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E.M.VI - THÉORÈME D’AMPÈRE
1. Flux magnétique (conservatif)
• Contrairement à lʼélectrostatique, il nʼy a pas de “charges magnétiques”, et pour une surface S fermée, le flux magnétique est nul : Φ =
!
B•dS
""
S = 0.De ce fait, pour un contour fermé Γ, le flux est le même à travers toute surface de bord Γ (en orientant la surface selon lʼorientation du con- tour) ; on cite généralement cette propriété en disant que le flux ma- gnétique est “conservatif”.
• Ceci peut se démontrer dans le cas du champ dʼun fil rectiligne “infini”, pour lequel les lignes de champ sont des cercles ayant le fil pour axe.
Le flux à travers toute surface fermée peut être décomposé en contributions infinitési- males à travers des “tubes de champ” toriques élémentaires.
Or les contributions algé- briques
!
B•dS = ± Bθ dSʼ se compensent aux extrémités de tels tores.
Dans le cas général, la contribution
!
dB de la loi de Biot et Savart possède les mêmes propriétés de symétrie, par rapport à lʼélément de courant
!
d! , que le champ
!
B dʼun fil rectiligne infini ; par suite
!
dB a un flux conservatif et
!
B aussi après intégration (compte tenu de lʼadditivité des flux).
◊ remarque : l'unité de base du flux magnétique est le weber (symbole Wb).
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2. Théorème d’Ampère
• Contrairement au cas de lʼélectrostatique, la “circulation” du champ
!
B sur un trajet fermé nʼest pas forcément nulle, car la circulation C =
!
B•d!
M
"
N sur untrajet MN dépend en général du chemin suivi pour aller de M à N. De ce fait, le champ magnétique ne dérive pas dʼun potentiel (scalaire).
◊ remarque : par contre, le champ magnétostatique dérive dʼun “potentiel vecteur”, relation faisant intervenir lʼopérateur “rotationnel” (non étudié ici).
• Pour un fil rectiligne “infini”, dont le champ peut sʼécrire en coordonnées cylindriques
!
B =
!
µ0I 2"r
!
u", lʼintégration le long d'une ligne de champ donne :
C =
!
µ0I
2"
$
d# = µ0 N I où N est le nombre de tours du contour autour du fil.Cette propriété se généralise à un champ magnétostatique quelconque ; elle peut sʼécrire (théorème dʼAmpère) : C =
!
B•d!
"
#
= µ0Iint où Iint désigne le courant total “traversant” le contour fermé (comptée un nombre de fois cor- respondant au nombre de tours).3. Application au Solénoïde “infini”
• Pour un solénoïde rectiligne “infini” :
3
◊ la symétrie par rapport au plan perpendiculaire à lʼaxe et contenant le point M étudié impose que
!
B est axial :
!
B(M) =
!
B(r, θ, z) = Bz(r, θ, z)
!
uz ;
◊ les invariances par translation selon lʼaxe et par rotation autour de lʼaxe imposent : Bz(r, θ, z) = Bz(r) ;
◊ la circulation sur les contours Γ1 et Γ2 est nulle, donc le champ est uniforme à lʼintérieur et uniforme à lʼextérieur (mais avec des valeurs respec- tives B et Bʼ a priori différentes) ;
◊ la loi de Biot et Savart montre que le champ sur lʼaxe est B = µ0nI où n est le nombre de spires par unité de longueur, donc cette valeur corres- pond au champ uniforme à lʼintérieur ;
◊ la circulation sur le contour Γ3 est : C = (B - Bʼ) L = µ0nLI, où nL est le nombre de spires correspondant à la longueur L, donc : B - Bʼ = µ0nI et Bʼ = 0 à lʼextérieur.
◊ remarque : la loi de Biot et Savart est utile car on ne peut pas envisager la circulation sur une ligne de champ, infinie et non fermée (sinon il faut compa- rer avec les lignes de champ d'un solénoïde très long mais fini).
◊ remarque : on néglige ici lʼaspect hélicoïdal des spires, dans la mesure où lʼenroulement est assez “serré”.
& exercice n° I.