• Aucun résultat trouvé

Vers une meilleure compréhension des facteurs déterminants dans le choix d'une université québécoise par les jeunes brésiliens

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "Vers une meilleure compréhension des facteurs déterminants dans le choix d'une université québécoise par les jeunes brésiliens"

Copied!
109
0
0

Texte intégral

(1)

Vers une meilleure compréhension des facteurs

déterminants dans le choix d’une université québécoise

par les jeunes brésiliens

Mémoire

Marouchka-Maude Brisebois

Maîtrise en sciences de l’administration

Maître ès sciences (M.Sc.)

Québec, Canada

(2)
(3)

III

Résumé

L’internationalisation de l’éducation est un thème d’actualité et les universités s’y intéressent pour la mobilité, les échanges de connaissances et la notoriété qu’elle génère, mais aussi pour sa nature mercantile. C’est ainsi que la mondialisation a vu naître une nouvelle source de revenus pour les établissements d’enseignement à travers le recrutement hors frontière.

De nombreux auteurs ont étudié les facteurs qui entrent en jeu dans le choix des jeunes de migrer dans un autre pays pour réaliser leurs études. En revanche, peu ont ciblé le Brésil pour raffiner les connaissances sur les motivations des nouvelles générations d’universitaires à venir au Canada.

Afin de mieux comprendre le profil des étudiants brésiliens qui ont choisi le Canada et le Québec comme destination, un sondage fut distribué auprès d’un échantillon de près de 1500 individus. Ce projet de recherche examine les facteurs qui entrent en cause dans la décision d’un Brésilien d’étudier dans une université québécoise.

(4)
(5)

V

Table des matières

Résumé ... III Liste des tableaux ... IX Liste des figures ... XI

Introduction ... 1

1. Potentiel et caractéristiques du marché de l’éducation au Brésil ... 5

1.1. Population dense aux opportunités inégales ... 5

1.2. Croissance économique, politique et redistribution sociale ... 8

1.3. Évolution du système d’éducation ... 11

1.4. Engouement pour des expériences internationales de scolarisation ... 18

1.5. Considérations sur le financement des études et permis de séjour ... 21

1.6. Taux de pénétration des technologies de l’information et de la communication ... 24

2. Cadre conceptuel et méthodologique de la recherche ... 27

2.1. Cadre conceptuel : les facteurs déterminants dans la mobilité étudiante ... 27

2.2. Question de recherche et questionnaire adopté ... 37

2.3. Échantillon ... 40

2.4. Méthode d’analyse de données ... 41

3. Facteurs d’influence dans le choix d’une université ... 43

3.1. Analyse descriptive ... 43

3.1.1. Profil sociodémographique ... 43

3.1.2. Sources d’information et critères de sélection d’un établissement ... 50

3.1.3. Importance de l’entourage dans le choix ... 52

(6)
(7)

VII

3.2. Analyse univariée et statistique ... 56

3.2.1. Variable 1. Apprentissage de la langue d’enseignement avant le séjour ... 56

3.2.2. Variable 2. 1er choix de pays du Brésilien et province d’études au Canada ... 58

3.2.3. Variable 3. Entourage et le choix d’une université au Québec ... 59

3.2.4. Variable 4. Sources d’information et le choix de la province d’études au Canada ... 60

3.2.5. Analyse statistique ... 62

3.3. Comparaison des critères de sélection d’un établissement entre provinces ... 63

4. Vers de meilleures pratiques en recrutement de jeunes brésiliens dans les universités québécoises ... 67

4.1. Promouvoir le pays, la région et l’université ... 70

4.2. Positionner son université en fonction du marché ... 74

4.3. Facilité l’apprentissage du français ... 76

4.4. Diminuer les barrières à l’entrée ... 78

4.5. Recommandations pratiques ... 80

Conclusion ... 83

(8)
(9)

IX

Liste des tableaux

Tableau 1. Processus d’industrialisation et évolution des fonctions de l’université de

1920 à 1990 ... 12

Tableau 2. Évolution des inscriptions au premier cycle dans les universités brésiliennes ... .16

Tableau 3. Pays de destination des boursiers brésiliens au 3e cycle de 1987 à 1998 ... 18

Tableau 4. Principaux pays de destination des boursiers brésiliens en 2014 ... 19

Tableau 5. Taux de pénétration des technologies de télécommunications dans les ménages brésiliens entre 2005 et 2010 ... 24

Tableau 6. Résumé de la situation brésilienne – facteurs favorables au recrutement d’universitaires ... 26

Tableau 7. Résumé des facteurs qui influencent la décision d’étudier à l’étranger ... 35

Tableau 8. Feuille de route pour l’analyse des résultats ... 39

Tableau 9. Données sociodémographiques des répondants ... 43

Tableau 10. Compétences en français en fonction de l'état d'origine ... 44

Tableau 11. Établissement universitaire d’origine du répondant ... 45

Tableau 12. École secondaire fréquentée par les répondants ... 45

Tableau 13. Les universités canadiennes où les répondants poursuivent leur séjour d’études ... 46

Tableau 14. Les 6 universités québécoises où les répondants poursuivent leur séjour d’études ... 46

Tableau 15. Répartition des domaines et cycles d’études où sont inscrits les étudiants brésiliens en séjour d’études au Canada ... 47

Tableau 16. Nombre d’étudiants boursiers parmi les répondants et titres de bourses ... 48

Tableau 17. Lieux où les répondants ont appris le français ... 49

Tableau 18. Liste des pays cités autres que le Canada ... 50

Tableau 19. Répartition des sources d’information sur les opportunités d’études au Canada ... 51

Tableau 20. Critères déterminants dans le choix de l’établissement d’enseignement au Canada ... 51

Tableau 21. Répondants qui connaissaient au moins une personne ayant déjà étudié au Canada et type de relation ... 52

Tableau 22. Domaines d’études au Canada des relations des étudiants brésiliens ... 52

Tableau 23. Universités au Canada des relations des étudiants brésiliens ... 53

(10)
(11)

XI Tableau 25. Obstacles vécus par les étudiants brésiliens avant leur arrivée au Canada .. 54 Tableau 26. Motivations citées par les répondants à demeurer au Canada après les études. ... 55 Tableau 27. Lien entre les cours de français suivis avant le séjour d’études et le choix d’une université au Québec ... 56 Tableau 28. Niveau de français atteint et choix d’une université au Québec ... 57 Tableau 29. Premier choix de pays du Brésilien et province d’études sélectionnée

au Canada ... 58 Tableau 30. Rôle des connaissances en fonction du degré de familiarité dans le choix d’un établissement universitaire au Québec ou hors Québec ... 59 Tableau 31. Analyse de l’estimation du maximum de vraisemblance……...…………...62 Tableau 32. Comparaison des critères déterminants dans le choix d’une université par les Brésiliens répartis par province sélectionnée (Québec et hors Québec) ... 64 Tableau 33. Comparaison des deux régions par critère ... 65

Liste des figures

Figure 1. Carte du Brésil. ... 7 Figure 2. Facteurs incitatifs et attractifs qui entrent en jeu dans la décision de poursuivre des études universitaires à l’étranger. ... 36 Figure 3. Comparatif des moyennes ajustées des critères déterminants dans le choix d’une université. ... 66

(12)
(13)

XIII

Remerciements

La réalisation de ce mémoire est le résultat d’un long cheminement vers l’atteinte d’une bonne compréhension des enjeux, des pratiques et des responsabilités en recrutement et en éducation internationale. De fait, j’ai choisi à la moitié de mon parcours académique au MBA en gestion internationale d’orienter ma formation vers une Maîtrise en sciences de l’administration concentration gestion internationale (M.Sc.) afin de consacrer mes études à la réflexion sur un thème d’actualité de mon domaine professionnel. Suivant cette décision, je cite de façon chronologique ceux et celles qui m’ont conseillé et accompagné pendant l’accomplissement de ce travail.

De prime abord, je remercie mon partenaire, Frédéric Brabant, pour son soutien tout au long de cette maîtrise qui fut réalisée en parallèle de mes fonctions professionnelles. Je remercie aussi mon superviseur, Zhan Su, professeur titulaire au Département de management à la Faculté des sciences de l’administration qui a accepté d’encadrer mes travaux et mes deux examinateurs, Marie-France Lebouc et Égide Karuranga, également professeurs agrégés au Département de management. Je suis également reconnaissante envers Johanne Morneau, directrice du Bureau du recrutement étudiant et vice-rectrice adjointe au Vice-rectorat aux études et aux activités internationales, d'avoir autorisé l’accommodement de mon horaire de travail lorsque c’était nécessaire et mis des ressources à ma disposition pour faciliter la réalisation de cette étude. Dans cette même lignée, je remercie le Bureau canadien de l’éducation internationale (BCEI) et plus particulièrement Margaux Béland, vice-présidente aux partenariats canadiens, pour avoir transmis mon questionnaire à un nombre impressionnant d’étudiants brésiliens qui étaient aux études ou en voie de l’être dans les universités canadiennes.

J’espère fortement que ce document de réflexion servira au plus grand nombre dans l’identification de facteurs influençant la décision des jeunes brésiliens à étudier dans les universités francophones québécoises.

(14)
(15)

1

Introduction

Depuis quelques décennies, les établissements d’enseignement supérieur ouvrent leurs portes du savoir aux étudiants en provenance de l’étranger. Les universités s’intéressent à la mobilité étudiante et à l’internationalisation de l’éducation pour les échanges de connaissances et la notoriété qu’elles génèrent, mais aussi pour sa nature mercantile. C’est ainsi que l’internationalisation de l’éducation a vu naître une nouvelle source de revenus pour les universités à travers le recrutement hors frontière. De fait, la mobilité étudiante s’est grandement accrue au cours des dernières années si bien que, selon des données de 2011, plus de 3,3 millions1 d’individus étudieraient chaque année à l’étranger.

Plusieurs organisations nationales et internationales (Institute of International Education (IIE), l’Association des universités et collèges du Canada (AUCC), l'Organisation de Coopération et de Développement économique (OCDE), le Bureau canadien de l’éducation internationale (BCEI), les gouvernements, etc.) recensent annuellement les pays et les établissements de préférences des étudiants internationaux pour poursuivre leurs études. À cet égard, l’OCDE estime même qu’en 2025 le marché des étudiants étrangers devrait atteindre 6,5 millions.

Pareillement, de nombreux auteurs ont étudié les motivations des jeunes à partir à l’étranger. Les recherches ont permis d'identifier des facteurs push liés à l’environnement du pays d’origine et aux prédispositions des individus et des facteurs pull conditionnés par les attraits que représentent le pays d’accueil, la région et l’université sélectionnée (Irene Hanson Frieze, Man Yu Li, 2010: 87) (Li et Bray, 2007) (Altbach, 1998; Mazzarol, 2002; Woodfield, 2010; Brezis et Soueri, 2011) (Beech, 2014; Altbach et Engberg 2014; Pedro et Franco, 2015). D’autres chercheurs ont aussi démontré que traditionnellement la migration se faisait sur un axe sud-nord /est-ouest (Wilkins, Balakrishnan et Huisman, 2012).

L’Amérique du Sud est un continent vaste dont la mobilité étudiante a tardé à être à l’agenda prioritaire des politiciens. C’est notamment le cas du Brésil qui, pendant plusieurs

1 Macready, Caroline; Tucker, Clive (2011). Who Goes Where and Why?, An Overview and Analysis of

(16)

2

années, a plutôt misé sur des réformes internes de l’éducation de façon à renforcer sa capacité intellectuelle. Aujourd’hui, pays membres du BRICS et manifestement une force émergente, le gouvernement met en place des programmes pour démocratiser l’accès à l’éducation et permettre à une certaine relève de se former à l’étranger. Parallèlement, la qualité de la formation au Brésil génère des diplômés qui sont convoités par les universités étrangères. Subséquemment, celles-ci y voient une opportunité de faire gonfler leurs rangs d’étudiants et de développer des partenariats. À l’heure où le recrutement d’étudiants talentueux est devenu un enjeu pour les universités dans le monde, le Canada et le Québec veulent également se tailler une place.

Pour atteindre ses objectifs, le Canada multiplie les partenariats avec le Brésil. De fait, lorsqu’il est question d’éducation internationale, les pays émergents sont de grands consommateurs. La production de savoir étant la pierre angulaire pour être compétitif dans l’économie d’aujourd’hui, les pays à fort potentiel n’hésitent pas à élaborer des programmes pour permettre à la relève intellectuelle d’enrichir leur savoir dans les universités étrangères.

Le Brésil a emboîté le pas en 2011, en créant un programme nommé Science sans frontières visant à offrir des bourses nationales à grandes échelles orchestrées par deux grands organismes subventionnaires et appuyées par le secteur privé. Cette initiative a pour objectif de promouvoir les sciences, les technologies et l’innovation au Brésil par la mobilité et les partenariats internationaux. Le programme finance notamment des étudiants de premier et troisième cycles universitaires pour réaliser un séjour d’études à l’étranger. Ce projet d’envergure prévoit également une réciprocité, soit des ententes bilatérales, pour recevoir des étudiants étrangers dans les universités brésiliennes.

En mai 2012, le Comité canadien sénatorial permanent des affaires étrangères rédigeait un rapport sur le thème « Intensifier les partenariats stratégiques avec le nouveau Brésil ». Entre les 10 recommandations énoncées, l’une portait notamment sur la volonté d’appuyer les universités et collèges canadiens dans leurs démarches visant à participer au programme Science sans frontières. En réponse à cette nouvelle orientation, les collèges et universités canadiens regroupés en association ont tenté une percée dans le marché de l’éducation internationale au Brésil. Le Bureau canadien de l’éducation international (BCEI) et

(17)

3 l’Association des universités et collèges du Canada (AUCC) représentent les principaux groupes composés d’établissements d’enseignement membres et partenaires en provenance de toutes les provinces canadiennes. De moins grandes envergures, neuf universités canadiennes; dont l’University of Alberta, l’Université Laval, Dalhousie University, l’Université d’Ottawa, l’University of Calgary, Queen’s University, l’University of Saskatchewan, l’University of Waterloo et la Western University se sont regroupées sous l’acronyme CALDO. Ces associations ont pour mandats, notamment au Brésil, de développer des collaborations de recherche, de négocier des ententes avec les organismes subventionnaires et de déployer des efforts pour supporter le recrutement d’universitaires. Les établissements d’enseignement canadiens sont appuyés par le Service des délégués commerciaux du Canada à travers la marque Imagine education au/in Canada.

Par contre, le gouvernement fédéral ne possède pas une tradition d’exportateur et promoteur de ses services éducatifs si bien que sa stratégie de mise en marché est relativement nouvelle. De même, le Canada n’est pas le seul pays à déployer une campagne de positionnement pour obtenir des parts de marché en éducation internationale. Le programme a attiré des universités de partout dans le monde qui y ont vu une opportunité d’y développer des partenariats. Le gouvernement brésilien a notamment signé des ententes avec une quarantaine de pays pour permettre aux jeunes de se former dans leurs universités. Pour favoriser l’atteinte des objectifs de recrutement et déployer une stratégie marketing efficace, les universités canadiennes/québécoises doivent connaître ce marché. Pourquoi un étudiant choisirait-il le Canada pour faire son séjour d’études? De même, pourquoi choisirait-il le Québec plutôt qu’une autre province? Plus marginal encore, pourquoi choisirait-il un établissement de langue française?

Dans le but de mieux comprendre le profil des étudiants brésiliens qui ont choisi le Canada et le Québec comme destination, un sondage fut distribué auprès d’un échantillon de près de 1500 personnes originaires de ce pays, aux études ou en voie de l’être dans les universités canadiennes. Le défi de ce projet de recherche s’intéresse principalement aux facteurs qui entrent en cause dans la décision d’un Brésilien d’étudier dans une université québécoise. Plus concrètement, il vise à identifier les facteurs à considérer pour favoriser l’atteinte des cibles de recrutement au Brésil pour les universités québécoises.

(18)

4

Ce mémoire, qui se veut un document de réflexion sur les approches marketing à privilégier, est composé de quatre chapitres. Le premier chapitre décrit le potentiel et les caractéristiques du marché de l’éducation au Brésil. Le deuxième chapitre présente le cadre conceptuel et méthodologique de la recherche dont l’approche par sondage qui fut privilégiée pour la collecte et l’analyse des données. Le troisième chapitre expose les résultats de l’étude, dont les éléments d’influence dans le choix. La dernière section se concentre sur la discussion et l’identification de recommandations pratiques.

(19)

5

1. Potentiel et caractéristiques du marché de l’éducation au Brésil

1.1. Population dense aux opportunités inégales

Le Brésil est un territoire qui couvre une superficie de 8,5 millions de km2 ethéberge plus de 2,8 % de la population mondiale. C’est le plus grand pays d’Amérique du Sud et le 5e plus grand pays au monde. Selon une étude de l’OCDE publiée en 2012, la population brésilienne est estimée à 194,9 millions. Les habitants sont majoritairement répartis dans les villes de l’axe Sudeste entre Rio de Janeiro, Belo Horizonte et São Paulo. Ainsi, la Capitale, Brasilia compte 3,8 millions d’habitants tandis que São Paulo en dénombre 20 millions; Rio de Janeiro, 11,8 millions; Belo Horizonte, 5,7 millions; Porto Alegre, 4 millions et Salvador de Bahia, 2,4 millions. La densité de la population est de 24,1 habitants par km2. La partie sud du pays est la plus industrialisée et riche. Bien que le Nord-Est fut autrefois un lieu de grande activité économique grâce au bois rouge « Pau brasil » et des plantations spécialement de canne à sucre, cette région a été délaissée peu à peu avec l’industrialisation du pays et l’exploitation des richesses naturelles basant ses assises davantage au centre et au sud du pays. Il en résulte aujourd’hui une disparité du développement socio-économique entre le nord et le sud.

En 2010, le groupe des 15 à 35 ans représentait 33,6 % de la société soit 67,5 millions d’individus, respectivement 34 millions d’hommes et 33,5 millions de femmes. En 2020, cette même tranche d’âge représentera 30,7 % de la population. Tandis qu’en 2030, les projections diminuent à 29,07 % de l’ensemble de la société.

Toujours d’ici 2030 selon une étude du Service des délégués commerciaux du Canada portant sur le marché de l’éducation internationale, le Brésil se classera au septième rang mondial pour ce qui est de la taille de la cohorte des 15 à 24 ans.

Un bassin potentiel de 67,5 millions de jeunes éduqués qui n'attendent qu'à se former dans les universités étrangères serait une utopie idéale pour garantir des parts de marché dans le recrutement universitaire. En revanche, la réalité du Brésil sur le plan socio-économique fait en sorte que le potentiel du marché est présent, mais limité à une population ciblée.

(20)

6

De fait, la dualité de la vie brésilienne est caractérisée par la répartition des richesses très inégales, par des interrelations tendues et tordues entre les différentes ethnies et classes sociales.

D’une part, le PIB par habitant en 2012 était de 11 127 $ US par rapport à 7010 $ US en 2000 et 9775 $ US en 2007. Globalement, nous observons une croissance continue du pouvoir d’achat des individus.

Par ailleurs, si nous considérons l’indice de développement humain, nous constatons que le Brésil tenait en 2011 la 84e position. À titre comparatif, le Canada se situe au 6e rang tandis que les pays voisins du Brésil soit le Chili et l’Argentine tiennent respectivement la 44e et 45e position.2 La disparité totale serait d’une proportion que les revenus des 10 % les plus aisés seraient de 50 fois supérieures en moyenne à ceux des plus démunis. La moyenne des pays de l’OCDE serait de 1 sur 9. 3

En d’autres termes, 34 % de la population est considérée comme pauvre et 14 % vit dans une extrême pauvreté. 50 % des Brésiliens les plus pauvres se partagent 10 % des revenus nationaux alors que 50 % du revenu disponible est partagé entre les 10 % des plus riches.4 Dans un même contexte, le Nordeste du pays gagne le palmarès de la pauvreté avec 46 % de pauvres et 63 % des indigents alors que 30 % de la population globale est concentrée dans cette région.

Parmi les 26 états qui composent le Brésil, 7 possèdent un PIB par habitant au-dessus de la moyenne.

Sud et Sud-Est

‐ Rio Grande do Sul dont la capitale est Porto Alegre ‐ Santa Catarina dont la capitale est Florianópolis

2 Palmarès - Indicateur de développement humain (IDH). Tiré du

site :(http://www.populationdata.net/index2.php?option=palmares&rid=1&nom=idh) (consulté en 2012)

3 Toujours plus d’inégalité : pourquoi les écarts de revenus se creusent, (2011).OCDE, Version électronique

disponible en ligne à l’adresse www.oecd-ilibrary.org/ (consulté en 2012)

4 Boquet, Y. (2011). Axelle Degans: Les pays émergents: de nouveaux acteurs. BRIC’s: Brésil, Russie, Inde,

Chine…. Afrique du Sud. Paris, éditions Ellipses, coll. Fiches CQFD, 2011, 175 pages

(21)

7 ‐ Parana dont la capitale est Curitiba

‐ São Paulo dont la capitale porte le même nom ‐ Rio de Janeiro dont la capitale porte le même nom ‐ Espirito Santo dont la capitale se nomme Vitoria Centre-Ouest

‐ Mato Grosso dont la capitale est Cuiaba

Figure 1 : Carte du Brésil

Par contre, le Sudeste n’est pas à l’abri de la pauvreté, en témoigne le développement rapide des favelas surpeuplées des villes de Rio de Janeiro et de São Paulo. Il a notamment été projeté que près de 55 millions des habitants du Brésil vivront dans des bidonvilles d’ici 2020.5 Faits encourageants cependant, ceux des favelas représenteront une part moindre de la population globale du Brésil (25 % en 2020 contre 28 % actuellement).

Il n’en demeure pas moins qu’en 2007, selon De Mello, Maculan et Renault (2012), près de 4,9 millions de jeunes étaient inscrits dans les établissements d’enseignement supérieur. De

5 Le Phuez, J.(2006),Société - 55 millions d'habitants dans les favelas d'ici 2020, Le petit journal, tiré du site

http://www.lepetitjournal.com/sao-paulo/actu-saopaulo/6856-societe-55-millions-dhabitants-dans-les-favelas-dici-2020.html (consulté en 2012)

(22)

8

ce nombre, 2,7 millions étaient inscrits dans les universités dont 1,08 million dans les universités publiques et 1,6 million dans celles privées.

1.2. Croissance économique, politique et redistribution sociale

En 2011, pendant que l’Europe vivait une crise économique et remettait en question les fondements mêmes de l’Union Européenne, le Brésil venait de dépasser le Royaume-Uni comme puissance économique, se classant ainsi au 6e rang, derrière la France (5e), l'Allemagne (4e) le Japon (3e), la Chine (2e) et les États-Unis (1er), selon le Centre for Economics and Business Research (CEBR).

Le Brésil, tout comme ses homologues composant les pays du BRICS, attire l’attention depuis quelques années pour la croissance rapide de son économie et de ses réformes, notamment dans le secteur de l’éducation, les investissements directs à l’étranger et la création d’entreprises. Le PIB du pays est évalué à 1,5 milliard $ US et malgré un certain retard de croissance par rapport aux autres pays émergents du groupe, dont la Russie, l’Inde, la Chine, et depuis 2011, l’Afrique du Sud, il est sur la voie de la stabilité économique.

C’est notamment à partir des années 50 que le Brésil commence son industrialisation intensive. Avant cette décennie, l’économie était davantage tournée vers l’agriculture. Le modèle économique de remplacement des importations discuté dans l’article de De Mello, Maculan et Renault (2012) et préconisé à l’époque a eu pour conséquence le développement des secteurs industriels les plus dynamiques par des multinationales responsables de fournir à la fois les capitaux et les technologies. C’est le cas notamment des biens de consommation. Les entreprises publiques se concentraient alors sur la production et la distribution d’électricité, sur les télécommunications, sur l’industrie minière et sur la production de matières premières industrielles (acier, pétrochimie, etc.). Ces activités étaient largement financées par l’État et les entreprises pouvaient compter sur des contrats de transferts de technologie et de savoir-faire pour organiser leurs activités de production. Les secteurs non investis par le public et les multinationales étaient desservis par les entreprises locales. Ce modèle de développement économique et d’industrialisation,

(23)

9 particulièrement protectionniste, fut respecté jusque dans les années 80. La période fut caractérisée par un fort taux de croissance et une grande diversification.

Par ailleurs, la décennie qui s’ensuivit a vu l’économie brésilienne tombée dans une crise importante liée à la croissance rapide de la dette extérieure qui a provoqué un haut taux d’inflation. De même, le faible taux de productivité a fait diminuer les capacités concurrentielles de ce pays sur les marchés internationaux. Le problème de l’inflation ne put être rétabli avant 1994. Or, c’est réellement à partir de 1999 avec le Plan real que le pays recommence à avoir espoir en son développement économique.

Le Brésil tout comme son voisin du sud l’Argentine, possède de nombreuses richesses naturelles. Les mines de fer et la bauxite constituent les principales ressources avec respectivement 8 % et 12 % des réserves mondiales. Les diamants et l’or font également partie des richesses du pays, mais sont mal exploités compte tenu de la contrebande qui sévit. C’est aussi un territoire riche en sources d’énergie avec notamment le charbon, le pétrole, les schistes bitumineux, l’uranium à moins grande échelle et l’immense potentiel hydroélectrique. Ses puits de pétrole en mer ont permis au pays d’être autosuffisant dans la production de cette ressource limitée. L’acier, l’aluminium, l’étain, le minerai de fer, le papier, les produits chimiques, les machines, les chaussures et les produits textiles constituent les principaux produits du pays. De même, le soja, le maïs, le sucre, le café, le cacao et le jus d’orange sont les produits agricoles les plus exportés dans le monde avec le bœuf et la volaille.6

Outre sa tradition d’exportateur de matières premières, le Brésil poursuit la diversification de son économie et mise sur une croissance durable afin de s’adapter à cette nouvelle vision altermondialiste du développement.

6 Affaires étrangères et Commerce international Canada. (version 2009) Le Service des délégués

(24)

10

Les principaux groupes de produits exportés par le Brésil se ventilent comme suit : les produits manufacturés (35,2 %); les produits agricoles (34,0 %); le pétrole et les produits miniers (27,9 %).7

Ainsi, les secteurs manufacturiers, miniers et agricoles y sont bien développés. De même, les secteurs des technologies et des services connaissent une progression rapide. C’est également au Brésil que nous trouvons les réseaux scientifiques, technologiques et d’innovation, les plus sophistiqués et les plus diversifiés de l’Amérique latine.8

De fait, le Brésil a observé une croissance du PIB réel en 2010 de 7,5 % la plus forte depuis 1986 et représente la 5e meilleure performance parmi les pays du G20.9 Parallèlement, la devise du pays le réal s’est continûment apprécié depuis 2003 par rapport au dollar canadien. En date du 30 mai 2012, 1 réal brésilien équivalait sur le marché à 0,5129 $ CA. 10 Depuis janvier 2012, la tendance vacille entre 1,949 à son plus bas le 27 février et à 1,7036 à son plus haut le 23 mai. Les visiteurs brésiliens au Canada devront donc débourser en moyenne 1,826 réal pour obtenir 1 $ CA.

Enfin, il est important de mentionner que le Brésil a été instigateur du Mercosur en 1991 et de l’UNASUR en 2008.

En ce qui a trait à la sphère politique, depuis 2003, le Parti des travailleurs (Partido dos Trabalhadores) est au pouvoir. Deux présidents s'y sont succédé; Luiz Inacio Lula da Silva qui fut président pour deux mandats jusqu’en 2010, puis Dilma Rousseff l’actuelle présidente entrée en poste en janvier 2011 et réélue en 2014. Rousseff est l’ancienne chef de cabinet du président Lula da Silva. Avec son programme de gauche qui repose sur trois

7 Ministère du développement économique innovation et exportation. (2012) Tiré du site :

http://www.mdeie.gouv.qc.ca/objectifs/exporter/donnees-statistiques/page/etudes-et-analyses-10492/?tx_igaffichagepages_pi1%5Bmode%5D=single&tx_igaffichagepages_pi1%5BbackPid%5D=65&tx_i gaffichagepages_pi1%5BcurrentCat%5D=&tx_igaffichagepages_pi1%5BparentPid%5D=10480&cHash=0fc bece81ee866334f6d5aa4b36474a4#c21067 (consulté en 2012).

8 Affaires étrangères, Commerce et Développement Canada. (2012) Le Brésil. Tiré du site:

http://www.international.gc.ca/commerce/strategy-strategie/r5.aspx?lang=fr&view=d (consulté en 2012)

9 OCDE- Brésil. (2011). PDF tiré du site http://www.oecd.org/fr/bresil/47530341.pdf (consulté en 2012) 10 Exchange rates. (2012).Tiré du site : http://www.x-rates.com/d/BRL/CAD/hist2012.html (consulté en

(25)

11 valeurs fondamentales, l’égalité sociale, la démocratie et la liberté d’expression, l’environnement politique brésilien actuel oscille entre des programmes d’intégration sociale et une droite libérale basée sur l’économie de marché. Le pays semblait avoir trouvé un réconfort dans le Parti des travailleurs et jouissait d’une certaine stabilité politique jusqu’aux scandales de corruption qui ont atteint la sphère politique en 2014.

Les investissements étrangers abondaient, les recettes des exportations et de la production d’énergie (pétrole et hydroélectricité) a permis de renflouer les coffres de l’État et d’en redistribuer une partie aux citoyens à travers des programmes sociaux. De fait, les programmes gouvernementaux mis en place depuis la prise de pouvoir par Lula da Silva contribuent à réduire l’écart entre les riches et les pauvres. Voici quelques exemples d’initiatives sociales : le programme Bolsa Familia (Bourses familles), le programme Fame zero (Faim zéro), le Mouvement des sans terre (MST), le ProUni (programme d’université accessible pour tous), l’ENEM (Examen national de l’enseignement), le système de quotas pour l’accès à l’enseignement supérieur, le programme Cienca sim fonteiras (Science sans frontières), le programme de transfert monétaire, le développement des infrastructures et la réduction des taux d’intérêt à l’emprunt.

1.3. Évolution du système d’éducation

L’importance de l’éducation au Brésil a évolué au même rythme que sa croissance économique qui est aussi caractérisée par des inégalités sociales. C’est effectivement dans les années 50 que le gouvernement prend conscience de l’importance de l’éducation pour combler l’écart entre une économie en pleine expansion et une main d’œuvre de l’époque peu éduquée. La première initiative concrète pour adapter les compétences des travailleurs aux besoins de l’industrie fut à travers la création du Service national pour l’apprentissage industriel (Servicio Nacional de Aprendizagem Industrial). Cette instance avait pour objectif de développer un réseau fédéral d’écoles techniques afin principalement de former des techniciens qualifiés. Cette initiative peut s’apparenter à la création des CÉGEPS au Québec au début des années 60.

En parallèle du développement des écoles techniques, les universités fédérales ont pris de l’expansion et des établissements ont ouvert leurs portes dans plusieurs états, jetant les

(26)

12

bases de l’offre d’études universitaires. Ceci a permis au pays de former l’élite, soit les leaders intellectuels et économiques dont il avait besoin en temps de croissance rapide. À cette époque, les universités consacraient leurs efforts à la formation au premier cycle. C’est au cours des années 60 que l’enseignement supérieur et la recherche commenceront à prendre de l’importance. Il s’ensuivit une réforme universitaire dès 1968 ayant pour objectifs la formation d’une main-d’œuvre universitaire qualifiée et la création d’un savoir scientifique et technologique intimement lié aux besoins croissants de l’industrie. Dès lors, les universités ont commencé à offrir des programmes d’études aux 3 cycles; baccalauréat, maîtrise et doctorat.

Le tableau ci-dessous extrait de l’article de De Mello, Maculan et Renault (2012) résume le processus d’industrialisation et les fonctions de l’université jusque dans les années 90. Tableau 1. Processus d’industrialisation et évolution des fonctions de l’université de 1920 à 1990

Période Caractéristiques de l’industrialisation Fonctions de l’université 1920–1950 Industrialisation hétérogène, avec des

technologies étrangères intégrées aux équipements importés et une immigration de techniciens étrangers.

Manque d’établissements d’enseignement supérieur (écoles d’ingénieurs). 1950–1970 Industrialisation basée sur le remplacement

des importations et la création de filiales de production par les multinationales et les entreprises publiques dans les secteurs primaires et les services publics.

Formation d’une main-d’œuvre (ingénieur) intégrée au

processus d’industrialisation.

1970–1990 Diversification de la base industrielle. Industries de pointe basées sur des technologies endogènes et des postes de responsables, au sein des multinationales, confiés de plus en plus souvent à des employés brésiliens.

Formation d’une main-d’œuvre spécialisée et de chercheurs pour la phase d’apprentissage.

Source : Maculan (1996)

Dans un autre état d’esprit, plusieurs spécialistes s’entendent pour dire que le système scolaire brésilien évolue à deux vitesses. Depuis les années 1980, les enfants des classes moyennes et supérieures sont massivement scolarisés dans les établissements privés alors que les autres, les enfants de classes pauvres, le sont dans les écoles publiques. Cette réalité

(27)

13 a des répercussions tout au long du cheminement scolaire du primaire à l’université, jusqu’à l’entrée sur le marché du travail. De fait, les jeunes qui graduent des écoles privées occupent la majorité des places des universités publiques fortement subventionnées par l’État (donc gratuites). Ces universités fédérales dispensent un enseignement supérieur et observent une excellente réputation, mais le nombre de places est limité et les examens d’entrée sont très difficiles. Les candidats issus des écoles secondaires publiques sont souvent mal préparés, échouent aux examens et sont ainsi contraints de se rabattre sur les universités privées qui coûtent cher et observent une notoriété moindre. Plusieurs abandonnent alors l’école par manque de moyens financiers pour poursuivre au cycle universitaire.

Le gouvernement est conscient de l’importance de l’éducation et du développement des compétences pour le succès économique et social du pays. Il a d’abord lancé un système de prêt (FIES) aux familles à faibles revenus pour ensuite mettre en place, dès 2001, un plan national d’éducation (ProUni) afin de mobiliser tous les acteurs impliqués dans l’enseignement et surtout faciliter l’accès à toute la population. Ce système suggère notamment aux universités privées d’offrir des places gratuitement aux étudiants à faibles revenus en retour d’une exemption de taxes. La loi sur les quotas raciaux et sociaux à l’université, votée en 2012 par le gouvernement brésilien, est un autre exemple concret de cette volonté de démocratiser l’accès à l’éducation supérieure. Ce règlement requiert des universités publiques fédérales de réserver près de la moitié de leurs places aux jeunes issus des écoles publiques avec une priorité donnée aux noirs, métis et indiens. Les trois lignes directrices de ces plans sont, l’éducation est un droit, l’éducation comme outil de développement social et économique et l’éducation comme facteur d’inclusion sociale. Plusieurs recommandations ont été émises tout au long de la chaîne de valeur en enseignement du préscolaire à l’enseignement universitaire en passant par la formation continue. Les priorités dans le secteur de l’enseignement supérieur sont les suivantes :

‐ Permettre, à la fin de la décennie, l’accès à l’enseignement supérieur à 30 % du groupe des 18-24 ans.

(28)

14

‐ Créer des systèmes interactifs d’enseignement à distance en élargissant le nombre de cours offerts aux étudiants inscrits à des cours réguliers ou de formation continue.

‐ Encourager et renforcer le développement des études supérieures (2e et 3e cycles) et la recherche dans les universités de façon à doubler le nombre de chercheurs qualifiés dans 10 ans.

‐ Créer des politiques pour faciliter l’accès aux études supérieures aux minorités qui sont victimes de discrimination en encourageant des programmes spéciaux qui aideront à compenser pour les échecs scolaires du passé et mettre les étudiants sur le même pied d’égalité pour la réussite des concours de sélection.

‐ Encourager les établissements publics à adopter des programmes d’assistance financière, telle que l’alternance travail-études ou autres moyens d’appui financier afin d’aider ceux qui démontrent de bonnes capacités académiques, mais qui sont à court de ressources.

Le système scolaire brésilien est structuré en deux niveaux; l’enseignement de base et l’enseignement supérieur. L’enseignement de base inclut l’éducation au préscolaire et au primaire appelé l’enseignement fondamental (ensino fundamental) et l’enseignement secondaire ou moyen (ensino médio). L’enseignement fondamental, gratuit et obligatoire, se termine normalement à 14 ans. L’enseignement moyen ou préuniversitaire dure 3 ans. Les étudiants ayant suivi un cycle régulier terminent à 18 ans pour ensuite s'investir dans l’éducation professionnelle. Celle-ci est subdivisée en trois niveaux; le niveau élémentaire, le niveau technique et l’enseignement supérieur. L’enseignement supérieur est offert par les universités et se structure en trois cycles d’études. Le diplôme de Bacharelado ou Licenciatura se complète en 4 ou 5 ans, le Mestrado (maîtrise) initie à la recherche et se complète en 2 ans et le doctorat s'achève en 4 ou 5 ans. Le terme lato sensu est également employé pour définir le baccalauréat et certaines maîtrises professionnelles telles que les MBA. Le terme stricto sensu englobe les programmes de maîtrise axée sur la recherche et de doctorat. En ce qui a trait au calendrier scolaire, il faut garder à l’esprit qu’il est différent de celui de l’hémisphère nord. En effet, dans l’hémisphère sud l’année universitaire commence en février/mars pour se terminer en décembre alors que dans l’hémisphère nord, il est de septembre à juin.

(29)

15 Les examens d’entrée aux études supérieures notamment au baccalauréat caractérisent l’admission dans les universités brésiliennes. Les examens du Vestibular sont les concours les plus communément utilisés pour sélectionner les étudiants. Ces concours sont donnés par les universités publiques et privées, par ailleurs comme elles sont autonomes dans l’élaboration et l’organisation, les critères et les étapes à l’admission peuvent varier. Le Vestibular comporte normalement la phase éliminatoire et celle qui est classificatoire. De même, il est conçu pour évaluer les connaissances générales et spécifiques en fonction du domaine d’études choisi par le candidat. De manière générale, les candidats passent les examens de plusieurs établissements afin d’augmenter leurs chances d’être admis dans leur filière de prédilection. Depuis 1998, un nouveau test de fin des études secondaires évalue les compétences des étudiants. L’Examen national de l’enseignement moyen ou secondaire dont l’acronyme est l’ENEM fut instauré par le Ministère de l’Éducation brésilien en 1998 afin d’offrir une alternative et un processus de sélection complémentaire dans les différentes filières professionnelles. Contrairement au Vestibular, l’ENEM ne constitue pas un examen d’entrée dans une université spécifique, mais bien un examen général à l’instar de la passation des examens du baccalauréat en France qui valident la fin des études secondaires. Comme les universités sont autonomes dans l’élaboration de leurs critères de sélection, elles peuvent choisir d’accepter uniquement l’ENEM, de combiner les résultats avec un autre test d’admission ou d’utiliser uniquement le Vestibular. Depuis quelques années, le Brésil a vu naître des écoles préparatoires (Cram schools) d’une durée de 3, 6 ou 9 mois. Ces écoles spécialisées ont pour but de préparer les candidats aux examens d’entrée dans les grandes universités. Enfin, il existerait près de 200 universités et près de 2300 établissements d’enseignement supérieur (entre autres les collèges et établissements techniques spécialisés) au Brésil.

Comme le démontre le tableau suivant de De Mello, Maculan et Renault (2012), les inscriptions dans les établissements d’enseignement supérieur ont augmenté continuellement entre 2000 et 2007 (+81 %). Les universités qui représentent uniquement 8 % des établissements d’enseignement supérieur regroupent 54,6 % des inscriptions. Les universités publiques qui représentent 52,5 % de l’offre universitaire rassemblent 40,6 % des inscriptions.

(30)

16

Selon De Mello & cie, en 2007 les domaines d’études des étudiants inscrits au premier cycle se répartissaient comme suit : 42 % pour les sciences sociales, la gestion et le droit; 17 % pour les sciences et le génie. La popularité pour les sciences humaines et sociales est liée à la prédominance des établissements privés, à but lucratif, offrant des programmes d’études n’exigeant pas de gros investissements en matériel. Les autres domaines les plus recherchés sont l’éducation (16,5 %), la santé et l’aide sociale (15 %), les arts et les lettres (3,5 %) ainsi que l’agriculture et la médecine vétérinaire (2 %).

Tableau 2. Évolution des inscriptions au premier cycle dans les universités brésiliennes Année/ Type 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 EES * 2 694 245 3 030 759 3 479 913 3 887 022 4 163 733 4 453 156 4 676 646 4 880 381 Publics 887 026 939 225 1 051 655 1 136 370 1 178 328 1 192 189 1 209 304 1 240 968 Privés 1 807 219 2 091 529 2 428 258 2 750 652 2 985 405 3 260 967 3 467 342 3 639 413 Universités 1 806 989 1 956 542 2 150 659 2 276 281 2 369 717 2 469 778 2 510 396 2 664 187 Publiques 780 166 816 913 915 902 985 465 1 022 923 1 042 816 1 053 263 1 082 684 Privées 1 026 823 1 139 629 1 234 757 1 290 816 1 346 794 1 426 962 1 457 133 1 561 503

Source : INEP ( 2009 ) *EES : Établissements d’enseignement supérieur

En ce qui a trait à la répartition par sexe, les femmes sont davantage représentées dans les collèges et les universités avec 56 %. Par ailleurs, ce ratio s’inverse si nous considérons la concentration par domaine du savoir : 80 % des étudiants de la cohorte en génie et sciences exactes sont des hommes.

Selon le site Studyrama.com, 5 universités dominent le palmarès du classement au Brésil : - l’Univerdidade Estadual de Campinas de São Paulo (Unicamp);

- l’Escola Politécnica da Universidade de São Paulo (USP-Poly); - la Pontifícia Universidade Católica de Rio de Janeiro (PUC);

- l’Universidade Federal do Rio Grande do Sul de Porto Alegre (UFRGS); - l’Universidade Federal do Cearà de Fortaleza (UFCE).

(31)

17 L’USP et l’Unicamp détiennent les meilleurs classements particulièrement dans les domaines du génie électrique, du génie mécanique et du génie industriel. Elles font également partie des meilleures universités d’Amérique du Sud. En effet, selon le QS Latin American University Ranking de 2013, la Universidade de São Paulo (USP) se classait au 1er rang (au 169e rang dans le classement international de QS de 2011) et la Universidad Estadual de Campinas (Unicamp) se classait au 3e rang. De même, la Universidade Federal de Rio de Janeiro et la Universidade Federal de Minas Gerais se positionnaient au 8e et au 10e rang du classement QS pour l’Amérique latine.

En ce qui a trait à la poursuite des études au 2e et au 3e cycle, en 15 ans la croissance des inscriptions a doublé à la maîtrise et s’est multipliée par cinq au doctorat passant de 3 647 diplômés de maîtrise en 1987 à 30 568 diplômés en 2007. Pareillement, 868 diplômes de doctorat ont été remis en 1987 contre 9919, en 2007. En 2003, 41,6 % des doctorants ont diplômé dans les disciplines des sciences sociales, des arts et des lettres contre 31,6 % en sciences et génie.

Les universités fédérales publiques prennent en charge la plupart des recherches qui se performent à la maîtrise et au doctorat. Les établissements de recherche de pointe sont surtout concentrés dans la région du Sud-Est. Trois principaux organismes publics agréent, évaluent et financent la recherche et les études supérieures; la CAPES (Coordenação de Aperfeiçoamento de Pessoal de Nível Superior) - Fondation de coordination du perfectionnement du personnel du niveau supérieur, le CNPq (Conselho Nacional de Desenvolvimento Científico e Tecnológico) - Conseil national de développement scientifique et technologique et la FAPESP (Fundação de Amparo à Pesquisa no Estado de São Paulo) - Fondation pour le soutien de la recherche de l'État de São Paulo. Dans les années 60, le financement était accordé à 85 % au développement des domaines du savoir en génie, physique et biologie. Aujourd’hui, la formation d’ingénieurs, les sciences biologiques, exactes et de la terre représentent 49 % du budget de financement, alors qu’une part grandissante du budget est allouée aux sciences humaines, aux sciences sociales, aux arts et aux lettres.

(32)

18

1.4. Engouement pour des expériences internationales de scolarisation

La tendance vers l’internationalisation de la formation est un phénomène actuel au Brésil et se voit de plus en plus tôt dans le cheminement scolaire. Les auteurs Noguiera & Aguiar (2008) parlent de nouvelles stratégies éducatives des familles qui veulent offrir une expérience internationale de scolarisation à leurs enfants. À leurs yeux, cette expérience leur permettrait d’accroître leurs ressources culturelles et d’être compétitifs sur le marché scolaire et du travail. L’acquisition d’un cosmopolitisme passerait par l’acquisition d’un capital linguistique (bilinguisme ou trilinguisme) et d’une ouverture sur le monde.

Pareillement, au niveau universitaire cette tendance se popularise. Entre la période de 1987 à 1998, quelque 15 900 étudiants de cycles supérieurs ont pu bénéficier d’une expérience internationale d’éducation financée par les organismes subventionnaires brésiliens. Ces chiffres ont atteint 70 188 étudiants entre 2011 et 2014 soit depuis le lancement du programme de bourses Science sans frontières. Selon la Revista Educação Ciência e Tecnologia, l'objectif est de former d’ici 2015, 101 000 boursiers dans les universités étrangères.11

Tableau 3. Pays de destination des boursiers brésiliens au 3e cycle de 1987 à 1998

Pays/Période 1987-1991 1991-1995 1995-1998 Sans info. Total

États-Unis 1 040 2 129 2 492 5 661

France 714 1 039 1 062 2 815

Royaume-Uni 701 951 932 2 584

Europe (autres pays) 445 864 1 016 2 325

Allemagne 196 286 381 863 Canada 132 306 320 758 Asie 52 105 128 285 Amérique latine 50 85 88 223 Sans information 0 0 0 401 401 Total : 3 330 5 765 6 419 401 15 915

11Aveiro, T. M. M. (2014). O programa Ciência sem Fronteiras como ferramenta de acesso à mobilidade

(33)

19

Source : Listes des boursiers fournies par la CAPES, le CNPq et la FAPESP

Tableau 4. Principaux pays de destination des boursiers brésiliens en 2014 Pays /Nombre États-Unis Royaume-Uni

Canada France 4 premiers

pays Tous les pays Nombre 20 538 8 799 6 325 585 (QC) 6 130 41 792 70 188 Pourcentage 29,26 % 12,54 % 9,01 % 0,83 % 8,73 % 59,54 % 100 %

Source : Banque de données internet créée par les responsables du programme Science sans Frontières qui cartographie les étudiants brésiliens boursiers dans le monde.12

Si nous comparons les pays de destination entre la période de 1987 à 1998 et de 2011 à 2014, nous constatons que les États-Unis demeurent le pays le plus populaire auprès de 20 358 boursiers. Par ailleurs, la France recule au 4e rang avec 6130 boursiers brésiliens et le Royaume-Uni avance au 2e rang avec 8799 boursiers, suivi du Canada au 3e rang avec 6325 Brésiliens. Le Québec a accueilli 585 boursiers et la Belgique, 410.

Dans un même contexte, selon un rapport du Service des délégués commerciaux du Canada portant sur le marché de l’éducation internationale13, près de 20 000 Brésiliens sont venus au pays en 2011 et 22 000 étaient attendus en 2012 spécifiquement pour y suivre une formation linguistique ou disciplinaire. D’autre part, les statistiques d’admission compilées par la CREPUQ, Conférence des recteurs et des principaux des universités du Québec, démontrent que 550 candidats d’origine brésilienne ont déposé un dossier d’admission dans les universités québécoises au trimestre d’automne 2012. Parmi ceux-ci, 212 avaient le statut d’étudiant étranger alors que 340 avaient le statut de résident permanent. Les quatre établissements universitaires qui ont reçu la plus forte demande sont l’Université de

12

http://www.cienciasemfronteiras.gov.br/web/csf/bolsistas-pelo-mundo?p_p_id=mapabolsistasportlet_WAR_mapabolsistasportlet_INSTANCE_rC9j&p_p_lifecycle=0&p_p_

state=normal&p_p_mode=view&p_p_col_id=column-2&p_p_col_count=1&codigoArea=&tituloArea=Todas&siglaModalidade=&nomeModalidade=Todas

(dernière consultation le 14 septembre 2014)

13Affaires étrangères et Commerce international Canada. (2012) Le Service des délégués commerciaux du

Canada, Le marché de l’éducation internationale Brésil, tiré du site

http://www.deleguescommerciaux.gc.ca/fra/document.jsp?did=133845&_requestid=1454729 (consulté en 2012)

(34)

20

Montréal (155), l’Université McGill (138), l’Université Laval (78) et l’Université Concordia (69).

La somme dépensée en 2012 par cette clientèle en programme d’études au Canada représente 682 millions $ CA. La répartition des intérêts est d’un tiers pour des cours d’anglais, un tiers pour une formation aux cycles supérieurs, 15 % pour des programmes d’études au 1er cycle et 7 % pour des cours de français.

Si la demande pour une immersion en français au Canada est moindre, l’apprentissage du français au Brésil demeure répandu puisque les écoles de langues de l’Alliance française constituent le réseau le plus ancien et dense avec 40 implantations à travers le pays pour 35 000 étudiants. Il y a également 3 lycées français à São Paulo, Rio de Janeiro et Brasilia. Fait intéressant, le gouvernement français déclarait récemment que la France est aujourd’hui seconde destination mondiale des étudiants brésiliens et première destination s’agissant des étudiants boursiers14.

Dans un même contexte, le Canada aurait récemment été identifié comme le pays ayant la meilleure image par les professionnels du tourisme brésilien. 15 Ainsi, selon une étude faite auprès de 1000 utilisateurs d’internet en 2014, le Canada se classerait 1er avec 79 % des avis favorables comme destination en Amérique. Le pays occuperait également la 1re place parmi ceux des Amériques avec 74 %, contre 66 % pour les États-Unis en 2e place, 61 % pour le Brésil en 3e place et 57 % pour l’Argentine en 4e position.

14La France et le Brésil. (dernière mise à jour en 2014) Tiré du site :

http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/bresil/la-france-et-le-bresil/ ( première consultation en 2012)

15 Panrotas, O portal do professional de turismo, Canadá é apontado como país com melhor imagem. (2014)

Tiré du site http://www.panrotas.com.br/noticia-turismo/destinos/canada-e-apontado-como-pais-com-melhor-imagem_97370.html (consulté en avril 2014)

(35)

21

1.5. Considérations sur le financement des études et permis de séjour

Aspects financiers

Le droit à l’éducation est un sujet qui suscite des débats partout dans le monde. Les politiques en matière d’accès à l’éducation varient d’une région à l’autre et sont souvent le reflet de la vision collective ou individuelle d’une société. L’accès à l’enseignement supérieur va dans le même sens, des réflexions sur l’égalité des chances sont au cœur des discussions. Comme nous l’avons vu précédemment, les universités fédérales brésiliennes offrent un enseignement gratuit, mais les examens d’entrée sont souvent difficiles. Les universités privées sont plus accessibles à ceux ayant un moins bon rendement scolaire, mais sont payantes. De même, bien qu’il y ait un engouement pour l’internationalisation de l’éducation, faire un séjour d’études à l’étranger demeure coûteux. À titre indicatif, pour étudier dans les universités canadiennes, les Brésiliens devront payer le plein montant, c’est-à-dire les frais de scolarité au tarif domestique ainsi que des frais supplémentaires pour les étudiants étrangers.

Ainsi, à moins de profiter d’une bourse, de bénéficier d’une réduction des frais majorés ou d’obtenir la résidence permanente au Canada et au Québec, les Brésiliens qui réalisent des études dans les établissements d’enseignement supérieur canadiens devront s’attendre à payer au moins 10 000 $ CA par session (15 crédits) au 1er cycle et près de 8 000 $ CA par session (15 crédits) aux 2e et 3e cycles. Un baccalauréat de 90 ou 120 crédits coûtera en frais de scolarité entre 60 000 $ et 80 000 $ CA alors qu’une maîtrise coûtera près de 24 000 $ CA et un doctorat, 48 000 $ CA16. Ces montants sont évidemment élevés et excluent les autres frais liés à l’expatriation à l’étranger, dont l’assurance maladie, les frais de déplacement, les dépenses de subsistance et l’hébergement.

Ce constat rappelle que peu d’élus réussissent à franchir les portes des universités canadiennes sans un appui financier externe ou un patrimoine familial. Au Brésil, plusieurs étudiants bénéficient déjà d’un appui gouvernemental que ce soit sous forme de gratuité

16 Coût des études et budget, Université Laval. (2014-2015) Tiré du site

(36)

22

dans les universités publiques ou d'une aide financière dans les universités privées. Outre le fait d’obtenir du financement pour étudier à l’étranger, une autre stratégie consiste à demander le statut de résident permanent afin de profiter d’une réduction des frais de scolarité au tarif domestique. Au Canada, dont au Québec, la différence entre les frais de scolarité nationaux et internationaux est notable. À titre indicatif, une session, sans distinction du cycle d’études, coûtera moins de 1 500 $ CA aux tarifs provinciaux contre 8 000 à 10 000 $ CA aux tarifs internationaux. Il est d’ailleurs intéressant de constater que près de 62 % des candidats ayant déposé une demande dans une université au Québec, avait le statut de résident permanent selon les données de la CREPUQ du trimestre d’automne 2012. De même, le taux de conversion entre le dépôt de la candidature et l’inscription est nettement supérieur lorsque le candidat a d’abord la résidence permanente, 59,12 % (résident permanent) contre 34,91 % (étudiant étranger).

Permis de séjour

La législation quant à la mobilité des personnes varie d’un gouvernement à l’autre en fonction des ententes bi ou multilatérales qui ont été légiférées. Bien que les relations diplomatiques et commerciales entre le Canada et le Brésil se soient intensifiées au cours des dernières années, il n’en demeure pas moins que pour transiter ou visiter le Canada pour des vacances ou toute autre forme de séjour, les Brésiliens doivent se munir d’un visa d’entrée. Cette barrière à l’entrée est un facteur légal non négligeable dans la réalisation du séjour d’études. Cubillo, Sanchez et Cervino (2006) ont notamment souligné que dans le processus de sélection d’un pays, la prestation de service ayant une influence sur la décision débute lorsque l’étudiant entreprend sa demande de visa auprès du consulat du pays hôte. Les auteurs ajoutent que les travaux de Binsardi et Ekwulugo (2003) démontrent que l’accessibilité aux programmes d’études d’une université et la facilité des procédures d’immigration sont des éléments dominants dans le choix d’un pays et de l’établissement de destination.

En complément du visa d’entrée, un Brésilien désireux d’entreprendre un séjour d’études au Canada devra faire une demande de permis de séjour auprès des autorités

(37)

23 gouvernementales17. Ce permis d’études lui coûtera 150 $ CA /300 $ BRL. De même, s’il doit fournir ses données biométriques des frais additionnels de 85 $ CA / 170 BRL s’ajouteront. Dans un même contexte, si un étudiant étranger choisit le Québec, il devra également procéder à une demande de Certificat d’acceptation du Québec auprès des autorités compétentes18. Le montant de la demande est de 108 $ CA.

Outre les montants à payer pour obtenir le statut légal d’entrée au Canada et au Québec, il faut savoir que les demandes sont analysées en fonction de plusieurs critères et que les délais de traitement peuvent être longs. Par conséquent, de nombreux d’étudiants sont refusés faute de répondre aux critères exigés ou retardent la réalisation de leur programme d’études en raison de délais de traitement. Des incidents comme la grève des agents du service étranger et des diplomates canadiens qui a eu lieu à l’été 2013 a notamment paralysé pendant une période les demandes et l’obtention des visas de séjour au Canada19. Les universités en ont payé le prix par le nombre décroissant d’étudiants internationaux inscrits à l’automne 2013.

D’autres initiatives visent par ailleurs à soutenir les relations bilatérales entre le Brésil et le Canada. Dans le cadre du plan d’action lancé en 2011 par le gouvernement canadien pour accroître le nombre d’étudiants brésiliens dans les universités canadiennes, le ministre du Commerce international, Ed Fast, a reconnu que la stratégie pour les attirer ne peut réussir que si ces derniers peuvent obtenir des visas rapidement et avoir une meilleure chance de s'installer dans le pays grâce à des programmes tels que la catégorie de l'expérience canadienne. Un processus simplifié pour l'octroi de permis d'études et de nouvelles règles

17 Gouvernement du Canada. Tiré du site :

http://www.canadainternational.gc.ca/brazil-bresil/visas/study-apply_demande-etude.aspx?lang=fra (consulté en septembre 2014)

18 Immigration Québec. Tiré du site :

http://www.immigration-quebec.gouv.qc.ca/fr/immigrer-installer/etudiants/obtenir-autorisations/certificat-acceptation/frais-exiges.html (consulté en septembre 2014)

19 La Presse canadienne. (2013). Grève dans les missions diplomatiques - Quinze centres de traitement des

visas sont paralysés. Le devoir. Tiré du site. http://www.ledevoir.com/politique/canada/383929/quinze-centres-de-traitement-des-visas-sont-paralyses (consulté en avril 2014)

(38)

24

pour permettre à certains étudiants étrangers de travailler à temps partiel hors campus a notamment été mis sur pied.20

1.6. Taux de pénétration des technologies de l’information et de la communication

Les technologies de l’information ont révolutionné notre rapport au monde et à l’espace-temps. Il est maintenant plus facile pour un individu d’accéder à de l’information sur toutes les sphères d’intérêts et aux organisations d’élargir la portée de leurs produits et services. La mondialisation qui se manifeste aussi par la démocratisation des moyens de transport et la multiplication des interactions humaines ont réduit les distances physiques. Selon une étude du gouvernement du Québec21, en avril 2012 le nombre d’abonnés à des services de télécommunications au Brésil était de l’ordre de 329,2 millions (dont 253 millions sont dirigés à des abonnements au téléphone sans fil). Il s’agit d’un nombre d’abonnements qui atteint près du double de la population du pays. Par ailleurs, le tableau suivant démontre que la télévision demeure, à ce jour, la technologie de communication ayant le plus haut taux de pénétration avec 95 % en 2010.

Tableau 5. Taux de pénétration des technologies de télécommunications dans les ménages brésiliens entre 2005 et 2010

Services 2005 2010

Télévision 91,4 % 95,0 %

Radio 88,0 % 81,4 %

Téléphone fixe ou sans fil 71,6 % 87,9 %

Ordinateur personnel 18,6 % 38,3 %

Nombre de ménages 53,1 % 57,3 %

20 Bradshaw, J.(2014), Ottawa aims to boost international students from six priority regions, The Globe and

Mail Tiré du site: http://www.theglobeandmail.com/news/politics/ottawa-aims-to-boost-international-students-from-six-key-countries/article16344061/ (consulté en avril 2014)

21Économie, Innovation et exportation Québec. (2012)Télécommunications au Brésil- études et analyses. Tiré

du site http://www.economie.gouv.qc.ca/objectifs/informer/par-pays/amerique/bresil0/page/etudes-et-

analyses-18511/?tx_igaffichagepages_pi1%5Bmode%5D=single&tx_igaffichagepages_pi1%5BbackPid%5D=14796& tx_igaffichagepages_pi1%5BcurrentCat%5D=&cHash=2294c6a4bf03bd1355213debe57546d4 (consulté en août 2014)

(39)

25 Parallèlement, selon un rapport du gouvernement français22, la télévision est la première source de divertissement et d’information des Brésiliens. Les journaux d’information et les téléséries sont les programmes attirant la part d’audience la plus élevée avec un taux à près de 80 %. TV Globo est la chaine de télévision brésilienne la mieux implantée. Son réseau est constitué de 119 stations de télévision affiliées, dans plus de 26 états et pouvant atteindre près de 99 % des foyers.

D’autre part, au premier trimestre de 2012, 82,4 millions d’individus utilisaient régulièrement des services internet. En effet, l’utilisation d’internet pour l’ensemble des Amériques s’est accrue au cours des 20 dernières années. En 2005, 36 % de la population utilisait internet, en 2010 ces chiffres ont grimpé à 49 % tandis qu’en 2013, la pénétration a atteint 61 % des individus. En 2012, le Brésil occupait le 86e rang (49,8 %) pour le nombre d’utilisateurs23. Les Brésiliens ayant accès aux TI utilisent notamment internet pour plusieurs finalités. Les réseaux sociaux tels que Facebook, Twitter et Linkedin leur permettent de discuter avec leurs pairs sur des sujets variés. D’ailleurs, les participants au programme Science sans frontières ont leurs pages Facebook où ils échangent des renseignements sur les destinations d’études. Pour le Québec, un regroupement de jeunes Brésiliens a créé et alimente la page CsF - Sul de Québec. De même, les organismes subventionnaires ont conçu une plate-forme internet (plataforma lattes) pour réunir l’information sur chaque étudiant financé dans le monde.

Les fonctions d’information, d’interaction et de communication des TI ont aussi transformé les méthodes d’enseignement. De nos jours, les universités entrent virtuellement dans les maisons via, par exemple, des plates-formes technologiques pour la formation à distance. La transformation ne s’en tient pas uniquement par l’offre grandissante de formation à distance. L’étude de Ranjan (2008) a notamment démontré que les changements rapides des TI influencent de façon croissante la création, la publication et la diffusion du matériel éducatif ainsi que le partage d’information. Elles facilitent les connexions entre les frontières disciplinaires, institutionnelles, géographiques et culturelles. Enfin,

22 Morin-Desailly, Catherine et cie, La France et le Brésil, terre de cultures. (2009) Rapport d’information.

Tiré du site : http://www.senat.fr/rap/r09-646/r09-6461.html (consulté en août 2014)

23 Internet dans le monde, Wikipédia. Tiré du site http://fr.wikipedia.org/wiki/Internet_dans_le_monde

(40)

26

l’aménagement des salles de classe et le style d’enseignement s’adaptent progressivement aux nouvelles technologies.

Tableau 6. Résumé de la situation brésilienne – facteurs favorables au recrutement d’universitaires

Environnement Facteurs

Démographique et

culturel ‐ La tranche des 15 à 35 ans (67,5 millions) représente 33,6 % de la population ‐ Accès à l’enseignement supérieur : 4,9 millions de jeunes

inscrits dans les établissements d’enseignement supérieur (dont 2,7 millions à l’université)

‐ Croissance des inscriptions à la maîtrise et au doctorat ‐ Classes moyennes et riches bien présentes : 7 états ayant

un PIB au-dessus de la moyenne

‐ Popularité des expériences internationales de scolarisation ‐ Perception d’un avantage concurrentiel sur le marché de

l’éducation et du travail lié au cosmopolitisme

‐ Canada comme destination touristique et d’études de plus en plus populaire

‐ Francophilie présente (35 000 étudiants dans les écoles du réseau des Alliances françaises)

Politico-légal ‐ Mise en place de programmes sociaux qui stimulent la persévérance scolaire

‐ Programmes de bourses pour réaliser un séjour d’études universitaires à l’étranger

‐ Ententes bilatérales pour faciliter l’octroi de permis d’études et stimuler les collaborations en matière de recherche

‐ Réseaux scientifiques, technologiques et d’innovation les plus sophistiqués et diversifiés d’Amérique latine

‐ Volonté de diminuer les contraintes d’obtention des permis d’études et de travail

Économique ‐ Économie émergente et diversifiée

‐ Redistribution sociale à travers des programmes sociaux ‐ Société du savoir et besoins en personnel hautement

qualifié

‐ Entreprises concurrentielles

‐ Être à l’avant-garde des technologies et des tendances Technologique ‐ Taux de pénétration en croissance

‐ Intégration des TIC dans la vie quotidienne (cours à distance, réseaux sociaux, recherche d’information, etc.) ‐ Fenêtre sur le monde qui crée l’engouement

Figure

Figure 1 : Carte du Brésil
Tableau 1. Processus d’industrialisation et évolution des fonctions de l’université de  1920   à 1990
Tableau 2. Évolution des inscriptions au premier cycle dans les universités  brésiliennes  Année/  Type  2000  2001  2002 2003 2004 2005 2006  2007 EES *  2 694 245  3 030 759  3 479 913  3 887 022  4 163 733  4 453 156  4 676 646  4 880 381  Publics  887
Tableau 3. Pays de destination des boursiers brésiliens au 3e cycle de 1987 à 1998  Pays/Période  1987-1991  1991-1995 1995-1998 Sans info
+7

Références

Documents relatifs

ﺔﻋوﻣﺟﻣﻟا لﺧاد ﺔﻘﺛﻟا عرز ﻰﻠﻋ لﻣﻌﻟاو ﺎﻬﯾﻔظوﻣ ﻰﻟإ رﺛﻛأ برﻘﺗﻟﺎﺑ ﺔﺳﺳؤﻣﻟا ةرادإ ﺢﺻﻧﻧ كﻟذﻟ ،مﻬﺗاردﻗ ﻊﻣ تﻼﻫؤﻣو تاردﻗ نﻣ درﻓ لﻛ ﻪﻠﻣﺣﯾ ﺎﻣ قﻓو لﻣﻌﻟا بﺻﺎﻧﻣ ﻊﯾزوﺗ

Les études sur la création et le développement des langues des signes émergentes ne sont pas très nombreuses. Depuis les cinq dernières années nous nous sommes documentée

Nous avons déjà vu (Q1) que 3 = (11) 2 semblait être brésilien, toutefois il doit être exclu parce que la relation b>N-1 n’est

Une simple consultation de table des nombres premiers nous donne 2011 et 2017 comme premiers les plus proches et on vérifie aisément qu’ils ne sont pas brésiliens. Compte tenu de

Un entier naturel n est appelé « brésilien» s’il existe un entier b, 1 < b < n – 1, tel que la représentation de n en base b est un nombre uniforme qui s’écrit avec

représentation de n en base b est un nombre uniforme  qui s’écrit avec des chiffres ou des symboles

Un entier naturel n est appelé « brésilien»* s’il existe un entier b, 1 < b < n – 1, tel que la représentation de n en base b est un nombre uniforme qui s’écrit avec

Avec cinq graduations intermédiaires au minimum, celui-ci donne 40 configurations possibles qui incluent les deux qui viennent d’être mentionnées.. Pour L variant de 24