A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
H. B OUASSE
Sur les courbes de déformation des fils
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 2
esérie, tome 3, n
o1 (1901), p. 85-150
<http://www.numdam.org/item?id=AFST_1901_2_3_1_85_0>
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SUR LES
COURBES DE DÉFORMATION DES FILS,
PAR M. H.
BOUASSE,
Professeur à l’Université de Toulouse.
- .-
DEUXIÈME PARTIE.
CHAPITRE VII.
ÉTUDE
COMPLETE DES COURBES DE PREMIÈRE TORSION ET DE PREMIÈRE DÉTORSIONSOUS CHARGE FAIBLE.
J’ai
indiqué,
dans le dernierChapitre;
la nature desquestions
que nous avons à trancher parl’expérience.
Notre étude vaporter,
commeprécédemment,
sur desfils de
cuivre,
que nousprendrons
dans deux étatsextrêmes, parfaitement
recuitsou fortement étirés à la filière : les états intermédiaires donnent des résultats
qu’on
peutprévoir facilement,
à l’aide de ceux que nousobtiendrons,
Nous limi-tons la
question
auxcharges faibles,
laissant de côté lesphénomènes qui
sontliés aux
charges allongeant plus
ou moins lefil,
ou même le modifiant sans l’al-longer
sensiblement.Il y avait deux manières de
rédiger
ceChapitre :
10 exposer tons lesphéno-
mènes d’abord pour les fils
recuits, puis
pour les filsétirés;
2° pourchaque phénomène,
dire cequi
se passe pour les fils recuits et les fils étirés. Bien que lapremière
méthode conduise à écrire deux Mémoires à la suite l’un del’autre,
nedifférant que par la matière du fil
étudié,
nous l’avonspréférée
commepermettant
de suivreplus
facilement le détailnumérique
des résultats. Nous ne nous sommesd’ailleurs pas astreint à
répéter parallèlement
les mêmesexpériences;
nous avonsinsisté pour chacune d’elles
plus particulièrement
en utilisant seulement l’une desespèces
de fils. On trouvera, dans lesChapitres précédents,
ladescription
denos méthodes
d’étirage
et de recuit des fils.86
FILS PARFAITEMENT RECUITS.
f . Forme
générale
de la courbe de torsion. - Diamètre du fil =548 :
ce diamètre est
déduit
dupoids
en admettant la densitéS,g2.
Torsion par tour centimètre - 172 I millièmes.Étant
donnée lalongueur
dufil,
la torsion partour vaut I700 millionièmes. On tord de i tour en 17
secondes,
cequi
donne100 millionièmes seconde pour la vitesse de torsion.
2. Forme
générale
des courbes de détorsion. - ’-fout lelong
de la courbede
première torsion,
le fil se modifieprofondément :
cechangement
que nousavons
appelé écrouissage,
est trèsrapide
au début et ensuite deplus’en plus
lent.Les courbes de détorsion
qui partent
des diverspoints
d’une courbe depremière
torsion
correspondent
donc à des matières différentes et, comme lephénomène
n’est pas
homogène,
à des structures différentes.La torsion se fait avec une vitesse de 100 millionièmes
seconde;
la détorsionavec une vitesse de
4?i5
millionièmes seconde(i
tour en41o secondes).
Letour vaut 1700
millionièmes;
iln’y
a pas d’arrêt au bout de la torsion.i° Les courbes sont d’abord
rapportées
à la mêmeorigine
dans leplan
desCa
(nombres
duTableau) :
les variations decouples correspondant
à la mêmedétorsion sont d’autant
plus grands
que la torsion a étéplus grande.
Lapremière
courbe
(o tour)
est la courbe depremière
torsion décrite avec la vitesse4,
i 5. Lescourbes de
détorsion,
construites encomptant
lescouples
àpartir
ducouple
dedépart
sur la courbe depremière
torsionpris
pourorigine,
et les azimuts àpartir
de l’azimut pour
lequel
commence ladétorsion,
sont donc les unes au-dessous desautres et ne se coupent pas. On a
indiqué,
dans les deuxpremières lignes
duTableau,
les coordonnées dupoint
de la courbe depremière
torsion pourlequel
commence la détorsion.
2° Examinons maintenant chacune de ces courbes et prenons comme coor- données le
couple
C et latangente
y = Comme la vitesse de torsion n’est pas trèspetite,
lesphénomènes
dedéperdition rapide
decouple qui
sont consécutifsau
changement
designe
de la vitesse ne sont pasnégligeables; le y
moyen au début de la courbe dedétorsion,
même calculé pour une détorsion assezgrande,
peut
dépasser
considérablement le r vrai(atteindre,
parexemple, plusieurs
foisr).
Ensuite,
pour une variation ducouple
assezgrande,
on asensiblement 03B3=0393.
Puis
le y
décroît et tend vers o. Il résulte de ces variations que les courbes de détorsion construites dans leplan C,
y,présentent
toutes unpoint
d’inflexionà tangente sensiblement horizontale au
voisinage de 03B3
= f.3° On peut se demander comment varie y : f pour un
couple
invariabledonné
sur l’ensemble des courbes de détorsion et en
particulier
pour lecouple
nul.Pour la courbe
de
détorsionqui correspond
à une torsionnulle,
pour lecouple nul, y :
F = Ipuisque
cette courbe n’est pas autre chose que la courbe de pre- mière torsionprise
en sens inverse. Le rapport y F diminue ensuite avec uneextrême
rapidité quand
la torsion croît.Ainsi
pour une torsion de 3tours,
aucouple
nul sur la courbe de
détorsion,
Y : r =0,637. Quand
la torsion croîtdavantage,
passe par un minimum et tend ensuite vers une certaine limite.
D’après
le
Tableau,
ce minimum doit avoir lieu sur la courbe de détorsioncorrespondant
à une torsion voisine de 5o tours : pour 300 tours, le rapport est remonté à
0,658.
Nous sommes loin de lapartie rectiligne prévue p ar J.
Thomson et an-noncée
expérimentalement
par Wiedemann.Il est bien
entendu, et je
nerépéterai
pasindéfiniment, qU’ Unfil ne Se;t qu’ une
fois d’après
ladéfinition
même des courbes.3. Arrêt en un
point
d’une courbe de torsion :déperdition
decouple
ècazimut constant. - Voici un Tableau résumant une série
d’expériences :
Vitesse de torsion == 100 millionièmes seconde : cette vitesse
correspondrait,
sile fil était
parfaitement élastique,
à un accroissement de 10 divisions par seconde( centimètre)
de l’échellesur laquelle
on mesure lescouples ;
soit ioo unités ar-bitraires de
couple (puisque
nous prenons pour unité arbitraire leto
de milli-mètre).
Pour des
temps plus longs,
on a observé :Ce
qui frappe
dans ceTableau,
c’est la tendance de ladéperdition I1p
entre2
temps,
formant deux termes successifs d’uneprogression géométrique,
à at-teindre une certaine limite constante, et cela d’au tant
plus
vite que la torsion a été moindre. Bien que la vitesse de torsion ne soit pas biengrande (fil
de i~environ,
1 tour en 1 ~secondes),
lesdéperditions
sonténormes;
en86;
minutespar
exemple,
un peuplus
d’unedemi-journée,
il seperd 884
unités sur4700,
soit 1 9 pour 10o pour un fil tordu de 300 tours.
Nous avons cherché à
représenter
par des formules de la formeVoici maintenant les différences entre le calcul et l’observation : les
logarithmes
sont
usuels,
et lestemps
sontpris
en secondes : °Nous avons
déjà dit,
dans leChapitre Vl, quelle interprétation
rationnelle onpeut donner de ces résultats
singuliers.
Les nombres de lapremière ligne repré-
sentent l’ensemble du
phénomène
que nous avonsappelé déperdition rapide;
bien
entendu,
laprécision
de cette détermination indirecte est assez faible.La constante A de la formule
s’exprime
en fonction ducouple
d’arrêt par une formuleparabolique
à très peuprès
linéaire : la constante T varie de 205 à335;
naturellement,
l’incertitude estnotable.
.4. Arrêt en un
point
d’ccne courbe depremière
torsion ou depremière
détorsion. - La
première partie
de cette série estidentique
àl’expérience
dun° 3,
mais avec une sensibilité dudynamomètre différente;
on donne toute la sériepour faciliter les
comparaisons numériques.
Voici d’abord la courbe de
torsion;
on donne dans le Tableau suivant lescouples
et les différences de 20 en 20 tours. Le derniercouple correspond
à260 tours.
On arrive au
couple C, = 4 ~ 20
vers 2 ~ 2 tours. Pour le filparfaitemen t
élas-tique,
on aurait une torsion de1824u
par tour, soit~u,
o~ pardegré,
soit36.~80
en 20 tours.
Le y
est donc très vite unepetite
fraction de r. On tordait de i tour en1 ~S,
soit de21 °, 2
par seconde. Leproduit
21 °, 2 X~",
07 = est la dé-perdition initiale,
consécutive à l’arrêt en unpoint
de la courbe detorsion,
parseconde,
dèsqu’on
adépassé
20 tours.Le fil
pèse i 43
par mètre : sondiamètre,
déduit de la densité conven-tionnelle
8,92,
estégal
à~53;
lalongueur
étant 1"’, le tour de torsion vaut~
~3~
millionièmes.Voici maintenant les
dispositions
consécutives à l’arrêt en unpoint
de lacourbe
de torsion défini par son
couple :
La détorsion se fait
(sans qu’il
y ait arrêt au bout de latorsion)
avec unevitesse de 1 tour
en 4I0s.
Pourjuger
de lagrandeur
des effets desphénomènes étudiés,
on serappellera
que si le fil étaitparfaitement élastique,
une torsion dei tour donnerait un AC=
1824.
Ainsi laperte
decouple
enI024m, qui
suitl’arrêt,
sur une courbe dedétorsion,
aucouple 3720 (la
torsionayant
étépréa-
lablement
poussée
à4720), équivaut
sensiblement à l’effet d’une détorsion de 60°.Toutes les courbes de détorsion ont leur
origine
aucouple CJ
=4720, la
tor-sion se fait sur la courbe de
première
torsion avec la vitesse de 1 tour enLa
ligne
«couples ))
donne lescouples
d’arrêt sur la courbe dedétorsion, qui
serait
unique
si tous les fils étaientparfaitement identiques.
Laligne y
donneles y
sur cette courbe de détorsion au moment de l’arrêt : on écrit y == 1000.Les
couples
sontmarqués - quand
il y a décroissance(le
mouvement totalest direct par
rapport
au mouvement avant l’arrêtqui
était unedétorsion);
ilssont
marqués
-~- s’ils croissent : le mouvement estrétrograde.
J’aidonné,
dansle
Chapitre précédent, l’interprétation
de ces Tableaux. On sereportera princi- palement
à ce quej’ai
dit(p. 461, C)
sur lesphénomènes
de variation decouples
consécutifs à l’arrêt sur les courbes de torsion et de détorsion au
voisinage
dela torsion
maxima,
et(p. 461, D)
sur l’interversion du sens du mouvement con-sécutif observé pour l’arrêt au
couple
2j 20 sur la courbe de détorsion.’ 5.
Déperdition
en unpoint
d’une courbe de détorsion avec arrêt variable Tau bout de la courbe de torsion. - Les fils sont tordu» avec la vitesse inva- riable V
(courbe AB) jusqu’à
uncouple
invariable : étaientparfaitement
Fig. i.
identiques,
toutes les courbes sesuperposeraient
et aboutiraient à unpoint
inva-riable
B;
cette condition est à peuprès
réalisée. Pendantl’arrêt T,
il y adéper-
dition suivant
BC..
On détordalors,
avec la vitesseinvariable, jusqu’à
uncouple
donné : on arrête et l’on étudie les variations decouples
consécutifs à l’arrêtRapportons
les courbes de détorsion à la courbe BCDqui correspond
à T = o ;il suffit pour un T
donné,
et pourchaque couple, de
donner la distance azimu- taleCC, .
Cettelongueur,
variable avecT,
nedépend
pas ducouple.
La courbeCt D,
ts’obtient à peu
près rigoureusement
entransportant
horizontalement CDparal-
lèlement à l’axe des azimuts.
Ce n’est pas tout à fait exact :
CC~
croîtlégèrement quand
lescouples
dé-croissent ;
la courbe de détorsion T = o est un peuplus
incurvée que les autres, En d’autres termes, pour un mêmecouple, y
est d’autantplus petit
que Testplus petit.
Il est entendu que les variations de
couple après
l’arrêt(à
azimutconstant)
sontpositives
si le mouvement estrétrograde, négatives
s’il est direct. SoientDo
etDT
les
déperditions
pour un mêmecouple
sur deux courbes de détorsion pour les-quelles
les arrêts sont o etT, Do DT;
D croîtquand
Tcroît;
l’arrêt facilite les variations decouples rétrogrades (accroissements)
et diminue les variations directes~~diminutions~.
’
Pour un
couple donné,
Y est sensiblementindépendant
deT; donc,
la vitessede variation
du couple
au moment même de l’arrêt estindépendante
de T. C’estsur les variations
qui
se fontaprès
lespremiers
instants que porte l’influence de T.Cette influence est d’autant
plus grande
que lecouple
d’arrêt estplus
voisin decelui du
point
B. Si l’onprolonge beaucoup
les courbes dedétorsion,
parexemple
pour des
couples négatifs,
l’effet deT,
tout en restant net,perd
de sonimpor-
tance.
Torsion de 128 tours
jusqu’au couple 4750
en unitésarbitraires,
fil de lm delong
et deo""~, 553
de diamètre.I’ - ;u,o3
pardegré.
Vitesse detorsion,
i touren
1 6S, 52 ;
dedétorsion,
1tour en 415S.
D’après
ce que nous avonsexpliqué (Chap. VI,
p.462, E),
nous dirons que, l’influence de l’arrêt T s’exerce sur ce que nous avons
appelé
réactivité et influeprincipalement
ensuite sur lesphénomènes
dedéperdition
lente que nous attri- buons à cette cause.On recommence les mêmes
expériences
enmultipliant
les deux vitesses par le coefficient 2,g2. On va au mêmecouple 4750
et l’on sur les courbes dedétorsion au
couple
50. On donne les variations decouples
entre lestemps
oet 1 m et les
temps
1 m et64m.
L’interprétation
de ces résultats est assez délicate. Nous voyons d’abord que lechangement
de vitesse modifiebeaucoup
les variations decouple pendant
lapremière
minute : ce n’est pas que le y soitbeaucoup changé
sur les courbes dedétorsion;
mais nous savons,d’après l’équation
decontinuité,
que pour un mêmer - y
la vitesse de variation initiale à l’arrêt estproportionnelle
à la vitesse.Évidemment
la variation en 1 m n’aqu’un
rapport lointain avec la vitesse initiale devariation ;
aussi tandis que les vitesses sontmultipliées
par 2,g2, les variationsde couple
en une minute ne le sont que par1,6 (comparaison
desexpériences
pour
lesquelles
T =o).
Tout au contraire les variations decouple
entre rm et64111
sont très peu modifiées par les
changements
des vitesses. Elles le sont pourtantet dans le sens que l’on
pouvait prévoir; quand
la vitesse de détorsion estplus rapide,
toutes choseségales d’ailleurs,
l’influence de T sur lephénomène
devariation lente augmente.
Ainsi pour augmenter le
plus possible
lephénomène
de(réactivité)
variationlente de
couple
consécutif àl’arrêt,
il faut tordrelentement,
faire un arrêt pro-longé,
détordrevite;
ensupposant
bien entendu que lecouple
de torsion et lecouple
d’arrêt soientimposés.
Si l’on veut au contraire diminuer cephénomène ( lent),
il faut tordrevite,
faireT=o,
détordre lentement.6. Courbe de
première
torsion décrite enplusieurs fois
avec arrêts endivers
points.
- Soit( fig. 2 )
AB une courbe depremière
torsion. On arrête aupoint
Bpendant
untemps
T et l’onparvient
à azimut constant aupoint
C. Onretord alors dans le sens
primitif. L’équation
de continuitédonne,
pour la tan-gente y
dedépart
sur la courbe de retorsionC g,
Comme
f
o,y~
F : y est doutantplus
voisin de r que T estplus grand.
Comme
(f)
diminuerapidement
en fonctionde TB pratiquement après
untemps
d’arrêt assez courte onpeut poser
.Nous nous proposons de déterminer la forme de la courbe de rétorsion
Cy.
Nous supposerons que la vitesse de torsion est la même sur AB et
Cg :
noustraiterons
plus
loin le casgénéral.
L’expérience
montre que la courbeC g
se raccorde presquerigoureusement
avec le
prolongement
de la courbeAB,
c’est-à-dire avec cequ’aurait
été laFig. 2.
courbe
AB,
s’iln’y
avait pas eu d’arrêt aupoint
B. La difficulté del’expérience
réside en ce que l’on doit
opérer
sur deux bouts de fils différents et que l’onpeut
craindrequ’ils
ne soient pasidentiques.
La différence est en tous cas fortpetite.
Voici des résultats
d’expériences :
Fil de i"’ et de
55,3;
1 tour en5g4’.
Une courbe I est tracée sansarrêts, l’autre
II avec des arrêts de i5"B Il faut à peuprès
pour décrire l’uneet 2~’ ~Om pour l’autre. r =
~u,1 ~5
pardegré;
si le fil étaitparfaitement élastique, quand
àpartir
dupoint
C sur la courbeCg~,
onparcourt 5°,
lecouple
devraitcroître de
7,175
X 5 = 36u.L’expérience
montrequ’il
ne l’est pas. Ceci ne prouve pas que y n’est paségal
àr,
sur la courbeCg
aupoint
Clui-même,
maisque cette courbe
Cg
s’infléchit extrêmement vite. On donne pour la courbe II lescouples après
308 et 15m d’arrêt.On recommence avec un
couple
d’arrêt et untemps
Tplus grands.
La vitesse de torsion est de 1 tour en2 J S, 68.
Voici de 10 en 10 tours, les
gains
decouples
sur la courbe de torsion :Au II0e tour on était parvenu à
442I;
au I 2Ue, onparvient
à46I9,
AC =1108.
Si l’on ne donnait que le Tableau
précédent,
rien ne ferait soupçonnerqu’entre
leII0e et le I20e
tour il y a
eu 885m d’arrêt : la courbequi
passe par lespoints correspondant
aux ~C du tableau estparfaitement régulière. Cependant,
aussitôtle II0e tour
effectué,
on a arrêtébrusquement.
Lecouple
est descendu en 885mde
4421
à3661,
soit de~6ou.
Voici les dC de tour en tourpendant
la retorsion(courbe Cg) :
,11 semble donc bien que l’on
rattrape
leprolongement
de la courbeAB,
aumoins
après
une retorsion suffisammentprolongée.
Il y a
cependant
lieu de croire que le raccordement ne se fait pasrigoureuse-
ment, que la courbe avec arrêts reste sous
l’autre,
que l’arrêtproduit
commeun
déplacement
del’origine
des azimuts vers la droite. Lapremière
desexpé-
riences ci-dessus vient à
l’appui
de cetteopinion
que d’autresexpériences
con-firment. En
effet,
le filqui
a donné les courbes II estplus
écroui que l’autre.Ainsi,
pour~46°,
il donneIo37u
au lieu de io33~.Or,
pour806°,
lescouples
sont tégaux.
Si les fils avaient étéidentiques,
la courbe du fil II aurait été alorslégère-
ment sous celle du fil I. Mêmes remarques avant et
après
les différents arrêts. Lesdifférences,
pourpetites qu’elles soient,
n’en sont pas moinssystématiquement
dansle sens que nous disons.
7. Des
cycles
bouclés ou non bouclés àpar~tir
d’unpoint
de la courbede
première
torsion. - Généralisons leproblème précédent.
La courbe de pre- mière torsion ABE est parcourue avec la vitesseV;
àpartir
d’un de sespoints B,
on détord suivant BC avec la
vitesse v, ; puis
on tord à nouveau avec la vitesse c~2, suivant CDE’. Ilpeut
exister des arrêts intermédiaires en B et C. On se propose de déterminer la forme ducycle.
Cherchons d’abord les
phénomènes
aupoint
C et supposons pourpréciser
quec~, -~- V2 == o,
quel
que soit d’ailleursV,
etqu’il n’y
a pas d’arrêt en C.L’équation
de continuité
prend
la forme y~ + ’Yt = 2f. Si lepoint
C est assez voisin deB,
latangente en C sur la courbe de détorsion est
plus
verticale que la tangente carac-téristique.
La tangente sur la courbe de retorsion CD en C est doncplus
hori-zontale que cette tangente. Le
cycle
a unpoint anguleux
enC,
il n’est pas bouclé.Si le
point
C est assez loin deB,
la tangente en C sur la courbe de détorsionest
plus
horizontale que la tangentecaractéristique.
La tangente sur la courbe de retorsion Cl) en C est doncplus
verticale que cette tangente : il y a unpoint anguleux
en C et lecycle
estbouclé.
Enfin,
commeintermédiaire,
lecycle peut présenter
unpoint
de rebrousse-ment.
8.
cycles
bouclés 3 et4).
- Toutes les autres conditionsexpérimentales
restant les
mêmes,
cherchons comment varie la boucle en fonction de la lon- gueur BC de la courbe de détorsion parcourue.L’expérience
détermine avecbeaucoup
deprécision
la différence descouples
Bm3)
et la différence des azimutsBg correspondant
aux deux passages successifs à l’azimut et aucouple
du
point
B. On connaît les courbes de torsion et deretorsion,
on calcule aisémentla
position
dupoint s
d’intersection des courbes de détorsion et de retorsion.L’amplitude
ducycle comptée
en azimut estsupposée > s’ ~’.
Aupoint s’
cor-respondrait
sur la courbe de détorsion la tangente r. Lecycle qui
aurait cepoint
pour extrémité
présenterait
unpoint
de rebroussement.Pour cette
amplitude, s’’,
lespoints
s et s’ coïncident. Sil’amplitude
croit àpartir
de cettevaleur, s
serapproche
de B en sedéplaçant toujours
dans le mêmesens. Pour une certaine valeur de
l’amplitude, s
coïncide avec B. Pour une valeurplus grande,
il devientimaginaire :
la courbe de retorsion passepar-dessus
lacourbe de
première
torsion( fig. ! ).
Le
point g
part d’une certaineposition correspondant
aucycle
àpoint
derebroussement ;
ils’éloigne
deB, parvient
à une distancemaxima, puis rétrograde.
Il passe en B en même
temps
que lespoints
m ets,puis s’éloigne rapidement
versla
gauche
deB, quand s
estimaginaire.
Le
point
m fait de même : il commence pardescendre,
atteint une distanceFig. 3.
maxima,
remonte, passe en B en même temps que s et g,puis
passe au-dessus deB, quand s
estimaginaire.
Le
rapport
décroîtquand l’amplitude augmente.
Cettediminution,
peurapide quand l’amplitude
est voisine des’’,
s’accélère ensuite : lerapport, qui
conserve
toujours
le mêmesigne (puisque
met g passent
simultanément enB),
a lors de ce passage une valeur encore notable : il tend ensuite vers o.
Le. rapport de
l’épaisseur maxima verticale t, t2
àl’épaisseur
horizontalemaxima u,
u2 décroîtquand l’amplitude
augmente et tend vers o.Le
point s
esttoujours
réel( fig. 3), quel
que soit lepoint B, quand
l’extrémité Ccorrespond
à uncouple positif
ou nul.Quand s
estréel,
la courbe de retorsion suivantsrng E’
estplus
verticale que la courbe depremière
torsion BE : il y a tendance au raccordement(si V = ~2);
nous croyonscependant
que la courbe de retorsion restelégèrement
au-dessous de la courbe depremière
torsion. Lafib°.
3représente
lecycle
du Tableau dontl’amplitude
est encouples
I200U et en azi-muts I75°.
Si le
point
C(extrémité
ducycle) correspond
à uncouple négatif
suffisamment tFig. 4.
grand,
enparticulier
à uncouple négatif égal
en valeur absolue aucouple
dupoint B, s
devientimaginaire 4~.
La différence decouples
mB est sensi-blement
égale
à l’excès en valeur absolue ducouple
dupoint
C sur lecouple
dupoint
B.Quand
àBg,
sagrandeur peut
être considérable.Quand
la boucle ne seferme pas, la courbe de retorsion au
voisinage
dupoint
m estplus
horizontale que la courbe depremière
torsion.Les fig.
3 et 4 ne sont pas à la même échelle : les courbes depremière
torsionet de
première
détorsion seraientidentiques
dans les deuxfigures
si l’échelle était la même. On a dû fortementcomprimer
lafi y. 4
dans le sens horizontal pour y faire entrer lecycle.
Le Tableaunumérique
donne une séried’expériences :
chaque
bout de fil ne sert, bienentendu, qu’une
seule fois.La courbe de
première
torsion est tracéejusqu’au couple
invariablegoo" (couple
du
point B) ;
la vitesseidentique
pour toutes les courbes est 1 tour en840
se- condes : les arrêts auxpoints
B et C sont nuls. Le fil a i~ delong
et 553 dediamètre.
L’épaisseur maxima t, t2 correspond
sensiblement au milieu ducycle
évalué endegrés.
C’estvrai jusqu’à
I800u.Cependant,
pour deplus petits cycles,
l’azimut dela droite t~ t2 semble
plus
voisin de celui dupoint
C que de celui dupoint B ; quand
lecycle
croît etdépasse I80ou,
ladroite
t2 serapproche
nettement del’azimut du
point
B. Cetteamplitude
encouples
1800u estprécisément
ceHe àpartir
delaquelle
lepoints
devientimaginaire.
Voici,
pour fixer lesidées,
la courbe de détorsion déterminée pour lecycle
dontl’amplitude
encouples
est 2IOOu. On donne l’un au-dessus de l’autre lesangles
dedétorsion et les
couples.
Ce Tableau nous
permet
de voir àquel point
les fils peuvent être considéréscomme
identiques
entre eux. Eneffet,
les deuxpremières
colonnes du Tableaunous donnent les coordonnées des extrémités C des
cycles qui
doivent se trouversur la courbe
précédente,
si les fils sontidentiques.
Iln’y
a, eneffet,
pour tous lescycles qu’une
seule courbe de détorsion. On a calculé avec la courbe ci-dessus les azimutscorrespondant
auxpoints
C duTableau ;
on a trouvé :Les
couples
1 sont calculés sur la courbe de torsioncorrespondant
auplus grand cycle.
Lescouples
lI sontpris
sur les autrescycles.
La concordance est trèsremarquable :
elle prouve que ce n’est pas arbitrairement que nous considéronsnos fils comme
identiques
entre eux.9.
Cycles
non bouclés. Position dupoint
de rebroussement( fig. 5).
- Soit Vla vitesse de torsion sur la courbe AB de
première torsion;
soit J3B’ laperte
deFig. 5.
couple
à azimut constantpendant
letemps
d’arrêtT;
soit B’s la courbe de détor- sion avec la vitesse 2014 ~ ;brusquement
en Si la vitesse de détorsion - v, estremplacée
par la vitesse + v2.L’équation
de continuité donneQuelles
que soient lesvitesses (Jf
etv2, il y a
rebroussement si lepoint s,
estchoisi sur la courbe de détorsion de telle manière que on a alors ~
Vitesse
partout
la même : casgénéral
ducycle
non bouclé( fig. 6).
-Appelons
Y, latangente
enB,
Y2 la tangente enB’,
03B33 la tangente en C sui-vant
B’C,
Y~ latangente
en C suivant Cm. Ces lettresreprésentent
les valeurs absolues destangentes.
Soit v la vitesse partout la même.L’équation
de conti-nuité nous donne
Mais
l’expérience
montre qued’où l’on Ure
En
définitive, quel
que soit le temps d’arrêt en B(et
même enC ),
la courbeCmg
part de C
plus
verticalementqu’elle
nepassait
en B suivantAB, quand
la vitesse de torsion estpartout
la même.Donc,
pour obtenir ladisposition
de lafig. 6,
ilfaut que les vitesses soient différentes sur les courbes
AB, B’C, Cg.
Pour que la courbe
Cg parte
leplus possible
vers lebas,
il faut augmenter la vitesse suivantAB,
diminuer le temps d’arrêtBB’,
diminuer la distanceB’C,
dimi-nuer la vitesse suivant
Cmg.
Vitesse V
suivantAB,
arrêtsnuls,
vitesse v suivant B’C etCmg ( fig. 6 ).
-On demande la condition pour
qu’au
moment de l’interversion de vitesse en C le Fig. 6.couple
continue à décroître ou au moins ne croisse pas immédiatement.Puisque
la vitesse est la même suivant B’ C et
C mg,
on a aupoint
C :~3 -~-
Y.,, = 2 r.Or,
onveut o, donc ~3 = 2 r. Admettons
qu’il n’y
ait pas d’arrêt en B(BB’= o);
sur la courbe de détorsion en B’
(ou
enB),
la conditionprécédente
estréalisée,
aumoins si V est assez
grand. Donc,
on peut faire en sorte(en
parcourant AB avecune vitesse assez
grande,
en ne faisant pas d’arrêt enB,
et en ne décrivant quequelques degrés
de la courbe de détorsionB’C)
que le rétablissement de la vitesse directe n’amène surCmg,
tout à fait audébut,
aupoint C,
aucun accroissement decouple;
la tangente est horizontale.Vitesse V suivant
AB,
arrêtsnuls,
vitesse v suivantCmg.
- Cherchons àréaliser la condition
précédente. L’équation
de continuité enC,
avec la condition= o donne
Si v est
petit
devantV,
il suffit queY3 >
r. Onpeut
observer lephénomène
enquestion
sur uneplus grande longueur
B’C de la courbe dedétorsion;
on negagne pourtant rien au
point
de vueexpérimental,
parce que cet espace est par-couru avec une vitesse
plus grande.
10. Détermination des vitesses de perte de
couple
à azimut constant accmoyen des
phénomènes
au début d’une courbe de retorsion( fig. 7).
- Latorsion s’effectue suivant AB avec la
vitesse
V. En B onarrête,
ladéperdition
Fig. 7.
se
produit
suivant BC. En C on recommencebrusquement
à tordre avec unevitesse
v ~ V.
La condition pour que la courbeCbg
parte horizontalement estv r,
est le taux deperte
decouple
en C suivant BC.-
La fig. 7 représente
le casplus général
où la vitesse dedéperdition
en C àazimut constant est
supérieure
à vT. Onpeut
admettre que la détermination très facile duminimum b,
sur cettecourbe,
revient à la détermination dupoint
telque la tangente y à la courbe de retorsion soit nulle : il faut seulement que C
~3’
soit assez
petit.
Si l’azimutconstant [3
est maintenu assezlongtemps,
onpeut
faireen sorte que la courbe de retorsion ait la forme
Cj
g. Nous verronsplus
loinquels
sont les
rapports
entre elles des diverses courbes de retorsion à vitesse v ainsiobtenues,
pour des retorsionsgrandes,
c’est-à-dire à une distance assezgrande
de
l’azimut fi
vers la droite.Application.
- La vitesse sur AB est de165,
5 par tour, V =2 i°, 8
parseconde,
Vr = 1 5~°,
5. On étudie sur un fil dedéperdition
à azimut constant : lecouple
dupoint
B est I850u.Ces nombres sont contenus dans la formule
Elle donne les résultais suivants :
La torsion se faisait avec une vitesse v de 1 tour en
1 208s,
d’où~r==2~o~i
1par seconde.
Donc,
pour que la courbe repartehorizontalement,
il faut que C se trouveu une distance de B voisine de
134u.
Onindique
dans le Tableau suivant lecouple
C pourlequel
on installe la vitesse v et la distanceB ~~
du minimum observé. On serappellera
que lecouple
dupoint
B est 1 850.Si l’on arrête à
I7I0, il
y a non seulement arrêtbrusque
dans ladéperdition,
mais remontée
immédiate ;
on a certainementdépassé
lepoint
cherché : la lon- gueur est alorsi 850 - ~ ~ 10 =140.
Si l’on arrête à J 720,
13’~’-130;
ladéperdition,
aussitôtaprès
l’installation de la vitesse v, est nulle. Lepoint
C cherché se trouve donc un peu au delà dei3o",
mais avant de distance de B. Or le calcul nous avait fait
prévoir
que c’était à!34".
La concordance est d’autantplus remarquable
que cetteexpérience exige
au moins 5 fils différents et
qu’il
y a une série de mesuresindépendantes.
_. Courbes de torsion avec des vitesses
différentes.
- ils’agit
de com-parer entre elles des courbes de
première
torsion décritesdepuis
leuravec des vitesses
uniformes différentes
de l’une à l’aictne. Les termes du pro- blème ont étésoigneusement pesés;
ainsi rien ne dit que si l’on décrit une courbe de torsion enpartie
avec une vitesseV., puis
avec une vitesseV2,
lapartie
décriteavec la vitesse
V2
se raccordera avec la courbe décritedepuis l’origine
avec lavitesse