G ERGONNE
Statique. Démonstration d’un théorème de M. Chasles
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 18 (1827-1828), p. 372-377
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372
STATIQUE.
Démonstration d’un théorème de M. CHASLES;
Par M. GERGONNE.
THÉORÈME
SOIENT,
suivant les notations reÇues( .rB ~B ~ ) / ( xi/ 9 yf/ , zil ~ ,
~ ~rrr’
,:1; ,yr~r ~
y ,,~rrr ~ j
z , ... ...des points
espOints
de el’espace
espace .. Il luvarla) en1ent liéslesentre eux mais libres d’ailleurs de tonte
gêne étrangère, auxquels
soient
appliquées,
dans des directionsquelconques,
des forcesPl , .Pl/, ~~ir ,
,,.,.Yf. , dont les composantesparallèles
aux axes suppo- sésrectangulaires
soientrespectivement ( XI, -T~ 2~) , ( "~r~ , 1~~
Z// yu ~rr~ ,Zrn ) , .,.".
Soient,
en outre( t u , v ) , (tl, ~~ ~ ) ,
deuxpoints
de l’es-pace invariablement liés aux
prenliers, auxquels
soientappliqués
des
forces Q, QI,
dont lescomposantes parallèles
aux axes soientrespectivement ( T, ~7, ~ ) , ( T! , Ul, F" ).
Pour que le
système
de ces deux d~r~uières forcespuisse
rem-placer,
commeéqui valent,
lesystème
de toutes les autres, il fau- draqu’on ait ,
comme l’onsait,
DE STATIQUE. 373
d’où l’on voit que le
problème
seprésente
sous une forine iadé-~ei~CIltC9~e ~ puisqu’il
n’offre queneuf équations
sCll)en1ent ptir dé- terminer ~z/~ inconnues. Mais on saitqu’un problème ,
dans le-quelle
nombre des inconnues surpasse le nombre deséquations,
e tq uelql1efois impossible ;
nous avons donc besoin de prouver que ce- luiqui
nous occupe n’estpoint
dans ce cas.Des
équations (2)
et(3)
on tireor, il résulte de la forme de ces valeurs que, pourvu
qu’on
11 ’aitaucune des
équations comprises
dans la doubleégalité
aucnne d’elles ne sera infinie. Mais cette double
ega!he peut
en-core ctre écrite comme il suit;
2~/7?. l~ ~~~:~ 52
374 THEO RE ME
c’est-à-dire,
ou
enfin (1)
donc,
pourvu que l’on choisisse soit les troi~composantes TB h, V,
soit les troiscomposantes ~~ , ~~ ~~
de telle sortequ’elles
uesoient pas
proportionne!tes
à~(;lY’) , ~~~’~) , S(~) ?
cequ’on peut
toujours
faire d’une Infinité de manièrescÏii~’c~rentes ,
aucune desValeurs
(4)
et(5)
ne serainfinie ;
de manièreque
Jesystème
pro-pose ~~e~~t,
en e ff et 1 d’une infinité de maniciesd~Serentes,
être rem-placé
par deuxforces.
Ccyla
posé
y le5équations
des directions des deuxforces ~ , ~r
Sont
respectivement
(Tapies quoi ,
si l’onreprésente
par p lalongueur
de la perpen- dicLi!aire commune à ces deuxforces ,
et par 0l’angle q LI ~ e ! les
for-Ulent, on trouvera facucment
DÉ STATIQUE.
375on a
d’ailleurs
donc
or, les
équations (4)
et(5) donnera
enayant égard
auxéqua- ttous (1)3
en substituant donc il viendra
or, le second membre de cette dernière
équation
est constantpnis-
376 THÉORÈME
qftil
ne qe compose que des données duproblème ; donc
y le pre- mier doit Ictreégaiement ;
or, cepremier
membre est(pag. a5o
te
spxteplc
du volume d’un tétraèdre dont deux arêtesopposées
se-raicn’ f les droites
qn
ireprésentent
lesforces Q
etQ’
tant en in-tensité
qu en direction ;
donc le volume de ce tétraèdre est cons-ta,-it ,
(lueHes
que soient les deux résultantesQ
etQ’
on a donccet
é!é~ant
t théorème :~’.~r’~’D~ ~ !~.~F.
Desforces,
en nombrequelconque app~ir~u~;cs
dr~r~s des dr~ ections
quelconques à
despoints
invariablement h’~se,,zlrr, eux, niais libi-es d’ailleurs de toute
g~~ne éiran~ére , pel~vent
d’aneiijj,,-eiité
de rrzarrioresdifférentes
êtrereri2placées
par le sys-. tcmra de f~’~~u,~
1-o7-ces.
~aras tous les.s~~stètnes
de dcu~~fi,,rces qui
per~ver~t
le~,ir é’tt-csz~~~ ~t~tr~~s ,
cYomrnec~uivalens ,
le tétraèdre cons-truit sur les droii-’es
qui revrés.-Inteizt
les deuxrésr~ltantes ,
tanten ii2lens.,*,,~e,’
qu’en dî*i-ection ,
considérées comme arêtesopposées ,
aun v0~l~~~l2v coiistaïzt.
Peut-êLre
pourrait-on parvenir
à ce théorème sans aucun cal-’--
cul ,
3 par ta considération descouples ;
mais pour cela il faudrait’
chercher ,
aurisque
de ne pas trouver tandis que nous étions as- surés à l’avance que , si le théorème étaitvrai ,
notreanalyse
nousy conduirait inévitablement. Nous ne voyons pas d’ailleurs ce que le
calcula
et surtout un calcul ou l’onn’a,
y pour ainsidire,
r que lapeine d’écrire, pourrait
avoir de sidésagréable ,
pourqu’on ap-
portai.
un sigrand
soin à l’éviter.Il faudrait bien se
garder
de renverser ce théorème et de croire que , si deux tétraèdres sonté q n i val eus,
des forcesreprésen-
t~i~ en intensité et en direction par
deux
arêtesopposées
derUl1,
pourront
êtreremplacées
par deux autresforces, représentées
en1 et eu direction par deux arêtes
opposées
de l’autre. Onne saurait même se
permettre
deremplacer
des forcesreprésentées
en intensité et en direction par deux arêtes
opposées
d’un tétraè-par
des forcesreprésentées
en intensité et en direction par deuxautres aretes
opposées
de ce mêmetétraèdre ;
on prouve tres-sim"DE S TA TÏOUE. 377
p1ement ,
par des considérationspurement géométriques, qu’il
fau-drait encore
joindre
à ces dernières deux forcesappliquées
aux deuxextrémités de l’une des deux arêtes restantes
parallèles
à son op-posée,
de directionscontraires,
etreprésentées
en intensité par cette arèteopposée.
Nous
remarquerons
encorequi’il
n’est pas exact dedire,
commeon a coutume de le
faire , que l’équation
exprime
que lesystème a
une résultanteunique;
cetteéqtlatioi-i exprilne proprement
que le volume dutétraèdre,
dont deux arêtes°11PQsées représentent
les deux résultantes en intensité et enclirB:c~
tioii ,
estnul,
et que ,const.~quenltllent,
ces deux résultantes sont dansuu luênle
plan
oÙ. ellespourraient
fort bien forn1cr tincouple.
Pour que le
système
ait une résultanteunique qui
ne soit pasllulle,
il faut que t cetteéquation
ait lieu sansqU’OIl
ait à la foisNous aurions pu déduire de notre
analyse
les conditionsd’équi-
libre dans un
système libre,
de formeinvariable,
mais cela eût été moinssimple
que ce que nous avons donne à la pag.14
denotre tX.~ volume ou nous avons été assez heureux pour parve- nir
dlfcctcnlent,
sanscalcula
et de la manicre iaplus symétrique,
aux six
équations d’équilibre
dans1’espace,
sans même ~~reohiiges
de supposer connues les conditions
d équilibre
des forces situées dansun même