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Chapitre 2 : Cadre conceptuel

2.4 Outils de communication et interprétation

Dans le plan de destination 2017-2021 de l’Office du tourisme de Québec, on remarque, dans la section « Diagnostic de l’expérience culture » (p.46), qu’il existe une préoccupation quant à la fréquentation et à l’attractivité du patrimoine et à la mention du patrimoine mondial de l’UNESCO. En effet, on constate des énoncés tels que « Baisse de la fréquentation des attraits culturels, musées, sites patrimoniaux, etc. », « Image traditionnelle peu attrayante du produit Histoire et patrimoine aux yeux des Québécois », « Faible consommation du produit Histoire et patrimoine par les Québécois », « Sous-utilisation de la marque du patrimoine mondial de l’UNESCO dans le développement de produits et la mise en marché » (Office du tourisme de Québec, 2017b : 46).

Les outils de communication sont importants afin de familiariser et de conscientiser les visiteurs au patrimoine et à l’histoire des lieux. De plus, ces outils permettent de mieux comprendre « la complexité des sites culturels patrimoniaux » (Coalition internationale des sites de conscience, 2018). Dans cette partie, il sera question des outils de communication déjà présents dans l’arrondissement historique du Vieux-Québec ainsi que dans différentes brochures touristiques et sites internet reliés au site à l’étude.

2.4.1 Outils de communication dans l’arrondissement historique du Vieux-Québec

Un étalonnage des différents outils de communication mis en place dans l’arrondissement historique du Vieux-Québec a été réalisé en décembre 2017. De plus, un étalonnage a également été réalisé dans différents guides touristiques imprimés, sur le site internet de la Ville de Québec, sur le site internet de l’Office du tourisme de Québec et sur des sites internet de voyagistes. Dans cette section, il sera question de présenter ces outils où on retrouve la mention du patrimoine mondial de l’UNESCO.

2.4.1.1 Les supports matériels

Le monument de l’UNESCO situé sur la Terrasse Dufferin mentionne que l’arrondissement historique du Vieux-Québec est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO (Figure 3). Les deux critères d’obtention de cette mention sont inscrits sur le monument. Sur le parvis de l’Hôtel de Ville, il y a le médaillon de bronze se référant à l’inscription de l’arrondissement sur la liste où on indique seulement que Québec est la seule ville en Amérique du Nord à avoir conservé ses remparts. De plus, différents panneaux d’information se retrouvent dans le Vieux-Québec. Sur certains, on y retrouve le logo et l’emblème du patrimoine mondial de l’UNESCO alors que sur d’autres, aucune indication n’est faite à ce sujet. Ces panneaux d’information racontent différents moments de l’histoire de la Ville de Québec, sans toutefois indiquer explicitement les critères. Soulignons qu’à l’été 2017, des graffitis avaient été dessinés

Figure 3 : Monument de l'UNESCO

sur des trottoirs de l’arrondissement historique du Vieux-Québec, graffitis où il était inscrit « Le Vieux-Québec patrimoine mondial de l’UNESCO » (Figure 4).

Outre les outils de communication présents dans le Vieux- Québec, il est important de prendre en compte les sites web pertinents et les différents guides touristiques imprimés. Sur le site web de la Ville de Québec, aucune mention n’apparaît sur la page d’accueil (en date du 1er avril 2019). Il faut un chemin précis afin d’atteindre l’information

concernant cette mention (Accueil/À propos de la

ville/Portrait/Attraits/Vieux-Québec, site du patrimoine mondial). Sur la page « portrait », la mention est inscrite, mais ce n’est que sur la page « Vieux-Québec, site du patrimoine mondial » que l’information est

davantage élaborée. Sur le site web de l’Office du tourisme, on retrouve la mention du patrimoine mondial de l’UNESCO en deux clics (Accueil/Explorez le Vieux-Québec). Des sites web de voyagistes (consultés en janvier 2018) utilisent également la mention du patrimoine mondial de l’UNESCO lorsqu’ils décrivent le Vieux-Québec, mais on n’y retrouve en aucun cas le logo ou l’emblème : 66o Nord, Amerikasia, Meltour, Nomade aventure (Figure 5), Terre Canada, Terres lointaines. Ces voyagistes utilisent la mention du patrimoine mondial pour vendre la destination de Québec.

En ce qui concerne les guides touristiques imprimés, on remarque que dans le Guide touristique officiel de l’Office du tourisme de Québec 2017-2018, la mention y est présente ainsi que les deux critères ayant permis à l’arrondissement historique du Vieux-Québec d’obtenir la mention (p.18). Toutefois, il n’est pas dit explicitement que ce sont les raisons d’obtention de la mention du patrimoine mondial de l’UNESCO. D’autres guides parlent également de la mention du patrimoine

Figure 4 : Graffitis présents sur des trottoirs

(Crédit : Lauriane Lepage)

Figure 5 : Mention du patrimoine mondial de l'UNESCO sur le site Internet de Nomade Aventure (Nomade Aventure, 2017)

mondial de l’UNESCO : le Petit futé 2017, Cartoville 2015 (Figure 6), l’Encyclopédie du voyage 2012, Guide Évasion Québec 2010, Guide Voir Canada 2009, Les guides de voyage National Geographic Canada 2006. Ce ne sont toutefois pas tous ces guides qui mentionnent l’année d’obtention ou encore les critères pour lesquels l’arrondissement historique du Vieux-Québec fait partie de la liste. Sur sept guides consultés, seulement un ne mentionne pas le patrimoine mondial de l’UNESCO lorsqu’il est question de la Ville de Québec (soit le guide Ulysse, 2012).

La mention du patrimoine mondial de l’UNESCO en toutes lettres est majoritairement utilisée par les acteurs touristiques à des fins promotionnelles, mais le logo ne l’est pas ou peu. En effet, selon une étude réalisée en 2016, les résultats montrent que la majorité des interlocuteurs utilisent la mention dans des phrases promotionnelles telles que « Découvrez ce joyau du patrimoine mondial… », « Joyau du patrimoine mondial de l’UNESCO, seule ville fortifiée au nord du Mexique… », « …vous permettra d’explorer les merveilleux sites

historiques de la vieille ville fortifiée désignée joyau du patrimoine mondial par l’UNESCO » (Marcotte et Bourdeau, 2017 : 48). Les acteurs touristiques interrogés dans l’étude de Marcotte et Bourdeau (2017 : 48) mentionnent également qu’ils ne sont pas certains s’ils utilisent la mention comme il le faut. En ce qui concerne l’utilisation du logo, la majorité des acteurs disent ne pas l’utiliser puisqu’ils n’en connaissent pas vraiment les règles d’utilisation ou qu’elles leur semblent complexes à comprendre et à suivre. De plus, ils n’utiliseraient pas le logo puisqu’il prend de la place sur les supports promotionnels (Bourdeau et Marcotte, 2017 : 50).

À travers ce chapitre, on peut constater que les visiteurs connaissent le terme patrimoine mondial de l’UNESCO, mais ne connaissent pas les critères ayant permis au site d’être inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. On constate également que les visiteurs s’imaginent des sites importants pour l’humanité, des sites où on retrouve les services touristiques de bases tels que les restaurants et les toilettes. Aussi, les visiteurs s’attendent à ce que les sites du patrimoine

Figure 6 : Mention du patrimoine mondial de l'UNESCO dans Cartoville, Québec

mondial de l’UNESCO donnent accès à de l’information historique. Enfin, les labels garantissent une certaine qualité au site comme dans le cas du patrimoine mondial. De leur côté, les prescripteurs jouent un rôle de conseiller auprès des visiteurs. Puisqu’une destination ne peut être « essayée » avant d’y être, les prescripteurs comme TripAdvisor permettent aux visiteurs de connaître l’expérience vécu sur place, avant même d’y être allé. De cette façon, les visiteurs peuvent faire des choix plus éclairés puisqu’ils savent que certaines personnes ont déjà vécu l’expérience de la destination ou d’un produit dans un site particulier.

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