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Géographie Économie Société : Article pp.159-163 du Vol.8 n°1 (2006)

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Géographie, économie, Société 8 (2006) 159-164

GÏOGRAPHIE ÏCONOMIE SOCIÏTÏ GÏOGRAPHIE ÏCONOMIE SOCIÏTÏ

Comptes Rendus

Berger A., Chevalier P., Dedeire M., 2005 Les nouveaux territoires ruraux – Eléments d’analyse, Montpellier, Mutations des territoires en Europe, UMR 5045 - CNRS–

Université Paul Valéry, 305 pages

Ecrit conjointement par des géographes et des économistes territoriaux, cet ouvrage ana- lyse les processus de recomposition de l’espace rural à l’œuvre depuis 30 ans en France.

Ces processus de recomposition se traduisent de multiples façons = ils concernent aussi bien la population rurale qui, globalement, croît, que les activités de production elles- mêmes qui prennent de nouvelles formes. Celles-ci traduisent les nouvelles affectations de l’espace rural qui se sont largement diversifiées durant les trois dernières décennies.

Les auteurs s’efforcent avec succès d’allier une réflexion sur le statut de la ruralité aujourd’hui que l’on peut envisager comme un objet en reconstruction et qui plus est un objet non homogène, avec des analyses fines de situations localisées notamment dans le Grand Sud français ainsi que dans le Massif Central.

L’originalité de ce texte dense, très documenté et illustré tant en tableaux statistiques parlants qu’en cartes fort démonstratives, tient entre autres choses à la place centrale accordée aux acteurs et aux systèmes d’acteurs dans l’éclosion de nouvelles dynamiques propres aux espaces ruraux et, en particulier, à l’espace rural le plus isolé.

La discussion partant sur le concept de ruralité au travers de la prise en compte du rôle central joue par ces systèmes d’acteurs d’une part, et des nouvelles dynamiques qui affectent aujourd’hui les espaces ruraux d’autre part, retrouve alors toute sa pertinence n’en déplaise à certains, la ruralité n’est pas morte et digérée par l’urbanité. Elle se re-construit selon des moda- lités variables en s’appuyant sur de nouvelles valeurs et sur de nouvelles fonctions = agriculture de qualité, fonction résidentielle, fonction environnementale ; en matière d’emploi également (particulièrement bien analysé dans cet ouvrage) les modifications contemporaines des facteurs de localisation ne jouent pas systématiquement au détriment des espaces ruraux

L’écriture alerte et fort accessible de ce texte devrait lui permettre une large diffusion aussi bien auprès des acteurs du monde scientifiques que de l’ensemble des acteurs ruraux impliqués dans les projets de Territoire et les processus de développement.

Hervé Gumuchian Université de Joseph-Fournier

© 2006 Lavoisier, Paris. Tous droits réservés.

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Browaeys Xavier, Chatelain Paul, 2005, Étudier une commune. Paysage, territoire, populations, sociétés, Paris, Armand Colin, 283 pages

L’ouvrage traite de situations locales, étant donné que les décideurs et les universitai- res lui donnent une utilité particulière. Le livre a pour but d’expliquer comment aborder, comment instruire et comment mettre en image ce type de démarche. L’ouvrage étudie 37 thèmes, et dans chaque thème, on retrouve : la présentation des documents à utiliser (sta- tistiques, cartes et plans, relevés d’enquêtes sur le terrain, photos et films) ; où trouver les documents ; comment exploiter les documents sous forme de graphiques et/ou de cartes.

Il s’agit d’un ouvrage pédagogique et pratique qui est un guide pour l’exploita- tion des données statistiques sous forme de cartes et/ou graphiques, et pour l’utilisation efficace de toutes les ressources Internet portant sur le territoire communal.

Au début, l’ouvrage nous explique comment se constituer une documentation de base : cartes, données des recensements, produits du site Internet, fascicules départemen- taux avec données communales, cédéroms.

Les parties de l’ouvrage sont : une commune, des territoires ; une société, des espaces ; une « réalité » des images. Pour plus de détail, on peut entrer dans les chapitres : étudier le paysage ; cartographier les appartenances ; dénombrer la population ; découvrir la société ; enquêter sur l’emploi ; caractériser les communes.

Il s’agit d’un livre très utile pour les étudiants en géographie et pour les fonction- naires de la fonction publique territoriale.

Georges Benko CEMI-EHESS

© 2006 Lavoisier, Paris. Tous droits réservés.

FUJITA MASAHISA, ed. 2005, Spatial Economics, (2 volumes), Cheltenham, UK, Edward Elgar, 473 pages et 368 pages

Le monumental ouvrage sur les « Spatial Economics » vient de paraître sous l’édition de Masahisa Fujita. On ne peut résumer ce livre dans le cadre d’un compte-rendu. En tous les cas, il s’agit d’un travail sérieux, méritant en deux volumes.

L’ensemble de l’ouvrage commence par une citation de Walter Isard, et est suivi par la problématique de l’économie d’agglomération. Ce terme apparaît comme la théorie de la loca- lisation ou comme l’économie géographique. Puis le centre des débats dans un contexte spéci- fique est placé autour de l’économie urbaine, pour finalement aboutir à une science régionale.

Finalement Fujita donne une définition plus générale, pour expliquer la formation de la large variété de l’économie d’agglomération (ou concentration) dans l’espace géographique.

L’auteur y développe une analyse à la fois approfondie, claire et nuancée. L’ouvrage est aisément accessible au lecteur non économiste. Sa lecture est également indispensable pour les spécialistes donc les « régionalistes ». Le plus remarquable est que toutes ces qualités puissent être conciliées en environ 800 pages. Un véritable tour de force !

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Masahisa Fujita est un des meilleurs spécialistes de la question d’économie régionale.

Un panorama très complet qui ne manquera pas d’intéresser tous ceux qui se passionnent pour l’histoire contemporaine. Il est divisé en quatre parties : les fondements de l’écono- mie géographique ; la morphologie des cités ; la nouvelle économie géographique ; les systèmes urbains.

L’auteur réussit le tour de force de présenter en peu de pages un guide pratique sur les problèmes évoqués – son histoire, son patrimoine et sa réalité présente.

S’appuyant sur les travaux classiques (à partir de 1947) et les recherches les plus récentes (jusqu’à 2000), cet ouvrage permettra aux étudiants, aux enseignants et aux cher- cheurs de comprendre les changements du système, les renouvellements et les continuités de la science régionale.

Deux ou trois erreurs : seule la littérature anglo-saxonne y figure, donc même pas l’effort de traduire un texte du français ou d’une autre langue. D’autant plus que parmi les collègues français il y en a qui ont sérieusement publié en anglais. Puis Fujita, écono- miste sérieux et de grande qualité a réussi de faire le choix d’un grand nombre d’articles où lui-même a été évaluateur amical, et c’est plus particulièment vrai des derniers articles du livre. Et finalement on peut constater que le deuxième volume contient six articles de Paul Krugman, sur les quinze à présenter. Dans le volume la proposition est meilleure, on trouve sur 20 articles 5 articles de Fujita, sans copter les deux dans le volume deux. La question qu’on se pose, c’était les oublier, où c’est une légère manipulation de la science qui est en question.

Malgré tout le livre est bon, les articles choisis méritants, donc je vous souhaite une bonne lecture.

Georges Benko CEMI-EHESS

© 2006 Lavoisier, Paris. Tous droits réservés.

LAFONTAINE Danielle, JEAN Bruno, eds., 2005, Territoires et fonctions. Des poli- tiques aux théories, Rimouski, Ed. du GRIDEQ, 408 pages

JEAN Bruno, LAFONTAINE Danielle, eds., 2005, Territoires et fonctions. Des pra- tiques aux paradigmes, Rimouski, Ed. du GRIDEQ, 298 pages

Un gros livre en deux volumes : le premier a pour sous-titre « Des politiques aux théo- ries : les modèles de développement régional et de gouvernance en débats » le deuxième porte « Des pratiques aux paradigmes : les systèmes régionaux et les dynamiques d’inno- vation en débats ».

Ces nouveaux volumes publiés à la suite du 71e Congrès de l’ACFAS en 2003, réu- nissent quarante textes de divers auteurs. Ils ne révèlent qu’un développement désor- mais inséparable des acteurs et des territoires est interrogé, ceci particulièrement sous l’angle des politiques publiques. Alors que le deuxième volume met beaucoup l’accent sur les rapports entre l’innovation, les territoires et le développement. On prend mieux conscience des disparités entre les territoires, des disparités régionales que l’on tente de

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réduire par des efforts volontaristes variés de planification et d’aménagement du terri- toire, des politiques et des programmes de soutien visant le développement régional.

Rappelons que si le colloque de Rimouski, et le présent ouvrage publié à la suite, à été envisagé comme une occasion de cerner des éléments de bilan des efforts accomplis au nom du développement régional depuis la Second Guerre mondiale, il était aussi axé sur une meilleure compréhension, modélisation, dans une perspective de durabilité et de maintien d’une solidarité sociétale sans laquelle la poursuite des buts individuels et col- lectifs apparaîtrait compromise. Dans l’introduction et dans plusieurs textes on évoque John Friedmann, Fernand Dumont, Walter Isard ou Lewis Mumford, comme références.

Bruno Jean dans la postface de l’ouvrage montre le projet scientifique du CRDT, et les ressemblances avec la recomposition socio-territoriale et le développement durable, ainsi que les rapports urbains-ruraux, les dynamiques socioproductives et l’ancrage territorial, et finalement les outils méthodologiques. Tous ces éléments sont organisés avec rationa- lité, comme un nouveau paradigme du développement territorial.

L’ouvrage est bien organisé, et mérite une lecture attentive. Les auteurs sont sélection- nés et représentent l’essentiel du Canada.

Georges Benko CEMI-EHESS

© 2006 Lavoisier, Paris. Tous droits réservés.

SCIEUR Philippe, 2005, Sociologie des organisations, Paris, Armand Colin, 180 pages

Ce manuel présente les composantes et les caractéristiques du monde des organisations à travers une perspective socio-historique et analytique des principaux modèles couvrant ce champ d’investigation, des théories de la bureaucratie et des relations humaines jus- qu’aux approches contemporaines prenant en compte les modes de rationalité et les types de coopération, les réseaux et les jeux de pouvoir, les systèmes de décision et les logiques d’action.

Sont notamment exposés les travaux de la première partie du XXe siècle, mais éga- lement plus récents, allant de Max Weber, Talcon Parsons, Michel Crosier, ou dans la génération plus jeune on trouvera André Orléan, André Salais ou Michael Storper.

Le premier chapitre nous fournit une sociologie, comme science de gestion et théorie des organisations, suivi dans le deuxième de l’émergence de l’organisation comme objet d’études sociologiques. Puis nous passons de l’organisation au système d’action concret ; du système d’action concret aux formes sociales de l’action organisée. Nous retrouvons le débat Touraine/Friedberg, et les problèmes autour de l’entreprise, administration et association.

Le chapitre 5 est consacré aux « Logiques d’action organisée et leurs théories » où l’on parle de la conventions et des mondes industriels et de leur inscription territoriale.

Le concept de réseau et la logique d’action sont soumis à des auteurs tels B. Latour et M.

Callon, ainsi qu’à L. Boltanski ou L. Thévenot.

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En conclusion nous trouverons une phrase de Pierre Naville, en disant : des organisa- tions et de l’action organisée, étudiées par la sociologie, qui montre l’enjeu épistémologi- que de la sociologie des organisations.

Georges Benko CEMI-EHESS

© 2006 Lavoisier, Paris. Tous droits réservés.

URRY John, 2005, Sociologie des mobilités. Une nouvelle frontière pour la sociolo- gie ?, Paris, Armand Colin, 253 pages

Il est rare de voir paraître des traductions. Voici l’ouvrage de John Urry, dans la collec- tion dirigée par Patrick Le Galès et Marco Oberti. Il ne s’agit pas d’un manuel de sociolo- gie, mais il nous propose deux ruptures sociales. La première consiste à laisser de côté la société pensée comme ordre, structure, reproduction de la société au sein de l’État-nation.

La deuxième consiste à élargir le champ du social afin de prendre en compte les objets et les perceptions des sens, les images comme des faits sociaux.

L’ouvrage est divisé en huit chapitres, commençant par Société, puis il continue par Métaphores, Voyager, Les sens, Temporalités, et finalement se termine avec L’habiter, Citoyennetés, Sociologie. Les chapitres ont des parties souvent attractives, par exemple en Voyager il parle de mobilités imaginées ou encore de voyage virtuel. Les sens nous parlent de vue, odorat, ouïe, toucher et L’habiter évoque patrimoine, nation et diaspora, tandis que dans Sociologie l’on trouve jardiniers et gardes-chasse et natures mobiles.

Dans la conclusion de l’ouvrage on trouve l’idée que ce sont les mobilités plutôt que les sociétés qui devraient figurer au cœur d’une sociologie reconstituée, selon de nouvel- les règles méthodologiques élaborées au chapitre 1. Pour conclure, il faut encore souli- gner deux aspects de ces mobilités qui devront être étudiés par la suite.

Georges Benko CEMI-EHESS

© 2006 Lavoisier, Paris. Tous droits réservés.

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