PSI* — 2020/2021 — Corrigé du D.M. 2 Page 1
Problème A : accélération de convergence
1) En écrivant 1 = 1
k(n+k−n), j’obtiens bien la relation fournie par l’énoncé ; elle me permet d’écrire, pour p∈N∗, compte tenu de l’hécatombe :
Sp(k) = 1 k
p
n=1
1
n(n+ 1)...(n+k−1)− 1
(n+ 1)...(n+k) = 1 k· 1
k!− 1
(p+ 1)...(p+k) . Il est clair que le dernier terme tend vers 0 lorsque p tend vers l’infini. En conclusion :
Sp(k) = 1 k · 1
k!− 1
(p+ 1)...(p+k) et lim
p→∞Sp(k) = 1 k.k!. 2) a)De 0≤2n−1≤2net n3+n+ 2≥n3 >0, je déduis :
∀n≥1 an≤ 2 n2. De plus, la fonction t→ 1
t2 étant décroissante sur R+∗, j’ai : ∀n≥2 1 n2 ≤
n n−1
dt t2, d’où en sommant, puis en passant à la limite :
∀p∈N∗
∞
n=p+1
1 n2 ≤
+∞
p
dt t2 = 1
p. Finalement :
∀p∈N∗
∞
n=p+1
an≤ 2 p.
Ce reste étant précisément l’erreur commise si l’on choisit σp comme valeur approchée deσ : Il suffit de choisir p= 20 000 pour queσp approcheσ à 10−4 près.
b)Remarquant que an= 2n−1
(n+ 1)(n2−n+ 2), j’obtiens successivement : n(n+ 1)an=n 2n−1
n2−n+ 2 ∼2 n(n+ 1)(n+ 2) an− 2
n(n+ 1) = (n+ 2) (n−4) n2−n+ 2 ∼1 n(n+ 1)(n+ 2)(n+ 3) an− 2
n(n+ 1) − 1
n(n+ 1)(n+ 2) =−(n+ 3)(n+ 10) n2−n+ 2 ∼ −1 En conclusion :
C1 = 2, C2= 1, C3 =−1.
c)Une dernière réduction au même dénominateur me donne :
εn= −14
n(n+ 3)(n3+n+ 2). Il en résulte immédiatement :
|εn| ≤ 14 n5. 3) a)Comme au 2)a), j’obtiens :
∞
n=p+1
1 n5 ≤
+∞
p
dt t5 = 1
4p4. Or, pour pentier, 14
4p4 ≤2·10−4 ⇔p≥12: Pourp= 12,j’ai
∞
n=p+1
|εn| ≤2·10−4.
PSI* — 2020/2021 — Corrigé du D.M. 2 Page 2 b)La calculatrice fournit :
12 n=1
εn≈ −1,02819083534
c)D’après 1)et le choix deC1, C2, C3,j’ai : σ= 2· 1
1·1! + 1
2·2!− 1 3·3!+
∞
n=1
εn.
En remplaçant cette dernière somme de série par la valeur approchée calculée à la question précé- dente, j’obtiens 1,1662536091 qui est donc une valeur approchée deσ à 2·10−4 près, par excès car les εn sont négatifs ; il n’y a plus qu’à retrancher10−4 :
1,1661536091est une valeur approchée deσ à 10−4 près.
Problème B : étude d’un procédé de sommation
Partie I : deux exemples 1) Ici an ne dépend pas den : ∀n∈N a∗n= 1
2n
n
k=0
n k α.
Or d’après la formule du binôme :
n
k=0
n
k = (1 + 1)n= 2n, d’où
∀n∈N a∗n=α.
Commeα= 0, les deux séries divergent grossièrement (leur terme général ne converge pas vers 0 !).
n≥0
an et
n≥0
a∗n divergent grossièrement.
2) a)À nouveau j’applique la formule du binôme (1 et z commutent !)
∀n∈N a∗n= 1 2n
n
k=0
n
k zk= 1
2n(1 +z)n, soit
∀n∈N a∗n= 1 +z 2
n
. b) (i)Ici|z|<1, donc, d’après le cours sur les séries géométriques :
n≥0
an converge et sa somme estA(z) = 1 1−z. (ii)De plus, grâce à l’inégalité triangulaire, 1 +z
2 ≤ 1 +|z|
2 <1 car|z|<1.
Donc
n≥0
a∗n converge et ∞
n=0
a∗n= 1
1− 1+2z = 2
1−z. Finalement,
n≥0
a∗n converge et sa somme est2A(z).
c) (i)Ici|z| ≥1, donc la suite (an) ne converge pas vers 0 :
n≥0
an diverge grossièremement.
(ii)Pourz=−2,a∗n= −12 n et donc
n≥0
a∗n est une série géométrique convergente.
PSI* — 2020/2021 — Corrigé du D.M. 2 Page 3 (iii)Soit maintenant z=eiθ. Alors
1 +z
2 =eiθ/2·e−iθ/2+eiθ/2
2 =eiθ/2·cosθ 2. Ainsi,cos étant une fonction paire,
1 +z
2 = cos|θ|
2 ∈]0,1[ car0< |θ|
2 < π
2 par hypothèse.
Par conséquent,
n≥0
a∗n converge.
De plus, le calcul de somme dub) reste valable :
∞ n=0
a∗n= 1 1−1+2z
= 2
1−z = 2e−iθ/2
e−iθ/2−eiθ/2 = 2e−iθ/2
−2isinθ2 = i cosθ2 −isinθ2 sinθ2 Soit
∞ n=0
a∗n= 1 +icosθ2 sinθ2.
Partie II : étude du procédé de sommation
1) a) (i)k étant fixé, j’ai
n
k = n(n−1)· · ·(n−k+ 1)
k! ∼
n→∞
nk k!
car chacun desk facteurs du numérateur est équivalent ànlorsquen→ ∞.
n
k ∼
n→∞
nk k!. (ii)Donc 1
2n n
k = 1 k! · nk
2n ; d’où, selon les croissances comparées des fonctions puissances et exponentielles (k est fixé et2>1) :
1 2n
n k −→
n→∞0.
b)D’après a), pour chaque valeur de kfixée dans[[0, n]],akétant une constante, j’ai 1 2n
n
k ak −→
n→∞0.
La suite de terme général Sq(n, a) apparaît donc comme la somme de q+ 1 suites qui convergent toutes vers 0 (avec q fixé). Par conséquent, selon les théorèmes opératoires classiques,
Sq(n, a) −→
n→∞0.
c)Tout cela fait penser àC . . . Soitε >0 ; puisque (an) converge vers 0, je dispose deq ∈Ntel que ∀k≥q |ak| ≤ ε
2 et j’écris, grâce à l’inégalité triangulaire :
∀n≥q |a∗n| ≤ |Sq(n, a)|+ 1 2n ·
n
k=q+1
n
k |ak| ≤ |Sq(n, a)|+ ε 2 car
n
k=q+1
n
k ≤2n(cf. I−1)a)). Et d’après b),q étant ainsi fixé, je dispose den1 ∈N tel que∀n≥n1 |Sq(n, a)| ≤ ε
2. Alors, en posant n0 = max (q, n1), j’ai : ∀n≥n0 |a∗n| ≤ε.
Par conséquent, par définition de la limite,
a∗n tend vers 0 lorsquentend vers ∞.
d)Toujours d’après I - 1)a), je peux écrire, pour tout n∈N ℓ= 1
2n ·
n
k=0
n
k ℓ d’où a∗n−ℓ= 1 2n ·
n
k=0
n
k (an−ℓ)
PSI* — 2020/2021 — Corrigé du D.M. 2 Page 4 et comme par hypothèse la suite (an−ℓ) converge vers 0, le c) s’applique et montre que (a∗n−ℓ) converge également vers 0. Autrement dit
a∗ntend vers ℓlorsquen tend vers∞.
e)On vient de voir que la convergence de (an) entraîne celle de (a∗n), mais le I - 2)c)(ii)fournit un contre-exemple de la réciproque !
2) a)Je note que : ∀n≥1 Un= 2n(Tn−1+a∗n) = 2Un−1+ 2na∗n.
Il vient successivement, en regroupant pourU2 et U3 les termes à partir des indices les plus élévés : U0=a∗0=a0 =S0
U1= 2S0+ (a0+a1) = 2S0+S1
U2= 2 (2S0+S1) + (a0+ 2a1+a2) = 3S0+ 3S1+S2
U3= 2 (3S0+ 3S1+S2) + (a0+ 3a1+ 3a2+a3) = 4S0+ 6S1+ 4S2+S3
b) (i)On peut apparemment conjecturer
∀n∈N Pn:Un= n
k=0
λn,kSk où ∀k∈[[0, n]] λn,k= n+ 1 k+ 1 . (ii)Montrons par récurrence surn que la propriétéPn ci-dessus est vraie pour tout n.
Initialisation : on a vu au a)quePn est vraie pourn∈[[0,3]].
Hypothèse de récurrence : je considère n ≥ 1 tel que Pn−1 soit vraie et je reprends la remarque ci-dessus, avec l’indication de l’énoncé.
Un = 2
n−1
k=0
n
k+ 1 Sk+
n
k=0
n
k (Sk−Sk−1)
= 2
n−1
k=0
n
k+ 1 Sk+
n
k=0
n k Sk−
n−1
k=0
n
k+ 1 Sk (en réindexant la dernière somme, avec S−1= 0)
=
n−1
k=0
n
k+ 1 + n
k Sk+Sn (en mettant de côté le dernier terme)
=
n−1
k=0
n+ 1
k+ 1 Sk+Sn (d’après la relation du triangle de P )
=
n
k=0
n+ 1
k+ 1 Sk (car n+ 1
n+ 1 = 1!)
Ainsi Pn est vraie, ce qui achève cette démonstration par récurrence.
c)On suppose ici que an converge, c’est-à-dire (en notant S sa somme), que la suite des sommes partielles (Sn) converge versS. Si je pose alors
A0 = 0 et ∀j∈N∗ Aj =Sj−1,
la suite (An) converge versS comme(Sn), or avec les notations précédentes,
∀n∈N Tn= 1
2nUn= 1 2n
n
k=0
n+ 1
k+ 1 Sk = 2·
1 2n+1
n+1
j=0
n+ 1 j Aj
.
Or dans ce dernier crochet, je reconnais l’expression de A∗n+1, construite à partir de la suite (An) par le procédé “habituel”. Or(An) converge vers S, donc le1)d)montre que (A∗n)également, donc la suite (Tn) converge vers2S. Mais cette suite n’est autre que la suite des sommes partielles de la série a∗n !! En conclusion,
n≥0
a∗n converge et sa somme vaut2
∞ n=0
an.
d)On vient de voir que la convergence de an entraîne celle de a∗n, mais le I - 2)c)(ii)fournit à nouveau un contre-exemple de la réciproque !