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Théorème de Riesz-Fréchet-Kolmogorov

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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Théorème de Riesz-Fréchet-Kolmogorov

Notations

– Posons τhf =f(·+h) l’opérateur de translation d’une fonction fLp(RN) par un vecteur h,

– notons Cc(RN) l’espace vectoriel des fonctions continues à support compact dans RN, et Cc(RN) =Cc(RN)∩ C(RN).

Théorème 1 (Riesz-Fréchet-Kolmogorov)

Soitun ouvert de RN et soit ω une partie ouverte et relativement compacte de Ω. Soit F un sous ensemble borné de Lp(Ω), où 1≤p <+∞. On suppose que :

∀ >0, ∃δ >0 (δ < d(ω,Ωc)) de sorte que

hffkLp(ω)< , pour tout h∈RN où khk< δ et f ∈ F.

Alors, F est relativement compact dans Lp(ω).

Démonstration : Sans perte de généralités, on peut supposer que Ω est borné.

Pour f ∈ F, on pose

f¯(x) =

( f(x) si x∈Ω 0 sinon

et on note ¯F = {f , f¯ ∈ F }. F étant borné dans Lp(Ω), ¯F est alors borné dans Lp(RN). Ayant supposé Ω borné, le support de chaque élément de ¯F est compact (dans ¯Ω) et ¯F est alors borné dans L1(RN) par une constante notéeC.

Considérons (ρn)n≥1 une approximation de l’unité dans RN. La démonstration de ce théorème se découpe en trois étapes principales :

• Première étape : démontrons que, étant donné >0 fixé, kρnf¯−fk¯ Lp(ω)< pour tout ¯f ∈F¯ etn >1/δ.

En effet, pour toutxω etn ∈N,

nf¯(x)−f(x)| ≤¯

Z

RN

|f(x¯ −y)f¯(x)|ρn(y)dy

=

Z

RN

|f¯(x−y)f(x)|ρ¯ n(y)1pρn(y)1−1pdy.

Puisque ρn ∈ Cc(RN) et ¯fLp(RN), on a |f(x¯ − ·)− f(x)|ρ¯

1

npLp(RN) et ρ1−

1

n pLq(RN) où 1/p+ 1/q= 1. Par l’inégalité de Hölder appliquée à la dernière intégrale, on obtient

nf¯(x)−f(x)| ≤¯

Z

RN

|f(x¯ −y)f¯(x)|pρn(y)dy

p1 Z

RN

ρq(1−

1 p) n

1q

1

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et, en observant que q(11p) = 1 et que ρn est une identité approchée, il vient

nf¯(x)−f¯(x)| ≤

Z

RN

|f¯(x−y)f(x)|¯ pρn(y)dy

1p

.

En élevant cette dernière inégalité à la puissance p, on a

nf¯(x)−f¯(x)|p

Z

RN

|f¯(x−y)f(x)|¯ pρn(y)dy.

Finalement, en intégrant l’inégalité précédente surω et en utilisant le théorème de Fubini, on obtient

Z

ω

nf¯(x)−f¯(x)|p

Z

ω

Z

B(0,n1)

|f¯(x−y)f(x)|¯ pρn(y)dydx

=

Z

B(0,n1)

ρn(y)

Z

ω

|f¯(x−y)f(x)|¯ pdxdy

=

Z

B(0,n1)

ρn(y)kτyffkpLp(ω)dy.

Dès lors que n >1/δ, d’après les hypothèses de l’énoncé, on a bien kρnf¯−fk¯ Lp(ω) < pour tout ¯f ∈F.¯

• Deuxième étape : démontrons que, pour chaque entier n ≥ 1, la famille Hn := (ρn∗F¯)|w¯ vérifie les hypothèses du théorème d’Ascoli, rappelé ci-dessous.

Théorème 2 (Ascoli)

Soit K un espace métrique compact, et E un espace vectoriel normé. Notons C(K, E) l’ensemble des fonctions continues deX dansE. SoitGun sous ensemble de C(K, E).

Alors, G est relativement compacte dans C(K, E) si et seulement si les deux hypothèses suivantes sont vérifiées :

(i) pour tout xK, {g(x), g ∈G} est relativement compacte dans E, (ii) G est uniformément équicontinue, c’est à dire

∀ >0, ∃δ >0, ∀x, y ∈K,kx−yk< δ ⇒ ∀g ∈G, kg(x)−g(y)k< . D’une part, pour xω, on a¯

nf¯(x)| ≤ kρnkkf¯kL1(RN)

C· kρnk

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(3)

et l’hypothèse (i) du théorème d’Ascoli est alors vérifiée.

D’autre part, pour tous x1, x2 ∈RN et ¯f ∈F, on a¯

|(ρnf)(x¯ 1)−(ρnf¯)(x2)| ≤ kx1x2kkρnkLipkf¯kL1(RN)

CkρnkLipkkx1x2k où

nkLip = sup

z16=z2

n(z1)−ρn(z2)k

kz1z2k <+∞.

Il en résulte, d’après le théorème d’Ascoli, que la famille Hn est relativement compacte dans C(¯ω,C) et donc dans Lp(ω).

Troisième étape : Conclusion de la démonstration. Étant donné > 0, on fixe n >1/δ de sorte que

nf¯−fkLp(ω) <

2 pour tout ¯f ∈F¯.

La famille Hn étant relativement compacte dans l’espace complet Lp(ω), on peut recouvrir Hn par un nombre fini de boules de rayon /2 dans Lp(ω), i.e

Hn

k

[

i=1

B(fi, 2) oùf1, ..., fkLp(ω).

Pour f ∈ F, si i ∈ {1, ..., k}, en écrivant ffi = fρnf¯+ρnf¯−fi, on obtient kf−fikLp(ω) < , d’où

F

k

[

i=1

B(fi, )

ce qui prouve que F est relativement compact dans Lp(ω) (un ensemble précom- pact dans un espace complet étant compact).

Corollaire 1

Soit GL1(RN) une fonction fixée et soit F = G∗ B B désigne un sous ensemble borné de Lp(RN), avec 1≤p < +∞.

Alors F est relativement compact dans Lp(ω) pour tout ouvert borné ω de RN. Démonstration : Si u∈ B, on a GuLp(RN) et

kG∗ukp ≤ kgk1kukp

M · kgk1

3

(4)

pour une certaine constante M bornant B dans Lp(RN). Ainsi, F est borné dans Lp(RN).

De plus, si f =Gu avecu∈ B, on a

hffkLp(RN) =k(τhGG)ukLp(RN)

M · kτhGGkL1(RN). On conclut grâce au lemme suivant :

Lemme 1 (Continuité de l’opérateur translation dans Lq(RN)) Soit GLq(RN), où 1≤q <+∞. Alors

h→0limkτhGGkLq(RN) = 0

Démonstration: Soit >0 donné. L’ensembleCc(RN) étant dense dansLq(RN), il existe G1 ∈ Cc(RN) de sorte que kG−G1kq < .

On a, pour tout h∈RN,

hGGkq≤ kτhGτhG1k+kτhG1G1kq+kG1Gkq

≤2+kτhG1G1kq.

D’autre part, l’utilisation du théorème de convergence dominée assure que

h→0limkτhG1G1kq = 0.

Ainsi,

lim sup

h→0

hGGkq ≤2

et ce pour tout >0, ce qui prouve le lemme énoncé.

Références

H.Brézis,Analyse fonctionnelle.

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