A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
H. B OUASSE
Sur les courbes de déformation des fils
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 2
esérie, tome 2, n
o4 (1900), p. 431-466
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SUR LES
COURBES DE DÉFORMATION DES FILS,
PAR M. H.
BOUASSE,
Professeur à l’Université de Toulouse.
DEUXIÈME PARTIE.
C HAPITRE ~I.
.I. - DESCRIPTION DES APPAREILS DE TORSION.
Depuis déjà sept
ans quej’étudie
lesphénomènes
dus à la déformation des filsmétalliques, j’ai employé
ungrand
nombre desystèmes
dedynamomètres
de tor-sion ; je
les ai décrits trèssommairement,
parcequ’ils présentaient
des inconvé- nients gravesqu’on pouvait espérer corriger
avec de lapersévérance.
Je suis enfin parvenu à une forme dedynamomètre qui
n’a d’autre défaut que celuid’exiger
une
disposition particulière
dulaboratoire;
commej’ai
ditdéjà
souventqu’il
nefaut
entreprendre
desexpériences
sur les déformations permanentes que dans l’in- tention de leur consacrerplusieurs années,
que par ailleurs elles nécessitent des installationscompliquées,
ce défaut n’en est pas un. Les mécanismesqui
me per-mettent d’obtenir des torsions dans un sens, dans le sens
contraire,
avec desvitesses
plus
ou moinsgrandes,
avec des arrêtsbrusques,
etc., ont été de ma partl’objet
d’une étude minutieuse. Je vais donc décrire l’ensemble de mes inslalla- tions actuelles pour l’étude desphénomènes
de torsion.Description
du laboratoire. - Le laboratoire se compose d’unegrande pièce
ayant à peu
près
8"’ sur8"’,
limitée par deux mursprincipaux
et deux hautes cloi-sons. Les murs
principaux
sontpercés
de quatrefenêtres, opposées
deux àdeux,
laissant entre elles un trumeau de
In’, ~0
delarge.
Ces trumeaux ont été reliéspar
quatre
solives X22~m~, qui
sont à 2"’, 30 et3"’, 2o
dusol ;
elles limitent donc un espaceprisme
droit à baserectangle.
Pour les fixercommodément,
d’autres solives ont été boulonnées à
plat
sur lestrumeaux,
et lespremières
y432
reposent
à tenons et mortaises. Enfin elles sont reliées : 1° verticalement parquatre
solives formantpiliers
et venant s’enfoncer dans le sol du laboratoire(il
n’a pas de caves fort heureusement et le sol est forme d’une
épaisse
couche dehéton);
2° horizontalement parquatre
solives. Le tout forme comme uneespèce
depont tubulaire en bois. Cet
ensemble,
très solide et sans aucunetrépidation,
metà ma
disposition
deuxplans
à2n’, 3o
et3n’, ~o
du sol surlesquels je
peuxétablir,
selon le
besoin, de petits planchers
pour recevoir mesappareils, ou
même fairedes observations.
Indépendamment
de cebâti,
deux en ormespiliers
de chêne de~5°"’x25°"’x5n’,3o,
réunis à leur
partie supérieure
par une traverse, d’unepart reposent
sur lesol;
et d’autrè part sont fixés au
plafond
du laboratoire. Ils portent quatre chaisesqui
servent, deux par
deux,
desupport
à deux arbresauxquels
seraempruntée
toutela force motrice utilisée. Il ne
doit y
avoir de communication solide entre les deux bâtis que par l’intermédiaire du sol et des mursprincipaux.
Force motrice. = La force motrice est
empruntée
à un moteurélectrique de t
decheval,
excité en dérivation par une force électromotrice à peuprès
con-stante. La résistance de l’inducteur est
invariable;
la résistance du circuit de l’anneaupeut
être modifiée au moyen d’un rhéostat mû à la main et aussi aumoyen de la mise
automatique
encircuit,
par unrégulateur
àboules,
d’une résis-tance auxiliaire. On a
préconisé plusieurs systèmes
derégulateurs (Marcel Deprez, d’Arsonval, etc.)
se fixant directement sur l’arbre de moteur; dans le cas de nosexpériences,
leuremploi
eût été mauvais. Eneffet,
le moteuragit
directementsur un arbre fixé à lnl, 5o du sol et
portant,
outre une série depoulies,
un volantde
1m,15
dediamètre ;
ce volant est fait d’une roue d’ancienbicycle
dans lajante
creuse de
laquelle
on a mis un tube deplomb : quoique
relativelnentléger,
i pos- sède un moment d’inertie considérable. Lespoulies
sont en laiton etportent
cha-cune trois gorges de 20~m, de diamètre. L’arbre
qui porte
levolant, quatre
de ces dernièrespoulies
et enfin unepoulie
de de diamètre surlaquelle
passe la corde du moteur, a donc une tendance à
posséder
un mouvement bienrégulier :
c’est luiqui agit
sur lerégulateur
à boules. Il fait à peuprès
un touren
os, 66.
Si l’on fixe le
régulateur
sur l’arbre du moteur, onrègle
bien la vitesse decelui-ci,
mais pas du tout la vitesse de l’arbrequi porte
le volant. Eneffet,
unedes
grandes
difficultés que nous avonséprouvées
etqui
acompliqué
notreinstal-
lation,
enexigeant
partout des tenseurs, est la variation delongueur
des cordessuivant l’état
hygrométrique;
même enduites d’une dissolution de cire dans de l’essence detérébenthine,
elles sont étonnamment sensibles à l’humidité. Or l’in- fluence de la variation de tension sur leglissement
de la corde croîtlorsque
lespoulies
sont d’un diamètre très différent etlorsque
la corde transmet dutravail,
ce
qui
est le cas entre le moteur et l’arbre du volant. Suivant la tension de lacorde,
une même vitesse au moteurcorrespond
à des vitesses différentes de cetarbre. Les mêmes inconvénients n’existent
pas ailleurs,
car àpartir
de l’arbre duvolant les cordes ne transmettent
plus qu’un
travailinsignifiant :
presque tout le travail est absorbé par la rotation des deuxarbres,
et surtout dupremier.
Le
régulateur
à boules est dusystème
deWatt ;
lesperfectionnements qu’on
aapportés
à cerégulateur
n’auraient dans le casparticulier
aucunintérêt, puisque
le circuit est rompu pour une élévation verticale à peu
près
nulle des boules.L’appareil qui
me sertprovient
d’un modèle de machine à vapeur fort bien con- struit et fonctionneparfaitement.
Enfin,
à3m,
50 du sol se trouve le second arbre dontj’ai déjà parlé ;
il sertquand
on veut mettre en mouvement desappareils placés
sur le secondplancher,
ou
quand
on veut obtenir des vitesses différant notablement de celles dupremier
arbre. Ce second arbre port.e six
poulies
de laiton à trois gorges et un cône de bois surlequel
sont tournées dix gorges dont les diamètres varientrégulièrement
tentre et
Embrayage et changement
cle sens(fig. y,
- Commeembrayage, je
meFig. 1.
sers d’un
appareil
à friction de construction trèssimpte.
La corde à entraînerpasse : i" sur deux
poulies parallèles,
dont lesjoues
sontverticales,
P’ etP",
etqui
sont montées folles sur les supports
S’, S" ;
2° sur unepoulie
horizontaleP,
dontle
plan
de lagorge
a pour trace XX sur leplan
vertical. Le moteur entraîne d’unmouvement uniforme
(par
l’intermédiaire de l’un des deuxarbres)
lapoulie P;
elle est montée sur
l’axe AA, qui passe
fou dans les supports S’S". Une fourcheFF,
tournant autour de l’axe
0,
permet en une fraction deseconde, d’ernbraJer
àdroite ou à
gauche,
ou deLes
poulies
sont enbuis ;
sur les faces intérieures on a collé de l’élofie pour rendre les contactsplus
adhérents. Lapoulie P,
peutglisser
dans sonplan,
afinde tendre convenablement la corde à entraîner. L’extrémité de la fourche OFF
se manoeuvre directement à l’aide d’une autre fourche liée à la
première
par un lienélastique;
on établitainsi, pendant Fembrayage,
unepression
constanteentre les faces en contact des
poulies.
Appareil
de torsion (fig.2).
-L’appareil qui
sert àproduire
les torsions seFig. ~. ,
compose d’un axe creux
A, vertical,
portant undisque
horizontalD,
de dediamètre,
divisé endegrés.
Le pourtour de cedisque
est forme par uncylindre
de 5 de
hauteur,
contrelequel
sontappliqués,
par des leviers et des ressorts(dans
lafigure
les ressortspendent verticalement),
deuxpetits cylindres
de 2~"’de
diamètre, portés
sur des axes verticaux etqui
entraînent ledisque
par friction.L’axe d’un des
cylindres (à gauche
de lafigure) porte
deuxpoulies
de buis deet de de
diamètre,
sur l’unedesquelles
passe le cordon d’entraînement.l/autre axe porte un engrenage hélicoïdal de 3o dents sur
lequel engrène
une vissans fin dont l’axe
porte
deuxpoulies
de ~~"’ et de de diamètre. Pour les mêmes vitesses du cordond’entraînement,
on peut donc obtenir des rotations dudisque qui
sont entre elles à peuprès comme
les nombres t, 2,24, 48.
Commeon peut, en utilisant l’arbre du
volant,
donner trois vitesses comme les nombres 1 , ?,3,
on a en tout a sadisposition
des vitesses voisines de 1,2,3,4, 6, 24, ~8, ; ~, 96,
La vitesse 1
correspond
à peuprès
à un tour en 6minutes;
la vitesse I44 cor-respond
donc à un tour en2,5
secondes. En utilisant le secondarbre,
on peut obtenir des vitessesplus pelites;
des vitessessupérieures
sontgénéralement
inu-tiles pour le but que nous nous proposons dans nos
expériences.
Pour que l’adhérence soit
suffisante,
on colle une bande depapier
sur lesparties qui
s’entraînent par friction. La force transmise par les cordons est très faible.L’embrayage
et ledésembrayage
s’obtiennenl ensupprimant
l’action duressort de
pression,
cequ’on
peut faire à distance par des cordons passant sur despoulies
de renvoi.Si le fil à tordre est au-dessous de
l’appareil,
on fait passer dans l’axe creux unebaguette qui s’y
fixe et àlaquelle
on attache lespinces
que nous décrironsplus
loin. Si le fil à tordre est au-dessus del’appareil,
onemploie
undispositif
que nous décrirons en
parlant
dudynamomètre. Quand
on doit tordre d’ungrand
nombre de tours, un contact
électrique agissant
sur une sonnerie permet de lescompter aisément
.Disposition générale
dccdynamomètre (fig. 3).
- On en trouve une des-Fig.3.
cription schématique
dansla fig.
3. Un fil de fer recuit AB de {mm de diamètre et.de ~n’ de
longueur
est fixé invariablement en A etporte
lapièce
BC. Cettepièce
se compose d’une
tige métallique,
aux extrémités delaquelle
sont fixées despinces
etqui
porte horizontalement unepetite
barre de laiton danslaquelle
sont tpercés,
à 6cm l’un de l’antre etsymétriquement
par rapport à latige,
deuxpetits
trous. Dans ces trous passent deux fils fins d’acierEF de 80cm
de long qui
viennent tse fixer à leur
partie
inférieure dans un fléau FOqu’on
peutsurchargera
l’aidedes
poids
P. Cet ensemble forme ledynamomètre
unibi6laire,.Passons au détail. Les
pinces employées
pour fixer tous les fils sontrepré-
sentées
fy. 4;
elles sontplus
commodes que celles quej’employais précédemment
et que
j’ai
décrites auChapitre I ;
le serrage, se faisant sur un pas de visconique,
est
régulier
etpuissant ;
unpetit
canallongitudinal
scié diamétralement permet d’installer sans tâtonnement le fil dans l’axe même de lapince.
La
pièce A, qui
supporte le fil de fer à sapartie supérieure,
se compose d’unepremière platine percée
d’un trou et fixée sur un bâti horizontal à 5m dusol;
uneseconde
platine, qui
porte lapince, peut
serégler
horizontalement et se fixer à lapremière platine
par delarges
écrous dans laportion
convenable.La
fig.
5représente
le détail de lapièce BC ;
on voit le miroir et le fil aaqui,
Fig. 5.
plongeant
dans des vasespleins
d’huileminérale,
amortit les oscillations. La 6représente
l’extrémité du fléau FO vue enprojections
verticale et horizontale.Celui-ci est forme d’une
tige
de bois ayant, de F en0,
delongueur (autres dimensions,
~ elleporte
à son extrémité unepièce de
laiton danslaquelle
se trouvent installés deuxpetits
treuils T pour donner aux fils EF la lon- gueurconvenable,
et deux écrous de serrage V pour fixer cettelongueur.
Con-trairement à la 3
schématique,
leplan
des deux fils EF est normal à lagrande
dimension du
fléau ;
la tension des fils EF s’exerce ainsiplus symétriquement.
Le fléau porte au niveau de 0 une barre transversale en bois dans
laquelle
sontfixées verticalement deux pointes
à 13"" depart
et d’autre du milieu du fléau. Cespointes reposent
dans deux trousconiques percés
dans une barre de laiton et servent depivots;
laposition
azimutale des extrémités FF des fils d’acier se trouve ainsiparfaitement déterminée,
tandis que leurposition
verticale est arbi-traire,
cequi
est la condition fondamentalede justesse
d’un bifilaire.Ce
dynamomètre
de torsion satisfait à des conditionsmultiples
dont lesplus importantes
sont les suivantes :10 Eln ploi
aussifaible
quepossible
desphéno-
Fig. 6.
mènes d’élasticité : l’élasticité de torsion du fil de
fer, qui
a 2n’ delong
et dontle diamètre n’est
guère
que le double du diamètre des filsétudiés,
est peu de chose devant l’élasticité du bifilaireproprement dit;
~° Invariabilité duzéro ;
c’est uneconséquence
de la réalisation de laprécédente condition ;
3° Détermination de cezéro ;
dans lesdynamomètres qui
s’attachent au fil et que nousemployions d’abord,
il y avait presque
impossibilité
à réaliser cettedétermination ;
4°Indépendance
àpeu
près complète
de la sensibilité dudynamomètre
d’une part et de la tension du fil étudié de l’autre. Onsait,
eneffet,
que la constante de torsion d’un fil est à peuprès indépendante
dupoids
tenseur, pourvu que cepoids
soit une fractiondu
poids
nécessaire àl’allongement
des fils. Or dans notreappareil
le fil de fer peutsupporter,
sanss’allonger, plus
de 1 son élasticité n’intervient d’ailleurs que pour une fraction de celle dudynamomètre.
On a donc réalisé unappareil qui,
aumoins jusque
descharges
de a une sensibilitéindépendante
de lacharge.
5° Sensibilitévariable,
dans unelarge
mesnre,par la
variation despoids
P:il faut toutefois que ces
poids
soient suffisants pour bien tendre le fil AB. Mais les dimensions del’appareil
restant les mêmes en modifiant t le filAB,
on peut t diminuer lespoids
P presquejusqu’à
o et, parconséquent,
rendrel’appareil
deplus
enplus
sensible.Nous avons
employé
ledynamomètre
dans la situationreprésentée;
le fil àétudier s’attache à la
pince
inférieure de lapièce
BC. Dans certainesrecherches,
par
exemple quand
on étudié l’action de lachaleur,
pour des raisons surles-
quelles
il est inutile d’insister en celieu,
le fil doit être au-dessus dudynamo-
mètre. On voit aisément que notre unibifilaire peut se retourner. La
pièce
.Aserait en
bas,
le fléau devrait porter sessurcharges
sur son autrebras ;
le fil àétudier serait relié au
dynamomètre
par unetige légère
etrigide,
delongueur
unpeu
plus grande
que et par un ressortqui
maintiendrait sa tension constante.On trouvera
représenté, 5,
Mémoire sur les perles dansles phé-
nomènes de torsion (Ann. de Phys. pour
Ig9g), un système élastique
de liai-son satisfaisant aux conditions
requises.
Liaison dic
dynamomètre
et del’appareil
de torsion. - La liaison se fait aumoyen de
l’appareil représenté
etschématiquement
en R dans lafig.
3.C’est un
support qui
peut serégler horizontalement,
sur uneplatine percée
d’un trou et fixée invariablement dans une
position
horizontale. Lesupport
esttraversé verticalement à frottement doux
par
latige
d’acierDKqui
porte : 1° à ses extrémités deuxpinces
àfil,
2" undisque
de verre mince G divisé endegrés,
3° deux bras 1 et J. Le bras I sert pour l’obtention des mouvements d’oscillation de faible
amplitude (détermination
de la constante detorsion) ;
le bras J sert àrelier le fil à étudier à
l’appareil de
torsion. Pourcela,
onplace
sur ledisque
N(fig. 3 )
deux arrêts formés d’undisque épais
de laiton et d’unetige
ver-ticale L soudée en un
point
du pourtour de cedisque.
Cesarrêts, qui
adhèrentau
disque
N par leurpoids,
entraînent le bras J et, par sonintermédiaire,
tordentle fil à étudier. Ce fil est convenablement tendu par la
surcharge
S attachée par le ni KS. Cettesurcharge
peut être un seau danslequel
s’écoule de l’eau suivantune loi connue, on tel autre
appareil,
suivant les effets que l’on désire obtenir.L’ensemble de
l’appareil,
de A àS,
occupe environ 5m de hauteur verticale.Obtention d’icne torsion alternative sinrcsoi’clale. - Pour obtenir une telle
torsion,
il faut donner à l’extrémité du bras 1 3 un mouvement alter- natif sinusoïdal. Il est transforme en un mouvement circulaire alternatif dontl’amplitude
est facilement mesurée sur ledisque
G. Leprocédé employé
est iden-tique
à celui décrit dans les A nn. de ÇA. et dejanvier i8g8.
L’extrémité 1est tirée d"un côté par un caoutchouc
tendu,
de l’autre par un fil finmétallique qui
abouti à la tête del’excen trique
A del’appareil représenté
dans lafig’.
8. IlFig. 8.
est clair que le mouvement de rotation uniforme du
disque
Dproduit
un mouve-ment alternatif du
point
1(jig’. 7)
sensiblement sinusoïdal par rapport autemps
dont
l’amplitude
est déterminée par laposition
dupoint
A sur ledisque
D( fg. 8).
La tête de
l’excentrique
est mobile sur uneglissière,
cequi permet
de faire varier à volontél’aillplitude
de l’oscillation. Ledisque
D est entraîné par friction par unaxe vertical : des ressorts R assurent
l’adhérence;
le mouvement estrégularise
par les lnasses deplomb portées
par le bras BB fixé normalement à l’axe vertical. Le cordon d’entraînement passe sur l’une despoulies
de bois P.Fis. o.
Obtention de vitesses continûment
variables,
otr variables suivant une loisinusoïdale quelconque. -
Tls’agit
d’obtenir une vitesse de torsion continûmentvariable,
ou variable suivant la loi Pour réaliser cettecondition,
un
disque
horizontalDD,
de 60cm dediamètre,
en bois recouvert d’uneglace épaisse,
est entraîné d’un mouvement uniforme. Undisque
vertical. de boisP",
deI6cm de diamètre et de 5n’n’
d’épaisseur,
frotte sur ledisque
DD et est entraînépar lui 9, io, I
I).
L’axe ace dudisque P1
est horizontal et sensiblement pa- Fig. 10.rallèle à un diamètre du
disque DD;
il porte unepoulie P2
surlaquelle
passe uncordon. La vitesse de rotation du
disque Pi
et, parconséquent,
la vitesse linéaire d’entraînement du cordon sontproportionnelles
à la distance r dupoint
decontact du
disque Pi
au centre dudisque
D.Le
système Pi P2
est monté sur un bâti F en forme deH, qui peut
tourner an tourde l’axe 0" par
lequel
il se relie ausystème
0"0’0. Ce dernier se compose d’unelongue
latte en bois de3"’, 00’0", qui
tourne autour de l’axe vertical0,
et estsupporté
par deux roulettes Squi
se meuvent sur leplan
de verre TT. Dans lafig. II on voit l’une de ces
roulettes;
elles seprojettent
l’une sur l’autre. UneFig. II.
seconde latte de même
longueur
est fixée àangle
droit tout lelong
de la pre- mière pour éviter les flexions. Lepoint
0" se meut donc sur un cercle dont lecentre est en 0 : l’axe 0" décrit un morceau de
plan
horizontal.Si l’on
imprime
à la latte 0 U’0" un mouvementquelconque,
ce mouvemcnt setransmettra au
disque P,
et la vitesse de rotation de cedisque
en sera modifiée.Pour que l’adhérence des
disques .P,
t et D soitconvenable,
lapièce
’f et lalatte 0’ 0"
portent
chacune une potence( fig.
dont les extrémités sont reliées par des caoutchoucs tendus. Onpeut
ainsigraduer
lapression
et, parconséquent,
l’adhérence des
disques.
Cette adhérence reste à peuprès
constante alors mêmeque le
disque
D ne tournerait pas exactement dans unplan horizontal,
ou que leplan
l’T ne serait pas lui-même absolument horizontal.Soit maintenant
Pg i o)
lapoulie
fixe àentraîner ; c’est,
parexemple,
l’unedes
poulies
del’appareil
de torsion( fig. 2).
Elle tourne sous. l’action du cordonqui
passe sur lapoulie P2.
La seule condition à réaliser est que lepoint
0 soitdans le
plan
de lapoulie P3
et que lespoulies
de renvoi se trouvent au voisi-nage du
point
0. Dans cesconditions,
lesdéplacements
de la fourche n’influent sensiblement sur lalongueur
utile des cordes d’entraînement. Comme pasl’angle GOP3
estpresque égal
à180°,
on peut sedispenser
de mettre en 0 despoulies
derenvoi ;
le cordon passe en frottant sur un bout de tube vertical.Pour que le
disque Pi
ne soit entraîné ni àdroite,
ni àgauche,
par la rotation dudisque D,
il fautqu’il
soit normal à un diamètre(au
moins ensupposant que P,
est assez
mince).
Cette condition estimpossible
à réaliser en touterigueur, puisque le point
de tangence ne décrit pas undiamètre,
mais un cercle de rayonégal
à 3m. On doit
s’arranger
pour que ce cercle C(fig. lo)
passe par le centre dudisque
D. Deplus,
unedisposition qu’il
est inutile de décrirepermet
de modifier l’azimut duplan
verticalP,
de manière à l’amener normal au diamètre de contactquand
la distance de contact r estégale
à la moitié de la distance n maxima. On réduit. ainsi leplus possible
’influenceperturbatrice
de l’action latérale de Dsur
P, ..
.Pour obtenir une vitesse variant suivant la loi
sin o t,
il suffit( fig. io)
de donner au
point
G un mouvement alternatif sinusoïdal : ce que l’on obtient par le moyen del’excentrique
E monté sur l’axe0,
t à une distance variable à volonté. Une latte EuG de 2m dont on peut, par le moyen d’uneglissière
u, modifier un peu lalongueur,
reliel’excentrique
à unpoint
G dusystème
00’0" : lepoint
G doit être à la hauteur de la surfacesupérieure
duplateau
D. L’axeO.
vertical est l’axe lent d’un train
d’engrenages,
énormetourne-broche,
sur l’axedes ailettes
duquel
on a mis lapoulie
d’entraînement commandée directement par l’arbre moteurprincipal,
arbre du volant. Sur l’un des rouages intermédiaires du tourne-broche se trouvent des brasproduisant
dessignaux électriques (sonnerie)
quatorze
fois par tour : cessignaux
sontéquidistants
entemps,
si le mouvementest uniforme.
Soient r, et 1’2 les distances extrêmes du
disque P,
à l’axe de rotation dudisque D, comptées positivement
à droite du centre, parexemple,
etnégativement
à
gauche :
le mouvement estsinusoïdal,
depériode T,
et a pouréquation
la vitesse de rotation de la
poulie P3
a la même forme.Lecture simultanée des indications du
dynamomètre
et de la torsion. - La lecture des indications dudynamomètre
doit être faitequand
la torsion a des valeurs connues. C’est là une condition desplus
difficiles à réaliser :j’ai essayé
un
grand
nombre deprocédés
avant de m’arrêter à celui quej’emploie
actuelle-ment. L’idée la
plus
naturelle consiste àproduire
dessignaux électriques
pour des azimuts choisis àl’avance,
à fixer surl’appareil
de rotation un certain nombre d’index devantproduire
ou rompre des contacts. Si l’on ne veut pasqu’il
y ait de heurts au moment du
signal,
on doitemployer
des contacts à mercure : or,rien n’est
plus
mat déterminéqu’un pareil
contact; certainement l’erreur peut atteindre 1°; deplus,
lesignal
est unilatéral : sil’appareil
tourne en sensinverse,
il se
produit
avec un écart de 3° ou suivantl’épaisseur
de la bande de mercurequ’il
estimpossible
de réduirebeaucoup. Si,
d’autrepart,
on veut obtenir unsignal
tous les 15° ou tous les30°,
on est encombré de tous les indexqui
deviennent
nécessaires ;
il est difficile de lesrégler
à une hauteur commune.Bref,
si les
signaux électriques
sont commodes pourindiquer
sansgrande précision
lepassage à un azimut
donné,
surtoutquand l’appareil
ne doit tourner que dans un sens, ils sontimpossibles
àemployer
dans le cas designaux
nombreux et avec desrotations
opposées.
J’ai
employé
dessignaux optiques :
on perce tous les i 5° ou 30° unpetit
troudans le
disque,
ons’arrange
pour en envoyerl’image
dans la lunettequi
visel’échelle du
dynamomètre
et l’on fait lalecture quand l’image
passe au réticule.Ce
procédé
est trèsbon,
surtout s’il y aquelque
difficulté à lire les divisions dudisque.
C’est cequi
arrivegénéralement quand
la torsion du fil se fait par en haut : ledisque
se trouve sur unsupport élevé,
il est difficile deregarder
sa facesupé-
rieure sans un nombre relativement
grand (3
ou4)
de réflexions. Enperçant
depetits
trous dans ledisque
que l’on éclairepar-dessus,
on ramène à une seule lenombre des réflexions.
Avec la
disposition
dedynamomètre
quej’emploie actuellement,
il est trèsfacile d’obtenir l’une au-dessus
del’autre,
dans unelunette,
lesimages
de l’échelle dudynamomètre
et des divisions dudisque
de torsion. En avant du miroir du,
dynamomètre
se trouve unprisme
à réflexion totaleréglable
en azimut : d’autrc part, une lentille donne uneimage
réelle de la division dudisque
à la mêmedistance
optique
de la lunette que l’échelle dudynamomètre,
Onpeut
donc viser simultanément l’une dans leprisme
à réflexiontotale,
l’autre dans le miroir dudynamomètre.
Il est très facile à l’oeil de faire la lecture del’une, lorsqu’un
traitde
l’autre passe sur le réticule. La division du
disque
est éclairée par un bec Auer à l’aide d’une lentille et d’un miroir. L’échelle dudynamomètre
est éclairée par un bec Auerplacé
entre elle et ledynamomètre
au-dessus duplan
lunette-échelle-miroir ;
ledynamomètre
estprotégé
contre le rayonnement par uneplanche épaisse
recouverte entièrement de zinc.
L’échelle du
dynamomètre,
en boismince,
est cintrée sur une forme en bois selonun
cylindre
de 60cm de rayon dont l’axe est l’axe de rotation du miroir : les divi- sions sonttoujours
aupoint
dans la lunette. L’axeoptique
de la lunette se trouve nécessairement au-dessus duplan
formé par le centre du miroir et le bord utile de l’échelle. Dans cesconditions,
il est nécessaire de mettre leprisme
à réflexiontotale au-dessus du miroir du
dynamomètre, puisqu’il
se trouve nécessairementen avant de ce miroir. Il est alors
possible
derapprocher
autantqu’on
le veut lesimages
des deux échelles et de les mettre avec leurs bords utiles(bords opposés
aux chiffres
gravés)
presque au contact. Les surfaces utiles du miroir et duprisme
à réflexion totale se
projettent
naturellement en contact sur leplan perpendicu-
laire à l’axe
optique
de lalunette,
dont l’ouverture doit être assezgrande
pour les utiliser toutes deux : elle est de La distance del’image
réelle àl’objectif
est de
5~~m;
la distance del’objectif
aumiroir,
de 2m environ.Il, , -- DISTRIBUTION DES FORCES DANS LA SECTION DROITE D’UN FIL TORDU.
HYPOTHÈSE DE J. THORISOIV.
Soient R le rayon du
fil,
a sa torsion mesurée enradians;
la torsion sur uncylindre
creux infiniment mince de rayon n est ra. Soitf
la forcetangentielle qu’exerce chaque
élément de surface de la section droite du fil. Généralementf
sera une fonction de c’est-à-dire de la
déformation,
et aussi une fonction de laFig. r2.
manière suivant
laquelle
cette déformation aura étéfaite,
c’est-à-dire des dérivées de a ou de na parrapport
autemps.
Portons cette force en abscisses et le rayon 1en ordonnées.
Soit OAb (fig.
r 2) la
courbereprésen tant les f :
tecouple
total~0
le
couple
dû aucylindre plein
de rayon r est203C0 r2fdr.
C.esintégrales
ex-priment,
au facteur 2~près,
les moments d’inertie des surfaces OA&R etOA nip
par
rapport
à l’axe Ox considère comme axe derotation ;
nous lesdésignerons
par
MI(OAbR)
etCe
qui précède
estvrai, quels
que soient la forme de la fonctionf
et les effets du temps. Dans leshypothèses
de J.Thomson,
la courbef
se réduit à laligne
brisée Oab
i3);
lalongueur Qb = F
est lalimite
d’élasticité ou la valeur Fig. 13.. ’maxima
def.
La droite Oa a pouréquation f
= r, nx : on admetimplicitement
les
hypothèses
suivantes :10
L’angle
ri. est le même pour tous lescylindres
creuxcoaxiaux;
c’est unehypothèse
fondamentale dont il estimpossible
de se passer dans l’étact actuel de la science.2° L’élasticité est
parfaite jusqu’à
ceque f ==
F : c’estl’hypothèse classique
dela limite d’élasticité
définie ;
sif
est constant etindépendant
de latorsion.
3° Le coefficient élémentaire de torsion r, conserve la même
valeur, quelle
quesoit la déformation antérieure : ce n’est
qu’approximativement
vrai.4°
Letemps
n’intervient pas.Bien que ces trois dernières
hypothèses
soientfausses,
cherchonsquelles
sontleurs
conséquences.
Pour que la courbe des
f
soit 0 ab(fig. 1 3),
il a fallu tordre d’unangle oc’, tel
que pour le
cylindre
creux derayon r’ (et
parconséquent pour
tous lescylindres
creux de
rayon >
la limite d’élasticité ait étéatteinte;
d’où la conditionSi a’ est assez
grand, ~
est voisin dezéro ;
la section droite ducylindre supporte
en tous ses
points
par unité de surface la forcetangentielle
F : lecouple total,
qui
estmaximum,
estproportionnel
au cube du rayon.On
peut
calculerfacilement,
comme on a vuprécédemment,
la loi de torsion.Jusqu’à l’angle
a = lecouple
total estproportionnel
à la torsion 03B1 et a pourexpression -
r, R4 a. Audelà,
lecouple
a pourexpression - FR3 ~ - a ,~
~) ’
’Nous savons par le
Chapitre
IV combien lesphénomènes
cadrent peu avec cesconclusions. ,
Détorsion. -
Après
la torsionqui
donne la courbe Oab( f y. 1 3)
supposonsune détorsion. Par
hypothèse
la diminution de tensiontangentielle
par unité de surface dechaque
élément de la section droite estproportionnelle
auproduit
n~a, danslequel a
estl’angle
de détorsion. La diminution ducouple
total est donc- R4 r t ’Y.
Les différentes courbes de détorsion sont 0 a’b,
0 cc"b",
... :l’angle
dedétorsion
correspondant
estégal
auxrapports
, "’’ ou aux rapports. , aa’ aa"
respectivement égaux 03931r’, 03931r’,
....
D’une manière
générale,
soit OAb la courbedes f (fig..12)
au moment oucommence la
détorsion;
soit b’ unpoint
de la courbedes f pendant
la détorsion. . Dans leshypothèses énoncées,
lepoin t
a’correspondant
aupoint
as’obtient
enmenant par le
point n (intersection
des droites ab etOx)
la droite nb’ : l’inter- section de nb’ avec l’horizontale dupoint a
donne lepoint a’
cherché.Pour une courbe de détorsion telle que
Oa"b",
les éléments de la section droite dont la distance à l’axe estsupérieure
à r,, exercent descouples
dont ladirection est
opposée
à la torsion initiale et dont lecouple
résultant estMI( b"QP).
Ses
éléments,
dont la distance à l’axe est inférieure à rt, exercent descouples
desens inverse dont le
couple
résultant estMI( P a" 0).
Distribution ’des
forces pour
lecouple
total nul. - Pour que lecouple
totalsoit
nul,
on doit avoirSoient a’ et r’
l’angle
depremière
torsion et le rayoncorrespondant
F. == r, i’a’à
partir duquel
la limite d’élasticité F est atteinte. Soient ajl’angle
de détorsionjusqu’au couple
nul et ri le rayon pourlequel
se fait laséparation
entre lesplages concentriques
où les tensions sont de sens contraires.On trouve