(G)Â Ä Lie(ρ) //

Ä _

α

²²

Lie(Aut G)Ä _

β

²²U(G)Â Ä ρ0 // DifG/S

o`u Lie(ρ),β et ρ0 sont des morphismes d’alg`ebres de Lie. Commeρ0 est injectif, il en r´esulte queαest aussi un morphisme d’alg`ebres de Lie. Par cons´equent, on a obtenu : Proposition. — αest un isomorphisme deOS(S)-alg`ebres de Lie, deLie(G) dans l’al- g`ebre de Lie des S-d´erivations de εG, elle-mˆeme isomorphe via Lie(ρ) `a l’alg`ebre de Lie desS-d´erivations deG invariantes `a gauche.(25)

3. Coalg`ebres et dualit´e de Cartier

425

(25)N.D.E. : Il y a des exemples d’alg`ebres de Liegsur un anneau A, telles que l’applicationgU(g) ne soitpasinjective, cf. [BLie],§I.2, Ex. 9. Le r´esultat ci-dessus montre (puisqueαse factorise en Lie(G)U(Lie(G))U(G)) que ceci ne peut se produire pour des alg`ebres de Lie«alg´ebriques», c.-`a-d., de la forme Lie(G), o`u G est un A-sch´ema en groupes.

(15)

3.1. Soit S un sch´ema (ou, plus g´en´eralement, un espace annel´e). UneOS-coalg`ebre

(26) est un couple (U,U) form´e d’un OS-module U et d’un morphisme de OS- modules ∆U : U U OSU (dit morphisme diagonal ou comultiplication) tels que :

(i) σ◦U = ∆U, o`uσ(a⊗b) =b⊗a.

(ii) Le carr´e

U U //

U

²²

U OSU

idU⊗∆U

²²U OSU U⊗idU //U OSU OSU

est commutatif.

(iii) Il existe un morphisme de OS-modulesεU :U →OS, dit augmentation, tel que les morphismes compos´es

U −−→U U OSU −−−−−−→idU⊗εU U OSOS'U U −−→U U OSU −−−−−→εU⊗idU OSOSU 'U soient le morphisme identique deU.

Si εU et ε0U sont deux augmentations, on aεU = (εU ⊗ε0U)U =ε0U ; l’aug- mentation est donc d´etermin´ee de fa¸con unique par (iii).

Si (U,U) et (V,V) sont deux OS-coalg`ebres, un morphisme de la premi`ere dans la seconde est un morphisme deOS-modulesf :U →V tel que les diagrammes

U f //

U

²²

V

V

²²U ⊗U f⊗f //V ⊗V

et

U f //

εU

ÂÂ>

>>

>>

>>

>> V

εV

¡¡¡¡¡¡¡¡¡¡¡

OS

soient commutatifs. Les morphismes de coalg`ebres se composent comme les mor- 426

phismes de OS-modules de sorte que nous pourrons parler de la cat´egorie des OS- coalg`ebres.

3.1.0. — (27)Cette cat´egorie poss`ede des produits finis : l’objet final est leOS-module OS, la comultiplication ´etant l’identit´e ; le produit de deux coalg`ebres (U,U) et (V,V) est le produit tensoriel U OSV, la comultiplication ´etant le morphisme compos´e

U ⊗V −−−−−−→U⊗∆V U ⊗U ⊗V ⊗V −−−−−−−−→idU⊗σ⊗idV U ⊗V ⊗U ⊗V

(26)N.D.E. : On dit aussi «cog`ebre», cf. [BAlg], III§11.1. D’autre part, on notera que dans cet expos´e (ainsi que dans VIIB), on se place dans la cat´egorie des coalg`ebrescocommutatives(c.-`a-d., v´erifiant la condition (i)), ce qui est crucial pour d´efinir le produit et la notion de coalg`ebre en groupes (cf. 3.1.0 et 3.2).

(27)N.D.E. : On a ajout´e la num´erotation 3.1.0, pour r´ef´erences ult´erieures.

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