Les s´ eries
Cours de math´ ematiques de BCPST Deuxi` eme ann´ ee
1 D´efinition et premi`eres propri´et´es 2
1.1 S´eries de r´ef´erence . . . 4
1.2 Divergence grossi`ere . . . 7
1.3 Somme de s´erie et op´eration . . . 8
1.4 Notion de reste . . . 9
2 Convergence de s´eries `a termes positifs 10 2.1 Le th´eor`eme de majoration . . . 10
2.2 Le th´eor`eme de comparaison . . . 10
2.3 Par ´equivalence . . . 12
2.4 Par domination . . . 12
2.5 Par comparaison avec une int´egrale . . . 13
2.6 Notion d’absolue convergence . . . 13
2.7 Les s´eries commutativement convergentes (Hors-programme) . . . 14
3 Les s´eries doubles 16
4 Exercices du td 18
Ce que l’on va voir dans ce chapitre n’est abord´e en BCPST que dans un seul but : faire des probabilit´es. Cela explique les objectifs relativement modestes du programme concernant ces notions.
1 D´ efinition et premi` eres propri´ et´ es
Soit (Sn)n∈N une suite num´erique. On dit que (Sn)n∈N est une s´erie s’il existe une suite (un)n∈N telle que :
∀k∈N, Sn=
n
X
k=0
uk. Si tel est le cas alors :
• On note X
un ou X
n
un ouX
n>0
un la suite (Sn)n∈N.
• Pour tout entier naturel p, on dit que Sp est la somme partielle de rang p de la s´erie X
un.
• On dit que un est le terme g´en´eral deX un. D´efinition 1
, Exemple :
On peut expliciter les s´eries X 0, X
1, X
k, X
k2, X
k3, X ln
k+ 1 k+ 2
, X
2k, X 1
2k
. Cela donne : ...
* Remarque :
1. Quand on ´ecrit que : ∀p ∈N, Sp =
p
X
n=0
un, un ne d´epend pas de p. On ne s’int´eresse pas, par exemple, `a une suite (Sp)p∈N d´efinie par : ∀p∈N, Sp =
p
X
n=0
p n2 +p.
2. Une s´erie n’est donc pas autre chose qu’une suite. On peut donc lui appliquer tous les r´esultats concernant les suites qu’elles soient r´eelles ou complexes. Cependant, une s´erie est donn´ee par son terme g´en´eral et non pas explicitement. Le propos de ce chapitre est de d´evelopper des
outils sp´ecifiques `a l’´etude d’une s´erie op´erant sur le terme g´en´eral de cette s´erie.
3. On peut transformer une suite en s´erie. Soit une suite (an)n∈N. (an)n∈N est X
un avec, pour tout entier naturel non nul n, on pose :
un=an−an−1
et u0 =a0. Ainsi, les outils que l’on va d´evelopper pour les s´eries seront exportables pour les suites.
4. Soit n0 un entier naturel. On peut consid´erer des s´eries dont le premier indice est n0 au lieu de 0. On appelle s´erie de terme g´en´eral un d´efinie `a partir de n0 et on note X
n>n0
un la suite
(Sp)p>n0 d´efinie par :
∀p∈N tel que p>n0 , Sp =
p
X
n=n0
un.
Soient X
uk une s´erie et (Sn)n∈N la suite de ses sommes partielles.
• On dit que X
uk est convergente si (Sn)n∈N est convergente.
• Dans ce cas, on note
+∞
X
k=0
uk sa limite. Si X
uk est convergente, on a donc :
+∞
X
k=0
uk = lim
n→+∞
n
X
k=0
uk
! .
• SiX
uk est convergente, on appelle somme de la s´erie la quantit´e
+∞
X
k=0
uk.
• SiX
uk n’est pas convergente, on dit que la s´erie est divergente.
• D´eterminer la nature d’une s´erie signifie d´eterminer si elle est convergente ou divergente. En particulier, deux s´eries sont dites de mˆeme nature si elles sont toutes les deux convergentes ou toutes les deux divergentes.
D´efinition 2
+ Mise en garde :
On utilise les notations de la pr´ec´edente d´efinition. Ne pas confondre X un et
+∞
X
k=0
uk. X
un est une suite et
+∞
X
k=0
uk est sa limite (si elle existe !). Cette limite n’existant pas toujours, il ne faut pas manipuler le r´eel
+∞
X
k=0
uk avant de prouver la convergenceX un .
* Remarque :
1. Soientn0 un entier naturel et X
k>n0
ukune s´erie d´efinie `a partir den0. Si X
k>n0
ukest convergente, on note
+∞
X
k=n0
uk la somme de cette s´erie.
2. Soit X
uk une s´erie. Si la suite des sommes partielles diverge vers +∞ (resp. −∞), la s´erie Xuk est divergente mais on notera tout de mˆeme
+∞
Xuk= +∞ (resp.−∞).
, Exemple : X
1 2
k
est convergente car, pour tout entier natureln, on a :
n
X
k=0
1 2
k
= 1−
1 2
n+1
1− 1 2
= 2− 1
2 n
.
On en d´eduit que
+∞
X
k=0
1 2
k
= 2.
1.1 S´ eries de r´ ef´ erence
S´eries g´eom´etriques et d´eriv´ees
Soit q un r´eel. On a :
• X
(q)k est convergente si et seulement si|q|<1. Si |q|<1, on a :
+∞
X
k=0
(q)k = 1 1−q.
• X
k(q)k est convergente si et seulement si|q|<1. Si |q|<1, on a :
+∞
X
k=1
k(q)k = q (1−q)2.
• X
k(k−1) (q)k est convergente si et seulement si|q|<1. Si |q|<1, on a :
+∞
X
k=2
k(k−1) (q)k = 2q2 (1−q)3. Proposition 3
, Exemple : Xk
2 3
k
est convergente car 2 3
<1. On a :
+∞
X
k=1
k 2
3 k
= 2 3
1− 2 3
2
= 6.
* Remarque :
Soient q un r´eel et p un entier naturel non nul.
1. Avec la proposition pr´ec´edente, on peut ´etablir ais´ement la nature de
+∞
X
k=2
k2(q)k ainsi que la valeur de sa somme. Cette s´erie est convergente si et seulement si |q| < 1 et sa somme vaut
q
(1−q)2 + 2q2
(1−q)3 car...
2. En g´en´eralisant la d´emonstration, on peut prouver que X
n(n−1)× · · · ×(n−p+ 1) (q)n est convergente si et seulement si |q|<1 et qu’on a, si|q|<1, l’´egalit´e suivante :
+∞
X
n=p
n(n−1)× · · · ×(n−p+ 1) (q)n = qp×p!
(1−q)p+1.
S´eries t´elescopiques
Soit (vn)n∈N une suite num´erique. X
n
(vn+1−vn) est convergente si et seulement si la suite (vn)n∈N est convergente et dans ce cas, on a :
+∞
X
k=0
(vk+1−vk) = lim
n→+∞(vn)−v0. Proposition 4
, Exemple :
On peut ainsi prouver la convergence de X
n>1
1
n(n+ 1) et sa somme vaut 1. En effet, ....
S´erie exponentielle
Soit x un r´eel. X
n
xn n!
est convergente et sa somme vaut exp(x).
Proposition 5
S´erie de Riemann Du blanc !
6 Un peu de python:
Listing 1 – serie.py i m p o r t m a t p l o t l i b.p y p l o t as plt
i m p o r t n u m p y as np def s e r i e (n, a l p h a):
s=np. z e r o s (n) s[0] = 1
x=l i s t(r a n g e(1 ,n+ 1 ) ) for i in r a n g e (n -1):
s[i+1] = s[i] + 1/(i+ 2 ) * *a l p h a plt.p l o t(x,s," r - ")
plt.g r i d ()
plt.t i t l e(" V i s u a l i s a t i o n des s ´e r i e s de R i e m a n n a v e c a l p h a = " + str(a l p h a)) plt.a x h l i n e(c o l o r=" b l a c k ")
X
n>1
1 n
est divergente et X
n>1
1 n2
est convergente.
Proposition 6
(Hors-programme) Soit α un r´eel. X
n>1
1 nα
est convergente si et seulement si α >1.
Proposition 7
, Exemple : X
n>1
1 n3
est convergente et X
n>1
1
√n
est divergente.
* Remarque :
Cette proposition ´etant explicitement hors-programme (sauf bien sˆur dans le cas o`u α vaut 1 ou 2), il faudra refaire la d´emonstration pour avoir le droit de l’invoquer !
1.2 Divergence grossi` ere
Soit X
un une s´erie.
• Si X
un converge alors lim
n→+∞(un) = 0.
• Si lim
n→+∞(un) n’existe pas ou n’est pas nulle alors X
un diverge.
Proposition 8
, Exemple :
On prouve ainsi queX
(2)n, X n2−3
2n2+ 3n+ 5 etX
cos(n) divergent.
+ Mise en garde :
On utilise les notations de la pr´ec´edente proposition. Il est possible que X
un diverge bien que
n→+∞lim (un) = 0. Ainsi, X
n>1
√1
n diverge.
1.3 Somme de s´ erie et op´ eration
Soient X
n
un etX
n
vn deux s´eries etλ un r´eel.
• Si X
n
un converge alors X
n
λun converge et :
+∞
X
k=0
λuk =λ×
+∞
X
k=0
uk.
• X
n
un etX
n
λun sont de mˆeme nature si λ est non nul.
• Si X
n
un etX
n
vn convergent alors X
n
(un+vn) converge et :
+∞
X
k=0
(uk+vk) =
+∞
X
k=0
uk
! +
+∞
X
k=0
vk.
• Si X
n
un converge et X
n
vn diverge ou bien si X
n
un diverge et X
n
vn converge alors X
n
(un+vn) diverge.
Proposition 9
* Remarque :
On utilise les notations de la pr´ec´edente proposition.
1. Si X
n
un et X
n
vn divergent alors il est possible que X
n
(un+vn) converge.
2. L’application qui a une s´erie convergente associe sa somme est donc une forme lin´eaire.
+ Mise en garde :
On utilise les notations de la pr´ec´edente proposition. Ne pas ´ecrire
+∞
X
k=0
(uk+vk) =
+∞
X
k=0
uk
! +
+∞
X
k=0
vk
avant de prouver la convergence des deux s´eries ! , Exemple :
On peut, en utilisant cette proposition, ´evaluer sans difficult´e la somme de X
n
n2qn avec q un r´eel de ]−1,1[.
1.4 Notion de reste
Soient X
n
un une s´erie et n0 un entier naturel non nul.
• X
n
un et X
n>n0
un sont de mˆeme nature.
• Si X
n
un converge alors :
+∞
X
k=0
(uk) =
n0−1
X
k=0
uk
! +
+∞
X
k=n0
uk. Proposition 10
SoitX
ukune s´erie. SiX
uk converge alors, pour tout entier natureln, on appelle reste de rangn de la s´erie X
uk et on note Rn le r´eel suivant :
Rn=
+∞
X
k=n+1
uk. D´efinition 11
+ Mise en garde :
Ne pas parler de reste d’une s´erie sans avoir prouv´e avant la convergence de cette derni`ere. Les sommes partielles existent pour les s´eries divergentes, pas les restes !
Soit X
n
un une s´erie convergente. On note (Rn)n∈N la suite de ses restes et (Sn)n∈N la suite de ses sommes partielles.
• (Rn)n∈N converge et converge vers 0.
• Pour tout entier naturel n, on a :
Sn+Rn =
+∞
X
k=0
(uk).
Proposition 12
, Exemple :
On note (Rn)n∈N la suite des restes de X 1 2
k
. Pour tout entier naturel n, on a donc : Rn =· · ·
2 Convergence de s´ eries ` a termes positifs
Soit X
n
un une s´erie. On dit que X
n
un est une s´erie `a termes positifs si, pour tout entier naturel n, on a un>0.
D´efinition 13
2.1 Le th´ eor` eme de majoration
Soient X
n
un une s´erie `a termes positifs et (SN)N∈N la suite de ses sommes partielles.
(SN)N∈N´etant une suite croissante, on en d´eduit que : 1. X
n
un converge si et seulement si (SN)N∈N est major´ee.
2. Si (SN)N∈N est major´ee alors la s´erie X
n
un est convergente et, pour tout entier naturelN, on a :
SN 6
+∞
X
k=0
uk.
3. Si (SN)N∈N n’est pas major´ee alors la s´erie X
unest divergente et
+∞
X
k=0
uk = +∞.
Th´eor`eme 14
* Remarque :
Cette proposition est une simple application du th´eor`eme de la limite monotone !
2.2 Le th´ eor` eme de comparaison
Soient X
n
un etX
n
vn deux s´eries `a termes positifs telles que : ∀n ∈N, un6vn. 1. SiX
n
vn est convergente alors X
n
un l’est aussi et
+∞
X
n=0
un6
+∞
X
n=0
vn.
2. SiX
n
un est divergente alorsX
n
vn l’est aussi et
+∞
X
n=0
vn = +∞.
Th´eor`eme 15
* Remarque :
On ne peut pas appliquer le th´eor`eme pr´ec´edent si on a affaire `a des s´eries dont le signe varie. Par contre, si on a des s´eries dont le signe est stable au del`a d’un certain rang, on peut invoquer le th´eor`eme de comparaison en signalant que :
1. X
n
un et X
n>n0
un sont de mˆeme nature pour tout entier natureln0 non nul (`a dire si la s´erie n’est de signe constant qu’`a partir d’un certain rang).
2. X
n
un etX
n
(−un) (`a dire si la s´erie est `a terme n´egatif) sont de mˆeme nature.
Ainsi, si X
n
un etX
n
vn sont deux s´eries `a termes n´egatifs, telles que ∀n∈N, un 6vn alors :
1. Si X
n
vn est divergente alorsX
n
un l’est aussi et
+∞
X
n=0
un =−∞.
2. Si X
n
un est convergente alors X
n
vn l’est aussi et
+∞
X
n=0
un6
+∞
X
n=0
vn.
M´ethode:
Pour prouver la convergence d’une s´erie X
n
un positive, il suffit donc de comparer son terme g´en´eral au terme g´en´eral d’une s´erie positive dont on connaˆıt d´ej`a la nature (les s´eries de r´ef´erence par exemple).
• Pour d´emontrer la convergence, on tente de majorer notre terme g´en´eral par le terme g´en´eral d’une s´erie positive et convergente.
• Pour d´emontrer la divergence, on essaye de minorer notre terme g´en´eral par le terme g´en´eral d’une s´erie positive et divergente.
+ Mise en garde : Ne pas ´ecrire
+∞
X
n=0
un6
+∞
X
n=0
vn avant de prouver la convergence de X
n
vn et X
n
un.
, Exemple :
Soit (dn)n>1 une suite de chiffres. On peut ainsi prouver que la s´erieX
n>1
dn
10n est une s´erie convergente et que sa somme appartient `a [0,1].
- Exercice 1 :
1. Donner la nature de X
n>2
1
n(n−1) et de X
n>1
ln
1 + 1 n
. 2. En d´eduire la nature de X
n>1
1
n et de X
n>1
1 n2.
2.3 Par ´ equivalence
SoientX
n
un etX
n
vn deux s´eries `a termes positifs telles queun ∼
+∞vn.X
n
vn etX
n
un sont alors de mˆeme nature.
Proposition 16
* Remarque :
Cette proposition ´etant explicitement hors-programme, il faudra refaire la d´emonstration pour avoir le droit de l’invoquer ! Comme elle est tr`es pratique, on l’utilise souvent. Sa d´emonstration est donc
`
a maˆıtriser.
, Exemple :
On peut ainsi facilement trouver la nature deX
n>1
sin 1
n
et de X
n
ln
1 + 1 2n
.
2.4 Par domination
Soit X
n
un et X
n
vn deux s´eries `a termes positifs telles que telles que un =
+∞o (vn).
1. Si X
vn converge,X
un sera ´egalement convergente.
2. Si X
un diverge,X
vn sera ´egalement divergente.
Proposition 17
* Remarque :
Cette proposition ´etant explicitement hors-programme, il faudra refaire la d´emonstration pour avoir le droit de l’invoquer ! Comme elle est tr`es pratique, on l’utilise souvent. Sa d´emonstration est donc
`
a maˆıtriser.
2.5 Par comparaison avec une int´ egrale
Soit f une fonction positive, continue et d´ecroissante surR+.
• Pour tout entier naturel k non nul, on a : Z k+1
k
f(t)dt6f(k)6 Z k
k−1
f(t)dt.
• Pour tout entier naturel non nul n, on a donc : Z n+1
1
f(t)dt 6
n
X
k=1
f(k)6 Z n
0
f(t)dt.
• X
f(k) et Z +∞
0
f(t)dt sont donc de mˆeme nature.
Proposition 18
* Remarque :
1. On va voir le concept d’int´egrale g´en´eralis´ee, comme l’est Z +∞
0
f(t)dt, juste apr`es.
2. Il peut ˆetre plus simple de trouver la nature de Z +∞
0
f(t)dt, ceci explique l’int´erˆet de cette proposition.
3. Cette proposition ´etant explicitement hors-programme, il faudra refaire les deux parties de la d´emonstration (cas convergent et cas divergent) pour avoir le droit de l’invoquer.
, Exemple :
On peut ainsi facilement prouver la nature deX
n>1
1
nα pour tout r´eel α.
2.6 Notion d’absolue convergence
SoitX
n
unune s´erie. SiX
|un|converge, on dit queX
unest absolument convergente.
D´efinition 19
Soit X
n
un une s´erie. Si X
un est absolument convergente alors X
un est convergente.
On a alors :
+∞
X
n=0
un
6
+∞
X
n=0
|un|.
Th´eor`eme 20
+ Mise en garde :
On utilise les notations du pr´ec´edent th´eor`eme. Ce th´eor`eme ne donne pas une une condition n´ecessaire et suffisante ! X(−1)n
n est une s´erie convergente alors que X1
n est une s´erie diver- gente. Si on prouve que X
|un| converge alors X
un converge mais si X
|un| diverge, on ne peut ni dire que X
un converge, ni que X
un diverge ! M´ethode:
On utilise les notations du pr´ec´edent th´eor`eme. Pour prouver la convergence deX
un, il suffit donc de prouver celle de X
|un|. L’int´erˆet est qu’on peut appliquer `a X
|un| tous les outils sp´ecifiques aux s´eries `a termes positifs (th´eor`eme de majoration, utilisation des ´equivalents, comparaison avec une int´egrale...).
- Exercice 2 :
Pour tout entier naturel non nul n, on pose wn =vn+1−vn avec (vn)n∈N? = −ln(n) +
n−1
X
k=1
1 k
!
n∈N?
. 1. ´Etudier f :x7→x−ln(1 +x)− x2
2 et en d´eduire une majoration de (wn)n∈N?. 2. En d´eduire que (vn)n∈N? converge et donne un ´equivalent de
n
X
k=1
1 k.
2.7 Les s´ eries commutativement convergentes (Hors-programme)
Soit X
uk une s´erie. On dit que X
uk est commutativement convergente si elle v´erifie les deux propri´et´es suivantes :
• X
uk est convergente.
• Pour toute bijection ϕ de N dans N, X
uϕ(k) est aussi une s´erie convergente et la valeur de sa somme est
+∞
X
k=0
uk, soit la somme deX uk. D´efinition 21
* Remarque :
On utilise les notations de la pr´ec´edente d´efinition. Autrement dit, X
uk est commutativement convergente si, en sommant ses termes dans n’importe quel sens, cela donne toujours la mˆeme chose.
Cette notion d´epasse le programme mais est fondamental pour comprendre la d´efinition de l’esp´erance d’une variable al´eatoire discr`ete.
, Exemple :
On peut d´emontrer que X
k>1
(−1)k+1
k converge et converge vers ln(2). Les premiers termes de cette suite sont :
1, −1 2, 1
3, −1 4, 1
5, −1 6, 1
7, · · · On consid`ere maintenant la s´erie dont les premiers termes sont :
1, 1 3, −1
2, 1 5, 1
7, −1 4, 1
9, 1 11, −1
6, · · ·
Il s’agit donc de la mˆeme s´erie mais on prend deux termes positifs puis un n´egatif puis on poursuit ainsi. On trace ces suites (`a l’aide du programme donn´e apr`es), on obtient les r´esultats suivants :
0 20 40 60 80 100
0.0 0.2 0.4 0.6 0.8 1.0 1.2 1.4
X(−1)k+1
sommes des s´eries propos´ees n’ont pas la mˆeme valeur.
def phi(n):
if n% 3 = = 0 :
r e t u r n( 2 * (n/ / 3 ) ) if n% 3 = = 1 :
r e t u r n( 4 * (n/ / 3 ) + 1 ) e l s e:
r e t u r n( 4 * (n/ / 3 ) + 3 )
def s e r i e (n):
s=n* [ 0 ] s[0] = 0 z=s[:]
x=l i s t(r a n g e(1 ,n+ 1 ) ) for i in r a n g e (n -1):
s[i+1] = s[i] + ( -1)**(i)/(i+1)
z[i+1] = z[i] + ( -1)**(phi(i+ 1 ) + 1 ) / (phi(i+ 1 ) ) plt.p l o t(x,s," r - ")
plt.p l o t(x,z," b - ")
SoitX
uk une s´erie. Si X
uk est une s´erie absolument convergente alorsX
uk est une s´erie commutativement convergente.
Proposition 22
3 Les s´ eries doubles
Soit (un,p)(n,p)∈N2 une suite double de r´eels. On dit que la suite double (un,p)(n,p)∈N2 est sommable si X
n
X
p
un,p converge, cela signifie que les deux conditions suivantes sont v´erifi´ees :
• Pour tout entier naturel n, X
p
un,p converge.
• La s´erie X
n
+∞
X
p=0
un,p
!
converge.
Lorsque c’est le cas, cette somme est appel´ee somme de la suite double (un,p)(n,p)∈N2 et est not´ee X
(n,p)∈N2
un,p. D´efinition 23
Th´eor`eme de Fubini
Soit (un,p)(n,p)∈N2 une suite double de r´eels positifs. (un,p)(n,p)∈N2 est sommable si et seulement si l’une des conditions suivantes est v´erifi´ee :
1. Pour tout entier natureln,X
p>0
un,pconverge puis la s´erieX
n>0 +∞
X
p=0
un,p
!
converge.
2. Pour tout entier naturelp,X
n>0
un,pconverge puis la s´erieX
p>0 +∞
X
n=0
un,p
!
converge.
De plus, si l’une des assertions est vraie, on a : X
(n,p)∈N2
un,p=
+∞
X
n=0 +∞
X
p=0
un,p
!
=
+∞
X
p=0 +∞
X
n=0
un,p
! . Th´eor`eme 24
+ Mise en garde :
Ne pas oublier l’hypoth`ese de positivit´e des termes g´en´eraux pour appliquer ce th´eor`eme ! Les s´eries doubles de r´eels non positifs ne font pas partie du programme des BCPST2.
- Exercice 3 :
Montrer que la s´erie double (exp (−(n2+p2)))(n,p)∈
N2 est sommable.
4 Exercices du td
Exercices ` a chercher
. Exercice 1 :
1. ´Etudier la convergence des s´eries X
wn, X
gn, X
tn et X
zn et donner la valeur de la somme en cas de convergence avec, pour tout entier naturel n, on pose :
gn= 7
5n+3 − 5
7n−3, zn= n!
2n, wn = 2 +n3−n2
1 +n3 et tn= (−1)nn2+ 1 3n . 2. Donner la nature de X
n22nsin 1
3n
.
. Exercice 2 : Donner la nature deX
√n+ 1−2√ n+ 1
2n . ´Evaluer sa somme en cas de convergence.
. Exercice 3 :
Soit λ un r´eel. Justifier la convergence des s´eries suivantes et donner la valeur de leur somme : 1. X (−1)n
(n+ 1)!
2. X
n(n−1)λn n!
3. X λ2n (2n)!
4. Xn2+n+ 1 n!
. Exercice 4 :
Soit (un)n∈N d´efinie par u0 = 2 et, pour tout entier naturel n, un+1 = un
1 +un. Montrer que
−ln(un+1) + ln(un) ∼
+∞un et en d´eduire la nature de X un. . Exercice 5 :
On note (Sp)p∈N la suite des sommes partielles de X
n>1
1 n.
1. Montrer que , pour tout entier naturel non nul n, on a :S2n−Sn> 1 2. 2. En d´eduire la nature de X
n>1
1 n. . Exercice 6 :
Soit a un r´eel strictement positif. Montrer que
a(n+p) n!p!
(n,p)∈N2
est sommable.
Exercices ` a faire pendant la classe
- Exercice 7 :
On consid`ere (un)n>0 une suite r´eelle, `a termes positifs, d´ecroissante et tendant vers 0. On note (Sn)n>0 la s´erie de terme g´en´eral (−1)kuk.
1. Montrer que les suites (S2n)n>0 et (S2n+1)n>0 sont adjacentes.
2. En d´eduire la nature de X
n>0
(−1)nun. 3. On note (Rn)n>0 la suite des restes de X
n>0
(−1)nun et S sa somme.
(a) Donner un encadrement de S.
(b) En d´eduire que (|Rn|)n>0 6(|un+1|)n>0 (Penser `a distinguer le cas pair/impair).
4. Donner la nature de X
n>1
(−1)nsin 1
n
.
- Exercice 8 :
1. Simplifier, pour tout r´eelxde ]−1,1[ et tout entier naturel non nuln, la quantit´e−
n
X
k=1
xk−1−
xn 1−x.
2. Montrer que pour tout r´eel x de ]−1,1[ et tout entier naturel non nuln, on a : ln(1−x) = −
n
X
k=1
xk k −
Z x 0
tn 1−t dt.
3. En d´eduire la nature de X
n>1
1
2nn et la valeur de sa somme.
Exercices bonus
M Exercice 9 :
Etablir la nature de chacune des s´´ eries suivantes : X
n>1
2nsin
(−1)n 3n
etX
n>0
n3+ 1 n4+ 5. M Exercice 10 :
Etudier la convergence des s´´ eries X
n>1
un, X
gn et X
zn et donner la valeur de la somme en cas de convergence avec :
(un)n>1 = 1
n2+n
n>1
,(gn)n∈
N= 4
3n+2 − 3 4n−2
n∈N
et (zn)n∈
N =
n2−3n 2n2+ 4
n∈N
M Exercice 11 :
1. X2n n!
2. Xnλn n!
3. Xn(n−1) n!
4. Xn2−n2n (n+ 1)!
M Exercice 12 :
Etablir la nature de chacune des s´´ eries suivantes : X
n>1
(n3+ 3n2) exp(−n2) et X
n>0
n(n+ 1)√ n−1 (n+ 5)(n+π) . X
n>1
7
n4+ 2n et X
n>0
n n4+ 3n.
M Exercice 13 :
Soient a et b deux r´eels. On consid`ere la suite (un)n>0 d´efinie par :
u0 =a, u1 =b et ∀n∈N, un+2=−un+ 3(un+1).
1. Donner une condition n´ecessaire et suffisante sur a et b assurant la convergence de la s´erie X
n
un et donner la valeur de sa somme.
2. Soit p un entier naturel. Donner une condition n´ecessaire et suffisante sur a et b assurant la convergence de la s´erie X
n>p
un et donner la valeur de sa somme.
M Exercice 14 :
On consid`ere la fonction f suivante : f :
]0; +∞[ →R
x 7→ 1
x .
1. Montrer que, pour tout entier naturel n sup´erieur `a 2, on a : Z n+1
1
1 t dt6
n
X
k=1
1 k 6
Z n 1
1
t dt+ 1.
2. En d´eduire la nature de X
n>1
1
n et un ´equivalent de la suite de ses sommes partielles.