• Aucun résultat trouvé

Connaissances des visiteurs de l'arrondissement historique du Vieux-Québec quant au patrimoine mondial de l'UNESCO

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "Connaissances des visiteurs de l'arrondissement historique du Vieux-Québec quant au patrimoine mondial de l'UNESCO"

Copied!
93
0
0

Texte intégral

(1)

Connaissances des visiteurs de l'arrondissement

historique du Vieux-Québec quant au patrimoine

mondial de l'UNESCO

Mémoire

Lauriane Lepage

Maîtrise en sciences géographiques - avec mémoire

Maître en sciences géographiques (M. Sc. géogr.)

(2)

Connaissances des visiteurs de l’arrondissement historique du

Vieux-Québec quant au patrimoine mondial de l’UNESCO

Mémoire

Lauriane Lepage

Sous la direction de :

(3)

Résumé

En 2019, 1092 sites culturels et naturels sont inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, dont l’arrondissement historique du Vieux-Québec (inscrit en 1985). Chaque année, de nouveaux sites y sont inscrits afin d’être protégés, conservés et mis en valeur. Ces sites, mondialement reconnus, attirent les touristes de partout dans le monde. Toutefois, plusieurs études scientifiques permettent de constater que les visiteurs des sites du patrimoine mondial de l’UNESCO manquent de connaissances à ce sujet. Que ce soit dans les sites culturels ou naturels, peu de visiteurs connaissent ce label et encore moins les critères ayant permis aux sites d’être inscrit sur la liste. Cette étude exploratoire a pour objectif principal de dresser un portrait des connaissances que possèdent les visiteurs à l’égard de la reconnaissance de l’arrondissement historique du Vieux-Québec comme site du patrimoine mondial de l’UNESCO. Pour y arriver, une enquête quantitative a été réalisée à l’été 2018 auprès des visiteurs de l’arrondissement historique (419 répondants).

Les résultats obtenus permettent notamment d’observer que les visiteurs de l’arrondissement historique du Vieux-Québec connaissent le terme « patrimoine mondial de l’UNESCO » sans toutefois connaitre les critères ayant permis l’obtention de cette mention. On constate également que le fait de connaitre le terme « patrimoine mondial de l’UNESCO » n’influencerait pas significativement les participants lorsqu’ils choisissent une destination de voyage ou encore un site à visiter. De plus, pour les visiteurs, la mention du patrimoine mondial est principalement une garantie quant à la protection du site, à son authenticité et à sa beauté. Sur le plan de l’expérience touristique, la mention du patrimoine mondial devrait se traduire surtout dans une mise à disposition d’informations historiques. Informer les visiteurs des critères justifiant la mention du patrimoine mondial permettrait d’approfondir la connaissance qu’ils ont déjà. Les visiteurs seraient ainsi plus conscients de la valeur patrimoniale du site, de l’importance de le conserver et de la pertinence de le visiter.

Mots clés : Patrimoine mondial de l’UNESCO, Vieux-Québec, Culture, Visiteurs, Tourisme, Label.

(4)

Table des matières

Résumé ... iii

Liste des figures ... vi

Liste des tableaux ... vii

Définitions ... viii

Épigraphe ... ix

Remerciement ... x

Introduction ... 1

Chapitre 1 : Cadre contextuel ... 2

1.1 Problématique ... 2

1.2 Objectifs ... 3

1.3 L’arrondissement historique du Vieux-Québec ... 3

1.4 Le patrimoine mondial de l’UNESCO ... 5

1.4.1 L’historique ... 5

1.4.2 La Convention du patrimoine mondial de l’UNESCO ... 6

1.4.3 Le processus d’inscription ... 7

1.4.4 La valeur universelle exceptionnelle ... 8

1.4.5 Le rôle de Parcs Canada ... 9

1.4.6 L’inscription de l’arrondissement historique du Vieux-Québec sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO ... 9

Chapitre 2 : Cadre conceptuel ... 11

2.1 Tourisme ... 11

2.1.1 Définition du visiteur ... 11

2.1.2 Choisir sa destination ... 13

2.1.3 L’image touristique ... 15

2.1.4 Les labels ... 15

2.2 Tourisme et patrimoine mondial de l’UNESCO ... 17

2.2.1 Les connaissances des visiteurs sur le patrimoine mondial de l’UNESCO ... 17

2.2.2 L’influence du patrimoine mondial de l’UNESCO dans le choix de destination ... 19

2.2.3 L’image dégagée par le patrimoine mondial de l’UNESCO ... 20

2.2.4 La garantie du patrimoine mondial dans l’expérience touristique ... 21

2.3 Les prescripteurs ... 21

2.4 Outils de communication et interprétation ... 22

2.4.1 Outils de communication dans l’arrondissement historique du Vieux-Québec ... 23

Chapitre 3 : Démarche de la collecte de données ... 27

3.1 Échantillonnage ... 27

3.2 Instruments de mesure ... 29

3.2.1 Le guide d’entretien ... 29

3.2.2 Le questionnaire ... 29

3.3 Collecte de données ... 33

3.3.1 Les animateurs de patrimoine de Parcs Canada ... 33

3.3.2 Les visiteurs du Vieux-Québec ... 33

(5)

3.4.1 Codification des entretiens ... 34

3.4.2 Codification des questionnaires ... 34

3.5 Éthique ... 35

Chapitre 4 : Présentation des résultats ... 36

4.1 Entretiens ... 36

4.1.1 La validation de l’image des visiteurs ... 36

4.1.2 Les questions les plus posées aux animateurs ... 36

4.1.3 La représentation et l’influence de la mention du patrimoine mondial de l’UNESCO sur le choix de destination ... 37

4.2 Données descriptives ... 37

4.2.1 Profil des répondants et de leur groupe de voyageur ... 37

4.2.2 Détails sur le voyage au Québec ... 40

4.2.3 Connaissances des répondants sur la mention du patrimoine mondial de l’UNESCO ... 43

4.3 Analyses statistiques ... 52

4.3.1 Raisons de visiter le Vieux-Québec ... 52

4.3.2 Connaissances des visiteurs du Vieux-Québec en lien avec le patrimoine mondial de l’UNESCO ... 55

4.3.3 Les prescripteurs donnent des attentes aux visiteurs ... 58

4.3.3 Influence du patrimoine mondial de l’UNESCO ... 60

4.3.4 Ce que le patrimoine mondial de l’UNESCO garantit selon les visiteurs ... 60

4.3.5 Perception des visiteurs quant à la mention du patrimoine mondial de l’UNESCO dans l’expérience touristique ... 62

Chapitre 5 : Discussion ... 65

5.1 Parallèle entre les résultats et les écrits scientifiques ... 65

5.1.1 Connaissances des visiteurs de l’arrondissement historique du Vieux-Québec quant au patrimoine mondial de l’UNESCO ... 65

5.1.2 Garanties et perceptions des visiteurs quant au patrimoine mondial de l’UNESCO ... 67

5.1.3 Prescripteurs et acquisitions de ces connaissances ... 68

5.2 Limites de l’étude ... 70

5.3 Perspectives de recherche ... 70

Conclusion ... 72

Références ... 74

Annexes ... 78

Annexe A : Critères de sélection pour être inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO ... 78

Annexe B : Guide d’entretien avec les animateurs de patrimoine de Parcs Canada ... 79

Annexe C : Questionnaire version française ... 82

(6)

Liste des figures

Figure 1 : Logo et emblème du patrimoine mondial de l'UNESCO (Ville de Québec, 2019) ... viii

Figure 2 : Carte de l'arrondissement historique du Vieux-Québec (Tirée de UNESCO, 2017a) ... 4

Figure 3 : Monument de l'UNESCO (Crédit : Lauriane Lepage) ... 23

Figure 4 : Graffitis présents sur des trottoirs (Crédit : Lauriane Lepage ... 24

Figure 5 : Mention du patrimoine mondial de l'UNESCO sur le site Internet de Nomade Aventure (Nomade Aventure, 2017) ... 24

Figure 6 : Mention du patrimoine mondial de l'UNESCO dans Cartoville, Québec (Basot et Décoste, 2015) ... 25

Figure 7 : Pourcentage de personnes par catégories d'âge selon le nombre de personnes dans le groupe de voyageurs ... 39

Figure 8 : Attraits visités par les répondants ... 43

Figure 9 : Influence de la mention du patrimoine mondial de l'UNESCO lors des voyages ... 46

Figure 10 : Sources d'information relatives à la mention du patrimoine mondial de l'UNESCO du Vieux-Québec (question à choix multiple) ... 48

Figure 11 : Degré d'accord des visiteurs avec les raisons d'obtention de la mention du patrimoine mondial de l'UNESCO dans le Vieux-Québec ... 50

Figure 12 : Garantie de la mention du patrimoine mondial de l'UNESCO selon les visiteurs du Vieux-Québec ... 51

Figure 13 : Effets de la mention du patrimoine mondial de l'UNESCO dans l'expérience touristique selon les visiteurs du Vieux-Québec ... 52

(7)

Liste des tableaux

Tableau 1 : Thèmes et sous-thèmes du questionnaire ... 32

Tableau 2 : Résidences permanentes ... 40

Tableau 3 : Catégories d’incitatifs à visiter Québec (réponses spontanées des visiteurs réparties en catégories par l’auteure) ... 41

Tableau 4 : Ce qui différencie le Vieux-Québec d'une autre destination selon les visiteurs ... 44

Tableau 5 : Sources d'information "autre" ... 48

Tableau 6 : Raison de visiter le Vieux-Québec selon le nombre de visites au Québec ... 53

Tableau 7 : Raison de visiter le Vieux-Québec selon le nombre de visites à Québec ... 54

Tableau 8 : Raison de visiter le Vieux-Québec selon la connaissance du terme ... 54

Tableau 9 : Comparaison des critères avec le test de Wilcoxon ... 58

Tableau 10 : Lien entre les prescripteurs, les garanties et les perceptions de la mention dans l'expérience touristique ... 59

Tableau 11 : Comparaison des garanties par le test de Wilcoxon ... 61

Tableau 12 : Comparaison des perceptions par le test de Wilcoxon ... 63

(8)

Définitions

Mention ou label du patrimoine mondial de l’UNESCO

Réfère à l’inscription des sites sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Logo du patrimoine mondial de l’UNESCO

Réfère au dessin d’un temple avec l’acronyme « UNESCO » inscrit à l’intérieur. Emblème du patrimoine mondial de l’UNESCO

Réfère au signe losange entouré.

Figure 1 : Logo et emblème du patrimoine mondial de l'UNESCO (Ville de Québec, 2019)

Pour voir en image l’emblème et le logo, visitez le site de l’UNESCO : https://whc.unesco.org/fr/embleme/.

(9)

Épigraphe

Cela semble toujours impossible, jusqu’à ce qu’on le fasse. - Nelson Mandela

(10)

Remerciement

Je tiens d’abord à remercier ma directrice de recherche, Pascale Marcotte, Ph. D. pour son temps et ses conseils tout au long de ma maitrise. Je remercie également les membres de mon comité d’encadrement, Étienne Berthold, Ph. D., Daniel Gosselin, gestionnaire des parcs et des lieux historiques de Québec à Parcs Canada ainsi que Jo-Anick Proulx, gestionnaire des ressources culturelles à Parcs Canada pour l’aide qu’ils ont pu m’apporter durant mon cheminement à la maitrise. Je remercie Parcs Canada pour son appui financier à l’été 2018 dans le but de réaliser ma collecte de données. De plus, je remercie la Chaire de recherche en partenariat sur l’attractivité et l’innovation en tourisme (Québec Charlevoix) de l’Université Laval pour les bourses offertes en septembre 2017 et en mars 2019.

Sur le plan personnel, je remercie spécialement mon amoureux André Morin pour son soutien inestimable, son partage de connaissances et son support tout au long de mes années d’études. Merci d’être présent, de me pousser à dépasser mes limites et à m’appuyer dans ce que j’entreprends. Je remercie également ma famille, ma belle-famille et mes amis (es) pour leur soutien. Enfin, merci à Nathalie Bonneu pour la motivation, les cafés et les discussions que nous avons partagés durant la rédaction de notre mémoire.

(11)

Introduction

Les sites du patrimoine mondial de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) sont considérés comme ayant une valeur universelle exceptionnelle. La liste du patrimoine mondial de l’UNESCO a été créée afin de mettre en valeur, conserver et protéger les sites culturels et naturels ayant une grande valeur pour le patrimoine de l’humanité (UNESCO, 2018b). Avec le temps, ces sites ont attiré des individus de partout dans le monde voulant découvrir ce patrimoine culturel et naturel. En effet, puisque c’est un patrimoine d’importance mondial, ces sites sont devenus des attraits touristiques et leur nombre de visiteurs s’est vu augmenter (Adie et al., 2017). En 2019, 167 pays avaient ratifié la Convention du patrimoine mondial de l’UNESCO et 1092 sites dont 845 culturels, 209 naturels et 38 mixtes avaient obtenu la mention du patrimoine mondial de l’UNESCO (UNESCO, 2018a).

Plusieurs études ont été réalisées sur différents sites inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO concernant la connaissance des visiteurs en lien avec le patrimoine mondial de l’UNESCO, sur la reconnaissance du logo par les visiteurs, sur l’influence qu’a le patrimoine mondial de l’UNESCO sur le choix de destinations et de sites à visiter. Toutefois, peu d’entre elles se sont penchées sur les connaissances des visiteurs en lien avec les critères de l’obtention de la mention du patrimoine mondial de l’UNESCO.

L’intérêt de cette recherche porte sur la connaissance des visiteurs quant au patrimoine mondial de l’UNESCO et particulièrement sur le site de l’arrondissement historique du Vieux-Québec1. Bien que plusieurs recherches aient été faites sur le sujet, aucune n’a été réalisée sur un des sites inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO situé au Canada. De plus, cette recherche permettra aux acteurs touristiques de la Ville de Québec de connaître l’état des connaissances des visiteurs du Vieux-Québec à cet égard.

1 Le nom « Arrondissement historique du Vieux-Québec » sera utilisé dans ce travail de recherche puisque c’est

l’appellation utilisée dans l’ensemble des documents produits par l’UNESCO. Toutefois, depuis 2012, en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel du Québec, le site se nomme officiellement « Site patrimonial du Vieux-Québec ». Il convient également de souligner que le territoire protégé et reconnu comme site du patrimoine mondial de

(12)

Chapitre 1 : Cadre contextuel

Le patrimoine mondial de l’UNESCO influence-t-il le choix d’une destination touristique? Les visiteurs savent-ils pourquoi un site a obtenu cette mention? Que représente ou garantit le patrimoine mondial de l’UNESCO pour les visiteurs? Pour répondre à ces questions, ce premier chapitre vise à mieux comprendre la problématique de la recherche ainsi que les objectifs associés. De plus, le territoire ainsi que le concept du patrimoine mondial de l’UNESCO étudié y sont définis.

1.1 Problématique

Dans la plupart des études concernant les sites du patrimoine mondial de l’UNESCO, on remarque une lacune au niveau de la connaissance des visiteurs en lien avec cette mention. En effet, même si les visiteurs savent qu’ils visitent un site inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, on remarque qu’ils ne savent peu ou pas reconnaître les critères ayant permis au site d’obtenir la mention du patrimoine mondial de l’UNESCO.

L’usage de la mention, du logo et de l’emblème du patrimoine mondial de l’UNESCO a été très peu utilisée par les parties prenantes dans le Vieux-Québec (Marcotte et Bourdeau, 2006). Dans le plan de destination 2017-2021, on remarque que « la francophonie, l’inscription de l’arrondissement historique du Vieux-Québec au patrimoine mondial de l’UNESCO et l’art de vivre sont trois caractères distinctifs à mettre en valeur » (Office du tourisme de Québec, 2017b: 25).

Avant de mettre en valeur la mention du patrimoine mondial de l’UNESCO, il importe de connaître l’état des connaissances des visiteurs de l’arrondissement historique en lien avec le patrimoine mondial. En effet, cette connaissance nous permettra de mieux mettre en valeur cette mention. Cette recherche répond donc à la question suivante: quel est l’état des connaissances des visiteurs de l’arrondissement historique du Vieux-Québec quant au patrimoine mondial de l’UNESCO?

(13)

1.2 Objectifs

Cette étude comporte un objectif principal qui se décline en six objectifs spécifiques. L’objectif principal vise à dresser le portrait des connaissances des visiteurs de l’arrondissement historique du Vieux-Québec en lien avec le patrimoine mondial de l’UNESCO. Les objectifs spécifiques vont comme suit :

1. Connaître l’état des connaissances des visiteurs de l’arrondissement historique face au terme « patrimoine mondial de l’UNESCO »;

2. Connaître l’état des connaissances des visiteurs face à la reconnaissance de l’arrondissement historique du Vieux-Québec comme site du patrimoine mondial de l’UNESCO;

3. Comprendre l’influence de la mention du patrimoine mondial de l’UNESCO lors du choix de destination et de lieux lors d’un voyage;

4. Connaître par quels moyens les visiteurs acquièrent la connaissance de l’obtention de la mention du patrimoine mondial de l’UNESCO;

5. Connaître l’état des connaissances des visiteurs face aux critères qui ont permis à l’arrondissement historique du Vieux-Québec d’être inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO;

6. Comprendre la perception des visiteurs de l’arrondissement historique face à la garantie que représente la mention du patrimoine mondial et comment elle se reflète dans l’expérience touristique.

1.3 L’arrondissement historique du Vieux-Québec

Au Québec, deux sites sont inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, dont un culturel et un naturel : l’arrondissement historique du Vieux-Québec et le Parc national de Miguasha. Seul l’arrondissement historique du Vieux-Québec sera le territoire étudié dans la présente recherche.

L’arrondissement historique du Vieux-Québec est situé au Canada, dans la province et la Ville de Québec. En 1963, ce site est protégé par la Loi sur les biens culturels et devient alors un « arrondissement historique ». La Ville de Québec, dont fait partie l’arrondissement historique, a été fondée au XVIIe siècle par l’explorateur français Samuel de Champlain et témoigne encore, à ce jour, de la colonisation des Amériques par les Européens par l’entremise de différents éléments

(14)

que l’on retrouve notamment dans l’arrondissement historique du Vieux-Québec. Ce territoire urbain fait environ 135 hectares et se divise en deux secteurs (Figure 2). Le premier, la Haute-Ville, est constitué de monuments tels que la Citadelle, la redoute Dauphine et le Château Frontenac situés au-dessus de la falaise, ainsi que les fortifications. Le deuxième, la Basse-Ville, comprend quant à lui les quartiers anciens représentant une ville coloniale fortifiée (UNESCO, 2018d).

(15)

1.4 Le patrimoine mondial de l’UNESCO

Un bref historique de l’UNESCO sera présenté afin de bien comprendre l’origine de l’organisation et du concept de « patrimoine mondial ». Ensuite, il sera question de définir la Convention, la liste ainsi que la procédure d’inscription sur la liste.

1.4.1 L’historique

L’UNESCO est créée en 1945, suite à la Deuxième Guerre mondiale, dans le but d’établir la paix par la coopération concernant les domaines de l’éducation, de la science et de la culture (UNESCO, 2018e). En 1954, le projet de construire le barrage d’Assouan, en Égypte, met en péril des sites d’une grande importance pour le patrimoine de l’humanité (UNESCO, 2018e). En effet, la construction de ce barrage menaçait de créer des inondations dans la vallée où logeaient les temples d’Abou Simbel, datant de l’Égypte ancienne. Cet événement engendre, à l’époque, une prise de conscience au sujet de la protection du patrimoine bâti à travers le monde (UNESCO, 2018b). Afin de protéger ce patrimoine culturel et, par le fait même, la prémisse de ce qui deviendra le patrimoine de l’humanité, une campagne internationale est lancée par l’UNESCO en 1959 afin de démonter, déplacer et réassembler les temples. Ce déménagement leur permettrait de ne pas être touchés par l’inondation qui arrivait à grands pas (UNESCO, 2018b). Le déplacement des temples engendrant des coûts d’environ 80 millions de dollars états-uniens est financé par une cinquantaine de pays qui décident de faire un don. On remarque alors « l’importance d’un partage des responsabilités entre pays pour préserver les sites culturels exceptionnels », comme celui d’Abou Simbel (Centre du patrimoine mondial, 2008).

Cette prise de conscience quant à la protection des patrimoines culturels et naturels est concomitante à d’autres grands mouvements d’institutionnalisation de la conservation et de la protection du patrimoine tels que l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et le Conseil international des monuments et des sites (ICOMOS). L’UICN est mise en place en 1948 dans le but de protéger le patrimoine naturel (Centre du patrimoine mondial de l’UNESCO, 2017b : 8). Sa mission est « d’influencer, d’encourager et d’aider les sociétés à conserver l’intégrité et la diversité de la nature et d’assurer que les ressources naturelles soient utilisées d’une manière équitable et durable » (IUCN, 2018). De son côté, l’ICOMOS est une organisation non gouvernementale créée en 1965 visant à protéger le patrimoine culturel. Elle « se consacre à

(16)

promouvoir la théorie, la méthodologie et la technologie appliquées à la conservation, la protection et la mise en valeur des monuments et des sites » (ICOMOS, 2018).

L’idée de concilier la protection du patrimoine culturel et du patrimoine naturel en un seul mouvement est originaire des États-Unis (UNESCO, 2018b). Les premiers postulats de la Convention du patrimoine mondial de l’UNESCO sont rédigés lors d’une conférence à la Maison-Blanche à Washington, D.C. en 1965. En 1972, la Convention est présentée à la Conférence des Nations Unies sur l’Environnement humain à Stockholm, datant donc la création de la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO à cette même année (UNESCO, 2013). Les pays sont alors encouragés à ratifier la Convention et à proposer la candidature de certains de leurs sites afin que ceux-ci soient inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Les États parties (pays ayant ratifié la Convention) sont également encouragés à conserver, mettre en valeur et protéger leur patrimoine (UNESCO, 2013). La Convention du patrimoine mondial de l’UNESCO tire son originalité dans la réunion de la protection du patrimoine naturel et du patrimoine culturel dans un même document. « La Convention reconnaît l’interaction entre l’être humain et la nature et le besoin fondamental de préserver l’équilibre entre les deux » (Centre du patrimoine mondial de l’UNESCO, 2008).

1.4.2 La Convention du patrimoine mondial de l’UNESCO

La Convention a plusieurs utilités pour le bon fonctionnement du patrimoine mondial de l’UNESCO. En premier lieu, elle sert à préciser quel genre de sites naturels et culturels peuvent être considérés pour inscription sur la liste du patrimoine mondial (Centre du patrimoine mondial de l’UNESCO, 2008). En deuxième lieu, la Convention renseigne les États parties concernant leur rôle dans la protection et la préservation des sites ayant obtenu la mention ainsi que dans l’identification de sites potentiels pouvant être inscrits sur la liste du patrimoine mondial (Centre du patrimoine mondial de l’UNESCO, 2008). En troisième lieu, la Convention encourage les États parties à réaliser des études techniques et scientifiques sur la conservation afin qu’ils soient davantage outillés dans le domaine de la protection du patrimoine. En quatrième lieu, la Convention suggère aux États parties d’insérer la protection du patrimoine dans leurs programmes de planification régionale afin de mettre en place des moyens de protéger, conserver et mettre en valeur leurs sites du patrimoine mondial. De plus, les États parties doivent régulièrement rendre des rapports au Comité du patrimoine mondial afin que celui-ci évalue la situation des sites inscrits

(17)

sur la liste. Ces rapports permettent également au Comité de prendre des décisions quant aux problèmes récurrents pouvant subvenir sur les sites ou aux besoins de programmes spécifiques. En cinquième lieu, la Convention encourage les États parties à sensibiliser la population aux valeurs du patrimoine mondial de l’UNESCO avec des programmes d’éducation et d’information afin d’améliorer la protection des sites inscrits sur la liste du patrimoine mondial (Centre du patrimoine mondial de l’UNESCO, 2008).

1.4.3 Le processus d’inscription

Le processus d’inscription se fait à travers quatre étapes s’échelonnant sur une période d’environ cinq ans. Seuls les pays ayant ratifié la Convention du patrimoine mondial peuvent proposer des sites situés sur leur territoire.

Étape 1 : La liste indicative

Les États parties doivent d’abord dresser l’inventaire des sites culturels et naturels présents sur leur territoire et susceptibles d’être inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Cet inventaire peut être mis à jour en tout temps. À noter que si un site n’est pas inscrit sur la liste indicative, il ne peut pas accéder aux étapes suivantes (Centre du patrimoine mondial, 2008).

Étape 2 : Le dossier

L’État partie doit par la suite préparer le dossier de candidature du site qu’il veut proposer. Ce dossier se fait en collaboration avec des experts, des représentants gouvernementaux et les parties prenantes. De plus, le Centre du patrimoine mondial aide l’État partie à préparer le dossier en cas de besoin. Les informations présentes dans la candidature doivent être le plus exhaustives que possible. Elles sont également accompagnées de cartes et d’études justifiant la façon dont le site répond aux critères d’inscription et l’importance du site sur le plan international. L’État partie soumet finalement le dossier au Centre du patrimoine mondial et celui-ci vérifie s’il est complet. Le Centre du patrimoine mondial le transmet ensuite à l’organisation consultative compétente pour l’évaluation, selon la nature du bien (Centre du patrimoine mondial, 2008).

(18)

Étape 3 : Évaluation par les organisations consultatives

Deux organisations consultatives évaluent les candidatures selon leur expertise : l’ICOMOS et l’UICN. Ces deux organisations, définies dans la section précédente, reçoivent les dossiers de candidature et évaluent les sites proposés. Une troisième organisation, le Centre international d’études pour la préservation et la restauration des biens culturels (ICCROM), conseille le Comité sur l’état de conservation des sites culturels (Centre du patrimoine mondial, 2008).

Étape 4 : Décision

Finalement, le Comité du patrimoine mondial se rencontre une fois par année pour accepter ou refuser les candidatures soumises. Il peut également retarder sa décision et demander davantage d’information aux États parties avant d’accepter ou de refuser la demande (Centre du patrimoine mondial, 2008).

1.4.4 La valeur universelle exceptionnelle

Pour qu’un site soit inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, il doit avoir une valeur universelle exceptionnelle (VUE).

La valeur universelle exceptionnelle signifie une importance culturelle et/ou naturelle tellement exceptionnelle qu’elle transcende les frontières nationales et qu’elle présente le même caractère inestimable pour les générations actuelles et futures de l’ensemble de l’humanité. À ce titre, la protection permanente de ce patrimoine est de la plus haute importance pour la communauté internationale tout entière (UNESCO, 2017b : 20).

Afin de justifier cette VUE à l’égard de l’humanité, le site doit rencontrer au moins un des dix critères énoncés par l’UNESCO (voir annexe 1) et les conditions d’authenticité et d’intégrité. La liste des dix critères comprend six critères pour le patrimoine culturel alors que quatre critères sont associés au patrimoine naturel. Pour le patrimoine culturel, « les biens proposés pour inscription selon les critères (i) à (vi) doivent satisfaire aux conditions d’authenticité » (UNESCO, 2017b : 28). Sinon, « tous les biens proposés pour inscription sur la liste du patrimoine mondial doivent répondre aux conditions d’intégrité » (UNESCO, 2017b : 29).

(19)

1.4.5 Le rôle de Parcs Canada

Dans chaque pays ayant ratifié la Convention du patrimoine mondial de l’UNESCO, une organisation doit représenter le pays au Comité du patrimoine mondial en tant qu’État partie. De plus, une organisation doit également être nommée afin de gérer le site inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Au Canada, l’organisation représentant le pays au Comité est Parcs Canada. Cette même organisation a également été nommée afin de gérer 12 des 19 sites du Canada inscrits sur la liste du patrimoine mondial. Les sept autres sites sont gérés par des autorités municipales, provinciales ou des associations. Les gestionnaires des sites du patrimoine mondial, comme Parcs Canada, doivent réaliser des rapports périodiques afin de rendre compte de « l’état de conservation de leurs biens et les diverses mesures de protection qu’ils ont mises en place » (Parcs Canada, 2018; Centre du patrimoine mondial de l’UNESCO, 2008). Lorsqu’il reçoit le rapport, le Comité du patrimoine mondial évalue l’état des sites et voit si des mesures spécifiques doivent être prises afin de régler certains problèmes récurrents. Si un site est menacé, le Comité peut demander des suivis lui permettant de faire le point sur son état. Dans de rares cas, il peut même ajouter un site sur la liste du patrimoine mondial en péril ou le rayer de la liste (Parcs Canada, 2018).

1.4.6 L’inscription de l’arrondissement historique du Vieux-Québec sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO

L’arrondissement historique du Vieux-Québec est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO en 1985. On reconnaît la valeur universelle exceptionnelle (VUE) de ce site à travers deux des dix critères établis par l’UNESCO. Le critère iv invoque la construction, l’architecture et le paysage racontant une partie importante de l’histoire humaine, illustrée dans ce cas-ci par les fortifications qui sont les plus complètes au nord du Mexique (UNESCO, 2018d). Le critère vi se rapporte quant à lui au fait que Québec a été d’une importance majeure lors de la colonisation de l’Amérique par les Européens (UNESCO, 2018d).

Les valeurs d’intégrité et d’authenticité ont également été prises en compte lors de la candidature de l’arrondissement historique du Vieux-Québec. Le Vieux-Québec est délimité de sorte que les éléments essentiels justifiant la VUE y sont regroupés (UNESCO, 2018d). L’arrondissement a su conserver son intégrité à travers des composantes historiques telles que l’architecture et l’organisation spatiale urbaine. L’authenticité, pour sa part, est représentée par les

(20)

matériaux et les substances, la forme et la conception ainsi que de la situation et du cadre. Le Vieux-Québec exprime alors sa VUE de façon véridique et crédible (UNESCO, 2018d).

(21)

Chapitre 2 : Cadre conceptuel

Dans ce chapitre, il sera question de définir les différents concepts touristiques à l’étude tels que le visiteur, le choix de destination, l’image touristique. Une synthèse des différents concepts touristiques et du concept du patrimoine mondial de l’UNESCO sera faite afin de comprendre le lien entre le tourisme et le patrimoine mondial. Quelques pages seront également consacrées à des outils de communication déjà présents dans l’arrondissement historique du Vieux-Québec ainsi que dans différentes brochures touristiques et sites internet reliés au site à l’étude.

2.1 Tourisme

Il est important de définir quelques concepts dans le secteur touristique afin de bien comprendre les concepts spécifiques reliés à cette recherche. D’abord, une définition du visiteur sera décrite. Par la suite, les concepts de choix de destination, d’image touristique et de label seront présentés.

2.1.1 Définition du visiteur

En tourisme, les individus qui voyagent sont souvent appelés « touristes », « excursionnistes » ou encore « visiteurs ». Il est intéressant de se pencher sur la définition de ces termes afin de bien cerner la population étudiée dans le cadre de cette recherche. D’abord, un « touriste » est défini comme étant un individu voyageant hors de son environnement habituel pour une durée d’au moins une nuit, mais de moins d’un an (Statistique Canada, 2015). Un excursionniste est une personne qui visite un endroit hors de son environnement habituel, mais qui ne dort pas sur place (Statistique Canada, 2015). Il effectue donc un aller-retour dans la même journée. Enfin, un visiteur est considéré comme étant un terme global réunissant les touristes et les excursionnistes (Ministère de l’Économie et des Finances, 2017 : 7; Statistique Canada, 2015). Dans cette recherche, le mot visiteur est utilisé puisqu’autant les touristes que les excursionnistes du Vieux-Québec sont concernés.

2.1.1.1 Bref portrait des visiteurs de Québec

La région de Québec accueille des visiteurs des quatre coins du monde. Dans son rapport de 2017 sur les clientèles touristiques de Québec, l’Office du tourisme de Québec rapporte que la majorité des visiteurs provient du Canada (65%) (Office du tourisme de Québec, 2017a : 13). Les États-Uniens et les Français arrivent en deuxième et troisième place (14% et 12% respectivement)

(22)

(Office du tourisme de Québec, 2017a : 13). La durée moyenne du séjour des visiteurs est de 3,8 nuitées (2,6 nuitées pour les Québécois et 4,9 nuitées pour les visiteurs hors Québec) (Office du tourisme de Québec, 2017b : 12). Il est également rapporté que 86% des visiteurs québécois ont déjà visité Québec alors que 73% des visiteurs hors Québec en « sont à leur première visite » (Office du tourisme de Québec, 2017b : 12). Le Vieux-Québec et les fortifications sont les deux attraits les plus populaires autant chez les visiteurs québécois que non québécois (64% et 82% respectivement) (Office du tourisme de Québec, 2017b : 13). On remarque également que 78% des visiteurs non québécois apprécient le Vieux-Québec pour y marcher et découvrir la ville contre 48% pour les visiteurs québécois (Office du tourisme de Québec, 2017b : 13) alors que les visiteurs de la région de Québec apprécient leur séjour pour la richesse patrimoniale et historique (Office du tourisme de Québec, 2017a : 13). Selon le plan de destination (2017b : 13), les visiteurs ont donné une note moyenne de 8,8/10 quant à leur expérience touristique dans la région de Québec. De plus, 76% des visiteurs auraient l’intention de revenir dans la région de Québec d’ici 2019 (Office du tourisme de Québec, 2017b : 13).

2.1.1.2 Bref portrait des visiteurs de sites du patrimoine mondial de l’UNESCO

Les visiteurs des sites inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO peuvent être aussi bien locaux qu’internationaux, selon les sites étudiés (Adie et Hall, 2017). En effet, selon Adie et Hall (2017) qui ont comparé les origines des visiteurs sur trois sites, les sites du patrimoine mondial de l’UNESCO situés aux États-Unis et en Serbie recevraient davantage de visiteurs locaux qu’internationaux. Dans d’autres sites, comme celui du Maroc, les visiteurs seraient principalement internationaux (Adie et Hall, 2017). On remarque également que les visiteurs internationaux sont davantage des Européens (Adie et Hall, 2017). De plus, les personnes visitant les sites du patrimoine mondial de l’UNESCO seraient davantage éduquées, c’est-à-dire ayant au moins un diplôme universitaire (Adie et Hall, 2017). Ces informations concordent avec le profil de la clientèle touristique de Québec. En effet, 35% des visiteurs ont un baccalauréat et 32% ont une maitrise ou un doctorat (Office du tourisme de Québec, 2017a : 22). À titre comparatif, la population de l’ensemble du Québec comptait en 2015 31% de diplômés universitaires, dont 18,4% détenaient un baccalauréat et 8,7% un diplôme d’études supérieures de maitrise ou doctorat (Institut de la statistique Québec, 2016). La clientèle touristique de Québec est donc largement plus scolarisée que la moyenne de la population, ce qui correspond aux données générales sur les clientèles touristiques également.

(23)

2.1.2 Choisir sa destination

Plusieurs éléments influencent un individu quant à son choix de destination. Ces éléments peuvent être regroupés en deux catégories : les facteurs « push », qui poussent les individus à partir en voyage, et les facteurs « pull », qui attirent les individus vers certaines destinations (Gartner, 1994; Dann, 1977).

Les premiers facteurs, dits « push », sont associés aux motivations propres à chaque individu qui choisit de partir en voyage. Ce sont des facteurs reliés aux caractères socio-psychologiques de l’individu (Crompton, 1979). Une des premières raisons pour laquelle un individu choisit de partir en voyage est pour créer une rupture avec son quotidien afin de relaxer autant physiquement que mentalement. Le visiteur s’éloigne des tracas tels que les congestions routières, le stress, la routine métro-boulot-dodo, la pression du travail (Frochot et Legohérel, 2014 : 42; Klenosky, 2002; Gartner, 1994; Dann, 1977). Il s’évade pour vivre à son propre rythme, sans pression. Par exemple, les destinations de « tout-inclus » offrent des repas toutes les heures de la journée, ce qui permet aux visiteurs de manger quand bon leur semble (Frochot et Legohérel, 2014 : 42).

Les motivations « push » sont caractérisées par les raisons pour lesquelles un individu veut voyager. Selon Cuervo (1967, dans Lohmann et Netto, 2017 : 147), elles peuvent se diviser en quatre catégories. La première catégorie est la motivation physique. Dans ce cas, par exemple, l’individu choisit sa destination pour se reposer ou pour pratiquer un sport particulier. La deuxième catégorie est la motivation culturelle. Un individu voyage dans ce cas pour accroitre ses connaissances culturelles, pour apprendre de nouvelles choses telles qu’une nouvelle langue. Par exemple, on peut penser aux échanges universitaires où l’étudiant réalise une session à l’étranger et, par la même occasion, apprend la langue et la culture de l’autre pays. La troisième catégorie est la motivation interpersonnelle. Dans ce cas, l’individu voyage pour socialiser, pour rencontrer de nouvelles personnes. Voyager peut également être une raison pour passer du temps avec sa famille ou pour aller visiter sa famille dans un autre pays. La dernière catégorie est la motivation de prestige. Elle se caractérise par le fait que l’individu voyage pour sa propre estime et pour développer sa croissance personnelle, mais également pour montrer aux autres les endroits

(24)

exotiques qu’il a visités. C’est un prestige de plus grande ampleur lorsque la personne visite des endroits où ses proches n’ont pas été auparavant.

Les deuxièmes facteurs, dits « pull », sont plutôt associés à l’attractivité de la destination. Crompton (1979) mentionne que cette catégorie est reliée à la culture de l’individu. L’individu est attiré par une multitude de particularités propres à la destination (Gartner, 1994; Klenosky, 2002; Dann, 1977). Selon Cho (2000), le choix de la destination est influencé par cinq éléments attractifs de la destination. D’abord, les éléments géomorphologiques de la destination tels que le climat, la morphologie (plage, montagne, plaine), l’architecture, la culture (musée, centre d’interprétation, l’art) auront un effet sur le choix de destination. Ensuite, les installations auront un impact sur l’attrait d’un individu envers une destination. On peut penser aux types d’hébergement, aux services de transport et de restauration offerts, aux magasins sur place. Le troisième élément influençant l’attractivité d’une destination est l’accessibilité. La destination doit être accessible (du point A au point B), mais également à l’intérieur d’elle-même. En effet, l’individu doit être capable de se déplacer dans la ville qu’il visite. Quatrièmement, le coût peut avoir un impact sur l’attractivité de la destination. Plusieurs éléments ont un impact sur le coût tel que la distance à parcourir pour s’y rendre, le niveau de service que l’individu souhaite avoir (par exemple, dans l’hébergement et la restauration). Cinquièmement, l’image que l’individu se fait d’une destination influence son choix. Cette image est primordiale dans le choix de la destination puisqu’elle reflète l’idée et la perception de l’individu par rapport à celle-ci. (Cho, 2000; Frochot et Legohérel, 2014 : 247).

Les facteurs « push » sont utiles afin de comprendre le désir de l’individu à partir en voyage alors que les facteurs « pull » permettent de comprendre le choix de la destination de l’individu (Crompton, 1979). Les facteurs « push » précèdent donc les facteurs « pull » puisqu’il faut d’abord que l’individu ait l’envie de partir en voyage avant de choisir sa destination (Crompton, 1979; Dann, 1977).

(25)

2.1.3 L’image touristique

Plusieurs auteurs mentionnent que l’étude de l’image touristique est importante puisqu’elle influence le choix de la destination (Bittar Rodrigues, 2017 : 211; Cho, 2000; Frochot et Legohérel, 2014 : 247). L’American Marketing Association (AMA) définit l’image comme suit : « The consumer perception of a product, institution, brand, business, or person that may or may not correspond with reality or actuality » (American marketing association, 2017: s.p.). L’image touristique est donc la perception subjective d’un individu face à une destination et de la réalité qu’il s’en fait. Cette image influence également les attentes qu’il a envers une destination. Puisque l’expérience touristique est intangible, un individu vit l’expérience lorsqu’il est sur place. Il ne peut pas « l’essayer » avant d’y aller comme on essaie un vêtement avant de l’acheter. L’image est donc nécessaire et importante au choix de la destination. Elle sera formée à partir de plusieurs éléments tels que les images vues dans les médias et les opinions des personnes qui y sont déjà allées (Ali, 2015 : 104). L’image peut être autant positive que négative et peut changer dans le temps. Par exemple, un individu ayant une image positive d’une ville aura tendance à vouloir aller la visiter. Toutefois, si son image n’est pas confirmée lorsqu’il est sur place, il reviendra possiblement avec une image négative de la destination. De ce fait, il ne sera peut-être pas tenté d’y retourner et n’aura pas envie de parler positivement de cet endroit à ses proches.

2.1.4 Les labels

Avec la croissance du tourisme depuis plus d’une cinquantaine d’années, certains sites touristiques se servent des labels afin de protéger, de développer et de promouvoir durablement leurs ressources. Ces labels peuvent également être utiles à des fins de reconnaissance du caractère exceptionnel d’un site. Les sites obtenant ce type de label font par la suite partie d’un réseau avec d’autres sites à travers le monde ayant obtenu ce même label. La stratégie de positionnement ou la promotion touristique du site ou du territoire ayant obtenu le label vont donc être teintées par celui-ci. Le label devient alors un « argument promotionnel » (Marcotte et Bourdeau, 2010).

Afin d’obtenir un label touristique, l’entreprise doit passer par un processus d’évaluation dans le but d’adhérer à un programme. La labellisation permettra de garantir une certaine qualité dans les services, produits et processus de gestion ou de production. L’entreprise accepte alors d’assurer le maintien de la qualité qui aura comme effet d’accroitre la crédibilité de l’entreprise aux yeux des consommateurs (Marcotte et al., 2011). Par exemple, on peut penser au classement

(26)

des étoiles pour les hôtels, aux « Plus beaux villages de France », au « Terroir et Saveurs du Québec » ou encore aux parcs nationaux. Il existe donc des labels moins standardisés que ceux associés aux produits et services. Ces labels sont plutôt une forme de reconnaissance, comme la mention du patrimoine mondial de l’UNESCO. Celle-ci est un label portant sur la reconnaissance de sites pour leur valeur universelle exceptionnelle (Marcotte et al., 2011).

Une fois obtenus, ces labels peuvent être utilisés afin de promouvoir les lieux, les services ou les produits. Ils permettent aux touristes de diminuer le risque perçu et associé à leur choix, dans le cadre d’une destination par exemple. En effet, puisque la destination touristique est intangible, les visiteurs peuvent se fier à un label leur permettant d’avoir confiance et d’y reconnaître un certain gage de qualité. De plus, avec la concurrence importante entre les destinations touristiques, le label rassure le touriste dans son choix de destination puisqu’elle est reconnue, grâce à son label, comme étant une destination méritant d’être visitée et correspondant aux standards ou aux valeurs du consommateur (Marcotte et al., 2011).

2.1.4.1 Le cas de la mention du patrimoine mondial de l’UNESCO

La mention du patrimoine mondial de l’UNESCO peut avoir une répercussion sur l’image et l’influence du choix de destination d’un individu (Yang et al., 2010; Seyfi, et al., 2018). En effet, elle peut projeter une image d’uniformité entre les différents sites inscrits sur la liste, c’est-à-dire que puisqu’ils ont le même « titre », ils auront des standards de qualité semblables. De plus, tel qu’expliqué, les visiteurs ne peuvent « essayer » le lieu avant même d’y arriver. Cette mention leur permet donc d’avoir une certaine confiance par rapport à l’endroit qu’ils visiteront (Yang et al., 2010; Seyfi et al., 2018).

Dans la section suivante, il sera question de connaître ce que les visiteurs savent, pensent et perçoivent de la mention du patrimoine mondial de l’UNESCO. Cette recension des écrits permettra de comparer les informations avec les résultats obtenus dans le cadre de cette recherche sur l’état des connaissances des visiteurs de l’arrondissement historique du Vieux-Québec. De plus, elle permettra de connaître l’état des connaissances des visiteurs à l’égard d’autres sites du patrimoine mondial. Finalement, l’étude permettra de savoir quelles informations devraient être fournies aux visiteurs afin de leur communiquer davantage d’information en lien avec cette reconnaissance.

(27)

2.2 Tourisme et patrimoine mondial de l’UNESCO

Alors que la mention du patrimoine mondial de l’UNESCO est reconnue mondialement, les visiteurs des sites inscrits sur la liste n’en connaissent généralement pas les raisons. Ils savent qu’ils visitent un site inscrit sur la liste, mais savent peu ou pas la signification de ce label et encore moins les critères l’ayant justifiée. Une recension des écrits permettra de comprendre comment les visiteurs présents sur les sites du patrimoine mondial de l’UNESCO reconnaissent et perçoivent cette mention internationale.

2.2.1 Les connaissances des visiteurs sur le patrimoine mondial de l’UNESCO

2.2.1.1 Reconnaissance du logo

Des études menées sur différents sites du patrimoine mondial de l’UNESCO ont démontré que les visiteurs reconnaissent peu le logo lorsqu’il leur est présenté (Poria et al., 2013 et 2011; King et Halpenny, 2014; Dewar et al., 2012). Dans une étude, menée en Israël, 10,2% des participants disent avoir déjà vu le logo et 6,5% parmi ceux-ci savent à quoi il réfère (Poria et al., 2011). Ces mêmes auteurs ont réalisé une autre recherche en 2013 et ont constaté que seulement 4% des participants savent reconnaître le logo (Poria et al., 2013). L’étude de Dewar et al. (2012) suit le même constat, mais les participants semblent reconnaître le logo un peu plus que dans les autres études. En effet, 24% des participants peuvent dire s’il s’agit du logo du patrimoine mondial de l’UNESCO (Dewar et al., 2012). Les Chinois semblent reconnaitre davantage le logo (31%) que les résidents d’autres pays d’Asie (28%) et des pays de l’ouest (25%) (Dewar et al., 2012). Ainsi, peu de visiteurs savent reconnaître le logo du patrimoine mondial de l’UNESCO. Cela nous permet de voir qu’il faut donner davantage d’information aux visiteurs sur ce label afin qu’ils soient capables d’associer le logo et le patrimoine mondial de l’UNESCO.

2.2.1.2 Connaissance de la mention « patrimoine mondial de l’UNESCO »

Certains visiteurs se retrouvent sur un site du patrimoine mondial de l’UNESCO sans même le savoir alors que d’autres l’ont appris avant d’arriver sur place ou encore, directement sur le site. Les écrits scientifiques rapportent qu’un bon nombre de visiteurs savent que le site qu’ils visitent est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO (Adie et al., 2017; Florent, 2011; King et Halpenny, 2014; Dewar et al., 2012; King et Prideaux, 2010; Marcotte et Bourdeau, 2006; Yan et Morrison, 2008; Moscardo et al., 2001). Dans l’étude de King et Halpenny (2014) réalisée au Queensland, 60% des visiteurs savent qu’ils sont sur un site inscrit sur la liste du patrimoine

(28)

mondial de l’UNESCO et 56% de ceux-ci l’ont appris avant d’arriver sur place. Les mêmes auteurs ont également mené l’étude à Hawaii, mais rapportent toutefois que seulement 19% des participants savent qu’ils sont sur un site ayant obtenu le label et que 13% l’ont appris avant d’arriver (King et Halpenny, 2014). Dans l’étude de King et Prideaux (2010), dépendamment des sites visités dans la région du Queensland, en Australie, presque la majorité des visiteurs savent avant d’arriver sur place que le site est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Dans l’étude de Dewar et al. (2012), 91,5% des participants savent qu’ils sont en train de visiter un site ayant obtenu la mention, mais on ne note pas s’ils l’ont su avant ou pendant leur visite. Dans l’étude de Poria et al. (2011), 61,3% des participants disent être familier avec le terme « World Heritage Site », mais seulement 38,2% de ceux-ci peuvent dire à quoi ce titre réfère. Dans une étude, menée en Chine, la majorité des participants (58,4%) ne sait pas qu’elle visite un site inscrit sur la liste du patrimoine mondial (Yan et Morrison, 2008). De plus, les visiteurs voyageant seuls ou en groupes organisés seraient plus enclins à le savoir : 44,7% des voyageurs solitaires le savent et 37% des voyageurs en groupe organisé le savent (Yan et Morrison, 2008).

Malgré le fait que les visiteurs savent qu’ils visitent un site inscrit sur la liste du patrimoine mondial, ils ne savent pas nécessairement à quoi se réfère cette mention. Selon Florent (2011), qui a étudié trois sites français, 90% des répondants savent qu’il existe une liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, mais plusieurs ignorent précisément en quoi elle consiste. Différentes réponses sont élaborées par les participants afin de définir la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO : « la liste des monuments les plus connus » (60%), « la liste du patrimoine menacé » (28%), « la liste qui recense les sites protégés » (20%) sont des réponses courantes (Florent, 2011). Dans l’étude de Moscardo et al. (2001) réalisée à la Grande barrière de corail, les visiteurs ne connaissent pas les raisons de l’inscription du site sur la liste du patrimoine mondial. Les auteurs rapportent que les visiteurs n’ont pas conscience de l’unicité du site et du rôle de la mention pour les espèces en danger. Les visiteurs semblent savoir que le patrimoine mondial est une forme de protection du site, mais sans comprendre pourquoi elle est importante (Moscardo et al., 2001). Enfin, dans l’étude de Poria et al. (2013), les participants ne peuvent en aucun cas dire quels sont les critères ayant permis au site d’être inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.

(29)

Ainsi, les visiteurs semblent généralement savoir qu’ils sont sur un site ayant obtenu la mention du patrimoine mondial de l’UNESCO, mais n’en connaissent pas nécessairement les critères d’obtention. Cela soulève une réflexion quant à la diffusion des connaissances relatives au patrimoine mondial de l’UNESCO des individus face au patrimoine mondial de l’UNESCO. 2.2.2 L’influence du patrimoine mondial de l’UNESCO dans le choix de destination

Selon les écrits scientifiques, l’influence du patrimoine mondial de l’UNESCO dans le choix d’une destination par les visiteurs semble être mitigée. Selon l’étude de Florent (2011), menée dans trois sites situés en France (Avignon, Besançon, Provins), la mention du patrimoine mondial de l’UNESCO influence davantage les visiteurs européens dans leur choix de destination que les visiteurs d’autres origines. Sur le site d’Avignon, sachant que le site qu’ils visitent fait partie du patrimoine mondial de l’UNESCO, 48% des participants disent avoir été motivé à visiter le site puisqu’il est inscrit sur la liste. Pour les sites de Besançon et de Provins, près de 70% des participants dans chacun des sites affirment avoir visité le site puisqu’il est inscrit sur la liste (Florent, 2011). L’auteur rapporte également que les sites ayant une certaine réputation, avant même d’avoir obtenu la mention du patrimoine mondial, n’ont pas nécessairement besoin de ce label pour attirer les visiteurs (Florent, 2011). La mention influence davantage les visiteurs lorsqu’elle est sur un site moins connu. De plus, Florent (2011) note que les jeunes sont moins influencés par la mention du patrimoine mondial que les personnes plus âgées et les visiteurs étrangers.

Dans l’étude de Yan et Morrison (2008), 67% des visiteurs sont influencés par la mention du patrimoine mondial de l’UNESCO, mais à différents degrés. Parmi les visiteurs influencés par la mention, 45% le sont quelque peu et 22% disent que la mention a « un impact significatif » sur leur choix de la destination (Yan et Morrison, 2008). King et Prideaux (2010), dans leur étude, demandent aux participants s’ils « collectionnent » les sites du patrimoine mondial de l’UNESCO, comme s’il s’agissait de sites à voir absolument dans leur vie. Dans les cinq sites ayant fait l’objet de leur collecte de données, les participants ne sont que peu influencés par le patrimoine mondial en répondant qu’ils ne « collectionnent » pas les sites du patrimoine mondial de l’UNESCO (Riversleigh, 91,6%; Fraser Island, 85,9%; Grande barrière de corail, 88,2%; Wet Tropics, 85%; Gondwana Rainforest of Australia, 86,4%) (King et Prideaux, 2010). La question ne porte pas précisément sur l’influence du patrimoine mondial de l’UNESCO dans le choix de destination,

(30)

mais on peut penser que si les visiteurs ne sont pas des « collectionneurs » de sites du patrimoine mondial, ils ne sont pas influencés par cette mention lorsqu’ils choisissent une destination. Aussi, une recherche menée dans le Vieux-Québec, par Marcotte et Bourdeau (2006), rapporte que très peu de visiteurs sont influencés par la mention lorsqu’ils choisissent leur destination. Seulement 15% des participants qui savent que le site fait partie du patrimoine mondial de l’UNESCO a été influencé par la mention lors de leur choix de destination (Marcotte et Bourdeau, 2006).

Ainsi, il est possible que les visiteurs soient peu ou pas influencés par la mention du patrimoine mondial de l’UNESCO parce qu’ils ont peu d’information à ce sujet ou parce qu’ils ne connaissent pas la signification du patrimoine mondial de l’UNESCO. Comme mentionné dans la partie précédente, on remarque que les visiteurs savent qu’ils sont sur un site ayant obtenu la mention, mais n’en connaissent pas nécessairement les raisons de l’obtention. De ce fait, il est plus difficile d’être influencés par une certification dont ils ne connaissent pas la signification.

2.2.3 L’image dégagée par le patrimoine mondial de l’UNESCO

Dans différentes études, on demande également aux visiteurs de définir l’image dégagée par le patrimoine mondial de l’UNESCO. Dans l’étude de Dewar et al. (2012), 75% des visiteurs disent que le patrimoine mondial de l’UNESCO permet de protéger le patrimoine et 14% des visiteurs disent que le patrimoine mondial de l’UNESCO sert à éduquer la population (Dewar et al., 2012). Enfin, 10% des participants disent que cette mention est pour le tourisme et l’économie (Dewar et al., 2012). Dans une autre étude, les visiteurs disent que le patrimoine mondial de l’UNESCO est un concept associé aux sites culturels d’importance majeure pour l’humanité (Poria et al., 2013). Ils mentionnent également que les sites ayant cette désignation doivent être anciens et/ou objectivement authentiques, sans toutefois définir ce qu’ils veulent dire par « authentique ». Les participants de cette même étude disent également que les sites inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO sont des points forts touristiquement et doivent être nécessairement visités. Enfin, Poria et al. (2013) rapportent que les participants pensent que les sites du patrimoine mondial de l’UNESCO sont plus dispendieux que les sites historiques sans la mention.

(31)

2.2.4 La garantie du patrimoine mondial dans l’expérience touristique

Un autre aspect important à prendre en compte est la garantie que les visiteurs associent au label du patrimoine mondial de l’UNESCO. Dans un premier temps, les visiteurs de sites français mentionnent que le patrimoine mondial de l’UNESCO réfère à un gage de qualité (Florent, 2011). Les participants notent également que la mention garantit l’exceptionnalité, le prestige et l’unicité du site (Florent, 2011; Marcotte et Bourdeau, 2006). Dans un deuxième temps, les participants à certaines études disent que leur expérience est meilleure dans un site inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO (62%) (rappelons que pour ce site, 91,5% des répondants affirment savoir que le site visité est reconnu) (Dewar et al., 2012). Dans l’étude de Poria et al., (2013), les participants rapportent que la désignation d’un site sur la liste du patrimoine mondial permet de valider l’importance de ce patrimoine. Cette mention sert également de recommandation pour visiter le site. De plus, la mention du patrimoine mondial garantit l’offre de services de base tels que les toilettes et les restaurants (Poria et al., 2013). Dans la même étude, les participants notent que le patrimoine mondial permet que l’interprétation du lieu historique soit plus « professionnelle » que dans les sites historiques non désignés (Poria et al., 2013). Enfin, dans l’étude de Moscardo et al., (2001), les participants disent que la mention du patrimoine mondial de l’UNESCO permet de restreindre les activités humaines dans les parcs comparativement aux parcs nationaux.

2.3 Les prescripteurs

Les prescripteurs sont des conseillers qui jouent un rôle d’assurance envers les visiteurs (Hatchuel, 1995). Ils peuvent être présents sous différentes formes telles des cartes de la ville, des guides touristiques imprimés, des sites internet comme Trip Advisor. Puisque les visiteurs ne peuvent « essayer » le lieu avant d’y être, les prescripteurs leur permettent de se familiariser et d’acquérir des connaissances sur la destination ou le lieu qu’ils visiteront. Ils vont par exemple recommander aux touristes des endroits à visiter, des hébergements à prioriser, des activités à réaliser. Les sites comme TripAdvisor permettant de partager son avis par rapport à une destination, un site, un restaurant ou encore un hôtel permettent aux visiteurs de savoir à quoi s’attendre puisque d’autres personnes l’ont expérimenté avant eux (Jeacle et Carter, 2011). Les prescripteurs pourraient entrer dans la catégorie des facteurs « pull » expliqués plus haut puisqu’ils orientent les visiteurs à choisir une telle destination ou un lieu à visiter. L’effet de « liste » peut même jouer un rôle comme prescripteur puisque les visiteurs perçoivent les listes comme étant des endroits à

(32)

visiter dans leur vie (Jeacle et Carter, 2011). Par exemple, la liste « Best in travel 2019 » de Lonely Planet recommande des destinations « à voir » pour l’année 2019. Les visiteurs peuvent donc se servir de ce genre de liste afin de choisir une destination de voyage. Les labels, tel celui du patrimoine mondial de l’UNESCO, jouent également un rôle de prescripteur auprès des visiteurs. En effet, étant reconnus par des experts, et inscrits formellement sur une liste, ils permettent d’assurer un certain standard de qualité de service ou de produit.

Ce ne sont pas tous les prescripteurs qui sont utilisés de la même façon pour les visiteurs. Par exemple, le guide touristique imprimé est davantage utilisé lorsque « le temps est compté pour faire un choix parmi la multitude d’offres » (Calvignac et Jalaudin, 2014). Les visiteurs se réfèrent aux prescripteurs lorsque vient le temps de faire des choix, surtout lorsqu’ils ne peuvent « essayer » avant d’être sur place. Les visiteurs n’ont pas le temps de visiter tous les musées ou tous les établissements gastronomiques. Ils doivent donc faire des choix et puisqu’ils ne les connaissent pas, ils se réfèrent à différents prescripteurs (Calvignac et Jalaudin, 2014). On remarque également que plus les visiteurs passeront du temps à la destination, plus ils utiliseront de prescripteurs (Calvignac et Jalaudin, 2014). Aussi, plus l’offre d’une destination est grande, plus les visiteurs auront recours à des prescripteurs afin de mieux faire leur choix. D’un autre côté, plus un site est connu et qualifié, moins les visiteurs auront recours aux différents prescripteurs que ce soit pour choisir la destination ou les lieux à visiter (Calvignac et Jalaudin, 2014).

2.4 Outils de communication et interprétation

Dans le plan de destination 2017-2021 de l’Office du tourisme de Québec, on remarque, dans la section « Diagnostic de l’expérience culture » (p.46), qu’il existe une préoccupation quant à la fréquentation et à l’attractivité du patrimoine et à la mention du patrimoine mondial de l’UNESCO. En effet, on constate des énoncés tels que « Baisse de la fréquentation des attraits culturels, musées, sites patrimoniaux, etc. », « Image traditionnelle peu attrayante du produit Histoire et patrimoine aux yeux des Québécois », « Faible consommation du produit Histoire et patrimoine par les Québécois », « Sous-utilisation de la marque du patrimoine mondial de l’UNESCO dans le développement de produits et la mise en marché » (Office du tourisme de Québec, 2017b : 46).

(33)

Les outils de communication sont importants afin de familiariser et de conscientiser les visiteurs au patrimoine et à l’histoire des lieux. De plus, ces outils permettent de mieux comprendre « la complexité des sites culturels patrimoniaux » (Coalition internationale des sites de conscience, 2018). Dans cette partie, il sera question des outils de communication déjà présents dans l’arrondissement historique du Vieux-Québec ainsi que dans différentes brochures touristiques et sites internet reliés au site à l’étude.

2.4.1 Outils de communication dans l’arrondissement historique du Vieux-Québec

Un étalonnage des différents outils de communication mis en place dans l’arrondissement historique du Vieux-Québec a été réalisé en décembre 2017. De plus, un étalonnage a également été réalisé dans différents guides touristiques imprimés, sur le site internet de la Ville de Québec, sur le site internet de l’Office du tourisme de Québec et sur des sites internet de voyagistes. Dans cette section, il sera question de présenter ces outils où on retrouve la mention du patrimoine mondial de l’UNESCO.

2.4.1.1 Les supports matériels

Le monument de l’UNESCO situé sur la Terrasse Dufferin mentionne que l’arrondissement historique du Vieux-Québec est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO (Figure 3). Les deux critères d’obtention de cette mention sont inscrits sur le monument. Sur le parvis de l’Hôtel de Ville, il y a le médaillon de bronze se référant à l’inscription de l’arrondissement sur la liste où on indique seulement que Québec est la seule ville en Amérique du Nord à avoir conservé ses remparts. De plus, différents panneaux d’information se retrouvent dans le Vieux-Québec. Sur certains, on y retrouve le logo et l’emblème du patrimoine mondial de l’UNESCO alors que sur d’autres, aucune indication n’est faite à ce sujet. Ces panneaux d’information racontent différents moments de l’histoire de la Ville de Québec, sans toutefois indiquer explicitement les critères. Soulignons qu’à l’été 2017, des graffitis avaient été dessinés

Figure 3 : Monument de l'UNESCO

(34)

sur des trottoirs de l’arrondissement historique du Vieux-Québec, graffitis où il était inscrit « Le Vieux-Québec patrimoine mondial de l’UNESCO » (Figure 4).

Outre les outils de communication présents dans le Vieux-Québec, il est important de prendre en compte les sites web pertinents et les différents guides touristiques imprimés. Sur le site web de la Ville de Québec, aucune mention n’apparaît sur la page d’accueil (en date du 1er avril 2019). Il faut un chemin précis afin d’atteindre l’information

concernant cette mention (Accueil/À propos de la

ville/Portrait/Attraits/Vieux-Québec, site du patrimoine mondial). Sur la page « portrait », la mention est inscrite, mais ce n’est que sur la page « Vieux-Québec, site du patrimoine mondial » que l’information est

davantage élaborée. Sur le site web de l’Office du tourisme, on retrouve la mention du patrimoine mondial de l’UNESCO en deux clics (Accueil/Explorez le Vieux-Québec). Des sites web de voyagistes (consultés en janvier 2018) utilisent également la mention du patrimoine mondial de l’UNESCO lorsqu’ils décrivent le Vieux-Québec, mais on n’y retrouve en aucun cas le logo ou l’emblème : 66o Nord, Amerikasia, Meltour, Nomade aventure (Figure 5), Terre Canada, Terres lointaines. Ces voyagistes utilisent la mention du patrimoine mondial pour vendre la destination de Québec.

En ce qui concerne les guides touristiques imprimés, on remarque que dans le Guide touristique officiel de l’Office du tourisme de Québec 2017-2018, la mention y est présente ainsi que les deux critères ayant permis à l’arrondissement historique du Vieux-Québec d’obtenir la mention (p.18). Toutefois, il n’est pas dit explicitement que ce sont les raisons d’obtention de la mention du patrimoine mondial de l’UNESCO. D’autres guides parlent également de la mention du patrimoine

Figure 4 : Graffitis présents sur des trottoirs

(Crédit : Lauriane Lepage)

Figure 5 : Mention du patrimoine mondial de l'UNESCO sur le site Internet de Nomade Aventure (Nomade Aventure, 2017)

(35)

mondial de l’UNESCO : le Petit futé 2017, Cartoville 2015 (Figure 6), l’Encyclopédie du voyage 2012, Guide Évasion Québec 2010, Guide Voir Canada 2009, Les guides de voyage National Geographic Canada 2006. Ce ne sont toutefois pas tous ces guides qui mentionnent l’année d’obtention ou encore les critères pour lesquels l’arrondissement historique du Vieux-Québec fait partie de la liste. Sur sept guides consultés, seulement un ne mentionne pas le patrimoine mondial de l’UNESCO lorsqu’il est question de la Ville de Québec (soit le guide Ulysse, 2012).

La mention du patrimoine mondial de l’UNESCO en toutes lettres est majoritairement utilisée par les acteurs touristiques à des fins promotionnelles, mais le logo ne l’est pas ou peu. En effet, selon une étude réalisée en 2016, les résultats montrent que la majorité des interlocuteurs utilisent la mention dans des phrases promotionnelles telles que « Découvrez ce joyau du patrimoine mondial… », « Joyau du patrimoine mondial de l’UNESCO, seule ville fortifiée au nord du Mexique… », « …vous permettra d’explorer les merveilleux sites

historiques de la vieille ville fortifiée désignée joyau du patrimoine mondial par l’UNESCO » (Marcotte et Bourdeau, 2017 : 48). Les acteurs touristiques interrogés dans l’étude de Marcotte et Bourdeau (2017 : 48) mentionnent également qu’ils ne sont pas certains s’ils utilisent la mention comme il le faut. En ce qui concerne l’utilisation du logo, la majorité des acteurs disent ne pas l’utiliser puisqu’ils n’en connaissent pas vraiment les règles d’utilisation ou qu’elles leur semblent complexes à comprendre et à suivre. De plus, ils n’utiliseraient pas le logo puisqu’il prend de la place sur les supports promotionnels (Bourdeau et Marcotte, 2017 : 50).

À travers ce chapitre, on peut constater que les visiteurs connaissent le terme patrimoine mondial de l’UNESCO, mais ne connaissent pas les critères ayant permis au site d’être inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. On constate également que les visiteurs s’imaginent des sites importants pour l’humanité, des sites où on retrouve les services touristiques de bases tels que les restaurants et les toilettes. Aussi, les visiteurs s’attendent à ce que les sites du patrimoine

Figure 6 : Mention du patrimoine mondial de l'UNESCO dans Cartoville, Québec

Figure

Figure 1 : Logo et emblème du patrimoine mondial de l'UNESCO (Ville de Québec, 2019)
Figure 2 : Carte de l'arrondissement historique du Vieux-Québec (Tirée de UNESCO, 2017a)
Figure 3 : Monument de l'UNESCO  (Crédit : Lauriane Lepage)
Figure 4 : Graffitis présents  sur des trottoirs             (Crédit : Lauriane Lepage)
+7

Références

Documents relatifs

Selon les résultats de l’Horizon du patrimoine mondial de l’UICN 3, parmi tous les sites naturels et mixtes du patrimoine mondial présents en Europe (total de 54 sites), pour un

Le sujet retenu pour cette journée qui se déroulera le jeudi 17 mai 2018 à Nancy est : l’inscription de biens architecturaux, urbains et paysagers sur la liste du patrimoine mondial

Dans le cadre de cette intervention, sur la base d’une enquête ethnographique effectuée dans la médina de Fès (Maroc) entre 2008 et 2011, en prenant comme point de

20 ans après l’inscription de la Cité de Carcassonne pour sa valeur universelle exceptionnelle, les candidatures sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO se sont

Cédric CALVIGNAC, sociologue, MCF, CUFR Champollion Albi, CERTOP Roland CANU, sociologue, MCF, Université Toulouse 2, CERTOP Marie-Eve CORTES, chargée de mission Unesco,

[r]

La  première  édition  du  cycle  interrogera  plus  particulièrement  les  diverses  implications 

Les Rencontres internationales des jeunes chercheurs en patrimoine offrent l’occasion à des doctorants, des postdoctorants et de jeunes chercheurs de partager leurs réflexions