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Géométric réelle des dessins d’enfant :
une
étude des composantes irréductibles
par LAYLA PHARAMOND DIT
D’COSTA1
RÉSUMÉ. Dans cet article nous nous intéressons aux
propriétés
des composantes irréductibles associées à la
géométrie
réelle d’un dessin d’enfant. Plusprécisément,
nous étudions les composantes irréductibles de la courbe 0393 dont l’ensemble des points réels estl’image réciproque
deP1(R)
par une fonction deBelyi
d’un dessind’enfant.
ABSTRACT. In this paper, are studied the properties of the irre- ducibles components associated with the real geometry of a dessin d’enfant. In other words, we give a
description
of the irreducible components of the curve 0393, the real points of whichcorrespond
to the preimage of the real projective line
by
aBelyi
funcion of adessin d’enfant.
Dans tout ce texte, X
d6signe
une courbealg6brique, projective
et lissesur
C, f
unmorphisme
fini(de C-sch6mas)
de X dansPj,
non ramifieau-dessus de
P~2013{0,1, oo},
et n ledegr6
def .
On note
f I’application
deX(C)
dansPl (C) qui
se déduit de laprece-
dente par passage aux
points complexes :
c’est un rev6tementtopologique
ramifi6 fini de non ramifi6 au dessus de
P~(C) 2013 {0,1,00} ([2],
~B.4.1).
On associe a ce rev6tement un dessin d’enfant D
([2], §B.3.3)
trace sur lasurface
topologique X(C), qui poss6de
unetriangulation adaptee canonique
T
([2], 3B.5.1, exemple).
La r6union des sommets et des ar6tes de la trian-gulation
T estl’image r6ciproque
parf
de c’est un sous-ensemblealg6brique
r6el deX(C).
On note r la courbe d6finie sur
R,
dont[-1(P6(R))
est 1’ensemble despoints
r6els( ~2~ , ~ 1.1 ) et g :
F 2013~PR
lemorphisme correspondant.
Au ~ 1,
nouspr6cisons
r etrappelons quelques
unes de sespropri6t6s generales.
Lageometrie
r6elle du dessin d’enfant est 1’ensemble des pro-pri6t6s
de r.Manuscrit requ le ler f6vrier 2004.
1. Cet article n’aurait pas vu le jour sans les multiples contributions de Joseph Oesterl6. Je 1’en remercie chaleureusement.
Notons
(E, 0"1)
le dessin combinatoire associé à D([2], §B.2.2) :
Eest 1’ensemble des ar6tes de
D,
i. e. 1’ensemble descomposantes
connexesde
[-1 (]O, 1 [) ;
si a est une tellearête,
les ar6tesayant
même extremite detype
0(resp.
de type1)
que a sont munies d’un ordrecyclique
déduit del’orientation de la surface
X(C)
en cepoint,
etQo(a) (resp. Ql(a))
est lesuccesseur de a pour cet ordre
cyclique.
Par
definition,
1’ensemble Eparam6tre
1’ensemble des ar6tes de detype
{0, 1}
de latriangulation
T. Nousindiquons
au§2,
dequelle
manière onpeut 6aalement param6trer
1’ensemble des ar6tes detype (resp.
detype {I, oo})
de T par E.Notons g l’application
continue der(C)
dansP1(C)
d6duite du mor-phisme gc> :
-P1 .
Nous d6crivons au§3
uneparamétrisation
par E x E des composantes connexes de~(]0,1[), g - 1 (11, oo()
etNous la comparons a celle du
§2,
pour les composantes contenues dansT(R).
Au
§4,
nousindiquons
comment cetteparamétrisation permet
de d6ter-miner,
apartir
du dessin combinatoire(E,
la liste descomposantes
connexes de
r(R) :
ils’agit
de d6crire la manière dont les ar6tes de T sesuccedent sur une telle composante connexe, ce que nous faisons en utilisant la subdivision
barycentrique
de T.Ces r6sultats et ceux de
[2], §2,
nouspermettent,
au§5,
de determiner le nombre decomposantes
connexes de 1’ensemble despoints
r6els dechaque composante
irr6ductible deF ; ce
nombrepeut 2,
comme le montreun
exemple
donn6 au§6.
Enfin au
§7, apr6s
desrappels
sur lesdiviseurs,
le groupe de Picard etses
propri6t6s
defonctorialit6,
nous 6tudions les diviseurs de X x X* definispar les
composantes
irréductibles de Nous notons[C]
la classe d’unetelle
composante
dans le groupe de PicardPic(X
xX*).
Nous consid6ronsplus particulièrement
le cas ou la courbe X est connexe et de genre0,
i.e.
isomorphe
aP .
Dans ce casPic(X
xX*)
s’identifie a Z x Z et[C]
aun
couple
d’entiersappel6
lebidegr6
deC;
nous1’exprimons
en termes del’orbite 0 de
E1)
dans E x E associ6e a C. Le choix d’unisomorphisme
X x5
P,
permet de considérer la trace de C sur leplan
affineA1
xA’.
_
C’est une courbe affine dont nous calculons le
degre ;
ildepend
dupoint
deX
qui correspond
aupoint
a l’infini dePl
parl’isomorphisme
choisi. Nous consid6rons ensuite le cas ou X est connexe de genrequelconque. Auquel
cas, la structure du groupe de Picard de X x X* est
plus compliqu6e :
ondispose
d’une suite exactecanonique
0 -~
Pic(X)
xPic(X*) -> Pic(X
xX*) -j Hom(Jac(X), Jac(X*)) - 0,
ou
Jac(X) d6signe
la variete Jacobienne deX;
les fl6ches sontpr6cis6es
au§7.1.6.
Nous montrons par unexemple
que lesimages
des classes[C]
descomposantes
irréductibles C de dansHom(Jac(X), Jac(X*))
peuvent 6tre non nulles bien que leur somme soit 0.1. La courbe r associ6e a un dessin d’enfant
La courbe r
(celle qui
est telle quef-1(PC(R))
est 1’ensemble despoints
r6els
([2], 31.1)) peut
se définir comme leproduit
fibr6 Ioil
11 X, fl PI
sont les restrictions de Weil à R de X etpb
respec-C/R C/R Cl tivement et
4
le
morphisme
de R-sch6mas déduit. . _ -
de
f
par restriction de Weil. Lemorphisme g :
r ~PR
est d6fini parrestriction
de fl f
a T etcorrespond
donc a laprojection
sur lepremier
C/R
facteur de ] Notons X* la courbe
alg6brique complexe conjugu6e
de X([2], §A.1.3)
et A :Pj - Pö
xPC
lemorphisme diago-
nale. Le carr6 cartesien déduit du
pr6c6dent
par passage aucomplexifi6 s’identifie([2], §1.2)
àNotons r la normalis6e de
r, et g
lemorphisme compose
Nous noterons
Fc>
et le rev6tement ramifi6 et lemorphisme f(c)
-P’
d6duitsrespectivement
de r etde 9
par passage aucomplexifie.
Notons(E, al)
le dessin combinatoire associ6 a D([2], §B.2.2) :
E est 1’ensembledes ar6tes de
D,
i. e. 1’ensemble descomposantes
connexes de_f -1 (~ 0,1 ~) ;
si a est une telle
ar6te,
les ar6tesayant
même extremite detype
0(resp.
de
type 1)
que a sont munies d’un ordrecyclique
déduit de l’orientation de la surfaceX(C)
en cepoint,
etao(a) (resp.
est le successeur de a pour cet ordrecyclique.
On associe de manièreanalogue
un dessin d’enfantet un dessin combinatoire au rev6tement ramifi6
~((~ :
-Pl.
Cedernier est
canoniquement isomorphe
a(E
xE, Eo,
ou~o
= ~p x0"01
et El
= 1 xal 1 ([2], §1.5,
prop.1.2).
Nous notonsf(R)
etr (R)
lesensembles de
points
r6els de F et der,
munis de leurstopologies
naturellesd’espaces analytiques
r6els.Rappelons
quer(R)
s’identifiecanoniquement
a
l’image r6ciproque
deP1(R)
parF application f : X(C) ~ P1(C),
i.e. auI-squelette
de latriangulation canonique
T deX(C)
associ6e au rev6tementramifi6
(X, f ).
Par ailleursr(R)
est une courbeanalytique
r6elle(lisse)
compacte;
toutes sescomposantes
connexes sont doncisomorphes (en
tantque vari6t6s
analytiques r6elles)
a des cercles.2. Parametrisation des arbtes de la
triangulation canonique
Tde
X(C)
Comme
(E,
Qo, le dessin combinatoire associé au revêtement ramifié(X, f),
E est 1’ensemble des aretes de detype f 0, 11
de latriangulation T,
i. e. 1’ensemble des
composantes
connexes de/"~(]0~ 1[).
Chaque
arête de T est arete de deux faces exactement, l’unepositive
et1’autre
negative; chaque
face de T a trois ar6tes exactement, detypes
et
respectivement.
On peutparam6trer
1’ensemble des facespositives (resp.
des facesn6gatives)
de T par E en associant achaque
faceson
unique
arête detype {0, 1}.
Il y a
plusieurs
mani6res deparam6trer
les ar6tes detype f oc, 0} (resp.
detype
de T par E. Nous en consid6ronsdeux,
que nousappelons respectivement
laparamétrisation positive
et laparamétrisation negative.
La
paramétrisation positive
associe a une arête b detype {oo,0} (resp.
detype {1, oo})
I’ar6te detype f 0, 11
del’unique
facepositive
dont b est aussiune arête. La
paramétrisation negative
se d6finit de maniereanalogue
apartir
des facesn6gatives.
La
figure
ci-dessous montre comment les deuxparametrisations
s’articu-lent autour d’une même arête a de type
{0, 1 }.
Paramétrisation
positive
Paramétrisationn6gative
Figure
1Il existe une
paramétrisation canonique
des sommets de T detype 0,
1et (X) par et
respectivement ([2], §1.6).
Soienti, j
deux elements distincts de
{0, 1, Lorsqu’on param6tre positivement
lesaretes, F application qui
a une arete detype
de T associe son extremite detype
is’interprète
comme lasurjection canonique
E -(oi)BE. (Cela
n’est pas vrai pour la
param[trisation negative, lorsque
iSauf mention du
contraire,
nous utiliserons d6sormaistoujours
la pa- rametrisationpositive
des ar6tes de T.3. Paramétrisation des ar6tes de
F(C)
ouT(C)
3.1. Les
triangulations canoniques
deF(C)
etT(C).
Rappelons
que g :P1(C) d6signe 1’application
continue d6duitedu
morphisme 9(c) : f(c)
-P1(C). L’image reciproque
par g de latriangu-
lation
canonique
deP (R) ([2], B.3.3,
remarque2)
d6finit unetriangulation,
dite
canonique,
deT(C),
a sommets tricolori6s.(La
notion detriangulation
utilis6e ici est la même que dans
[2], ~8.5.1,
a cecipr6s
quer(C)
n’est pasune surface
topologique
auvoisinage
despoints
au-dessus de0,
1 etoo).
Les sommets, ar6tes et faces de cette
triangulation
serontsimplement appel6s
sommets, ar6tes et faces deT(C).
Les sommets detype 0, 1,
xde
r(c)
sont donc lespoints
deg-1(1),
les ar6tes de type(cxJ, 0) , {O, I}, {1, oo}
sont les composantes connexes de~(]oo,0[), g-1 (~0; 1 [), oc[),
et les facespositives
etn6gatives
les composantesconnexes
de-fl-1 (SJ+)
etg-1 ( ~ _ ~,
avec5)+
Iedemi-plan supérieur (resp. inf6rieur)
de Poincar6.--
On d6finit de manière
analogue
latriangulation canonique
der(C).
Cen’est autre que la
triangulation canonique
associ6e au rev6tement ramifi69(c) ~ f (c)
-P 1 ([2]. B.3.3).
Les ar6tes detype f oo, 0}, {0. 1}, f 1,
lesfaces
positives
et les facesn6gatives
deT(C)
sont enbijection canonique
avec celles de
r(C);
il n’en est pas de même des sommets.3.2. Paramétrisation des ar6tes de
F(C)
etT(C).
Si
(E,
ao,(1)
est le dessin combinatoire associé au revêtement ramifié(X, ,f ),
celui associ6 au rev6tement ramifi6conjugue (X*, f *)
s’identifie a(E, ao 1, al 1),
et celui associe au revetement ramifie(T~c~, g~c~)
a(E
xE, EO,
Oil U0 xaü1
et a1 xall ([21, 91.5,
prop.1.2).
Soit T* la
triangulation canonique
deX*(C)
associ6e au revêtement(X*. f *).
Soienti, j
deux elements distincts de{0, 1, oc). Lorsqu’on plonge r’(C)
dansX(C)
xX*(C),
toute arête deF(C)
detype {i. j}
est le pro-duit fibr6
(au-dessus
deP1(C))
d’une arête de T et d’une arête deT*,
toutes deux de
type
Le choix desparamétrisations positives
desar6tes de
type
de T par E et de T* par E d6finit donc une pa- ram6trisation des ar6tes detype f i, j I
der(C)
par E xE,
et par suite aussiune
paramétrisation
des ar6tes detype
deT(C)
par E x E. Cette derni6re n’est autre que laparamétrisation positive,
au sens du§2,
associéeau rev6tement ramifie
(r (C), 9(C)).
Sauf mention du
contraire,
c’esttoujours
de cette manière que nous pa- ram6trerons les ar6tes de deT(C)
et deT(C)
d6sormais.3.3. Liens entre aretes et sommets de
T(C)
et der(C).
Rappelons
que les ensembles de sommets detype 0, 1,
oo deF(C)
sontparam6tr6s respectivement
par x(0"01) BE, (ai))E
x etx
(Q~)~E,
ou =Q~ =
aoul((2~, §1.6);
les ensembles de sommets detype 0, 1,
oo deT(C)
sontparametres respectivement
par(Eo)B(E
xE),
xE)
et xE),
ou xQ~.
Soient
i, j
deux elements distincts de{0, 1, oo}.
Il r6sulte du dernier alin6a du§2 (applique
au rev6tement ramifi6(ÎBC),9(C)))
queI’application qui
aune arête de
type
deT(C)
associe son extremite de type is’interprète,
via les
parametrisations
des sommetspr6c6dentes
et des ar6tes d6finies en3.2,
comme lasurjection canonique
E x E 2013~ xE).
On en déduit que
I’application qui
a une arête detype fi,jl
deF(C)
associe son extremite de
type
is’interprète
comme lasurjection canonique
de E x E sur x
(~i 1)~E
si i = 0 ou1,
sur x(a£))E
si i = 00.3.4. Ar6tes de
r(C)
situ6es sur unecomposante
irr6ductible don- nee.Chaque
arête der(C)
est contenue dans 1’ensemble despoints complexes
d’une
unique
composante irr6ductible de(et
ne rencontre pas les autrescomposantes irreductibles).
Pluspr6cis6ment :
Proposition
3.1. L’ar6te deF(C)
detype (resp. {0,1~ ;
resp.(I, oo)) pararn[tr[e
par uncouple (a, b)
E E x E(cf. 3.2)
est contenue dans 1’ensemble despoints complexes
de lacomposante
irréductible deparam6tr6e
par l’orbite~1~(a, b) ([2], 92.1.1).
Les ar6tes de
type (oo, 0), f 0, 11
etparam6tr6es
par un m6mecouple (a, b)
sont contenues dans 1’ensemble despoints complexes
d’unememe
composante
irr6ductible deF(c) :
en effet leurs relèvements dansr(C)
sont les ar6tes d’une même face de latriangulation canonique
der(C),
donc sont contenues dans 1’ensemble
des points complexes
d’une m6mecomposante
connexe, i.e.irr6ductible,
def (C) -
Il suffit donc de démontrer la prop. 3.1 pour les ar6tes de
type {0,1} ;
or, dans ce cas, elle r6sulte des d6finitions mêmes des
parametrisations
consid6r6es.
3.5. Action de la
conjugaison complexe
sur les aretes deF(C).
Comme r est une courbe
alg6brique r6elle,
laconjugaison complexe opère
sur
T(C) ; lorsque
l’onplonge r(C)
dansX(C)
xX*(C),
cetteoperation
s’6crit
(x, y*)
-(y, x*) (où
x H .x,* estI’application canonique
deX(C)
dans
X*(C)
d6duite de laconjugaison complexe).
L’application
~* transforme latriangulation
T deX(C)
en la trian-gulation
T* deX*(C),
maisapplique
les facespositives
de T sur les facesn6gatives
de T*. Elle transforme une arête de T detype 0} (resp. f 0, 11;
resp.
{I, oo}) paramétrée positivement
par un element a de E en I’ar6te de T* de mêmetype paramétrée negativement
par a, c’est-a-direparam6tr6e positivement
par(resp.
a; resp.(voir 32, figure 1).
L’action de la
conjugaison complexe
sur les aretes der (C) (ou
deT(C)) s’interpr6te donc,
via lesparamétrisation
de3.2,
comme suit :- sur les aretes de
type 0 1,
par(a, b)
~-->(aü1(b), ao(a)) ;
- sur les ar6tes de
type {0; 1},
par(a, b)
~(b, a);
- sur les ar6tes de
type
par(a, b)
H(~l(b); Qi 1(a)).
3.6. Ar6tes r6elles de
F(C).
’
Pour
qu’une
arête de detype f oo, 0} (resp. {0,1};
resp.param6tr6e
par uncouple (a, b)
E E x E soitr6elle,
i. e. contenue dansT(R),
il faut et il suffitd’apr6s
3.5 que l’on ait b =(resp.
b = a ; resp.Comme
F(R)
s’identifie au1-squelette
de latriangulation canonique
Tde
X(C),
les ar6tes r6elles der(C)
s’identifient aux ar6tes de T. Le lien entre lesparametrisations
consid6r6es aux§2
et 3.2 est le suivant : a I’ar6te de T detype 0} (resp. {0, 1} ;
resp.~l, oo}) paramétrée
par un elementa E E
correspond
l’ar6te r6elle deF(C)
de mêmetype param6tr6e
par(a, ao (a)) (resp. (a, a) ;
resp.(a,
3.7.
Interpr6tation
en termes de dessinstriangul6s.
Soit D un dessin d’enfant
repr6sentant
le rev6tement ramifi6(X, f ) ;
sesar6tes sont
paramétrées
par E. Pourrepresenter
latriangulation T,
onchoisit une
triangulation adaptee
T de D([2], §B.5-1).
Les ar6tes de Tcorrespondent
doncbijectivement
aux ar6tes deT,
i. e. aux ar6tes r6elles deT(C) ;
lesparametrisations
de 3.2 d6finissent un6tiquetage
de ces ar6tespar des elements de E x E.
Cet
6tiquetage
est caracterise par les troispropri6t6s
suivantes :--- une ar6te de T de
type f 0, If, qui
dans D est index6e par a, estétiquetée (a, a) ;
- les trois ar6tes d’une même face
positive
sontetiquetees
par des elements de E x E depremieres projections égales
- les trois ar6tes d’une même face
negative
sontetiquetees
par des elements de E x E de deuxi6mesprojections 6gales.
L’allure locale de la
triangulation
auvoisinage
d’une arête detype f 0, 11
est
representee
par lafigure
suivante :Figure
23.8. Un
exemple.
Consid6rons le rev6tement ramifie
represente
par le dessin d’enfant sui- vantLa
triangulation correspondante,
avec6tiquetage
des ar6tes par des 616- ments de E xE,
ou E =~a, b,
c,d, e},
estrepresentee
par lafigure
ci-dessous(dans laquelle
nous avons 6crit xy 1’616ment(x, y)
de E x E pourall6ger
lesnotations)
N /
Figure
34.
Composantes
connexes deF(R)
4.1. Paramétrisation des
composantes
connexes der(R).
La courbe
alg6brique
r estprojective
et lisse. L’ensembleT(R)
de sespoints
r6els est donc une courbeanalytique
r6elle(lisse) compacte,
et sescomposantes
connexes sontisomorphes (en
tant que vari6t6sanalytiques r6elles)
a des cercles. Lespoints
der (R)
au-dessus de0, 1,
oo et les ar6tesde
r(R)
forment uned6composition simpliciale
der(R) ; chaque
arête adeux extrémités distinctes et
chaque
sommet est extremite d’exactement deux ar6tes.Les ar6tes de
r(R)
s’identifient a celles der(R),
2. e. de latriangula-
tion T de
X(C).
Celles d’untype
donn6 sontparametrees
par E(via
laparamétrisation positive,
d6finie au§2). Appelons
demi-arete der(R)
toutcouple (A, Q)
forme d’une arête A et de l’une de ses deux extrémitésQ
dans
r(R);
on dit que(A, Q)
est la demi-ar6te d’extr6mit6Ca
de I’ar6te A.On
param6tre
les demi-ar6tes def (R)
par 1’ensemble F = E xde la maniere suivante : a un element
(a, s)
de Fcorrespond
la demi-aret e
(A, Q),
ou A est I’ar6te deparamet ree
par a, etQ
rextremite de A detype s(o).
On munit 1’ensemble des demi-ar6tes de
r(R)
de deux involutions : lapremiere
associe a une demi-ar6tel’unique
autre demi-ar6te de memeextremite ;
la seconde associe a une demi-arete 1’autre demi-ar6te de la même arête. Notons To etTIles
involutionscorrespondantes
de F. L’ensem-ble des
composantes
connexes der(R)
est alorsparam6tr6
parTo, T1) BF.
Nous
explicitons
les involutions To et T1 de F au§4.3.
4.2. Allure locale des aretes de
r(R)
d’extremite donn6e.La définition des demi-ar6tes de
T (R) (ou
cequi
revient au meme de latriangulation
T deX(C))
estanalogue
a celle donn6eau ~ 3 .1
pourf (R).
Les demi-ar6tes de
f (R)
et deF(R)
secorrespondent bijectivement.
Par contre, il se peut queplus
de deux demi-aretes der(R)
aient une memeextremite dans
T (R) .
Soit P un
point
deX(C)
au-dessus de0,1
ou oo, et soit e l’indice de ramification def
en P. Il existe une uniformisante locale u de la surface de RiemannX(C)
auvoisinage
de P danslaquelle 1’6quation
locale def(R)
s’écrit ue = ue
([2], §2.3.1
et2.3.3).
Dans la carte localecorrespondante,
les germes des demi-ar6tes d’extrémité P s’identifient aux germes des demi- droites issues de
l’origine engendr6es
par les racines 2e-i6mes de l’unit6.L’ensemble des demi-ar6tes d’extrémité P est donc de cardinal
2e,
et estmuni d’un ordre
cyclique;
deux de ses elements cons6cutifsproviennent
d’arêtes de
type
different( i. e.
detype 10, 11
etf 0,
si P est detype 0) .
Tout ant6c6dent
Q
de P dansT(C)
est r6el([2], §1.6.7,
th.1),
et1’applica-
tion
composée F(R) 2013~ X(C)
est une immersion(analytique r6elle)
en
Q ([2], §2.3.3).
Il en r6sulte que deux demi-aretes deT(R)
d’extremite P se relèvent en des demi-ar6tes d’extrémité commune dansT(R)
si etseulement si leurs germes dans la carte locale
pr6c6dente
sont ceux de deuxdemi-droites
opposées.
4.3.
Interpr6tation
des involutions To et Tl en termes de la subdi- visionbarycentrique
deRappelons ((2~, B.5.4)
que la subdivisionbarycentrique
du dessin combi-natoire
(E,
ao,Ql)
est le dessin combinatoire(F, o’o, Qi),
ou F = E xcomme en
4.1,
et ouen posant en notant
pouri, j
E{O, 1, oo},
latransposi-
tion de
{O, 1,00} qui 6change
iet j.
Lorsque
l’onparametre
1’ensemble des demi-ar6tes deT(R)
parF, a’ 0
s’in-terpr6te
comme lapermutation qui
a une demi-ar6te associe la demi-ar6te de même extremitequi
lui succ6de immediatement dans l’ordrecyclique
considere en 4.2. Toute
cycle
de est donc delongueur paire
et l’on a,compte
tenu de4.2,
si le
cycle de ab
contenant(x, s)
est delongueur
2e(ce qui 6quivaut
a direque le
cycle
de contenant x est delongueur e) .
Parailleurs,
il est clairque l’on a
Ces formules
permettent, compte
tenu des numeros 4.1 et 4.2 de d6ter-miner de manière
algorithmique
apartir
du dessin combinatoire(E,
go,~1)
la liste des
composantes
connexes deT(R),
ainsi que la manière dont les demi-ar6tes se succèdent sur chacune d’elles.Remarques. 1)
Les ar6tes de latriangulation
T(ou
deT(R),
ou deF(R),
cela revient au
meme) correspondent bijectivement
aux elements dea la classe
s)
d’un element(a, s)
de Fcorrespond
I’ar6te de T detype
(s(0) , s (1) 1 paramétrée
par a.2)
Les sommets de latriangulation
T(ou
der(R),
cela revient aumême) correspondent bijectivement
aux elements de(QO)~F :
a la classes)
d’un element
(a,8)
de Fcorrespond
le sommet de T detype f s(0)
pa-rametre par 1’616ment
(o-s(O))a
de3)
Les sommets deT(R) correspondent bijectivement
aux elements de(TO~~F :
a la classe(TO) (a, s)
d’un 616ment(a, s)
de Fcorrespond
le sommetde
r(R)
detype (s(0) ) parametre
par 1’616ment(E, (0)) (a, a)
de(E, (0)) B (E x
E)
si{s(0), s(1)~ _ (0, 1),
par 1’elementao (a))
si{8(0),8(1)} ==
{0, oo}
et par 1’616ment(So)(a, al 1 (a))
si{s(0), s (1) {1; cc 1. 4)
Soit(a, s)
E F. Soit e lalongueur
ducycle
de contenant a. La composanteconnexe de
T(R) qui
contient la demi-ar6teparam6tree
par(a, s)
se com-pose des 2e demi-aretes
param6tr6es
par les elements de F obtenus apartir
de
(a, 8)
enappliquant
alternativement les involutions To et Tl.5.
Composantes
connexes de 1’ensemble despoints
r6els d’unecomposante
irreductible de rSoit C une
composante
irr6ductible de r. Si C n’est pasgéométriquement irr6ductible,
elle n’a pas depoints
r6els([2], 82.5.3,
prop.7). Supposons
Cgéométriquement irr6ductible,
et notons C sa normalis6e. C’est une compo- sante(geometriquement)
irr6ductible de C et aussi unecomposante
connexe de r. Il en r6sulte que 1’ensembleC(R)
de sespoints
r6els est ouvert etferme dans
F(R) ;
il est donc r6union d’un certain nombre decomposantes
connexes de
r(R).
L’orbite (~ de
(Eo, El)
dans E x E associ6e à C([2], 82.1.1)
est stablepar l’involution
(a, b)
~-->(b, a)
de E x E([2], ~2.5.1).
NotonsFo
1’ensembledes elements
(a, s)
de Fposs6dant
1 ’une des troispropri6t6s
suivantes : soits (0), s(1)} _ {0, 11
et(a, a) appartient
à0 ;
soitf s(0), s (1) {0, oo}
et(a, appartient
à0 ;
soit{s(0), s (1) 1, oc I
et(a,
appar- tient a O.Il r6sulte de
§3.4
et de§3.1
queFo param6tre
les demi-ar6tes deT(R)
contenues dans
C(R) (ou
cequi
revient au même les demi-ar6tes der(R)
contenues dans
C(R)).
L’ensemble des composantes connexes deC(R)
est donc
param6tr6
par(TO,T1)BFo.
Nous savonsdéjà
que cet ensemblepeut
6tre vide(cf. [2], §2.5.3).
Nous montrerons au num6ro suivant par unexemple qu’il
peut 6tre de cardinal > 2.6. Un
exemple
ou 1’ensemble despoints
r6els d’unecomposante
irr6ductible de r n’est pas connexe6.1.
Description
de1’exemple,
par un dessin combinatoire et le dessin d’enfant associe.Consid6rons le dessin combinatoire
(E,
co,~rl),
ollOn a «m ==
(JÜ1(Jl1
=(ade) (bgj hf c).
Le dessin combinatoire
(E,
oo, est donc connexe, de genre0,
et peut 6trerepresente
par le dessin d’enfant suivant :Figure
4Pour 1’action du groupe E x E
possede
trois orbites01, 02, 03,
sur
lesquelles
etEo ’E 1 1 op6rent
comme suit(en
6crivant xy1’616ment
(x, y)
de E x E pourall6ger
lesnotations)
Ces orbites sont stables par l’involution xy H yx. Elles
correspondent
donc a trois composantes irréductibles de
r (C),
toutesr6elles,
i. e. a troiscomposantes géométriquement
irréductiblesC1, C2, C3
de r. Celles-ci sontde genres
0,
6 et 1respectivement.
Une
triangulation adaptee
du dessin d’enfant de lafigure
4 estrepresentee
sur la
figure
5(qu’il
convient de considérer commecompl6t6e
par unpoint
al’infini en
lequel
serejoignent
les branchesinfinies ;
deux demi-ar6tes abou- tissant en cepoint
sontoppos6es
si les branches infiniescorrespondantes
ont des directions
asymptotiques opposees) .
L’examen de cettefigure
per-met, compte tenu de
4.2,
de conclure queF (R) poss6de quatre
composantesconnexes, dont les
images
dansF(R)
sont num6rot6es(1), (2), (3), (4)
surla
figure
ci-dessous.Figure
5L’étiquetage
des arêtes de cettetriangulation
par des 616ments de E xE,
suivant la m6thode d6crite au
33.7,
est la suivante :Figure
6Fignre
7Il r6sulte du
§5
queC1(R)
est la composante connexe deT(R)
numerotee(1)
sur lafigure 1,
queC2(R)
est lacomposante
connexe deT(R)
num6rot6e(2),
et queC3(R)
n’est pas connexe, mais est la r6union des deux compo- santes connexes der(R)
numérotées(3)
et(4).
6.2.
Description
de1’exemple
par une fonction deBelyi.
Consid6rons la fonction rationnelle
f
d6finie parou a est la
plus petite
des deux racines r6elles de1’6quation 2cx4 - 4cx3 -
2a + 1 =
0,
c’est-a-direLe
degr6
def est
9 et0,
1 et x ontrespectivement 4,
5 et 2 ant6c6dents parf
dansPl.
Comme(4
+ 5 +2) -
9 =2, f est
une fonction deBelyi,
i.e. d6finit un rev6tement ramifi6 non ramifi6 au-dessus de
Pl - {0,1, oo}.
Le dessin combinatoirequi
lui est associ6 estisomorphe
au dessincombinatoire
(E,
ao,Ql)
considéré au36.1, (4) :
cela se déduit du faitqu’il
est d6fini sur
R,
que lespoints
au-dessus de0,
1 et oo sontr6els, qu’ils
ontmêmes valences et se succ6dent sur la droite r6elle dans le même ordre que
ceux de la
figure
6.Les orbites de Qo dans E
param6trent
lespoints
def -1 (0) :
aux orbitesa, b, c, d, fell ff,gl, h; j} correspondent respectivement
lespoints 0,
1-0:23(1-0:)
1 -
I - a 2
,1 - 2. a
Les orbites de Ql dans Eparam6trent
lespoints
1-2a’ 1-2a
de
.f -1 (1) :
aux orbites etf g, hl correspondent respectivement
1 + a
les
points
1 et aux orbitesfcl fal, {j}
les trois racines(toutes
1- 2a
r6elles) rang6es
par ordrecroissant. Les orbites de dans E
param6trent
lespoints
de auxorbites
[a" d. e}
et{b, g, j, h, f, c} correspondent respectivement
lespoints
1+0:
et oo.
3
.
Proposition
6.1. L’ouvertaffine
U canoni-C/R C/R
quement d
cenplan
muni’ de coordonnées x, y. La trace deC3
sur U est lacourbes
affine d’equation
On obtient une
equation
de la trace de r sur U en6galisant
le num6rateurde +
iy))
avec 0. Cetteequation
estpolynomiale
dedegr6
12. Sonpremier
membre estproduit
de 3 facteursirréductibles,
dedegr6s 1,
8 et3, qui
sont les6quations
des traces sur U deC1, C2
etC3 respectivement.
Laproposition
peut alors se d6montrer en effectuant cette factorisation. C’esta
priori
difficile sansordinateur;
c’estpourquoi
nous allonspresenter
uneautre demonstration de la prop. 6.1 n6cessitant moins de calculs.
On sait a
priori
que la courbeC3
est lisse([2], §. 2.4.4,
th.2)
et quesa trace sur U est une
cubique (§7.2.4, exemple 2) sym6trique
par rapport a 1’axe y = 0 . Sonequation
est donc de la formeP(x)
+ avecdeg(P)
3 etdeg(Q) ~ 1;
en lamultipliant
par uneconstante,
on se ram6ne au cas ou lepolyn6me
P est unitaire. Les racines de P sont lesabscisses des
points
d’intersection deC3 n
U avec1’axe g
=0;
on a doncP(x) = x( - 1) ( - 1 _ a2 ).
1 -1-a2
2cx_
Les orbites de
Eo
dans03 param6trent
lespoints complexes
deC3
=C3
au-dessus de 0. Consid6rons en
particulier
les deuxpoints correspondant
aux
orbites {ef, eg)
etfdh, a j, bh, cj}.
Ce sont lespoints ( 1-a, 1-2a )
et
(o, 3(1-a) )
1-2a dePl
xP’ lorsque
l’onplonge
lacomplexifi6e
deC3
dansX x X* =
P 1
xP 1.
Ceplongement (ou plus
exactement la restriction de ceplongement
aC3 n U)
s’6crit(x, g)
H(x
+iy, x - iy).
Les coor-donnees lonnees
(x, y)
x, y des deux es euxpoints
point s consI consideres eres sont son donconc (1-a)(2-a) 2(1-2a) I 3a(1-a)i
2(1-2a) )
et
3(1-a) ’ ( 2(1-2a) I 2(1-2a) ) - 3(1-a)i .
En 6crivant que cespoints
satisfont1’equation
deC3,
on obtient les relations
d’ou il r6sulte que (
Remarque.
Pour d6terminerQ,
on peut aussi utiliser lesarguments
suivants.Soit C I’adh6rence de
C3 n
U dansp2.
C’est unecubique projective
dontla normalis6e est de genre
1;
elle est donc lisse etisomorphe
aC3
=C3.
On
peut
d6montrer directementqu’elle poss6de
troispoints
al’infini, qui
sont
(o, l, 0), (1, i, 0)
et(1, -i, 0) ;
celaimplique
que lapartie homog6ne
dedegr6
3 de1’6quation
deC3 n U
estx(x2 + y 2) ,
donc que lepolyn6me Q
estunitaire. La racine
/3
deQ
est 1’abscisse de1’asymptote
verticale deC3 n U.
Lorsqu’un point (x, y)
deC3 n U,
avecr6els,
sed6place
sur la brancheasymptotique
en tendant versl’infini, x
tend vers/3 et jyj
vers +00; on adonc
puisque
+iy)
est r6el.6.3. D6termination de la fonction de
Belyi f
via 1’etude deC3.
Au num6ro
precedent,
nous avions introduit exabrupto
une fonction ra-tionnelle
f
et v6rifi6qu’elle
etait la fonction deBelyi
de1’exemple
consid6r6(normalisee
de sorte que 0 soit le zero d’ordre 4 def ,
1 le zero d’ordre 4 def -
1 et oo lepole
d’ordre 6 def ) ,
mais nous avions pasindiqu6
com-ment nous 1’avions trouv6e. 11 existe des
algorithmes
pour cefaire,
mais ilsconduisent a des calculs assez
fastidieux,
difficiles a mener sans 1’aide d’un ordinateur.Nous allons dans ce numero montrer comment 1’etude
g6om6trique
de laseule
composante
irr6ductibleC3
de F permet de d6terminersimplement f .
La fonction deBelyi
recherch6e est de la formeavec
les nombres a2,
/3j, r
et A 6tant r6els et tels queD’apres
la d6monstration de la prop. 2 et la remarquequi
lasuit,
la tracede
C3
sur leplan
affine U a pourequation
oii 6 =
(0:0+20:1 +20:2-3¡)/6.
L’adhérence deC3 n U
dans leplan projectif
est un modele
projectif plan
deC3 ;
sonequation s ’écrit,
en notant ;]2,y,
tles coordonn6es
homogenes,
La restriction de g(c) a la