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Sur les chevilles d'ivoire comme moyen d'immobilisation directe des fragments osseux et comme soutien du périoste

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Academic year: 2022

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Thesis

Reference

Sur les chevilles d'ivoire comme moyen d'immobilisation directe des fragments osseux et comme soutien du périoste

GAUDARD, Jules

GAUDARD, Jules. Sur les chevilles d'ivoire comme moyen d'immobilisation directe des fragments osseux et comme soutien du périoste . Thèse de doctorat : Univ. Genève, 1892

DOI : 10.13097/archive-ouverte/unige:26819

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:26819

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·SUR LES CHEVILLES D'IVOIRE CODE MOYEN D'IMMOBILISATION DIRECTE DES

FRAGMENTS OSSEUX ET COMME SOUTIEN DU PÉRIOSTE

PAR

JULES GAUDARD

THÈSE INAUGURALE

PRÉSENTÉE A LA FACULTÉ DE MÉDECINE DE GENÈVE POUR OBTENIR LE GRADE DE

DOCTEUR EN MÉDECINE

~~~ ~

AARAU

IMPRIMERIE ~ KELLER

1892

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A MON CHER MAÎTRE

M.

LE DocTEUR

H. BIRCHER

HOMMAGE RESPECTUEUX DE L'AUTEUR

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SUR LES CHEVILLES D'IVOIRE COMlVIE lVIOYEN D'IlVIMOBILISATION DIRECTE DES FRAGMENTS

OSSEUX ET COMlVIE SOUTIEN DU PERIOSTE.

INTRODUCTION HISTORIQUE.

L' immobilité et la coaptation exacte- des deux fragments osseux est le but principal que nous cherchons à atteindre dans toutes les fractures des oS, longs, puisque c'est de ces deux facteurs que dépend dans la plupart des cas le résultat favorable. Les moyens d'obtenir une coaptation et une immobilisation des os fracturés sont très nom- breux et ont de tout temps occupé l'esprit des chirurgiens.

Nous avons d'abord tous les appareils de rétention indirecte c. à. d.

qui n'agissent sur l'os que par l'intermédiaire des parties molles, tels que les attelles, les appareils plâtrés, silicatés etc. qui sont employés avantageusement dans presque tous les cas de fractures.

Cependant cette rétention indirecte se montre quelques fois insuf- fisante, soit que la coaptation des fragments ne se fasse pas, soit dans les cas où il existe un grand nombre d'esquilles ou que le périoste soit détaché sur une grande étendue. Ces fractures rebelles à tous les traitemenfs usités exitaient depuis des siècles déjà la sagacité des chirurgiens et l'idée d'une immobilisation directe des os brisés est fort ancienne. Déjà Hippocrate conseillait d'enlacer les dents dans les fractures de la machoire ; la suture et la ligature des os agissent directement sur les fragments osseux. Mais cette méthode ne put prendre de l'essor et donner de véritables succès que lorsque l'anti- sepsie écarta les dangers d'une opération sanglante.

En l 840 Ma.lgaigne proposa sa pointe métallique qui en traversant les parties molles attaque directement un des fragments osseux et le pousse vers l'autre. Cette méthode fut ensuite employée par beaucoup de chirurgiens de tous les pays.

Pour maintenir en contact les deux fragments dans les fractures

de la rotule, Malgaigne inventa les griffes qui portent son nom.

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- 6 -

Une autre méthode de contention directe des os brisés, quoique rarement employée, fut l'enclavement des deux fragments. Ce procédé, qui consiste à enclaver run des deux fragments, brisé en bec de flûte, dans la cavité médullaire de l'autre, fut d'abord employé par Roux (1833) à Paris, ensuite par Sédillot et von Bergmann, mais dans des cas tout à· fait exceptionnels .

. . Nous avons ensuite la suture des os, opération qui consiste à maintenir rapprochées les deux extrémités d'un Of< par des sutures métalliques. Ce sont Kearny Rodgers en 1826, ensuite Laloy, qui l'employèrent les premiers et trouvèrent beaucoup d'imitateurs s-urtout en Allemagne et en Angleterre. Cette méthode constitue déjà un grand progrès dans le traitement des fractures par contention directe;

d'autant plus qu'elle montra avec évidence que de pareilles opérations sur les os ne présentaient que très peu de danger pour le malade et qu' elle encourageait les chirurgiens à trouver d'autres. moyens encore plus efficaces.

En 1848 Dieffenbach eut le premier l'ingénieuse idée d'enfoncer des chevilles d'ivoire transversalement dans les deux fragments osseux, d'abord uniquement dans l'intent!on de provoquer une irritation des deux fragments par le corps étranger.

De nombreuses observations de Dieffenbach, ensuite de Stanley, Boeckel, Gurlt nous montrent de très bons résultats surtout dans des cas de pseudarthroses. Plus tard Dieffenbach employa les chevilles d'ivoire dans le double but, d'irriter le tissu o~seux et de produire une coaptation des fragments en réunissant les chevilles par des fils de soie ou de métal. Ce dernier procédé fut d'abord employé dans les frac~ures de la rotule, ensuite dans d'autres fractures (Rigaud).

Langenbeck employa une vis d'acier qui traversait les deux extrémitéR de ros brisé. De cette manière il cherchait à obtenir une coaptation solide des deux fragments dans des cas de fractures très obliques.

Dans quatre observations publiées par lui il n' eut qu'un seul succès;

dans un cas pareil publié par Bush il n'y eut pas de guérison.

Nous devons encore mentionner un procédé employé d'abord par les Arabes, ensuite ::tussi par des chirurgiens d'Europe; c'est la ligature des os c. à. d. l'enroulement d'un fil métallique autour des deux fragments de l'os préalablement réunis par la coaptation. C'est encore Malgaigne qui s'en servit un des premiers; après lui cette opération fut employée avec succès par d'autres chirurgiens. ·

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- 7

Tous ces procédés d'immobilisation directe des fragments sont plus ou moins tombés en désuétude, quelques-uns comme la suture et la ligature des os, le procédé de Dieffenbach sont encore employés de nos temps, mais bien rarement et dans des cas exceptionnels.

~

ous avons aujourd'hui

à

notre disposition des méthodes beau- coup plus perfectionnées. L'antjsepsie ou l'asépsie nous permettent des opérations sur les os qu'on n'aurait oser tenter autrefois.

Depuis qu'on connait la grande tolérance des tissus pour les corps

étrangers·~

pourvu que ceux-ci soient absolument aseptiques, l'idée d'implanter des chevilles d'ivoire ou de n'importe quelle autre substance résistante dans la cavité médullaire des os ne pouvait pas manquer d'occuper les chirurgiens. I_l est vrai que le tissu osseux compte généralement comme étant un des moins tolérants pour les corps étrangers qui produisent ordinairement une suppuration de longue durée ne cessant qu' avec l'enlèvement de ceux-ci. Cependant on trouve dans la littérature de très nombreux cas de projectiles qui sans produire aucune réaction restèrent pendant de longues années dans les· os et furent entourés de substance osseuse.

L'année dernière nous avons eu le cas d'une jeune fille amputée de

la

cuisse pour tumeur blanche du genou avèc évidement de Lt cavité médullaire du fémur, où une grosse compresse de gaze fut oubliée dans l'intérieur du fémur et

y

resta pendant une année sans réaction. C'est alors que la malade nous revint avec un petit abcès et que nous pûmes extraire le tampon perdu, qui se montra

à

peu près sans altérations.

Les expériences entreprises dans ce sens par plusieurs chirurgiens très connus (Dieffenbach, Heine, Langenbeck, Esmarch, Ollier, Wolff, von Bergmann, J ackimowitz, Heine de Prague, Bush et Bidder, Senn, Mac Even,

Poncet~

Küster, Hahn, Rose,

Salzer~

Lesser, Dementiew, Gluck, Schüller, Adamkiewicz) nous prouvent que nous pouvons sans aucun danger introduire des corps étrangers de n'importe qu'elle matière (ivoire, os décalcifié, acier, catgut etc.) soit dans des cavités osseuses ne communiquant pas avec le canal médullaire même, soit dans ce canal. Nous parlerons plus tard des conditions de tolérance pour ces corps.

Mitteldorpf et Senn se servaient de p8tits morceaux d'os décal-

cifié pour combler des cavités osseuses; Mac Even et Poncet trans-

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- 8

plantaient des parties d

1

un os prises sur un animal vivant sur le même os d

1

Un autre animal pour combler une lacune osseuse faite artificiel- lement.

L

1

énumération de tout ce qui a été publié sur le chapitre de la régénération attificielle des os, de rostéo- et arthroplastique de Gluck me ménerait trop loin.

(Voir littérat. employée à la dernière page.)

Ce qui précède doit simplement nous montrer que ridée d,une immobilisation directe des fragments osseux par des chevilles œivoire implantées dans la cavité médullaire de ros se developpait peu

à

peu et se base sur de nombreux travaux précurseurs.

C

1

est Ch. Heine qui le premier dans un cas d,une

pse~darthrose

de ravant-bras avec 3 cm. de diastase des deux fragments, implanta une cheville d

1

ivoire dans la cavité médullaire du cubitus et obtint une guérison parfaite par cette méthode.

(Arch. fü.r Klin. Chir. 22.)

A. Socin en 1879 guérit par le même procédé une fracture du fémur très réfractaire à tous les traitements. En 1888 lors de rassemblée des médecins suisses il préconisa beaucoup cette méthode dans les cas de pseudarthroses et même de fractures récentes et cita plusieurs cas traités par lui avec succès. (Jahresbericht über die chirurg. Ab- theilung zu Basel, 1887 et Correspondenzblatt für Schweizer Aerzte.)

V olkmann eut également de très bons succès dans trois cas ; deux fois il implanta des chevilles d,ivoire dans les os de ravant-bras;

une fois ce fut une esquille osseuse fraîche qu'il fixa dans la cavité médullaire du fémur.

Bircher d

1

Aarau publia en 1886 cinq cas de fractures compliquées guéries par rintroduction de chevilles œivoire (observations XXIV à XXVIII de notre travail): Unmittelbare Retention bei Fracturen der Rôhrénknochen. Verhandlungen der deutschen Gesellschaft für Chirurgie 1886. C'est le premier travail publié sur cette méthode.

Max Schüller publia en 1888 plusieurs cas de fractures traités avec suceès par des chevilles d,ivoire dans la clinique de Th. Gluck ( "U eber das Einrammen von Elfenbeincylindern in die Markhôhle der Rôhrenknochen" ). En 1889 Rose employa également cette méthode et obtint une guérison parfaite. D'autres travaux de Th. Gluck, de M. Schüller, H. Kümmel, nous parlent avantageusement de ee moyen de traitement des fractures rebelles.

En 1890 H. Munk publia cinq cas de la clinique du Prof. Bruns

de Tubingue dans sa thèse inaugurale (Beitrage zur klin. Chirurgie

1890. VI. Band).

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- 9 -

A l'hôpital d'Aarau le traitement des fractures par l'introduction de chevilles d'ivoire dans la cavité médullaire des os longs a été employé dans 30 cas depuis les quatre ans que l'établissement existe.

Monsieur le Dr. Bircher, médecin en_ chef de l'hôpital, a bien voulu rn 'autoriser de publier ces cas dont les deux tiers me sont connus personnellement. J'y ajoute les cinq cas déjà publiés par M. Bircher (voir ci-dessus).

PROCÉDÉ OPÉRATOIRE.

L'opération n'offre pas beaucoup de difficultés dans la plupart des cas. L'incision au niveau de la fractui·e doit être suffisamment large pour mettre à découvert l'os fracturé dans une étendue de plusieurs centimètres. Le périoste doit être ménagé soigneusement.

On attire alors l'un des deux fi'agments osseux, supposons que ce soit le fragment supérieur, en dehors de la pl"aie et après avoir enlevé toutes les irrégularités de la s1uface avec la scie ou avec les pinces à os, on introduit la cheville d'ivoire dans la cavité médullaire. préal- ablement agrandie et

nettoyé~~

avec la cuiller tranchante selon les besoins.

Ensuite

OlJ

enfonce la cheville à petits coups de marteau jusqu' à ce qu'elle soit solidement fixée dans la cavité médullaire. Suivant les cas la cheville pénètre d'une longueur de 1-3 centimètres dans l'intérieur de l'os.

Le fragment inférieur est traité comme le premier et il ne reste plus qu'à placer les deux fragments dans une position telle que la cheville puisse pénètrer dans la cavité médullaire du fragment inférieur.

C'est le temps le plus difficile de l'opération.

Dans beaucoup de cas c'est par une extension forcée du membre fracturé que nous atteignons ce but; dans d'autres cas on est obligé d'attirer les deux fragments en dehors de manière à ce qu'ils forment un angle aussi aigu que possible. Ainsi le bout libre de la cheville.

se place devant la cavité médullaire de l'autre fragment et en abaissant

de nouveau les fragments, en maintenant la cheville en place, celle-ci

doit entrer dans l'autre fragment. S'il y a moyen de suturer le

périoste on ne doit pas négliger de le faire, puisque c'est de lui que

dépend en grande partie le succès de l'opération,

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- 10 · -

Le membre est ensuite placé sur une .attelle. Il est absolument nécessaire, d'avoir à disposition un certain nombre de chevilles de longueurs et de diamètres différents, puisque les différents os, l'âge, lH nature de la lésion demandent des chevilles appropriées

à

chaque cas.

Nous conservons les chevilles simplement dans une solution de

sublimé à 1 °/oo.

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11 -

0 B SE R V AT I 0 N S.

A. F R .A. C T U R E S R É C EN T E S.

No. 1.

St. Elise, femme de 28 ans.

Fracture compliquée de la jambe gauche au tiers inférieur avec plusieurs esquilles osseuses détachées. ·

Entre à l'hôpital le 1. octobre 1890, 15 jours après l'accident avec sup- puration de la plaie. Incision au niveau de la fracture, extraction des esquilles, désinfection. Les deux fragments du tibia chevanchent l'un sur l'autre, la réduction est impossible. On égalise les deux surfaces osseuses avec la scie et introduit une cheville d'ivoire de 2 cm. de longueur clans la cavité médullaire des deux fragments, - fermeture de la plaie.

Il n'y. eut pas de suppuration et la malade put quitter l'hôpital le 19 janvier 1891 parfaitement guérie avec l'articulation du genou bien mobile, la jambe très peu raccourcie ( 1 cm.).

No. 2.

B. Fr., homme de 43 ans.

Fracture compliquée du tibia gauche au tiers inférieur.

Entre le 29 janvier 1889, la fracture est très oblique, le fragment supérieur, très pointu, a traversé la peau, réduction impossible. Introduction d'une cheville d'ivoire après avoir scié les extrémités éffilées des deux fragments; délirinm tremens.

Consolidation déjà le 28 février. Massage, éléctrisation.

Le 24 mai le patient sort parfaitement guéri sans raccourcissement de la jambe.

Actuellement (1892) il vaque à ses occupations comme avant.

No. 3.

S. Samuel, homme de 53 ans.

Fracture oblique de la jambe gauche avec plaie profonde.

Entre le 13 mars 1891, quatre jours après l'accident, avec suppuration.

16 mars: introduction d'une cheville d'ivoire dans le tibia apr?1s avoir égalisé les deux surfaces de fractnre avec la scie.

Le 14 mai la fracture est consolidée; très peu de sécrétion séro-purnlente par une petite fistule.

Le 17 ao(lt le malade sort guéri, pas de raccourcissement. Actuellement il ressent encore d.e temps en temps des douleurs an niveau de l'ancienne fracture, mais il n'est pas gêné dans la marche.

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12 - No. 4.

N~ Joseph, homme de 51 ans.

Fracture compliquée de la jambe droite au tiers inférieur; les deux frag- ments sont très effilés.

Entre à l'hôpital le 30 août 1890; une esquille de 6 centimètres de longueur doit être enlevée.

Introduction d'une cheville de 10 cm. de longueur. Il y eut à la suite une assez forte suppuration qui cepèndant fut bientôt arrêtée.

En décembre la consolidation était dé.Jà assez forte.

En février le malade se lève; le 8 mars il sort guéri.

Le patient nous écrit que tout va bien aujourd'hui (1892).

No. 5.

R. Johann, 'homme de 25 ans.

Fracture compliquée du fémur droit.

Entre le 26 août 1890 avec une commotion cérébrale survenue par une chute sur la tête. Chevauchement des fragments; les deux fragments sont égalisés avec la scie; introduction d'une chevill~ d'ivoire dans la cavité médul- laire du fémur.

1. septembre: un peu de suppuration.

6 octobre appareil d'extension.

7 novembre pas de consolidation encore.

10 déc. légère consolidation; le 22 déc. le malade se lève sans permission, ce qui produit de nouveau une fégère mobilité des fragments, mais sans rupture de la cheville.

10 janvier: bonne consolidation.

1. mars le patient se lève et commence à marchèr.

Le 8 mars il marche sans béquilles, sort guéri. Actuellement il se porte parfaitement bien.

No. 6.

H. Johann, homme de 57 ans.

Fracture de l'humérus droit au milieu.

Entre le 28 avril 1890; on applique un bandage amidonné.

Le 30 j nin la consolidation est encore nulle, les deux fragments étant séparés par une interposition musculaire; introduction d'une cheville d'ivoire.

15 juillet: la fracture est consolidée.

Le 7 septembre le patient sort guéri.

Actuellement le patient travaille comme manoeuvre et n'éprouve presque pas de gêne clans son bras.

No. 7.

C. I~uig·i, 26 ans.

Fracture compliquée de la jambe gauche.

Entre le 5 mars 1890. Chevauchement des fragments du tibia, plaie suppurée. Réduction de la fracture, pansement antiseptique, attelle de Volkmann.

28 mars: les fragments s'l•tant de nouveau déplacés on applique un appareil d'extension.

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- 13

8 avril, pas de consolidation; on introduit une cheville d:ivoîre dans la cavité médullaire du tibia.

1. mai le malade se lève, la consolidation étant assez forte.

Le 30 mai, il marche bien sans appui; ne voulant plus rester à l'hôpital il sort contre les conseils du médecin, avec une petite fistule.

No. 8.

S. Joseph, 33 ans.

Fracture compliquée de la jambe gauche.

Entre le 30 juillet 1891 avec un appareil plâtré qu'on enlève aussitôt.

Après désinfection de la plaie on applique une attelle de Volkmann.

Le 4 sept. il y a légère consolidation, mais les deux fragments très oblique- ment fracturés chevauchent un peu l'un sur l'autre.

8 sept. introduction d'une cheville d'ivoire après avoir scié les pointes des deux fragments.

13 octobre bonne consolidation; la plaie est presque guérie.

Le 8 novembre le malade sort guéri. Aujourœhui il marche comme avant;

pas de raccourcissement.

No. 9.

S. Joseph, 57 ans.

Fracture compliquée de 1a jambe droite.

Entre à l'hôpital le 3 avril 1889. Plaie profonde de 15 cm. de longueur au tiers moyen de la ·jambe, une grosse esquille complètement détachée doit être enlevée. Désinfection; les deux fragments du tibia sont égalisés avec la scie à chaine et immobilisés par une cheville d'ivoire placée dans la cavité médullaire des deux fragments. Attelle de Volkmann. 10 jours après, encore légère suppuration de la plaie.

3 mai: Comme la suppurat. continue toujours un peu et que les deux fragments n'ont aucune tendance à se souder, on enlève la cheville et les granulations qui se sont formées autour. Fixation par une attelle de Volkmann.

La suppuration continue jusqu' au mois . de juillet, plusieurs esquilles osseuses sont éliminées.

Le 24 juillet on constate la consolidation de la fracture.

Le 24 août le malade commence à marcher. La guérison est retardée par plusieurs esquilles éliminées.

Le 2 déc. 1889 le malade sort parfaitement guéri et en état de reprendre son travail de manoeuvre. Raccourcissement de 3 cm.

No. 10.

P. Heinrich, 20 ans.

Fracture du fémur droit et du col du fémur gauche par chute d'un arbre (10 VII. 87).

Entre à l'hôpital le 11 VII 87. On applique un appareil d'extension sur chaque jambe. La fracture du côté gauche est déjà consolidée le 13 VIII, à droite pas de consolidation, chevauehement des fragments .

. Le 18 aoùt on introduit une longue cheville d'ivoire (de 10 cm. de longueur) dans la cavité médullaire après avoir avivé les deux surfaces osseuses avec

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- 14

la scie et enlevé une esquille osseuse qui s'éta-it interposée entre les deux fragments.

19 sept. extraction de la cheville à cause d'une sécrétion séro,-purulente continuelle; d'abondantes granulations dans la cavité méd. sont enlevées par râclage. La consolidation ne s'est pas faite, mais les deux fragments sont en bonne position. Extension. La sécrétion diminue rapidement; plusieurs frag- ments osseux sont éliminés à la suite.

10 octobre: consolidation de la fracture.

11 mars 88: le patient sort guéri.

No. U.

L Gotthold, 18 ans.

Fracture compliquée de la jambe gauche au tiers infér. par coup de pied de cheval.

Entre l'e 20juni· 1889, p~aie supp. communiquante, fort écoulement sanguin sous la peau; :f.racture oblique, chevauchement des fragments.

27 juni : comme la suppurat. devient de plus en plus forte on ag·nandit la plaie par une incision; il y a forte contusion des parties molles, le fragment infér. est dénudé de périoste dans une étendue de 3 cm. Désinfection, fixation par une attelle.

10 juillet: la consolidation est nulle; les 2 fragments sont égalisés, intro- duction d'une chev.ille.

Légère sécrétion séro-purulente à la suite. 2 août consolidation.

J 2 sept. extraction de la cheville .et de quelques esquilles détachées, bonne consolidation.

21 nov. la plaie est guérie, le malade se lève et marche.

2 déc. : il sort guéri.

Janvier 92: le patient nous écrit que sa jambe est parfaitement normale.

No. 12'.

H.., Victor,, 43 ans.

Fracture compliquée de la jambe droite au tiers infér. avec plusieurs esquilles osseuses du tibia et du péroné.

Ehtre le 18 avril 1891 avec pl•aie supp .. Dés-infect. rigoureuse.

Le 20 avril on enlhe les esquilles, égalise les surfa;Ges. de fnactmre d~s

deux os et introduit une cheville dans la cavité méd. de chaque os. Les deux fragments du péroné ont 3 cm. de diastase, ceux du tibia i1j2.

30 avril: sécrétion séro-purulente assez abondante, irrigation au sublimé;

les os ne sont réunis qu'en juillet; la sécrétïon continue toujours.

12 octobre:. consolidat. parfaite, le mal 'ade marche· sans béquiU'es, mais comme il existe une fistule de chaque côté de la jambe allant l'une sur· le péroné, l'autre sur le tibia, on enlève les deux cheviUes; 5 jours après le patient se lève et marche comme d'habitude. Les deux plaies se ferment par granulation,

. Le 11 XII 91 il sort guér.i; se porte très bien aujourd'hui.

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l5

No. 13.

E. Maria, 58 ans.

Fracture de la jambe gauche au tiers inférieur.

Entre le 6 mars 1891 avec appareil plâtré. On applique une attelle de Volkmann.

Le 4 avril la consolidat. ne s'étant pas effectuée, on introduit une cheville dans la cavité méd. du tibia. Il y eut sécrétion purulente assez abondante les premières semaines; après il persiste une fistule allant directement sur la cheville et donnant toujours un peu de pus. La consolidat. fut parfaite au mois de juin. La malade se lève et commence à marcher. Mais comme la fistule ne veut pas se fermer, on enlève la cheville le 12 octobre. Dès lors la sécrétion diminue beaucoup, la malade marche sans appui et la plaie se ferme peu à peu par granulation.

Le t2 XII 1891 elle sort guérie.

No. 14.

Sch. Ulrich, 40 ans.

Fracture compliquée de la jambe gauche au milieu.

Entre le 17 juin 1890. Comme il y a dislocation des fragments et que la coaptation ne peut se faire, on introduit une cheville en forme de H dans la cavité méd. du tibia après avoir enlevé un fragment de 3 cm. de longueur complètement détaché et dénudé de périoste.

Le 21 juillet la consolidat. s'est déjà effectuée.

Le 29 juillet on enlève la .cheville - appareil d'extension.

Le 12 sept. le malade commence à marcher - massage - éléctrisation de .la jambe.

Le 4 octobre le patient sort avec une petite fistule.

Raccourcissement de i1j2 cm.

No. 15.

St. Gottlieb, 26 ans.

Fraeture compliquée de la jambe droite.

Entre le 28 nov. 18S9. Plaie de 3 cm. de longueur sur la face interne de la jambe; fracture oblique avec 3 esquilles osseuses. Après avoir enlevé les esquilles, on introduit une cheville dans le tibia.

L janvier: la plaie est guérie, mais pas de consolidation.

Le 1. mars toujours pas de consolidation; on enlève la cheville et applique une attelle de Volkmann, les fragments sont en bonne direction et se touchent.

10 mai: bonne consolidation.

7 juin le patient marche assez bien; sort le 29 juillet 90 guéri, raccour- cissement de 2 ·Cm.

L'année dernière il a fait du service militaire sans éprouver aucune fatigue dans sa jambe.

No. 16.

Fr. Heinrich, 46 ans.

Fracture compliq. de la jambe droite avec forte contusion des parties molles et nombreuses esquilles.

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16

Entre le 26 sept. 1891. On enlève les esquilles et désinfecte la plaie.

Les deux fragments sont distants de 4 cm.

Le 29 sept. on introduit une longue cheville d'ivoire clans le tibia, .qui maintient les deux fragments immobiles et en bonne direction, mais séparés l'un de l'autre par une distance de 4 cm.

23 nov. les deux fragments se touchent presque, mais ne sont pas soudés;

on enlève ia cheville; attelle de Volkmann. Actuellement le malade est encore en traitement ; la consoliclat. commence à se faire.

No. 17.

Fr. ffirich, 76 ans.

Fracture de la jambe gauche avec forte hémorrhagie souscutanée et contusion des parties molles.

Entre le 19 nov. 1891. 20 nov. introcluet. d'une cheville dans le tibia;

le malade souffre d'une forte bronchite.

10 déc. la bronchite n'existe plus, la plaie a très bon aspect, pas de consolidat. encore.

Actuellement le malade est encore en traitement, la plaie est presque guérie et la consolidation commence à se faire.

No. 18.

W. Kaspar, 14 ans.

Forte contusion de la cuisse droite, fracture du fémur au tiers supér ..

Entre à l'hôpital le même jour, 28 juillet 1890. La peau est arrachée dans toute la partie supér. et antér. de la cuisse, les muscles adducteurs sont déchirés, le fémur fracturé transversalement, les deux fragments dénudés de périoste dans une grande étendue, la plaie remplie de sable et de gravier.

Désinfection rigoureuse de la plaie.

Le 29 juillet on introduit une cheville d'ivoire dans le fémur pour mettre en contact direct les deux fragments, suture des muscles. déchirés, attelle de Volkmann.

11 août suppurat. de la plaie, la cheville se rompt pendant le pansement -- introduction d'une nouvelle cheville après avoir scié les extrémités des deux fragments dénudées de périoste. Les deux fragments sont distants de plusieurs centimètres.

10 octobre très peu de sécrétion; pas de consolidation encore. Trans- plantat. d'après Thiersch sur la plaie couverte de bonnes granulations. La consolidat. ne se fait que très lentement vu l'écartement considérable des deux fragments.

Le 25 III ~1 on fait l'extraction de la cheville à cause d'une fistule persistante sécrétant eontinuellement; la consolidation s'est enfin eft'ectuée, mais d'une manière très faible encore; dès lors la fistule se ferme rapidement.

Le 16 VIII 91 Je patient quitte l'hôpital avec un appareil qui lui permet de marcher. Aujourd'hui il porte encore son appareil, mais il marche bien et travaille regulièrement.

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17 -

No. 19.

L. Samuel, 30 ans.

Fracture simp~e de la jambe gauche au tiers inférieur le 20 novembre 1891.

Un appareil plâtré fut appliqué de suite et laissé en place jusqu' au 3 janvier.

Comme il n'y eut absolument pas de consolidation, le malade entre à L'hôpital le 8 janvier 1892.

9 janvier: lncision au niveau de la fracture; on trouve une interposition musculaire entre les deux fragments osseux, pas trace de consolidation.

Introduction d'une cheville d'ivoire de 9 cm. de longueur après avoir égalisé les deux surfaces de fracture.

La guérison se fit rapidement sans réaction.

Aujourd'hui 18 février la plaie est guérie, la fracture consolidée et le patient commence à marcher.

Pas de raccourcissement.

No. 20.

R. Johann, 51 ans.

Fraèt. compl. de la jambe droite le 14 déc. 1889; appareil plâtré; délirium tremens, bronchite.

Entre à l'hôpital le 16 janvier 1890. Consolidat. nulle, fort chevauchement {les fragments dénudés de périoste sur une étendue de plusieurs centimètres ; plaie suppurée. Après avoir désinfecté la plaie et égalisé les deux surfaces de fracture avec la scie, on introduit une cheville dans le tibia - attelle de Volkmann.

14 mars: pas de consolidation.

27 mart: on enlève la cheville, puis on scie les extrémités des deux fragments osseux dénudés de périoste et n'ayant aucune tendance à se so.ucler;

il en résulte une diastase de 4 cm. entre les fragments. .f\..ttelle de Volkmann.

Le 12 juin toujours pas de consolidat.; le malade est transporté à l'hôpital de Berne. - Résultat inconnu.

No. 21.

E. Rudolf, 50 ans.

Fracture de la cuisse droite avec chevauchement des fragments; fragment supér. très pointu.

Entre Je 27 janvier 1888. Introduction d'une cheville d'ivoire après avoir enlevé plusieurs esquilles. Le lendemain en changeant le pansement la cheville se casse au milieu et doit être remplacée par une autre. - Appareil d'extension. -

Le 6 février la cheville se casse de nouveau; le fragment snpér. elu fémur est fendu, une partie de 5 cm. de 1 ongueur complètement détachée; nouvelle cheville.

1o février: amputation de la cuisse, le malade devenant de plus en plus faible et déclinant rapidement.

25 avril: le patient sort guéri.

(19)

[8 -

No. 22.

G. Gottfried, 29 ans.

Fra~.:ture o:blique du fémur droit et fracture compliquée du iibia droit.

Entre le 6 mars '1889, cas d'urgence; forte contusion de la jambe.

7 mars: introduction d'une cheville dans la cavité méd. des deux frag- ments du fémur après avoir égalisé les surfaces osseuses avec la scie. Attelle de Volkmann. Le lendemain forte sécrétion sanguinolente, fièvre délire ; ,d-és- infection rigoureuse au sublimé, la fièvre continue quand-même.

Exitus le 11 mars par infection.

No. 23.

L. Jakob, 41 ans.

Fracture compliquée double de la jambe droite: une fr.acture 3 cm. au dessous elu genou, l'autre 3 cm. au dessus des malléoles.

Entre le 20 VII 1887, plaie de 10 cm. de longueur sur la face interne de la jambe; la fracture supér. est irréductible; une esquille de 3

1/2

cm. de longueur doit être enlevée, de même une pointe très aiguë du fragment infér.

Introduction d'une cheville, désinfection, attelle de Volkmann.

Le 23 VII forte fièvre, infiltrat. œdémateuse de toute Ja jambe; les gang- lions "de l'aine sont très douloureux et engorgés. •

26 VII Amputation de la cuisse.

27 VII Mort par infection.

No. 24.*

J. P. homme de 36 ans.

Fracture- du fémur gauche avec hématome considérable. Entre Je même jour.

19 nov. J883. Appareil d'extension de Volkmann.

3 semaines plus tard, pas de conaolidat., raccourcissement de 5 cm. Incision, évidement de l'hématome. Chevauchement des deux fragments. On introduit une cheville d'ivoire dans la cavité méd. elu fémur - légère sécrétion séro- purulente.

16 janvier 1884 extraction de la cheville, consolidat. parfaite.

Sort guéri le 9 mars 1884.

No. 25.*

Müller Samuel, 36 ans.

Fracture compl. de la jambe gauche au tiers infér.; fracture très oblique chevauchement des fragments; rupture de l'artère tibiale antér.

Introduction d'une cheville d'ivoire.

Un mois plus tard consolidat., extraction de la cheville.

Guérison 134 jours après l'accident. (L'individu est très alcoolique, mauvais état de nutrition.)

NB. Les cas marqués d'une * ont dé.Jà été publiés par le Dr. Bircher:

, V erhandlungen der deutschen Gesellschaft für Chirurgie, 1886."

(20)

:19 -

No .• , 2.6.:""

W ehrli Marie, 26 ans.

Fracture compl. de la jambe gauche au tiers infér.

Entre le 13 X 85. Le fragment supér. très pointu sort par la plaie, sup- puration, - gangrène de la peau; désinfection, réduction de la fracture sur une attell'c de Volkmann.

Le 20. iéme jour,ïntroduction d'une cheville d'ivoire (3 XI 85).

Le 2 XII 85 consolidation, extraction de la cheville.

28 I 1886 guérison sans raccotlrcissement.

No. 27.*

Neeser, homme de 47 ans.

Fracture compl. de la jambe gauche avec plusieurs esquilles (27 février 1885). Le 2 mars introduction d'une cheville d'ivoire· après avoir enlevé les esquilles et égalisé les deux surfaces osseuses avec la scie.

3' semaines après, extraction de la cheville.

Plusieurs esquilles furent éliminées avec le temps et retardèrent nn peu ra· guérison définitive qui n'eut lieu que plusieurs mois après.

Raccourcissement d·e 1

1/2

cm.

N·o. 2-8.*

Müller J ., homme de 24 ans.

Fracture compl. de la jambe gauche au tiers infér. (2 VII 1884). Le fragment supér. sort à travers la plaie qui est remplie de sable et de terre;

forte suppurat. les jours suivants.

16 jours après fixation des d'eux fragments par une cheville en forme de H- la suppurai. continue touJours.

5; semaines plus tard extract. de la cheville, faible consolidation.

En sept. la g,uérison est complète sans raccourcissement, l'articulation du pied :parfaitement mobile. Le patient marche comme avant.

B~

P'SE'UDARTHRO SES.

No. 29~

P. Jakob, 26 ans.

Pseudarthrose de la jambe droite au tiers supér. (tihia et péroné).

Entre le 27 sept. 1887. Il se fractura la jambe il y a 11 semaines; après avoir porté un appareil plâtré pendant 6 semaines il n'y eut pas de consolidai., impossibilité de marcher.

Le 1. octobre on lui applli'que· à l'hôpital un appareil plâtré.·

Le 3.1 octobre pas, de consolidation.

Le- 12 nov:. on, constate un chevauchement des fragments du tibia; après ruvoi:u incisé au- niveau de la fracture, on enlève une esquille du tibia cle 5 cm.

de longueur et 3 cm. de largeur; les. deux surfaces de fracture sont égalisées aiVec· la~ scie, mais comme la paroi postér. du fr.agment infér. manque dans une

~tendue de 5 am.,. une cheville ne peut pas- être placée dans le canal médull.;

(21)

2b -

on doit se contenter de suturer les parties molles et d'appliquer une attelle de Volkmann.

Le 26 janvier 1888 la consolidat. étant nulle on incise de nouveau, avive les deux surfaces de fracture et introduit une longue cheville dans la cavité méd. du tibia.

Le 20 mars la fracture est légèrement consolidée et on applique un appareil plâtré, la plaie étant guérie.

Ce n'est que le 16 juillet que le malade put quitter l'hôpital avec un appareil silicaté qui lui permit de marcher.

Actuellement il est parfaitement guéri.

No. 30.

S. Samuel, 53 ans.

Fracture compl. de la jambe gauche le 21 février 1888, appareil plâtré pendant 8 semaines, pas de consolidat., suppuration.

Entre à l'hôpital le 27 avril 1888 avec une pseudarthrose de la jambe gauche.

1 mai 1888: Après avoir égalisé les deux surfaces de fracture très obliques, on introduit une cheville d'ivoire dans la cavité méd. du tibià.

Le 11 aoùt le malade se lève et commence à marcher, la consolidation étant parfaite. L'articulat. du pied est très peu mobile, la jambe un peu courbe, on applique un appareil silicaté au niveau de la fracture, massage.

Le 15 nov. 1888: le patient sort guéri.

Aujourd'hui il marche comme avant l'accident.

No. 31.

B. Louise, 21 ans.

Fracture des deux os de l'avant-bras gauche le 29 nov. 1890. Malgré un appareil plâtré pendant un mois, J?Uis un appar. silicaté pendant 15 jours, la consolidat. ne se fit pas et la malade ne put pas se servir de son bras.

Entre à l'hôpital le 25 mars 1891 avec une pseudarthrose très mobile du radius et du cubitus au tiers infér. La mobilité des doigts est très restreinte.

28 mars 1891: introduction de deux chevilles, l'une dans le radius, l'autre dans le cubitus après avoir avivé les surfaces de fracture. La plaie guérit en très peu de temps et la patiente put quitter l'hôpital le 14 avril avec un léger appareil plâtré, la consoliclat. n'étant pas très forte encore. (voir dessin I.)

Elle est venue se présenter à l'hôpital il y a peu de temps avec son bras parfaitement consolidé.

No. 32.

M. Samuel, 52 ans.

Fracture du fémur droit le 22 sept. 1890. Après avoir porté un appareil plâtré pendant 8 semaines le malade se lève et essaie de marcher. Mais comme la consolidat. n'était que très· faible, il se forme peu à peu une courbure de la cuisse en dehors, les deux fragments du fémur formant un angle obtus ouvert en dedans. Cette courbure qui s'accentuait de plus en plus gênait beaucoup le maiade et ne lui permettait de marcher qu' avec des béquilles.

(22)

21 _....

~ntre

à

i'hôpÎtal le 9 mars 1891; on constate une certaine mobilité des deux parties du fémur et un raccourcissement de 5~cm. de la cuisse droite.

12 mars: incision au niveau de la pseudarthrose; on~trouve un cal fibreux très volumineux, les deux surfaces de l'os ne sont pas en contact direct. Après avoir enlevé les parties fibreuses et un séquestre de 5 cm. de longueur, encore mobile, on avive les deux surfaces de fracture et introduit une cheville de 15 cm. de longueur dans la cavité méd. du fémur. Appareil d'extension. Il y eut une légère sécrétion séro-purulente: la consolidat. ne se fit que très lentement.

Le 6 juillet on enlève la cheville. Pendant l'opération le fémur se casse de nouveau; attelle de Volkmann avec extension.

Le 1. octobre le patient put quitter l'hôpital avec un léger appareil silicaté;

la consolidat. est bonne. Actuellement il est complètement rétabli.

No. 33.

L. Fridoline, 44 ans.

Fracture du tibia gauche au tiers infér. le 21 déc. 1889. Appareil plâtré pendant un mois. Pseudarthrose.

Entre à l'hôpital le 12 mars 1890; chevauchement des fragments, mobilité très marquée, décubitus profond au talon allant jusque sur l'os.

15 mars : introduction d:une cheville d'ivoire dans le tibia après avoir avivé les deux surfaces osseuses. Il y eut une sécrétion assez forte à la suite, avec élimination de plusieurs séquestres.

19 mai: il s'est développé un fort cal osseux, consolidat. parfaite, mais il persis.te une fistule allant sur la cheville et sécrétant toujours. On enlève la cheville.

5 juillet: la plaie est presque fermée, la lacune o.s.seuse est comblée.

Le 23 juillet la malade se lève et commence à marcher; sort guérie le 14 août 1890, sans raccourcissement.

Aujourd'hui elle marche normalement.

O. CHEVILLES D'IVOIRE COMME SOUTIEN DU PÉRIOSTE.

No. 34.

H. Otto~ 15 ans.

Fracture compl. du bras gauche par un éclat de mortier. .

Entre le même jour 30 sept. 1889. Grosse plaie sur la face externe du bras gauche; l'humérus est écrasé dans sa plus grande partie, une fissure allant jusque dans l'articulat. du coude; le périoste est conservé quoique déchiré par places.

Après avoir enlevé plusieurs esquilles osseuses, dont une de 5 cm. de longueur, on égalise les deux fragments de l'humérus avec la scie à chaine, puis on applique une attelle. Sensibilité et mo,ilité de la main et des doigts

presque normales. ·

18 octobre: introduction d'une cheville d'ivoire dans la cavité méd. des deux fragments de l'humérus; la cheville a 10 cm. de longueur et immobilise les deux fragments distants de 8 cm., dans l'intervalle le périoste s'applique directement sur la cheville.

Le 30 nov. la plaie est presque guérie, l'os déjà un peu consolidé.

(23)

22

~

Le 8 déc. on commence à faire des mouvements dans l'articulation du coude, la fracture est bien consolidée, l'os s'est réformé autour de la cheville.

Le malade quitte l'hôpital.

Le 31 déc. le patient se présente de nouveau; les mouveq1ents dans l'articulat. de l'épaule sont encore un peu limités, de même ceux du coude.

Consolidat. parfaite.

1. mars 1890: Mouvements de l'épaule et du coude presque normaux.

14 juin: le patient se sert de son bras sans aucune gê nP-. (Voir dessin No. II).

No. 35.

L. Edouard, 18 ans.

Fracture compl. des deux os de l'avant-bras gauche saisi par les courroies de transmission d'une machine.

Entre le même jour, 11 déc. 1889. Plaie de 10 cm. de longueur sur la face externe de l'avant- bras gauche ; le tendon du muscle grand palmaire déchiré, le radius· est c9mplètement broyé dans la partie moyenne, le périoste conservé, forte contusion des parties molles, fracture de l'olécrane.

Après une désinfection rigoureuse de la plaie on enlève plusieurs esquilles dn radius, d' où il résulte un espace de 8 cm. de longueur entre les deux frag- ments du radius où seulement le périoste est conservé. On introduit une cheville d'ivoire de 11 cm. de longueur réunissant les deux fragments du radius et comblant ainsi la lacune osseuse couverte de périoste; suture du tendon du muscle grand palmaire; on enlève par une incision un fort hématome: qui s'était formé autour de l'olécrane fracturé;' puis suture .de la peau, 'fixation du bras en extension sur une attelle.

16 déc.: légère suppurat. - désinfection au sublimé.

En janvier: influenza; la plaie guérit très hien.

18 janv. la plaie sur l'avant-bras est guérie, mais la fracture de l'olécrane n'étant pas consolidée et encore très douloureuse, on enlève l'olécrane complète- ment détaché par une incision.

7 mars: la consolidation de l'avant- bras est complète, massage dn bras et mouvements passifs de l'articulat. du coude.

29 avril: les mouvements du coude sont encore un pen restreints; mouve- ments passifs en narcose.

Le 15 mai la guérison est presque parfaite, les mouvements du coude sont presque normaux; le patient quittê l'hôpital.

Actuelle.ment il est portier de l'hôpital et se sert de son bras gauche comme avant. (Voir dessin No. III).

D. CANULE D'IVOIRE COMME SOUTIEN DU PÉRICHONDRE.

No. 36.

W. Emile, 16 ans.

Le 4 VII 1890 il reçut un coup de corne d'une vache dans la partie antér.

du cou qui traversa le larynx; en tombant sur le dos, une roue de voiture lui passa encore sur le cou; forte dyspnée, extpectorat. sanguine. La trachéotomie dut être pratiquée dans la nuit et une canule en argent lui permit de respirer tranquillement. Une aphonie complète s'en suivit, impossibilité cFenlever la canule.

(24)

"-- 23

Entre

à

l'hôpital le 20 sept. 1890. Les cartilages du larynx sont presque tous brisés et obstruent complètement le larynx; le malade ne peut respirer sans canule. On enlève par une incision tous les débris des cartilages, de sorte qu'il n'en reste plus que la partie supér. du cartilage thyroïde avec les cordes vocales et la paroi postér. du larynx en partie. Le périchondre est conservé par places; on tient la lumière du larynx ouverte par des petits tampons de gaze au crésalol.

20 nov. 1890: Dès qu' on enlève les tampons, la lumière du: larynx se rétrécit - introduction dans le larynx d'une canule d'ivoire qu' on fixe sur la canule trachéale avec des fils de soie. Dès qu' on ferme l'ouverture de la canule infér. possédant une ouverture allant dans la canule d'ivoire, le malade respire bien par le larynx et parle d'une voix assez claire. Dés-lors quand il veut parler, il n'a qu' à fermer l'ouverture antér. de la canule trachéale.

15 déc.: la respiration se fait bien par la canule d'ivoire; la phonation est presque normale; on enlève la canule trachéale attachant la canule d'ivoire avec des fils de soie autour du cpu.

Le 22. déc.. on est obligé de remettre la canule trachéale, des granulations ayant presque complètement bouché l'ouverture infér. de la canule d'ivoire.

Ex~tirpation des bourgeons charnus par le galvano-cautère.

10 mars 1891. Dès qu' on enlève la canule d'ivoire, les parois du larynx s'affaissent et se touchent, les cartilages ne se sont point réformés.

Le 10 mars 91 on introduit une double canule en argent fabriquée exprès pour notre malade, dont l'une des branches est placée dans "le larynx, l'autre dans la trachée avec une ouverture en avant communiquant avec les deux branches. Le malade la supporte très bien et apprend lui-même à l'enlever et tt la réintroduire.

17 mars: il sort portant toujours sa canule. La voix est presque normale dès que l'ouverture antér. est fermée. (Voir dessin No. IV).

(25)

- 24 -

Tableau synoptique

~-1 J

Date \ - 1 Entrée 1

!\

Lésion

.!:f

1 de Premier traitement\ à 1

l'accident! l'hôpital

A. Fractures

1 Fract. compl. de la ,jambe g. 28 15 IX 90 Appareil plâtré 1.

x

90 2 Fract. compl. du tibia g. 43 20 I 89 Appar. d'urgence 29 I 89 3 Fract. oblique de la jambe g. 53 9 III ~1 A pp ar. plâtré 13 III 91 4 Fract. compl. de la jambe dr. 51 29 VIII90 Appar. d'urgence 30 VIII 90 5 Fract. compl. du fémur dr. 25 26 VIII90 Attelle 26 VIII90 6 Fracture de l'humérus dr. 57 28 IV 90 Appar. de transport 28 IV 90 7 Fract. compl. de la jambe g. 26 5 III 90 Attelle de Volkm. f> III 90 8 Fract. compl. de la jambe g. 33 25 VII 91 Appar. plâtré 25 VII 91 9 Fract. compl. de la jambe dr. 57 3 IV 89 Appar. d'urgence 3 IV S9 -10 Fract. du fémur dr. 20 10 VII 87 Appar. d'urgence 11 VII 87 11 Fract. compl. de la jambe g. 18 19 VI 89 Pansem. antisept. 20 VI 89 12 Fract. compl. de la jambe dr. 43 15 IV 91 Appar. plâtré 18 IV 91 13 Fracture de la jambe g. 53 1 III 91 Appar. plâtré 6 III 91 14 Fract. compl. de la jambe g. 40 17 VI 90 Appar. plâtré 17 VI 90 15 Fract. compl. de la jambe dr. 26 28 XI 89 28 XI 89 16 Fract .. compl. de la jambe dr. 46 26 IX 91 Appar. d'urgence 26 IX 91 17 Fracture de la jambe g. 76 19 XI 91 19 XI 91 18 Fract. compl. du fémur dr. t4 28 VII 90 Appar. d'urgence 28 VII 90 t9 Fract. de la jambe g. 30 20 XI 91 Appar. plâtré 8 I 92 20

1

Fract. compl. de la jambe dr. 01

1

14XII89 Appar. plâtré 16 I 90 21 Fract. de la cuisse dr. 50 27 I 88 27 I 88

n

Fract. compl. oblique du fém. 29 6 III 89 Pansem. antisept. 6 UI 89 23 Fract. compl. de la jambe dr. 41 19 VII 87 Pansem. antisept. l20 VII 89 24* Fract. du fémur g. 36 19 XI 83 Extension -19 XI 83 25* Fract. compl. du tibia g. 36 20 I 85 20 I 85 26* Fract. compl. de la jambe g.

22

13

x

85 Attelle de Volkm. 13

x

85

(26)

-

25

-

des observations

Introduction :

de la cheville j Tolérance Résultat 1 Sortie 1 Observations

récentes

1.

x

90 la cheville est bien tol. guérison 18 I 91 29 I 89

"

"

"

24

v

89

16 III 91

" "

" 17 VIII 91

30 VIII 90

,,

" "

8 Ill 91 26 VIII 90 1

" " "

8 III 91

30 VI 90

'' '' ,,

7 IX 90

28 III 90

" '' "

31

v

90

8 IX 91

" " "

18 XI 91

3 IV 89 Extract. le 3

v

89

" 2 XII 89

18 VIII 87

"

, 19 IX 87

"

11 III 88

10 VII 89

"

, 12 IX 89

"

2 XII 89

20 IV 91

"

" 12

x

91

"

H XII91

4 IV 91

"

" 12

x

91

"

/ 12 XII 91 17 VI !:10

"

, 29 VII 90

"

4

x

90

28 XI 89 ))

" 1 III 90

"

29 VII 90

29 IX 91

"

, 23 XI 91 encore en trait.

20 XI 91 la cheville est bien tol.

" "

29 VII 90 et Extract. le 1. VIII 90 Guérison 16 VIII ~1

11 VIII 90 et le 25 III 91

9 I 92 Tolérance parfaite - encore à

"

l'hôpital

16 I 90 Extract. le 27 III 90 Résult. inconnu

1

12 VI 90 transféré à

27 I 88 Amputat. le 18 II 88 l'hôpital de

guérison 25 IV 88 Berne

7 III 89 - Mort 11 III 89 Infection

20 VII 89 1 Amputat. le 26 VII 89 Mort 27 VII89 Infection 10 XII 83 Extract. le 16 I 84: guérison 9 III 84

20 I 8b

"

un mois après

"

14 VI 85

3 XI 85

"

le 2 XII 8b

\

..

28 I 86

(27)

- --·-

~ > 1'-<

<l) Cl!

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0

27*

28*

29 30 31 32 33

34 35

26 -

Tableau synoptique

Date 1 Entrée

<l)

Lésion bO de Premier traitement à

<ti l'accident \ l'hôpital

Fract. compl. de la jambe g. 47 27 II 85 Attelle 27 II 85 Fract. compl. de la jambe g. 24 2 VII 84 Attelle -

NB. Les cas marq nés d'une ~ ont déjà élé publiés par Bircher dans' , Verhandlun~w der

D.

Pseu- Pseudarthrose de la jambe g. 28 3 VII 87 Appareil plâtré 27 IX 87 Pseudarthrose de la jambe g. 53 21 II 88 27 IV 88 Pseudarthr. de l'avant-bras g. 21 29 XI 90 25 III 91 Pseudarthr. du fémur dr. 52 22 IX \10 9 HI 91 Pseudarthrose du tibia g. 44 21 XII 89 12 III 90

C. Chevilles d'ivoire comme Fract. compl. du bras g. 1 18 30 IX 89 1 Attelle

Fract. corn_ pl. de l'avant-bras g.l 18 11 Xli 89

L 1

;30 IX 89 11 Xli 89

D. Canule d'ivoire comme 361 Destrndion des cartilages du \ 16 14 VII 90 1 Trachéotomie; 1 12 IX 90 1

larynx

l

1 \ canule d'argent 1

l

(28)

- 2 7 - des observations

!Introduction

de la cheville Tolérance Résultat Sortie

1

2 Ill 85 Extract. le 23 III 85 guérison VII 85 18 VII 84

"

, 25 VIII 84

"

IX 84

deut~ch en Gesell~chafl ru r Chirurgie 1886, •.

darthroses

26 I 88 Le cheville est tolérée guérison 16 VII 88 1

v

88

" " "

15 Xl88

28 III 91

" ,,

"

14 IV 91

12 Ill G1 Extract. le 6 VII 91

"

1

x

91

15 Ill 91 Extract. le 19 V 90

"

14 Vlll 90

soutien du périoste

18

x

89 Tolérance parfaite 1 guérison 18 XII 89 11 XII 89

" " "

1[)

v

90

soutien du périchondre 20 XI 90

1

Extract. le 10 lll \:li J guérison avec \1'7 III 911

1 larynx arti:fic.

l .

1

Observations

(29)

EPICRISE

La cheville d'ivoire constitue un moyen très efficace de maintenir les deux fragments d'un os long immobiles et en bonne direction, soit que les fragments se touchent directement par leur surface de fracture, soit qu' il y ait une distance plus ou moins grande entre eux résul- tant d'une perte de substance osseuse.

Nous employons les chevilles d'ivoire:

1. dans tous les cas où l'immobilisation indirecte des (ragments osseux par les procédés ordinaires est restée sans rés'ultat par suite de chevauchement des fragments ou bien par inertie de la substance osseuse, les fragments maintenus en bonne direc- tion par l'appareil inamovible n'ayant aucune tendance à se souder par un cal osseux.

2. Dans tous les cas de pseudarthroses· anciennes et enfin 3. dans les fractures récentes avec plaie communiquante grave,

avec des esquilles osseuses, où la réduction et l'immobilisation des fragments paraissent invraisemblables.

De nos 35 cas traités par cette méthode 29 furent parfaitement guéris; dans un cas (No. 21) l'amputation de la jambe dut être pratiquée peu de temps après l'introduction de la cheville, la fracture étant très grave et le

s~jet

trop faible et trop âgé pour pouvoir supporter un alitement de plusieurs mois.

Nous avons en outre deux cas de mort par septicémie (No. 22 et 23). Dans ces deux eas les malades entrèrent

à

l'hôpital en état désespéré avec des plaies infectées depuis plusieurs jours.

Deux malades sont encore à l'hôpital, mais en très bonne voie de guérison malgré la gr a vi té de la lésion (No.

16

et 17).

Le sujet No. 20 fut transporté à l'hôpital de Berne non guéri après six mois de séjour dans notre hôpital; le résultat nous est inconnu.

En faisant abstraction des cas 20-23. nous avons donc 26 frac-·

tures récentes et 5 pseudarthroses. Les fractures récentes étaient

(30)

- 29 -

presque toutes compliquées et avec

e~quilles

osseuses; un grand nombre de ces malades nous furent envoyés à l'hôpital quelques jours seule- ment après l'accident et avec forte suppuration de la plaie. Dans plusieurs de ces cas l'amputation paraissait inévitable (18, 33, 35 etc.) et c'est

à

la cheville d'ivoire que le malade doit la conservation. de son membre.

La durée du traitement parait peut être un peu longue à première vue dans nombre de cas, mais nous sommes persuadés que sans exception tout autre traitement eut été ou bien inefficace ou alors beaucoup plus long vu la gravité des lésions.

Les résultats très satisfaisants, le raccourcissement peu considérable du membre, la consolidation parfaite de la fracture dans tous nos cas, nous engagent donc à recommander chaleureusement ce traitement, ropération elle-même n'offrant absolument aucun danger pourvu qu' elle soit faite d'après les règles de l'antisepsie la plus rigoureuse.

De tous les procédés d'immobilisation directe des fragments osseux, celui-ci nous parait être le plus simple et en même temps le plus efficace.

La cheville d'ivoire a le double but, primo de maintenir les frag- ments immobiles dans leur position normale, secundo de produire une certaine irritation de la substance osseuse pour activer la for- mation du cal.

C'est le procédé de Dieffenbach (voir introduction) qui ne fit appel

qu' au deuxième de ces buts. Nous croyons que cette irritation de l'os

par la cheville ne joue qu' un rôle très secondaire dans la formation

du cal et nous partageons entièrement l'opinion de Munk qui attache

rimportance la plus grande à l'immobilisation absolue et à la coaptation

intime des surfaces de fracture. Ajoutons que dans plusieurs de nol:l

cas les deux fragments furent maintenus distants de ! -8 centimètres

par la cheville et la guérison se fit quand-même par un cal osseux

solide, même dans lr;s cas où le périoste était entièrement détruit entre

les deux fragments; ce qui prouve qu' une immobilisation même sans

coaptation des fragments suffit pour qu' un cal osseux puisse se former

autour de la cheville. Th. Gluck qui employait des tuyaux d'ivoire

fenêtrés, dit dans son travail , Die lnvaginationsmethode der Osteo-

und Arthroplastik" que la cheville d'ivoire doit avant tout remplir

le rôle d'un cylindre conducteur sur la circonférence duquel doit se

former la régénération osseuse

dé~irée

et qu' il renonce à l'activité

ostéoplastique de la cheville.

(31)

- 3 0 -

Que devient la cheville d'ivoire et comment s·e comporte-t-elle dans la cavité médullaire de l'os?

Dans nos 31 cas guéris par ce procédé (j'y compte les 2 cas encore en traitement) 15 fois la cheville fut bien tolérée sans aucune réaction visible des tissus environnants; 16 fois l'extraction de la cheville nous parut nécessaire et fut pratiquée de 3 semaines à 6 mois après l'introduction, par la raison qu' une ouverture pénétrant jusque sur la cheville sécrétait toujours et ne montrait aucune tendance à se fermer. Les deux fragments étaient bien réunis cependant dans la plupart des cas; quelques fois le malade marchait ·déjà f:lans appui.

C'est donc uniquement pour arrêter cette sécrétion venant de l'os et pour ame:rier ainsi la fermeture rapide de la plaie, que nous enlevons la cheville.

Munk ne comprend pas cette manière de procéder de Bircher.

Dans les 5 cas publiés par lui (,Ueber das Einlegen von Elfenbein- zapfen in die Markhohle der Hohrenknochen 1890) la cheville fut bien tolérée; mais il ne s'agit que de pseudarthroses et de fractures traitées préalablement par d'autres moyens pendant plusieurs semaines, donc sans plaie extérieure. La grande majorité de nos cas par contre, dans lesquels l'extraction fut pratiquée, nous arrivèrent à l'hôpital avec des plaies suppurées depuis plusieurs jours, les fractures étaient presque toutes très graves avec des esquilles osseuses détachées.

Une désinfection minutieuse au sublimé précéde toujours l'intro- duction de la cheville, mais une fois q~e les agents de la suppuration sont présents -dans la plaie souvent très anfractueuse,

il

est bien difficile de les détruire tous séance tenante. Faut- il· attendre la fin de la suppuration dans ces cas et négliger le traitement de la frac- ture même?

Dans les fractures avec dislocation peu considérable des fragments,

une attelle de Volkmann pourra suffire les premiers temps jusqu' à la

cessation de la suppuration. Mais quand

il

s'agit de lésions graves

avec fort écartement des fragments osseux, nous n'hésitons pas à intro-

duire de suite la cheville malgré la suppuration. Il est vrai qu' une

fois que la cheville est en place elle entretient dans ces cas une

sécrétion séro-purulente de longue durée. Des bourgeons charnus se

forment autour du corps étranger, surtout dans la partie libre de la

cheville entre

le~

deux fragments.

(32)

31

Cependant la formation du cal osseux se fait tout de même et finalement il ne persiste qu' un petit trou communiquant avec la cheville, par où passent les sécrétions.

Mais ce n'est pas seulement dans les cas où la suppuration existait de prime- abord que nous avons · enlevé la cheville; dans quelques observations (cas 32 et 33) nous devons attribuer la persistance d'une fistule à la présence même de la cheville dans la cavité médull. de l'os, la cheville agissant comme corps étranger et exerçant une irritation sur les tissus environnants comme le ferait un séquestre osseux p. ex. Par contre nous avons plusieurs cas

(~o.

1, 4, 5, 34) de fractures compliquées entrés à l'hôpital avec plaie suppurée, dans lesquels la cheville fut parfaitement tolérée et où la suppuration cessa rapidement.

Il faut donc admettre des différences individuelles assez considér- ables dans la tolérance du tissu osseux humain pour la cheville d'ivoire, tout en disant que dans la majorité des cas la cheville d'ivoire comme corps aseptique et lisse est toléréH sans réaction dans la

cavité~médull.

de l'os pourvu qu' il n'y ait pas de suppuration dans la plaie même.

Th. Gluck dit: la cavité médull. des os me parait posséder une tolérance presqu' absolue à l'introduction de n'importe quel corps étranger de nature organique ou inorganique pourvu qu' il soit aseptique et lisse de surface. Cependant les cas déjà mentionnés dans lesquels la cheville fut introduite sans qu' il y eût aucune suppuration dans le membre et où la cheville dut être enlevée plus tard à cause d'une fistule persistante, nous obligent de faire une certaine restriction à l'opinion de Gluck en disant que la tolérance du tissu osseux pour les chevilles dépend de différences individuelles.

Nous ne sommes du reste pas seuls à admettre ce fait, puisque Socin dut également extraire une cheville d'ivoire pour la même cause.

L'opération de l'extraction de la cheville n'offre pas de difficultés à l'opérateur et aucun danger pour le malade. Nous la pratiquons ordinairement quand la consolidation nous parait suffisamment forte pour que le cal puisse supporter les insultes de l'opération.

Une fois ce fut au bout de 3 semaines

déjà~

5 fois au bout d'un mois que l'extraction put être tentée sans danger. Dans un cas (No. 18) la cheville resta près de 6 mois et fut enlevée au bout de ce temps.

L'opération consiste

à

faire une ouverture dans le cal osseux

jusque sur la cheville; une 'lfenêtre de 1

1/ 2 à

2 centimètres suffit

ordinairement pour extraire la cheville coupée en deux avec les pinces

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