FACULTÉ DE MÉDECINE ET DE PHARMACIE DE BORDEAUX
ANNÉE 1897-1898 N° 3
CONTRIBUTION A L'ÉTUDE
DE
N
ET
DES SINUS DE LA FACE
THESE POUR LE
DOCTORAT EN MÉDECINE
présentée et soutenue publiquement le 28 octoDre 1898 1^
PAR ff<=> 3
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m- j
Paul -Siméon NIEL
X3»#'
Né à Draguignan (Var) le 23 janvier 1871
ANCIEN INTERNE DES HOPITAUX DE MARSEILE LAURÉAT DE L'ÉCOLEDE MÉDECINE ( i" PRIX, ANNÉE l8g5)
MÉDAILLE DU MINISTÈRE DE L'INTÉRIEUR (ÉPIDÉMIE DE VARIOLE, l8g5)
V
/MM.deNABIAS, professeur Président.
Examinateurs de la Thèse:^ FERRE,professeur ^
I BEILLE, agrégé / Jvges.
v SABRAZÉS,agrégé )
Le Candidat répondra aux questions qui lui seront faites sur les diverses
parties de l'Enseignement médical.
BORDEAUX
G. GOUNOUILHOU, IMPRIMEUR DE LA
FACULTÉ
DEMÉDECINE
II, RUE GUIRAUDE, 11 1898
FACULTÉ DE MÉDECINE ET DE PHARMACIE DE BORDEAUX
M. CE NABIAS Doyen. | M. PITRES Doyen honoraire.
PROFESSEURS:
MM. MIGÉ \
AZAM i „ „
DUPUY \ Professeurs honoraires.
tayrrattoorattc?
MOUSSOUS
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Le Secrétaire de la Faculté: LEMAIRE.
Par délibération du 5 août 1879, la Faculté a arrêtéque les opinions émises dans les
Thèses qui lui sont présentées doivent être considéréescomme propresà leursauteurs, et qu'ellen'entend leur donner ni approbation niimprobation.
A MA MERE
A MON
PÈRE
A LA MÉMOIRE VÉNÉRÉE
DE MA MARRAINE
MEIS ET AMICIS
,
À TOUS MES MAITRES
DE L'ÉCOLE DE MÉDECINE DE MARSEILLE ET DES HOPITAUX
A M. LE DOCTEUR
SABRAZÈS
PROFESSEUR AGRÉGÉ A LA FACULTÉ DE MÉDECINE DE BORDEAUX MÉDECIN DES HOPITAUX
CHEF DU LABORATOIRE DES CLINIQUES DE LA FACULTÉ
A M. LE DOCTEUR
LICHTWITZ
PROFESSEUR LIBRE DE LARYNGOLOGIE, D1OTOLOGIE ET DE RHINOLOGIE
\
^
A MON PRÉSIDENT DE THÈSE
M. LE DOCTEUR DE
NABIAS
DOYEN DE LA FACULTÉ DE MÉDECINE
OFFICIER DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE
/ ;
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INTRODUCTION
L'étude des champignons au point de vue de leur action pathogène, chez l'homme etles animaux, n'est pas encore très ancienne; mais elle a pris déjà une importance assezgrande
pour que les affections produites par ces parasites végétaux
et appelées Mycoses soient définitivement entrées dans la nosologie médicale.
Nous sommes déjà bien loin du temps où les Teignes et le Muguet remplissaient à eux seuls tout le champ de la myco¬
logie pathologique. La plupart des affections du cuir chevelu, beaucoup d'affections de la peau y sont maintenant définiti¬
vemententrées. L'Actinomycoseetl'Aspergilloseque l'on igno¬
rait il y a quelques années encore sontvenues prouver que les champignons n'étaient point, comme onl'avait pensé jusqu'ici,
de simples saprophytes, incapables de créer tout
seuls
unemaladie, mais qu'ils étaient susceptibles d'adaptation parasi¬
taire, queleur siège pouvaitvarierà l'infini, etque les lésions qu'ils étaient capables de produire étaient si graves que la
mort pouvait parfois enrésulter.
L'Aspergillose ou mycose aspergillienne,
malgré
ungrand
nombre de travaux, est encore insuffisamment connue. Le
but de notre thèse n'est point d'étudier l'Aspergillose dans
toutes ses manifestations.
C'est seulement une desnombreuses localisations del'Asper-
— 12 —
gillose que nous avons en vue dans ce travail: l'Aspergillose
du naso-pharynxet des sinus de la face.
Ilnous a semblé, en effet, qu'un champignon qui une fois
entré dans l'organisme pouvait y produire des lésions aussi
graves que l'est la pseudo-tuberculose pulmonaire aspergil- lienne, devait nécessairement créer des lésions le long des
conduitsqui mènent aux poumons : bouche, pharynx, cavités
nasaleset parpropagation sinus de la face.
Cette localisation naso-pharyngée est encore assez peu con¬
nue. C'est surtoutune mise au point de la question que nous
nousproposons de faire. Les lésions produites danscetterégion
par l'Aspergillus sont peut-être plus fréquentes qu'on ne le
croit généralement, et nous pensons que si l'on faisait systé¬
matiquement l'examen bactériologique des exsudats ou des productions membraneuses que l'on trouve dans certaines affections des fosses nasales ou du pharynx, peut-être y trou¬
verait-on plus souvent ce champignon, dont la place est au
premierrang dans la mycologie pathologique.
Notre travail comprendra d'abord quelques notions bota¬
niquesetbactériologiques sur les Aspergillus.
Après avoir fait rapidement l'examen des principales locali¬
sations chez l'homme de ce champignon, nous rechercherons,
dans un chapitre consacré àl'étiologie, quelles sont les condi¬
tions les plus favorables à son développement. Enfin, abordant
notre sujet plus spécialement, nous étudierons l'une après
l'autre les localisations de l'Aspergillose, d'abord dans les
fosses nasales, ensuite dans les sinus.
Le pronostic et le traitement de l'affection termineront
tout naturellementcette étude.
C'est M. le Professeur agrégé Sabrazès quinous ainspiré le sujet de notre thèse, nous lui en exprimons toute notre grati¬
tude. Nous n'oublierons jamais l'accueil bienveillant qu'il
nous a toujours réservé et les excellentes leçons que nous
avons reçues de lui dans son laboratoire.
C'est aussi pour nous un devoir bien doux de remercier à cette place notre maître, M. le Dr Lichtwitz. Ses savantes
— 13 —
leçons nous ont fait connaître et
apprécier
unebranche de la
médecine que nous ignorions tout
à fait. Qu'il soit assuré de
notre sympathie et de notre
reconnaissance.
Nous adressons à M. le Professeur de Nabias, qui a bien
voulu accepter la présidence de cette
thèse, l'expression de
notre vive reconnaissance.
CONTRIBUTION A
L'ÉTUDE
DE
L'ASPERfilLLOSE DIS FOSSES NASALES
ET
DES SINUS DE LÀ FACE
CHAPITRE PREMIER
Notions de Botanique et de
Bactériologie
des Aspergillus.
En 1888, dans son traité des Mucédinées simples,
qui
sontdes « champignons filamenteux se développant
à la surface
des matières vivantes ou animées et produisant des spores
externes », M. Constantin place F
Aspergillus
aupremier
rang.
Van Tieghem (Traité de
Botanique, 1891) et Blanchard
(.Pathologie générale de
Bouchard,
p.843) le rangent dans
l'ordre des Ascomycètes, famille des
Périsporiacées.
Les Aspergillus comprennent
de nombreuses espèces
: Aspergillus flavus— Asp. flavescens—Asp. fumigatus—■
Asp. nigrescens,— mais qui
diffèrent entre elles bien plus
par la virulence de leur action
pathogène
que parl'aspect
macroscopique de leur
production
ou parleurs caractères
morphologiques.
La plus fréquente et la plus
importante à tous les points de
vue estassurément YAspergillus
fumigatus.
Il fautapprendre à reconnaître Y Aspergillus fumigatus sous les deux aspects bien différents qu'il peut présenter et que
nous sommes appelés à rencontrer dans le cours de nos
recherches. Le premier, c'est la culture obtenue dans nos
laboratoires ; le second, c'est la lésion elle-même, produite par le champignon.
Il suffit d'avoir vu une seule fois une culture bien déve¬
loppée, faite à 37°, d'Aspergillus fumigatus sur pomme de terre, moût de bière ou liquide de Raulin et d'en avoir fait l'examen microscopique pour ne plus se tromper. Un duvet
verdâtre plus ou moins foncé, étendu en couche uniforme, reposant sur une épaissemembraneblanchâtre, telest l'aspect
le plus habituel de la culture.
Si nous examinonsau microscopeune parcelle de la culture,
nous y reconnaissons deux parties bien distinctes : le Mycé¬
lium, composé de filaments plus ou moins cloisonnés, enche¬
vêtrés et constituant la couche compacte, blanche ou grisâtre qui repose sur la culture et que l'on appelle thalle, et Y Ap¬
pareil fructifère ou mycélium aérien, formé de filaments non cloisonnés. Ces derniers sont appelés encore les hyphes ou stipes. Toujours très rectilignes, unicellulaires, formés de protoplasma clair, ils sont renflésà leursommeten une sphère
recouverte d'une couche de cellules appelées stérigmates. De
chacune de ces cellules part un chapelet d'autres cellules rondes, unies, lisses et pâles, appelées spores ou conidies.
On ne saurait confondre ces champignons avec :
1° Les Saccharomyces(muguet, etc.), dont les cellules végé¬
tatives sont bourgeonnantes;
2° Avec les Sterigmatocystis, et en particulier avecle nigra
de Yan Tieghem, dont les appareils de fructification conidiens
sont beaucoup plus volumineux et présentent des stérigmates
secondaires.
L'examen d'une production aspergillienne recueillie sur la muqueuse malade du conduit auditif, par exemple, où elles
sont le plus fréquentes, permet de déceler la présence du champignon d'une façon bien moins nette.
— 17 —
Les filaments, moins nombreux que dans la culture, sont
disséminés dans une massede cellules épidermiques et il faut
un examen attentif pour les y découvrir. Quant auxhyphes et
aux appareils conidiens de l'Aspergillus qui permettraient, plus sûrement, d'affirmer la présence de ce dernier, ils man¬
quent souvent.
Nous insistons surtout sur ce fait que dans ces conditions
il est bien difficile, en s'appuvant sur les seuls caractères morphologiques des filaments, de dire à quel genre appar¬
tient le parasite végétal auquel nous avons affaire.
Il est vrai que, dans certains cas, suivant la localisation de
la lésion aspergillienne, le champignon, trouvant toutes les
conditions nécessaires à son développement complet, yprend l'aspect que nous lui avons connu dans les cultures, c'est-à-
dire qu'il fructifie et se recouvre du mycélium aérien de la
couleur verdâtre qui lui est particulière.
La raison en est que l'Aspergillus fumigatus étant essen¬
tiellement aérobie, il lui faut, pour arriver à maturité, quela
couche d'air qui l'environne se renouvelle continuellement;
condition remplie sans doute dans ces cas-là.
Alors le diagnostic de la lésion est relativement facile après
examendirect etculture; nous noustrouvonsbienenprésence
d'une mycose aspergillienne.
Dans les cas douteux, dans ceux dont nous parlions précé¬
demment, nouspossédons heureusement des moyensqui nous permettront de donner un nom au champignon qui est cause de l'affection.
Nous voulons parler des milieux de culture et, parmi eux, de ceuxqui sont particulièrement propices au développement
de YAspergillus fumigatus. M. Renon a vu, constatation
facile
à prévoir puisqu'il s'agit de moisissure, que
l'Aspergillus
pous¬saitdifficilementsurles liquidesalcalinset que, sur
les milieux
légèrement acides ou sucrés, YAspergillus fumigatus, au contraire, se développait très rapidement et yproduisait les
plus belles cultures.
Le meilleur de tous les terrains nutritifs est le liquide
2
de Raulin, qui convient particulièrement au développement de l'Aspergillus niger de Yan Tieghem ou Sterigmatocystis nigra dont nous ne nous occuperons pas ici et qui, du reste, se différencie par les caractères morphologiques de
ses appareils de fructification conidiene et par leurs
dimen¬
sions, ainsi que par leur couleur d'un noir d'encre, de
YAspergillus fumigatus; puis, viennent les glycérines glvco- sées, le moût de bière ou de raisin, la pomme de terre,
la carotte, etc., etc.
Pour l'examen des culturesaumicroscope, outreles procédés ordinaires, qui consistent à étaler et dissocier finement une parcelle de culture dans unegoutted'eauou deglycérine, nous conseillons le moyen suivant, qui nous ale mieux réussi etqui
estle procédé de Crookshank.
Il consiste à étaler une goutte de glycérine sur une lame,
une goutte d'alcool sur une lamelle; à mettre la
parcelle de
culture dans la goutte d'alcool et à renverser la lamelle sur
la
lame. On fait chauffer légèrement le tout sur une lampe à
alcool jusqu'à ce que des bulles d'air se forment, puis on presse doucement la lamelle contre la lame et on examine.
Si l'onveut avoir unepréparation colorée, onpeut employer
soit la solution hydro-alcoolique du bleu de méthylène ou de
violet de gentiane en la diluant très largement; soit
la liqueur
deZiehl, égalementtrès diluée; soit enfinunesolution
aqueusede safranine.
Comme ce n'est pas une étude complète de
YAspergillus
fumigatus que nous tenonsà faire ici, noussommes, parsuite,
assez bref, pensant que les quelques notions qui
précèdent
permettront suffisamment aux praticiens de reconnaître
la
nature du champignon qu'ils supposent être
la
causede la
maladie.
CHAPITRE II
Localisations
principales
de la Mycoseaspergillaire.
Avant d'aborder plus intimementcequi constitue le véritable sujet de notre thèse inaugurale, la localisation naso-pharyngée
de la mycose aspergillienne, voyons quelles sont les plus fré¬
quentes lésions que l'Aspergillus est capable de produire.
Nous renvoyons pour plus de détails aux travaux didactiques
de M. W. Dubreuilh, de Lucet, de R.enon, de A. Blanchard.
Les animaux, et parmi eux surtout les oiseaux, étant bien plus souvent que l'homme atteints par les moisissures, il est
très naturel que ce soit chez eux quel'attention ait été portée
tout d'abord sur ces champignons.
Les Aspergillus, comme nous l'avons déjà dit, sont essen¬
tiellement aérobies; pour que leur développement se fasse rapidement et pour qu'ils puissent arriver jusqu'à la fructifi¬
cation conidienne, il est nécessaire que le milieu dans lequel
ils sont appelés à vivre soit le siège d'un renouvellement d'air
incessant. Nulle part cesconditionsnesontaussibien remplies
que dans les voies respiratoires. Aussi, c'est sur le trajet de
cet appareil, cavités nasales, pharynx nasal et bronches, que
nous trouverons le plus souvent les Aspergillus, soit chez les animaux, soit chez l'homme.
Il faut remonter à 1815 pour trouver la première observa¬
tion, rapportée par A.-C. Mayer, de moisissures trouvées dans
les bronches et sacs aériens d'un geai. Il est probable, d'après
la description qui en est faite, que l'on se trouvait bien en
présence de champignons du genreAspergillus.
— 20 —
Plus tard les observations se multiplièrent. .Heusinger en
1826, Theile en 1827, Deslongchamp en 1841, présentent des
communications surdes lésions parasitaires attribuées à des champignons ettrouvées dans les différentes parties de l'appa¬
reil respiratoire des oiseaux.
Il serait troplong de relever toutes les observations de bron¬
chomycose des oiseaux qui ont été rapportées depuis la pre¬
mière découverte de Mayer. Nous citerons seulement, pour
terminer, une affection connue depuis longtemps déjà, mais
dont on ignorait encore, ces dernières années, la véritable
cause : le «chancre » buccal des pigeons.
Cette maladie, localisée au plancher buccal de certains pigeons, consiste enune tumeur, généralement de lagrosseur d'une petite noisette, de couleur blanchâtre et de consis¬
tance caséeuse. Elle avait été longtemps supposée être une
production diphtéritique. Ce sont MM. Chantemesse, Widal
et Dieulafoy qui, les premiers, en 4890, au Congrès interna¬
tional deBerlin, démontrèrentque la véritable cause de l'affec¬
tion devait être attribuée à VAspergillus fumigatus.
Mais les oiseaux ne sont pas les seuls animaux atteints par la mycose ; les mammifères sont loin d'en être exempts, bien qu'on larencontre chez eux plus rarement.
Lucet et Thary en 1895, dans la Revue de médecine vétéri¬
naire, font une étude très complète de la mycose aspergil-
laire chez le cheval et rapportent le cas d'une véritable épidémie d'Aspergillose chez les chevaux d'une même écurie.
L'affection, qui a également été observée chez la vache, n'est
pas toujours mortelle. Mais toutes les fois que l'on a pu faire l'autopsie d'animaux mortsde cette maladie, on a presque tou¬
jours constaté la présence de lésions des voies respiratoires
semblables à des lésions tuberculeuses.
Ces lésions peuvent atteindre tous lesorganes, mais ce sont
les poumons quel'on a trouvés le plus souvent atteints.
Voilà donc la mycologie pathologique vétérinaire définitive¬
mentaugmentée decette mycoseaspergillaire,qui pourêtreune des dernières connues n'en est assurément pas la moins grave.
— 21 —
C'est seulement en 1842, que la première observation d'af¬
fection mycosique chez l'homme a été publiée. Elle est
citée
par Bennet, qui décèle la présence
de champignons dans les
cavernes et masses tuberculeuses du poumon d'un malade
considéréjusqu'à sa mort comme phtisique.
Rayer, la même année, présente une
observation
presque identique. Peu à peu de nouveaux cas debronchomycose
etde pneumomycose s'ajoutent aux deux premiers.
Sluyter est le premierauteurqui, en
1847, classe le champi¬
gnon pathogène dans le genre Aspergillus.
Depuis cetteépoque, la description
des
caractèresmorpholo¬
giques du champignon, trouvés
dans
tousles
casde
mycose pulmonaire, cités jusqu'à cejour, assurentà l'Aspergillus
unedes premières places parmi les
parasites végétaux pathogènes.
Virchow (1856), Cohnheim (1865),
Dush
etPagenstecher
(1857), etc., découvrent la présenced'un champignon de
cegenre au milieu de lésions d'aspect
tuberculeux, le plus
sou¬vent du poumon, quelquefois d'autres viscères.
Maisjusqu'à ces dernières années,
l'étiologie de l'envahisse¬
ment du tissu pulmonaire par
l'Aspergillus n'avait
puêtre
établie. Deplus, l'opiniongénérale était que ce
champignon
setrouvait dans un organisme malade à l'état de
simple
sapro¬phyte.
Dieulafoy, Chantemesse et
Widal,
en1890,
auCongrès de
Berlin, décriventune nouvelle affection
qu'ils
ontobservée
surtrois malades exerçant la même profession de gaveurs de pigeons, affection qui, par les symptômes
cliniques et même
l'autopsie, simulait la tuberculosepulmonaire
etqui n'était,
en réalité, qu'une
pseudo-tuberculose occasionnée
parl'As-
pergillus fumigatus.
Dans son étude sur l'Aspergillose chez l'homme, Renon rapporte les cas de deux malades également atteints
de
mycose pulmonaire et exerçant la profession depeigneursde cheveux.
Voilà donc un champignon capable de
créer à lui tout seul
non plusune lésion superficielle
essentiellement bénigne, mais
une maladie redoutable, simulant en tout
point la tuberculose
— 22 -
pulmonaire et pouvant, comme cette dernière, entraîner la
mort de celui qui en est atteint. Depuis cette époque, denou¬
velles observations de pseudo-tuberculose aspergillaire sont
venues s'ajouteraux trois premières.
Potain en 4891, Cohn en 1893, et surtout Renon en 1893,
dans sathèse inaugurale, contribuent par l'apport de nouveaux cas de pseudo-tuberculose à l'édification d'une nouvelle mala¬
die, définitivement entrée maintenant dans le domaine de la
pathologie.
Jusqu'ici nous n'avons parlé que de la localisation pulmo¬
naire de l'Aspergillose qui peut être primitive ou secondaire à la tuberculose. Elle est évidemment la plus importante et la plus grave ; cependant, il en est d'autres qui, pour être moins redoutables, doivent, à cause surtout de leur fréqence, être
citées ici. Nous voulons parler des mycoses de l'oreille (oto¬
mycoses), suffisamment fréquentes pour que la plupart des otologistes en aient vu quelques cas dans leur clientèle; des
mycoses de la cornée (kératomycoses) et de la peau qui sont très rares; enfin des mycoses de la partie supérieure de l'ap¬
pareil respiratoire (mycoses du nez et du pharynx).
Ce sont ces dernières que nous nous proposons d'étudier, après avoir consacré quelques lignes au chapitre de Pétiologie
et avoir essayé d'expliquerla façon dont se produit l'infection.
CHAPITRE III
Étiologie.
Les spores de
YAspergillus fumigatus sont très répandues
dans la nature. On les trouve dans les poussières de l'air, sur les écorces, les feuilles etles
fruits des arbres.
Trèsfréquentes aussi dans
les fourrages et pailles qui servent
à l'alimentation des animaux, elles abondent
surtout à la
surface des graines.
Cette ubiquité, pour ainsi dire,
des
spores,déjà bien
recon¬nue par Chantemesse et
Widal lorsqu'ils firent leur intéres¬
sante communication surlapseudo-tuberculose
aspergillienne
des gaveurs de pigeons, a
été mise hors de doute
parles
expériences de Renon.
On peutfaire deux
hypothèses
surla façon dont les
gaveursde pigeons contractent leur
maladie. On peut
songer,soit à
l'inoculation par le contact de
bouche à bouche, soit à l'infec¬
tion par suite de la pénétration
dans les voies respiratoires
des spores d'Aspergillus contenues en
très grand nombre
dans la farine du millet.
Ces deux hypothèses peuvent être soutenues : nous savons
que les fonctions de gaveurs de pigeons
consistent à
composerd'abordun mélange à parties égales
d'eau, de graines de
vesceet de millet, puis à s'en emplir la
bouche et enfin à insuffler
le mélange dans le bec du pigeon
largement ouvert
enaussi
grande quantité qu'il pourra le
contenir.
Il n'y a pas de doute non plus sur
les
causesde l'infection
des peigneurs de cheveux qui manient
continuellement de la
farine de seigle.
— 24 —
Renon, qui a reconnu très souvent la présence de spores
d'Aspergillus sur les graines et qui a fait de nombreux ense¬
mencements avec les poussières recueillies dans les cham¬
bres occupées par les peigneurs de cheveux, est d'avis que les graines d'une part et la farine de seigle de l'autre sont la
cause principale de la contamination de ces ouvriers.
Mais disons tout de suite que si YAspergillus fuïïiigatus a pu être si souvent trouvé dans la farine de seigle, il ne faut
pas en conclure que ce champignon se trouve contenu dans l'intérieur même de la graine : il provient seulement de la surface du grain.
Cette présence fréquente des spores de l'Aspergillus sur les graines explique pourquoi les oiseauxsontplus souvent atteints
par la mycose aspergillienne que les autres animaux.
L'épidémie de mycose aspergillienne que Lucet et Thary
ont observée chez les chevaux d'une même écurie prouve
assez que la contamination peut aussi se faire par les four¬
rages et les pailles servant à l'alimentation de ces animaux. Le
cas rapporté par Leber d'un homme qui fut atteint de kérato-
mycose aspergillaire après avoir reçu sur l'œil une balle
d'avoine, prouve aussi lapossibilité de l'infectionchez l'homme par les fourrages.
Soûls, dans sa thèse inspirée parMM. Lichtwitz et Sabrazès,
fait remarquer que les fabricants de confiture ou de fruits
confits, si souvent souillés par les moisissures, sont assezsou¬
vent atteints d'otomycose aspergillienne.
Levv relate le fait d'un soldat qui fut atteint d'otomycose après avoir passéune nuitsurdufoinincomplètementdesséché.
Les meuniers sont naturellement par leur métier très expo¬
sés à contracter cette affection. Fuchs, entre autres, cite le
cas d'un meunier qui fut atteint d'une affection grave de l'œil,
occasionnée par l'Aspergillus.
En un mot, l'origine de l'infection, sous quelque forme qu'elle se présente, provient toujours des habitats ordinaires des spores du champignon : fruits, grains, fourrages, pous¬
sières, etc.
— 25 —
On comprendra aussi très bien, avec
Bezold et Politzer,
queles lieuxhumides, très propices au développement
des moisis¬
sures, soient une cause
de prédisposition à la
mycose asper- gillaire pour les personnesqui
yhabitent.
Politzercite un cas d'otomycose chez un homme
employé à
la fabrication de la levure de bière.
Les fleuristes, les jardiniers qui
s'occupent de faire sécher
les fruits,fournissent aussi un
certain nombre de
casd'affec¬
tion mycosique.
Lessaisons n'ont aucune influence sur le développement de
la mycose aspergillaire.
Ona observé rarement l'Aspergillose dans
l'enfance;
ce sontsurtout les adultes qui en sont atteints.
Enfin, l'Aspergillose, assez rare en*
Europe, serait, d'après
Highet, très fréquente dans
l'Inde.
— 26 —
CHAPITRE IY
Pathogénie.
De ce qui précède, il résulte donc que les spores deYAsper- gillus fumigatus sont répandues à l'infini dans la nature, et
nous devons nous demander comment il se fait que l'on n'ait
pas plus souventàsignaler des cas d'Aspergillose chez l'homme
et surtout chez les personnes qui sont astreintes par leur pro¬
fession à manier soit des graines, soit des matières recouvertes de moisissures.
Cela tient à la nature du terrain organique et aux moyens de défense dont il dispose; ces moyens viennent-ils à faiblir,
les parasites bactériens ou mycosiques deviendront agressifs
et s'implanteront dans nos tissus.
Nous devons donc nous demander quelles sont les meil¬
leures conditions que doit présenter le terrain qui est appelé
à être le champ de développement du champignon. Car il ne
suffit pas de mettre au contact d'une muqueuse des spores
d'Aspergillus pour que celles-ci prennent racine, se dévelop¬
pent et fructifient.
Là-dessus, tout le monde est d'accord. L'expérience a
démontré, en effet, que le champignon ne pousse pas sur un tissu absolumentsainet qu'il faut qu'au préalable la muqueuse sous-jacente ait été altérée.
Pour le démontrer, Lucet insuffle d'abord dans les bronches d'une jeune poule des spores à l'état sec d'Aspergillus qui ne se développentpas. Mais il en est bienautrementetles lésions
pulmonaires s'établissentsi aupréalable on soumet cette poule
à des inhalations de vapeurs ammoniacales.
— 27 —
Il est très probable que chaque fois que l'Aspergillose s'est développée dans le poumon, elle yavait été précédée par une maladie pulmonaire antérieure,bronchite chronique, broncho¬
pneumonie, etc. C'est ce qui s'est produit par
exemple
pour les cas d'Aspergillose pulmonaire cités par Lichtheim, DuschetFagenstecher.
Chantemesse, Dieulafoy etWidal réclamentpour la pseudo-
tuberculose aspergillaire le titre d'affection spéciale
indépen¬
dante de toute autre lésion, et surtout primitive.
Les gaveurs de pigeons aussi bien que les peigneurs
de
cheveux ont généralement une santé très débile, que
les
difficultés du métier et le milieu dans lequel ils sont obligés
de vivre expliquent assez. Il ne serait pas étonnant qu'avant
l'infection aspergillaire, des lésions pulmonaires
passées jus¬
que-là inaperçues aient cependant existé.
Schwartze dit que les moisissures se développent rarement
dans un conduit auditif sain. Il est nécessaire qu'il existe une
desquamation ou une inflammation du tégument,
consécutive
à une otite ou à toute autre affection de l'oreille.
Il en est de même pour la muqueuse du nez.
Des
spores d'Aspergillus que nous avons insuffléesdans les fosses nasales
de trois lapins sont restées absolument inertes,
lorsque
nousavons négligé d'altérer la muqueuse avant
l'opération.
Nous avons alors repris nos expériences en ayant
soin de
produire, avant l'inoculation sur la muqueuse, uneirritation
suffisante. Ces expériences, qui ont été
faites à l'École de
médecine de Marseille, dans le laboratoire
de M. le professeur
Riesch, ont égalementporté sur troislapins. Elles ont consisté
à mettre à nu par la dissection une partie
de la voûte nasale.
Puis, avec une couronne de trépan, nous en avons
fait sauter
une rondelle. De cette façon, il nous a été
permis d'atteindre
facilement la muqueuse nasale et les cornets.
Nous commencions d'abord par altérer la muqueuse,
soit
avec un tampon imbibé d'ammoniaque
liquide, soit
avecle
thermocautère, soit enfin simplement avec
l'extrémité d'un
stylet.
— 28 —
Après inoculation successive de culture
d'Aspergillus,
soit seule, soit diluée dans un peu de glycérine, nous avons refermé la plaie avec quelques points de suture et nous avonsappliqué un pansement au collodion.
Les lapins, dont l'état général n'a été d'ailleurs en aucune
façon altéré, ont été sacrifiés douze jours après.
Notre premier soin a été de rechercher si nous ne trouve¬
rions pas dans les autres organes, reins, poumons, foie, intes¬
tin, des lésions pseudo-tuberculeuses que nous pourrions rapporter à VAspergillus fumigatus. Car il a été suffisamment démontré par de nombreux expérimentateurs que l'injection
dans une veine du lapin de spores
d'Aspergillus
fumigatusdéterminait chez lui une affection grave qui le tuait : à l'au¬
topsie, on trouvait surtout du côté des reins des lésions iden¬
tiques à celles produites par le bacille de Ivoch et qui, au
microscope ou ensemencées sur du liquide de Raulin, ont été reconnues être d'origine aspergillaire.
Dans notre cas, nous n'avons jamais pu déceler la présence
d'aucune lésion pseudo-tuberculeuse sur aucun des viscères examinés. Restait doncla lésion locale.
Lapin n° 1.
Ce lapin avait étéinoculé avec une culture d'Aspergillus diluée dans de l'eau légèrement glycérinée, la muqueuse nasale ayant été au
préalable largement cautérisée avec un tampon imbibé de solution
d'ammoniaque.
La plaie était bien guérie; pas d'adhérences de lapeau autissu sous-
jacent. Pas de présence de production mycosique sur les bords de l'orificetrépané.
Avec la gouge nous faisons sauter la voûte supérieure de la cavité nasale etnous pouvonsalorsexplorer tous les cornets.
Ici pas lamoindre traced'altération; la muqueuse,rosée, paraît nor¬
male. Tout au plus trouve-t-on danslapartie qui aété dilacéréepar le trépanun peud'hyperémie autour des parcelles d'Aspergillusque nous retrouvons d'ailleurs presque intactes, telles que nous les y avions introduites.
L'examen au microscope que nous en avons fait immédiatement, a
— 29 —
confirmé notre diagnosticpar la présence de spores et de filaments
nombreux.
L'ensemencementdans leliquide de Raulin, même au bout de huit jours d'étuve à 37°, n'a rien donné du tout.
Lapin n° 2.
Ce lapin avait été cautérisé au moyen du thermocautère et inoculé
commeleprécédent.
En enlevant la couche de collodion qui recouvrait la plaie, on se trouve en présence d'un orifice béant, aux bords déchiquetés, duquel
sortuneassezgrande quantité de matière blanchâtre, épaisse, caséeuse.
L'ablation de la voûte nousmet en présenced'une poche de la gros¬
seur d'une petite noisette, nettement délimitée par une enveloppe et remplie parcette mêmematière caséeuse.
Toutautourontrouveles cornets déformés etcongestionnés.
Examen microscopique. —Cellulesépithéliales ayant subi la dégé¬
nérescencegraisseuse, globulesde pus et enfin quelques filaments my- céliens; maisces derniers très rares.
L'ensemencement dans le liquide de Raulin a été également négatif.
Lapin n° 3.
La muqueuse de ce lapin a été simplement dilacérée avec une tige
rigide, puis inoculée avecune culture d'Aspergillus, sans glycérine.
Plaie cicatrisée. On trouve dans larégion correspondant aupoint d'in¬
troduction du champignon une petite poche de la grandeur d'un petit
pois, enkystée et remplieégalement de matière caséeuse.
La muqueuse pituitaire toutautourest congestionnée. Notons
aussi la
présence, à côtéde la plaie, d'unepoche remplie desang noircoagulé.
Examenmicroscopique. —Dans la matière caséeuse noustrouvons quelques filaments mycéliens, des cellules épithéliales et des
globules
purulentstrèsnombreux.
Li ensemencement dans le liquide de Raulin nous a permis de cons¬
tater après trois jours déjà d'étuve à37°, partantde
la parcelle de fon-
gosité qui setrouveau fond, unnuageblanchâtre qui
s'élève
peuà
peuetqui, le huitièmejour, atteintpresque la surfacedu liquide.
Le douzième jour, toute la surface du liquide est recouverte d'une
couche uniforme de mycélium qui netarda pas à fructifier.
Lemicroscope nous apermis, en effet, de constater nettement
la pré¬
sence, dans ce duvet de filaments droits, des spores et des
capitules
sporifères deVAspergillus fumigatus.
— 30 —
On peut tirer de ces expériences différentes conclusions: la
première est assurément l'impossibilité pourle champignonde
se développer sur une muqueuse saine. Le mucus nasal, alors
très abondant, s'oppose au développementdu parasite.
C'est sansdoute aussi son action défensive qui a
empêcbé
la puliulation du champignon sur la muqueuse pourtant préa¬lablement altérée du premier lapin autopsié. Mais constatons que, même dans ce cas, le champignonaperdusavitalité.
Dans la deuxième expérience, nous avons noté la formation d'un énorme abcès caséiforme dans lequel les filaments mycé-
liens se sont dispersés sans avoir pu se développer. Peut-être
faut-ilvoir danscetteréaction intense de la muqueuse et dans l'intervention des microbes normaux des cavités nasales la
cause de la mort du champignon.
Enfin, le troisième cas nous est plus favorable. Ici, le cham¬
pignon, s'il ne s'est pas étendu à droite et à gauche, a eu
cependant suffisamment de vitalité pour résister à l'action du
mucus et à l'envahissement
leucocytaire,
et pour s'accroître légèrement. Mais il n'y a pas eu à proprement parler produc¬tion d'une colonie de moisissure, puisque, àl'examen direct,
si ontrouvait des filaments on ne rencontrait pas de spores ni
de capitules sporifères.
Pour que l'Aspergillus se développe sur une muqueuse, y gagne en étendue et fructifie même, il faut donc un ensemble de conditions difficiles à réaliser
expérimentalement,
mais qui, pourtant, ontpu être quelquefois naturellement réunies, ainsique le prouveront les observations que nous publierons dans
un chapitre suivant.
Siebenmann,
qui a fait de longues études sur le développe¬ment des Aspergillus sur les muqueuses, a remarqué qu'une
muqueuse qui était le siège de sécrétion purulente abondante devenait également impropre au développement et à la repro¬
duction des Aspergillus. Aussi, dans l'ozène, dans les rhinites
purulentes, jamais n'a-t-il pu isoler les filaments mycéliens.
Cependant nous verrons que dans deux observations d'As-
pergillose des sinus, le champignon s'était