PC/MP Analyse S4 2020
TD2 - Fonctions continues par morceaux et leurs intégrales 12 février 2021
1 Fonctions continues par morceaux
Exercice 1. Montrer que la fonction partie entière E : x 7→ E(x) est continue par morceaux sur R.
Exercice 2. (MP) Soit f définie sur[0,1] par
f(x) =
0 si x= 0 x2E
1 x
si x >0 1. Montrer quef est continue par morceaux sur ]0,1].
2. Montrer quef n’est pas continue par morceaux sur [0,1].
3. Montrer quef est continue en 0.
Exercice 3. Montrer que toute fonction continue par morceaux sur un segment [a, b]est bornée.
Exercice 4. (Issu du DS PC 2019, dur) Soit G = RN avec N ≥ 1, muni d’une normek · k, et soit g∈CM([0,1], G). Pour n∈N∗, on pose
Sn(g) = 1 n
n
X
k=1
g(k n).
1. Montrer queSn est une application linéaire.
2. Montrer quekSn(g)k≤ kgk∞, aveckgk∞= sup[0,1]kg(x)k.
3. Si A ⊂ R, on rappelle que la fonction indicatrice de A, notée 1A, désigne la fonction telle que 1A(x) vaut 1 si x ∈ A et 0 sinon. Soit γ ∈[0,1]. Montrer queSn(1{γ})→0,n→ ∞.
4. Soient 0 ≤ α < β ≤ 1. On pose An = [nα] + 1,Bn = [nβ]. Calculer Sn(1]α,β]), puis limn→∞Sn(1]α,β]).
5. Soitg ∈ E([0,1];E) une fonction en escaliers. Ecrireg comme somme d’indicatrices. En déduire que pour toutg∈ E([0,1];E) on a
n→∞lim Sn(g) = Z
[0,1]
g(t)dt.
2 Calcul des intégrales
Exercice 5. Déterminer les limites des suites définies par les termes géné- raux suivants :
1. un=
n
X
k=1
k2 n3. 2. vn=Pn
k=1 √ 1 n2+kn. 3. wn=Pn
k=1
(2k−1)p
np+1 avec p∈N∗ fixé.
Exercice 6. Soitf : [0,2]→R2 définie par :
f(x) =
3x2 x
si x∈[0,1[
100 1
si x= 1 sin(x)
1 x
si x∈]1,2]
Déterminer explicitementF(x) =Rx
0 f(t)dt.
Exercice 7. SoitG:R→Rdéfinie par : G(x) =
x si x∈]− ∞,−1[
0 si x=−1
x2 si x∈]−1,+∞[
1. Montrer que G est de classe C1 par morceaux et calculer G0 sur l’en- semble de dérivabilité de G.
2. Déterminer la primitive de G0 qui s’annule en0.
Exercice 8. Calculer les quantités suivantes.
1. limn→∞Pn k=1
n+k n2+k2
2. Le produit
n→∞lim 1
n(Πnk=1(k+n))n1 .
Exercice 9. Soit ϕ : R → R définie par ϕ(x) = |x3|+ 2 cosx + 1 et F :R→R2 définie par :
F(y) =
arctanp y2+ 2 ln(3 +y2)
1. Montrer queF ◦ϕ est dérivable et calculer sa dérivée.
2. Soitf :R→R2 définie par : f(y) = y
y2+ 3×
√1 y2+2
2
!
PourM >0, calculer
IM :=
Z M 0
f(y)dy.
Est-ce-queIM admet une limite lorsqueM tend vers +∞?
Exercice 10. Calculer les primitives suivantes (on précisera les intervalles de définition) :
1. R e3ixdx 2. R dx
x2+5
3. R dx
√x2−5
4. R
exsin(ex)dx 5. R dx
tan3(x)
6. R ln(x) x dx 7. R 1
x3−1dx 8. R 1
x3(x2+1)dx Exercice 11. Soit In=
Z 1 0
(1−t2)ndt.
1. Etablir une relation de récurrence entreIn etIn+1. 2. CalculerIn.
3. En déduire
n
X
k=0
(−1)k 2k+ 1Cnk. Exercice 12.
Soientuetv deux fonctions numériques dérivables surRetf :R→RN, N ∈N∗, une fonction continue.
On pose G(x) = Z v(x)
u(x)
f(t)dt. Montrer que Gest dérivable sur Ret cal- culer sa dérivée.
Exercice 13. Soit N ∈ N∗ et f : [0,1] → RN, N ∈ N∗, une fonction continue. Montrer que
n→∞lim Z 1
0
tnf(t)dt= 0.
Exercice 14. Soit N ∈ N∗ et f : [0,+∞[→ RN, N ∈ N∗, une fonction continue. Déterminer
lim
x→0+
1 x
Z x 0
f(t)dt.
3 Propriétés des intégrales
Exercice 15. Soit T > 0. On rappelle qu’une fonction f : R → R est T-périodique si
∀x∈R, f(x+T) =f(x).
1. Donner un exemple de fonction à valeurs réelles,T-périodique, et non constante.
2. On suppose quef est à valeurs réelles. Montrer que
∀(a, b)∈R2, Z b
a
f(t)dt= Z b+T
a+T
f(t)dt et
Z a+T a
f(t)dt= Z b+T
b
f(t)dt
3. Montrer le même résultat lorsque f est à valeurs dans un espace vec- toriel de dimension finieF.
Exercice 16. (MP)(Inégalité de Cauchy-Schwarz)
Soient a, b∈R avec a < betf, g : [a, b]→ RN, N ∈N∗, deux fonctions continues. On note < ., . >le produit scalaire usuel surRN et k.k la norme associée. En considérant l’intégrale
I(λ) = Z b
a
kλf(x) +g(x)k2dx, λ∈R,
montrer l’inégalité de Cauchy-Schwarz :
| Z b
a
< f(x), g(x)>dx| ≤Z b a
kf(x)k2dx12 Z b a
kg(x)k2dx12 .
Exercice 17. (MP : Lemme de Gronwall)
Soientα ≥0,0< a < b etf, g: [0,+∞[→Rdeux fonctions numériques continues telles que pour toutx∈[a, b],g(x)≥0 et
f(x)≤α+ Z x
a
f(t)g(t)dt.
Le but de cet exercice est de montrer qu’alors pour toutx∈[a, b], f(x)≤αexpZ x
a
g(t)dt . 1. Soit u : [a, b] → R définie par u(x) = α+Rx
a f(t)g(t)dt. Justifier la dérivabilité deu puis montrer que pour toutx∈]a, b[,u0(x)≤u(x)g(x).
2. Soit v : [a, b]→ R définie par v(x) =u(x) exp
−Rx
a g(t)dt
. Montrer quev est décroissante et que pour toutx∈]a, b[,v(x)≤α.
3. Conclure.
Exercice 18. Soienta, b∈Raveca < betf : [a, b]→Rcontinue. Montrer que
Z b a
f(x)dx
= Z b
a
|f(x)|dx
si et seulement sif ≥0 ou f ≤0. On pourra décomposer f selon sa partie positive et sa partie négative.
Exercice 19. Soient a, b∈Ravec a < betf, g: [a, b]→R, deux fonctions continues, avecg≥0. Montrer qu’il existeξ ∈[a, b]tel que
Z b a
f(x)g(x)dx=f(ξ) Z b
a
g(x)dx.
On pourra étudier le signe de la différence pour certaines valeurs de ξ bien choisies.
Exercice 20. (MP) Soienta, b∈Ravec a < b etf : [a, b]→RN,N ∈N∗, une fonction continue. Montrer que si
kf(x)k ≤ Z x
a
kf(t)kdt, ∀x∈[a, b],
alors f est la fonction nulle. (Indication : On pourra utiliser le lemme de Gronwall)
Exercice 21. (MP)
Soit une matrice A ∈ Mn(R) telle que pour tout x ∈ Rn, hAx, xi ≥ λkxk2,λ >0,oùh., .i désigne le produit scalaire surRn.
On considèrex(t) = (x1(t),· · ·xn(t))une solution de l’équation différen- tielle dans Rn
x0(t) =−Ax(t) +b(t), t≥0
oùb:R→Rn est continue et bornée par une constante B ≥0.
1. Montrer l’inégalité 1
2 d
dt(kx(t)k2) +λkx(t)k2≤ kb(t)k kx(t)k t≥0.
2. Montrer que pour touta, b∈Retλ >0,2ab≤ b2
λ +λa2. 3. En déduire l’inégalité
d
dt(kx(t)k2) +λkx(t)k2 ≤ kb(t)k2
λ t≥0.
4. Déduire de ce qui précède l’estimation suivante kx(t)k2 ≤ kx(0)k2e−λt+ 1
λ Z t
0
e−λ(t−s)kb(s)k2ds t≥0.
5. Conclure à la validité de l’inégalité kx(t)k2≤ kx(0)k2+B2
λ2 t≥0.
6. On suppose, de plus, que la limiteb∞ de b(t) lorsque t→ +∞ existe dansRn.On désigne parx∞l’unique vecteur deRntel queAx∞=b∞
et on poseu(t) =x(t)−x∞ pourt∈R.
(a) Déterminer une équation différentielle satisfaite par uet prouver l’inégalité
ku(t)k2 ≤ ku(0)k2e−λt+ 1 λ
Z t 0
e−λ(t−s)kb(s)−b∞k2ds t≥0.
(b) En déduire que lim
t→+∞x(t) =x∞.
Exercice 22. (MP) Soient B une application bilinéaire de RN ×Rp dans Rq,f :R→RN une fonction continue etg :R→ Rp une fonction de classe C1.
Montrer que l’application ϕ:R→Rq définie par ϕ(x) =
Z x 0
B(f(t), g(x))dt est de classeC1. Donner la valeur de ϕ0(0).
Exercice 23. Soitf :R→Rune fonction continue surRetF(x) = Z x
0
f(t)dt.
Répondre par vrai ou faux aux affirmations suivantes, en justifiant votre choix :
1. F est continue sur R.
2. F est dérivable sur Rde dérivée f.
3. Si f est croissante surRalorsF est croissante surR. 4. Si f est positive sur RalorsF est positive sur R. 5. Si f est positive sur RalorsF est croissante surR.
6. Si f est T-périodique sur RalorsF est T-périodique sur R 7. Si f est paire alorsF est impaire.
Exercice 24. Soit f une fontion numérique continue sur [0,1] telle que Z 1
0
f(t)dt= 1
2. Montrer qu’il existe a∈]0,1[ tel que f(a) =a (indication : on pourra considérer une primitive dex7→f(x)−x).
4 Vos formules préférées
Exercice 25. (MP) Soitf :R→RN,N ∈N∗, de classeC2 surRtelle que f etf00 soient bornées. On pose
M0=kfk∞= sup
x∈R
kf(x)k, M1 =kf0k∞= sup
x∈R
kf0(x)k, M2 =kf00k∞= sup
x∈R
kf00(x)k.
On suppose que M2>0.
1. Soitx∈R. Etablir que pour tout a >0, kf0(x)k ≤ 2M0
a + aM2 2 .
2. En déduire queM1 ≤2√
M0M2.
3. Cette inégalité reste-t-elle vraie siM2 = 0?
Exercice 26. Soit f :R → RN, N ∈N∗, de classe C2 sur R. Soit a∈R. Déterminer
h→0lim
f(a+h)−2f(a) +f(a−h)
h2 .
Exercice 27. (MP) Déterminer le développement limité à l’ordre3en 0et en1 des fonctions suivantes (quand il existe) :
1. f :R→R3 :x7→(x, x2−2x, x4).
2. f :R→R2 :x7→(exp(sin(πx)),ln(|cos(πx)|)).
3. f :R→R3 :x7→(ln(1 +x),√
x,arctanx)
Exercice 28. (MP) Soit f :]−1,+∞[→R2 définie par f(x) =
(
ex2−cosx
x ,ln(1 +x)−sinx
si x6= 0
(0,0) si x= 0
Montrer quef est continue et dérivable sur ]−1,+∞[. Déterminer f0(0).
5 Approximation des intégrales
Dans les deux exercices qui viennent, E désigne un R-espace vectoriel de dimension finie muni d’une norme k · k, et a < b deux nombres réels.
Etant donnée une fonctionf continue sur un intervalle compact, on va cher- cher à estimer à quelle vitesse les sommes de Riemann def convergent vers l’intégrale def, selon la manière dont on prend la subdivision.
Exercice 29. (Méthode des rectangles) Soitf : [a, b]→E lipschitzienne de rapportK > 0. Pour n∈N fixé, et0 ≤j ≤n, on pose xj =a+jb−an . On cherche à approcherRb
af(t)dt par Sn:= b−a
n
n
X
j=1
f(xj).
1. Justifier que Rb
af(t)dt est bien définie. Etant donné le graphe de f, représenter les quantités Rb
af(t)dtetSn . 2. CalculerRxj
xj−1f(xj)dt.
3. En découpantRb
af(t)dtselon la subdivision(xj)j=0,...,n, montrer que
Z b a
f(t)dt−Sn
≤K(b−a)2 2n .
4. Pourζj ∈[xj−1, xj], calculerRxj
xj−1|t−ζj|dt. Montrer que le résultat de la question 3 reste vrai si on prend Sn = b−an Pn
j=1f(ζj), où le point ζj ∈[xj−1, xj]est quelconque.
5. On suppose quef ∈C1([a, b], E). Montrer que
Z b a
f(t)dt−Sn
≤ kf0k∞
(b−a)2 2n .
Exercice 30. (Méthode des trapèzes) On suppose quef ∈C2([a, b], E), et on pose maintenant
Tn= b−a n
n
X
j=1
f(xj−1) +f(xj)
2 .
1. Etant donné le graphe de f, représenter les quantités Rb
af(t)dt et Tn. On pourra auparavant calculer l’aire du quadrilatère de sommets (xj−1,0), (xj,0),(xj−1, f(xj−1))et (xj, f(xj)). Justifier le nom de la méthode.
2. Pourj≥1, notons δj =
Z xj
xj−1
f(t)dt−(xj −xj−1)f(xj−1) +f(xj) 2
et
G(u) = Z u
xj−1
f(t)dt−(u−xj−1)f(xj−1) +f(u)
2 .
ExprimerRb
a f(t)dt−Tn en fonction des (δj)j=1,...,n. CalculerG0,G00. 3. Montrer que
δj = Z xj
xj−1
(xj−u)G00(u)du= Z xj
xj−1
(xj−u)(xj−1−u)f00(u) 2 du.
En déduire que
kδjk ≤ kf00k∞
12 (xj−xj−1)3. 4. Montrer que
kTn− Z b
a
f(t)dtk ≤ kf00k∞(b−a)3 12n2 .