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Influence des antirétroviraux sur la créatininémie et l’activité enzymatique de l’ALAT chez les PV-VIH prises en charge au CHUD du Borgou-Alibori

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Academic year: 2022

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Texte intégral

(1)

SCIENTIFIQUE (MESRS) UNIVERSITE D’ABOMEY-CALAVI (UAC)

ECOLE POLYTECHNIQUE D’ABOMEY-CALAVI (EPAC)

DEPARTEMENT DE GENIE DE BIOLOGIE HUMAINE (GBH)

*********

THEME

Présenté et soutenu par : Jiras Casimir Kpégo LIGAN

Sous la direction de :

Année académique 2016-2017 10ème Promotion

Influence des antirétroviraux sur la créatininémie et l’activité enzymatique de l’ALAT chez les PV-VIH

prises en charge au CHUD du Borgou-Alibori

Tuteur

Mr Gilbert DJIDONOU Ingénieur des travaux en

Analyses Biomédicales

Superviseur Pr. Casimir D. AKPOVI Professeur de biochimie au

département de GBH EPAC/UAC Devant le Jury :

Président : Pr. Julien SEGBO Examinateur : Pr. Eugénie ANAGO Superviseur : Pr. Casimir D. AKPOVI

(2)

REPUBLIQUE DU BENIN

********

MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

*******

UNIVERSITE D’ABOMEY-CALAVI

*******

ECOLE POLYTECHNIQUE D’ABOMEY-CALAVI

ANNEE ACADEMIQUE 2016 – 2017 DIRECTEUR :

Prof. Mohamed SOUMANOU

CHEF DE DEPARTEMENT :

Dr. Pascal ATCHADE

DIRECTEUR ADJOINT :

Prof. Clément AHOUANOU

(3)

Noms et prénoms Disciplines enseignées

ABLEY Sylvestre Déontologie

ADOMOU Alain Physique

AGBANGLA Clément Génétique moléculaire

AHOYO Théodora Angèle Microbiologie / Santé publique et Hygiène hospitalière

AKAKPO B. Huguette Education Physique et Sportive AKPOVI D. Casimir Biologie Cellulaire/ Physiologie

Humaine/ Biochimie ALITONOU Alain Guy Chimie

ANAGO Eugénie Biochimie/ Biologie Moléculaire ANAGONOU Sylvère Education Physique et sportive ATCHADE Pascal Parasitologie/ Mycologie/

Entomologie Médicale BANKOLE Honoré Bactériologie Appliquée DARBOUX Raphael Histologie Appliquée

DESSOUASSI Noel Biophysique

DOSSEVI Lordson Techniques Instrumentales LISTE DES ENSEIGNANTS DU DEPARTEMENT DE

GENIE DE BIOLOGIE HUMAINE

(4)

DOSSOU Cyriaque

Techniques d’Expression et Méthodes de Communication DOUGNON T. Victorien Microbiologie/Méthodologie de la

Recherche HOUNNON Hyppolite Mathématiques HOUNSOSSOU Hubert Biostatistique

KOUNASSO Gabriel Informatique

LOKO Frédéric Biochimie Clinique

LOKOSSOU Gatien Immunologie

LOZES Evelyne Immunologie

MASSOULOKONON Vincent Histologie Générale OGOUNDIKPE Nicarette Informatique Médicale SECLONDE Hospice Transfusion Sanguine

SEGBO Julien Biochimie/ Biologie Moléculaire SENOU Maximin Histologie Appliquée

TOPANOU Adolphe Hématologie/ Hémostase

SOEDE Casimir Anglais

TOHOYESSOU Zoe Soins Infirmiers

YOVO K. S. Paulin Pharmacologie / Toxicologie

(5)

DEDICACE

A mon feu père, Abel LIGAN à qui je devrai toujours tous mes succès et accomplissements ; Repose en paix !

(6)

A DIEU tout puissant, père du cosmos Merci pour tout !

A ma mère Célestine KOUGBLENOU, la femme à qui je dois tout l’appui financier, tout le courage et toute la force qu’a nécessité ce travail.

 A mes frères et sœurs, Auriane HOUNTON, Ulrich LIGAN, Carine LIGAN et Marie-Noel LIGAN

A Odon VALLET, et à toute la Fondation VALLET, qui grâce à un appui financier très important, m’ont permis de finir mes cursus scolaire et universitaire en toute beauté ; je n’en serais pas là sans votre précieuse aide.

Puisse Dieu vous bénir !

Au Professeur Casimir D. AKPOVI, non seulement vous avez cru en moi en me confiant ce travail, mais aussi, vous l’avez dirigé malgré. Vos qualités humaines et scientifiques forcent mon admiration et resteront pour moi de précieux exemples.

 A mon tuteur de stage, M. Gilbert DJIDONOU, pour avoir accepté m’encadrer durant cette étude, et pour vos conseils qui m’ont orienté dans le choix la méthodologie à adopter pour le bon déroulement de ce travail.

 A M. Jude KANHONOU, pour vos conseils, et pour m’avoir orienté dans le choix de mon thème de recherche.

 A tout le personnel du laboratoire du CHUD/B, spécialement M. Aristide GABA, Mme AMADOU Zaharatou et tous les biotechnologistes de la section Biochimie pour votre accueil et vos conseils.

A tous les enseignants et encadreurs du département de Génie de Biologie Humaine, pour m’avoir transmis toutes ces connaissances m’ayant permis de réaliser de travail.

REMERCIEMENTS

(7)

A son Excellence Monsieur le Président du Jury

C’est un grand honneur que vous nous faites en acceptant de présider ce jury de soutenance. Permettez-nous d’exprimer notre grande considération à votre endroit.

Nous tiendrons compte de vos remarques pour améliorer la qualité de ce travail.

Respectueux hommages !

Aux Honorables Membres du Jury

Pour avoir accepté de siéger dans ce jury et de juger ce rapport, hommages à vous. Nous serons ravis d’encaisser vos critiques qui contribueront à parfaire la présentation de ce travail.

Veuillez trouver ici, l’expression de notre profonde gratitude et de notre sincère considération.

HOMMAGES

(8)

ADN : Acide Désoxyribonucléique

AgHBs : Antigène de surface de l’Hépatite B ALAT : Alanine Amino-Transférase

ARN : Acide Ribonucléique ARV : Antirétroviraux

CHUD/B : Centre Hospitalier Universitaire Départemental du Borgou CiPEC : Centre intégré de Prise En Charge

CD : Class of Differenciation

EPAC : Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi GBH : Génie de Biologie Humaine

HCV : Hepatite C Virus

LDH : Lactate Déshydrogénase

OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement PV-VIH : Personnes Vivant avec le VIH

PCR : Polymerase Chain Reaction

PNLS : Programme National de Lutte contre le SIDA SIDA : Syndrome de l’Immunodéficience Acquise TAR : Traitement Anti Rétroviral

UI : Unité Internationale

VIH : Virus de l’Immunodéficience Humaine

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

(9)

Tableau I : Mode opératoire du dosage de l’ALAT………....……….. 27 Tableau II : Mode opératoire du dosage de la créatinine………... 28 Tableau III : Répartition des sujets en fonction des cas d’hyper

créatininémie et d’activité de l’ALAT élevée………. 35 LISTE DES TABLEAUX

(10)

Figure 1 : Structure schématique du VIH………... 17

Figure 2 : Cycle de réplication du VIH... 19

Figure 3 : Cycle de réplication du VIH et cibles des ARV…... 20

Figure 4 : Répartition des patients suivant le sexe... 29

Figure 5 : Répartition des patients suivant l’âge... 30

Figure 6 : Répartition des sujets suivant la nature du bilan... 31

Figure 7 : Distribution des sujets suivant la durée du traitement et la créatininémie... 31

Figure 8 : Variation de la valeur moyenne de la créatininémie en fonction de la durée du traitement ………. 32

Figure 9 : Distribution de la population d’étude en fonction de la durée du traitement et de l’activité de l’ALAT……….. 33

Figure 10 : Variation de la valeur moyenne de l’activité de l’ALAT en fonction de la durée du traitement………... 34

LISTE DES FIGURES

(11)

Le traitement antirétroviral est aujourd’hui le moyen le plus efficace de lutte contre le SIDA dont l’humanité dispose. Cependant, plusieurs études ont montré que les combinaisons d’antirétroviraux ont des conséquences sur les organes vitaux des personnes vivant avec le VIH (PV-VIH) sous traitement antirétroviral. L’objectif général de ce travail est de montrer l’importance de la surveillance des fonctions rénales et hépatiques dans le suivi des PV-VIH sous traitement antirétroviral.

Une étude prospective, analytique et comparative a été réalisée au cours de la période allant du 29 mai au 25 août 2017, au Centre Hospitalier Universitaire Départemental (CHUD) du Borgou. Nous avons déterminé la créatininémie et l’activité enzymatique de l’ALAT chez 130 PV-VIH révélées négatives à d’autres tests sérologiques dont AgHBS et HCV.

Notre population d’étude a un âge moyen de 32,72 ± 12,95 ans et était constituée majoritairement de sujets de sexe féminin (67,7%). Les PV-VIH déjà sous traitement antirétroviral au moment de l’étude étaient plus nombreux que ceux en phase pré-thérapeutique (90% contre 10%). Au total, quatre (04) sujets présentaient une hypercréatininémie dont 02 sous traitement depuis moins de 2 ans et 02 sous traitement depuis plus de 2 ans. Vingt-sept sujets avaient une activité de l’ALAT supérieure à 33 UI/L. Au nombre de ces 27 sujets, 18 étaient sous traitement depuis plus de 2 ans et 08 sont sous traitement depuis moins de 2 ans. Aucun sujet en phase pré-thérapeutique n’a présenté de taux d’ALAT anormal.

Les ARV ont peu impacté la créatininémie, alors qu’ils sont associés à une élévation significative de l’activité de l’ALAT.

Mots clés : PV-VIH, traitement antirétroviral, créatininémie, ALAT RESUME

(12)

Antiretroviral treatment is today the only means of fighting against AIDS that humanity has. However, several studies have shown that combinations of antiretrovirals have consequences for the vital organs of people living with HIV (PL-HIV). The overall objective of this work is to demonstrate the importance of monitoring renal and hepatic functions in the monitoring of PL-HIV on antiretroviral therapy.

A prospective analytical and comparative study was conducted during the period from May 29 to August 25, 2017, at the departemental university hospital center of Borgou. We determined the serum creatinine and enzymatic activity of ALT for 130 PL-HIV revealed to be negatives to other serological tests including HBsAg and HCV.

Our study population has an average age of 32.72 ± 12.95 years and was predominantly female (67.7%). There were more PL-HIV patients already on antiretroviral therapy at the time of the study than those in the pre-treatment phase (90% versus 10%). In total, four (04) subjects had hyper-creatinine, of which 02 had been on treatment for less than 2 years and 02 had been on treatment for more than 2 years. Twenty-seven subjects had an ALT activity greater than 33 IU / L.

Of these 27 subjects, 18 had been on treatment for more than 2 years and 08 had been on treatment for less than 2 years. No subjects in the pre-therapeutic phase had abnormal ALT levels.

ARVs have had little impact on serum creatinine levels, whereas they are associated with a significant increase in ALT activity.

Key words : Antiretroviral treatment/therapy, serum creatinine, ALT.

ABSTRACT

(13)

INTRODUCTION

PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE DEUXIEME PARTIE : CADRE, MATERIEL ET METHODES TROISIEME PARTIE : RESULTATS ET DISCUSSION

CONCLUSION SUGGESTIONS

SOMMAIRE

(14)

Le Virus de l’Immunodéficience Humaine (VIH), est un virus isolé en 1983 par l’équipe du professeur Montagniet. Ce virus est à l’origine du syndrome d’immunodéficience acquise (SIDA). En raison d’un nombre croissant de personnes infectées, le SIDA reste à l’heure actuelle un problème de santé publique majeur. Malgré les efforts de prévention, le SIDA continue de progresser. Environs trois décennies après le premier cas isolé, le Bénin compte 63.000 personnes vivant avec le VIH pour une prévalence de 1,2% au sein de la population générale. C’est dans ce contexte que les Nations-Unies à travers l’ONU-SIDA ont élaboré une véritable politique de soutien à tous les États dans le cadre de la lutte contre le SIDA. A cet effet, depuis 1998, des programmes d’accès aux traitements antirétroviraux ont été mis en place en Afrique subsaharienne par l’ONU-SIDA (Côte d’Ivoire, Ouganda) et les gouvernements comme au Sénégal. Ces programmes se sont généralisés à l’ensemble des pays africains permettant à des milliers de patients de bénéficier d’un traitement antirétroviral qui permet de réduire considérablement la charge virale. Grâce au traitement antirétroviral (TAR), les PV-VIH ont une qualité de vie et une espérance de vie bien meilleures. Le développement de la résistance virale aux ARV entraine l’inefficacité de la monothérapie antirétrovirale pour contrôler la maladie et induire une amélioration durable du statut immunitaire des malades et donc de leur état de santé. En effet, des études cliniques (essais thérapeutiques) ont montré qu'une efficacité durable et majeure ne pouvait être obtenue que par l'association d'au moins trois antirétroviraux (Germanaud, 2009). Ceci a conduit à l’instauration de la trithérapie antirétrovirale qui a entraîné des changements importants dans l'épidémiologie de l’infection à VIH.

Cependant, l’utilisation des antirétroviraux n’a pas que des effets positifs pour les personnes sous traitement ; elle provoque souvent des effets indésirables

INTRODUCTION

(15)

chez les patients. Malgré l'utilisation répandue de la thérapie antirétrovirale, l'infection au VIH reste associée à un risque accru d’affections du rein (Scherzer et al., 2012) liées soit au virus (maladie de HIVAN) soit à la toxicité de certains antirétroviraux dont le Ténofovir qui dans la littérature est associé à un dysfonctionnement rénal (Patel et al., 2010 ;Crum-Cianflone et al., 2010 ;Nishijima et al., 2011). De même, depuis l’avènement des traitements ARV, l'insuffisance hépatique en phase terminale constitue une cause importante d'hospitalisation et de mortalité. La principale cause d'hépatomégalie chez les personnes infectées par le VIH est l'hépatite virale chronique due au virus de l’hépatite B et/ou C. D'autres types de troubles hépatiques ont été observés chez ces personnes tels que les métastases hépatiques non liées au SIDA, la stéatose hépatique et les lésions hépatiques dues aux traitements ARV (Wilcox, 2008).

Nous nous sommes proposé de réaliser la présente étude intitulée : « Influence des antirétroviraux sur la créatininémie et l’activité enzymatique de l’ALAT chez les PV-VIH prises en charge au CHUD du Borgou » dont l’objectif général est de montrer l’importance de la surveillance des fonctions rénales et hépatiques dans le suivi des PV-VIH sous traitement antirétroviral.

Plus spécifiquement, nous aurons à :

1. Effectuer une étude comparative entre l’activité catalytique de l’ALAT pour les bilans pré-thérapeutiques et pour les suivis sous traitement antirétroviral.

2. Etablir un lien entre l’utilisation des antirétroviraux et les variations de la créatininémie chez les PVVIH.

(16)

PREMIERE PARTIE :

SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE

(17)

1. Rappel de virologie

Un virus peut être défini par 3 caractères fondamentaux :

 UN virus ne contient qu’un seul type d’acide nucléique : ADN ou ARN.

 C’est un parasite obligatoire d’une cellule vivante (pas d’information génétique concernant le métabolisme énergétique).

 Structure acellulaire : on parle de particule virale, qui est de petite taille (<0,3 µm)

D’après LWOFF, 1953 Cette structure et ce mode de reproduction conditionnent les propriétés biologiques et le pouvoir pathogène des virus.

Le VIH est un virus à ARN de la famille des Retroviridae, mesurant environ 0,1µm et appartenant à l’espèce Oncornavirus lentivirus. Deux sérotypes sont actuellement connus :

 VIH-1 de répartition mondiale,

 VIH-2 surtout présent en Afrique de l’Ouest.

Les virus VIH-1 sont actuellement classés en trois groupes : le groupe M (responsable de la pandémie), le groupe O (outlier) et le groupe N (non-M non- O). Le groupe M est lui-même subdivisé en 9 sous-types (A, B, C, D, F, G, H, J, K) et il existe 37 formes recombinantes (CRF01 à CRF37). Le sous-type A comprend 4 subdivisions (A1, A2 et de découverte plus récente A3 et A4) et le sous-type F est subdivisé en 2 sous-sous-types F1 et F2.

En ce qui concerne le VIH-2, sept sous-types ont été répertoriés à ce jour (de A à H), A et B représentant les sous-types majoritaires.

(18)

1.1. Structure du virus : Description du VIH-1

Le VIH est un virus sphérique constitué d'une enveloppe, d'une nucléocapside formée de protéines internes et contenant le génome viral (ARN) auquel sont associées des enzymes virales.

L'enveloppe virale est formée d'une bicouche lipidique. Elle est hérissée de spicules formés de deux glycoprotéines virales, les gp120 (protéine de surface) et gp41 (transmembranaire). La gp120 est l'élément viral qui viendra reconnaître le CD4 lors de l'attachement du virus. La face interne de l'enveloppe est tapissée de protéine de matrice. La capside est formée de protéine p24, une protéine sécrétée dans le sang, au cours de l'infection. A l'intérieur de la capside, on trouve l'ARN viral diploïde associé à des enzymes virales : la transcriptase inverse, l'intégrase et la protéase (ONUSIDA, 2013).

Figure 1 : Structure schématique du VIH (ONUSIDA, 2013).

1.2. Différentes étapes du cycle de réplication du VIH Les principales étapes du cycle de réplication sont :

- Attachement ou fixation : Le virus se fixe sur le lymphocyte T4, par reconnaissance entre la protéine virale gp120 et la protéine CD4 du

(19)

- Pénétration : Les deux membranes (du virus et du lymphocyte) fusionnent, ce qui permet la pénétration de la nucléocapside (les deux capsides + le matériel génétique, etc.) du virus dans le cytoplasme. Les deux capsides se dissocient, libérant l'ARN viral dans le cytoplasme

- Reverse transcription et intégration : Grâce à la reverse transcriptase virale, l'ARN viral est rétro transcrit en ADN double brin. Cet ADN pénètre dans le noyau, où il s'intègre au génome du lymphocyte. Il sera ensuite transcrit en ARN immédiatement ou plus tard.

- Traduction : les ARN messagers viraux sont traduits pour donner les différentes protéines du virus.

- Assemblage : Les protéines virales et l'ARN viral s’associent pour reformer des virions

- Bourgeonnement et libération : Les virions bourgeonnent, emportant des fragments de la membrane plasmique du lymphocyte. Les nouveaux virus sont libérés dans le milieu intérieur. Ils peuvent infecter de nouveaux lymphocytes T4.

(20)

Figure 2 : Cycle de réplication du VIH (ONUSIDA, 2013).

2. Le traitement antirétroviral

2.1. Mécanismes d’action des ARV

Le VIH est un virus ARN qui pour se reproduire doit pénétrer dans une cellule CD4. Il y subit une série de transformation pour donner naissance à de nouveaux virus. Les ARV bloquent l’une des étapes du cycle de multiplication du VIH. Les principaux ARV utilisés aujourd’hui bloquent l’action de deux enzymes : la transcriptase inverse et la protéase. Des molécules capables de bloquer l’entrée du virus dans les CD4 (anti corécepteurs) et l’intégrase sont aujourd’hui disponibles.

(21)

Figure 3 : Cycle de réplication du VIH et cibles des ARV (Ammari, 2013) 2.2. Les différentes classes d’antirétroviraux :

Les antirétroviraux sont des molécules de synthèses de différentes natures chimiques regroupées en trois grandes classes selon leur mode d'action : deux classes d'inhibiteurs de la transcriptase inverse et une d'inhibiteurs de protéase.

3. Rôles du foie et des reins dans le métabolisme et l’élimination des médicaments

La capacité globale de l’organisme à éliminer une molécule est la clairance, définie comme le volume de plasma totalement épuré par unité de temps ; elle est ainsi habituellement exprimée comme un débit en ml/min. La capacité d’un organe à éliminer un médicament est ainsi exprimée par la fraction du flux sanguin le traversant qui est complètement épurée du médicament par unité de temps.

Cette fraction est définie comme le coefficient d’extraction.

Après extraction hépatique, le métabolisme hépatique du médicament peut être considéré comme un processus de détoxification puisqu’il transforme un composé actif en un métabolite inactif (Benhamou, 2002 ;Chang et Schiano, 2007). Cependant, une activation des métabolites survient parfois et peut être un mécanisme pathogénique à l’origine des effets indésirables des médicaments (Chang et Schiano, 2007). Afin de traverser les membranes biologiques et d’avoir

(22)

accès à leur tissu cible, la plupart des médicaments partagent la caractéristique commune de lipophilie et demeurent non ionisés ou partiellement ionisés au pH physiologique. Toutefois, les voies d’excrétion physiologiques telles que l’excrétion rénale et biliaire, en raison de leur nature hydrosoluble ne peuvent éliminer que les composants hydrophiles. Le métabolisme hépatique permet alors la transformation de ces composants lipophiles en composés hydrophiles qu’il devient possible d’éliminer (Benhamou, 2002). La majorité des enzymes hépatiques métabolisant les médicaments sont situées dans la fraction liposoluble des membranes du réticulum endoplasmique des hépatocytes (Benhamou, 2002 ;Chang et Schiano, 2007). Outre ses capacités métaboliques, le foie participe à l’excrétion des médicaments hors de l’organisme par le biais du système biliaire. Après excrétion dans la bile, le médicament se retrouve dans la lumière intestinale où il peut être réabsorbé : c’est le cycle entéro-hépatique.

En ce qui concerne les reins, ils interviennent majoritairement dans l’élimination des médicaments. La plupart des molécules sont éliminées dans les urines, soit sous forme inchangée, soit sous forme de produits de dégradation. Le plus souvent les médicaments ou leurs métabolites ont une masse moléculaire bien inférieure à 5000 et sont de ce fait filtrés par le glomérule. Seule la partie non fixée est filtrée. La réabsorption tubulaire intervient tout au long du néphron. Il s’agit le plus souvent d’un processus passif qui est influencé par le degré d’ionisation du médicament : seule la fraction non ionisée au pH urinaire est réabsorbée. Cette propriété est utilisée dans certains surdosages pour accélérer l’élimination du médicament en alcalinisant les urines pour bloquer la réabsorption. Une sécrétion active est également observée pour quelques molécules, entre autres des cations ou anions qui sont sécrétés dans la lumière du tubule par des systèmes de transport spécifiques, consommant de l’énergie et à capacité saturable. On peut donc observer des phénomènes de compétition.

(23)

DEUXIEME PARTIE :

CADRE, MATERIEL ET METHODES

(24)

1. Cadre d’étude

1.1. Cadre institutionnel

Notre formation a eu lieu à l’Ecole Polytechnique d’Abomey Calavi (EPAC). Cette institution comprend le secteur industriel et le secteur biologique au sein duquel se trouve le département du Génie de Biologie Humaine (GBH) où nous avons suivi notre formation professionnelle pendant trois ans.

1.2. Cadre technique

La présente étude s’est déroulée au sein de la section biochimie du laboratoire du Centre Hospitalier Universitaire Départemental du Borgou (CHUD/B).

Créé en 1959, le Centre Hospitalier Universitaire Départemental du Borgou est situé dans la partie septentrionale du pays, à Parakou, chef-lieu du département du Borgou. Implanté dans le quartier Banikanni, le CHUD/B est limité : au Nord par la circonscription scolaire de Parakou non loin de la place Bio-Guerra ; au Sud par la voie passant devant l’ancien poste du deuxième arrondissement ; à l’Est par la Direction Départementale de la santé et l’Ecole de Formation Médico-sociale (EFMS); et à l’Ouest par l’école Primaire publique la Montagne. Il est composé d’une administration et de plusieurs services à savoirs : une maternité, une pédiatrie, une médecine, une radiologie, une ophtalmologie, l’ORL (Ortho Rhino Laryngologie), une stomatologie, un bloc opératoire, une urgence et un laboratoire d’analyse biomédicale multidisciplinaire ou j’ai effectué mon stage. L’actuel Directeur est le Maitre de conférences agrégé Antoine Dodji MENSAH.

Le laboratoire du CHUD/B-A situé sur l’étage du bâtiment principal de l’hôpital dispose d’une salle de prélèvement sanguin et d’une salle de prélèvement bactériologique. Il est dirigé par un professeur titulaire de chaire de biochimie et son assistant, tous assisté par un surveillant général. Les prélèvements se font tous les jours ouvrables de 8 heures à 10 heures et les analyses des échantillons

(25)

commencent à partir de 10 heures. Les prélèvements biologiques effectués sont ensuite répartis en quatre sections :

 Section Hématologie-Parasitologie où se déroulent les examens hématologiques tels que : NFS (Numération Formule Sanguine), VS (Vitesse de Sédimentation érythrocytaire), TS (Temps de Saignement), TC (Temps de Coagulation) et les examens parasitologiques tels que : GE-DP (Goutte Epaisse + Densité Parasitaire), FS-DP (Frottis Sanguin + Densité Parasitaire)

 Section Bactériologie-Parasitologie où s’effectuent les examens bactériologiques tels que : ECBU (Examen Cytobactériologique des Urines), PV (Prélèvement Vaginal), PU (Prélèvement Urétrale), Spermogramme, Coproculture et l’AKOP qui est un examen parasitologique ;

 Section Biochimie-Sérologie où se déroulent les examens tels que : la glycémie, l’urémie, la créatininémie, la calcémie, la magnésémie, l’uricémie, la protidémie, la protéinurie, les triglycérides, les transaminases (ASAT, ALAT), la Gamma glutamyl transférase (GGT), le Cholestérol (total et HDL), la bilirubine totale et conjuguée, l’ionogramme, ASLO et la CRP.

Toutes ces sections occupent chacune une salle. Le laboratoire ne dispose pas encore des sections de parasitologie et de sérologie dignes du nom. Les examens de parasitologie et de sérologie sont répartis dans les autres sections ; pour le reste des examens sérologique, le CiPEC et la banque de sang disposent d’un laboratoire leur permettant de les effectuer. Les résultats sont disponibles à partir de 16 heures. Pour les jours fériés et la garde, seuls les prélèvements d’urgence venant des différents services sont analysés. Chaque section de laboratoire est dirigée par un ingénieur des travaux qui est chargé de gérer le personnel et veiller à la bonne exécution de l’ensemble des prestations de la section. Au laboratoire du CHUD/B la permanence est assurée du lundi au vendredi, de 8 heures à 16 heures et la garde de 16 heures au lendemain à 8 heures.

Les jours fériés, les gardes se font de 8 heures au lendemain à 8 heures. Deux

(26)

(02) techniciens assurent la garde par jour ; l’un en biochimie et l’autre en hématologie.

2. Matériel -Aiguille -Sous vide -Coton -Sparadrap

-Alcool 90° et iodé -Garrot

-Marqueur

-Tubes sec pour les prélèvements -Bic bleu et rouge

-Un cahier de paillasse

-Portoir de transport des échantillons -Micropipettes P100 et P1000

-Compresse -Cônes -Portoir

-Tubes à hémolyse

-Les coffrets de réactif pour le dosage de L’ALAT (Human) et de la créatinine (BIOLABO)

-Le sérum contrôle NORMOTROL -Spectrophotomètre

-Centrifugeuse -Réfrigérateur

(27)

3. Méthodes d’étude

3.1. Type et période d'étude

Il s'agit d'une étude analytique, prospective qui s’est déroulée sur durant une période de trois mois à compter du 29 mai au 25 août 2017.

3.2. Population d’étude

La population d’étude est constituée des PV-VIH envoyées par le CiPEC au laboratoire du CHUD/B pour des analyses biochimiques.

Critère d'inclusion

Sont incluses dans cette étude les PV-VIH ayant un suivi régulier

Critère d'exclusion

Sont exclues de l’étude les PV-VIH déclarés positifs à d’autres tests sérologiques dont AgHBS, HCV, ou autres.

3.3. Procédure

La tâche à effectuer consistera à :

 Choisir les sujets selon les critères prédéfinis

 Réaliser les prélèvements sanguins

 Doser chacun des deux paramètres pour chaque échantillon à l’aide du spectrophotomètre

3.4. Dosage de L’ALAT (Méthode cinétique) Principe

La détermination de l’activité enzymatique de l’ALAT est basée sur le principe suivant :

ALAT

Alanine + α-cétoglutarate Pyruvate + Glutamate

(28)

LDH

Pyruvate + NADH + H+ Lactate + NAD+

Ainsi, la densité optique lue au spectrophotomètre à 340 nm permet la détermination de la vitesse de disparition du NADH qui est proportionnelle à l’activité enzymatique de l’ALAT.

Tableau I : Mode opératoire du dosage de l’ALAT

Réactif Sérum contrôle

Echantillon Contrôle 1000 µl 100 µl - Dosage 1000 µl - 100 µl

Mélanger et lire immédiatement (2 à 5 secondes) au spectrophotomètre à 340 nm.

3.5. Dosage de la créatinine (Méthode cinétique) Principe

La créatinine forme en présence de l’acide picrique en milieu alcalin du picrate de créatinine dont la vitesse d’apparition lue à 505 nm est

proportionnelle à la concentration en créatinine.

(29)

Tableau II : Mode opératoire du dosage de la créatinine

Etalon Contrôle Dosage

Réactif

R1(Hydroxyde de sodium NaOH)

500 µl 500 µl 500 µl

Réactif R2(Acide picrique)

500 µl 500 µl 500 µl

Etalon 100 µl - - Sérum

contrôle

- 100 µl -

Echantillon - - 100 µl Mélanger et lire immédiatement (2 à 5 secondes) au spectrophotomètre à 505 nm.

4. Outils statistiques

Les données issues des manipulations ont été saisies et enregistrées à l’aide du logiciel Epi Data. Le logiciel Microsoft Word 2016 a été utilisé pour générer les tableaux, et figures.

(30)

TROISIEME PARTIE :

RESULTATS ET DISCUSSION

(31)

1. Résultats

1.1. Caractéristiques sociodémographiques de la population d’étude 1.1.1. Répartition de la population d’étude suivant le sexe

Figure 4 : Répartition des patients suivant le sexe

La population d’étude était constituée de 42 sujets de sexe masculin contre 88 sujets de sexe féminin correspondant respectivement à 32,3% et 67,7% avec un sexe ratio égal à 0,48 en faveur des femmes, pour une population totale de 130 sujets.

1.1.2. Répartition suivant l’âge

Figure 5 : Répartition des patients suivant l’âge.

La tranche d’âge la plus représentée était celle de 20 à 40ans (50,77%). Les sujets âgés de moins de 20 ans étaient les moins représentés (5,38%). L’âge

Masculin 32,3%

Féminin

67,7% Masculin

Féminin

0,00%

20,00%

40,00%

60,00%

[0 ; 20[ [20 ; 40[ [40 ; 60[ [60 ; 80[

5,38%

50,77%

37,69%

6,16%

FRÉQUENCES

TRANCHES D'ÂGES

(32)

1.1.3. Répartition de la population d’étude suivant la nature du bilan

Figure 6 : Répartition des sujets suivant la nature du bilan.

La population d’étude comprend 117 sujets sous ARV et 13 en phase pré thérapeutique ; ce qui correspond respectivement à 90% et 10%.

1.2. Fréquence des troubles rénaux et hépatiques au sein de la population d’étude

1.2.1. Association de la durée du traitement à la créatininémie

Figure 7 : Distribution des sujets suivant la durée du traitement et la créatininémie.

10%

90%

Bilan pré thérapeutique Bilan de suivi sous ARV

0 2 4 6 8 10 12

Durée du traitement

7,52 8,18 9,11

10,65

Catininémie (mg/L) Aucun

≤ 1 an 1 à 2 ans

˃ 2ans

(33)

Les sujets sous traitement antirétroviral depuis plus de 2 ans ont la valeur moyenne de créatininémie la plus élevée (10,65 mg/L) alors que ceux qui ne sont pas encore sous traitement ont la valeur moyenne de créatininémie la plus faible (7,52 mg/L).

Figure8 : Variation de la valeur moyenne de la créatininémie en fonction de la durée du traitement

La valeur moyenne de la créatininémie des PV-VIH sous traitement depuis plus de 2 ans est nettement supérieure à celle des PV-VIH dont le traitement dure moins de 2 ans (p˂0,0005).

<2ans >2ans

C ré at in in ém ie (m g/ L)

0 2 4 6 8 10

12 

Durée du traitement

(34)

1.2.2. Association de la durée du traitement à l’activité de l’ALAT

Figure 9 : Distribution de la population d’étude en fonction de la durée du traitement et l’activité de l’ALAT.

Les sujets en phase pré thérapeutique ont la plus faible valeur moyenne de l’activité de l’ALAT (16,52 UI/L) tandis que les sujets sous traitement depuis plus de 2 ans ont la valeur moyenne de l’activité de l’ALAT la plus grande (44,96 UI/L). De plus, au fur et à mesure que la durée du traitement augmente, la valeur moyenne de l’activité de l’ALAT accroit.

16,52

21,95

29,98

44,96

0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50

Durée du traitement

Activité de l'ALAT (UI/L)

Aucun

≤ 1 an 1 à 2 ans

˃ 2ans

(35)

Figure10 : Variation de la valeur moyenne de l’activité de l’ALAT en fonction de la durée du traitement.

Il y a une différence significative entre la valeur moyenne de l’activité de l’ALAT des PV-VIH sous traitement depuis plus de 2 ans et celle des PV-VIH dont le traitement dure moins de 2 ans (p˂0,0005).

<2ans >2ans

ALAT (UI/L)

0 10 20 30 40 50 60



Durée du traitement

(36)

1.2.3. Association de l’hyper créatininémie et l’élévation de l’activité de l’ALAT à la durée du traitement

Tableau III : Répartition des sujets en fonction des cas d’hyper créatininémie et d’activité de l’ALAT élevée.

Durée du traitement

Effectifs Nombres de cas d’hyper créatininémie

(˃13 mg/L)

Nombres de cas d’ALAT supérieur

à 33 UI/L

Aucun 13 00 00

≤ 1 an 59 00 01

1 à 2 ans 33 02 08

˃ 2ans 25 02 18

Le tableau ci-dessus montre que les cas d’hyper créatininémie sont peu nombreux (04) et répartis équitablement entre les sujets dont le traitement dure 1 à 2 ans et ceux sous traitement depuis plus de 2 ans. A l’opposé, les cas d’activité de l’ALAT élevée sont au nombre de 27. Il n’y a pas de sujet qui ne soit pas sous traitement et ayant une activité de l’ALAT élevée, alors qu’un seul sujet sous traitement depuis moins d’un an a une activité de l’ALAT supérieure à 33 UI/L.

Au nombre des sujets dont le traitement date de moins de 2 ans, on enregistre 08 cas d’activité de l’ALAT élevée et 18 cas parmi les sujets sous traitement depuis plus de 2 ans.

2. DISCUSSION

La présente étude a permis de montrer l’impact du traitement antirétroviral sur la créatininémie et l’activité de l’ALAT. Elle a porté sur une population d’étude constituée majoritairement de sujets ayant entre 20 et 40 ans (50,77%).

Cette observation est une preuve que le VIH atteint beaucoup plus la jeunesse.

Tout comme pour les travaux réalisés par Fokunang et al. en 2010, la gente féminine prédomine dans notre population d’étude (Fokunang et al., 2010).

(37)

A l’issue de cette étude, nous avons enregistré 04 cas d’hyper créatininémie soit 3,08% de la population d’étude. Ces résultats concordent avec ceux des travaux de Lamine Traore (4,2%) réalisés en 2008 (Lamine, 2008). Cette faible fréquence des cas hyper créatininémie suggère que les ARV n’ont pas d’impact significatif sur les fonctions rénales. Cependant, on note une variation significative (p˂0,0005) entre les valeurs moyennes de la créatininémie chez les patients sous ARV depuis plus de de 2 ans et chez ceux dont le traitement dure moins de 2 ans. Ces résultats justifient le fait qu’ il soit proscrit de mettre une PV- VIH présentant une insuffisance rénale sous traitement antirétroviral.

Les sujets porteurs du VIH non encore sous traitement antirétroviral possèdent la plus faible valeur moyenne de l’activité de l’ALAT (16,52 UI/L).

Cette valeur accroit au fur et à mesure que la durée du traitement augmente. La plus grande valeur moyenne de l’activité de l’ALAT a été obtenue chez les PV- VIH sous traitement depuis plus de 2 ans (44,96 UI/L). De plus, 20,77% de la population d’étude présente une activité de l’ALAT supérieure à 33 UI/L, avec une prédominance des sujets sous traitement depuis plus de 2 ans (66,67%). Le traitement antirétroviral est donc la cause de l’élévation de l’activité de l’ALAT chez les PV-VIH. Ces résultats sont appuyés par la différence significative (p˂0,0005) entre la valeur moyenne de l’activité de l’ALAT des PV-VIH sous traitement depuis plus de 2 ans et celle des PV-VIH dont le traitement dure moins de 2 ans. En 2008, les résultats des travaux de Wilkin et Gulick ont révélé une plus faible proportion (2 à 14%) de l’hépatotoxicité chez les PV-VIH sous traitement antirétroviral (Wilkin et Gulick, 2008). L’ALAT contenue dans le sérum provient majoritairement du foie mais est aussi sécrétée par le cœur.

L’association de l’activité de l’ALAT toute seule à l’hépatotoxicité serait donc la cause d’une plus grande fréquence des cas d’atteinte hépatique chez les PV-VIH sous ARV dans notre population d’étude. Nos résultats montrent que plus la durée du traitement est grande, plus les fonctions rénales et hépatiques sont affectées.

(38)

Au terme de notre étude portant sur l’Influence des antirétroviraux sur la créatininémie et l’activité enzymatique de l’ALAT chez des PV-VIH prises en charge au CHUD/B, nous avons observé une très faible fréquence des cas d’hypercréatininémie tandis que les sujets présentant une activité de l’ALAT supérieure à 33 UI/L sont relativement nombreux et sont majoritairement ceux sous traitement antirétroviral depuis plus de 2 ans. Les antirétroviraux ont donc un impact significatif sur la fonction hépatique.

Cette étude peut s’élargir à une taille d’échantillon plus grande, et même s’étendre sur plusieurs années avec beaucoup plus de suivi dans l’évolution des divers paramètres biochimiques chez les sujets sous traitement antirétroviral afin d’avoir une précision sur l’impact des ARV sur le foie et les reins.

CONCLUSION

(39)

A l’issu de notre étude, nous suggérons : - A la Direction du PNLS :

De doter les laboratoires d’analyses biomédicales de matériel analytique performant et fiable permettant de déterminer tous les paramètres intervenant dans le suivi biologique des porteurs du VIH.

- Aux prescripteurs :

De tenir compte des impacts des ARV sur le foie et les reins, lors la prescription des examens de routine réalisés pour le suivi des PV-VIH sous traitement. Nous leur proposons donc d’inclure d’autres paramètres permettant d’évaluer les fonctions hépatiques et rénales dans les bilans de suivi des porteurs du VIH, sous traitement antirétroviral.

- Aux chercheurs :

D’approfondir cet axe de recherche en utilisant des marqueurs plus spécifiques et des techniques plus précises telles que les méthodes moléculaires.

La PCR quantitative en temps réel par exemple, permettra de déterminer la charge virale exacte afin de la comparer à la durée du traitement et aux divers paramètres biologiques. On pourra donc évaluer non seulement l’efficacité du traitement, mais aussi le fonctionnement des organes vitaux.

SUGGESTIONS

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Lamine T. Evolution de l’amylasémie, de l’urémie, de la créatininémie et des paramètres anthropométriques chez des personnes VIH séropositives sous antirétroviraux suivies au Centre Médical Saint Camille de Ouagadougou (CMSCO) [Mémoire de DEA]. Biologie Appliquée et Modélisation des Systèmes Biologiques : Ouagadougou ; 2008. 55p.

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Références

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