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Fusion du graphite sous pression d’argon de 1 à 11 500
kg/cm2. Détermination du point triple et établissement
d’un diagramme provisoire des états solide, liquide et
gazeux du carbone. I
James Basset
To cite this version:
FUSION DU GRAPHITE SOUS PRESSION D’ARGON DE 1 A 11 500
kg/cm2
DÉTERMINATION
DU POINT TRIPLE ETÉTABLISSEMENT
D’UN DIAGRAMME PROVISOIRE DESÉTATS
SOLIDE,
LIQUIDE
ET GAZEUX DU CARBONE. I.Par M. JAMES BASSET.
Laboratoire James Basset pour la recherche aux ultra-pressions
Sommaire. 2014 La fusion du
graphite a été étudiée sous des pressions d’argon croissant de 1 kg/cm2 à 11 500 kg/cm2.
Le dispositif expérimental, logé dans une chambre à ultra-pressions, dans laquelle on peut comprimer de
l’argon à une pression quelconque, permet de fixer entre deux mâchoires un bâtonnet de graphite pur dont le diamètre est réduit à environ 2 mm sur 15 mm de longueur. Lorsque la chambre est sous pression, on
fait passer dans le bâtonnet un courant électrique d’intensité croissante jusqu’à volatilisation ou fusion. Le
phénomène est observé à travers une glace en quartz. Les températures sont mesurées au moyen d’un
pyro-mètre à disparition. La température de base est celle du cratère de l’arc électrique dans l’air sous la pression
atmosphérique = 3 800° K. La pression est mesurée par un manomètre. Les résultats suivants ont été
ob-tenus :
1° Les coordonnées du point triple du carbone sont voisines de 105 kg/cm2 et 4000° K ;
au-dessous de cette pression, le carbone se sublime sans fondre ; au delà de cette pression, le carbone peut exister
sous les trois états solide, liquide et gazeux;
2° En raison des difficultés des mesures de température il n’a pas été possible jusqu’ici de déterminer
avec certitude comment varie la température de fusion du carbone avec la pression. L’abaissement du point de fusion avec la pression précédemment annoncée ne paraît pas se confirmer, la température de fusion
croîtrait légèrement avec la pression ;
3° Une densité de 2,25 a été mesurée sur des particules de graphite fondu sous 4 000 kg/cm2 ; 4° Le carbone fondu cristallise en se refroidissant dans ces conditions et jusqu’à 11 500 kg/cm2 unique-ment sous la forme graphite ;
5° Un premier diagramme caractéristique provisoire complet des états solides, liquide et gazeux du
car-bone a pu être dressé et est donné dans le mémoire ;
6° Des enseignements qu’on peut tirer du diagramme caractéristique, il résulte que les températures
indi-quées par les auteurs qui ont étudié jusqu’ici les propriétés du carbone dans l’arc électrique paraissent ne
pouvoir s’expliquer que par l’existence de phénomènes particuliers. Les températures annoncées étaient très
supérieures à la température de sublimation du carbone que nous avons déterminée expérimentalement. L’étude de la fusion et de la volatilisation du carbone dans le cratère d’arcs électriques observés dans les mêmes conditions de pression est en cours.
1. Introduction. - Dans un
précédent mémoire,
nous avonsexposé
les résultats de nosexpériences
sur la cristallisation du carbone sous très hautespressions
(1)
et dans une note lespremiers
résultatsde nos essais de fusion du
graphite
(2).
Nous avons
entrepris
une nouvelle série dere-cherches dont le but
beaucoup
plus général
estde fixer le
diagramme
inconnu des étatssolide,
liquide
et gazeux du carbone etd’apporter
ainsiquelques précisions
sur lespropriétés physiques
de ce corps
qui
n’ont pu être fixéesjusqu’ici,
en raisondes difficultés des conditions
expérimentales
àréa-liser pour les études de ce genre.
Il est en effet nécessaire de
pouvoir
mettre en ocuvre simultanément lesplus
hautespressions
qu’il
soit
possible
d’atteindre et lesplus
hautestempéra-tures connues, tout en assurant l’observation
ocu-laire constante des
phénomènes étudiés.
Les
perfectionnements
apportés
au matériel de notre laboratoiredepuis
le mémoireprécédent
nous ontpermis
d’aborder avec fruit ces recherchescons-tituant la
première
partie
de l’étudegénérale
des états du carbone.2.
Programme
des recherches. - Nous avonsétudié en
atmosphère d’argon,
et sous despressions
comprises
entre lapression
atmosphérique
et11 500
kg/cm2,
dansquelles
conditions seproduit
la volatilisation ou la fusion debaguettes
degraphite
portées
à hautetempérature
par le passage d’uncourant
électrique.
3. Matériels à
ultra-pressions.
z L’ensembleexpérimental
du laboratoire pour les recherches enmilieux gazeux sous
pression
se compose d’uncom-presseur
primaire
à membrane à 3étages
A
fig.
1)
permettant
decomprimer
des gazrigoureusement
purs
jusqu’à
1000kg jcm2 (3).
,Les gaz issus de ce compresseur sont ensuite
sur-comprimés jusqu’aux pressions
voulues au moyende groupes à
ultra-pressions
secomposant
d’unepresse
primaire
B alimentée par une pompe à mainC,
218
cette presse pou;;e le
piston L)
d’un p’"’t ultra-compresseur E en liaison par des tubulure- F Pt desvannes de sectionnement G et H a~-e,~ : dBU1P part
la chambre a
expérience
I et. d’autre part. lel’l)n1-presseur
primaire A qui
permet dtremplir
tuutl’ensemble de gaz sou", de~
pressions
.>nipi:1;o,
entre1 et 1 1>ÎIÎ_>
kg
cn12.Pour les
pressions supérieures
a 1 1 11 Îl >k~’
uni2,la vanne H est ie1-niée. et en man0153uvrant la pompe C; on
comprime
te ~?:az dans la chambre itexpérience
Jau moyen du
pot
ultra-compresseur
Ejusqu’à
lapression
voulu. Cettepression
peut
être maintenueindéfiniment à la valseur choisie, tous les
joints
dece matériel étant d’une étanchéité
rigoureusement
absolue pour tous les gaz ycompris l’hydrogène
etrhéliunl. La
figure
2 montre tout cet ensemble danslequel
la chambre J estdisposée
;verticalement pourpermettre une meilleure observation par visée axiale
verticale, le
dispositif optique
JI étant à lapartie
ini’éneure.hï~ ?, - ~;ruulm hm~l 1~~ ~~er_°lnruE~ rn miliEn~ ~~z~m 5uu~ tré~ InrutP~ ~7~~e~~iun~.
4. Mesure des
pressions.
-- Lespressions
sontmesurées à l’aide d’un manomètre 0 à tube
élastique
(fig. 3)
construit au laboratoire et dont le tube a subides
opérations
de formation sous Il-) ()()0kg
C1112.L’étalonnage et le contrôle
périodique
de la gl’a-duation de ces manomètres(dont
nous avonscons-truit 4 ni>li>1>s caducs pour l; 1>Jl), 8 lil>>, lU l101! et
tFi~ 3 - Nf BIl"mptrt- 1_111111 le.; meSUF lIn,’ « > LLtrri pr"’’’’’¡lD"
’13 000
kg ’ici2)
est effectue avec un manomètreabsolu à
piston
libre dont leprincipe, imaginé
parGally-Cazaiat
et réalisa parAmagit
en 1890(fig. 4)
219
Fig. 5. -
Manomètre absolu
pour l’étalonnage des manomètresjusqu’à 12 000 kg/cm2
la
pression
sur unpiston
A de diamètre connu, cepiston
ne devantpermettre
aucunefuite,
est trèsbien
ajusté
dans uncylindre
B et est animé d’unmouvement d’oscillatiôn autour de son axe vertical pour
supprimer
les frottements au moment desmesures. Cet
appareil représenté,
(fig. 5) permet
demesurer les
pression3
de 1 à 10 000kg /cm2
à1/5000
près
de lapression
mesurée(10
000kg Jcm2
à~ 2
kg jcm2) .
5.
Aménagements
des chambres àexpériences
pour la fusion de bâtonnets degraphite.
--Les
expériences
se font dans deux chambresinter-changeables.
Lapremière
étant construite pourtra-vailler
jusqu’à
despressions
de 6 000kg fcm2 (fig.
6).
La secondepermettant
l’étude dans les gazjusqu’à
15 000
kg /cm2
(fig. 7).
Le
dispositif expérimental
logé
dans la chambreà
expériences
E(fig. 8)
se compose de deuxmâ-choires en cuivre A et
B,
dont une reliée à la masse par des câblessouples
est mobile pourper-Fig. 6. -]Groupe§pour la fusion du graphite dans l’argon jusqu’à
6 000
mettre la libre
dilatation ;
la seconde mâchoire B est fixée à une électrode isolée H traversant la culassede fermeture de la chambre E. ’
On fixe entre les deux mâchoires un bâtonnet de
graphite
C dont lapartie
centrale est réduite à undiamètre voisin de 2 mm et dont les extrémités sont
cuivrées pour assurer un bon contact avec les
mâ-choires. A l’aide des câbles
souples
on exerce unelégère compression
axiale du bâtonnet pour évitersa
rupture
par actionmécanique.
Lapartie
centrale J du bâtonnet
porte
unléger replat
surl
Fig. 7. -
Groupe pour la fusion du graphite dans l’argon jusqu’à
.
220
Fig. 8.
5 à 6 mm pour localiser dans cet endroit la
portion
où s’effectue la fusion et rendre
plus
commode lamesure des
températures.
Lesfigures
9 et 10repré-sentent ces
montages
intérieurs,
et lafigure
11 unechambre à
expériences
pour fusionsjusqu’à
15 000kg /cm2
depression d’argon
aménagée
suivantle
schéma, figure
12.6. Observation oculaire et mesure des
tem-pératures.
- Une fenêtre dequartz
D(fig.
8)
estdisposée
dans la seconde culasse de fermeture Kde la chambre E. Elle
permet
de suivre constammentla marche de
l’expérience
et de mesurerà. chaque
instant la
température
du bâtonnet au moyen d’unpyromètre
àdisparition
de filament F muni d’écrans étalonnés pour les hautestempératures.
Tout l’en-sembleexpérimental
peut
êtredisposé
horizontale-ment ou verticalement et le bâtonnet de
graphite
peut
être fixé dans uneposition
quelconque.
Laposition
laplus
favorable pour l’observationocu-laire étant la
position
verticale avec la fenêtre D en dessous.7. Pureté du
graphite.
- Legraphite
cons-tituant les bâtonnets provenant de coke de
pétrole
Fig. 9. Fig. 10.
Jusqu’à 6 000 kg/cm2. De 6 000 à 15 000 Nlontages intérieurs du bâtonnet de
graphite.
Fig. 11. - Chambre pour essais
jusqu’à 15 000 kg/cm2 avec obser-vateur oculaire et enregistrement de spectrogrammes.
porté
recuit à hautetempérature
est leplus
purpossible,
toutefois il ne l’est pas
rigoureusement
et donne environ0,08
%
decendres,
mais il est inutile de cherchermieux,
car il suffit de maintenir les bâtonnets
quelques
ins-tants dans
l’argon
à unetempérature
de l’ordre de3 5000 K pour le
purifier complètement
en volatilisanttoutes les
impuretés,
sauf les carburesmétalliques
ci-après qu’on
nepeut
trouverqu’exceptionnellement
et enquantité
tout à faitnégligeable
(voir
tableau).
La combinaison CtC + 4 TaC constitue le
produit
à
plus
hautpoint
de fusion connuégal
à 4215~ K(16).
8. Volatilisation ou fusion des bâtonnets de
graphite.
--- Ledispositif
étant enplace,
on221
CARBURES MÉTALLIQUES A POINT DE FUSION ÉLEVÉ D’APRÈS AGTE ET ALTERTHUM
~ls~
contrôle le bon état du circuit
électrique
du bàtonnetet on relie le
pôle
isolé et la masse del’appareil
auxbornes d’un transformateur à tension variable établi
spécialement
etcapable
de fournir 300 A sous 12 à 30 V. La tension aux bornes estréglable
par leprimaire
au moyen d’un commutateur réducteurper-mettant de faire varier en
charge
le nombre despires
duprimaire
sansinterrompre
le courant et sanscourt-circuit entre
plots
au moment du passage. Lavariation du
rapport
de transformation est obtenue icipar variation du flux
inducteur,
le nombre despires
du secondaire restant constant et le courant ne subis-sant aucuneinterruption pendant
les manocuvres.Un constate alors les
phénomènes
suivants : ‘1.Région
de sublimation du carbone.--A la
pression atmosphérique,
les bâtonnets serompent
suivant une section droite
qui
se volatilise sansprésenter
aucune trace de fusion. Dans la sectionrompue, la
température
atteinte est voisine de celle observée dans le cratère de l’arcélectrique
(sous
les réservesexposées
plus
loin auparagraphe
Mesuredes
températures).
Le carbone volatilisé se condense sous forme d’unepoudre
noire,
soit sur lesparois
du
calorifuge,
soit lelong
de labaguette.
L’aspect
extérieurlégèrement
granuleux
(tig. 13,
14, 15,
Pl.I)
est celui souvent décrit par les auteursayant
déjà
fait desexpériences analogues.
L’expérience
étantrépétée
en élevant lapression,
on constate le mêmeaspect
général
extérieur et unecoupure nette et
anguleuse
de la sectionqui
serompt
toujours
parvaporisation
sansprésenter
de tracesde coulures. La
quantité
et le diamètre desgranules
va toutefois en croissant et les condensations de vapeur de carbone se font en
majorité
dans unerégion
serapprochant
deplus
enplus
de lapartie
centrale rompue de labaguette (fig.
13, 14, 15,
jusqu’à
80
kg /cm2).
Pour
expliquer
le sectionnement très net desbaguettes,
dont l’extrémitéprésente
le mêmeaspect
granulé
quel’extérieur,
onpeut
supposer que dèsque la
température
de sublimation est atteinte versle milieu de la
baguette,
lespremières portions
vola-tilisées sur la section laplus
faible réduisent lasec-tion de la
baguette
à cetendroit ;
la densité de courantaugmentant
dans cette tranche très mince lavapori-sation du carbone
s’y produit
avec unrythme
accé-léré et la
rupture
de labaguette
a lieu par une sortede sectionnement
transversal,
les dernièresportions
pouvant
seséparer
mécaniquement
par l’effet depoussée
de la vapeur de carbone émise deplus
enplus rapidement
dans cette crevasseprofonde.
La
pression d’argon
continuant àcroître,
l’aspect
du bâtonnet se modifie de
plus
enplus.
Lesconden-sations de carbone se
groupent
en masses adhérantlégèrement
à la surface du bâtonnet. Vers 100kg-cm2,
on voitapparaître
au centre rompu, desba-guettes
une excroissance tendant vers la formesphérique
montrant que le carbone arrive dans cetterégion
à un état presque fluide(fig. 16,
Pl.L).
Cetaspect
général
pourrait
faire croire à l’obtention d’unefusion,
mais on constate que toutes les massesadhérentes et les
parties sphérulées
ont une structurecaverneuse et boursouflée sans solidité
mécanique,
ces
caractéristiques
étant celles de l’état queprend
une matièrepâteuse
boursouflée par desdégage-ments gazeux ou
l’aspect
de condensations de nuagesde vapeurs très denses.
Il suffit de passer un
pinceau
sur les bâtonnetspour détacher les boursouflures ou les condensations
adhérentes
qui
n’offrent que peu de résistancemë-canique
etqui
ne sont pas soudées à la surface du bàtunnetqui
reste intacte.Tant que la
pression critique
dupoint triple
n’estpas
dépassée,
ce sont cesaspects
et cette structurequ’on
constate,Remarque générale. -
Dans un milieuambiant fortement
comprimé
et trèsdense,
lesphé-nomènes se
produisant
dans untemps
très courtdans la section
qui
serompt, peuvent
produire
dessurpressions
localesimportantes
et onpeut
cons-tater des différencesd’aspect
et de structure asseznotables d’un essai à un autre pour une même
pres-sion.
Il. Point
triple
etrégion
de fusion.-Vers 105
kg jcm2
des traces de fusion nette,réelle,
apparaissent ;
desgranules sp’lériques
degrand
dia-mètre degraphite
fonducompact
sont soudés àl’extrémité des
baguettes
ou lelong
de leur surface.Les
dégagements
gazeux, encore très abondants à cettepression
voisine de lapression
critique,
donnentune structure encore alvéolaire aux masses fondues
par ce
procédé,
mais l’état fluide de celles-ci leurpermet
deprendre
la formesphérique
sous l’effet dela tension
superficielle (fig.
17, 18,
Pl.I).
Une section du bâtonnet faite auvoisinage
de lapartie
fondue222
caractéristique
d’une veineliquide
cristallisée parrefroidissement.
12. Fixation des coordonnées du
point triple
du carbone. - Pendant toutes ces
fusions,
l’obser-vation aupyromètre
optique
du bâtonnet montreque la
température
de sublimation s’élève avec lapression.
Latempérature
de brillance du cratère de l’arc étantprise
comme baseégale
à 3 8000 K. Nousévaluons à environ 4 0000 K la
température
àlaquelle
se
produit
larupture
des bâtonnets sous 105kg /cm2.
La
température
de laparoi
extérieure du bâtonnet visée par lepyromètre
est inférieure à celle atteinte par les couchescentrales,
on remarquera toutefoisdans les
expériences
faites dans la zone de fusionque les coulures de
graphite
fondu adhérent d’unefaçon
parfaite
et font corps avec les surfaces comme une soudureautogène
bien faite(fig.
20 etsuivantes),
Pl. 1 et
II ;
ceci est une indication que latempé-rature extérieure est néanmoins très voisine du
point
de fusion dans larégion
où lephénomène
seproduit.
Cette différence de
température
permet
toutefois de constaterl’approche
duchangement
d’état dansl’aspect
de la cassure d’une section droite faite dansla
partie
de labaguette
ayant
atteint laplus
hautetempérature
lorsque
cette zone centrale montre uncommencement de cristallisation
rayonnée.
Onpeut
admettre que, pour unphénomène
sepassant
dans untemps
trèscourt,
l’apparition
dansla cassure d’une zone centrale avec cristallisation
rayonnée
indique
dans cette zone le passage à l’étatliquide
permettant
les mouvements moléculaires nécessaires pour réaliserl’arrangement
cristallincaractérisant la structure d’une veine
liquide
cris-tallisant par refroidissement.
Ceci est un avertissement
indiquant
que latempé-rature atteinte dans
l’expérience
est très voisine decelle
qui
peut
produire
larupture
de labaguette
parfusion
complète
de la section laplus
chaude.Dans nos
expériences
cetaspect
se manifeste pour unepression comprise
entre 90 et 110kg /cm2.
Nous avons
fixé
provisoirement
les coordonnéescritiques
dupoint triple
du carbone à P = 105kg
/CM2
et 0 = 4 0000 K.Dans une
première
note(2)
nous avionsindiqué
une
pression
voisine de 170kg /cm2
aupoint
triple ;
notreappareillage
prévu
pour travailler sous despressions supérieures
à 1 000kg/cm2
étant alors maladapté
pour la mesure de ces bassespressions.
Une nouvelle série
d’expériences
nous apermis
demieux
préciser
cette valeur.13.
c)
Fusion du carbone souspressions
éle-vées au delà dupoint
triple.
- Au delà de lapression
critique
la tension de vapeur du carbones’éloigne
deplus
enplus
de lapression
du milieuambiant vers 200
kg /cm2
on obtient desgouttes
fondues souvent boursouflées
(fig. 18).
Au fur et àmesure de l’accroissement de la
pression,
cesgouttes
prennent
rapidement
une meilleurecompacité,
mon-trant dans leur cassure la structurerayonnée
queprend
un corpsliquide
en cristallisant par refroi-dissement(fig. 24,
Pl.I).
Sous 300
kg /cm2
on al’aspect
desfigures
19 et20,
Pl.
I,
qui
montrent le bâtonnet fonduphotographié
telqu’il
seprésente
à la sortie de la chambre àexpé-riences
(fig.
19)
etaprès
brossage
aupinceau
descondensations de vapeur de carbone
qui
cachent lesparties
fondues(fig. 20).
Les
photographies
suivantes montrentl’aspect
de l’extrémité desbaguettes
degraphite
fonduessous des
pressions
croissantesdepuis
500kg /cm2
jusqu’à
11 500kg/cm2
(fig.
21 àfig. 37).
Les
figures
25 et 26 montrent une fusion sous 3 000kg /cm2
particulièrement
intéressante ;
le courantayant
été accidentellementcoupé
au momentprécis
où le bâtonnet fondait. Les deux extrémités du bâtonnet sont soudées par la coulure de
graphite
qui
s’est solidifiée. Cettephotographie
montre com-ment legraphite
s’écoule de lapartie
en cours de fusion.Les condensations de vapeur de carbone se
loca-lisent de
plus
enplus
et deviennent de moins en moinsimportantes ;
sous 11500kg /cm2,
l’extrémité desbâtonnets n’est
plus
recouverte que d’une faiblecouche de
graphite
condensé(fig.
36,
aspect
brutet
fig.
37,
aspect
brossé).
14. Zone de condensation de vapeurs et
jets
de
graphite
fondu. - Dans les conditionsexpéri-mentales
présentes (c’est-à-dire
pour desexpériences
très
courtes),
à lapression atmosphérique,
lescon-densations de
graphite
s’étendentjusqu’à
une dis-tance dupoint
de fusion de l’ordre ducentimètre ;
à 100
kg/cm2,
la zone de diffusion estdéjà
réduiteà un rayon d’environ 4 mm, à 4 000
kg ~cm2
ce rayonest de l’ordre de 2 mm ;
enfin,
sous 11 500kg /cm2
la zone de diffusion est seulement d’une fraction demm
(il
n’est pasquestion
ici de laprojection
dejets
liquides,
mais seulement de diffusion de carbonevaporisé).
On remarque sur certaines
photographies
lapro-jection
dejets
degraphite
fondu solidifiés dans le milieud’argon
souspression
dont la densité estvoisine et même
supérieure
à celle d3 l’eau(fig.
25,31, 33, 36).
Ceci montre le hautdegré
de fluiditédu
graphite liquide.
Nous donnons à la page suivante les densités de
l’argon
souspression
mesuréespendant
l’étude directe de lacompressibilité (5),
que nou3 effectuonsactuel-lement.
Au moment de la
rupture
de labaguette,
la coulée de lapartie
fondue est soumise à diverses actionsmécaniques
provoquées
soit par le courant, soit par les vapeurs de carbone sedégageant
dans la tranche en cours derupture
et où se concentre à cet instantH
W
...-1
W
M
4
223
de cette
tranche;
il seproduit
alors des écarts locaux detempérature
importants,
tout ceciexpliquant
l’appa-rence tourmentée des
parties
fondues,
l’émission de vapeurs et le lancement dejets
même sous très hautepression.
15.
Températures
de fusion au delà dupoint
triple.
- Laquantité
relativementimportante
devapeurs de carbone en cours de condensation au
voisinage
desparties
fondues rend difficile la mesure ,de la
température
de cetterégion
au moment de lafusion.
Bien que le
phénomène
intéressant soit de très courte durée onpeut,
par desexpériences
prélimi-naires,
en faisant varierprogressivement
lapuissance
électrique dépensée
dans lebatonnet,
régler
lepyro-mètre à
disparition,
muni d’écransconvenables,
à unetempérature
très voisine de celleprovoquant
la fusion. On constate ainsi que latempérature
de sublima-tion croîtlégèrement
et s’élève d’environ 200°depuis
la
pression atmosphérique jusqu’au point triple
et que latempérature
de fusion croîtlentement
lorsque
lapression
s’élève au-dessus dupoint triple,
répart parais-sant de l’ or,l re de 200o entre latempérature
de fusron aupoint triple
etla température
de fusion sous 5 000kg CM2.
16. Mesure destempératures
et variations dupoint
de fusion. ~-- Lestempératures
mesurées sont destempératures
de brillance en lumière rougepour une bande de passage de
longueur
d’ondecom-prise
entre0,7
et1,5
microns(6).
La radiation observée est absorbée
partiellement
par :
1" La couche de vapeur de carbone en cours de
condensation
qui
s’étendjusqu’à
une certaine dis-tance dubàtonnet ;
20 La couche
d’argon
souspression ;
30 La
glace
obturatrice de la culassed’observa-tion ;
4° Le
prisme
à réflexiontotale ;
50 La couche d’air et le
système
optique
du pyro-mètre.On élimine
expérimentalement
les causes2, 3,
4 et 5 par lesopérations d’étalonnage
dupyromètre
en
opérant
de lafaçon
suivante :La chambre à
expérience
E(fig. 38),
où se fera lafusion du
graphite
enF,
est obturée à l’aide de deux culasses A et Bcomportant
chacune unéquipement
, optique identique
à celuiqui
servira auxexpériences,
ondispose
en C un arcélectrique
à charbons massifsde
graphite
pur sans mèche de 6 et 8 mm de diamètredont la
température
du cratère se stabilise à latem-pérature
de sublimation dugraphite
à lapression
atmosphérique
pour une intensité de 20A,
le cratère de l’arc constituant un étalon detempérature
del’ordre de
grandeur
destempératures
à mesureur etde
pouvoir
émissif semblable fixant notre base demesure des
températures
à 0 = 3 8000 K.Le
pyromètre
àdisparition
étantdisposé
enP,
on vise d’abord le cratère de l’arc directement dans la directionPC,
on vise ensuite le cratère dan~ ladirection PABC à travers ces deux
équipements
optiques,
on a ainsi uneabsorption
sensiblementdouble de celle que
produira
lesystème
Aqui
servira seul aux mesures.. Pour toutes les mesures, le
pyromètre
estdisposc
àune distance telle que
l’objectif
soit bien couvert parle cône lumineux issu de la source
(*).
17. Correction due à la couche
d’argun
comprimé. -
Onrépète
les mesures de correctionsci-dessus en
comprimant
del’argon
dans la clianibreà des
pressions
deplus
mnplus
élevées et unpossède
ainsi tous les éléments pour les corrections relatives
aux causes
2,
3,
4 et 5 bien que les conditions eusoient pas
rigoureusement
celles réalisées au momentde l’observation du fait du
gradient
detempérature
existant alors dans la couche de gaz à traverslaquelle
se fait l’observation. L’ensemble des corrections2,
3,
4 est de l’ordre de 80’B17. a)
Corrections dues à la vapeur de carbone 1lestent les corrections detempérature
àapporter
du faite de laprésence
de la couche dc vapeur decarbone eu cours de condensation.
Ici les éléments
permettant
uneappréciation
exacte font défaut. On constateexpérimentalement
(1) Nous remercions ici M. le prolesseur Ribaud pour la véritiea-Hon et des écrans de notre pyrométre à
224
que la zone où se
produit
la condensation de la vapeurde carbone est d’autant
plus
réduite que lapression
du milieu est
plus
élevée,
cecis’explique
facilement par la diffusion d’autantplus
rapide
des vapeurs de carbone que la densité du milieu gazeuxcomprimé
estplus
petite.
Pratiquement
àpartir
de 300kg ~cm2
la totalitédu carbone en vapeurs se trouve dans la zone observée
à travers l’orifice de
2,5
mm de diamètre de laglace
de
quartz
d’observation.Il en résulte que la
quantité
de carbone en vapeurpartiellement
condensée,
se trouvant dans le nuageinterposé
entre la surface lumineuse visée et l’orificed’observation,
croîtrait avec lapression
si la mêmequantité
de carbone étaitvaporisée,
mais on constateque la
quantité
degraphite pulvérulent
condenséau-tour du bâtonnet va en décroissant avec la
pression.
Du fait de la variation de volume de larégion
dediffusion et de
l’inégale répartition
de la matièredans cette
région,
legradient
detempérature
du nuage departicules
de carboneinterposées change
également
avec lapression.
Tous ces
phénomènes
trèscomplexes
rendent très dif-ficile la détermination del’importante
correctionqu’ils
nécessitent etqu’on
nepeut
guère
fixerqu’arbitraire-ment. Comme une
partie
de ces causes en compensed’autres,
onpeut
enpremière
approximation
admettre quel’absorption
due à la vapeur de carbone restedu même ordre à toutes les
pressions.
18. Difficultés d’observation dues aux
mouvements de convexion du milieu ambiant.
- A la difficulté de mesure de la
température
dueaux vapeurs de carbone s’en
ajoute
une autre encoreplus importante
due aux mouvements de convexiondu gaz fortement
comprimé.
Les énormes écarts detempérature
des couches successives de gaz autourdu bâtonnet
provoquent
de violents mouvementsde
convexion,
et les couches gazeuses à différentestempératures
possèdent
des indices de réfractiondifférents. La visée de la surface chaude est très
fugitive
et rendue d’autantplus
dif-ficile que lephénomène
estplus
court etapproche
de sonpoint
culminant.Néanmoins en
disposant
la chambre àexpériences verticalement,
le bàtonnet étanthorizontal,
on arrive à faire des viséesrelati-vement faciles
jusqu’à
unetempérature
assez voisine de celleprovoquant
la fusion etc’est seulement au
voisinage
de cettetem-pérature
que lesdégagements
de carbone gazeux viennentamplifier
ces mouvements cau gaz et que lesphénomènes
de convexionprennent
uneimportance
telle que la visée est rendue trèsprécaire.
La mesure exacte de la
température
estI
cependant
trèsimportante
pourpouvoir
décider si latempérature
de fusion croîtFig.39. ou décroit avec la
pression.
Il
apparaît
d’après
les ubscrratiollspyrolllétriqnes
de nos
expériences
que latempérature
defusion
dugraphite
varie peu et semble croîtrelégèrement
avecla
pression.
Nous nous proposons de
disposer
ultérieurementtout l’ensemble
expérimental
verticalement et deviser dans l’axe A de la chambre à
expériences
aucentre d’un bâtonnet
percé
d’un trou etfaçonné
commel’indique
lafigure
39jusqu’au
moment dela fusion un courant
d’argon
ascendant A - B.permettra
debalayer
les vapeurs de carbone émises dans le trou de visée. Le bâtonnet seradisposé
dans unmontage
comme celui de lafigure
10.19. Densité du
graphite
fondu et dia-gramme de rayons X. Forme cristalline dugraphite
fondu refroidi. - Nousavons déter-miné la densité de
particules prélevées
dans lapartie
fondue sous 4 000
kg /cm2
de l’extrémité debaguettes
de
graphite.
Cesparticules
restent ensuspension
dans un
mélange liquide
de densité2,26 composé
de :- 8
parties
de bromured’éthylène
pour 1partie
de bromoforme.
La densité du
graphite
fondu sous fortepression
paraît
donc être du même ordre que celle dugraphite
ordinaire.
Toutefois,
il sepourrait
que cesparticules
soient encore vacuolaires et neprésentent
pas unecom-pacité
absolue donnant la densité vraie.Dès
qu’il
nous serapossible
d’avoir unequantité
de
graphite
fondu assezimportante,
nous en mesure-rons la densitéaprès
dégazage
etcompression
encylindres
sous 20 000kg /cm2
et en ferons la comparai-son avec la densité desgraphites
ordinaires,
trai tés dela même
façon
que nous étudions actuellement.Le
diagramme
aux rayons X montre une struc-ture cristallineidentique
à celle dugraphite
naturel. Lafigure
39 bis montre lediagramme
obtenu avec unepetite
sphère
degraphite
fondu sous 4 000kg/cm2
(*).
Le carbone
fondu
etrefroidi
sous hautepression
jusqu’à
’11 500kg jcnI2
cristallisetoujours
sous laforme graphite qui
est saforme
stable dans noseon-ditions
expérimentales.
Nous n’avons en aucun cas, ni dans les rognons
fondus,
ni dans les condensations de vapeur, pudéceler des traces de cristaux de diamant.
20. Résistance
mécanique
dugraphite
à hautetempérature. -
Dans aucune desexpé-Fiâ, 39 bis.
)iagramme de rayons X d’une sphère de graphite fondu sous 4 000 (*) Nous devons ce diagramme à l’obligeance de 1I. Mathieu
et nous l’en remercions.
225
riences exécutées avec des bâtonnets
horizontaux,
et comme onpeut
le voir sur toutes lesphotographies,
nous n’avons constaté une amorce de courbure desbaguettes
de carbone comme cela seproduirait
si un étatpâteux
précédait
l’étatliquide
etpermettait
un fléchissement du bâtonnet avant fusion.Cepen-dant la
baguette
atteint unetempérature
très voi-sine de sonpoint
de fusionpendant quelques
secondes surprès
de 10 mm delongueur.
Le carbone conserve donc une résistance
méca-nique importante jusqu’à
saliquéfaction puisque
lepropre
poids
du bâtonnetauquel s’ajoutent
les réactionsélectro-magnétiques
du courant de fusion(atteignant parfois plus
de200Amp.),
sontincapables
de le fléchir d’une
façon
appréciable,
tout au moinsdans un
temps
court,
car legraphite
à hautetempé-rature
présente
néanmoins uneplasticité
luipermet-tant de
prendre
desempreintes
ou de subir unecer-taine tortion comme l’ont
signalé
divers auteurs.21. Fusions du
graphite
observéesanté-rieurement. - Divers auteurs et en
particulier
Agte
et Alterthum(16)
ont cru observer la fusion ducarbone à basse ou moyenne
pression.
Lescoor-données du
point triple
que nous avons déterminées montrent que le carbone nepeut
que se sublimertant que la
pression
du milieu ambiant n’atteint pasau moins sa tension de vapeur limite au
point triple
qui
est de l’ordre de 105kg /cm2.
L’aspect particulier
de la surface debaguettes
degraphite
à latempérature
de sublimationpeut
faire croire à une sorte de fusionpartielle
en une multitudede
petites spérules
mais il nes’agit
là que d’uneapparence,
l’aspect caractéristique
d’une masse fonduene
pouvant
en aucun cas être décelé dans la zoneintéressée. Peut-être
peut-il
s’agir
departicules
degraphite atteignant
une sorte d’étatpâteux
àl’ex-trême limite de la
température
de sublimation etpouvant
dans cet étatêtre
façonnées
en forme demamelons sous l’action combinée des tensions
super-ficielles et par l’action
mécanique
des vapeurs decarbone émises par la
surface,
onpeut
supposer aussi que ces vapeurs de carbone se condensent à l’état depetites sphères liquides
surfondues.Nos
expériences
permettant
d’autrepart
decons-tater que le carbone conserve une résistance
méca-nique importante
même auvoisinage
dupoint
defusion,
nous ne formulons que sous réservel’hypo-thèse ci-dessus comme
pouvant
expliquer l’aspect
rognonneux des surfaces observées au-dessous du
point triple.
22. Prévision d’un ordre de
grandeur
destempératures
d’ébullition du carbone souspression
et établissement d’undiagramme
provisoire
des états du carbone. - Les
re-cherches ci-dessus nous
permettent
de tracer lesportions
dudiagramme
des états du carbonerela-tives aux
phases
de sublimation et deliquéfaction.
Il est intéressant de chercher à fixer la
région
pro-bable où
peut
se situer laportion
dudiagramme
relative à la
vaporisation, portion
seprolongeant
endeçà
dupoint triple
par larégion
de surfusion.Il est bien entendu
qu’il
nepeut
êtrequestion
icide chiffres
précis
maissimplement
de la fixation d’un ordre degrandeur
basé sur des considérationsphysiques générales,
en admettant que le carbone nechange
pas d’état dans lesrégions extrapolées.
Considérations
générales
sur lestempératures
defusion,
d’ébullition et lestempératures critiques.
-Si pour divers corps, ne
changeant
pas d’étatallotro-pique,
on construit lediagramme
caractéristique
relatif à la
phase liquide
vapeur on remarque quepour des corps très
différents,
latempérature
d’ébulli-tion croît avec lapression
suivant une loiexponen-tielle
qui
est sensiblement la même pour tous les corpsquand
on considère une mêmeportion
relativede la
caractéristique.
La courbe de fusion étant peuinfluencée par l’élément
pression.
Une
pression
dedépart initiale,
situéeprès
dupoint
triple,
parexemple,
étant choisie commeunité ;
lorsque
lapression
croît de 1 à100,
suivant parexemple
laprogression
1; 10; 20; 50; 100,
lestempé-ratures absolues d’ébullition sont entre elles comme
1; 1,30;
1,40; 1,57
et1,70
environ et cela pour descorps très différents comme
l’eau,
l’ammoniaque,
lechlore ou le mercure ainsi que
l’indique
le tableauci-dessous et cette loi semble être
générale
pour descorps ne
présentant
pas dechangement
d’état226
Si nous admettons que sous haute
température
le carbone
graphite
puisse
être dans un étatphysique
lui
permettant
d’obéir à une loianalogue,
commenous connaissons les coordonnées du
point
triple
nous pouvons déterminer l’ordre de
grandeur
possible
des
températures
d’ébullition enatmosphère
inerte en fonction de lapression
et dresser le tableausui-vant :
On
peut
de même et sous les mêmes réserves faire une rerrcarquegénérale
sur lerapport
existant entre latempérature
absolue aupoint
critique
et latempérature
absolue de
fusion
anpoint triple.
Pourbeaucoup
de corpssimples
très dissemblables commel’hélium,
l’hydrogène,
l’azote,
leshalogènes
ou les gaz inertesde la famille de
l’argon,
cerapport
est voisin de 2 comme onpeut
le voir dans le tableau ci-dessous :Si,
nonobstant l’ordre degrandeur
tout aifférent destempératures
et sous la même réserve queci-dessus,
cerapport
voisin de 2s’appliquait
aucarbone,
le
point critique
se situerait dans unerégion,
dont les coordonnées seraient de l’ordre de 7 000° K pour latempérature
critique,
et 1 000kg ~cm2
pour lapression
critique.
A l’aide des chiffres déterminés
expérimentalement
jusqu’à
11500kg/cm2
pour la sublimation et lafusion,
et des considérationsci-dessus,
nous avonsdressé le
diagramme provisoire
des états du carbone(fig.
40 en coordonnéesarithmétiques
etf g.
41 en coordonnéeslogarithmiques
pour lespressions),
cediagramme
étant destiné à être rectifié etcomplété
aufur et à mesure de l’avancement des travaux
qui
pourront
être faits sur laquestion
et enparticulier
de l’étude que nous avons commencée sur les arcs
électriques
souspression.
23. Travaux de divers auteurs sur les
tem-pératures
d’aresélectriques
sous pression.-Le
diagramme
que nous donnons estpartiellement
en contradiction dans sapartie
expérimentale
avec les travauxpubliés
sur lestempératures
d’arcsélectriques
et enparticulier
avec les chiffres donnés par Lummer(7),
Kohn et Guckel(1) (9)
et Rochan Zaer(1°).
Toutes les
températures
étantrapportées,
pour êtrecomparables,
à latempérature
de brillance del’arc sous la
pression
atmosphérique
fixée à 0227
Si on construit le
graphique
de cestempératures
(fig.
42)
on constate que la courbePQ,
destempé-ratures de l’arc données par Lummer
depuis
lepression
atmosphérique
et la courbe AP des valeurs données par lui pour la tension de vapeur du carbone de0,1
à 1kg /cm2
ne seprolongent
pas.La courbe
PR,
destempératures
d’arc données d’autrepart
par Rochan Zaer s’écarte sensiblement destempératures
Lummer,
mais pour unepartie,
cette courbe
prolonge
sensiblement la courbe de subli-mation de Lummer située au-dessous de lapression
atmosphérique.
Fig.42.
Enfin,
si on trace laportion
de la courbe de subli-mationPS,
qui
doitrejoindre
lepoint triple
sous lapression
et à latempérature
que nous venons dedéterminer. Cette courbe s’écarte
beaucoup
des courbesprécitées
et elle n’est en accord avec les courbesLummer que
jusqu’à
lapression atmosphérique.
L’allure des courbes Lummer serait celle d’une courbe devaporisation
pour unpoint triple
decoor-données
égales
à :Fig. 41. -
228
La courbe Rochan
Zaer,
qui prolongerait
la courbe Lummer au-dessus de 1kg
montre unpoint
d’in-flexion vers lapression
3,8 kg /cm2
etprend
alorsl’allure d’une courbe de
vaporisation
pour lescoor-données d’un
point
triple qui
serait voisin de : P =3,8
kg /cm2
et 0 = 3 930~ KCes écarts montrent que les
dispositifs
expéri-mentaux et les moyens de mesure de la
température
n’ont pas donné des chiffres concordants pour les deuxauteurs cités et on
s’explique
mal les discontinuitésrelevées sur ces courbes.
Toutes les
pressions employées
par ces auteursétant inférieures à la
pression
critique
aupoint triple.
Il faudrait donc admettre que des
phénomènes
parti-culiers se
produisent
dans l’arc souspression
pourpermettre
la constatation de tellestempératures
dont l’ordre de
grandeur
les situe dans la zone devaporisation
et non sur la courbe de sublimation.Les
hypothèses
peuvent
être nombreuses et onpeut
supposer soit que la couche
superficielle
de passagese
présente
dans un état réalisant de trèsgrandes
tensions
superficielles,
soit que le carbone existe dans cette couche ou dans sa vapeur sous forme d’unétat
allotropique
particulier,
soitqu’une
réactionchimique
avec le milieupermette
au carbone de créerdes carbures instables à très haut
point
de fusion. Ou bien encore que la vapeur de carbone elle-mêmeest le
siège
de l’émission des radiationscorrespondant
aux
températures observées,
parexemple
parrecom-binaison de carbone
atomique
en carbone de formeplus
condensée.Il est donc intéressant de chercher les raisons de
ces contradictions en
poussant
plus
loin l’étude ducarbone
et,
dans cebut,
nous avons réalisé dans unechambre à
expériences
un arcélectrique
dont le cra-tèrepeut
être observé à travers deuxglaces
d’obser-vation.Le cratère de l’arc entre électrodes de carbone ou
de métaux ou combinaisons réfractaires pourra ainsi
être étudié
jusqu’à
6 000kg /cm2
et latempérature
de volatilisation du
carbone,
ou de cesmatières,
pourra être fixée.
°
Nous avons
déjà
abordé cettequestion
il y acinq
ans et construit alors unpetit dispositif
avecsolé-noïde de
réglage
de l’arcqui pouvait
fonctionnerquelques
instants sous de très hautespressions
avecdes électrodes de
graphite,
de carbure detantale,
ou de
tungstène.
Les
quelques expériences qui
ont été faites avec un matériel trèsimparfait jusqu’à
9 000kg/cm2,
dans
l’azote,
ne nous ont paspermis
de constater autres choses que des successions d’arcs derupture
plutôt
que des arcs entretenus untemps
suffisant pour atteindre leur état derégime (sauf
toutefoisavec des électrodes de
tungstène)
mais nous n’avionspas constaté dans les
photographies
qui
ont étéprises
de ces arcs les luminosités extraordinairesdues aux très hautes
températures qu’on
devraitatteindre à ces
pressions
si on obtientdéjà 6
0000 à 22kg /cm2.
Le manque de crédits ne nous avait pas
permis
deperfectionner
le matériel et c’est seulementrécem-ment que nous avons pu commencer la réalisation
d’un ensemble
expérimental
trèscomplet
permettant
de
reprendre la question,
grâce
àl’appui
de la Caisse nationale de la Recherchescientifique qui
a bien voulu nous aider pour la construction et lesaménagements
des matériels nécessaires.
Nos recherches sur les arcs
électriques
ferontl’objet
d’unprochain
mémoire.BIBLIOGRAPHIE
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(22) LE CHATELIER et VOLOGDINE, C. R., 1908, 146, p. 49.