ARTICLE ORIGINAL
L’épingle à foulard : un nouveau corps étranger intrabronchique
Scarf pin: A new intrabronchial foreign body
A. Hebbazi ∗ , H. Afif , W. El Khattabi , A. Aichane , Z. Bouayad
Service des maladies respiratoires, hôpital 20-août, CHU Ibn Rochd, Casablanca, Maroc
Rec ¸u le 5 juillet 2009 ; accepté le 7 f´ evrier 2010 Disponible sur Internet le 6 aoˆ ut 2010
MOTS CLÉS Corps étranger ; Inhalation d’épingle à foulard ;
Bronchoscopie
Résumé
Objectif. — Le but de ce travail était d’illustrer les dangers de la tenue d’une épingle à foulard dans la bouche et de décrire les particularités de l’inhalation de ce type de corps étranger potentiellement pénétrant et sa prise en charge.
Patients et méthodes. — Seize cas d’inhalation d’épingle à foulard ont été colligés en deux ans.
Il s’agit de 16 patientes, toutes voilées avec un âge moyen de 16,6 ans. Les patientes mettaient l’épingle entre leurs lèvres tout en fixant leurs foulards. L’inhalation est accidentelle dans tous les cas.
Résultats. — Le signe le plus fréquemment rapporté après inhalation était le syndrome de péné- tration (66,7 %). Le siège du corps étranger était plus fréquent au niveau de l’arbre bronchique droit (68,7 %). Le délai moyen entre inhalation de l’épingle à foulard et admission au service était de 2,6 jours, extrêmes de quelques heures à 15 jours. La manœuvre d’extraction par bronchoscopie souple a été réussie dans dix cas. Le recours à la bronchoscopie rigide a été nécessaire dans un cas. L’expulsion spontanée de l’épingle à foulard a été notée dans cinq cas.
Conclusion. — L’inhalation d’épingle à foulard représente un potentiel risque culturel chez les femmes qui portent le foulard islamique. La manipulation prudente de ces objets aiguisés hors la bouche peut prévenir cet accident.
© 2010 Publi´ e par Elsevier Masson SAS pour la SPLF.
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