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Sur la production et la détection de deutons polarisés

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Academic year: 2021

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(1)

HAL Id: jpa-00236266

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00236266

Submitted on 1 Jan 1960

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Sur la production et la détection de deutons polarisés

R. Barloutaud, H. Faraggi, L. Rosen, S.M. Shafroth

To cite this version:

R. Barloutaud, H. Faraggi, L. Rosen, S.M. Shafroth. Sur la production et la détection de deutons polarisés. J. Phys. Radium, 1960, 21 (5), pp.369-372. �10.1051/jphysrad:01960002105036900�. �jpa- 00236266�

(2)

369.

SUR LA PRODUCTION ET LA DÉTECTION DE DEUTONS POLARISÉS

Par R.

BARLOUTAUD,

H.

FARAGGI,

L. ROSEN

(*)

et S. M. SHAFROTH

(**),

C. E. N., Saclay.

Résumé. 2014 La polarisation vectorielle éventuelle des deutons émis dans la réaction 9Be(p, d)8Be, provoquée par les protons de 11MeV du cyclotron de Saclay, a été analysée à l’aide de la réaction

12C(d, p) 13C.

Le faisceau de deutons de 10 MeV, émis à 25° de la cible de béryllium, est refocalisé sur une cible mince de polyéthylène, placée au centre d’une chambre à émulsions nucléaires. L’intensité des dif- férents groupes de protons correspondant à l’état fondamental et aux premiers états excités de 13C, émis à droite et à gauche de la cible, a été mesurée pour différents angles.

Par ailleurs, les données relatives aux déphasages de la diffusion 03B1-deutons permettent de prévoir

une polarisation vectorielle importante entre les résonances situées à 1,07 MeV et 4,6 MeV pour

l’énergie des deutons dans le système du laboratoire. Pour observer cet effet, la diffusion 03B1-deutons

a été provoquée à l’aide d’alpha de 3,4 MeV fournis par le Van de Graaff de Saclay et d’une cible gazeuse de deutérium. Les deutons diffusés à 22°5 sont analysés à l’aide de la réaction 12C(d, p) 13C.

Les résultats préliminaires montrent qu’un certain effet a été observé dans les deux expériences.

Abstract. 2014 The problem of producing a deuteron beam with pure vector polarization and of detecting this polarization is approached from two directions. In one experiment the polarized

deuterons are generated by way of the 9Be(p, d) " pick-up " reaction. In the second experiment

3.4-MeV alpha particles scatter deuterons through 145° in the c.m. system. In both experiments

the polarization produced is revealed by a left-right asymmetry in the 12C(d, p) 13C reaction, which is known to give rise to polarized protons when the deuterons are unpolarized.

Each of the above experiments indicates significant deuteron polarization.

LE JOURNAL DE PHYSIQUE ET LE RADIUM TOME 21, MAI 1960,

En l’absence de sources fournissant directement des deutons dans un état de

polarisation

bien

défini,

il serait très intéressant de

pouvoir disposer

de

réactions nucléaires

répondant

à ces conditions.

Pour les protons, on sait que la diffusion

élastique

de ces

particules

sur l’hélium ou le carbone donne satisfaction dans une certaine mesure. Pour les

deutons, si l’on borne ses ambitions à la

production

de deutons

polarisés vectoriellement,

deux voies

semblent a

priori

ouvertes : celle des réactions

(p,

d)

procédant

par «

pick-up »

et la diffusion

élastique

de deutons sur l’hélium à basse

énergie.

A. - Réactions

(p, d).

- De même que pour le

«

stripping

», si l’on tient compte des interactions du noyau avec les

particules

entrantes et sortantes,

les théories des réactions de

pick-up prévoient

pour les deutons sortant une

polarisation

essentielle- ment vectorielle un peu au-delà du maximum de la distribution

angulaire [1] ;

les forces tensorielles n’interviennent que comme une faible correction,

qu’il

est d’ailleurs

possible

de déterminer

expéri-

mentalement à l’aide de la réaction inverse

[2].

Nous avons cherché à mettre en évidence une

telle

polarisation

des deutons émis dans la réaction

9Be(p, d)8Be

sous un

angle

de 250

(système

du

laboratoire)

un peu au-delà du maximum de la dis-

(*) Détaché du Laboratoire de Los Alamos.

(**) Northwestern University, Evanston, U. S. A.

tribution

angulaire. L’analyseur

est fourni par la

réaction

12C(d,p)13C

pour

laquelle

un certain

nombre de mesures

expérimentales

de la

polarisa-

tion Pp des protons émis dans la réaction

provoquée

par des deutons non

polarisés

ont été faites. ’

On sait que

[3],

si une réaction

(d, p)

est provo-

quée

par des deutons de

polarisation

pure- ment vectorielle Pd, les protons émis doivent

pré-

senter une

asymétrie droite-gauche (R-L)

donnée

par la relation :

Pp étant connu par ailleurs, la mesure

expéri-

mentale de E permet la détermination de Pd. Si l’on ne tient pas compte des forces

spin-orbite,

Pp

est limité à

1/3

et la

polarisation

est

positive

ou

négative

suivant que le

spin

de l’état final est

égal

à ln ±

112, ln

étant le moment orbital du neu-

tron

capturé.

La

polarisation

est considérée comme

positive

dans la direction du

produit

vectoriel des

particules

entrantes et sortantes.

DISPOSITIF EXPÉRIMENTAL. - Le faisceau de

protons de 11 MeV fourni par le

cyclotron

de Sa-

clay

est focalisé sur une cible de

béryllium

48

Mg[CM2.

Dans ces conditions, les deutons émis

à 250 à- droite de la cible ont une

énergie moyenne

de 9 MeV. Ils sont

séparés

des autres

particules

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphysrad:01960002105036900

(3)

370

FIG. 1. - Polarisation des deutons dans la réaction 9Be(p, d) 8Be.

par un aimant

d’analyse

et refocalisés sur une

cible de

polytène

de 10

mg/cm2 placée

au centre

d’une chambre à émulsions nucléaires. Celles-ci sont

disposées radialement,

tous les

80,

et chacune

d’elles couvre un

angle

solide utilisable de 2.10-2 stéradian. La

symétrie

des

angles

par

rapport

à

l’axe de la chambre a été contrôlée et l’ensemble du

dispositif soigneusement aligné

pour minimiser les

asymétries expérimentales.

Les

émulsions développées,

compte tenu des

absorbants placés

devant elles lors de la pose,

permettent

l’observation des protons de

12C (d,p)13C (J

=

1/2 - ; ln

=

1)

pour tous les

angles,.

et celle des

protons correspondant

aux

niveaux

3,01

MeV

(J =1/2 + ln

=

0)

et

3,85

MeV

(J =5/2 + ; ln,

=

2)

pour les

angles supérieurs

à 450. Le niveau à

3,69

MeV donnerait des

protons

indiscernables de ceux du niveau à

3,85

MeV mais

la section efficace

correspondante

est

pratiquement négligeable [4].

RÉSULTATS. - Les conditions

expérimentales n’ayant

pas

permis

de

disposer

d’une pose assez

longue,

les

statistiques

portent sur un

petit

nombre

de traces et 1es résultats doivent être considérés

comme tout à fait

préliminaires (tableau

1 p.

372).

On peut voir que, seule,

l’asymétrie correspondant

au niveau de

3,85

MeV à 500 donne un résultat

positif statistiquement

valable. Toutefois on peut remar-

quer que, conformément aux

prévisions théoriques, l’asymétrie correspondant

au niveau à

3,09

MeV (1,, =

0)

pour le même

angle

est nulle et que, bien que n’excluant pas la valeur zéro, les

asymétries correspondant

au fondamental

(J

= In --

1/2)

pour les

angles

de 34° et 42° sont de

signe

contraire

à celle de l’état 3,85 MeV

(J

= ln +

1/2) ;

il existe

donc très

probablement

une

polarisation

des deu-

tons incidents.

Pour estimer l’ordre de

grandeur

de cette

pola-

risation à

partir

de la relation

(1)

il faut connaître

les valeurs

correspondantes

de Pp. Pour le fonda-

mental,

nous

disposons

des données

expérimentales

du groupe de

Liverpool [5]

à

8,9 MeV, énergie

très

voisine de celle des deutons de notre

expérience.

Il est satisfaisant de constater que les valeurs de Pd ainsi obtenues pour les deux mesures à 42°

et 340 sont concordantes et de

signe opposé

à celle

de Pp

puisque

dans la réaction

9Be(p,d)8Be

on a J = 1,,

+ 1/2.

Pour l’état

excité,

il

n’y

a pas de détermination

expérimentale

de Pp dans le domaine

d’énergie

considéré.

Toutefois,

dans le cadre de la théorie

utilisée,

excluant la contribution des termes

spin- orbite,

on peut fixer à la

polarisation

des protons

la limite +

1/3,

ce

qui

fixe à Pd la limite inférieure

de + 12

% ±

6

%.

La limite

supérieure

étant

fixée par les mesures sur l’état

fondamental,

on

peut

dire que l’ensemble des mesures

donne,

pour

(4)

371

FIG. 2.

la

polarisation

des deutons émis à 250 dans la réaction

9Be(p, d)8Be,

une valeur de l’ordre de

+ 11% ± 6%(1)

En tout état de cause, il ne semble pas que la réaction

(p, d)

sur le

béryllium

à 25°

puisse

fournir

une source utilisable de deutons

polarisés

et ils

semble que l’état excité de

3,85

MeV de 13C

pourrait

fournir un

analyseur

assez sensible. Des mesures

expérimentales

de Pp pour cet état seraient

souhaitables.

(1)

Si l’on tient compte des forces spin-orbite, Pp peut dépasser la valeur 1/3. En prenant la limite absolue Pp 1 on obtient Pd > 3 %. Par ailleurs la limite supé-

rieure expérimentale Pd 20 % donne pour Pp la limite

inférieure Pp > 18 %.

B. - Diffusion a-deutons. -- Des calculs théo-

riques [6]

basés sur les

déphasages

observés dans la diffusion

élastique

des deutons sur l’hélium à

basse

énergie

laissent

prévoir

une

polarisation

vec-

torielle

importante

dans l’intervalle

d’énergie compris

entre les résonances à

1,07

et

4,6

MeV

(énergie

des deutons dans le

laboratoire),

la

pola-

risation tensorielle étant

pratiquement négligeable.

Nous avons cherché à observer cette

polarisa-

tion en utilisant le faisceau oc de

3,4

MeV fourni

par le Van de Graaff de

Saclay

diffusant à 22°5 les deutons d’une cible gazeuse de deutérium

(1/2

at-

mosphère)

et en

analysant

la

polarisation

obtenue

à l’aide de la réaction

12C(d, p)13C.

Le

dispositif expérimental

est

représenté

sur la

figure

2. La cible

de carbone est constituée par une feuille de

poly-

tène de 1

mg/cm2

et trois émulsions nucléaires

permettent d’enregistrer

les

particules

émises vers

l’avant

jusqu’aux

environs de 80°. Malheureuse- ment, dans les conditions

expérimentales

de cette

première tentative, l’énergie

des deutons était

comprise

entre

1,6

et 1

MeV,

domaine

d’énergie

la réaction ne

procède

pas essentiellement par

FIG. 3. - 12C(d, p) 13C.

stripping

et où de nombreuses résonances du noyau

composé

ont été

signalées [7].

On se trouve

ainsi

en dehors du domaine de validité de la théorie utilisée.

Toutefois,

les mesures effectuées ont mon-

tré une

légère

différence des sections efficaces

gauche

et

droite,

de l’ordre de 8

%

vers

45°,

aux

environs du maximum de la distribution angu- laire

(Iîg. 3).

Nous

avons donc

repris

cette

expérience

avec

un faisceau

d’énergie

mieux

définie,

en utilisant

comme

analyseur

une cible de

paraffine

lourde permettant l’observation simultanée de la réaction

D(d, p)T

et de la réaction

12C(d, p)13C.

La réaction

D-D dans ce domaine

d’énergie procède

essentielle- ment par

stripping

et de meilleurs résultats peuvent

(5)

372

être

espérés.

Les résultats sont actuellement en cours de

dépouillement.

En résumé, il a été

possible

de mettre en évidence

la

polarisation

vectorielle des deutons. Un ana-

lyseur plus

sensible que la réaction

12C(d, p)13C

serait souhaitable.

TABLEAU 1

Les auteurs

expriment

leur reconnaissance aux

équipes

de conduite du

cyclotron

et du Van de Graff

de

Saclay, qui

ont assuré l’irradiation des émul-

sions,

aux

microsro pistes qui

les ont

dépouillés,

ainsi

qu’à

MM. Thirion et Cotton pour l’intérêt

qu’ils

ont

témoigné

à ce travail.

RÉFÉRENCES

[1] RAYNAL (M.), Communication privée.

2] RODBURG (L.), Communication privée.

[3] SATCHLER (G. R.), Nucl. Phys., 1958, 6, 543.

[4] ROTBLAT (J.), Phys. Rev., 1951, 83, 1271.

[5] BOKHARI (M. S.), COOKSON (J. A.), HIRD (B.) et WEE-

SAKUL (B.), Proc. Phys. Soc., 1958, 72, 88.

[6] PHILIPPS (R. J. N.), à paraître.

[7] SARMA (N.), GOVINDJEE (M.) et ALLAN (H. R.), Proc.

Phys. Soc., 1957, 70,68.

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