A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
H. B OUASSE
Sur les courbes de déformation des fils
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 2
esérie, tome 4 (1902), p. 357-446
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SUR LES
COURBES DE DEFORMATION DES FILS,
PAR M.
H. BOUASSE,
Professeur à l’Université de Toulouse.
DEUXIÈME PARTIE.
CHAPITRE IX.
TRACTION ET ALLONGEMENT D’UN FIL PRÉALABLEMENT TORDU.
Nous avons
indiqué
auChapitre IV,
n°e11, 12, 18,
deux ordres dephénomènes
dont nous allons
reprendre
l’étude détaillée : effet sur lecouple
d’unesurcharge
à azimut constant
11, 12),
effet sur l’azimut d’unesurcharge
àcouple
con-stant et en
particulier
àcouple
nul~n° 18).
Voici d’abord ladescription très abrégée
desappareils
utilisés pour ces recherches.Disposition
dufil
enexpérience.
- Le fil vertical est tordu d’unangle
connusuivant une loi connue; une de ses extrémités est
fixe,
l’autre doit êtreparfaitement
mobile sons
quelque charge
variable ou constante que l’onopère.
Leproblème
necomporte
qu’une
solution : le fil doit être tordu par son milieu. Il agénéralement
21U de
long;
son extrémitésupérieure
est fixée à unepoutre solide;
Jl’inférieure,
invariable en
azimut, peut
sedéplacer
suivant la verticale. Un tube mince hori- zontal est soudé au nlilieu du fil et sert à le tordre : on enpeut repérer
lesposi-
tions azimutales. Tel est le schéma de
l’appareil.
Mode de
fixation
dufil.
- Il esttoujours
soudé. Pour letransporter
et l’in- staller sans leployer,
onprocède
comme il est ditChapitre III,
page 335.L’appa-
reil est
représenté (fig. I).
C’est uneplanche
de2‘°, 50, portant
en son milieuune courte
planche
transversale : deux arrêts en bois D sont fixés vers les eathé- mités.Enfin,
quatreplaques
de laiton a peuvent être serrées contre laplanche
àl’aide d’écrous dont la
figure
montre les têtes. Onapplique
contre les arrêts D358
des
tiges
de cuivre B delongueur
convenable et l’on serre contre elles Je fil à étudier à l’aide desplaques
extrêmes a. Leléger
tube de laiton bb(2n’~’,
5 dediamètre)
est convenablement fixé à l’aide des
plaques
médianes a; le fil passe sur une encoche creusée au milieu du tube. Il ne resteplus qu’à
souder.La soudure
faite,
ontransporte l’appareil,
on l’accroche à la poutrequi
doitsupporter
lefil ;
on desserre lesplaques
et l’on rnet le fil enposition,
sansqu’il
aitFig. 1.
pu se
plier,
se tordre ou s’abîmer dans lesmanipulations.
Il y ajuste
2m entre lesextrémités des
tiges
B : desrepères
permettent deplacer
le tube bb exactementau milieu de cet intervalle.
On soude même les fils
raides;
il faut éviter deprendre
de la soudure fondant t àtrop
hautetempérature
et ne chauffer le fer quejuste
assez.Quelquefois
le fil doitporter
un miroir en son milieu. Le miroir(2cm X
estfixé à un cadre soudé à un
petit
bout de lube t danslequel
passe à frottement doux le tube dd. Ce dernier est taillé en sifflet à sesextrémités,
il est soudé autube bb. Le fil en
expérience
passe dans dd et est soudé auxpoints
d. Le tube ddayant 20cm,
l’expérience
porte alors sur deux fils dego~~’
delongueur.
Lafigure représente,
en aa, ungodet
annulairerempli
d’huile et deux fils soudés à bb ser-vanl d’amortisseur.
Quelquefois
le tube bb porte à ses extrémités deux bouts de filrepliés
dansle
plan
horizontal commel’indique
lafigure.
Le fil seprojetterait
en e, où estfigurée
l’encoche.Enfin,
on peut être forcé d’installer le fil en deux morceaux. Onimaginera
alors que le tube dd est fait de deux
pièces
pouvant se raccorder par unepince
àserrage. On a recours à cette
disposition
pouremployer
ledynamomètre qui
seradécrit un peu
plus
loin.Établissement
d’unecharge qui
varieproportionnellement
autemps.
-L’appareil (fig. 2)
se compose d’unetige
de bois de2"B5o pouvant
tourner au-tour de l’axe I. Deux
plaques
de laiton AB sont fixées à l’une de sesextrémités;
Fig. 2.
elles se
projettent
l’une sur l’autre dans lafigure.
Elles sontparallèlement
t entreelles,
de part et d’autre de latige BC,
à de distance. Elles sont entailléesen D et E de
quatre
encoches en forme deV,
où reposent deux courtscylindres.
Le
cylindre
D est fileté etporte
deux écrous entrelesquels
on serre la crosse dela
tige
de cuivre àlaquelle
est soudée l’extrémité inférieure dufil, qui
se trouveainsi fixée en azimut. Le
cylindre
Eporte
le seau S danslequel
se fait un écou-lement à débit constant
(voir Chapitre III).
Lecontrepoids
Ppermet
departir
d’iine
charge
nulle.Lors de
l’allongement
dufil,
lepoint
D décrit une circonférence de1"’, 2;~
derayon.
Supposons qu’on
veuilleallonger
de(soit
20 pour100)
et que D soit dans la verticale dupoint
d’attachesupérieure
du fil pourl’allongement
moyen10 pour 100. Pour les
allongements
o et 20 pour100,
il se trouverait à decette verticale. Un tel écart est
inadmissible ;
aussi l’axe 1peut-il se déplacer
horizontalement
grâce
à uneglissière
et une vis derappel. L’allongement
étanttoujours lent,
on maintient aisément lepoint D,
à ou 2mmprès,
sur la verti-cale du
point d’attache,
enalignant
le fil sur desrepères
et enagissant
à la mainsur la vis V.
Charge
variant suivan.t la loi P - II sin w t( f g. 3).
- Onajoute
au levier DIde
la figure
2 unprolongement
DK. Dans leplan
vertical deKI,
se trouve unetige
tournant autour de l’axe T et
reposant
surl’excentrique
R monté sur la roue S.Des ressorts à boudin relient les deux
tiges,
soit entre lespoints
K etL,
soitentre les
points
E et J. Latige
MT est alourdie par despoids
de manière à reposertoujours
surl’excentrique.
Il est clair que, si le fil a unelongueur
à peuprès
inva-riable,
et que sile
mouvement de S estuniforme,
lasurcharge
a bien la formeLa roue S est reliée à notre moteur
(voir Chapitre VI)
par un traind’engre-
_nages et des
systèmes
depoulies ;
onpeut
faire varier la vitesse de deux tours par seconde à un tour en 250secondes,
soit de 1 à 500.L’excentrique
R est formé d’unetige cylindrique
filetée à unbout, qui peut
se visser dans une série de trouspercés
dans un rayon de la roue S à des distancesFig. 3.
connues de l’axe S. On
peut
ainsi faire varierl’amplitude
II ducycle.
On faitvarier la
charge
moyenne, endisposant
despoids
sur DI depart
ou d’autre de l’axe I.On étalonne des ressorts en
place
à l’aide d’une romaine. Ils sont faits avec du fil d’acier recouvert de cuivre : on les obtient trèsréguliers
en se servant d’untour. Si l’on veut des
cycles d’alnplitl1de
II trèspetite,
on fixe un ressort faibleen
EJ ;
onsupprime
le levier KI comme troplourd,
et on leremplace
par un levier trèsléger
dont l’axe estproche
despoints
D et E. Cesprécautions
sont surtoutnécessaires,
si l’on veut que lapériode
soit courte(voir plus
loin n°7).
Si II doit être
grand,
on est forcéd’employer
dessystèmes
de ressortsparal- lèles,
fixés à deuxpièces rigides,
fixées elles-mêmes en K et L. On s’est souvent servi d’un ensemble decinq
ressorts donnant une tension de 1500g pour 25~n’d’allongement; parfois
on aemployé
simultanément deux de cessystèmes.
.Enregistrement photographique.
- On veut que le cliché sedéplace
verti-calement, proportionnellement
à la variation decharge :
il suffitqu’il
sedéplace proportionnellement
audéplacement
d’unpoint quelconque
de la barreMT,
parexemple
dupoint
M.L’appareil
estreprésenté schématiquement (fig. 4).
Le fil d’acier très fin MU3), ( fig. 4)
passe sur unepoulie
C. Montés sur le même axe se trouvent :I ° une seconde
poulie
BD surlaquelle
passe un fil attaché au ressort à boudintendu
DE, qui
maintiendratoujours
tendu lefil MUM’;
2° un rouleau de boisqui
porte, par le moyen de deux gances
AF,
unporte-cliché (13
X18)
FG. Le clichéest dans une boîte
plate
étanche à lalumière, percée
d’une fente horizontale L.Sa
grande
dimension~I8°m)
esthorizontale;
lapetite ~13°’")
estverticale;
donc lemouvement alternatif ne doit pas avoir
plus
de I2cmd’amplitude
totale. Le treuil ÇApermet
de réduire dans un rapport convenable le mouvement dupoint
M3).
La fente L est à la hauteur du
miroir,
c’est-à-dire sensiblement au milieu du fil. La distance du miroir au cliché est1~20;
ledegré
de rotation du miroirFig. 4.
vaut sur le cliché. On
imaginera
aisément une fente éclairée àl’acétylène,
unobjectif achromatique,
le toutperché
à 2m au-dessus du sol. Il est clair que de tellesexpériences
demandent des installationsspéciales.
Je serai enchantéqu’on
recommence mes
expériences,
maisje
conseilled’y regarder
à deux fois avantd’entreprendre
ce travail. , .Appareil
de torsion (fig.5).
- Sur une table massive dont leplan supé-
rieur est à au-dessus du
sol,
estposé
un cercle deIn’,
10 de diamètre(an-
cien cercle de lunette
méridienne).
Ledegré
est divisé en douzièmes dont la lon- gueur vaut environ Le cercle BB est monté dessus àbilles;
il a 35cm dediamètre et sert de support au
trépied
SS à vis calantes dont leplan supérieur
est à au-dessus de BB. Ses vis calanLes entrent dans des
crapaudines
soudéesà BB.
Sur le
support
SS tourne à billes ledisque DD,
mis en mouvement à l’aide despoulies
P et ducylindre
de friction p ;; il
est divisé endegrés.
Enfin,
surDD repose unepièce
IEJqui
est entraînée parDD, grâce
au frotte-ment
qui
résulte de sonpoids.
Il suffit d’ailleurs de soulever le levier Lll-T pour l’arrêter instantanément. Lapièce
IEJ porte deux bras verticaux El de45cm
de hauteur etqu’on peut
fixer dans des azimuts relatifsquelconques (grâce
à desdétails de construction non
représentés).
On voit enff le
fil enexpérience
eten bb le tube
léger
soudé en son milieu.On
peut, grâce
à cetappareil :
~°déplacer
BB et tout cequ’il supporte;
Fig. 5.
2° BB restant
fixe,
faire tournerDD;
3° entraîner dans la rotation de DD lapièce IEJ,
ou la maintenirimmobile, grâce
au levier LM.On
peut, quand
besoin est, introduire dans lecylindre
central un autrecylindre, garni
en haut d’unegouttière pleine
d’huile(voir f g. y
pour amortir les oscil- lat.ions.On
conçoit qu’il
soitpossible
detordre,
de détordre à volonté lefil,
mêmeplus
ou moins
allongé.
Détermination de l’a,~inai~t de la bb. -
Indépendamment
de lapièce BB, grâce
à unedisposition
nonreprésentée,
maisqui
se trouve dans tous lesgonio- métres, peut
sedéplacer angulairement,
sur le cercleCC,
une barre de laitonqui
’
supporte :
1° un miroir à45°
dont laligne
deplus grande
pente seprojette
surun rayon du cercle
CC;
laverticale, qui
passe par son centre, est à en dehors dudisque DD;
2° une lunette àtirage
àcrémaillère, placée
sur unsupport
dé- terminantcomplètement
laposition
de l’axeoptique;
l’oeilleton de la lunette est àgocm
du filff; la
lunette est donc en porte à faux en dehors du cercle CC. Avec lalunette,
on vise dans le miroir à45°
l’une ou l’autre extrémité de la barrebb ;
3° un
petit
viseurmicroscope
aveclequel
on lit lagraduation
du cercleCC,
par réflexion sur unpetit
miroir à45°
dont lesupport
est soudé au viseur même : onse contente
généralement
du douzième dedegré.
Grâce autirage
de lalunette,
l’azimut de bb se
lit, quel qu’ait
étél’allongement
du fil. Bienentendu,
la barrede laiton
qui supporte
la lunette et ses accessoires estportée
par depetit galets,
de sorte que les mouvements sont très doux et
qu’on
nerisque
pas d’abîmer lagraduation
da cercle CC.Si l’on a
besoin
deplus
deprécision
que le douzième de’degré,
onemploie l’enregistrement photographique.
Détermination des
couples pendant l’allongement (fig. 6).
- On donne( fig. 6)
ladescription schématique
del’appareil ;
le lecteursuppléera
les détails de construction.Un
support
à vis calantes AAporte
une crémaillère B et unplateau
mobile E.’Un tube
qui peut
tourner dans E(en réalité,
il y a deux tubesconcentriques :
Fig. 6.
l’extérieur est mobile à l’aide d’une vis
tangente, l’intérieur
est mobile à frotte-ment
doux) supporte
un ressort à boudin(grâce
à des mâchoires à vis nonrepré- sentées).
Ce ressort est fixé à un second tube C.Ce tube porte : 1° sur un collier mobile à frottement
doux,
un miroirNI;
~z° un anneau P
auquel
sont fixés deux tubeslégers
eequi supportent
deuxtiges
verticales g~. Ce
dynamomètre
estplacé
de manière que le fil enexpérience
soitdans l’axe des tubes C et D et que la
tige
bbt~, qui
est soudée en sonmilieu,
appuie
sur lestiges
gg. On mesure lecouple
par la torsion dn ressort à boudin.Suivant les cas, on utilise
simplement
la lunette décriteplus
haut aveclaquelle
on
regarde
l’indexef;
ou bien on utilise le miroir 31 et la méthode dePoggen-
dorff.
On remarquera que la hauteur des
points
de contact destiges
e~~( fig. 6)
etde la
tige
bbI) n’influe
en aucune manière sur l’indication dudynamomètre.
L’appareil indique
donc lescouples pendant l’allon gement.
D’autrepart, grâce
auxpièces D, qui permettent
deschangements
d’azimutrapide
etlent, l’appareil peut
servir àpartir
d’un azimut initialquelconque.
Enfin leréglage
dufil dans l’axe des tubes
DC,
ou, si l’on veut, leréglage
initial dudynamomètre
dans son
plan horizontale
n’aqu’une
influencenégligeable.
Si le ressortemployé
ne
peut supporter
lepoids
de lapièce
inférieure sanss’allonger
démesurémentet
généralement
pour éviter des oscillations verticalesgênantes,
on relie lespièces
D et C par deuxfils,
cequi ajoute
un bifilaire aaaa au ressort à boudin et. ne
présente
aucun inconvénient. Le ressort à boudinpeut avoir jusqu’à
100spires
’
de fil de de diamètre.
Il est
parfois
avantageuxd’employer
undynamomètre
trèssensible,
même pourmesurer des
couples
assezgrands. Supposons qu’au
début del’opératiori
le filsoit buté contre la
dynamomètre, grâce
à latige
horizontale transversale bb °(figo. 1).
Pendantl’opération qui
amène une variation ducouple,
ledynamomètre
et le fil se tordent de a.
Quelle serait,
dans les mêmesconditions,
l’indication dudynamomètre,
à supposer l’azimutrigoureusement
constant et la torsion oc du fil transformée encouple ?
Soit A le nombre par
lequel
il fautmultiplier
la torsion dudynamomètre
pour obtenir la torsioncorrespondante
du filsupposé parfaitement élastique.
Dans lesconditions
précédentes,
la torsion dudynamomètre
est (x; donc lefi],
tordu appa-remment de ~, s’est tordu d’un
angle au
moinségal
à CI. + Ax =A).
Si ledynamomètre
n’est passensible,
A estgrand
devant i.L’opération peut
être considérée comme à peuprès
effectuée à azimut constant.Mais,
si ledynamomètre
est trèssensible,
A est de l’ordre de l’unité :l’opération
n’est
plus
du tout effectuée à azimut constant. Aucune correction n’est d’ailleurs directementpossible,
car rien ne prouve(et
le contraire est même leplus
souventvrai)
que l’on obtiendrait à azimutrigoureusement
constant lecouple
ou+ 1 )’
Il existe un moyen très
simple
de tourner la difficulté. On utilise la vis tangente,qui
permet de faire tourner ledynamomètre
de Udegrés
par tour.Supposons
que, pour un certainazimut,
il y aitéquilibre
entre le fil et ledynamomètre.
Faisonstourner
(fig. 5)
leplan
destiges El jusqu’à
undegré
environ duplan
verticalpassant
par le fil et latige
horizontale bb(fig. 1);
tordons ledynamomètre
de1 tour par
exemple,
soit Udegrés.
La
tige
bb bute sur lestiges
verticales El : nous attendons ensuite que ledyna-
momètre revienne à son azimut
initial ;
legain
decouple, à
azimut rigoureuse- ment constant en moyenne, est alors de Udegrés.
Grâce à l’artifice
qui
vient d’êtreindiqué,
on peut utiliser undynamomètre
très
sensihle,
sanss’éloigner
des conditions d azimut constant : si l’azimut du fil 1 n’est pastoujours rigoureusement
constant, il l’estrigoureusement
en moyenne.La
sensibilité dudynamomètre
permet alors d’utiliser la méthode de lecture directe sur l’indexef 6).
Encore faut-il que le
couple produit
par ledynamomètre
soitproportionnel
audéplacement
azimutal duplan
destiges
nous reviendronsplus
tard sur lathéorie
générale
des ressorts à boudin. On trouvera dansl’Appendice
des remarquessur le rôle des fils aa
1 ).
.Légitimité
del’emploi
simultané de deuxfils.
- Tordre un fil par sonmilieu,
c’estemptoyer
simultanément deux fils delongueur
moitié moindre. Les deux filsprésentent toujours
desphénomènes concordants,
dontl’expérience
donne la moyenne. Il faut
qu’il s
soient de mêmelongueur,
conditionqu’on
réalise aisément à soit à
près.
Il est souhaitablequ’ils
soientidentiques,
mais la condition est aussi difficile à
réaliser,
que le fil ait ~"1 ouqu’il
en ait 2.FIL ÉTIRÉ DE 21,3 POUR 100 A LA FILIÈRE.
DÉTORSIONS PRODUITES PAR LES SURCHARGES.
1. . Réactivité au
couple nul, les expériences
étantfaites
sous desvariables de cc l’autre. - Le nombre de tours ao, dont on
peut
tordre lefil sans le casser, diminue avec la
charge Po
souslaquelle
se fait latorsion ;
le pro-duit t ne peut
dépasser
une certainevaleur;
lechamp d’expérience est
doncrestreint. Soit
o( temps
d’arrêt au bout de latorsion),
(xo == 10 tours effectuésavec une vitesse de
2Is, ~
parlour. On donne les réactivités dans lespériodes 5m-I0m, I0m-20m, 20m-40m, 40m-80m, les temps
étantcomptés
àpartir
du retour aucouple nul ;
a, est la détorsion endegrés;
elle estcomptée depuis
lechangement
de sens de rotation
jusque 5
minutesaprès
le retour aucouple
nul. Les,~~
sontdonnés en douzièmes de
degré :
(1) Tous les
appareils
ont été construits, comme de coutume, par M. Pellin.Dans les deux
premières expériences,
on tordaitquelques
minutesaprès
la misesous
charge;
dans latroisième,
lacharge
a été maintenue 16 heures avantque
l’ontordit.
La réactivité est donc certainement à peu
près indépendante
de locharge Po.
- On peutdistinguer
trois manières distinctes de faireagir
lacharge:
fils, pris
dans le même étatinitiai
sontexpérimentés
souscharge variable P0 (deux premières expériences) ;
2° les fils ontsubi,
avantl’expérience,
descharges
P variables de l’un à l’autrependant
un certain temps;puis
on les essaiesous une
charge,
la même pour tous,Po ;
3° enfin lesexpériences
peuvent digérer par la durée et lagrandeur
de lacharge
antérieure P et aussi par la valeur de lacharge Po.
Nous avons réalisé la
deuxième technique
avec des fils conservés 17 mois dans une cave, les uns sous 1) == loog(fils I~,
les autres sous I’~= 5200g(fils Il).
Leur diamètre est
0mm, 545;
leur section0mm2,
233. Lescharbes
Péquivalen
t aet
22i’b,
320 millimètre carré. On monte les fils de la cave et l’essai sefait sous la
charge Po=
500g un quart d’heureaprès.
Expérience:
- Intervalles pourlesquels
sont donnéesles réactivités :
0°’-lU"’~ 20"’_40"’.
Détorsion comme ci-dessus.L’identité est absolue. L’eict des
charges
antérieures P sur la réactivité estnulle ;
il 1 est aussi nul sur la courbe detorsion,
comme le montre l’identitéd es t.
’
Celte
expérience
ne prouve pasqu’il
ne seproduit
aucune modification sousl’Influence d’une
charge
fortepersistante.
Suivant unetechnique expliquée plus.
après 40
minutes aucouple
nul sousPo = 500g, chargeons
le fil à raisonde 123g par minute. Il continue à se
détordre;
voici les détorsions pour des intervalles de 5minutes,
soit dessurcharges
de 615~(en
douzièmes dedegré).
Le fil
qui
asupporte longtemps
une lourdecharge
semble devenu moins mi-pression nable
à l’accroissement decharge.
Les fils cassent pour~~b
à lacharge
f)nale,
dans lesexpériences précédentes,
était 1 I23 X 50 -!-- 500 = Unecharge
dejkg correspond
à peuprès
à 30kg par millimètre carré : la rupture se faittoujours
auxpoints
de soudure.De
nombreuses expériences analogues
onttoujours
donné les mêmes résultats.La réactivité est
indépendante,
dans delarges limites,.
descharges
P etPo.
2. Toutes choses
égales,
dans unepremière expérience
oca tordsous
Po
= I00g, ondétord; après
i minute aiccouple nul,
onimpose rapide-
ment
P,
= 2 I00g; dans une secondeexpérience (IV),
on tond sousPo -
2I00g;«prés
i minute aucouple nul,
on ramène àP,
= I oog. On donne en 1 et Illes résultats des
expériences faites’
sous lescharges
constantes I00g et 2I00g’
Les
réactivités 0394p
sont données entre les intervallesI-2,5, 2,5-5, 5-io,
... nii-nuLes, le
temps
o étant celui i du retour aucouple
nul. Les3p
sont donnés endixièmes de
degré :
.D’après
les notations duChapitre précédent,
= 1 1 o,~lp.~ ~ 85,
..., pour lefil
I;
deplus,
on pose ,Les détorsions sont un peu
plus grandes quand
la torsion et la détorsion scfont sous I00g que
quand
elles se font sous 2100g : Ja différence est inférieure ài pour 100.
1°
Il y
a accroissementde P5 quand
on tord et détord sous unecharge
etqu’on
étudie la réactivité sous une autre
plus grande
ouplus petite.
2~ L’accroissement est
plus grand
si lapréparation
se fait t souspetite charge
et si l’on étudie la réactivité sous
grande charge
On ne
prenait
aucuneprécaution
pourimposer
ousupprimer
lacharge
en untemps bien
déterminé;
onemployait
tquelques
secondes. Dans ceslimites,
cetemps n’influe pas sur les
phénomènes.
Calculons p3-p1
pour lesexpériences précédenLes (cn
dixièmes dedegré) :
Ainsi l’accroissel11enL de P5 dans les dernières
expériences
ne porte quec’est-à-dire sur les premiers
instants. Pour le reste, il y a diminution.A utre
expérience,
03B10 = 50t :A utre
expérience
un peuplus compliquée faisant
suite à lccprécédente,
uo = : :
mesurons p, sous cette
charge.
Apartir
de ~"’,5,
La différence entre pour les deux dernières
expériences citées,
tient à ceque les
changements
decharge,
dePo
àP,,
n’ontprobablement
pas eu lieu à desinstants
identiques ; cependant
la conclusion à tirer est nette.1 y aurait donc eu avantage, pour augmenter ly, à maintenir P, et à ne pas
ramener à
3. On
impose
à I’ tcn seulchangement d’amplitude donnée;
on enfait
la durée. - Les fils sont
préparés
d’une manière uniforme sousl’o, Tt ; après
le retour aucouple nul,
onimpose
lasurcharge
variableaccomplie
unefois ;
II restant constant, on fait varier a, c’est-à-dire lapériode.
On détermine la réactivité. La
charge
maxima estP0+
II.Exemple
1 : 03B10 =lot, To
= o,P0 = I50g, T1
_ 5m. -- Aussitôt lapremière
lecture
faite,
5 minutesaprès
le retour aucouple nul,
onimpose
la variationTI = On
appelle
p, la réactivité entre 5 et lominutes, 0394p2
entre lo et~o minutes.
Les p
sont donnés en douzièmes dedegré.
Si la
charge
restait constante etégale
à on auraitPuisque
lapériode
est inférieure à 3oo’’==5""’~,
les y, sont mesures entre deuxtemps qui
comprennent la variation entière decharge.
Dans ces conditions~~, - 60 mesure l’effet propre de la variation de
charge :
cet effet croît d’abordénormément
quand
lapériode croît,
pour neplus
varier que très peuquand
lapériode remplit
à peuprès
tout l’intervalleauquel
p1correspond.
présente
un minimum dont voicil’explication.
On peut poser larègle géné-
rale suivante : :
quand
unecharge
aagi longtemps,
toute variation entraîneune
augmentation
de réactivité pour les ir2stant,squi
suivent lcz variation.Donc, quand
lapériode
a étélongue ~425, I25S, 2505), après
le retour à il yaura accroissement de et d’autant
plus
fort que lapériode
aplus
duré. Nous trouvons, eneff et,
Pour les courtes
périodes,
aucontraire,
larègle précédente
n’aplus qu’un
effetpetit;
c’est alors l’accroissement de 1).qui
intervient pour diminuer0394p2;
aussivoyons-nous
De toute manière
A/?2
estpins petit
iqu’il
ne serait si lacharge
était restée inva-riablement I50g.
Exemple
Il. -- Mêmes conditions,précédemment, excepté
lacharge
P0 = I I00; H. est encore
égal
àMêmes résultats que
plus haut;
valeursnumériques
sensiblementidentiques.
Exemple
III. - Même résultat pour unedécharge.
Soient ’La variation est la
même,
mais c’est une diminution.Les détorsions presque
égales
montrent que les fils sont sensiblement iden-tiques.
En les comparant aux détorsions del’exemple
1 on constate que a., dimi-nue à mesure que
Po
augmente., ce que nous avonsdéjà
dit au n° 1. Les /~actuels,
peu différents des p de
l’exemple I,
sont un peuplus petits,
cequi
confirme ceque nous avons dit au n° 2
(règle 2°~.
Il est donc maintenant
impossible
de soutenir que c’est la variation decharye,
considérée seulenzent en tant quevariation, qui produit
lephéno- niéne;
sapériode intervient,
etgénéralement
toutes les conditions del’expé-
rience.
4. Tractions
rythmées. Influence
dcc nombredes périodes.
- Nous savonsproduire
des tractionsrythmées
suivant une fonction à peuprès
sinusoïdale du temps. Dans lesexpériences qui suivent, P0 = I00g,
II = 2000g; lacharge
passe de 1 oog à 2100~. On donne le nombre ni de
périodes
entre i"’ et !~o"’ :~o _--_ o, la vitesse de torsion et de détorsion est 1 tour en ~. Les intervalles pour
lesquels
on donne lesdj~
sont les mêmesqu’au
n"2 ; les’p
sont iévalués en dixièmes de
degré :
.En maintenant tout le temps
Pu
== I00g, on a(voir I,
n°2)
Si,
an lieu d’une tractionrythmée,
onimpose 2I00g
entre l’n et onobtient
(n° 2, III)
Ainsi tant s’era
faut
que l’accroissement cle réactivité soitproportionnel
au nombre des
périodes ; c’est,
au nioins pour lespériodes choisies,
tout le contrairequ’on
observe. Si des variations decharge
augmentent lephénomène,
l’accroissement maximum est dû à un
petit
nombre de variations dans un temps donné. Rien ne dit que le nombreoptimum
soit le même aux. diversesphases
duphénomène, et qu’il n’y
ait pas, àchaque in.stant,
unecorrespondance
à établirentre l’état du fil et la
période,
pour obtenir la détorsion maxima.Autre
expérience.
-Préparons
commeplus
haut sous lo0g;après
n’ àpartir
du retour aucouple nul,
c’est-à-direaprès
lapremière
lectured’azimut, imposons
2IOOg.Après
la seconde lecture(soit
autemps 2m, 5), imposons
I00g.Après
la troisième(soit
au temps5"’), imposons
2I00g, et ainsi de suite. Leschangements
decharge
se font à la main en 5s environ. La variation n’est natu-rellement
plus
sinusoïdale.’
.
Entre lm et nous avons ni =
2, 5.
Nous obtenons6I0,
c’est-à-direune détorsion
plus grande
que pour tout autre nombreplus grand
depériodes.
Autre série
d’expériences :
ao = lot,To
= o,Pu = I500g,
P = il sin w t,- La
charge
passe ici de 500g à 2500g. = I On commencealors les tractions
rythmées jusqu’à 40°’.
On donne ci-dessous lespériodes
ensecondes,
le nombre ni depériodes
entre I50s et et la détorsion en douzièmes dedegré :
Nous verrons
plus
loinqu’il y
atoujours
une oscillationpendant
latraction;
dans les
cycles lents
le calculde p
se fait en prenant lemaximum ;
dans lescycles rapides,
en prenant la moyenne. Mais cette oscillation nedépassait
pas4d
à~a;
ce ne serait donc que 2d à retrancher des nombres
correspondant
auxcycles lcnts;
les conclusions restent les mêmes.5.
Tractions rythmées. Influence
oel’amplitude.
- Nousdésignerons,
comme
précédemment,
parP0
lacharge
depréparation;
nous luiadjoignons une charge supplémentaire
Pendant les tractions
rythmées,
lacharge
moyenne est doncPo
+P,,
lacharge
oscille entre
Po
+P,
± II.. ’Dans toutes les
expériences
de cenuméro,
on a vitesse de torsion etde détorsion,
un touren 2Is, 7; T0 =
o. Lapremière
lecture se faitaprès
leretour an
couple
nul. On établit alors les tractionsrythmées;
leurpériode
cstI4s,5;
il y en a 155 entre les
temps
i ~05 et4om.
Remarque
essentielle. - On ne doitjamais,
à n2oins d’indicationspéciale,
comparer les résultats
numériques
de numérosdifférents,
Lesexpériences
on tétéfaites sur trois paquets de fil ne
présentant
pasnumériquement
les mêmesphéno- mènes;
aussi les conclusions sont-ellesloujours
tirées de lacomparaison
debouts de