Optique. Note sur la construction des miroirs concaves de grandes dimensions
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 4 (1813-1814), p. 180-183
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I80
OPTIQUE.
Note sur la construction des miroirs
concavesde grandes
dimensions ;
Par M. A. abonne.
MIROIRS
ON sait que
la construction des miroirs concaves , degrandes
dimensions , présente
des difficultésconsidérables ,
soit pour obtenir l’uniformité decourbure ,
soit pour donner aupoli
laperfection
nécessaire. On surmonte, en
partie,
cesdifficultés ,
avec dutemps,
du travail et dusoin ;
mais lesopérations
sonttoujours très-longues
et
très-coûteuses. Si donc il étaitpossible
de ramener la fabrication des instrumens de cetteespèce
auxprocédés qu’on emploie,
oudu moins
qu’on peut employer ,
pour celle des miroirsplans ,
iln’est pas douteux
qu’il
n’en résultâtbeaucoup
d’économie et defacilité ,
et par suite unperfectionnement sensible ,
dans cettepartie
intéressante de l’art de
l’opticien.
Le moyen dont on va
parler paraît
tendre à cebut ;
mais onne devrait penser il le mettre en
pratique qu’après
s’êtrepréala-
blement
assuré,
par lathéorie ,
du résultatqu’on pourrait
enespérer;
abstraction faite des différences inévitables entre le calcul et l’exé- cution. Les
questions
dont il provoque l’examen sont d’ailleurs denature à mériter l’attention des
géomètres.
Par ce doublemotif ,
on croit
pouvoir
entrer dansquelques
détails sur leprocédé
dontil
s’agit.
On
rappellera
d’abord celuiqui
a été mis en usage parBuffon,
il y a environ soixante ans , pour se procurer des mireirs ardens.
CONCAVES.
I8IIl consiste â couper une
glace
circulairement , a l’astreindre parson
bord ,
et à la rendre concave, par unepression appliquée
aucentre , d’une manière
permanente (
Mémoires de l’académie dessciences,
pourI754). Prenons,
au lieu d’uneglace,
uneplaque métallique,
convenablementpréparée ;
etimaginons
que sa convexitése forme du côté
qu’on
destine à la face antérieure du miroir.Supposons,
deplus , qu’il
soitpossible
de soumettre cette faceconvexe aux
opérations
parlesquelles
onapplanit
etpolit
unegrande pièce
demétal;
on enlèvera ainsi la calotte très-mincequ’intercepterait
un
plan passant
par l’arête de cette même face. Si l’onsupprime
ensuite la force
comprimante ,
laplaque reprendra
son étatprimitif;
et la face sur
laquelle
on auraopéré
deviendra concave, avec unecourbure sensiblement
pareille
à cellequ’elle
avait dans son étatde convexité.
Deux
questions
seprésentent d’abord,
relativement à ceprocédé.
La
première
depratique :
comment obtenir la condition absolument nécessaire pour quel’opération proposée
soitpraticable, savoir,
que toutes lesparties
de la machine soient situées du mêmecôté,
parrapport
au
plan
indéfiniqui
passe par la surface àpolir ?
La seconde de théorie :quelle
est la courbe que forme un diamètre de laplaque,
dans son état de
compression ;
et ,plus particulièrement , quelle
est la
portion
de cette courbequi peut ,
sans erreursensible ,
rela-tivement à sa
destination,
êtreprise
pour uneparabole ?
On ne croit pas devoir entrer
ici ,
sur lapremière question,
dans undiscussion
qui
nepourrait qu’être prématurée ;
et il conviendra seu- ment d’observer que lesdifficultés peut-être
insurmontables enopérant
sur le verre ,disparaissent 3 lorsqu’il s’agit
d’une matière aussi facile à travaillerqu’une
substancemétallique.
Là secondequestion , indépendamment
même de touteapplication, parait digne
d’exercer la
sagacité
desgéomètres.
Il conviendraitpeut-être
de retendreau cas où la
pression
auraitlieu ,
non sur le centre mais sur tous lespoints
d’un cercleconcentrique
à la circonférence de laplaque ,
etmême sur
plusieurs
cercles de cetteespèce,
à lafois ;
et, pourI82
MIROIRS CONCAV ES.
ce dernier cas , on
pourrait
rechercherquels
seraient les rayons des cercles et les forces àappliquer qui produiraient
la courbure laplus approchante
de laparabole. (*)
Comme
àl’exécution ,
il se trouve nécessairement des défauts d’exactitude dont on fait abstraction enthéorie ,
il ne seraitpoint
inutile de rechercher les anomalies que
produiraient ,
dans l’effetcherché ,
desirrégularités
dont l’ordrepourrait
êtresupposé
très-petit
parrapport
aux dimensions dumiroir ;
comme , parexemple,
si les deux faces n’étaient pas exactement
parallèles ; si ,
au lieud’être
planes,
elles étaient desportions
decylindres
de cônes oud’ellipsoïdes très-grands ;
si laplaque
et lesupport
nécessaires àl’opération
ne se touchaient pascomplètement
par tous lespoints ,
etc.(*) Un
problème beaucoup plus général
serait le suivant : Unesurface
courberigide
etélastique,
d’uneforme
connue et d’uneépaisseur
constante , ou variant suivant une loi donnée , est invariablementfixée
dansl’espace,
parplusieurs
deses
points ,
ou même par une ouplusieurs
courbes continues tracées sur elle.On a
appliqué
despressions
constantes , données d’intensité et de direction , endivers autres
points
de cettesurface,
ou même suivant d’autres courbes continuestracées sur elle. On propose
d’assigner
la nouvelle courburequ’affectera
cettesurface?
On
pourrait aussi
renverser leproblème,
et demanderquels
devraient être lespoints d’application,
directions et intensités despressions ,
ainsi que la situation despoints
fixes , pourproduire
une courbure donnée.Pour
préparer ,
par unproblème plus simple ,
à un autreplus compliqué )
onpourrait
d’abord se proposer celui-ci : Une verge courbe ,rigide
etélastique,
d’une courbure connue, et d’une épaisseur constante , ou variant suivant une loi donnée, est invariablementfixée
dans l’espace, par plusieurs de sespoints.
On aappliqué
des
pressions
constantes, données d’intensité et de direction , en divers autrespoints
decette
verge. On proposed’assigner
la nouvelle courburequ’elle affectera
par
l’effet de
ces diversespressions
Ce
problème
estsusceptible
du même renversement que leprécédent ;
c’est- à-dire,qu’on
peut demanderquels
sont lespoints
fixes et lespressions qui
pro- duiront une courbure donnée ?Ces
problènles paraissent
avoirbeaucoup d’analogie
avec celui de la courbeélastique ;
lepr emier suppose
nécessairement dans la surface une certaine extensibilitéet contractibilité , sans
laquelle
on nepourrait
obtenir que des surfacesdéveloppables.
QUESTIONS RESOLUES.
I83Ce contact exact est vraisemblablement une condition très -
impor-
tante ; mais on aurait des moyens assez faciles de
l’ohtenir,
avectoute la
précision
désirable.Paris ,
le 23 octobre I8I3.QUESTIONS RÉSOLUES.
Démonstrations du théorème de géométrie énoncé à la
page 60 de
cevolume ;
Par MM. MASSABIEAU
etGUILLAUME , professeurs de
mathématiques
aulycée de Rodez, GOBERT, élevé du lycée d’Angers ,
etM. BÉRARD , principal
etprofesseur
de mathématiques
aucollége de Briancon. (*)
ENONCÉ. M’,
M" étant deuxpoints quelconques
d’uneparabole,
O le
point
de concours destangentes
en cespoints,
et Fle foyer;
on propose de démontrer que
d’où il suit que, si F tombe sur
M’M",
le sommet del’angle 0 , qui
devientdroit,
estplacé
sur ladirectrice,
et laligne
OF estperpendiculaire
sur la corde M’M".Les solutions fournies par MM.
Massabieau,
Guillaume et Gobertsont
purement analitiques ,
et reviennent à peuprès
à cequi
suit.(*) Le théorème a été