Annalesfrançaisesd’oto-rhino-laryngologieetdepathologiecervico-faciale132(2015)318–321
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Article original
Corps étrangers des fosses nasales : résultat d’une étude portant sur 260 cas 夽
M. Abou-elfadl
∗, A. Horra , R.L. Abada , M. Mahtar , M. Roubal , F. Kadiri
Serviced’ORLetdechirurgiecervico-faciale,hôpital20-Août,CHUIbnRochd,6,rueLahssenElaarjoun,Casablanca,Maroc
i n f o a r t i c l e
Motsclés: Corpsétrangernasal Enfant
Obstructionnasale Rhinorrhéepurulente Pilebouton Perforation
ré s u m é
Butdelaprésentation.–L’insertiondecorpsétrangerdanslesfossesnasalesreprésenteunincidenttrès fréquentchezlesenfants.Elleestdediagnosticfacile,maislanatureducorpsétrangerestvariableet sonextractionpeutparfoisêtredifficileavecrisquesdecomplications.Nousprésentonsuneétudesur lescorpsétrangersdesfossesnasalesauxurgencesORLavecunemiseaupointsurlesdonnéesactuelles surcesujet.
Matérielsetméthodes.–Étudeprospectiveentremai2011etaoût2011desadmisauxurgencesORL pourcorpsétrangernasal.Lesdonnéescolligéescomportent:âge,sexe,circonstancesdedécouvertes, symptômes,naturedescorpsétrangers,moded’extractionetcomplications.
Résultats.–Deuxcentsoixantecasdecorpsétrangersdesfossesnasalesontétécolligés,soit4,3%du nombretotaldeconsultations;l’âgemoyenestde3ansavecdesextrêmesentre1anet16ans;lesex- ratioestde1,4(masculin).L’incidentestrapportéparunmembredefamilleoul’enfantlui-mêmedans 76,9%descas(n=199)ousuiteàunesymptomatologienasaledans23,1%descas(n=61).Selonlanature ducorpsétranger,onretrouvaitlaprédominancedesformesnonorganiques(perlessynthétiques)dans 18,8%descasetlesvariétésvégétalesdans17,7%descas.L’extractionétaitfacileparpince,micro-crochet ouaspirationdans91,53%descas.Descomplicationsontéténotées:infection(n=48),épistaxis(n=18) etperforationseptale(n=1).
Conclusion.–Lescorpsétrangersdesfossesnasalesconstituentunaccidentfréquentenpratiquemédicale notammentaucoursdelapetiteenfance;ilestgénéralementanodin,maisexposeàdescomplications s’ilestméconnuous’ils’agitd’unepilebouton,d’oùl’intérêtdel’extractionenurgence.Restequele meilleurtraitementestlaprévention.
©2015ElsevierMassonSAS.Tousdroitsréservés.
1. Introduction
Les corps étrangers de la fosse nasale sont fréquents et concernent principalement les enfants. C’est une situation le plus souvent accidentelle, que réalise l’arrêt ou l’incarcération d’un élément exogène dans l’une ou les deux cavités nasales parvoie antérieure (vestibulaire)ouplus rarement postérieure (choanale)[1].
Sile diagnosticpositifestsouventfacile,il peutparfois être retardéenraisonduterrain,delanatureducorpsétrangeroudu manquedespécificitédelasymptomatologie.Undiagnosticpré- cocepermetd’éviterdescomplicationspotentiellementgravesen
DOIdel’articleoriginal:http://dx.doi.org/10.1016/j.anorl.2015.08.006.
夽 Nepasutiliserpourcitationlaréférencefranc¸aisedecetarticlemaiscellede l’articleoriginalparudansEuropeanAnnalsofOtorhinolaryngologyHeadandNeck DiseasesenutilisantleDOIci-dessus.
∗ Auteurcorrespondant.BP9619,MoulayRchid,20700Casablanca,Maroc.
Adressee-mail:drabouelfadlm@hotmail.fr(M.Abou-elfadl).
rapportaveclanaturemêmeducorpsétrangeroudufaitdela chronicitéduphénomèneirritatifinduit,véritableporteouverteà lasurinfection.
Lebutdecetteétudeestderapporter,àl’occasiond’unesérie de260cas,lescaractéristiquesépidémiologiques,cliniquesetles modalitésthérapeutiquesdescorpsétrangersdesfossesnasales.
2. Matérielsetméthodes
Étude prospective,réalisée entre mai2011et août 2011aux urgences ORL de l’hôpital 20-Août de Casablanca, colligeant 260patients pour corps étrangers des fosses nasales, accueillis durant toute la journée, même la nuit, et pris en charge immédiatement.
Aucoursdecetteétude,plusieursdonnéesontétécollectées: l’âge,lesexe,laprésenced’unterrainparticulier,lescirconstances dedécouverte,lessymptômes,lanatureducorpsétranger,lemode d’extraction,uneéventuellecomplication.
http://dx.doi.org/10.1016/j.aforl.2013.06.544
1879-7261/©2015ElsevierMassonSAS.Tousdroitsréservés.
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Tableau1
RépartitiondescorpsétrangersdelasphèreORL(mai–août2011).
Typedecorpsétranger Nombre Pourcentage/
nombretotaldeCE
Pourcentage/
nombretotal deconsultation
Fossesnasales 260 33,33 4,3
Auriculaires 313 40,12 5,17
Œsophagiens 207 26,58 3,42
Total 780 100 100(6045)
Tableau2
Répartitionselonlanaturedescorpsétrangers.
Typedecorpsétrangers Nombre Pourcentage
Perles 49 18,8
Végétal 46 17,7
Plastique 37 14,2
Éponge 36 13,8
Craie 26 10
Papier 22 8,4
Coton 21 8,07
Métallique 14 5,38
Pierre 7 2,7
Pilebouton 2 0,76
3. Résultats
Surles6045consultantsadmisauxurgencesORLdurantcette périodede4mois, 780casde corpsétrangers delasphèreORL ont été recensés incluant fosses nasales, oreille et œsophage (260, 313, 207); les corps étrangers des fosses nasales repré- sentent4,3%dunombretotaldeconsultationauxurgencesORL et33,33%dunombretotaldescorpsétrangersdelasphèreORL.
LeTableau1montrelarépartitiondescorpsétrangersdelasphère ORL(mai–août2011).
Lamédianed’âgeétaitdetrois ansavecdesextrêmes entre 12moiset16ans,l’âgemoyenétaitdetroisans.Larépartitionselon lesdifférentestranchesd’âgeestdétailléesurlaFig.1.
Uneatteintemasculineétaitnotéedans58,8%descascontre 41,2%decasféminins(sex-ratio:1,4).
L’incidentd’introductiondecorpsétrangerdanslafossenasale étaitrapportéparunmembredefamilleoul’enfantlui-mêmedans 76,9%descas(soit199cas)etàlasuited’unesymptomatologie nasaledans23,1%descas(soit61cas).
Àl’admission,lamajoritédes enfantsétaitasymptomatiques (dans74,6%descas,soit194cas).Pourlesautres,lessymptômes étaientconstitués parunerhinorrhée purulente associée àune odeurnasalefétidedans18,46%descas(soit48cas)ouparune épistaxisdans6,9%descas(soit18cas).
Ilaéténoté1casdetrisomie21chezunenfantâgéde16ans; aucuncasderetardmentaln’aéténoté.
L’examenpermetdesituerlecorpsétrangeretenretroussant lapointedunezaudoigtpermetdel’identifier.Sinonunotoscope permetaussiunerhinoscopieantérieurecorrecte.
Leplussouvent,lecorpsétrangersesitueauniveaudelapartie antéro-inférieuredelafosse,bloquéparlecornetinférieur.
Plusrarement,ilsesitueplusenarrièreouverslehaut,poussé pardeprécédentestentativesd’extraction.
Laprésencedecorpsétrangerdelamêmenaturedanslesdeux fossesnasalesaéténotéedans5cas,avec1casdecorpsétranger nasaletauriculaire.
Notre série était dominéepar les corpsétrangers non orga- niques(perles18,8%)etceuxdetypevégétal.Lespilesboutons particulièrementtoxiquesreprésentaient0,76%descorpsétran- gersrencontrés.
LeTableau2montreunerépartitionselonlanaturedescorps étrangers.
Laradiographieducavumdeprofilaétéfaitechez5enfants, devantunesymptomatologienasalefaitederhinorrhéepurulente fétide, ignorance de la notion d’insertion de corps étranger et absencedevisualisationducorpsétrangerparlarhinoscopieanté- rieure.
L’extractionavaiteulieuaupavillondesurgencesORL.L’enfant étaitimmobilisésurlesgenouxdel’undesparentsetaprèsvisua- lisation ducorpsétrangeret l’analysedeson siège,saformeet saprésentation,l’extractionétaitfaitepardesmicro-instruments (pince, micro-crochet) ou aspiration dans 91,53% des cas, soit 238cas.Lesdeuxcasdepileboutonontétéretiréspardesmicro- pinces.
Lerecoursàunesédationavecextractionàl’aidedel’optique0◦ étaitnécessairedans8,46%descas,soit22cas,dontuncasdepile bouton.
L’évolutionétaitfavorabledanslamajoritédescas.Nousavions noté18cas(soit6,9%)d’épistaxisminimesarrêtéesspontanément, n’ayantpasnécessitédeméchage,uncasdeperforationseptale, antéro-inférieurede7mmdegrandaxe,asymptomatique,décou- verteaprèsextractionducorpsétranger(pilebouton)àl’aidede l’optique 0◦ sous sédation,n’ayant pas nécessitéde traitement spécifique. Une infectionlocale, manifestée parune rhinorrhée purulentedansuncontextefébrile,dans48cas(18,46%).Cesinfec- tionsontnécessitéuntraitementàbasedelavagedesfossesnasales ausérumphysiologiqueouunantiseptiquelocalassociéàuneanti- biothérapie (amoxicilline–acide clavulanique) pendant 12jours.
Aucuncasderécidiven’aéténoté.
4. Discussion
Lespublicationssurlescorpsétrangersdesfossesnasalessont peufréquentesetportentsurdespériodeslimitéesentresixmoiset cinqans[1].En2010,Kharoubiarapportéuneétudesur700casde corpsétrangersdesfossesnasalesenAlgérie.Brownetal.ontrap- portéen2004uneétudesur138corpsétrangersdesfossesnasales.
En2008,Gregorietal.ontpubliéuneétudeeuropéenneportant sur688casetFigueiredoetal.ontrapportéen2006uneétudesur 420casauxurgencespédiatriques[2].
Ces différentes études ne donnent aucune indication sur la fréquencedecettepathologieauniveaudesstructuresspéciali- sées(pédiatrie,ORL,centresd’urgences),àpartl’étudealgérienne qui rapporte que les corps étrangers des fosses nasales repré- sentent3,9%desurgencesORLet27,2%del’ensembledescorps étrangersdesvoiesaérodigestivessupérieurescolligésdurantla période (1993–2003). L’analyse de la répartition de ces corps étrangersdelasphèreORLmontreque leslocalisations nasales occupent la seconde place: 1313corps étrangers œsophagiens, 700localisationsnasales,320auriculaires et240corpsétrangers bronchiques.Autrementdit,ilyauncorpsétrangerbronchique pour1,3corpsétrangersauriculairepourtroisdetypenasaletcinq œsophagiens.
Pournotrepart,lescorpsétrangersdesfossesnasalesrepré- sentent4,3%desurgencesORLet33,33%del’ensembledescorps étrangers de la sphère ORL. Les localisations nasales occupent également la secondeplace: 207corps étrangers œsophagiens, 260localisationsnasaleset313auriculairessoit1corpsétranger œsophagienpour1,2corpsétrangersnasauxet1,5detypeauricu- laire(Tableau1).
L’accidentestsouventdomestique,aucoursd’unjeuoud’un repasetlanaturedel’objetdépendantedeceuxplacésàladisposi- tiondel’enfantdanssonenvironnementimmédiat[1,2].Seuls38% descassurviennentenprésenced’unadulte[3].Danslesautres cas,l’enfant rapportespontanémentl’incident oules parentsle découvrentàl’occasiondelatoiletteoud’unsoin;ailleurs,lasur- prisedesadécouverteprovientdel’explorationd’unecomplication
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0 10 20 30 40 50 60 70
inf à 1 an 1-2 ans 2-3 ans 3-4 ans 4-5 ans 5-6 ans 6-7 ans 7-8 ans 8-16 ans
Garçons Filles
Fig.1.Nombredecasselonl’âgeetlesexe.
(rhinorrhéepurulente,odeurnauséabonde,épistaxis,obstruction nasale,gènenasaleavecrespirationbuccale).
L’âgedeprédilectiondescorpsétrangersdesfossesnasalesse situeverstroisansdanslapluspartdesétudes.PourKharoubi,l’âge moyenestde4,3ans[1].
Dans notre série, 80% de ces corps étrangers concernaient des enfants entre deux et cinq ans. Ils sont rares avant deux ansetau-delà desix ans. Cetterépartition particulièreest due audéveloppementpsychomoteurdel’enfant (préhension,pince pouce–index).
Larépartitionselon lesexemontre uneprédominancemas- culine(58,8%degarc¸onsdansnotresérie)dansla majoritédes publications.
Lanature des corps étrangers des cavités nasales est assez homogènedanslespublicationsdelalittératureetlesdifférences reflètentsurtoutlaprédominancedetellevariétédecorpsétranger parrapportàunautre.
Dansnotresérie,18,8%descorpsétrangerssontreprésentéspar lesperlessynthétiquessuivisparlesvariétésvégétales(haricot, graindetournesol,maïs,pépinsdefruits,cacahuètes...).
Les piles boutons sont relativement rares dans notre série (0,76%)etlescorpsétrangersvivantsnonrapportés.
Lesdonnéesdelalittératuremontrentquelagrandemajorité desCENsontdescomposésnonorganiques(CNO)quiconstituent 72à80%desobjetsoumatériauxextraits[1,4].LesCNOlesplus fréquemmentdécritssont: lesperlesoubilles enplastique(9à 31%descas),lesmorceauxdeplastiqueoudejouets(9à18%), lesmorceauxdemousse(7à23%), lescailloux ougraviers (7à 14%),lepapier(4à7%),lecoton(2à10%).Àl’opposé,lescomposés organiques(CO)sontmoinsfréquents.
Leslésionsengendréesparlaprésenced’uncorpsétrangerau niveaudelafossenasalesontvariablesenfonctiondelanatureet deladuréedeséjour:l’œdèmedelamuqueusepituitaire(irrita- tion,réactioninflammatoire)puissurinfectionavecsuppuration nasale,saignementdela muqueuse(ulcération,hyperhémie)et formationdetissudegranulation(granulomeréactionnelàcorps étranger).
Lespilesboutonsconstituentuncasàpart,particulièrement dangereux,etàl’originedegraveslésions.L’intensitéetle type delésionestfonctiondutypedepile (mensuration,chimie),du
nombre(uneouplusieurs)etsurtoutdeladuréedeséjour.Lesulcé- rationsmuqueusessontquasisystématiques.Àundegrédeplus,on assisteàl’installationdelésionsimportantes:perforationseptale parnécroseducartilage,nécroseducornetinférieuretduméat,rhi- nitevestibulaire.Lespilesboutonsagissentpartroismécanismes: unepressionmécanique(contactpileboutonaveclesstructures endonasalesetnécrosedetypepressionnelle),uneactionchimique (composantschimiques delapile)etenfin unmécanismeélec- triqueengénérantuncourantentreanodeetcathodetransfixiant lesstructuresendonasales[5].
Surleplanclinique,lasymptomatologied’appeldépenddela nature,deladuréedeséjouretdescirconstancesdesurvenuede cetaccident.Habituellement,unepersonneassisteàl’accidentet l’enfantestamenéàlaconsultationpourcorpsétrangernasal.S’il estméconnuounégligé,ildonnelieuàunesymptomatologie:rhi- norrhéeunilatéralerécidivanteetrebelleautraitement,cacosmie, épistaxis,obstruction nasale,douleursdela face.Plusrarement onretrouve uneinfectionrégionale:sinusite,celluliteorbitaire, furonclenasaletstaphylococciedelaface[1].
Parfois c’est une découverte fortuite: radiologique (dentaire–face). Un corpsétranger découvert àl’occasiond’une intubationnasaleaétérapporté[1].
L’examendesfossesnasalessefaitenimmobilisantl’enfantsur lesgenouxd’undesparents,unemainbloquantsatête.Onutilise unspéculumauriculairedegroscalibrepourl’examenendonasal.
IlpermetdevisualiserleCE,sanatureetsalocalisation;ilsiège engénéralauniveauduplanchernasalcontrelacloisonenarrière delatêteducornetinférieur.Saprofondeurdanslacaviténasale estfonctiondesaforme,desonvolumeetdesanature(dégra- dationpartielleoudécomposition)etdesanomalieséventuelles associées(déviationseptale,luxationchondro-vomérienne,hyper- trophiedescornets).Pluslecorpsétrangerestpetitetd’épaisseur réduite,plusilestpostérieur.Dessécrétionsnasalesmucopuru- lentessontsouventassociéesqu’ilfautaspirer.L’examenpermet aussidedétecterd’éventuelslésionslocalestellesquedesulcé- rationshémorragiques,unenécrosedelamuqueusenasaleouune perforationseptalesecondairesàdescorpsétrangersméconnusou toxiquestelquelapilebouton.
Lebilanradiologiquesefaitsil’examencliniqueestdifficileou nonconcluant.
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Lecorpsétrangernasalpeuts’expulserspontanémentàlasuite d’unéternuement,sinoncertainescomplicationsontétérappor- téesdanslalittérature,9,5%pourFigueiredoetal.:surinfection, cellulitedelaface,rhinitevestibulaire,épistaxisrécidivante,per- forationseptaleetnécroseducornetinférieur(pilebouton),apnée dusommeil,septicémie,tétanos,rhinolithiaseparaccumulationde selscalciques[4].
Uncorpsétrangerdesfossesnasalesdiagnostiquéimposeson extraction.Deuxgroupesdetechniquespeuventêtredistingués: lesmanœuvresnoninstrumentalesetlesmanœuvresinstrumen- tales[2].
Lespremières doiventêtre tentéeschaquefois quepossible.
LorsqueleCENestvisibledanslevestibuleousituésouslecornet inférieur,unmouchagepeutêtreessayé,saseulelimitationétant l’âgedel’enfantetl’acquisitionduprincipe.Chezlegrandenfant, uneexpirationforcéeparlenezboucheferméeestl’équivalent.Les techniquesdepressionpositivesontintéressantesetsous-utilisées.
Lebaiserparentalouparent’skissconsiste,surunenfantassis,ras- suréetinstruitdufaitqu’ilvarecevoirungrosbaiserdelapartd’un desesparents,àsimultanémentobstruerlanarinelibreetsouffler brusquementdanssabouche.Sontauxderéussiteestélevé,supé- rieurà60%,d’autantplusqueleCENestrécentetinsérédepuis moinsde12h[2].
UneinsufflationparballonAmbuWaaussiétépubliée,lacoopé- ration étant plus aléatoire du faitdu masque [6]. De la même manière,untuyaud’oxygène délivrant15L/min appliquésurla narinelibre,bouchefermée,apermisd’extraireavecsuccèsdes CEN[2].Lerisquethéoriquedebarotraumatismedelamembrane tympaniquepar cestechniquesdepressionpositive n’apasété rapporté.
Les manœuvres instrumentales sont nombreuses, le choix dépendantdelanatureetdelaformedel’objet,delacoopération del’enfantetdel’expériencedel’opérateur.
Pouraugmenterleschancesderéussite,ilestimportantdebien visualiserlecorpsétranger;l’utilisationdevasoconstricteursou d’anesthésiqueslocauxpeut,enl’absence decontre-indications, aiderlegeste.Cestechniquescomprennentl’utilisationde:pinces oucrochets,decathétersousondesàballonnet,d’aspiration,de lavage,voiredecolle[7,8].
PincesetcrochetssontindiquéslorsqueleCENestsolideeten positionantérieuredanslevestibule,lerisqueestdedésagréger lesCENfriables,delaisserenplacecertainesportionsoudeles voirmigreravecpossibilitéd’inhalation.Aveclesinstrumentsdotés d’uncrochet,lamuqueusepeutêtreendommagéeàl’extraction etuneépistaxissurvenir[7].Lessondesoucathétersàballonnet (Foleyno5,6ou8etFogarty)sontadaptéespourlesCENrondset lisses.Ledispositiflubrifiéestintroduitdanslanarinepourdépas- serleCEN,puisunefoisleballonnetgonflé,lasondeestdoucement retiréeentraînantl’objet[7,8].Fairevarierlevolumeduballonnet peutaideràmobiliserleCEN[7].Lescomplicationssontrareset souventlimitéesàl’apparitiond’uneépistaxis.L’aspirationestpro- poséefaceàunCENlarge,rondetlisseafinquelessurfacesen présencegarantissentl’adhérence,leseulrisqueétantderepous- ser l’objetversl’arrière par mauvaise manipulation[7,8].Laver lacaviténasale avecdusérumphysiologiquepeutse concevoir enprésencedeCENfriables,cettetechniqueétantformellement contreindiquéesileCENestunepileboutonenraisondurisque
d’électrolyse ets’ils’agit d’unjeuneenfant(risque d’inhalation, derefluxdesécrétionsnasalesverslatrompe d’Eustacheet les sinus) [7]. L’utilisation de colle(cyanoacrylates), telle que celle employéepourlessuturescutanées,aétédécrite[7,8].Delacolle estappliquéeàl’extrémitéd’unetigeenplastique,cettedernière estprudemmentinséréedanslanarineetappliquéecontrel’objet pendantenvironuneminuteavantderetirerl’ensemble.
Si le CEN est vivant (larves, vers ou insectes), il convient d’anesthésier outuerl’indésirable avantson extraction[7],par l’applicationd’unesolutionsalineoudelaxylocainespray,cette dernièrepermetàlafoisdeparalyserlecorpsétrangervivantainsi qu’uneanesthésielocale.
Danslescasdifficilesonarecoursàl’anesthésiegénéralesous intubation ouunesédationet l’utilisation dumicroscope etde l’instrumentationendonasaleendoscopique.
Uneantibiothérapie,àbased’amoxicilline–acideclavulaniqueà raisonde80–90mg/kg/jdurant8–10jours,etuntraitementlocal sontdemisepourlesformescompliquéesouencasdepilesbou- tons.
5. Conclusion
Lescorpsétrangersdesfossesnasalesconstituentunaccident fréquentenpratiquemédicalenotammentaucoursdelapetite enfance(2–4ans).Ilestdûàl’interactiondesenfantsaveclemilieu extérieur.
Cetaccidentestgénéralementconnuparl’entouragecequirend saprise en chargerapide avecleminimum deséquelles oude complications.
Lanaturedecertainsn’estpasanodineetrelèved’uneextrac- tionenurgence.Lestechniquesd’ablationsesontadaptéesàleur caractèrediversifié.
Àrappelerqu’ilfauttoujoursexaminerl’autrecôtéainsiqueles oreilles.
Restequelemeilleurtraitementestlaprévention.
Déclarationd’intérêts
Lesauteursdéclarentnepasavoirdeconflitsd’intérêtsenrela- tionaveccetarticle.
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