Lycée Ste-Marie Fénelon – la Plaine Monceau Classe de MP
Année 2018-2019 Mathématiques
Devoir maison n ◦ 6
À rendre le lundi 12 novembre
Durée : 2 heures pour le premier jet Toute calculatrice interdite
Notations.
Dans ce sujet,nest un entier naturel non nul et on note :
• Mn(R)laR-algèbre des matrices carrées réelles de taillen.
• Mn,1(R)leR-espace vectoriel des matrices ànlignes et une colonne.
• GLn(R)le groupe des matrices inversibles deMn(R).
• In la matrice unité deMn(R).
• Idl’application identité deRn.
• Pour une matriceA∈Mn(R),tA est sa matrice transposée.
Si x1, . . . , xn sont des réels, on note diag (x1, . . . , xn) la matrice diagonale de Mn(R) qui admet pour coefficients diagonaux les réelsx1, . . . , xn dans cet ordre.
Si pest un entier naturel non nul, on noterak.k∞ la norme infinie surRp : six= (x1, . . . , xp), alorskxk∞= max
1≤i≤p|xi|.
Si a∈Rp et r >0, on noteB∞(a, r)la boule ouverte de centreade rayonrpour la normek.k∞. Objectifs.
SoitAune matrice deMn(R), on dit qu’une matriceRdeMn(R)est une racine carrée deAlorsqueR2=A.
On noteRac(A)l’ensemble des racine carrées deA, c’est-à-dire
Rac(A) = {R∈Mn(R)/ R2=A}.
Le problème propose de déterminer les racines carrées de A dans différents exemples, (on pourra constater qu’une matrice peut parfois admettre une infinité de racines) et étudier quelques propriétés topologiques deRac(A).
Exemple 1 : détermination de Rac(A) lorsqueA possède n valeurs propres distinctes.
On suppose que la matriceA∈Mn(R)admetnvaleurs propres réellesλ1< λ2<· · ·< λn.
1. Justifier l’existence d’une matriceP ∈Mn(R)inversible telle queA=P DP−1où on noteD= diag (λ1, λ2, . . . , λn), puis montrer que :R est une racine carrée deAsi et seulement si la matriceS=P−1RP est une racine carrée deD.
2. Racines carrées deD.
SoitS une racine carrée deD.
a. Montrer queDS=SD.
b. En déduire que la matriceS est diagonale.
c. On note alorsS= diag (s1, . . . , sn). Que vauts2i lorsquei∈ {1, . . . , n}?
d. Que peut-on dire deRac(A)siAadmet une valeur propre strictement négative ?
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e. Si on suppose toutes les valeurs propres deApositives ou nulles, déterminer les racines carrées de la matrice D. On pourra poserεi∈ {−1,+1}pour i∈ {1, . . . , n}.
3. Écrire toutes les racines carrées deAà l’aide de la matriceP. Combien de racines carréesA admet-elle ? (On discutera selon le signe des valeurs propres deA.)
4. Application.
Écrire toutes les racines carrées deA=
11 −5 5
−5 3 −3
5 −3 3
à l’aide de la matriceP que l’on déterminera.
Exemple 2 : détermination de Rac(A) lorsqueA est la matrice nulle deMn(R).
Dans cet exemple, on cherche à déterminer les racines carrées de la matrice nulle.
SoitR∈Mn(R), une matrice carrée de la matrice nulle.
5. Soitf l’endomorphisme deRn dontR est la matrice dans la base canonique deRn. On note rle rang def. a. ComparerIm (f)etKer (f)puis montrer quer≤ n2.
b. On supposef non nul, doncr≥1. Soit(e1, . . . , er)une base deIm (f)que l’on complète avec(er+1, . . . , en−r) pour former une base deKer (f). Pouri∈ {1, . . . , r}, on noteui le vecteur tel quef(ui) =ei.
Montrer que la famille B= (e1, . . . , en−r, u1, . . . , ur)est une base deRn puis écrire la matrice def dans la base B. On noteraMr cette matrice.
6. a. Déterminer les racines carrées dansMn(R)de la matrice nulle.
b. Application : déterminer dansM4(R), les racines carrées de la matrice nulle.
Exemple 3 : détermination de Rac(A) lorsqueA=In. 7. SoitRune racine carrée de l’unitéIn.
a. Vérifier queRest une matrice inversible.
b. Montrer queR est semblable à une matrice diagonale que l’on décrira.
8. DéterminerRac(In). On pourra poserεi∈ {+1,−1}pour i∈ {1, . . . , n}.
Étude topologique de Rac(A).
SiAest une matrice deMn(R)qui a pour coefficients(ai,j)1≤i,j≤n, on définit une norme en posantN(A) = max
1≤i,j≤n|ai,j|.
On munitMn(R)de cette normeN.
9. Fermeture deRac(A).
SoitAune matrice deMn(R). Montrer queRac(A)est une partie fermée deMn(R).
10. Étude du caractère borné deRac(In).
a. Un exemple instructif.
Pour tout entier naturel q, on pose Sq =
1 0 q −1
. Calculer Sq2. Rac(I2) est-elle une partie bornée de M2(R)?
b. Rac(In)est-elle une partie bornée deMn(R)pourn≥3? c. Application : pour cette question,n≥2.
Montrer qu’il n’existe pas de norme k · k surmultiplicative sur GLn(R), c’est-à-dire vérifiant pour tous A et B dansGLn(R),kABk ≥ kAk · kBk.
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