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Recherches récentes sur le mécanisme de la décharge disruptive

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Academic year: 2021

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HAL Id: jpa-00242173

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00242173

Submitted on 1 Jan 1906

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P. Langevin

To cite this version:

P. Langevin. Recherches récentes sur le mécanisme de la décharge disruptive. Radium (Paris), 1906,

3 (4), pp.107-115. �10.1051/radium:0190600304010700�. �jpa-00242173�

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Recherches récentes sur le mécanisme

de la décharge disruptive1

Par P. LANGEVIN,

Professeur suppléant

au

Collège de France.

JE me propose de montrer comment les idées actuelle sur la nature de l’électricité, sur la structure des charges électriques, permettent,

pour la première fois, de représenter et de sui, rr dans le détail le mécanisme des phénomènes de décharge disruptivc.

Ce n’est pas que nous possédions encore une con-

naissance complète des lois qui régissent les appa-

rences complexes et var i6ps de l’étincelle électrique,

mais nous possédions en quelque sorte les lettrcs de

l’atphabet dans lequel est écrit le mystère de ces phr-

nomènes, connus depuis longtemps, mais restés, i

cause de leur complexité même, en marge du domaine théoriquement explore.

On sait comment les recherches sur la structure intime des charges électriques, constituées par un nombre immense, mais aujourd’hui connu, de parti-

cules électrisées, ions ou électrons, ont été facilitées par la conductibilité que communiquent aux gaz les radiations nouvellement décerner tes, rayons de Hontgen ou du radium. lu simplicité du milieu

gaxcux a permis de saisir individuellement ces centres

électrisés, de les dénombrer, de mesurer leur charge, identique a celle des atomes monovalents dans Felec-

trohse, de montrer (me le courant a travers lc gaz, c’t probablement toute espèce de courant, consiste en un

déplacement de semblables particules sous l’action

d’un champ électrique, les positives se mouvant dans

te sens du champ l’t les négatives en sens inverse.

On a pu, en outre, suivre les modifications que subissent les centres électrisés lorsque les conditions dans lesquelles lc gaz est placé viennent à changer. A

le température ordinaire, les ions dans les gaz semblent être formes d’une agglomération de molécules neutres, d’un essaim maintenu, par attraction électrostatique,

autour d’un tio-vati plus simple provenant de la disso-

ciation, par le rayonnement extérieur qui a créé la conductibilité, de certains atomes ou molécules du gaz

en portions électrisées positivement est négative-

ment. Les molécules neutres qui forment le cortège électriquement polarisables comme tout milieu dié-

ll’l’I riqu0, sont attirées en conséquence par le noyau 1. Communication présentée a la séance du G janvier 1906 à la Société internationale de; Electriciens.

charge, comme des pou usures ou des objets légers

sont attirés par un corps électrisé (quelconque.

Mais l’agitation · thermique tend i s’opposer à l’ag- glutinalion et, à températures élevée, les ions paraissent

se simplifier, sr débarrasser de leur enveloppe de mo-

lécules pour ne plus couserver que le no) an central,

fraction d’atome on de nlolécllle, ct il se manifeste alors, de manière plus llcttc et plus profonde qu’a la température ordinaire, une dissymétrie considérable entre les charges positives et négatives.

Cette dissymétrie entre les deux espèces d’électri-

cité s’était révélée au début de l’étude des phénomènes électriques dans l’aspect des aigrettes des deux signes,

dans les décompositions électrolytiques ct dans bien

d’alltres phénomènes, mais n’a pris toute son in1por-

tance que lors des recherches récentes.

Les noyaux négatifs, que nous appelons electrons négatifs, corpuscules OH particules cathodiques,

sont de beaucoup les plus mobiles dans le gaz sous l’action d’un champ électrique lorsqu’ils sont libres,

comme par exemple dans les flammes Oll dans les tubes a vide pendant la décharge, ct se présentent comme

étant dc petites fractions d’atome, de masse deux

mille fois plus petite que celle de l’atome d’lndro- gène.

Les centres positifs paraissent être, au contraire,

de l’ordre de grosseur des atomes, de sorte que la

conception que nous pouvons nous faire dc la conduc- tibilité provoquée dans un gaz par les rayon;,, du

llüntgen consistc dans la dissociation par le rayonne- ment de certaines molécules ou de certains atomes en un électron négatif qui en faisait partie et un résidu chargé positivement, de masse presque égale u celle

de l’atome primitif. Ce résidu dépend de la nature du

gaz dissocié, tandis que l’électron négatif en semble indépendant par toutes ses propriétés, tous les atomes

matériels paraissant renfermer les mêmes électrons.

Ces deux espèces de centres, dans un gaz soumis à

une température élevée, se déplacent sans rien agglo-

lnérer autour d’eux, les négatifs beaucoup plus rapi-

dement que les positifs, à cause de leur faible masse;

au contraire, a la température ordinaire, des cortèges

se constituent, d’importance a peu près égale de part

et d’autrc, et nous avons affaire aux ions..

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/radium:0190600304010700

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corpusculaire pour la distinguer de la dissociatitln

électrolytique des molécules salines (1111 Sc fait de

manière toute différente, est instable dans les gaz ou

une cause extérieure est nécessaire pour la produire,

mais semble s’etfectuer spontanément dans certains milieux comme les métaux.

C’est là l’explication actuelle de la conductibilité

métallique, par dissociation corpusculaire spontanée

des atomes, t’ll un ou quelques électrons négatifs et un

résidu positif, généralement immobile, pour consti- tuer la charpente solide du métal, tandis que les cor-

puscules se déplacent à travers cette charpente comme

le ferait un gaz dans un tuBau ou mieux dans une

éponge, un champ électrique à l’intérieur du métal soufflant ce gaz cathodique poiir créer le courant

électrique comme une différence de pression souffle-

rait le gaz au travers de l’éponge.

L’identité des corpuscules produits par les divers atomes permet d expliquer F absence de toute modifié- cation du milieu métallique a la suite du passage d’un courant, puisqu’un métal en contact avec des milieux

différents reçoit d’un côté des électrons identiques à

ceux qu’il perd de l’antre.

L1 présence d’électrons négatifs libre3 (dc ce gaz

corpusculaire) à l’intérieur des métaux se trouve entièrement confirmée par divers phénomènes dans lesquels on oblige, sous certaines influences, les élec-

trons à sortir du métal. En particulier, la lumière ultra-violette provoque en frappant un métal une

semblable émission de charges négatives sous forme

de particules identifiées avec celles qui constituent les rayons cathodiques. C’est la le phénomène découvert

par Hertz.

tjnc semblable influence apparait en effet néces- saire pour provoquer la sortie du gaz cathodique

intérieur du métal, bien que, i première vue, on ne

voit pas pourquoi cette sortie ne se fait pas d’elle- même commc l’expansion d’un gaz, ni pourquoi l’électrostatique est possible, un conducteur ne dis-

persant pas inlmédiatement les charges électriques en

mouvement qu’il contient.

Mais l’existence dans le milieu métallique d’un

gaz cathodiques dont les particules se meuvent en tous

sens n’implique nullement l’absence d’un effort pour sortir une de ces particules dans le vide environnant.

La cause même qui produit la dissociation corpus- culaire du métal, le pouvoir inducteur spécifique

élevé du milieu, empêche la sortie des corpuscules dissociés, puisque, un travail fini, la différence des

énergies potentielles, inversement proportionnelles

au, pouvoirs inducteurs spécifiques, est nécessaire

pour passer d’un milieu dans un autre. Seuls les

.corpuscules qui se présentent à la surface de sépara-

tion avec une énergie cinétique supérieure au travail

à fournir peuvent gagner l’extérieur, quand ils ne

1ive qu’ils laissent derrière eux, et leur nombre est infime aux températures ordinaires.

Ce nombre augmente très vite avec la température:

par suite l’agitation intérieure croissante de charges négatives qui en résulte constitue le phénomène bien

connu sous le nom d’effet Edison, qui peut prendre

une intensité énorme ainsi du’il résulte d’expériences

de M. Richardson : a la température des filaments due

lampes à incandescence, le carbone, moins actif cepen- dant que les métaux, peut émettre sous forme d’élec-

trons jUSqU’¿l 2 ampères par centimètre carré de sa

surface, et beaucoup plus encore aux températures

élevées que présentent dans l’arc les extrémités des charbons. La théorie actuelle de l’arc invoque ce phé-

nOlnène dont je souligne ici l’importance.

Le but que je me propose aujourd’hui est de passer du milieu métallique spontanément dissocié, sponta-

nément conducteur, au milieu gazeux, d’ordinaire isolant, dans lequel peut se produire la décharge dis- ruptivc.

Le passage brutal du courant par décharge disrup-

tive à travers le gaz est lié à la préselce dans celui-ci

de centres électrisés libres dont nous allons voir à nous

expliquer l’origine et que l’on peut mettre en évidence dans toutes les formes de la décharge, aussi bien

lorsqu’il s’agit d’une aigrette qui envoie dans le gaz environnant des ions de son signe, identifiés par M. Chattock avec ceux que produisent les rayons de ttôntgcn, que lors d’une décharge dans un gaz raréfié,

oit une expérience déjà ancienne d’Hittorf a montré la possibilité de faire passer an courant parasite sous voltage très faible lorsque le gaz est illuminé par une

décharge principale.

Un tube de verre particllclnent vide (fig. 1) portant quatre fils de platine

soudés dans la paroi

ne laisse passer ri- gou1-euseiuent au-

cun courant sous

l’action d’un seul éléixient de pile entre

Fig. 1.

les deux fils C et D tant que l’on n’a pas, au moyen d’une différence de potentiel élevée, produit une dé- charge entre A et B. Cette dernière provoque une dis- sociation abondante du gaz et les ions libérés se dépla-

cent maintenant dans le lalhle champ entre C et D.

Cette hypothèse de la présence d’ions en nombre

considérable dans un gaz traversé par la décharge dis- ruptivc, qui consiste en une circulation de ces ions, a

été développée, dès 1884, par M. Schuster qui suppo- sait dans le gaz une dissociation analogue a celle qui se produit dans les électrolytes, en centres chargés, tous

de l’ordre de grosseur des atomes. Nous sommes plus renseignés aujourd’hui sur les propriétés des centres,

sur le caractère corpusculaire de la dissociation et

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nous pouvons surtout expliquer la genèse de cette dis-

sociation.

C’est l’étude de cette genèse, de cette production de

centres électrisés dont lc déplacement constitue le

courant au travers du gaz, que je désire aborder main- tenant : toute la théorie actuelle de la décharge est

basée sur le phénomène de dissociation des l1lUlé- ciiles ou atonies par le choc d’un cetzfne éleclrisé en

11tOUVement.

Le point central, essentiel, est celui-ci : les mult- cules électriqlemlnt neutres d’un gaz peuvent subir la

dissociation corpusculaire, telle que la produisent les

rayons de Röntgen, en un électron négatIf et un résidll charge positivement, au moment du choc contre elles

d’un projectile, centre électrisé positif ou négatif, lancé

aBee une vitesse d’autant plus grande cluc le gaz est le

siège d un champ électrique plus intense et que le cen- tre parcourt librement un trajet plus long, c’est-à-

dire que le gai est plus raréfié.

La possibilité de cette dissociation, de cette ionisa-

tion par les chocs résulte immédiatement de notre connaissance des propriétés possédées par les radia- tions qu’émettent les substances radioactives, et du pouvoir ionisant élevé des rayons cathodiques, flux de corpuscules en nlouvcmcnt très rapide.

*

* *

On sait, en elfet, que le rayonnement émis par les corps radioactifs peut se décomposcr en trois parties

nettement dillërcntes par leurs propriétés : une véri-

table radiation, non déviable par les champs électri-

ques et magnétiques les plus intenses, ne transportant

pas de charges électriques, assimilable par tous ses caractères à des rayons de R6ntgen extrêmement péné- trants, ne produisant, par suite de sa faible absorption, qu’une conductibilité très faible dans les gaz qu’elle

traverse et qu’une faible impression des plaques pho- tographiques ; séparable des autres parties par son absence de déviation dans les champs magnétiques intenses, elle a reçu le nom de rayonnement 03B3 et ne

nous intéresse pas directement ici.

Les deux autres parties, très inégalement absorba- bles, sont déviées en sens inverses et très inégalement

par les champs électriques et magnétiques, comme le

seraient des flux de particules électrisées Cll molive-

ment, positives pour l’une des parties, et négatives

pour l’autre.

La plus absorbée des deux, dont l’action ionisante

ou photographique cessc après le passage u travers

quelques centimètres d’air sous la pression normalc

ou quelques centièmes de millimètre d’aluminium, et

dont le sens de déviation correspond au transport de charges positives, a reçu le nom de rayoniteiiienl x ;

toutes ses propriétés la représentent comme consistant

en une émission de particules chargées de masse rela-

tivement grande, comme le montre leur faible dévia-

bilité, et voisine de trois ou quatre lois celle de l’atomc

d’hydrogèue. Rigoureusement, le rapport de leur charge

a leur masse déduit de la comparaison de lcurs dévia-

tions électrique et magnétique est trois ou quatre fois

plus faible yue pour l’atome d’hydrogène dans l’élec-

trolyse, et leur itesse est de l’ordre de 20 000 km : s au début, lors de leur émission.

Leur énergie cinétique initiale est, par suite, rela-

tivement énorme, un million de fois plus grande que celle d une molécule gazeuse à la température ordi- naire, et l’on conçoit que le passage à travers la ma-

tière de semblables projectiles, tout à fait comparables

aux centres positifs que nous avons vu résulter de la dissociation corpusculaire, mais animés de vitesses

considérables, s’accompagne de phénomènes violents,

en particulier d’une ionisation intense des gaz tra- versés, au moment de leurs chocs contre les molé- cules dont ils provoquent la dissociation corpuscu- laire, qu’ils séparent en fragments électrisés libres de

se mouvoir en transportant leur charge au travers du

gaz ainsi rendu conductcur.

La dernière partie, le rayonnement 03B2, est assimi-

lable entièrement aux rayons cathodiques : il traus- porte des charges négatives, subit dans les champs élcctrique et magnétique de fortes déviations dont le

sens et la grandeur lc montrcnt constitué par un flux d’électrons négatifs, de corpuscules cathodiques,

lancés avec des vitesses qui peuvent atteindre 285 000 km : s. Leur passage à travers les gaz y

produit une conductibilité qui s’interprète également

bien si l’on adlnet que les particules 8 peuvent aussi

provoquer la dissociation corpusculaire des molécules du gaz qu’elles rencontrent.

Ces particules x et S ne diffèrent que par leur vitesse des centres positifs et négatifs qu’elles séparent

en circulant à travers la matière. N’est-il pas naturel de penser qu’il suffira de communiquer à ces centres

une vitesse assez grande, au moyen d’un champ élec- trique intense par exemple, pour les transformer en véritables rayons x ou 03B2 et les rendre capables à leur

tour d’ioniser les gaz, de dissocier corpusculairement

les molécules au moment de leurs chocs contre elles?

Cette conséquence naturelle, formulée par MM. J. J.

Thon1son et Townsend, est le point de départ essentiel

de notre théorie de la décharge disruptive : on conçoit

que, dans un champ électrique suffisamment intense, chaque centre électrisé nouvcllemerlt formé pouvant à

son tour en produire de nouveaux et ainsi de proche

en proche, le courant obtenu au travers du gaz peut

devenir énorme par rapport à la charge que transpor-

taient les premiers centres, les particules i ou 03B2 par

exemple, dont tout le mouvement est parti, qui out

servi d’amorce en quelque sorle â tout le phénomène.

La nécessité d’une semblable amorce comme point

de départ de la décharge disruptive est un fait bien

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régularisent, facilitent la pro- duction de l’étincelle. En leur absence, celle-ci est capricieuse, liée en quelque sorte a la production

éventuelle de quelques ions amorcc par une cause extérieure dont le rôle fut signale pour la première

fois par Hertz lorsqu’il découvrit â la lumière ultra- violette la propriété de régulariser la production des étincelles, en provoquant a la cathode l’émission de

charges négatives, nous dirions aujourd’hui des quel-

ducs électrons nécessaires. Les rayons de Röntgen et

du radium n’ont pas besoin de frapper les électrodes

pour jouer un rôle analogue : leur passage a travers le gaz suffit à produire dans celui-ci de (moi déclen-

chur l’étinccllc. Nous savons d’ailleurs que de sem-

blahles rayonnements sont toujours présents dans l’atmosphère ct y produisent en permanence un pctit

nombre d’ions suflisants d’ordinaire pour rendre l’étil- celle possible, quoique irrégulière.

C’est d’ailletirs un fait bien connu qu’une pre- mière décharge, une première étincelle, facilite gran- demcnt le passage des suivante, grâce, dirons-nous,

aux ions qu’elle laisse dans le gaz derrière elle et qui peuvent de nouveau servir de premiers projectiles.

Quelquefois aussi, comme nous le verrons, leur nom-

bre est suffisant pour leur permettre, par les accumu-

latioils de charges qui réslltent de leur déplacement

dais le gaz, de modifier la répartition du champ et de

donner à celui-ci, dans certaines régions et principa-

lement au voisinage de la cathode, une intensité suf-

fisante pour faire paz tir la décharge soys une diffé-

rence de potentiel d’ordinaire insuffisante. Muis c’est lu un sccond mécanisme complètement distinct du prcmicr que je veux seul exalniner d’abord.

La théorie fondamentale de l’ionisation par les chocs est donc il peine une hypothèse, puisqu’elle ré-

sulte immédiatement des propriétés connues aux par- ticules 03B1 et rl, du radiuiii et de l’identité de ces parti-

cules avec les centres électrisés qui résultent de la dissociation corpusculaire des molécules gazeuses.

Voyons maintenant comment celle théorie se trouve

dans ses détails justifiée par les faits, de manièrc qua- litative et quantitative.

Notre examen de ses conséquences se trouve partagé

de manière naturelle en trois parties : la première est

relative à la production de la décharge disruptive, aux

causes qui la font s’établir, â la question des potentiels explosifs que nous allons pouvoir résoudre de manière complète avec M. Townsend, en suivant la manière dont varie le courant au travers d’un gaz ionisé à mesure

qu’on augmente l’intensité du champ électrique.

Puis, une fois la décharge disruptive établie, nous

aurons a la suivre dans ses aspects variés que nous pourrons grouper en deux’ catégories, d’après les phé-

nomènes (lui se passent à la cathode, l’étincelle dans

ses formes multiples et l’arc électrique.

lorsqu’un champ électrique

dans un gaz, le courant qui passe peut devenir énorme

par rapport, à celui que transporteraient les quelques

ions amorce dont nous avons reconnu la présence né-

cessaire. Pourquoi se produit-il brusquement un phé-

nomène nouveau lorsque le cliaiiip atteint une valeur critique, lorsque la dillérènec de potentiel entre les

électrodes devient le potentiel explosif’!

1’tappeloiis tout d’abord, pour les rettouver ensuite par notre théorie, les lois essentielles du phénomène

dans le cas particulièrement simlllc de deux plateaux métalliques parallèles entre lesquels le champ est uni-

forme tant que l’étincellc ne s’est pas établie. L’expé-

rience conduit à une loi remarquablement simple, la

loi de Paschen, lorsqu’on suppose variables à la fois la distance a des plateaux et la pression p du gaz inter-

pose.

A priori, pour un gaz donné, le potentiel explosif

est une fonction de ces deux variables indépendantes quela loi de Paschen nous permet de remplacer par

une fonction d’une seule variable, le produit des deux précédentes.

l’otir un gaz donné, le potentiel explosif’ entre

deux plateaux parallèle:; dépend uniquement du p,’oduit de la distance des plaleau.X’ par la pression

du goz, c’est-il-dire du nombre des iiiolécitles de la

iitasse dit gaz interposé pour une surface donnée

des plateaux. Si l’on fait yarier la distance de cem-

ci en comprimant ou en dilatant le gaz interposé, le potentiel explosif ne change pas.

Sous cette lorme, l’énoncé est susceptible de généra-

lisation, comme l’ont montré les expériences de

M. nonly sur la cohésion diélectrique, sur le Chall1p

nécessaire pour faire jaillir une décharge lumineuse

dans le gaz renfermé entre deux lames isolantes : pour

une masse déterminée du gaz comprise entre ces lames, lu champ disruptif est indépendant de la tem- pérature ’l’, de sorte que, si celle-ci est mesurée à par- tir du zéro absolu, la loi de Paschen ainsi généralisée s exprime, en vcrtu de la loi de Gay-Luscac, par la formule

V dépend seulement du nombre des molécules inter-

posées. Laissant de côté pour l’instant les variations de température, nous prendrons la loi sous la forme

ou elle est vérifiée par lB’xpérjcnre d’une manière remarquable. La fonction F est rcprcscntee par une courbe analogue à celle de la figure 3 qui met en évi-

dence un minimum très net du potentiel explosif, égal

environ à 340 volts dans l’air, pour une valeur con-

nable du produit op. De lu résulte que, pour des dis-

(6)

tances ou des pressions très faibles, la décharge de-

vient extrèmement difficile u produire, le potentiel explosif augmentant indéfiniment à mesure que l’un des deux facteurs a ou p tulld vers zéro.

Ce fait cst confirme par une expérience déjà ancienne

d’Hitturl’ uil la décharge tran erse plus facilement plu-

Fig.2.

sieurs centimètres d’air

qu’un millimètre dans uu

vide élevé. Voiciun tube à gaz raréfié où deux élec- trodes arrivent à 1 milli- métré environ l’une de l’autre et où la décharge,

au lieu franchir ce très court intervalle, préfère prendre un chemin plusieurs

centaines de fois plus long en suivant un tube plu-

sieurs ibis contourné pour passer d’une électhode à

l’antrc, un accroissement du chemin (i corrcspondant ici, dans la portion desccllclantc de la courbe de Pas-

chen, à une diminution dn potentiel explosif.

Notre théorie, qui attribue aux chocs contre les

Inolécules du gaz le rôle essentiel, nous fait déjà pres- sentir ce résultat puisqu’aux vides élevés ou aux faible

distances un projectile pourra traverser d’un plateau jusqu’à l’autre sans rencontrer de molécules, c’est-ù-

dirc sans créer d’ions nouveaux, d’ULl grande difficulté

II l’établissement de la décharge disruptive.

Pour retrouver complètement ces lois, il nous faut

suivre avec M. Townsend le phénomène d’ionisation par chocs dans nos champs électriques d’intensité

croissante, en étudiant la manière dont varie avec la différence de potentiel le courant produit entre deux plateaux parallèles par une substance radioactive ou par de la lumiére ultra-violette éclairant le plateau né- gatif.

Dans cette cloche (fig. 5) 111astilIuéc sur un plateau métallique 1B, percé d’une ouverture centrale que

Fig. 5.

ferlnc Jnc lame d’alumi- iiiniii mince, se trouve de l’air sous une prebbioli d’eii-

virion 5 millimètres de mer- cure. Une substance ra- dioactiye Il rend conduc- teur le gaz et nous allons

mesurer le courant qu’elle produit entre AB et un plateau parallèle CD, porté

à un potentiel dill’érent au moyen d’une batterie d’ac- cumulateurs P, de force électromotrice V. Le cou- rant est mesuré par un électromètre à quadrants dont l’aiguille est chargée par une batterie l’’ et dont les deux paires de quadrants, primitivement au même potentiel, peuvent être séparées au moyen d’unc clef’. Les charges (lLil continuent à arriver a CD après

cette séparation, par suite du courant qui traverse le

gaz, modifient le potentiel de la paire de quadrants

reliée h CD et l’électromètre dwic avec une vitesse

proportionnelle ¿I l’intensité du courant.

Ce courant est d’abord nul en 1 absence de champ,

pour V-0, puis augmente rapidement avec Y pour prendre une valeur qui rebte constante lorsque V varie depuis quelques volts jusqu’à 300 volts environ. Cette valeur constante représente le courant de saturation, correspond a l’arriv(;e sur les plateaux de la totalité des ions libérés dans le gaz par la substance radioac- tivc.

Mais, après ce palier extrêmement prolonge, la

courbe représentant le courant i en fonction de V se

remet a monter extrumcnlent vite, u la manière d’unc

exponentielle lorsque je continue a augmenter le challlp et, pour 700 volts entre les plateaux, i est déjà

dix ou vingt fois plus grand que le courant de satu- ration. C’est l’ionisatiou par chocs (lui commence à

intervenir les centres électrisés libères par la radiation ; extérieure, au lieu d’arriver seuls aux plateaux, prennent maintenant dans le champ, entre deux chocs

contre les molécule, une vitesse suffisante pour avoir

quelque chance de dissocier celles-ci, et s accompa-

gner de centres nouveaux ou des descendants que ceux-ci produisent a leur tour.

Pour soumettre cette hypothèse à une vérification

quantitative, M. Townsend suppose tout d’abord,

comme nous le vérifierons tout à l’heure, que les

centres négatifs, les corpuscules cathodiques, Co111-

mencent les premiers à démolir les molécules rencon-

trées. Cela paraiira naturel si 1 on réi1échit qu’ils sont

de dimensions et de masse plus petites que les hositil s,

Iluc leur libre parcours moyen entre les molécules cst

plus long, que le même champ leur communique par

suite une énergie plus grande, leur charge étant la

même en valeur absolue, et une vitesse relativement

beaucoup plus grande encore cn raison de leur faible masse, la vitesse acquise entre deux chocs étant au

moins cent fois plus grande pour ces balles négatives

que pour les gros boulets positifs. Et dans les champs

pas trop intenses, ce sont les balles qui commenceront les premières à agir, reprenant pendant un libre par- cours, sous l’action du champ, l’énergie cinétique perdue dans le choc qui l’a pl’ccédé; d’autre part, l’action du champ l’emportant de beaucoup sur 1 agi-

tation thermique, le mouvement t du centre électrisé se

fait sensiblement dans la direction des lignes de force.

Le long d’un centimètre, dans la direction de celles- ci, l’électron négatif subit contre les molécules un cer- tain nombre de chocs dont une partie au moins sera

suivie de dissociation. Soit x le nombre de ces dissocia- tions, le nolllhrc de nouveaux ions de chaque signe qu’un centre négatif produit le long d’un centimètre de parcours. Nous pouvons, en fonction de ce nombre,

calculer 1 accroissement du courant qui résulte de 1 io- nisation parles chocs. Soit io le courant de saturation,

i le courant total résultant de la superposition dcs ions

(7)

a étant la distance des plateaux.

Il suffit pour cela de remarquer que, si N cst le nombre des centres négatifs qui, par unité de temps,

traversent l’unité de surface d’un plan parallèle aux

Fig. 4.

plateaux à distance

x dc CD, en se diri- geant vers AB par

exemple (ûg. 4),

ce nombre s’aug-

mente quand on

passe à un plan in-

finiment voisin a distance dx des ions négatifs nou-

veaux en nombre a 1 x produits dans la tranche d’épaisseur cdx par les N projectiles; en y joignant

d’ailleurs les centres libérés dans cette même tranche par la radiation extérieure, en nombre qdx, il vient

L’intégration de cette équatation différentielle uil x est constant et où q peut être une fonction quelconque de x, si la radiation n’agit pas de manière uniforme,

conduit bien à la formule indiquée si l’on remarque que le courant de saturation i o est proportionnel a

q (lx et que le cuurant est proportionnel à la

to

valeur des puur x = a tandis que N est nul pour

x - 0.

La mesure des courants i et i0 permet de calculer oc

Fiâ, 5.

par application de la formule (1). Cette constante

ci.

dépend évidemment de la pression p du gaz et de l’in- tensité du champ X = V . a

La figure 5 donne quelques courbes expérin1cn-

rapide, après palier prolonge qui correspond u la saturation. Les distances des plateaux

ont été successsivemcnt ’2cm, 1 cni et 5 mm.

On peut ainsi avoir une série de valeurs de ce pour diverses valeurs de X et dep et vérifier d’abord commc

l’a fait M. Townsend que, pour X et p constants, a reste le même quelle que soit la distance a.

On retrouve les mêmes valeurs de la constante «, si

on s’adresse pour produire les premiers centres à la

lumière ultra-violette au lieu du radium. Ici les centres amorce, au lieu de prendre naissance dans la masse

du gaz, partent uniquement du plateau négatif en

nombre correspondant à l’intensité io et l’équation

différentielle se réduit a

d’ui;

et de là un second moyen pour obtenir f en mesurant i, io et a.

Une importante confirmation de la théorie peut se déduire de l’ensemble des %aleurs obtenus pour OL en

fonction de X et dc p grâce à la remarque suivante.

La probabilité pour qu’un choc du centre électrisé

comme une nlolccule soit suivi de dissociation est me-

surée par le rapport du nombre x des dissociations

au nombre - 1 des chocs le long de 1 cm., L mesurant

le libre parcours moyen du projectile entre deux chocs.

La probabilité est donc x a. Mais elle est évidemment déterminée par l’énergie cinétique possédéc par le

projectile au moment du choc, c’est-à-dire par le tra- vail que lui fournit le champ le long d’un libre par-

cours. Si e est la charge du projectile, ce travail est

X e L. Donc a L est une fonction de X e L.

On encore, comme L varie en raison inverse du nombrc des molécules gazeuses, c’est-à-dire en raison inverse de la pression pour un gaz donné, on peut con- cluredc ce raisonnement que

résultat que l’expérience vérifie entièrement. Portons

en abcisses le quotient X p, en ordonnées les valeurs cor-

respondantes obtenues pour ’ , tous les points obtenus (tig. 6) se placent sur une même courbe, représenla-

tive de la fonction f.

Cette conséquence de la théorie est importante li un

double point de vue : elle nous fournit d’abord un

critérium remarquable, une confirmation expérimen-

tale nouvelle, et va nous permcttre plus loin de retrou-

(8)

ver la loi de Paschen, de prévoir théoriquement la

relation donnée par l’expérience entre les potentiels explosifs, la distance et la pression.

La facilité plus grande avec laquelle les centres négatifs commencent à provoquer la dissociation au

Fig. 6.

moment des chocs peut être établie par une expérience simple où, contrairement à ce qui se produit dans

celle des plateaux parallèles, le courant obtenu à tra-

vers le gaz change avec le sens du champ.

Un tube d’aluminium mince porte, suivant son axe (fig. 7), un fil métallique isolé et relié à un électro-

mètre comme l’était tout à l’heure le plateau CD. Le champ créé par une différence de potentiel entre le

fil et le tube est inversement proportionnel à la dis-

tance à l’axe, et par suite beaucoup plus intense dans

Fig. 7.

la région centrale qu’à la périphé-

rie. Si ce champ est d’un sens tel

que les centres négatifs se dirigent

vers le fil et traversent ainsi tous la région de champ intense capable

de provoquer la dissociation par

chocs, le courant obtenu sera nota- blement plus intense que si l’on inverse le sens du champ sans changer sa grandeur, et

si seuls les centres négatifs qui y sont produits traver-

sent la région de champ intense.

L’expérience vérifie, en effet, qu’on obtient un cou-

rant plusieurs fois plus intense, toutes choses étant

égales d’ailleurs, lorsque le tube d’aluminium est

négatif que lorsqu’il est positif.

Le calcul complet confirme entièrement le raisonne- ment qui précède et que je vérifie expérimentalement

devant vous.

Mais au delà d’un certain champ il devient néces- saire de supposer que les centres positifs entrent en jeu à leur tour, que les boulets, plus lents à ébranler,

peuvent auei provoquer la dissociation, comme on

sait que le font les projectiles positifs du radium, en produisant par unité de longueur centres nouveaux

de chaque signe.

M. Townsend a montré, en effet, que l’introduction

de la seule constante x ne suffit pas à représenter complètement les faits, quand le champ devisent très intense, qu’il ne suffit pas de supposer aux électrons

négatifs seuls le pouvoir d’ioniser, et que les centres

positifs jouent aussi un rôle, que nous allons voir essentiel pour expliquer la discontinuité du potentiel explosif.

Si P est le nombre des centres positifs qui, par unité de temps, traversent l’unité de surface à dis- tance x du plan CD, le nombre d’ions de chaque signe produits par les chocs dans la tranche dx est

(aN + BP) dx

d’où les équations différentielles pour déterminer N etP :

le signe

-

correspondant au changement de sens du déplacement quand on passe des centres négatifs aux positifs. Ces équations s’intègrent immédiatement si l’on remarque que leur soustraction donne

La somme N + P est constante et proportionnelle

au courant total i qui traverse le gaz comme io, le

courant de saturation, est proportionnel à Sa0 q dx.

L’intégration des équations (2) et (5) conduit ainsi par un calcul simple a la formule

dans le cas où q est supposé constant, où l’ionisation

provoquée par la cause extérieure est supposée uni-

forme dans l’intervalle des plateaux. S’il en est autre-

ment, la formule (4) est remplacée par une autre un peu plus complexe, niais où le dénominateur reste le même. Il en est encore ainsi dans le cas où l’amorce

est produite par la lumière ultra-violette agissant sur

le plateau négatif; il vient par un calcul analogue au précédent, mais où q est supposé nul,

M. Townsend a montré qu’une série de mesures

faites en laissant X et p constants, mais en faisant varier a, se représente très bien au moyen des for- mules précédentes qui renferment deux constantes oc

et B. Le raisonnement fait plus haut pour a s’applique

aussi bien à B et conduit à représenter les variations

de c£ et B en fonction de X et p par des relations de

la forme

(9)

par rapport a B, et le dénominateur à toutes les formules analogues a (4) se réduit à x, Le rapport i i0 est fini.

Mais une discontinuité se produit lorsque, X aug-

mentant, B cesse d’être nul, lorsque les centres posi-

tifs ionisent à leur tour. Le rapport i i0 peut, en effet,

devenir infini, le courant dans le gaz peut être hors

de proportion avec son amorcc si le dénominateur devient nul, si le champ est tel que

Autrement dit, lorsque cette condition est remplie,

l’ionisation par chocs, commencée grâce à l’amorce,

suffit à elle seule à maintenir un courant à travers le

gaz, les centres négatifs qui ionisent le gaz par chocs dans la tranche dx et qui se dirigent par exemplc

vers AB (fig. 4) avec les nouveaux centres négatifs qu’ils produisent, sont constamment renouvelés par

ceux que créent entre la cathode CD et la tranche dx les centres positifs mobiles en sens inverse. La

décharge disruptive est établie, l’ionisation par chocs

se suffit à elle-même et l’on peut supprimer l’amorce,

la radiation extérieure nécessaire seulement au début pour produire les prelniers centres.

On voit qu’il est nécessaire pour arriver la de sup- poser aux centres des deux signes, quoique de ma-

nière inégale, la propriété d’ioniser par chocs. Si les ions négatifs seuls agissent dans la tranche dx, les

nouveaux projectiles qu’ils produisent se déplacent

avec eux vers le plateau AB et, pour maintenir le phé-

nomène dans la tranche clx, il faut qu’une cause

extérieure produise des centres négatifs entre la

cathode CD et la tranche ; le courant cesse en même temps que cette cause extérieure disparait, la décharge disruptive n’est pas possible.

Pour une distance déterminée a nous pouvons cal- culer par la formule (5) le champ disruptif cor- respondant, puisque les mesures du courant nous ont

fait connaitre « et 6 en fonctions de X. Ou encore il

suffit, pour un champ donné X, de mesurer le rapport

i i0 pour deux valeurs assez petites de la distance aux-

quelles le champ n’est pas encore disruptif, pour en déduire x et B, et, par suite, la distance a à partir de laquelle ce champ deviendra disruptif, et par suite le

potentiel explosif V = aX pour cette distance.

Les valeurs ainsi prévues par §’1. Townsend s’ac- cordent d’une manière remarquable avec les faits,

ainsi que le montrent les deux tableaux suivants, relatifs l’un à l’air et l’autre à l’hydrogène; X repré-

en millimètres de mercure, aX le potentiel explosif

calculé et V le potentiel mesuré.

De plus, la relation établie par (5) entre la dis-

tance cc et le champ disruptif satisfait à la loi de Pas- chen si l’on tient compte de la manière dont z et Q dépendent de X et de p. X étant égal à V a, on a

et, en substituant dans (5),

ou enfin

conformément à la loi de Paschen.

Si nous prenons les nombres contenus dans le ta- bleau précédent relatif à l’air, et si, portant ap en abscisses, nous portons V ou aX en ordonnées, la courbe obtenue (fig. 8) passe par tous les points et présente le minimum signalé au début.

Nous aboutissons ainsi à la solution complète du premier de nos problèmes; iioiis suivons d’assez près

le mécanisme du phénomène pour comprendre la

raison du potentiel explosif, pour comprendre com-

(10)

ment, al un moment donne, pour une intensité suffi- sante du champ, l’ionisation par les chocs suffit à elle

seule, grâce a l’intervention simultanée des projectiles positifs et négatifs, pour maintenir un courant au tra-

vers du gaz sans intervention de l’amorce nécessaire

au début.

Le courant disruptif établi, il résulte du nombre énorme d’ions maintenant présents dans le gaz des accumulations de charges, principalement au voisi-

Fig. 8.

nage des électrodes ; la répartition du champ s en

trouve modifiée, et la différence de potentiel néces-

saire pour 111maintenir le courant n’est pas nécessaire- ment celle qu’il a fallu pour l’établir alors que le

champ était uniforme entre plateaux parallèles. Il

suffit que le champ prenne, au voisinage de la ca- thode, l’intensité nécessaire à provoquer l’ionisation par les centres positifs, pour assurer ainsi le renou-

vellement, entre la cathode et l’anode, des centres né-

gatifs capables de dissocier le gaz dans un champ

moins intense. Une différence de potentiel inférieure

au potentiel disruptif pourra maintenir ainsi la dé-

charge dans le gaz.

Pour vous montrer combien cette théorie pénètre

dans le détail des faits, je voudrais vous montrer une

dernière expérience, de caractère assez paradoxal,

mais néanmoins facile à interpréter.

Nous avons vu que le tube de la figure 7, soumis

à l’action d’une matière radioactive, fournit un cou-

rant plus intense, pour la même différence de potentiel quand le tube est chargé négativement par rapport au fil, que dans le sens inverse. Cependant, si nous aug- lnentons cette différence de potentiel, la décharge disruptive s’établit plus facilement lorsque le tube

est positif, dans le sens qui, auparavant, donnait le

courant le moins intense, de sorte qu’à partir de ce

moment le sens du courant le plus intense est in-

versé.

Ceci s’explique aisément si nous remarquons que la condition nécessaire pour l’établissement de la dé-

charge disruptive, l’intervention des centres positifs

dans l’ionisation par les chocs, se trouvera plus faci-

lement réalisée lorsque tous les ions positifs produits

par la radiation extérieure se dirigeront vers le fil,

traverseront la région de champ intense, czest-à-di-re

lorsque le tube sera positif.

Un calcul plus complet vérifie encore cette particu-

larité de l’expérience si l’on utilise les valeurs trou- vées par fI. Townsend pour x et fi en fonction du champ.

Le problème du potentiel explosif semble ainsi

complètement résolu par la connaissance des fonc- tions ce et fi, introduites par l’hypothèse de l’ionisation par les chocs.

La même hypothèse permet, quoique ses consé-

quences n’aient encore pu être poussées aussi loin à

cause de la complexitè plus grande des conditions, de représenter aussi ce qui se passe une fois la décharge disruptive établie, d’étudier le mécanisme de l’étin- celle et de l’arc électriques.

REVUE DES TRAVAUX

Radioactivité

Supplément à ma communication (( sur la con- stante de temps du polonium ). -Mme Sklodowska Curie. (Phys. Zc2tsclz., 1906, 6).

-

La communication fane dans le précédent numéro de la Physik. Zeilsch.,

était déjà à l’impression quand Mme Curie a eu connais-

sance de la dernière publication de H. Meser et v. Schweid-

ler1. Ces chercheurs ont préparé un bismuth radioactif qui

s’est comporté comme un mélange des radiums D, E et F.

Mais le radium E donne, comme on sait, des rayons assez

1. Akad. J’Vieil, 1. Fév. 1906

pénétrants. Le bismuth radioactif de MM. Meyer et v.

Schweidter ne se comporte donc pas comme le polonium, qui ne donne pas de rayons pénétrants. Mme Curie consi- dère comme probable que le bismuth radioactif de MM. Meyer

et Y. Sch-weldler contient du plomb. On sait que le radium D sc sépare de la pechblende avec le plomb. Le polonium

de Mme Curie avait été entièrement débarrassé de plomb

par précipitation répétée de la solution azotique avec de l’eau; on arrive au méme résultat par ébullition avec de la soude caustique. Dans les deux cas on obtient un sel ou un

oxyde de bismuth polonifère exempt de plomb et n’émet-

tant que des rayons très absorbables. C’est un point que

Mme Curie a maintes fois observé et signalé. Le polonium

nepeut donc être identique qu’au radium F : il ne continent

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