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Modifications et transformations de métaux, par
chauffage dans le vide ou dans différents gaz
Jean J. Trillat, Shigéo Oketani
To cite this version:
MODIFICATIONS
ETTRANSFORMATIONS
DE
MÉTAUX,
PAR CHAUFFAGE DANS LE VIDEOU DANS
DIFFÉRENTS
GAZPar JEAN J. TRILLAT et SHIGÉO OKETANI,
Institut de
Physique
de la Faculté des Sciences deBesançon.
Sommaire. 2014 Dans la première partie de ce travail, on montre, en utilisant la diffraction des électrons
rapides, que les traitements thermiques sont susceptibles d’amener des modifications importantes dans la structure superficielle d’un métal pur comme l’or. On indique une méthode qui permet de suivre
directe-ment sur l’écran ces
modifications,
qui consistent en l’apparition d’une structure hexagonale; on donneune interprétation de ce phénomène, basée sur la mobilité des atomes superficiels du métal, et on en
montre l’importance au point de vue de l’adsorption et de la catalyse. La recristallisation en fonction
de
la température est également étudiée.
Dans le
présent
travail,
nous avons cherché à étudier d’unefaçon
systématique
les modifications de la struc-ture interne etsuperficielle
des métaux soumis à t’action de latempérature
enprésence
de divers gaz oudans le vide. Nous avons utilisé dans ce but la diffrac-tion des électrons à travers des films
métalliques
très minces.Les nombreux résultats
auxquels
nous sommespar-venus,
et qui
ont donné lieu àplus
de deux milleclichés,
sont
parfois
difficiles àinterpréter;
nous avons putoutefois,
dans laplupart
des cas, en donner uneexpli-cation satisfaisante et montrer
l’importance
de cesphénomènes
vis-à-vis de l’étude durecuit,
delarecristal-lisation,
del’adsorption
des gaz, et del’oxydation.
Etant donnée lacomplexité
desdiagrammes observés,
il nousparaît indispensable
de résumerrapidement
l’état de laquestion,
avantd’entreprendre
ladescription
de nosexpériences
et leurinterprétation.
Dans cebut,
nousrappellerons
les diverses anomaliesprésentées
par la diffraction des électronsrapides
et constatées par nous-même ou par d’autresauteurs,
au cours de recherches récentes.1.
Diagrammes
électroniques supplémentaires.
Cas desgraisses.
-Lorsqu’on
examine des sub-stances diverses en utilisant la diffraction des électrons(méthode
de transmission ou deréflexion),
il arrivesouvent que le
diagramme
de la substance se superposeà un
diagramme
parasite
constitué soitd’anneaux,
soit de taches de diffraction. Parfoismême,
ces anneaux ou tachesparasites, indiquant
un hautdegré
desymé-trie de l’élément
diffractant,
sont tellement intensesqu’ils
masquent
totalement celui duproduit
examiné. L’un de nous, au cours de recherchesantérieures,
aprouvé
d’unefaçon
indiscutable que cephénomène
étaitdù à la
présence
d’une couchesuperficielle
extrêmementmince de composés
organique s
àlongue
chaînecarbonée,
dont les molécules sont orientées normalement à la surface de l’échantillon(1).
Quelle
que soit d’ailleurs lanature de ces
composés organiques,
pourvuqu’ils
soient constitués
de chaînes carbonées dutype
alipba-tique
danslesquelles
la distance C-C des atomesde
carbone
est lamême,
lediagramme
dediffraction
électronique
esttoujours
lemême,
comme nous avonspu le
démontrer
à l’aide de nombreux corps purs(acide
gras saturés, carburessaturés,
éthers,
cires,
alcools),
et même demélanges
(paraffines).
Nous avonsdonné la théorie
complète
de cesphénomènes (~),
et avons montré que lesdiagrammes
parasites
observés sisouvent,
lorsqu’on
examine aux électrons des métaux,des
oxydes,
des dérivés de lacellulose,
ducaout-chouc,
despolyoxyméth-vlènes,
etc.,
sont dûs enréalité à la
présence
accidentelle d’une couche trèsmince
de corps gras. Il est à noter que même descomposés liquides
à latempérature
del’expérience
(huiles
degraissage,
acides grasliquides)
donnentlieu
à desphénomènes
analogues.
Les clichés 1 et
2,
planche
1,
obtenus partransmis-sion,
montrent clairement laprésence
de ces anneaux ou tachesparasites,
dans le cas d’un métal 1 et dans le cas d’un film de nitrocellulose 2. Le cliché 3 estrelatif
à laprésence
d’une couche d’huile très mince à la surface d’unmétal;
nous avons obtenu cediagramme
par diffraction sous incidence rasant. Ces recherches
ont
permis
de montrer lagénéralité
des
phénomènes
d’orientation
moléculaire des moléculesaliphatiques,
depréciser
le mécanisme de 1- extension des corps grassur diverses surfaces et d’en tirer des
conséquences
dans des directions
parfois
inattendues,
comme la lubrification enphase
onctueuse(1).
L’origine
de cesdiagrammes
parasites
est doncmaintenant
parfaitement
connue, et a été confirméeindépendamment
par d’autresauteurs 1’)
(~).
Il estabsolument
nécessaire,
dans toute rechercheultérieure,
de tenir le
plus grand compte
de cesphénomènes
duenature à entraîner des
interprétations
erronées,
quenous avons relevées dans de nombreuses
publications.
Il existe d’ailleurs un moyen biensimple
de se mettreà l’abri de ces inconvénients. Il suffit en
effet,
d’unepart
depréparer
les échantillons en évitant tout60
contact avec les
doigts
ou avec des’ vapeurs de corpsgras, et d’autre
part,
si cela ne suffit pas, de laisserle faisceau
électronique
traverser durantquelques
instants(au
minimum 30 à 40sec)
l’échantillon immobile. Dans cesconditions,
nous avons montré(1)
que la couche grasse était détruite par suite de l’effetthermique.
Dans tout le
présent travail,
nous avonsopéré
de cettefaçon,
de telle sortequ’à
aucun moment nous n’avons étégênés
parl’apparition
de cesdiagrammes
parasites
qui
n’ont rien à voir avec ce que nous nousproposions
d’étudier.2.
Diagrammes
électroniques supplémentaires
dus àt adsorption
de gaz. - Dans un travailimpor-tant
publié
au cours d’une réunion de laFaraday
Society
en1935,
Finch,
Quarrell
et Wilman(6)
ont montré que des anneaux ou bandessupplémentaires
apparaissaient fréquemment, lorsqu’on
étudiait des couchesmétalliques d’origines
diverses au moyen dela diffraction des électrons.
Ces anneaux
supplémentaires
seproduisent, d’après
les
auteurs,
avec des filmsmétalliques
obtenus pardépôt électrolytique
ou pardépôt cathodique;
ils sontsouvent
accompagnés
de « bandes ocirculaires,
et ontparfois
un diamètre inférieur auplus
petit
anneau dediffraction du métal.
Une
première
tentatived’explication (7),
basée surla diffraction à deux dimensions par faces cristal-lines d’entrée et de
sortie,
a dû être abandonnée à lasuite d’une 1- -,.ii:trque de Germer
(1).
Uneinterprétation
beaucoup plus
intéressante a été donnée ensuite par Finch(6);
les anneauxsupplémentaires
seraient dûs à des gaz adsorbés à la surface desmétaux,
et à rentrée interstitielle des atomes gazeux dans le réseau cristal-lin. Un telphénomène
avaitdéjà
été mis en évidencepar Davisson et Germer
(~),
dans leurspremières
expé-riences avec des électrons lents destinées à vérifier les théories de Louis de
Broglie.
Poussant
plus
loin leursinvestigations,
Finch et sescollaborateurs ont montré que si l’on chauffe à 300° dans l’air une feuille d’or battu ne donnant
primitive-ment
qu’un
diagramme
d’anneauxnormal,
on obtientaprès
cechauffage
un clichéqui
contient,
enplus
des anneaux normaux, des anneauxsupplémentaires
cor-respondant
aux distances réticulaires suivantes(~) :
d=
4,Hl- 4,00 - 2,79-1,83-1,61-1,49
Angstrôms.
Ces
équidistances
s’accordent avec une structurehexagunale compacte :
Les anneaux
supplémentaires
disparaissent
graduel-lement par
chauffage
dans le vide.Des essais
analogues
effectués avec des feuillesd’alu-(*) Nous avions d’ailleurs signalée ce phénomène dès 19,32, donc bien antérieurement aux publications de Finch
minium,
d’argent
et de chrome ont donné liPu à des résultatssemblables,
avec enplus
des bandescir-culaires
qui
pouvaient
également
être éliminées parchauffage
dans le vide.Les auteurs attribuent ce
phénomène
à la formationd’une solution solide
d’oxygène
dans les couchessuperficielles
dumétal,
l’oxygène
occupant
uneposition
centrée dans une structure
cubique
à faces centréeset une
position
face centrée dans une structurecubique
centrée.Au cours Je la discussion
qui
a suivil’exposé
de cetravail,
les auteurs ontprécisé
que les an72eau.x dus augaz adsorbé variaient avec la nature dit métal et avec
celle du gaz; des
diagrammes supplémentaires
auraient même été obtenus avecl’argon
(1°).
En examinant attentivement ce travail et les beaux clichés
qui
l’accompagnent,
nous avons constaté quebeaucoup
de ceux-cicomportaient
des anneaux dus àla
présence
accidentelle de corps gras, cequi
évidem-ment n’est pas de nature à faciliter lesinterprétations.
Les auteurs ne donnent malheureusement aucune indi-cation sur lesdiagrammes
obtenus parchauffage
de métaux dans des gaz autres que l’air oul’oxygène,
desorte
qu’il
est difficile dejuger
de l’action de gaz tels quel’argon, signalée simplement
dans la discussion.En ne considérant que les cas de l’air ou de
l’oxygène,
qui paraissent
être les seuls à avoir été étudiéscomplè-tement,
onpourrait
admettreplus
facilementqu’il
s’agit
de la formation d’uncomposé
définid’oxydation.
Cettehypothèse
estcependant
repoussée
parFinch,
qui s’appuie
pour cela sur laprésence
de bandesdiffuses,
qu’il
considère comme une preuve de la formation d’une solution solide de gaz dans les couchessuperficielles
du métal.Cependant,
Rideal faitremar-quer
(1 °)
que lespoints critiques
des gaz et des métauxsont
beaucoup
trop
éloignés
pourqu’on
puisse
croire à une solutionsolide ;
ilpourrait
toutefois exister desintermédiaires entre
l’ab·orption
deLangmuir
et la vraie combinaison.On voit par ce
rapide exposé
combien laquestion
paraît complexe
et mal résolue à l’heure actuelle. Etant tdonnée la
grande importance
queprésentent
cesphé-nomènes en ce
qui
concerne l’étude des métaux et de leurs modifications ainsi que del’adsorption,
il nous aparu
indispensable
dereprendre
ces recherches en les conduisant d’unefaçon
systématique,
et en éliminantsoigneusement
toutes les causes d’erreurspossibles,
qui
étaient encore mal connues au moment de laparu-tion du travail de Finch. En
conséquence,
nous com-mencerons par décrire lesphénomènes
qui
sepassent
lorsqu’on
chauffesimplement
un métal pur dans le vide ou dans des gaz inertes(azote,
argon).
Nousexamine-rons ensuite l’influence du
chauffage
dans l’air oul’oxygène,
et étudierons l’influence de lapureté
du métal et du mode depréparation.
Nous
prendrons
d’abord le cas del’or,
particulière-ment peu actif du
point
de vuechimique;
nousle
platine,
l’argent, l’aluminium,
le cuivre. Dans cetexposé,
nous suivrons l’ordre suivant :1 Il partie. -
Etude de l’ar.A. Cas de l’or pur. Transformations
produites
par lechauffage
dans levide,
les gaz inertes et l’air. B. Cas desalliages
d’or. Transformationsproduites
parle
chauffage
dans levide,
les gaz inertes et l’air.Interprétations
des résultats.2e
partie.
-- Etude del’argent
et dequelques
autresPREMIÈRE
PARTIE. -ÉTUDE
DE L’ORNous avons choisi l’or pour effectuer la série la
plus
complète
de recherches. Ce choix est basé sur le faitque ce métal donne lieu à d’excellents
diagrammes
dediffraction
électronique,
qu’il peut
sepréparer
facile-ment à l’état de films très minces etqu’il
est inalté-rable. Deplus,
l’un de nous adéjà
eu l’occasiond’étu-dier d’une
façon
complète,
paranalyse
électronique,
les diverses orientations que
peuvent prendre
les cris-tauxd’or,
lorsque
le métal estpréparé
dans des condi-tions diverses(J.
J. Trillat et Th. v.Hirsch)
(’ 1).
Nous comrnencerons par le cas le
plus simple,
celui de l’or pttr, de titre1000/1000.
Nous examinerons ensuite le casd’alliages
très riches en or, que l’ontrouve le
plus
couramment,
et titrant 950 à 975 pour1000.
A. Cas
de
l’orpur.
1.
Préparation
des échantillons. - La méthoded’analyse
électronique,
décritedéjà
dans d’autres mémoires(i:!),
nécessite lapréparation
de films métalli-ques trèsminces,
dontl’épaisseur
soit de l’ordre d’unecinquantaine
de millimicrons.Nous avons utilisé des feuilles d’or battu titrant
1000~1000.
Ces feuillesfabriquées spécialement
surnotre demande ne se
prêtent
pas auxemplois
habituelspour la dorure car elles sont
irrégulières
et cassantes.En
effet,
les feuilles d’or battu habituellement utilisées par les doreurscomportent
toujours
un certainpour-centage
de cuivre etd’argent,
dont le rôle est deplas-tifier le métal et de faciliter le travail de
battage.
Nous avonségalement employé
des feuilles d’orvierge laminé,
d’uneépaisseur
de0,2
mm.Dans les deux cas, les feuilles d’or pur ont été
.amincies à
l’épaisseur
convenable au moyen d’unesolu-tion de KCN
(*).
Cette solution doit êtrepréparée
aumoment de
l’emploi,
le cyanure se carbonatantrapide-’ment. Les
récipients
où s’effectuel’attaque
sontnet-toyés
avec leplus grand soin,
defaçon
à éliminer toutetrace de
graisse ;
l’eau utilisée est distillée deux fois. On suit l’amincissementprogressif
par observation de latransparence
de la feuille.Lorsque
l’épaisseur
(*) On peut aussi amincir l’or au moyen d’eau régale. Maisnous avons dû abandonner ce procédé, qui, suivant la
concen-,tration des acides, donnait lieu à des diagrammes parasites.
convenable est
obtenue,
on laveplusieurs
fois le film à l’eaubidistillée ;
on ledispose
ensuite sur lesupport
destiné à l’examen
électronique.
Cesupport
estcons-titué par un
disque
en nickel ou mieux en orvierge,
percé
d’un ou deux trousqui
seront recouverts du film àétudier;
bienentendu,
lesdisques
sontégale-ment
soigneusement dégraissées
etflambés,
pour les débarrasser de touteimpureté
grassesusceptible
de serépandre
par la suite sur le métal étudié.Les
manipulations
sont faites au moyen degants
encaoutchouc très propres et de
pinces
nickelées,
elles-mêmesnettoyées
et flambées.Dans ces
conditions,
lesdiagrammes
obtenus par transmission sont très purs, et ne montrentabsolu-ment aucun autre anneau ou tache de diffraction que ceux de l’or
(clichés 4
et5).
Laplupart
dutemps,
le film d’orexploré
aux électrons sous incidence normaleindique
une structure àgrains
fins,
avec orientation descristaux autour d’une direction
[100]
perpendiculaire
au
plan
dufilm;
les délails desinterprétations
ontété
publiés
antérieurement(11).
En utilisant une tension de 40 kilovolts aux bornes de
l’analyseur
(),
associée -~0,06
A),
on trouve pour leréseau de l’or une maille
cubique
à faces centrées de côté a =4,061
A.(Chiffre
théorique a
=4,O¿.)
2. Traitements
thermiques
dans le vide ou les gaz inertes.Fig. 4. - Chauffage dans le vide.
a)
Recuits dans le vide. - Les recuits des films d’orpur dans le vide ont été effectués soit à l’extérieur de
l’appareil
à diffractionélectronique,
soit dansl’appa-reil lui-même.
Lorsque
le recuit est effectué àl’extré-62
mité
plonge
dans un four àrésistance;
unrodage
étanche,
scellé extérieurement au moyen d’un masticspécial,
est relié à une pompe assurant un vide de1/1000
de mm. Toute trace degraisse
ou depicéine
à l’intérieur del’appareil
estsoigneusement éliminée ;
Fig. 2. -
Chauffage dans le vide, dans l’analyseur électronique.
les
supports
depréparation
sont maintenus à l’aide d’undisque perforé
en nickel pur ou en verre, muni d’unebaguette
pourpermettre
de le retirer. Plusieurs filmsmétalliques
peuvent
ainsi être recuits simulta-nément.Les
températures
sont mesurées au moyen d’unther-momètre contrôlé par un
couple thermo-électrique ;
lechauffage
ne commence quelorsque
le vide estcomplet,
ce dont on s’assure au moyen d’un tube à
décharge.
La durée de la montée entempérature
estrigoureusement
contrôlée et est constante pour
chaque
séried’essais ;
lespréparations
sont maintenues dans le videjusqu’à
refroidissementcomplet,
et examinées immédiatementaux électrons.
Pour effectuer le recuit à l’intérieur même de
l’ap-pareil
à diffractionélectronique,
nous avons construitune
petite
résistance chauffante fonctionnant dans levide,
surlaquelle
sont montés directement les filmsmétalliques
étudiés. Lafigure 2 représente
le schéma dudispositif,
comprenant
lerodage permettant
lesdéplacements
etl’exploration
despréparations
ainsi que la résistance. Lestempératures obtenues,
contrô-lées aucouple thermo-électrique,
peuvent
allerjusqu’à
800Q - 9000.
Cette
méthode,
qui
fonctionneparfaitement, présente
legrand
intérêt depermettre
de suivreinstantanément,
sur l’écranfluorescent,
les moindres variations de structure amenées par le traitementthermique.
Il estainsi
possible
d’étudier,
d’unefaçon
enquelque
sortecinématographique,
tout le processus de recristallisa-tion d’un métalchauffé,
et ceci enn’importe
quel
point
d’une
préparation.
Il est certain que cedispositif
pourra rendre degrands
services dans de nombreuxproblèmes
demétallurgie
ou dephysique
cristalline.b)
Recuits dans les gaz inertes. - Nous avons utilisél’appareil représenté
sur lafigure
3,
consistantessen-tiellement en un
dispositif purificateur,
un réchauffeur et un tube oùs’effectue
le recuit.Fig. 3. -
Chauffage dans l’argon pur ou l’azote pur.
L’argon
utilisé titre0,1
pour 100 enoxygène
et0,3
à0,4
pour 100 en azote..4fin d’éliminercomplète-mént les traces
d’eau,
d’azote et sùêtôùtd’oxygène,
le gaz passe du détendeur dans un barboteur à acidesul-furique, puis
sùr del’anhydride
phosphorique ;
delà,
il traverse un tube en fer
rempli
de calciumporté
aurouge au moyen d’un four
électrique.
Ce tube est reliédirectement,
au moyen d’unjoint
étaîiche enplomb,
au four enPyrex
où s’effectue lerecuit,
danslequel
ilpénètre
par un bouchon rodé en laitoh refroidi parcompte-bulles,
servant àrégler
le débit. Lestempératures
sont mesurées au moyen d’un thermomètre ou d’uncouple
thermo-électrique.
Dans certains cas
(températures élevées),
le four enPyrex
a étéremplacé
par un four en cuivre rouge.La vitesse du gaz est de 2 à 3 bulles à la seconde. Le
chauffage
n’est commencé quelorsque
tout l’air estchassé de l’ensemble de
l’appareil,
par unbalayage
énergique
àl’argon.
La durée de montée entempéra-ture est
rigoureusement
fixée,
et le refroidissementcomplet
s’effectue enatmosphère
d’argon.
Toutesces-précautions
se sont révéléesindispensables
pour uneétude
précise
desphénomènes
obtenus.Dans le cas de
l’azote,
ledispositif
est lemême;
le calcium estsimplement remplacé
par de la tournurede cuivre.
Les
préparations
recuites sont immédiatementexa-minées dès leur sortie du four.
~)
Recuits dans l’air oul’oxygène.
- Ces recuitss’effectuent dans un
appareil
semblable à celui de lafigure
3. Dans le cas del’air,
l’appareil
comporte
seule-ment un tube à un barboteur à
SÛ4.H2,
et un ré-chauffeur. Le recuitpeut
également
s’effectuer dansl’appareil lui-même,
au moyen de la résistanceélec-trique (fig. 2);
une fois celui-citerminé,
les pompessont mises en action et l’échantillon est examiné.
3. Modifications
apportées
par les traitementsthermiques
dans le vide ou les gaz inertes.-Lorsqu’on
recuit,
dans le vide ou les gaz inertes et àl’extérieur de
l’appareil,
des films d’or pur à destem-pératures
et durant destemps variables,
on constateplusieurs
modifications successives desdiagrammes,
parrapport
audiagramme
témoin de l’or non recuit(clichés 4
et5).
Tant que latempérature
est restée inférieure à~00°-~50°,
on n’observe ni sur l’écran fluorescent ni sur les clichés aucunchangement.
Les films d’or examinés partransparence
à la lumière dujour présentent toujours
la même coloration verte. Dès que latempérature dépasse 5500,
pour des recuits de l’ordre due 2 h(auxquelles
il convientd’ajouter
45 min pour la montée entempérature
et une heure pour lerefroidissement),
la coloration des filmschange
com-plètement
et devientbrun-jaunâtre.
En mêmetemps,
et
points
des filmsmétalliques,
appa-raissent des anneaux de diffraction nouveaux, àstruc-ture
granuleuse,
etqui n’appartiennent
pas au réseau habituel de l’or(clichés
6 et7) ;
d’autrespoints
con-tinuent à fournir le
diagramme
habituel de l’or. Pour unetempérature
deh00‘’,
ces anneduxsupplé-mentaires deviennent de
plus
enplus marqués ;
de nombreuses taches ouspots apparaissent,
avec unesymétrie
hexagonale
deplus
enplus
nette(clichés
8et
9).
Il est à remarquer que ces taches sonttoujours
disposées
lelong
des anneauxsupplémentaires ;
ellescorrespondent
donc pas à unphénomène
nouveau,mais
simplement
à un amincissement ou à unemeilleure orientation.
Nous
désignerons
poursimplifier
sous le nom demodification « B » ou de
diagramme
dutype
« B » ce nouveausystème
d’interférences.Les
diagrammes
« B »toujours
dansles
régions
lesplus
ntinces dufiljït métalliqzce
recuit ;
de
plus,
cesdiagrammes
prennent
d’autantplus
l’ap-parence de taches, que la zone traversée par les
élec-trons est moins
épaisse.
Dans lesrégions
un peu moinsminces,
on obtient des anneauxgranuleux
superposés
aux anneaux de l’or. Comme nous avons dit que lestaches
apparaissent
d’autantplus
nettement que latempérature
estplus
élevée,
onpeut
en déduire quel’un des effets de la
température
est d’amener desirré-gularités d’épaisseur
dans le filmprimitivement
homo-gène ;
onpeut
d’ailleurs le prouver endisposant
le film sur letrajet
d’unlarge
faisceau d’électrons ou de rayonsX,
et enplaçant
derrière uneplaque
photogra-phique ;
lesradiographies
montrent alors des ombresnettes,
qui
sont l’indiced’irrégularités d’épaisseur
(cliché
10).
Des films non recuits ne donnentqu’une
ombre absolumentrégulière.
C’est dans les
régions
lesplus
ombrées,
donc lesplus
minces,
qu’apparaît
la structure « B o .Dans certains cas, le nouveau
diagramme
sesuper-pose à celui de l’or
(clichés
6 et9) ;
dansd’autres,
ilapparaît
seul(clichés
7 et8).
’Lorsqu’on
effectue le recuit dans le vide à l’intérieur del’analyseur
électronique lui-même,
onpeut
faire uncertain nombre d’observations intéressantes. D’une
part,
eneffet,
il est ainsipossible,
en déclanchant le faisceau d’électronsexplorateur,
de suivre àchaque
instant la modification dudiagramme
en fonction de latempérature
et dutemps ;
d’autrepart,
ledispositif
utilisé
permet
d’étudier cequi
se passe à destempé-ratures
plus
élevées allantjusqu’à
90U°.En
opérant ainsi,
on constate quejusqu’à
600o,
lesphénomènes
sont exactement ceux que l’on observelorsque
le recuit dans le vide est t effectué hors del’analyseur.
Il faut environ deux heures dechauffage
pour que la nouvelle structure « B »apparaisse
surl’écran ;
elle seprécise
avec la durée croissante durecuit.
4. Recristallisation. - En
augmentant
latempéra-ture
jusque
vers7000,
ou enprolongeant
dequelques
heures le
chauffage
à 600°-6â0° dans levide,
on observe la recristallisation del’or,
qui
se traduit par la formation de gros cristaux d’or orientés suivant certaines directions
(1110], par exemple)
et par suite parl’appari-tion de taches de diffraction
isolées,
localisées sur lesanneaux de l’ornormal. Les clichés
II, 1 ~, 13,
14mon-trent clairement ce
phénomène, qui
est entièrementdistinct de la modification « B ». Celle-ci se retrouve
parfois
sur les films d’orrecristallisés,
mais,
d’unefaçon
générale,
on ne l’observe que très rarementsuperposée
audiagramme
de l’or recristallisé. Lapro-longation
de la dnrée du recuit ou l’élévation dela
température paraît
d’ailleurs la détruirelente-ment.
facile-64
ment avec des films relativement
épais,
et est aucon-traire considérablement retardée avec des films
minces;
ceci
s’explique aisément, puisque
dans les filmsépais,
les cristaux ont lapossibilité
degrossir plus
facilement que dans les
films minces,
et les germess’y
formentplus
aisément. Il semble donc que lesgermes de recristallisation ne
puissent
être attribuésà la modification « B ». On
peut
constater que surcer-tains clichés
(if,
13),
la recristallisationcorrespond
à deuxphases
physiquement
différentes etsuperposées;
l’une est le résidu de la structure fibreuse à
grains
fins de l’or battu(arcs déliés),
l’autre,
ancontraire,
est due à de gros cristaux orientés dus au recuit. Cetteder-nière
phase
subsiste seulelorsque
la recristallisation est totale(cliché i4).
Nous avons
montré,
dans un travail effectué aumoyen des rayons X
{1~), qu’il
en était de même pour l’aluminium raffiné et recuit. La diffraction desélec-trons
apporte
donc ici une confirmation intéressanteen
l’étendant,
comme nous le verronségalement plus
loin,
au cas d’autresmétaux;
elleprésente
en outre surles rayons X le
grand
avantage
depermettre
l’observa-tion directe et instantanée de ces transformations surl’écran fluorescent
Tous ces
phénomènes
seproduisent
encore d’unefaçon
identique
lorsqu’on
recuit lafeuille
d’or purdans l’air ou dans Ils ne sauraient donc
être attribués à une
oxydation ;
nous verrons parcontre
plus
loinqu’il
n’en est pas de même dès quel’or contient des
quantités,
mêmefaibles,
d’impu-retés.
Dès maintenant nous pouvons donc remarquer que,
contrairement aux résultats annoncés par Finch et ses collaborateurs
(6),
il n’existe pas dediagrammes
différents dns à des solutions solides de gaz divers(0,
Az,
Ar)
dans le métal. Eneffet,
lesdiagraïïimes
dutype
« f~ » sontidentiques,
que le recuit ait étée f fectué
dansl’air, l’azote,
l’argon
ou le vide.De l’ensemble de ces
observations,
il résulte à coupsûr que les modifications de structure de l’or pur sont
dues exclusivement à une action
thermique
qu’il
estnécessaire
d’interpréter
maintenantplus
complète-ment.
5. La structure « B
». Hypothése
sur sonorigine.
- Nous avons cherché tout d’abord à déterminer la
symétrie
des élémentsresponsables
d~e la structure «B)).Il
convient derappeler
que lesexpériences
précédentes
excluent touteimpureté
ou touteabsorption
de gazpouvant
donner naissance à un nouveauréseau,
puis-que les résultats sont les mêmes dans le vide ou dans
divers gaz, y
compris l’oxygène;
d’autrepart,
la struc-ture « B » est stable et ne s’atténuequ’au voisinage
de latempérature
de recristallisation du métal.Si l’on examine de
près
desdiagrammes
du type
«B »,
’
principalement
ceux constitués de tachesisolées,
onconstate une
symétrie hexagonale,
ressemblant parcertains côtés au
diagramme
« N » de Kikuchi obtenuavec du mica° clivé en feuilles très
minces ;
la distanceentre deux atomes se trouvant aux sommets d’un
triangle équilatéral
estégale
à5, 9-8 -~
(cliché 9).
Si l’on suppose une
symétrie
hexagonale,
avecl’axe
[c]
exactementperpendiculaire
auplan
du filmmétallique (donc parallèle
aux électronsincidents),
onpeut
aisément déterminer àpriori
laposition
et le nombre des taches dediffraction,
en tenantcompte
de ceque seuls les
p!ans passant
par l’axe[c]
interviennent(plans
d’indiceshko)
On trouve ainsiqu’il
doit exis-ter 6 tachesrégulièrement disposées
sur un cerclecorrespondant
auplan
(1010);
6 taches pour leplan
intercalées entre les taches
précédentes ;
6 taches pour leplan (2
U2ô) ;
12 taches pour leplan
(2
groupées
deux pardeux,
etc.(fig. 4).
Fig. 4. - A
gauche, or pur; à droite, structure « B >,.
Or,
cettefigure
théorique
estidentique
dans ses moindres détails avec lesdiagrammes expérimentaux
(voir fig. 4
et clichés 8 et9) ;
sur le cliché9,
nous avonsrenforcé la
position
des taches sur les anneaux pourles rendre
plus
visibles.Le calcul des distances réticulaires des divers anneaux
coïncide exactement avec les distances calculées pour un réseau
hexagonal
compact
cle côté~c = ~,~8
A. Ontrouve
ainsi,
en utilisant la formule : -.que tous les anneaux
correspondent
à desplans
(hko),
donc
passant
par l’axe[c].
Il n’en existe aucun autreTABLEAU I.
Il s’ensuit donc que la structure « B » est caractérisée
par une
disposition hexagonale
des atomes d’or dans leplan
du filmmétallique.
Naturellement,
il estimpossible
de calculer lalongueur
de l’axe[c]
J
étant donnée l’absence de toute réflexion fikl. Onpeut
simplement
affirmer que les atomesqui
constituent leplan
réticulaireperpendiculaire
aux électrons sontgroupés
suivant un réseau croisé, dont lesrangées
font entre elles unangle
de 120°.Nous supposons que, pour des
températures
supé-rieures à
5500,
les atomessuperficiels
d’or segroupent
en un réseauhexagonal;
les cristaux ainsi formés sontrigoureusement
orienté avec les faces del’hexagone
dans leplan
de la feuillemétallique.
Pour destempé-ratures
plus
élevées ou destemps
de recuitplus longs,
lafeuille,
comme on l’a vu,s’amincit,
et la structure« B o,
qui apparaît
dans lesrégions
lesplus
minces,
se
perfectionne
encore en donnant naissance aux tachesde diffraction isolées.
Nous trouvons
donc,
endéfiniti’e,
que l’or pur,chauffé à une
température
très inférieure à sonpoint
de fusion
(Pf = 1
063°)
peut
revétir une forme cristal-linenouvelle,
àsymétrie
hexagonale.
L’axe[ci, qui
est l’axe d’ordre leplus
élevé,
estpprpendieulaire
auplan
de la feuille
métallique;
or, l’or battu initial étaitprécisément
orienté avec son axe d’ordre 4(axe
[100])
également
perpendiculaire
auplan
du film. Ilparaît
donc établi que le réseau orienté habituel de l’or im-pose son orientation à l’axeprincipal
du réseauhexa-gonal
qui
vient se former à sasurface,;
de nombreuxcas de
pseudomorphismes analogues
ontdéjà
étéobservés,
notammentlorsqu’on
étudie la formationsuperficielle
d’oxydes (’*); le
métalsous-jacent
peut
imposer
son orientation àl’oxyde.
Desphénomènes
semblables seproduisent,
comme onsait,
avec lessubstances
mésomorphes
orientées sur diversclivages ;
enfin,
on les observe aussi pour de nombreuxdépôts
métalliques
minces effectués sursupports
cristal-lins(’ 5).
On
peut
se demanderquelle
estl’origine
de cettemodification nouvelle de l’or. C’est ce que nous allons
essayer de montrer dans le
paragraphe
suivant. 6. Mobilité et fluiditésuperficielle
des métaux. - Dans une série de travauxrécents,
M. N. da C. An-‘
drade
(is)
a montré que, si l’on observe au micros-copepolarisant
la cristallisation de filmsmétalliques
très minces(or, argent)
obtenus parpulvérisation
cathodique,
on constate deschangements
importants
en fonction de latempérature.
Enparticulier,
vers1000,
ilapparaît
pour l’or depetits
agrégats
biréfrin-gents,
donnant naissance entre nicols croisés et enlumière
parallèle
à des taches brillantes traversées d’une croixnoire,
que l’auteur attribue à des «sphé-rolites »
biréfringents.
Unchauffage prolongé
tend à accroître le nombre de ces élémentsbiréfringents,
mais non leurtaille;
auvoisinage
de cessphérolites,
le film
paraît
furternent
aminci,
comme si les élémentsbiréfringents
avaient élé formés auxdépens
de la matière environnante. Cesrégions
trèsminces,
encontact avec des couches
plus épaisses, rappellent
suivant l’auteur la tache noire existant sans transitionà côté des
plages
plus
épaisses
des lames de savon(J.
Perrin).
Ces
phénomènes
seraientdus,
d’après
C. Andrade,
à la mobilitésuperficielle
des atomesmétalliques,
bienau dessous du
point
defusion ;
cette mobilité a étécons-tatée
déjà
par EstermanCi)
etparaît
bien établie. Lesatomes
métalliques
se rassembleraient d’abord ensphérolites
biréfringents,
danslesquels
l’or n’aurait pas une structurecubique
isotrope,
mais une structureanisotrope
(cristaux
tordus ou encore de formequa-dratique).
Puis,
à unetempérature
plus
élevée,
vien-drait la cristallisation desrégions
lesplus
minces,
desorte
qu’il
y aurait différents stades de stabilitésuper-ficielle dans ces films
métalliques.
Nous avons résumé ce travail pour en montrer
simplement
le côtédescriptif.
Eneffet,
leshypothèses
de l’auteur sur labiréfringence
dessphérolites
parais-sent fortement ébranlées du fait que des
particules
de mêmetaille,
mais certainementisotropes (gouttes
demercure)
donnent lieu au mêmephénomène
de croix noire. Il est à peuprès certain,
comme l’a montré Kohlschütter(’°),
quel’explication
doit être cherchée dans lapolarisation elliptique
de la lumière diffusée ouréfléchie par
les agrégats
et non dans leurbiréfringence.
Quoiqu’il
en soit, nous retiendrons seulement deces travaux L’e.ristellce certaine de
lnodifications
aaiisl’éJlaisseur
defilrns
niinces d’or etd’ai-gent
au cours ditrecuit,
et laformation d’agrégats
et derégions
très peuéjlaisses
indiquant
une mobilitésuper ficielle
desà des
températures
trèsinférieures
aupoint
defusion.
Nos
expériences
sur l’or pur recuit de diversesfaçons
montrent que de telles modifications existent en effet ’.
l’inhomogénéité
d’épaisseur
due au traitementther-mique
(voir
cliché10) s’accompagne
dechangements
importants
dans lesdiagrammes électroniques,
et par66
résultats nous conduit à des
hypothèses
différentes decelles de C. A. da
Andrade,
hypothèses qui
sont, dansnotre cas basées sur des clichés que l’on
peut
inter-prèter
d’unefaçon beaucoup
plus
sûre quel’apparition
d’un
phénomène
debiréfringence.
Au
voisinage
de la surface des filmsmétalliques
minces,
les forces de cohésion sont moindres que dans la masse; la surface d’un métal est le lieu d’atomes nonsaturés,
et ce sont ces atomesqui
seraient,
d’après
Langmuir
etTaylor, responsables
del’adsorption
des gaz et de lacatalyse.
En chauffant lemétal,
ces atomes sontsusceptibles
d’acquérir
une certaine mobilité et seregroupent
alors en unsystème
hexagonal ;
il est inté-ressant de remarquer que celle-ci seretrouve,
mais àun état moins
parfait,
dans ladisposition
des moléculessphériques
de nombreuxliquides.
La fluidité
superficielle
des atomesmétalliques
serait donc la cause del’apparition
de la forme « B », aveccette condition que le substratum
impose
sonorienta-tion. Ce «
coulage
» du métal doit évidemments’accom-pagner de
variations d’épaisseurs :
celles-ci sont visiblessur
radiographie (clichés m)
et ont étéégalement
dé= montrées par C. A. da Andrade(loc. cil.).
La forme « B » se
développe
principalement
dans lesrégions
amincies par lechauffage;
on l’observegêné-ralement
superposée
à lafigure
normale de diffraction par l’or, maisparfois
aussi elle subsisteseule ;
ils’agit
alors derégions particulièrement
minces. Ces résultatsse
comprennent
si l’on songe que c’est dans cesrégions
les moins
épaisses
que les forces de cohésion sont lesplus
faibles et que, parconséquent les
mouvements des atomes doivent être lesplus
faciles. Et eneffet,
avecdes films d’or
plus épais,
on n’obse),ve pas laB,
mais seulement la structure normalecubique
à facescentrées.
L’élévation de la
température
provoque la recristalli-sation de l’or normal en gros cristaux(clichées 1
à 14).
Nous avons vu
plus
haut que la recristallisations’effec-tuait
plus
facilement dans lesrégions
épaisses
que dans. lesrégions
minces. C’est en effet dans cesrégions
épaisses
où se trouvent les cristaux d’or sous leur formecubique
habituelle.Nous pensons que l’étude détaillée de ces
phénomènes
est
importante
aupoint
de vue del’adsorption
et de lacatalyse ;
ilestfortprobablequ’une
modificationsuper-ficielle de la structure d’un métal est de nature à chan-ger considérablement son
pouvoir
d’adsorption
et sonactivité
catalytique ;
il est en effetprouvé
que dans tousles
catalyseurs métalliques.
la surface estoccupée
par des atomes et des groupes d’atomesqui
se trouvent endehors du réseau cristallin
proprement
dit et sontplus
ou moins fortement non saturés. Ces
atomes,
suscep-tibles d’une certainemobilité,
ont uneénergie
poten-tielle considérable et une chaleur
d’évaporation
et deliquéfaction plus
faible que dans les métaux solides. Il suffit donc d’unetempérature
bien inférieure à latem-pérature
de fusion pour causer la concrétion descataly-seurs, ce
qui complète
le processus de cristallisation etnivelle les atomes non saturés avec le reste de la surface
(Taylor)
(’8),
(Kistiakowski).
Il est très vraisemblable que l’action néfaste de la
température
surles catalyseurs peut
s’expliqner
main-tenantpar
l’apparition
d’une cristallisationsuperficielle
nouvelle,
semblable à celle que nous avons mise enévidence. Nous verrons d’ailleurs
plus
loin que desphénomènes
absolumentidentiques
seproduisent
avecl’argent,
dont le réseau ne diffère pas sensiblementde celui de l’or.
(~1
cuivre.)
Manuscrit reçu le 2 décembre 1936.
N.-B. - La
bibliographie
estreportée
à la fin de l’articlesuivant, qui
paraîtra
dans unprochain
numéro ~lu Journal dePhysique.
LÉGENDES DE LA PLANCHE
fig. 1. - Or
+ traces cle graisses (anneaux).
Fig. 2. - Graisse orientée donnant lieu à des taches de
diffrac-tion (support nitrocellulose).
Fig. 3. - Couche d’huile très mince à la surface d’un métal.
Fig. 4. - Or battu 00°/1000. Structure fibreuse, orientation
[100].
5. - Or battu ~000/1000. Témoin.
Fig. 6. - Or pur chauffé dans le vide, les gaz inertes ou Pair.
Fig. 7. - Or pur chauffé dan le vide, les gaz inertes ou l’air.
Fig. 8. - Or
pur chauffé dans le vide, les gaz inertes ou l’air~
Fig. 9. - Or pur chauffé dans le
vide, les gaz inertes ou 1 air.
Fig 10. - Radiographie électronique d’un film d’or chauffée
dans le vide.
Fig. 11. - Recristallisation de l’or pur 1000/1000.
Fig. 12. - Recristallisation de l’or
pur 1000/1000. Fig. 13. - Recristallisation de l’or pur 1000/1000.