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Association de l’hyper créatininémie et l’élévation de l’activité de l’ALAT à la durée du traitement

RESULTATS ET DISCUSSION

1.2. Fréquence des troubles rénaux et hépatiques au sein de la population d’étude

1.2.3. Association de l’hyper créatininémie et l’élévation de l’activité de l’ALAT à la durée du traitement

Tableau III : Répartition des sujets en fonction des cas d’hyper créatininémie et d’activité de l’ALAT élevée.

Durée du traitement

Effectifs Nombres de cas d’hyper créatininémie nombreux (04) et répartis équitablement entre les sujets dont le traitement dure 1 à 2 ans et ceux sous traitement depuis plus de 2 ans. A l’opposé, les cas d’activité de l’ALAT élevée sont au nombre de 27. Il n’y a pas de sujet qui ne soit pas sous traitement et ayant une activité de l’ALAT élevée, alors qu’un seul sujet sous traitement depuis moins d’un an a une activité de l’ALAT supérieure à 33 UI/L.

Au nombre des sujets dont le traitement date de moins de 2 ans, on enregistre 08 cas d’activité de l’ALAT élevée et 18 cas parmi les sujets sous traitement depuis plus de 2 ans.

2. DISCUSSION

La présente étude a permis de montrer l’impact du traitement antirétroviral sur la créatininémie et l’activité de l’ALAT. Elle a porté sur une population d’étude constituée majoritairement de sujets ayant entre 20 et 40 ans (50,77%).

Cette observation est une preuve que le VIH atteint beaucoup plus la jeunesse.

Tout comme pour les travaux réalisés par Fokunang et al. en 2010, la gente féminine prédomine dans notre population d’étude (Fokunang et al., 2010).

A l’issue de cette étude, nous avons enregistré 04 cas d’hyper créatininémie soit 3,08% de la population d’étude. Ces résultats concordent avec ceux des travaux de Lamine Traore (4,2%) réalisés en 2008 (Lamine, 2008). Cette faible fréquence des cas hyper créatininémie suggère que les ARV n’ont pas d’impact significatif sur les fonctions rénales. Cependant, on note une variation significative (p˂0,0005) entre les valeurs moyennes de la créatininémie chez les patients sous ARV depuis plus de de 2 ans et chez ceux dont le traitement dure moins de 2 ans. Ces résultats justifient le fait qu’ il soit proscrit de mettre une PV-VIH présentant une insuffisance rénale sous traitement antirétroviral.

Les sujets porteurs du VIH non encore sous traitement antirétroviral possèdent la plus faible valeur moyenne de l’activité de l’ALAT (16,52 UI/L).

Cette valeur accroit au fur et à mesure que la durée du traitement augmente. La plus grande valeur moyenne de l’activité de l’ALAT a été obtenue chez les PV-VIH sous traitement depuis plus de 2 ans (44,96 UI/L). De plus, 20,77% de la population d’étude présente une activité de l’ALAT supérieure à 33 UI/L, avec une prédominance des sujets sous traitement depuis plus de 2 ans (66,67%). Le traitement antirétroviral est donc la cause de l’élévation de l’activité de l’ALAT chez les PV-VIH. Ces résultats sont appuyés par la différence significative (p˂0,0005) entre la valeur moyenne de l’activité de l’ALAT des PV-VIH sous traitement depuis plus de 2 ans et celle des PV-VIH dont le traitement dure moins de 2 ans. En 2008, les résultats des travaux de Wilkin et Gulick ont révélé une plus faible proportion (2 à 14%) de l’hépatotoxicité chez les PV-VIH sous traitement antirétroviral (Wilkin et Gulick, 2008). L’ALAT contenue dans le sérum provient majoritairement du foie mais est aussi sécrétée par le cœur.

L’association de l’activité de l’ALAT toute seule à l’hépatotoxicité serait donc la cause d’une plus grande fréquence des cas d’atteinte hépatique chez les PV-VIH sous ARV dans notre population d’étude. Nos résultats montrent que plus la durée du traitement est grande, plus les fonctions rénales et hépatiques sont affectées.

Au terme de notre étude portant sur l’Influence des antirétroviraux sur la créatininémie et l’activité enzymatique de l’ALAT chez des PV-VIH prises en charge au CHUD/B, nous avons observé une très faible fréquence des cas d’hypercréatininémie tandis que les sujets présentant une activité de l’ALAT supérieure à 33 UI/L sont relativement nombreux et sont majoritairement ceux sous traitement antirétroviral depuis plus de 2 ans. Les antirétroviraux ont donc un impact significatif sur la fonction hépatique.

Cette étude peut s’élargir à une taille d’échantillon plus grande, et même s’étendre sur plusieurs années avec beaucoup plus de suivi dans l’évolution des divers paramètres biochimiques chez les sujets sous traitement antirétroviral afin d’avoir une précision sur l’impact des ARV sur le foie et les reins.

CONCLUSION

A l’issu de notre étude, nous suggérons : - A la Direction du PNLS :

De doter les laboratoires d’analyses biomédicales de matériel analytique performant et fiable permettant de déterminer tous les paramètres intervenant dans le suivi biologique des porteurs du VIH.

- Aux prescripteurs :

De tenir compte des impacts des ARV sur le foie et les reins, lors la prescription des examens de routine réalisés pour le suivi des PV-VIH sous traitement. Nous leur proposons donc d’inclure d’autres paramètres permettant d’évaluer les fonctions hépatiques et rénales dans les bilans de suivi des porteurs du VIH, sous traitement antirétroviral.

- Aux chercheurs :

D’approfondir cet axe de recherche en utilisant des marqueurs plus spécifiques et des techniques plus précises telles que les méthodes moléculaires.

La PCR quantitative en temps réel par exemple, permettra de déterminer la charge virale exacte afin de la comparer à la durée du traitement et aux divers paramètres biologiques. On pourra donc évaluer non seulement l’efficacité du traitement, mais aussi le fonctionnement des organes vitaux.

SUGGESTIONS

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