Première – spécialité mathématiques – 2020 / 2021 A4 – cours
1) Sens de variation d'une suite Exemple 1
Si u
n= 3n + 1, alors
u u
0=1
1
=4
u
2=7 u
3=10
donc les termes de la suite augmentent : elle semble croissante.
Définition Soit u une suite.
• u est dite croissante si pour tout n ∈ N , u
n+1Ã u
n;
• u est dite décroissante si pour tout n ∈ N , u
n+1Â u
n;
• u est dite stationnaire si pour tout n ∈ N , u
n+1= u
n;
• u est dite monotone si elle est croissante, décroissante ou stationnaire.
Exemple 1 (suite)
Pour démontrer que la suite (u
n) est croissante il faut donc comparer u
n+1et u
n. Or on sait que a à b ñ a− b à 0.
Donc il va suffire d'étudier le signe de u
n+1− u
n. Mais u
n= 3n +1 et donc u
n+1= 3( n+1)+1 = 3 n +4.
Ainsi u
n+1−u
n= (3 n+4)−(3 n +1) = 3n +4−3n −1 = 3 > 0.
On a donc bien démontré que u
n+1Ã u
n: la suite est bien croissante !
Méthode 1
Si pour tout entier n, u
n+1− u
n? 0, alors la suite (u
n) est croissante.
Si pour tout entier n, u
n+1− u
n; 0, alors la suite (u
n) est décroissante.
Exemple 2
Si u
n= 1
n , alors
u
1=1 u
2=
12
=0,5 u
3=
13
=0,33 u
4=
14
=0,25
et (u
n) semble décroissante.
u
n+1− u
n= 1
n + 1 − 1
n = n
n( n+1) − n+1 n( n+1) =
) 1 (
) 1 (
+ +
− n n
n
n = n−n −1 n (n+1) =
) 1 (
1 +
− n
n < 0
La suite (u
n) est donc décroissante.
Exemple 3
v
0= 5 et pour tout n à 0 on pose v
n+1= v
n− n
2.
On a alors :
v v01=5 =v
0−0
2=5
v
2=v
1−1
2=4 v
3=v
2−2
2=0 v
4=v
3−3
2=-9
et la suite (v
n) semble décroissante.
Mais v
n+1−v
n= v
n−n
2−v
n= -n
2Â 0.
Ainsi (v
n) est décroissante.
Exemple 4 z
n= 2
nn pour n à 1.
On a :
z1=
21 1
=2 z
2=
222
=2 z
3=
233
=
8 3z
4=
244
=
16 4=4 z
5=
255
=
32 5=6,4
donc la suite (z
n) semble croissante.
z
n+1−z
n= 2
n+1n +1 − 2
nn = n 2
n+1−(n +1)2
nn (n +1) … mais l'étude su signe semble difficile.
Essayons autre chose.
Il faut prouver que z
n+1Ã z
n.
Mais puisque z
nest positif, il revient au même, en divisant par z
n, de prouver que z
n+1z
nà 1.
z
n+1z
n=
2n+1 n+1 2nn
= 2
n+1n +1 × n
2
n= 2
n+12
n× n
n +1 = 2n
n+1 = n+ n
n +1 Ã n +1
n +1 = 1 car n à 1.
Ainsi z
n+1z
nà 1, et donc z
n+1Ã z
net la suite (z
n) est croissante.
Méthode 2
Si tous les termes de la suite u sont positifs (c’est à dire u
n> 0 pour tout entier n), alors : Si pour tout entier n, u
n+1u
n? 1, alors la suite (u
n) est croissante.
Si pour tout entier n, u
n+1u
n; 1, alors la suite (u
n) est décroissante.
Exemple 5
On reprend la suite u définie par u
n= 1
n pour n à 1.
On a vu que u est décroissante avec le premier critère puisque u
n+1− u
n< 0 pour tout entier n à 1.
La suite u étant à termes positifs ( 1
n > 0 pour tout n à 1), on peut aussi appliquer le deuxième critère en calculant u
n+1u
n= 1 n + 1
1 n
= 1 n+1 × n
1 = n
n +1 < 1 car 0 < n < n + 1 pour tout n à 1, et donc u est bien décroissante.
Mais dans le cas de cette suite il y a encore plus simple.
Considérons la fonction ƒ(x ) = 1
x telle que u
n= 1
n = ƒ(n).
Il est immédiat que, ƒ étant décroissante sur [1 ; + o [ (résultat de seconde), la suite u l’est aussi.
Méthode 3
Si u
n= f(n) où f est une fonction définie sur [0 ; + o [ alors :
Si ƒ est croissante sur [0 ; + o [, alors la suite (u
n) est croissante.
Si ƒ est décroissante sur [0 ; + o [, alors la suite (u
n) est décroissante.
u1
u2
u3 u4 u5
Remarque
La démonstration de ce troisième critère est évidente.
Supposons ƒ croissante sur [0 ; + o [.
Pour tout n ? 0, on a : n + 1 ? n et donc ƒ(n + 1) ? ƒ(n) c’est à dire u
n+1Ã u
nSi ƒ est décroissante sur [0 ; + o [,
Pour tout n ? 0, on a : n + 1 ? n et donc ƒ(n + 1) ; ƒ(n) c’est à dire u
n+1Â u
n.Exemple 6
On considère la suite (u
n) définie par u
n= n
2+ n+1.
On a :
u u
0=1
1