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Entre forêts, agroforêts et plantations : Analyse des dynamiques paysagères à Bungo, province de Jambi, Indonésie

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Academic year: 2021

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DOCTORAT DE L'UNIVERSITÉ PAUL VALÉRY - MONTPELLIER III -

Discipline : Géographie et Aménagement de l’espace

FEINTRENIE Laurène

Entre forêts, agroforêts et plantations :

Analyse des dynamiques paysagères

à Bungo, province de Jambi, Indonésie

Volume 1

Between forests, agroforests and plantations,

Analysis of landscape dynamics

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UNIVERSITÉ PAUL VALÉRY - MONTPELLIER III -

Arts et Lettres, Langues et Sciences Humaines et Sociales

ÉCOLE DOCTORALE

Territoires, Temps, Sociétés et Développement

DOCTORAT DE L'UNIVERSITÉ PAUL VALÉRY - MONTPELLIER III -

Discipline : Géographie et Aménagement de l’espace

FEINTRENIE Laurène

Titre :

Entre forêts, agroforêts et plantations :

Analyse des dynamiques paysagères

à Bungo, province de Jambi, Indonésie

Thèse dirigée par LEVANG Patrice Co-dirigée par CASTELLA Jean-Christophe

Soutenue le 8 Octobre 2010

Rapporteurs : Mme POTTER Lesley (Présidente)

M. DE KONINCK Rodolphe

Jury :

M. CASTELLA Jean-Christophe M. LAUMONIER Yves

M. LEVANG Patrice M. MCCARTHY John

Mme POTTER Lesley (Présidente)

|__|__|__|__|__|__|__|__|__|__| N° attribué par la bibliothèque

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Accueillie par

L’Institut de Recherche pour le Développement

IRD

Unité de Recherche :

Dynamiques socio-environnementales et gouvernance des ressources

Projet de recherche :

Analyse des trajectoires agraires dans les zones forestières d’Asie du Sud-Est

CATCH-UP: Comprehensive Analysis of Trajectories of CHange in the Uplands

« Le projet Catch-up cherche à analyser et à modéliser à différentes échelles de temps et d’espace les transitions agraires en cours dans plusieurs zones forestières d’Asie du Sud-Est. L’objectif du programme est de comprendre les trajectoires conjointes entre développement rural, dynamique des écosystèmes et conservation de l’environnement. Très différentes d’un pays ou d’une région à l’autre, ces trajectoires sont déterminées par les stratégies des acteurs ruraux, elles-mêmes surdéterminées par des facteurs aussi divers que l’histoire, la géographie, la culture, la démographie, l’organisation sociale et économique, les pratiques agricoles, les régulations foncières et les politiques de développement (comme par exemple, la mise en place d’une réforme foncière et forestière dans le contexte d’une limitation des surfaces d’essartage et d’amélioration du niveau et des conditions de vie des populations montagnardes au Laos et au Vietnam, ou encore, la dévolution de la gestion forestière suite à la mise en œuvre de l’autonomie régionale en Indonésie). »

http://www.mpl.ird.fr/ur199/programmes/asie.htm

IRD, UR 199

Parc Scientifique Agropolis 2, bât. 4, 2214 boulevard de la Lironde 34980 Montferriez sur Lez

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Accueillie par

Le Centre International de Recherche en Foresterie

Center for International Forestry Research

CIFOR

Programme de recherche :

Forêt et populations - Forests and Livelihoods

Projet de recherche :

Integrating Livelihoods and Multiple Biodiversity Values in Landscape Mosaics

« Le projet “Integrating Livelihoods and Multiple Biodiversity Values in Landscape Mosaics’’ (ou ‘Landscape Mosaics Project’), cherche à informer et faciliter les processus de négociations sur l’allocation des droits d’utilisation des terres entre les communautés locales et les circonscriptions (district), et les autres acteurs, pour leur permettre de gérer les mosaïques paysagère de manière plus durable. Le projet conduit une série d’activités de recherche afin de collecter et analyser des données socio-économiques et biophysiques, et étudie les potentiels de mécanismes de récompense pour service environnemental. Les informations obtenues au cours des activités de recherche sont utilisées pour tester des hypothèses sur quatre grandes thématiques (socio-économie, gouvernance, environnement, recherche action participative) en rapport aux mosaïques paysagères multifonctionnelles. Le projet travaille sur cinq sites de recherche :

Tanzanie: Montagnes East Usambara, Région de Tanga ;

Cameroun: Unité Technique d’Opération Takamanda-Mone, au Sud-Ouest du pays ;

Indonésie: District de Bungo, Province de Jambi, île de Sumatra ;

Laos: District de Vieng Kham, Province de Luang Prabang, au Nord du pays ;

Madagascar: corridor de Manompana, District de Soanierana-Ivongo, à l’Est du

pays. » http://www.biodiversityplatform.cgiar.org/_ref/projects/index.htm CIFOR PO Box 0113 BOCBD Bogor 16000 Indonesia

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Remerciements

« Faites que le rêve dévore votre vie,

Afin que la vie ne dévore pas votre rêve.» Philippe Chatel, 1979

L’histoire de cette thèse, elle ne commence pas en 2007, mais vingt ans plus tôt. J’étais une petite fille qui rêvait de planter des arbres sur la Lune, et de faire pousser des citrons et des oranges sur un même arbre. Ma sœur aînée est revenue du collège un après-midi, en me disant : ‘Laurène, ce que tu veux faire, ça s’appelle botaniste.’ Ce mot compliqué, il m’a fallu des années pour le comprendre, et de nombreuses répétitions pour le retenir, le soir avant de dormir (‘Aurélie, comment il s’appelle le monsieur qui soigne les arbres ?’). J’ai rêvé un peu plus encore lorsque j’ai vu dans un reportage télévisé des hommes et des femmes flotter au dessus d’une mer végétale, sur le ‘radeau des cimes’ (projet de Francis Hallé). Et le rêve a évolué, au fur et à mesure que la petite fille grandissait. Les vacances dans la campagne corrézienne m’ont fait comprendre que si la forêt m’intéressait, c’était avec les hommes et les femmes qui la valorisent que j’avais envie de travailler, et je me suis tournée vers l’agronomie. Mon intérêt partagé entre la forêt et l’agriculture m’a finalement mené à travailler à l’interface des deux secteurs, dans des régions combinant forêts, agroforêts et plantations agricoles. L’envie de comprendre les interactions entre les populations locales, la forêt et les activités agricoles s’est enfin traduite par ce projet de thèse en géographie.

Au cours de ces vingt années, je ne peux compter les personnes qui m’ont aidée, soutenue, et poussée à poursuivre ce rêve. Parmi les plus importantes :

Mes parents et grands-parents, vous êtes les premiers à m’avoir appris à aimer la nature et je ne vous remercierai jamais assez pour tout ce que vous m’avez apporté.

Mon parrain, Antoine, plus que nul autre tu m’as poussée vers mes passions.

Mes sœurs, accompagnées de si sympathiques beaux-frères, vous m’avez tous les quatre offert les plus belles joies de ces trois années de thèse : deux adorables nièces ! Et cette petite équipe de neveux et nièces m’a bien réconfortée dans les périodes de fatigue.

Edouard, mon époux, tu m’as suivie en Indonésie sans hésitation en faisant passer mes projets avant les tiens, et tu m’as soutenue pendant ces trois années de travail intense, je n’aurais pas eu le courage de poursuivre ce projet sans toi.

Je tiens à remercier ceux qui m’ont offert l’opportunité de réaliser cette thèse :

Patrice Levang et Jean-Christophe Castella, merci d’avoir cru en moi, de m’avoir aidée, guidée tout au long de ce projet. Geneviève Michon, merci de m’avoir accueillie dans l’équipe. Et merci à Nathalie Finot pour avoir suivi mon dossier.

Jean-Laurent Pfund, merci de m’avoir invitée dans le projet LM, et de m’avoir donné les moyens de mettre en œuvre mes idées. Merci aussi pour le co-voiturage et les nombreuses discussions.

Un remerciement bien particulier à ceux qui m’ont en premier accueillie à mon arrivée en Indonésie : Cathy Levang, Michel Larue, Manuel Boissière.

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Je souhaite remercier également les collègues qui m’ont aidée, par leurs conseils, leur soutien logistique et administratif, le partage généreux de leurs connaissances :

Au CIFOR : Carol Colfer, Yves Laumonier, Robert Nasi, Philippe Guizol, Krystell Hergoualc’h. Pour l’administration et les soutiens nombreux : Nani, Titin, Indah, Popi, Rita, Ketty, Dai et tous le service administratif et financier du CIFOR. Il y a également ceux qui m’ont aidé dans l’édition de mes papiers : Benoit Lecomte, Edith Johnson, Suzannah Raffe. A l’ICRAF : Endri Martini, Laxman Joshi, Meine Van Noordwijk, et toute l’équipe de Bungo : Asep, Jasnari, Ratna.

Dans les deux instituts, des spécialistes de l’analyse spatial m’ont fournie les cartes de Bungo qui illustrent la thèse : Andree Ekadinata, Sonya Dewi, Craig Furmage, Agus M. Salim, Wim I. Nursal, Gen Takao.

Merci aux stagiaires qui m’ont accompagnée en 2008 : Clara Therville, Ameline Lehébel-Péron, Xavier Bonnart, Wan Kian Chong, Yayat. Et merci aux assistants de terrain qui ont participé à certaines enquêtes : Wyono, John Roy Sirait. Merci à mon chauffeur favori de Padang, Bapak Agus.

Merci à l’équipe de la base de données : Iswan Roland, Made Agustavia, Adeline Jaloux et Mathilde Hubert.

Merci à tous ceux qui ont participé à l’ambiance si extraordinaire de ces bureaux du CIFOR : Ana, Barbara, Vanessa, Ronnie, George, Vita, Luke, Yen, Maarit, Nick, Nia, Maria, Houria, Terry, Philip, Dede, Bruno, Andrew T et Andrew B, Frances, et tous les autres, si nombreux, et à Ani pour les (trop) nombreux cafés et ce si formidable sourire quotidien !

Et merci à ceux qui m’ont soutenue depuis toutes ces années : les Nut’s, Eric Penot, Isabelle Michel, Jean Ollivier, Frank Enjalric, et bien d’autres encore.

Enfin, toute ma reconnaissance va aux villageois de Bungo qui m’ont fait partager une partie de leur vie, ont patiemment répondu à mes questions, et m’ont accueillie chez eux. Merci également aux agents des services publics qui ont bien voulu me consacrer du temps et m’aider dans mon travail, dans les bureaux de Bappeda et des différents Dinas de Bungo.

Et merci aux membres de jury et aux rapporteurs d’avoir accepté ce travail, j’espère que vous aurez apprécié la lecture.

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Titre

Entre forêts, agroforêts et plantations,

Analyse des dynamiques paysagères à Bungo, province de Jambi, Indonésie

RÉSUMÉ

Dans le contexte de la transition agraire actuellement en cours en Indonésie, les paysages se transforment rapidement, généralement aux dépens de la forêt. En 2010, le district de Bungo présente une mosaïque paysagère, qui combine des vestiges de forêts à des agroforêts à hévéa et à durian, et à des plantations monospécifiques de palmier à huile et d’hévéa. Les agroforêts sont de plus en plus converties en plantations par les agriculteurs, dans l’espoir d’améliorer leurs revenus. Cette évolution repose sur l’implication de différentes catégories d’acteurs – population, gouvernements, secteur industriel – qui partagent un intérêt commun dans le développement économique du district.

Cette thèse analyse en détails les dynamiques de conversion des agroforêts à hévéa en plantations monospécifiques de palmier à huile et d’hévéa. Une approche multiscalaire et transdisciplinaire a été suivie pour articuler les différentes échelles spatiales et sociales, du champ cultivé à la famille étendue, du village au district, et au contexte international.

Les communautés locales souhaitent intensifier leurs pratiques agricoles, et participent volontairement et activement au développement des plantations monospécifiques, en particulier du palmier à huile. La conservation des forêts et des agroforêts dans l’intérêt général n’est pas une de leurs préoccupations, mais bien celle de la communauté internationale, représentée par des organisations non gouvernementales et des conventions internationales sur la préservation de l’environnement.

Mots-clés

Agroforêts à hévéa; petites plantations de palmier à huile; Réduction des Émissions provenant de la Déforestation et de la Dégradation des forêts; certification de l’huile de palme; transition agraire; intensification agricole; déforestation; Asie du Sud-Est.

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Title

Between forests, agroforests and plantations,

Analysis of landscape dynamics in Bungo, Jambi province, Indonesia

ABSTRACT

In the wider context of the agrarian transition in Indonesia, changes in landscapes are happening very quickly and generally at the expense of forested lands. In 2010, Bungo district presents a landscape mosaic, combining remnant forest patches to rubber and durian agroforests and monoculture plantations of oil palm and rubber. Agroforests are increasingly converted into monoculture plantations by farmers, in intend to enhance their income. This evolution rests on the investment of different categories of stakeholders – population, governments, industrial sector - who share a common interest in the economic development of the district.

This thesis analyses in details the dynamics of rubber agroforests conversion to rubber and oil palm monoculture plantations. A multi-scale and transdiciplinary approach was used to articulate different spatial and social scales, from the cultivated plot to the extended family, from the village to the district, and to the broader international context.

Local communities are willing to intensify their agricultural practices, and voluntarily participate in the development of monoculture plantations, in particular of oil palm. The conservation of forests and agroforests in not their concern, but one of the international community, represented by non governmental organizations and international conventions for the preservation of the environment.

Key words

Rubber agroforests; oil palm smallholdings; Reducing Emissions from Deforestation and forest Degradation; palm oil certification; agrarian transition; agriculture intensification; deforestation; South-East Asia.

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Table des matières

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Liste des Figures

Figure 1 : Carte mondiale de la distribution des forêts et de la déforestation 11( Figure 2 : Déforestation à Sumatra entre 1985 et 2007 (Laumonier et al. 2010) 18( Figure 3 : Localisation du district de Bungo, dans la province de Jambi, en Indonésie 25( Figure 4 : Évolution de la couverture du sol dans le district de Bungo 27( Figure 5 : Localisation des villages dans lesquels j’ai réalisé les différentes enquêtes entre

2007 et 2010 30(

Figure 6 : Blocs diagrammes paysagers des trois villages étudiés (Bonnart 2008) 33( Figure 7 : Relations entre échelles et facteurs déterminants les décisions de l’agriculteur 43(

Figure 8 : Système électoral de l’Indonésie 45(

Figure 9 : Organisation du gouvernement indonésien décentralisé 46( Figure 10 : Localisation des villages ayant bénéficié des programmes de revitalisation des plantations et de réhabilitation des forêts et des terres dégradées dans le district de Bungo 51( Figure 11 : Démarche administrative de demande de concession pour une plantation

agro-industrielle (adapté de Chong 2008). 52(

Figure 12 : Rémunération perçue par un petit planteur de palmier à huile possédant 2 ha de palmier, dans une coopérative ‘plasma’ de Kuamang Kuning, district de Bungo 59( Figure 13 : Rémunération de la terre générée par les petites plantations dans le district de Bungo, en fonction de l’âge des plantations, et pour des prix élevés ou bas des produits

agricoles 63(

Figure 14 : Rémunération du travail générée par les petites plantations dans le district de Bungo, en fonction de l’âge des plantations, et pour des prix élevés ou bas des produits

agricoles 63(

Figure 15 : Evolution des prix du caoutchouc naturel et des régimes de palmier à huile dans le

district de Bungo entre décembre 2007 et février 2010 64(

Figure 16 : Importance de quatre critères de gouvernance dans les 12 villages enquêtés 71( Figure 17 : Localisation des trois régions étudiées en Indonésie 77( Figure 18 : Arguments pour et contre les agroforêts lorsqu’elles sont comparées aux

plantations en monoculture par les paysans 79(

Figure 19 : Qualités recherchées par un agriculteur dans une culture pérenne 80( Figure 20 : Rémunération de la terre et du travail pour les principaux systèmes de culture, en fonction des prix bord champs (minima, maxima et moyens sur la période 2008-2009, pour un

taux de change de 13 500 Rp pour 1 !). 80(

Figure 21 : Représentation des scénarii d’évolution des paysages de Bungo, Pesisir et Lore Lindu, en fonction des proportions entre les trois principales catégories d’usage des terres 81( Figure 22 : Évolution des prix des principaux produits agricoles cités dans ce chapitre sur le

marché international, entre janvier 1995 et juin 2010 82(

(22)

Liste des Tableaux

Tableau 1 : Synthèse de l’histoire des villages, de la région et du pays 34( Tableau 2 : Typologie des familles du district de Bungo, and percentage of household in each category in the villages of Lubuk Beringin, Tebing Tinggi and Danau 35( Tableau 3 : Trajectoires familiales dans le district de Bungo, en cas de réussite économique de

la famille 38(

Tableau 4 : Indicateurs de gouvernance 68(

Tableau 5 : Droits d’accès aux forêts et d’usage des terres et produits forestiers par catégorie

d’habitants dans un village 69(

Tableau 6 : Sécurité des droits d’accès aux forêts et d’usage des ressources forestières par

catégorie d’habitants du village 70(

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Liste des Acronymes

APL, Areal penggunaan lain, zone à autre usage

ASB, Alternatives to Slash and Burn project, projet de recherche d’alternatives à l’abattis-brûlis CIFOR, Center for International Forestry Research, Centre de recherche international en foresterie CIRAD, Centre de coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement

CPO, Crude Palm Oil, huile de palme brute

FAO, Food and Agriculture Organization of the United Nations, Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture

HK, hutan konservasi, forêt de conservation HL, hutan lindung, forêt de protection HP, hutan produksi, forêt de production

HPK, hutan produksi konversi, forêt de conversion

ICRAF, World Agroforestry Center, centre de recherche international en agroforesterie IRD, Institut de Recherche pour le Développement

KKI-Warsi, Komunitas Konservasi Indonesia – Warung Informasi, ‘conservation par les communautés en Indonésie – guichet d’information’

KKPA, Koperasi Kredit Primer untuk Anggota, coopératives de petits planteurs pour faciliter l’accès au crédit

KPO, Kernel Palm Oil, huile de palmiste

NES, Nucleus Estate and Smallholders, partenariat entre une plantation industrielle noyau et des petites plantations installées en périphérie

NTFP: Non Timber Forest Product, produit forestier non ligneux

ONG, Organisation Non Gouvernementale (NGO, Non Governmental Organization) PBS, Perkebunan Besar Swasta, compagnies de plantations

PES, Payments for Environmental Services, paiements pour services environnementaux PIR, Perkebunan Inti Rakyat, traduction indonésienne pour ‘Nucleus Estate and Smallholders’ REDD, Réduction des Émissions de la Déforestation et de la Dégradation des forêts RSPO, Roundtable on Sustainable Palm Oil, table ronde sur l’huile de palme durable

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Index des termes Indonésiens

Areal penggunaan lain (APL), ‘zone à autre usage’ autres modes d’occupation du sol étant regroupés sous le statut.

Badan Permusyawarahan Desa (BPD), conseil du village. Badan Pertanahan Nasional (BPN), bureau national des terres.

Bappeda, Badan Perencanaan Pembangunan Daerah, direction régionale de la planification et du développement.

Bathin, unités communautaires coutumières dans le district de Bungo. Un bathin est composé de plusieurs hameaux partageant un territoire, une culture et une histoire.

Bupati, chef de district. Camat, chef de sous-district.

Dewan Perwakilan Daerah (DPD), conseil représentatif des régions.

Dewan Perwakilan Rakyat Daerah Kabupaten (DPRD kabupaten), conseil représentatif du peuple du district.

Dewan Perwakilan Rakyat Daerah Propinsi (DPRD propinsi) le conseil représentatif du peuple de la province.

Dewan Perwakilan Rakyat (DPR) conseil représentatif du peuple.

Dinas, agences délocalisées des ministères indonésiens dans les provinces et districts. Dinas kehutanan dan perkebunan, service des forêts et plantations.

Dinas pertanian, perikanan dan peternakan, service de l’agriculture, la pêche et l’élevage. Dinas transmigrasi, service de la transmigration.

Dusun ou Kampung, sous-unité administrative de village, correspondant à un hameau. Gubernur, gouverneur de province.

Hak Guna Usaha (HGU), permis d’utilisation des terres. Hutan desa, forêt de village.

Hutan hak, forêt privée.

Hutan konservasi (HK), forêt de conservation. Hutan lindung (HL), forêt de protection. Hutan produksi (HP), forêt de production.

Hutan produksi konversi (HPK), forêt de conversion. Izin lokasi, permis de localisation.

Izin pemanfaatan kayu rakyat, permis d’utilisation du bois de forêts communautaires. Izin prinsip, autorisation de principe.

Izin usaha perkebunan, permis d’exploitation. Kabupaten, district.

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Kawasan hutan Negara, forêt d’Etat. Kecamatan, sous-district.

Kelompok petani, groupe d’agriculteurs. Kepala adat, chef de la coutume. Kepala agama, chef de la religion.

Kepala Rio ou Kepala Desa, chef de village.

Koperasi Kredit Primer untuk Anggota (KKPA), coopérative de petits planteurs pour faciliter l’accès au crédit.

Ladang, système de riziculture itinérante sur brûlis, et essart de riz pluvial. Majelis Permusyarawahan Rakyat (MPR), assemblée consultative du peuple. Pemerintah daerah, gouvernement régional (province ou district).

Pemerintah pusat, gouvernement central.

Peraturan daerah (perda), régulation régionale publiée par le gouvernement d’un district ou d’une province.

Peraturan desa (perdes), régulation locale publiée par un chef de village. Perkebunan Besar Swasta (PBS), compagnies de plantations.

Perkebunan Inti Rakyat (PIR), traduction indonésienne pour ‘Nucleus Estate and Smallholders’ (NES). Program nasional pemberdayaan masyarakat, programme d’accès au micro-crédit.

Program Rehabilitasi hutan dan lahan, programme de réhabilitation des forêts et des terres dégradées. Program Revitalisasi perkebunan karet, programme de revitalisation des plantations d’hévéa.

Propinsi, province.

Rencana tata ruang wilayah, plan d’occupation du sol et de développement économique. Rio ou desa, village.

Sesap, vieille plantation d’hévéa abandonnée. Uang deprasah, compensation financière. Undang-undang, loi.

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Chapitre 1: Les agroforêts à hévéa de Sumatra: genèse, essor et abandon

d’un système de culture durable

INTRODUCTION1

La communauté internationale s’alarme des conséquences de la déforestation sur la biodiversité et sur le climat. Les conventions internationales se succèdent pour chercher des solutions globales pour la préservation de l’environnement et des forêts, et se traduisent par des engagements politiques tels que le protocole de Kyoto sur le climat. Malheureusement les intérêts économiques s’opposent très souvent aux préoccupations écologiques, et conduisent les discussions vers des impasses, ou des accords vides d’engagements, comme lors de la conférence des parties de la convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques qui s’est déroulée à Copenhague en décembre 2009 (UN 2009). Elle devait aboutir à la ratification d’un nouvel accord international pouvant prendre le relais du protocole de Kyoto, qui se termine en 2013, mais n’a abouti qu’à un accord visant à réduire de moitié les émissions de gaz à effet de serre en 2050 par rapport à 1990 et sans moyen de contrôle du respect des engagements par leurs signataires. Maigre réconfort pour les écologistes, le document final comporte un accord de principe sur un programme global de protection des forêts dans le cadre de la Réduction des Émissions provenant de la Déforestation et de la Dégradation des forêts, REDD (UN 2009). L’exploitation du bois et la conversion des forêts en surfaces cultivées a conduit à une forte déforestation (Figure 1) et a entrainé des catastrophes écologiques locales ou globales telles que des inondations, des glissements de terrain, et la libération de gaz à effet de serre (dioxyde de carbone, méthane et dioxyde d’azote). La FAO estime que la surface forestière mondiale, incluant forêts naturelles et plantations forestières, a diminué de 13 millions ha/an entre 2000 et 2010 (FAO 2010a). La déforestation met également en danger de nombreuses espèces animales ou végétales par la destruction de leur habitat.

Tandis que les politiques mondiales et les marchés sont souvent accusés d’accélérer la déforestation sous les tropiques (Colfer et Resosudarmo 2002 ; Cunningham et al. 2005), le savoir local est communément supposé mener à des résultats globalement positifs en ce qui concerne l’environnement (Berkes et al. 2000 ; Gadgil et al. 2003). Même en ce qui concerne la conversion de la forêt primaire, les communautés locales sont généralement présentées comme les mieux placées pour réconcilier les besoins en conservation et en développement (Colfer et Resosudarmo 2002).

L’opposition entre les intérêts économiques et environnementaux s’observe cependant à toutes les échelles, de l’international au local. L’Indonésie, possède l’une des plus grandes superficies forestières mondiales, estimée proche de 94 millions ha (FAO 2010a et 2010b). Cette superficie comprend les plantations forestières, la forêt naturelle étant convertie depuis des siècles au bénéfice du développement économique. Le pays a développé son économie en s’appuyant sur les exportations, en particulier le pétrole, le charbon, le bois, et certaines cultures d’exportations telles que l’hévéa, le caféier, le cacaoyer ou le palmier à huile (Barlow and Drabble 1990, Casson 2002, Keesler et al. 2007, McCarthy 2007). En cela l’état a suivi la stratégie néo-libérale promue par le Fond Monétaire International. Mais malgré une croissance démographique rapide, l’agriculture reste le secteur d’embauche le plus accessible pour la majorité de la population

1Adapté de :

Feintrenie L. and Levang P. 2009. Sumatra’s Rubber Agroforests: Advent, Rise and Fall of a Sustainable Cropping System. Small-Scale Forestry 8 (3): 323-335.

Cet article est basé sur une étude bibliographique et un travail de terrain effectués par Laurène Feintrenie. Le deuxième auteur, Patrice Levang, a guidé l’ensemble du travail, corrigé et commenté les versions successives de l’article jusqu’à sa version définitive.

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(De Koninck 2005), dont 48,5% vit encore en zone rurale en 2008 (IFAD 2010). Le secteur industriel s’est peu développé et n’a pu absorber la main d’œuvre libérée par l’agriculture grâce à l’intensification des pratiques et l’amélioration des rendements (De Koninck 2005).

Figure 1 : Carte mondiale de la distribution des forêts et de la déforestation

La déforestation a été accélérée par la colonisation de larges étendues de forêt pour le développement de plantations et la production de bois. En Indonésie, les migrations de paysans sans terre ou pauvres ont été orchestrées par un programme politique appelé ‘transmigrasi’ – transmigration - qui visait à déplacer des habitants volontaires des îles centrales du pays, à forte densité de population : Java, Madura, Bali, vers les îles moins peuplées de Sumatra, Kalimantan et Papua (Levang 1997). Ce programme remplissait simultanément plusieurs objectifs : répartir la population de manière plus homogène dans l’archipel, donner de la terre aux paysans sans terre, développer l’agriculture pour générer des revenus (en particulier par le soutien aux cultures d’exportation), et occuper les frontières afin de mieux les contrôler (Levang 1997). En 1985, 57% de l’île de Sumatra était encore couvert de forêt (Figure 2), soit 25 million ha, en 2007, la forêt ne couvre plus que 30% de l’île, soit 13 million ha (Laumonier et al. 2010)

Les agroforêts à hévéa de Sumatra, qui couvrent plus de 3 millions d’hectares dans la pénéplaine orientale de l’île (Levang et Gouyon 1993), sont souvent présentées comme l’archétype des forêts paysannes, ou forêts domestiques (Michon 2005), un modèle de gestion traditionnelle et durable des ressources forestières. Dans la province de Jambi, les agroforêts à hévéa sont très étendues, depuis la pénéplaine orientale jusqu’au piedmont de la chaine montagneuse des Barisan. Elles sont souvent mélangées à des vestiges de forêt secondaire (Ekadinata et Vincent 2004). Mais de nos jours, les agroforêts sont en sursis, leurs propriétaires choisissent de plus en plus souvent de les convertir en plantations monospécifiques d’hévéa ou de palmier à huile.

Ce chapitre1 examine tout d’abord les origines des agroforêts à hévéa, créées en réponse à des

incitations commerciales, puis leur rapide expansion qui a conduit à la conversion d’une grande partie de la forêt naturelle de la province. Le contexte de globalisation économique, renforcé

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depuis les années 1980, produit de nouvelles opportunités de commercialisation pour les producteurs, et de nouveaux besoins et désirs, qui incitent les populations locales à convertir leurs agroforêts en plantations monospécifiques d’hévéa et de palmier à huile, plus productives.

HISTOIRE D’UN SYSTÈME DE CULTURE DURABLE

Genèse des agroforêts à hévéa : une réponse innovante à une nouvelle incitation du marché

Jusqu’à la fin du XIXe siècle, la pénéplaine orientale de Sumatra est principalement couverte de

forêt primaire. L’autosuffisance alimentaire est atteinte par la culture itinérante de riz pluvial, tandis que la chasse et la cueillette de produits forestiers complètent de manière substantielle la diète des habitants. La densité de population est faible (moins de 5 habitants/km2) et seulement

une part mineure du paysage est cultivée. Chaque famille cultive un essart, ‘ladang’ en indonésien, pendant une ou deux années consécutives, ensuite remis en jachère pour une période de 15 à 20 ans (Levang et al. 1997 ; Ruf et Lançon 2004). Les besoins monétaires sont assurés par la vente aux commerçants malais et chinois de produits chassés ou récoltés en forêt tels que des résines, du caoutchouc naturel, du rotin. Cette combinaison de culture itinérante et d’activités de chasse et cueillette est durable d’un point de vue écologique autant qu’économique (Levang et Gouyon 1993) dans les conditions de faible densité démographique de l’époque.

L’avènement de la révolution industrielle en Europe et en Amérique du Nord dans la seconde moitié du XIXe siècle se traduit par une croissance exponentielle de la demande en matières

premières naturelles telles que le caoutchouc naturel et les résines. A Sumatra, la forte hausse du prix du caoutchouc entraine une surexploitation des plantes forestières productives - Palaquium spp., Dyera costulata, et dans une moindre mesure Ficus elastica – allant jusqu’à l’épuisement de la ressource. Face à des coûts de récolte de plus en plus élevés, les paysans trouvent une solution en remplaçant la cueillette d’espèces locales par la culture d’une espèce exotique Hevea brasiliensis, introduite à Sumatra par les grandes plantations coloniales au début du XXe siècle. Avec un

minimum de travail supplémentaire, les plants d’hévéa sont complantés dans les essarts, au milieu du riz. Après la seconde récolte de riz, la parcelle est laissée en jachère et les plants d’hévéa continuent à se développer au sein du recrû forestier, bénéficiant d’un avantage de deux années sur les espèces concurrentes. Après une dizaine d’années, lorsque les hévéas sont prêts à être saignés, l’agriculteur revient sur sa parcelle pour ouvrir des chemins d’accès aux arbres, et un certain espace autour des arbres à saigner (Levang et al. 1997). Un nouveau système de culture ‘traditionnel’ est né : l’agroforêt à hévéa.

Les agroforêts sont des plantations paysannes combinant des cultures de rente pérennes telles que l’hévéa, avec d’autres plantes utiles comme des arbres à bois, des arbres fruitiers, des cultures vivrières, des matériaux pour l’artisanat (palmier, rotin, bambou), et des plantes médicinales (Gouyon et al 1993 ; Michon et De Foresta 1997 ; Huxley 1999). Dans une certaine mesure, les agroforêts copient la forêt naturelle. Les espèces végétales pionnières, post-pionnières et climaciques qui se succèdent dans l'établissement d’une forêt naturelle sont remplacées par une succession de cultures aux besoins en lumière similaires. La première étape après l’abattis brûlis consiste à remplacer la phase pionnière par un stade de cultures héliophiles à développement rapide et cycle de production court (riz, légumes, bananiers, papayer) de manière à occuper l’espace et inhiber la croissance des espèces pionnières, considérées comme des adventices. Ce premier stade de culture crée un micro-climat ombragé et humide au niveau du sol, favorable à la germination et au développement d’espèces forestières (hévéa, fruitiers, palmiers et arbres à bois). La phase post-pionnière, est dominée par des cultures à croissance rapide et à immaturité courte, entre 4 et 8 ans, telles que les caféiers, poivriers, canneliers, ou girofliers. Cette phase maintien un milieu biophysique favorable à la croissance des jeunes arbres et bénéficie des opérations d’entretien réalisées en faveur des cultures annuelles (fertilisation, désherbage). Après 15 à 20 ans, l’agroforêt présente une architecture végétale complexe, comparable à celle d’une forêt secondaire

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du même âge, avec une canopée haute et fermée dans laquelle de nombreuses espèces post-pionnières ont spontanément trouvé leur place. Le renouvellement de l’agroforêt repose ensuite sur la mort et la chute des arbres, qui créent des chablis dans lesquelles une nouvelle génération de plantes peut se développer, spontanément ou avec l’aide du cultivateur (Michon et Bompard 1987). Du fait de la régénération continue et spontanée de nombreuses espèces, les agroforêts à hévéa présentent une structure forestière dans laquelle des arbres de tous âges sont représentés. Les premières études des agroforêts indonésiennes, réalisées par des écologues, soulignent leur remarquable capacité à préserver l’environnement. La conversion de la forêt en agroforêts permet de conserver de nombreuses espèces végétales et animales, en particulier d’oiseaux (Rasnovi 2006 ; Rasnovi et al. 2006 ; Beukema et al 2007 ; De Foresta 2008), ainsi Thiollay (1995) évalue que plus de 50% des oiseaux et des espèces végétales présents dans les forêts naturelles avoisinantes sont préservés par les agroforêts (Thiollay 1995). La plupart des fonctions écologiques des forêts est également préservée, en particulier en termes de régulation des flux hydriques, protection des sols et maintien de l’habitat écologique de nombreuses espèces (Michon et al. 1986 ; Michon et Bompard 1987). Les agroforêts ont ainsi un potentiel remarquable pour servir de zone tampon entre les villages et les forêts de protection ou les parcs nationaux. Elles établissent un espace de transition écologique entre les écosystèmes forestiers fermés et les champs cultivés, en évitant la fragmentation du couvert forestier, et constituent une barrière géographique entre la forêt naturelle et l’environnement anthropisé. La majorité des produits et services économiques des forêts sont maintenus dans les agroforêts, en particulier les activités de chasse, cueillette et pêche. Cette caractéristique peut-être considérée comme une réappropriation des ressources forestières par l’agriculture (Michon 2005). Les agroforêts contribuent également à la préservation des cultivars locaux d’arbres fruitiers, et de variétés sauvages d’espèces non commercialisées (Michon et al. 1986). En conservant un haut niveau de biodiversité dans leurs agroforêts, les agriculteurs maintiennent la possibilité d’exploiter de futures ressources pour lesquelles il n’existe pas encore de marché localement (Michon 2005). La pression sur les forêts naturelles diminue du fait de l’augmentation de la distance entre celle-ci et l’habitat, et également du fait de la présence de nombreux produits forestiers dans les agroforêts. Les agroforêts remplacent ainsi la forêt naturelle pour la quasi-totalité des activités qui s’y déroulaient.

Les habitants de Sumatra sont passés d’activités de chasse et cueillette à la culture itinérante de riz, puis aux agroforêts. Ils ont intégré et même développé des innovations techniques de manière à bénéficier de nouvelles opportunités économiques ou à dépasser des contraintes techniques. Ils ont converti la forêt primaire en forêt secondaire puis en agroforêts, en maintenant chaque fois un niveau de biodiversité élevé et la plupart des fonctions écologiques des forêts (Michon et Bompard 1987). Pour cela, les agroforêts sont souvent présentées comme le résultat de la sagesse paysanne des populations locales. Ce serait une erreur, cependant, de considérer la conservation de la biodiversité comme intentionnelle de la part des agriculteurs. Ces derniers n’estiment pas la biodiversité en tant que telle. C’est surtout la rareté du travail qui permet le recrû forestier dans les plantations d’hévéa. Les agriculteurs ne favorisent pas cette végétation, ils la laissent juste pousser. De plus, une certaine part de la biodiversité est loin d’être appréciée par les habitants, en particulier les mammifères comme les sangliers, les tigres, les éléphants et les singes. Ces pestes majeures sont considérées comme inévitables à cause des restrictions alimentaires des populations locales musulmanes, du statut d’espèce protégée de certains animaux, ou simplement du manque de moyens de contrôle (Levang et Sitorus 2006).

L’essor des agroforêts à hévéa et la disparition des forêts naturelles (1910-1990)

Introduit à Jambi en 1904, l’hévéa est rapidement devenu la principale production de la pénéplaine orientale de Sumatra. La demande croissante en caoutchouc pour l’industrie des

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années 1920. Les autorités coloniales encouragent alors le développement des plantations paysannes d’hévéa (Dove 1994). Les commerçants chinois et malais organisent rapidement la filière en profitant de la proximité du port de Singapour. La province de Jambi connait alors une période de richesse sans précédent (Le Fèvre 1927). Les paysans décident de planter des hévéas dans tous leurs essarts. Ce faisant, ils convertissent leur système de culture itinérant en système permanent (Gouyon et al. 1993). Le travail investi dans l’ouverture d’un nouvel essart est mis à profit pour planter les hévéas. L’établissement d’agroforêts à hévéa en lieu et place des ladang a un impact profond sur le mode de tenure foncière local, puisqu’il implique la reconnaissance des droits individuels sur la terre et les arbres (Gouyon et al. 1993). L’introduction des cultures pérennes donne une valeur monétaire à la terre, là où jusqu’alors seul le travail était monnayable. Ainsi les agroforêts introduisent une notion inexistante dans les systèmes de culture itinérants, la notion de capital productif. Cette nouvelle et unique opportunité d’accumuler de la richesse et de la transmettre à ses héritiers se traduit immédiatement en une sévère différenciation économique des ménages (Levang et Gouyon 1993). Pour les agriculteurs locaux le seul choix est de rejoindre le mouvement d’expansion des agroforêts ou de perdre l’accès à la terre. Bientôt toutes les terres accessibles sont converties. Cette expansion rapide des agroforêts entraine des besoins croissants en main d’œuvre. De nombreux migrants javanais et chinois sont alors employés comme saigneurs dans les agroforêts.

Le boum dure jusqu’à la crise financière mondiale débutant en 1928, durant laquelle le prix du caoutchouc naturel chute. L’économie régionale est en crise. Les migrants employés comme saigneurs et ne possédant pas de terre partent chercher du travail en ville. Cependant, même pendant la crise, les paysans continuent de planter des hévéas dans leurs essarts. Comme la période improductive dure de 10 à 15 ans, les planteurs espèrent que le prix remontera avant la mise en saignée. De plus, planter des arbres dans les ladangs assure la propriété foncière sur la nouvelle parcelle. L’hévéaculture paysanne survit ainsi à la crise, de même que l’industrie du caoutchouc survit à Jambi. L’absence d’alternative commerciale intéressante à cette époque explique également la continuité de l’expansion des agroforêts à hévéa pendant la crise (Penot 2001).

Durant la période de prix bas, les familles doivent de nouveau assurer leur autosuffisance alimentaire. La production de riz avait diminué durant la période faste, le riz étant importé à bas prix de Java. Les migrants javanais et chinois ont développé la riziculture inondée derrière les berges de rivières, mais les paysans sumatranais préfèrent la riziculture itinérante pour subvenir à leurs besoins alimentaires. Puisque l’accès aux forêts est encore aisé, et l’hévéa une source de patrimoine et une marque de propriété foncière, les agriculteurs choisissent de préférence d’ouvrir de nouveaux ladangs au détriment des forêts primaires plutôt que de réutiliser d’anciennes agroforêts qui appartiennent déjà au patrimoine familial. Un autre frein au renouvellement des agroforêts est la dépendance des familles à une unique source de revenu monétaire. Ainsi dans le district de Bungo en moyenne 70% du revenu total des ménages est généré par l’hévéaculture (Joshi et al. 2002). Sur la durée totale du cycle de production d’une agroforêt à hévéa, les hévéas génèrent approximativement 85% du revenu à l’hectare (Gouyon et al. 1993). La coupe à blanc d’une plantation implique plus de 10 ans sans production de revenu sur la parcelle considérée. Ainsi un ménage doit posséder suffisamment de plantations pour supporter l’arrêt de production d’une parcelle.

L’expansion des agroforêts à hévéa à Jambi ne s’arrête qu’au début des années 1990. A cette époque, les agroforêts productives sont éloignées des villages, qui sont entourés des plantations les plus vieilles et les moins productives. Les agroforêts à hévéa couvrent 0,5 million ha dans la province au début des années 1990 (Joshi et al. 2002), et 3 à 4 millions ha sur l’ensemble de la pénéplaine orientale de Sumatra (Levang et Gouyon 1993).

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